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Its’hak décida qui de Yaakov ou d’Essav recevra la Torah

+ Its'hak décida qui de Yaakov ou d'Essav recevra la Torah :

-> Pour recevoir la Torah, les Bné Israël ont dû faire face à bien plus que les plaintes des anges qui souhaitaient garder la Torah au Ciel. Même après qu'il fut décidé d'accorder la Torah à l'humanité, il y eut un autre débat au Ciel pour savoir quelle nation la recevrait.
Au nom de leurs propres bonnes actions, et par le mérite de leurs ancêtres, les Bné Israël ont revendiqué la Torah pour eux-mêmes et pour leurs descendants, pour toutes les générations futures.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Toldot) explique que ce débat a précédé de longue date le don de la Torah. Lorsque Its'hak a choisi le fils qu'il allait bénir, il s'est préparé à lui accorder toutes les bénédictions de ce monde et de l'autre, ainsi que de lui octroyer la sainte Torah.

Un esprit de sagesse Divine reposait sur Its'hak Avinou, lui accordant la vision de prévoir que la Torah serait un jour accordée à ses descendants.
Cependant, il ne voyait pas lequel de ses descendants était destiné à la recevoir. Il vit devant lui ses 2 fils (Yaakov et Essav), chacun avec ses propres mérites.
Il vit que Yaakov se consacrait à l'étude de la Torah, tandis qu'Essav réalisait la mitsva d'honorer son père plus que quiconque dans l'histoire. Its'hak ne savait pas quel mérite était le plus grand et lequel de ses fils était le plus méritant.

Il décida donc de mettre ses fils à l'épreuve. Si Essav était vraiment digne de recevoir la Torah, Hachem lui permettrait de recevoir les bénédictions, et avec elles la Torah.
Cependant, si Essav n'en était pas digne et que Yaakov méritait vraiment de recevoir la Torah, Hachem ferait en sorte que Yaakov obtienne d'une manière ou d'une autre les bénédictions et qu'il reçoive avec eux la sainte Torah.

Pour préparer le terrain à cette épreuve, Its'hak ne se contente pas de convoquer Essav pour qu'il reçoive ses bénédiction sans délai. Il demanda donc à Essav de chasser un animal et d'en préparer un repas pour lui. Si Hachem permettait à Essav de réussir, ce serait le signe qu'Hachem voulait que les descendants d'Essav reçoivent la Torah.
Mais si Essav était empêché d'accomplir cette tâche, ou si Yaakov trouvait un moyen de recevoir les bénédictions à sa place, ce serait le signe qu'Hachem voulait que les descendants de Yaakov reçoivent la Torah.

Afin de mener à bien ce test, Its'hak veilla à ce que personne n'entende ses instructions à Essav, de sorte qu'il n'y ait aucun moyen naturel pour que Yaakov le découvre et déjoue ses plans.
Si, néanmoins, Yaakov le découvrait, ce serait le signe qu'Hachem avait guidé Yaakov vers ce but, et il revendiquerait à juste titre le bénédictions et verrait ses descendants recevoir la Torah.

Rivka découvrit tout cela et connut les instructions que Its'hak avait données à Essav. Elle aussi avait un esprit de sagesse Divine (roua'h hakodech), grâce auquel elle comprit l'intention d'Its'hak en faisant ce test.
Elle en conclut que si Its'hak s'était engagé à donner le bénédiction à Essav, il l'aurait fait immédiatement, et n'aurait pas fait dépendre cela de la chasse d'un animal par Essav et de la préparation d'un repas pour qu'il le mange.
Elle a vu que tout cela n'était qu'un test pour voir qui méritait de recevoir les bénédiction, et de se voir la Torah accordée à ses descendants.

