Aux délices de la Torah

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Juger son prochain favorablement

+++ Juger son prochain favorablement :

+ "Bétsédek tichpot amité'ha" = Juge ton prochain avec droiture (Paracha Kédochim 19,15)

La Guémara Chevouot 30a explique ce passage = Juge ton prochain favorablement.
Rachi = le texte ne parle pas d'un jugement au tribunal mais d'un homme qui verrait son prochain accomplir un acte que l'on peut interpréter positivement ou comme une avéra : 'qu'il l'interprète positivement et ne soupçonne pas la avéra'.

Cette mitsva s'appelle : "Ladoune lékaf zé'hout" = juger son prochain du côté favorable.

Selon le Rambam = c'est une des mitsvot de la Torah les plus difficiles à appliquer car la nature humaine tend souvent à s'y opposer!
Cependant, c'est une faute grave que de juger négativement et le fait de soupçonner une personne cachère est l'un des interdits dont la Téchouva est impossible (car il est dur de se rappeler de tous ses mauvais jugements et de les remettre en cause).

S'agissant d'une mitsva de la Torah (d'après de nombreux décisionnaires), il vaut mieux avoir jugé notre prochain favorablement et découvrir ensuite qu'en fait, il avait fauté.
Ainsi, nous aurons accompli la mitsva et gagné par notre attitude un mérite extraordinaire.

En effet, il est connu que == "Celui qui juge son prochain favorablement [mesure pour mesure], qu'On le Juge ainsi dans le tribunal céleste" et inversement, celui qui est pointilleux sur le comportement de ses semblables, mérite que l'On soit pointilleux avec lui dans le tribunal céleste (que D. nous en préserve!).

+ On apprend cette mitsva (Juger autrui du "côté méritoire") dans la paracha Kédochim, qui débute par : "Soyez kédochim (élevés/saints) car je suis Kadoch (élevé/saint)."

Ceci est étonnant car c'est l'une des parachiyot qui contient le plus de mitsvot entre l'homme et son prochain (ben adam la'havéro), alors qu'on aurait pu penser que l'acquisition de la sainteté devrait plutôt passer par l'observance des lois entre l'homme et D. (ben adam laMakom).

On en apprend que notre élévation spirituelle est étroitement liée à notre comportement avec nos semblables!

La relation avec notre prochain demande peut-être encore plus d'efforts et de travail que notre relation avec D.

En effet, avec D. nous sommes des "receveurs" et avec autrui, il faut faire preuve de beaucoup d'humilité et de bonne volonté car chacun veut imposer sa volonté et s'élever au-dessus de l'autre.
[Il est facile de juger l'autre négativement, le rabaissant pour mieux se valoriser et se dire qu'on est quelqu'un.
Mais, être prêt à renoncer à ce besoin de se sentir meilleur, afin de donner de l'honneur à autrui, c'est nettement plus dur!]

+ Le Rav Dov Yafé = lorsque que l'on cherche un objet précieux/de valeur que l'on a perdu, on va le chercher et le rechercher dans tous les coins pour le retrouver.
A plus forte raison, l'honneur de notre prochain doit être tellement précieux à nos yeux, qu'on cherchera toutes les possibilités/cheminements pour le juger favorablement.

+ Guémara Shabbath 127a = "Juger son prochain favorablement fait partie des mitsvot qui donnent à celui qui les accomplit un salaire sur terre, tout en lui laissant son capital intact pour le monde futur".

+ Quelques conseils = peut-être qu'il est en droit d'agir ainsi, peut-être qu'il ignore que c'est interdit, peut-être qu'il n'est pas conscient de la gravité de son acte, peut-être qu'il nous manque des éléments (circonstances atténuantes, contexte particulier,...)

Tâchons d'appliquer le verset = "Ne juge pas ton prochain avant d'arriver à sa place!" (Avot 20-5)

+ Le 'Hafets 'Haïm a écrit :
Voici que l'homme doit énormément se renforcer dans la mida (qualité) de juger son prochain favorablement, car c'est par cette mida que l'on peut acquérir le titre de tsadik (juste) ou par son absence celui de racha (impie), aux yeux de D., et pour l'éternité.

Qu'est-ce qui permet à un homme de mériter que D. le juge avec indulgence et non avec rigueur?

== l'indulgence que lui-même aura eu en faveur de son prochain.