Sur cette base, nous pouvons comprendre le verset : "Rivka entendit lorsque Its'hak parla à son fils Essav" (Toldot 27,5), ce qui implique qu'elle entendit ce que Its'hak dit à Essav, seulement à Essav, dans sa présomption que personne d'autre n'était présent pour l'entendre. Elle comprit qu'il s'agissait d'un test visant à déterminer qui Hachem voulait qu'il bénisse.
Puisque, malgré tous les efforts de Its'hak, elle découvrit les instructions d'Essav concernant l'apport de viande, elle comprit qu'Hachem voulait qu'elle contrecarre les plans d'Its'hak.
Yaakov était vraiment destiné à recevoir les bénédiction et la Torah. C'est pourquoi Hachem l'a mise en position de faire en sorte que cela se produise. (le Ohr ha'Haïm haKadoch donne une explication similaire)

C'est pourquoi Rivka dit à Yaakov : "J'ai entendu ton père parler à ton frère Essav" (Toldot 27,6).
Le fait même qu'elle les ait entendus parler était un signe du Ciel lui indiquant qu'elle était destinée à arracher les bénédictions à Essav.
Elle comprit que si Yaakov entrait d'une manière ou d'une autre à la place d'Essav pour réclamer les bénédictions, cela prouverait la valeur de Yaakov.

Elle dit ensuite à Yaakov : "Mon fils, écoute ma voix et ce que je te dis de faire" = dépêche-toi d'apporter de la viande pour ton père avant Essav, afin de pouvoir réclamer les bénédictions pour toi.
"Va et prends pour moi 2 bons chevreaux de là-bas" = les 2 chevreaux représentent les 2 Torah, Ecrite et Orale, que les descendants de Yaakov recevront au mérite des bénédictions d'Its'hak.

"Elle donna les plats savoureux et le pain qu'elle avait préparé dans la main de Yaakov, son fils" = elle donna la nourriture dans la "main de Yaakov", signifiant que ses descendants mériteraient également de recevoir la Torah avec leurs "mains" avant leurs oreilles, en disant "naassé vé'nichma" : nous ferons et nous écouterons.

Lorsque Yaakov se présenta devant son père et dit : "Je suis Essav, ton premier-né", Its'hak lui demanda : "Comment l'as-tu trouvé si vite, mon fils?" (ma zé miarta limtso béni).

"Parce qu'Hachem, ton D., l'a fait venir devant moi", répondit-il.
Ici, Its'hak a fait allusion à l'héritage de la Torah, qui était inclus dans ses bénédictions. La question "ma zé" fait allusion aux Lou'hot HaBriy (Table de la Loi), dont il est écrit : "mizé oumizé ém kétouvim" (elles ont été gravés sur les deux côtés - Ki Tissa 32,15).

En notant la rapidité avec laquelle l'animal a été attrapé et la viande préparée, Its'hak a vu un signe du Ciel que le fils qu'il croyait être Essav était en fait destiné à recevoir les bénédictions, et en fin de compte, la Torah.

Yaakov, qui lui avait apporté la viande, était d'accord avec lui sur le principe, à savoir que le fait qu'il soit arrivé le premier si rapidement était un signe qu'il était destiné à recevoir les bénédictions.
"Hachem, ton D., l'a fait venir devant moi", répondit-il, ce qui signifie non seulement qu'Hachem a fait venir devant lui la viande, mais aussi qu'Hachem lui a donné l'occasion de revendiquer les bénédictions et la Torah.

Its'hak dit alors à Yaakov : "Approche-toi, s'il te plaît, mon fils, et je te toucherai pour voir si c'est vraiment mon fils Essav, ou non."
Après l'avoir touché et avoir senti ses mains poilues, Its'hak dit : "La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont celles d'Essav".
Ces paroles étaient animées par un esprit de prophétie, par lequel il annonçait qu'après avoir reçu la Torah, Yaakov serait en mesure d'amener à la sainteté même les "mains d'Essav" tachées de sang, en accomplissant la mitsva d'exécuter les condamnés à mort par le beit din.

- "La voix est la voix de Yaakov" = c'est le son de l'étude de la Torah, qui a été accordé à Yaakov.
- "Mais les mains sont les mains d'Essav" = mais même ainsi, il sera capable d'utiliser les mains d'Essav, lorsque cela sera nécessaire pour accomplir les mitsvot de la Torah.
- "Et il (Its'hak) ne le reconnut pas (Yaakov)" = par peur que nous n'en venions à penser que Its'hak l'a effectivement reconnu, et que ces mots n'ont pas été prononcés par un esprit de prophétie, le verset précise ensuite que Its'hak n'a pas reconnu Yaakov.

Une autre allusion au don de la Torah dans les bénédictions d'Its'hak peut être trouvée dans les mots : "Voici, le parfum de mon fils est comme le parfum du champ qu'Hachem a béni" (Toldot 27,27).
Cela fait allusion à l'enseignement de nos Sages (guémara Shabbath 88b), lorsque Hachem a donné la Torah sur le mont Sinaï, à chaque mot qu'Il parlé le monde était rempli du parfum du Gan Eden.

Shavouot – un yom tov de 1 jour

+ Shavouot - un yom tov de 1 jour :

-> Contrairement à Pessa'h et à Souccot, qui durent 7 jours, Shavouot n'est célébré qu'un seul jour. [à chaque fois 1 jour de plus en dehors d'Israël ]
Mais si Shavouot est de courte durée par rapport aux autres Yamim Tovim, il est d'une grandeur incommensurable en tant que période du don de la Torah.
Il y est possible d'atteindre une croissance spirituelle considérable.
Le Zohar nous avertit de ne pas manquer les opportunités spirituelles que Shavouot a à offrir, car il n'y a qu'un seul jour pour profiter de cette chance, si vous passez ce jour en vain, vous devrez attendre une année entière pour le prochain Shavouot.
[Divré Emouna]

-> Etant donné que Pessa'h et Souccot durent 7 jours, tous les jours de la semaine font partie de la célébration de Yom Tov.
Shavouot de dure qu'un jour, et il tombe donc chaque année un jour différent de la semaine. Cela indique que la Torah se situe au-dessus des limites et des contraintes du temps.
[Bné Yissa'har]

-> Le jour unique de Shavouot indique qu'Hachem est le seul et unique Créateur, et que le peuple juif est Sa seule et unique nation.
[Kav haYachar 92]

Don de la Torah – Israël & les nations

+ Don de la Torah - Israël & les nations :

-> Lorsqu'Hachem a créé le monde, il a stipulé que si ses créations n'acceptaient pas la Torah, le monde retournerait au chaos primordial et au néant. Avant d'offrir la Torah aux Bné Israël, Hachem l'a d'abord proposée aux autres nations, qui l'ont toutes refusée, comme le dit le midrach (Sifré - Vézot haBéra'ha) :
"Lorsque Hachem s'est révélé pour donner la Torah, Il s'est révélé non seulement aux Bné Israël, mais à toutes les nations.
Il s'adressa d'abord aux descendants d'Essav et leur demanda : "Accepterez-vous la Torah?"
"Qu'est-il écrit dans la Torah?" demandèrent-ils.
"Ne commettez pas de meurtre"(Yitro 20,13) Hachem répondit.
Ils répondirent : "Le meurtre est notre essence même et celle de nos ancêtres, comme il est écrit : "Les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22) et "Tu vivras à la pointe de ton épée" (Toldot 27,40)

Hachem se rendit alors auprès des descendants d'Ammon et de Moav et leur demanda : "Accepterez-vous la Torah?"
"Qu'y est-il dit?" demandèrent-ils.
"Ne commettez pas d'adultère", répondit Hachem.
Ils répondirent : "Les relations illicites sont notre essence même, comme il est écrit : "Les 2 filles de Lot ont conçu de leur père" (Vayéra 19,36).

Hachem se rendit ensuite chez les descendants de Yichmaël et leur demanda : "Acceptez-vous la Torah?"
"Qu'est-il écrit?" demandèrent-ils.
"Ne volez pas", répondit Hachem.
Ils dirent : "Le vol est l'essence même de notre ancêtre, comme il est écrit : "Il sera un homme sauvage" (Lé'h Lé'ha 16,2).