D. juge une personne de la même manière qu'elle-même juge les bné Israël.

Le 'Hafets 'Haïm conclut en disant : "que l'Homme sache qu'au moment même, où il s'occupe de trouver les points positifs ou les justifications des actes de son prochain (ou le contraire), il prépare son propre jugement."
[Chmirat halachone - Chaar atvouna chap.4]

+ A SAVOIR :
Cette mitsva (juger favorablement) s'applique seulement à une pensée.
A partir du moment où nous exprimons notre jugement verbalement, nous transgressons des interdits bien plus graves, tels que le lachon ara (médisance) ou la ré'hilout (colportage).

La Torah distingue 3 catégories de personnes :
- le talmid 'ha'ham = le vrai érudit possédant beaucoup de crainte de D.
Il devra être jugé favorablement dans tous les cas, même si une situation laisse penser qu'il a commis une faute, il faudra essayer (dans la mesure du possible) d'interpréter son acte comme une chose permise.

D'ailleurs la Guémara béra'hot 19a va jusqu'à dire = "si tu as vu un Talmid 'ha'ham accomplir une vraie faute la nuit, ne le suspecte pas un instant le lendemain, car il a déjà fait téchouva".

[Le Rav Outner dit que ce n'est pas une coïncidence si dans la amida la bénédiction qui suit celle de la Sagesse de la Torah est celle de la Téchouva (où nous disons : "ramène-nous, notre Père, vers ta Torah" car la Torah nous ramèneras de façon certaine vers D.).
En effet, la Torah que le vrai érudit étudie quotidiennement, a la propriété de ramener vers le bien immédiatement.]

- le "bénoni" = l'homme moyen, qui, en règle générale, fait attention à ne pas trop fauter.
Nous avons une obligation de faire pencher notre jugement du côté du mérite seulement si son acte est neutre (= il peut être interprété de manière positive ou de manière négative).

Si son acte penche plutôt vers la faute, il n'y a pas d'obligation de l'interpréter positivement.
Il est tout de même conseillé de lui accorder le bénéfice du doute et de ne pas le considérer comme un impie (racha) en notre for intérieur.

Celui qui veut appliquer cette mitsva avec une mesure de piété supplémentaire, pourra juger l'homme moyen favorablement même dans ce cas.

- le vrai Racha = l'impie notoire = celui qui a l'habitude de "fauter" même en connaissance de l'interdit.
Il devra être jugé défavorablement car il est interdit de juger favorablement un homme qui peut entraîner ou influencer des juifs à fauter.

[Le 'Hazon Ich explique qu'il n'y a plus de "réchaïm" aujourd'hui chez les juifs, même parmi les personnes les moins pratiquantes de notre peuple]

Dans tous les cas, si j'ai le droit de penser qu'il est "coupable" et que je dois me méfier de lui, je n'ai pas le droit de le haïr, de me venger ou de faire de la médisance (lachon ara) sur lui [sauf sous 6 conditions détaillées dans le 'Hafets 'Haïm].

Au contraire, à l'image de D., je dois espérer et prier pour qu'il fasse Téchouva et revienne sur le bon chemin.

Source (b"h) : compilation du livre : "la Mitsva et son histoire" de C. et J.Hagège

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-> "Celui qui ne reconnaît pas les bontés de son prochain en viendra à ne pas reconnaître les bontés de D."

[midrach haGadol - chémot 1,8]

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+ A savoir :
1°/ Lorsque l'on juge quelqu'un favorablement, on attire ce même jugement sur nous-mêmes.
Le Baal Chem Tov explique que lorsque l'on veut juger d'en-Haut la faute d'un homme, on le place dans une situation où il verra son ami faire cette même faute et on observe de quelle façon il jugera celui-ci.
De la même façon qu'il jugera son prochain, on le jugera d'en-Haut sur cette faute : s'il l'a jugé avec rigueur, lui-même sera jugé avec rigueur et s'il l'a jugé favorablement, il sera jugé favorablement.
Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachone) d'écrire :
"Si son habitude était de juger favorablement, il sera jugé de la même façon, mais si son habitude était d'accuser ses semblables et de parler d'eux négativement, les anges aussi parleront de lui négativement.
Il faut donc que l'homme soit vigilant sur ses pensées parce qu'au moment où il juge son ami, ses décrets peuvent se retourner contre lui."
=> Il en ressort que les sentences que nous décrétons à l'égard des autres nous sont en fait destinées!
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Le Baal Chem Tov enseigne que lorsqu'une personne meurt, son âme monte dans le tribunal d'en-Haut, et elle doit y subir un jugement.
On lui monde la vidéo de toutes ses années de vie.
Chaque action, chaque mot et chaque pensée passent devant ses yeux. Tout est très réel et clair.
Alors, on demande à cette personne de juger tout ce qu'elle a vu, déterminant ainsi son propre verdict.