Hachem est allé vers chaque nation et leur a offert la Torah, comme il est écrit : "Tous les rois du monde Te reconnaîtront, puisqu'ils ont entendu les paroles de Ta bouche" (Téhilim 138,4).
Pour que l'on ne croie pas qu'ils ont entendu et accepté, le verset précise : "J'agirai envers eux avec colère et fureur, en me vengeant des nations qui n'ont pas écouté" (Mi'ha 5,14).

Non seulement ils refusèrent la Torah, mais les nations ne respectèrent même pas les 7 mitsvot qui avaient été données à tous les descendants de Noa'h. Quand Hachem a vu cela, Il a donné ces mitsvot aux Bné Israël.
On peut comparer cela à une personne qui a amené son âne et son chien pour rapporter des grains de son aire de battage. Il chargea l'âne d'un lourd fardeau de céréales et le chien de 3 petits sacs. L'âne se mit à marcher avec sa charge, tandis que le chien trébuchait. Ensuite, il prit un sac du chien et le mit sur l'âne. Puis la deuxième. Puis le troisième.
De même, les Bné Israël reçurent la Torah avec tous ses commentaires et tous les détails de la loi, et ils reçurent également les 7 mitsvot que les nations n'avaient pas respectées."

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Le Zohar (III,192b) explique cela par la parabole suivante :
"Il était une fois un médecin qui avait un pot contenant une potion de vie qu'il voulait léguer à son fils.
Le médecin avait aussi de méchants esclaves dans sa maison, et il savait que s'ils découvraient la potion, ils seraient jaloux et tueraient son fils. Que fit le médecin? Il prit du poison et le mit dans l'ouverture de la jarre. Il appela ses esclaves et leur dit : "Puisque vous m'avez été si fidèles, j'aimerais vous offrir cette potion. En veux-tu?"
Ils lui dirent : "Voyons ce que c'est. Dès qu'ils ont senti le poison, ils ont eu l'impression qu'ils allaient mourir à cause de l'odeur nauséabonde."
Ils se dirent : "Si le médecin donne cette potion à son fils, il mourra certainement. Nous hériterons alors de toutes ses richesses."
Ils se tournèrent vers le médecin et lui dirent : "Maître, cette potion est si merveilleuse qu'elle ne convient qu'à votre fils. Prends la récompense que tu nous aurais donnée pour notre travail et donne-la à ton fils pour qu'il accepte la potion."

De même, Hachem savait que s'Il donnait la Torah aux Bné Israël sans d'abord l'offrir aux nations, celles-ci traqueraient les Bné Israël à ce sujet chaque jour et essaieraient de nous tuer.
Au lieu de cela, puisqu'Il l'a d'abord offerte aux nations, elles ont offert des cadeaux au Bné Israël pour nous convaincre de l'accepter. Moché prit tous ces cadeaux et les offrit aux Bné Israel.
C'est de lui qu'il est écrit : "Tu es monté sur les hauteurs et tu as emmené des captifs" (Téhilim 68,19)."

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-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Dorech Tov - 3e discours sur matan Torah) explique les niveaux élevés atteints par les Bné Israël lorsque nous avons accepté la Torah, en se basant sur la Michna des Pirké Avot (3,14) : "Bien-aimé est le peuple d’Israël, car il lui a été accordé un objet précieux ; c’est un plus grande expression d’amour que de lui avoir fait savoir qu’il lui a été donné un outil précieux, car il est dit : Car c’est un enseignement de valeur que Je vous ai donné ; Ma Torah, ne la délaissez pas."

La Torah est chère à Hachem comme la fille unique d'un roi. C'est Sa joie chaque jour. C'est avec elle qu'Il a créé le monde et posé les fondements de l'existence. C'est la racine, l'éclat et la splendeur du monde.

-> Lorsque Hachem donna la Torah aux Bné Israël, les autres nations étaient jalouses. Le midrach (Yalkout Chimoni Bamidbar 684) rapporte que Hachem a dit aux nations qu'ils méritaient la Torah plus qu'eux, en raison de la lignée pure des Bné Israël.
[après la sortie d'Egypte Hachem a attesté que malgré leur séjour dans la capital mondiale de la débauche, tous les juifs sont restés purs (le livre de notre lignée étant parfait!). ]

-> De son côté, selon le Zohar (III,192b), il semble qu'Hachem n'ait pas offert la Torah aux membres mortels de chaque nation. Au contraire, il l'a offert à l'Ange Gardien/Tutélaire désigné sur elles.
De plus, le Zohar souligne que lorsqu'Il a offert la Torah aux autres nations, Hachem a passé sous silence toutes les mitsvot qu'elles étaient susceptibles d'accepter, et leur a parlé spécifiquement de la mitsva qui était la plus difficile pour elles.

Comme le raconte le Zohar, Hachem a d'abord appelé Samaël, l'Ange d'Essav, et lui a demandé s'il voulait la Torah. "Que dit la Torah?" demanda Samaël. Hachem passe alors au verset "Ne commets pas de meurtre".
Samaël fut choqué. "Je (c'est-à-dire Essav) ai reçu la bénédiction de mon père Its'hak : "Tu vivras à la pointe de ton épée" (Toldot 27,40). Veux-tu m'enlever mon royaume?"
Samaël supplia alors Hachem de donner la Torah aux descendants de Yaakov à la place, pensant que la Torah nous ferait un mal terrible. Samaël proposa alors à Hachem des suggestions pour convaincre les Bné Israël de l'accepter.

La même chose s'est produite lorsque Hachem a offert la Torah à Rahav, l'Ange Gardien désigné sur les descendants de Yichmaël. "Que dit la Torah?" demanda Rahav. Hachem passa alors au verset "Ne commettez pas d'adultère".
"La bénédiction que j'ai reçue dans la Torah était : "Il sera un homme sauvage, sa main sera contre tous et la main de tous sera contre lui". Si je reçois la Torah, je perdrai la bénédiction d'être fécond et de se multiplier au-delà de toute limite".
Il suggéra plutôt à Hachem de donner la Torah aux descendants d'Its'hak, et de les laisser être les premiers-nés à la place de Yichmaël.

L'intérêt de cette histoire est qu'Hachem voulait vraiment donner la Torah à Ses enfants bien-aimés, les Bné Israël. Cependant, afin que les autres nations ne convoitent pas ce cadeau et ne créent pas d'ennuis aux Bné Israël, Hachem leur indiqua les mitsvot qui correspondaient le moins à leur nature.
Ils convinrent alors de tout cœur que la Torah n'était pas pour eux et qu'il valait mieux la donner aux Bné Israël.

=> En quoi était-ce juste de la part d'Hachem de donner aux autres nations une description incomplète de la Torah lorsqu'Il la leur a offerte? Hachem ne leur a pas parlé de la grande récompense pour les mitsvot. Il ne leur a même pas dit en quoi consistaient toutes les mitsvot. Il s'est concentré uniquement sur les mitsvot qu'Il savait être les plus difficiles à accepter pour elles.
De plus, la guémara (Avoda Zara 2b) nous dit que dans le futur, Hachem punira les nations pour avoir refusé d'accepter la Torah.
Pourquoi ne peuvent-ils pas se plaindre que si Hachem la leur avait offerte d'une manière plus attrayante, elles l'auraient acceptée?

-> Il est certain que toutes les voies d'Hachem sont parfaitement justes.
"Lui, notre rocher, Son œuvre est parfaite, toutes Ses voies sont la justice même ; D. de vérité, jamais inique, constamment équitable et droit" (Haazinou 32,4)
Il n'y a eu aucune tromperie dans les relations d'Hachem avec les nations et leurs Anges Gardiens.
Les nations avaient déjà reçu des ordres concernant les 7 mitsvot de Noa'h, qu'elles ont acceptées pour elles-mêmes et pour leurs descendants. Ces mitsvot comprennent l'interdiction de tuer, de voler et de commettre l'adultère. [guémara Sanhédrin 56b]
Cependant, les nations n'ont même pas respecté ces quelques mitsvot qu'elles avaient déjà acceptées. Le meurtre, le vol et l'adultère sont monnaie courante parmi elles.