On est dans le monde de Vérité et on ne peut y dire que la vérité.

Si durant sa vie cette personne était habituée à juger autrui favorablement, alors son âme va automatiquement n'avoir que des choses favorables à dire, même concernant ses méfaits.

Mais si elle était habituée à critiquer et condamner les actions de autres, alors elle va se juger elle même d'une façon identique.

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2°/ La mystique juive nous enseigne que le Satan ne peut accuser quelqu'un sans témoin et lorsque nous jugeons quelqu'un défavorablement, nous nous associons au Satan sans le savoir puisqu'il utilisera notre témoignage.
Le Baal Chem écrit à ce sujet :
"Lorsque le Satan veut accuser un enfant d'Israël devant Hachem, D. le fait taire en demandant qu'il y ait 2 témoins.
Mais lorsqu'un juif interprète les actes de son ami négativement, ne serait-ce que par la pensée, il réjouit le Satan, car il a trouvé un témoin et son accusation sera acceptée.
Par cet acte, il s'associe au Satan pour accuser son ami".
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-> Rabbi Aharon Rokéa'h habitait en plein centre de Tel Aviv et, de son appartement, on entendait le Shabbath les bruits des voitures passer au-dehors.
Il disait : "Mazal Tov! C'est certainement une femme qui doit accoucher qu'on conduit à l'hôpital en voiture!"
Un Shabbath, un bruit retentissant de moteur s'est fait entendre : un camion semi-remorque passait sous ses fenêtres.
Comme à son habitude, Rabbi Aharon a dit : "Mazal Tov!", mais les personnes présentes ont répliqué : "Mais c'est un camion qui passe!"
Le Rabbi leur a répondu : "Et si le chauffeur n'a pas de voiture, il doit laisser sa femme à la maison?"

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-> Lorsque nous jugeons autrui favorablement, cela l'inspire à changer [positivement].
[rabbi Na'hman de Breslev]

+ "Voyant les Égyptiens [litt. l’Égypte] à leur poursuite, le peuple fut rempli d'effroi." (Béchala'h 14;10)

Rachi = [les Égyptiens se lancèrent à la poursuite des enfants d'Israël] avec un seul cœur, comme un seul homme.

Sur l'arrivée des enfants d'Israël au mont Sinaï ("Israël campa là" - Paracha Yitro) :
Rachi = comme un seul homme, avec un seul cœur.

Comment expliquer l'emploi des termes en sens inverse/contraire?

Le Rabbi de Sokhatchov (auteur du Avnei Nézer) donne l'explication suivante :
- A la racine, les enfants d'Israël sont réellement comme un seul homme.
Il ne leur manque qu'une volonté commune et un seul cœur pour être unis comme un seul homme.

- Quant à elles, les nations sont séparées à leur racine ; c'est uniquement leur cœur et leur volonté d'obtenir la même chose qui fait d'elles un seul homme.

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Le Maor vachéméch pose une question sur ce verset : "le peuple fut rempli d'effroi. Les enfants d'Israël crièrent vers D." (14;10) :

Pourquoi ils crièrent vers D.?

= car un homme craignant vraiment D. a honte d'avoir peur d'autre chose que de D.
Ainsi, les bnei Israël crièrent car ils étaient contrariés d'avoir eu peur d'êtres humains, comme eux.

 

Source (b"h) : le livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman

 "On demanda à Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk : où se trouvait D. ;
ce à quoi, il répondit : "Où ne se trouve-t'Il pas?!"

Les ségoulot …

+ Les ségoulot ne doivent pas se substituer au bon sens dans la vie ...

1°/ Un homme interrogea le Rabbi de Loubavitch sur le sens de la ségoula consistant à plier son talith dès la sortie de Shabbath, comme signe favorable pour que la paix règne dans le foyer.

Le Rabbi répondit : "Après la sortie de Shabbath, il existe une ségoula propice à une bonne entente entre les époux : plier ses manches et les retrousser pour aider sa femme!"

2°/ A la veille de son mariage, un jeune homme alla trouver l'Admour de Przeworsk, Rabbi Yaakov.
Il lui demanda de lui indiquer une ségoula pour que la paix règne dans sa maison (pensant apprendre un verset à dire en cas de querelle afin de ramener la sérénité, ...).