C'est pourquoi, lorsque Hachem leur a offert la Torah et qu'ils ont demandé ce que dit la Torah, Il a choisi spécifiquement les mitsvot qu'elles avaient déjà acceptées mais qu'elles n'avaient pas respectées : ne pas tuer, ne pas voler, ne pas commettre d'adultère.
Il s'agit d'une réprimande et d'un ultimatum.
"Je vous ai déjà ordonné par le passé de ne pas commettre ces fautes, mais vous avez ignoré les obligations que vous aviez acceptées. Comment pourrais-je vous offrir des mitsvot supplémentaires si vous ne respectez pas les mitsvot que vous avez déjà? Je vous propose ce test. Si vous vous engagez fermement à observer les 7 premières mitsvot, je vous en donnerai d'autres. Mais si vous ne vous engagez pas à respecter les mitsvot que vous avez déjà acceptées, alors vous n'êtes pas dignes de recevoir la Torah, et vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-mêmes."

Les Anges Gardiens des nations entendirent ce défi et virent qu'il était en effet juste et équitable. Les nations ne pouvaient pas respecter les mitsvot qu'elles avaient déjà acceptées, comme ne pas tuer ou ne pas commettre d'adultère, car cela les aurait obligées à rompre avec leurs désirs les plus profonds.
Par conséquent, elles ne pouvaient pas accepter la Torah, mais suggéraient qu'elle soit donnée aux Bné Israël, qui en sont vraiment dignes.

Nous voyons donc qu'Hachem a été plus qu'équitable avec eux. Même après avoir manqué à leurs mitsvot, Hachem leur a donné une seconde chance de corriger leurs actes et de devenir ainsi dignes de la Torah. C'est leur mauvais cœur qui les a empêchés de changer leur nature et d'accepter les commandements d'Hachem.

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+ La surprise des nations :

-> Nous pouvons ainsi comprendre la jalousie des nations et la raison pour laquelle Hachem leur a répondu en comparant leur lignée ancestrale à celle des Bné Israël.
Elles ont présumé que si elles sont incapables de contrôler leurs pulsions (ex: débauche), il en va de même pour tout le monde, y compris pour les Bné Israel. De même qu'elles s'étaient montrés indignes de la Torah, tous les autres devaient en faire autant. Quelle ne fut pas leur surprise lorsque les Bné Israël acceptèrent la Torah sans hésitation.

Incapables de comprendre comment cela était possible, elles supposèrent qu'Hachem avait donné aux Bné Israël la Torah sans les interdictions qui les avaient tant irritées, telles que les relations interdites.
Elles ne pouvaient pas croire qu'une nation entière puisse accepter une telle interdiction.
Par conséquent, elles ont affirmé qu'il devait y avoir une certaine partialité en faveur des Bné Israël, qui permettait aux Bné Israël d'être amenés sous les ailes de la Présence Divine (Chékhina), sans aucune condition.

-> Hachem témoigne pour les Bné Israel :
Pour faire taire cette fausse affirmation, Hachem leur montra que l'interdiction des relations interdites n'était pas une nouvelle mitsva, donnée pour la première fois au don de la Torah.
Au contraire, la Torah avait été donnée à Adam, puis reconfirmée par les fils de Noa'h. Par conséquent, les nations étaient stupides de penser que les Bné Israel ne pouvaient pas respecter cette mitsva. Il s'agissait déjà d'une pratique ancienne que les Bné Israel ont poursuivie, mais que les autres nations ont abandonnée.