Rabbi Yaakov le prit par la main et le conduit à la cuisine : "Le matin, lorsque tu boiras ton café avant d'aller prier, ne laisse pas ta tasse et ta cuillère sales dans l'évier. Lave-les, essuie-les, puis remets-les à leur place dans le placard. C'est là une excellente ségoula, un moyen de faire régner la paix dans ta maison ..."

 

Source : issu du livre "Comment maîtriser la colère?" du Rav Avraham Sitbon

+ Les lettres du mot : שכל (ché'hel = l'intellect) sont les mêmes que celles du mot כשל (=trébucher/échec).
Ainsi, la logique, la réflexion peut être préjudiciable pour servir D.

Il est écrit : "Car vos pensées ne sont pas mes pensées, ni vos voies ne sont mes voies, dit D." (Yéshayahou 55;8)

Arrêtons de nous prendre pour plus intelligent que D., et appliquons pour notre intérêt (D. n'a besoin de rien!), la phrase que nous avons tous dit : "nous ferons et nous comprendrons".
[et non l'inverse ...]

 

Source : sur une idée originelle d'un commentaire du Rabbin Gérard Touaty

Bo – les matsot

++ Bo - les matsot :

+ "Vous garderez les matsot" (ouchmartém ét amatsot - וּשְׁמַרְתֶּם אֶת הַמַּצּוֹת - Paracha Bo 12;17 )

En changeant la ponctuation, on peut lire ce verset : ouchmartém et amitsvot = vous garderez les mitsvot (le mot matsot pouvant être lu mitsvot).
Ainsi, de même, qu'on ne laisse pas lever/fermenter une matsa, on ne diffère pas l'accomplissement d'une mitsva.

Si une mitsva se présente à nous, il convient non seulement de la pratiquer sans délai et ne pas la retarder, mais mieux encore, de se précipiter pour l'accomplir.

On n'accomplit pas une mitsva avec un air de contrariété mais plutôt avec joie et enthousiasme ("Servez D. avec joie" - Téhilim 100;2)

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+ "Le 1er mois, le 14e jour du mois, vous mangerez des matsot (מצת)" (Paracha Bo 12;18)

Dans ce verset, le mot matsot est écrit sans la lettre vav.
Les 3 lettres, constituant ce mot, permettent de former : "Tsédaka tatsil mimavét" (צְדָקָה תַּצִּיל מִמָּוֶת - Michlé 10;2) = le don de la tsédaka sauve de la mort.
Le lien entre 'matsot' et 'tsédaka' fait allusion à la coutume répandue depuis des générations, d'être particulièrement généreux dans le don de la tsédaka à Pessa'h (ex: les paniers de Pessa'h).

Le don de la tsédaka et la consommation de la matsa, préservent tous 2 de la mort.

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+ "Vous ne mangerez d'aucune pâte levée, dans toutes vos demeures vous consommerez des matsot." (Paracha Bo 12;20)

Contrairement aux interdits de la cacherout, où il est admis qu'une quantité inférieure à 1/60e introduite par inadvertance puisse être tolérée, en matière de 'hamets, aucune quantité n'est tolérable.
Il est interdit de manger ou de posséder la moindre quantité de 'hamets, même la plus infime.

Il y eut des périodes où il était très difficile de s'acquérir de la matsa.
On consommait alors une quantité minimale de matsa de 1 ou 2 olives (kazayit) le 1er soir, pour s'acquitter de l'obligation de consommer la matsa, et le reste de la fête, on se nourrissait de fruits, légumes, viandes et poissons.

Cette particularité de l'interdiction du 'hamets, même en quantité infime, correspond à la similitude qu'on peut établir entre le 'hamets et le mauvais penchant.
Si on laisse lever le 'hamets, il est envahissant.
De même, si on laisse s'introduire en nous le mauvais penchant, ce dernier finira par prendre des proportions démesurées et nous envahir.
C'est pour cela que le 'hamets est interdit même en quantité infime et qu'il faut se préserver du mauvais penchant depuis le départ.

On peut noter que les mots חמץ ('hamets) et מצה (matsa), ont pour seule différence que l'un est écrit avec un ה et l'autre avec un ח , signifiant ainsi que le mal peut être déguisé et paraître comme un bien.

En effet, la différence entre ces 2 lettres tient à un tout petit espace vide (hé de matsa), d'où la nécessité d'être vigilant et de prendre toutes les précautions.

Le 'hamets représentant le mal, la lettre 'hét comporte une grande ouverture par le bas, qui constitue une large issue donnant accès au mauvais penchant.
La seule issue ouverte est vers le bas, signe que le yétser ara n'a aucun désir de nous quitter et souhaite nous maintenir plus bas que bas.

Tandis que la lettre hé de matsa comporte 2 issues (en bas et en haut) : nul n'étant infaillible, une fois le mauvais penchant entré par la grande porte du bas, il faut le combattre et s'en débarrasser par l'issue de secours, celle du haut .
Ainsi, le hé est ouvert sur son côté gauche, en haut, pour nous signifier que si on est tombé dans sa avoda Hachem (=fauter), il y a toujours une entrée/possibilité de faire Téchouva.
De plus, dans notre vie, il faut toujours avoir une fenêtre/ouverture vers le haut/ciel, vers D. (gratitude, intégrité/bonne foi avec D., …).

=== La différence entre ces 2 lettres/mots est le fait de boucher cette fenêtre du haut!

A l'image de la matsa qui est faite d'eau (venant du ciel - spirituel) et d'un céréale (venant de la terre - matériel), laissons D. illuminer notre vie quotidienne d'une façon pure, sans aucune interférence/'hamets.

Par ailleurs, on constate que le mot matsa = 135 = valeur numérique du mot קלה (à la légère) = nous mettant en garde de ne pas prendre les commandements à la légère.

Concernant le 'hamets, il est d'autant plus facile de transgresser ce commandement que cette même nourriture est permise toute l'année.
Il faut s'en souvenir et doubler de vigilance pour ne pas la consommer pendant les 8 jours de Pessa'h.

On ne peut pas vaincre son inclinaison naturelle au mal (yétser ara) sans l'aide de D. et sans appliquer le : éloignes-toi du mal et fais le bien!

Le yétser ara est comme une mite, qui bien qu'étant minuscule/invisible à l’œil nu, peut arriver à terme à faire s’effondrer le plus grand/solide des immeubles (en mangeant incognito miette par miette les fondations!).

Souvent, on a tendance à relativiser une attaque du yétser ara : il n'y a pas de dégât apparent, alors pourquoi s'inquiéter!
Mais en regardant de plus près, chaque attaque conduit à accentuer une petite fissure/faille qui avec le temps va s'accentuer, pour finir par nous faire tomber.

Source: compilation & adaptation de commentaires issu du livre "Guévourot aTorah" de Gabriel Cohen (+ reprise d'une idée émise par le rav Ron Chaya)

La réaction juive face à la chute de son ennemi

+++ Bo - la réaction juive face à la chute de son ennemi :

+ "Que pas un d'entre vous ne franchisse le seuil de sa porte jusqu'au matin". (Bo 12;22)

Pourquoi D. interdit-il aux enfants d'Israël de ne pas franchir le seuil de leur maison, les privant ainsi de voir l'intervention divine, se manifester contre l'ennemi?

S'agissant d'un miracle, n'est-il pas mieux pour les enfants d'Israël de le voir pour s'en convaincre?

Le Ralbag trouve dans ce commandement la recommandation de ne pas se réjouir de la chute de l'ennemi, ce qui serait de nature à développer en nous le sentiment de vengeance et de haine.

+ Comme il est dit : "Si ton ennemi tombe, ne te réjouis pas!" (Michlé 24;17)

+ Dans la guémara Sanhédrin 39b = D. n'a pas permis aux anges d'entonner des cantiques pendant que les Égyptiens se noyaient.

D. ne se réjouit pas de la chute des impies.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, on récite le Hallel complet que le 1er jour de Pessa'h (les 2 premiers en dehors d'Israël), et non les jours suivants.

+ Lors du 1er Pessa'h célébré en Égypte, l'interdiction du 'hamets ne s'est appliquée que le 1er jour, et non durant 7 jours comme cela a été le cas par la suite.
L'interdiction du travail n'a pas été du tout en vigueur lors de ce 1er Pessa'h.

Pourquoi les juifs ont-ils reçu des ordres concernant l'observance future de Pessa'h alors qu'il était encore en Égypte?
Pourquoi ces lois n'ont-elles pas été promulguées avec le reste de la Torah au mont Sinaï?

= D. a donné aux juifs les instructions nécessaires pour les futures fêtes de Pessa'h avant même que leurs ennemis soient noyés dans la mer, établissant ainsi clairement qu'il n'existe aucun rapport entre leur fin catastrophique et notre célébration.

=== Pessa'h commémore uniquement le fait que D. nous a fait passer de la servitude à la liberté.

 

Sources (b"h) : compilation issue d'un commentaire du Méchè'h 'Ho'hma (repris dans le livre "talelei Oroth" du Rav Yissa’har Dov Rubin) + un commentaire issu du livre "Guévourot aTorah" de Gabriel Cohen

"Mon fils (Yossef) est encore vivant" (od Yossef bni 'haï - Vayigach 45,28)

-> En déclarant que Yossef est toujours en vie, Yaakov laisse entendre que Yossef a conservé sa droiture (c'est-à-dire sa véritable "vie"). Bien qu'il ait vécu en Égypte, Yossef n'avait pas appris de leur comportement dépravé.

Le principe sous-jacent est le suivant : la bienveillance divine qui descend dans le monde est destinée en premier lieu au peuple juif. La vitalité reçue par les autres nations provient des restes de cette bienfaisance divine destinée au peuple juif (Zohar 2:152b).

"Mon fils (Yossef) est encore (od) vivant". Le terme "od" signifie aussi quelque chose de plus que nécessaire, ou "les restes".
Voici donc le sens mystique du verset : bien qu'à l'heure actuelle, Yossef vive parmi les "restes" (les non juifs ayant le restant de la bienveillance divine), il mène toujours une vie de sainteté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

"Yaakov a quitté Beershéva" (Vayétsé 28,10)

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique :
Sur les mots "Yaakov a quitté", Rachi commente que "tant qu'un tsadik réside dans la ville, il en est la gloire".
Rachi tente de résoudre une difficulté dans le verset. Pourquoi la Torah doit-elle dire : "Yaakov quitta Beerchéva et se rendit à 'Haran"? Elle aurait dû simplement dire : "Yaakov est descendu à 'Haran", comme dans la terminologie employée en de nombreux endroits (ex: vayoridou élénou - Dévarim 1,25).
Celui qui quitte la Terre d'Israël est toujours décrit avec le verbe indiquant la descente, car la Terre d'Israël est spirituellement plus élevée que toutes les autres terres.

Mais c'est avant tout la terre d'Israël elle-même qui est plus sainte que les terres situées en dehors d'elle. C'est la raison pour laquelle, dans ces autres endroits, la phrase "il est descendu" est écrite.
Alors que lorsqu'un tsadik comme Yaakov quitte Beerchéva, Rachi dit que son illumination est partie, ce qui signifie que sa gloire est partie en même temps que Yaakov. La sainteté de la terre d'Israël est partie avec lui, ce qui était sa gloire.
C'est pourquoi le verset dit "et il alla à 'Haran", et non "et il descendit à 'Haran". Le départ de Yaakov n'a entraîné aucune descente spirituelle.

Telle est l'intention de nos Sages (guémara 'Houlin 91b) que Rachi cite dans son commentaire sur le verset "Ceci n'est autre que la Maison de D." (Vayétsé 28,17) - "Le mont Moriah a été déraciné et transporté". Voir les commentaires de Rachi à ce sujet.

Yaakov était affligé par la nécessité de quitter la terre d'Israël ... en conséquence, D. montra à Yaakov que le mont Moriah avait été déraciné et transporté avec lui, et cela devait servir de signe qu'il n'avait rien à craindre, car pour son compte, la sainteté de la terre d'Israël irait de pair avec lui, tout comme pour son bénéfice, le mont Moriah avait été transplanté. Comprenez bien ceci.

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=> Yaakov est bouleversé par le fait qu'il doit quitter la terre d'Israël. Hachem l'a donc assuré que la sainteté de la terre d'Israël l'accompagnerait.

"Moché et Aharon vinrent auprès de Pharaon et lui dirent : "Ainsi a dit Hachem, D. des Hébreux : jusqu'à quand refuseras-tu de t'humilier devant Moi? Laisse partir Mon peuple pour qu'il Me serve!" " (Bo 10,3)

-> Le 'Hida (séfer 'Homat Anakh) explique que le message est le suivant : "Jusqu'à quand refuserez-vous de vous humilier devant Moi? Combien de temps refuserez-vous de M'écouter en raison de Ma grandeur et de Ma reconnaissance du fait que Je suis le maître du monde, plutôt que d'obéir uniquement parce que vous avez peur des plaies?"