La preuve en est la lignée des Bné Israel en Egypte. D'une famille de 70 personnes, descendues en Egypte avec Yaakov, ils sont devenus une grande nation de 600 000 âmes.
Parmi eux, il y avait qu'un seul est né d'une union interdite, et il a été distingué par la Torah pour montrer sa rareté. Hachem lui-même a témoigné de la pureté de leur lignée dans le verset "Les tribus de D., un témoignage pour Yisraël" (Téhilim 122,4).

C'est le sens de la réponse d'Hachem aux nations. "Apportez devant moi le livre de votre lignée, comme l'ont fait mes enfants. Les Bné Israel avaient une ligne de descendance claire entre père et fils, sans qu'il soit question d'adultère. Ils avaient soigneusement préservé leurs valeurs familiales avant même que la Torah ne soit donnée. Par conséquent, lorsque les interdictions concernant les relations interdites ont été données à nouveau au mont Sinaï, il n'a pas été difficile pour les Bné Israel d'accepter les nouvelles interdictions en même temps que les anciennes.
En revanche, les nations qui avaient transgressé l'interdiction de l'adultère donnée à Adam eurent du mal à se défaire de leurs habitudes.

-> Les nations se plaignaient également de la manière dont Hachem offrait la Torah aux Bné Israel.
Avant de leur donner la Torah au mont Sinaï, Il les a d'abord rapprochés avec amour, comme un père miséricordieux qui s'occupe de tous les besoins de son fils. Tout d'abord, Il les a fait sortir d'Égypte avec de grands miracles. Il fendit la mer en leur faveur, leur fournit de la manne et accomplit de nombreux autres prodiges et miracles pour eux. Lorsqu'ils campèrent à Mara, Hachem commença à leur enseigner certaines des mitsvot (ex: le Shabbath), jusqu'à ce que, petit à petit, ils soient préparés au don de la Torah.
Ainsi, lorsque la Torah leur a finalement été offerte, elle ne leur a pas semblé être un si grand fardeau.

Les autres nations n'ont pas eu ce privilège. Hachem ne les a pas d'abord rapprochés par l'amour et les miracles, afin de les préparer à recevoir la Torah. Mais Il leur est pas apparu soudainement avec une offre rapide de tout ou rien.

C'est pourquoi ils étaient si jaloux. Pourquoi les Bné Israel ont-ils mérité que la Torah leur soit offerte avec tant de patience et d'amour, afin qu'il nous soit plus facile de l'accepter, alors qu'on leur a offert la Torah d'une manière totalement différente?
Ils affirmaient que si on leur avait offert la Torah de la même manière, ils l'auraient également acceptée.

Hachem a fait taire cette plainte avec la même réponse. Comment avez-vous traité les mitsvot que vous aviez déjà (les 7 lois noa'hiques), et comment les Bné Israel ont-ils traité ces mitsvot?
Même avant le don de la Torah, il existait une interdiction de l'adultère qui s'imposait à toute l'humanité.
Les Bné Israel ont respecté cette interdiction. Ils ont veillé à la sainteté de leur brit, ce dont Hachem a témoigné en plaçant Son nom (YA) sur eux.

Hachem dit aux autres nations : "Apportez devant moi le livre de votre lignée, comme l'ont fait Mes enfants". Puisque vous et vos ancêtres avez été adultères, votre lignée est impure. Par conséquent, vous n'êtes pas dignes d'être attirés vers la Torah d'une manière aussi aimante.

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+ Les dons des nations :

-> Les nations ont refusé la Torah car elle contient des lois qui leur seraient difficiles. Seul le peuple juif a répondu : "nous ferons et nous écouterons" (naassé vénichma), s'engageant d'abord à obéir à toute la Torah et demandant ensuite seulement ce que dit la Torah. Nous étions convaincus qu'Hachem ne nous donnerait rien qui ne soit pas bon pour nous.

Nos Sages nous disent que dans le futur, Hachem tiendra un Séfer Torah (pour ainsi dire) et dira : "Tous ceux qui ont fait des efforts pour cette Torah, qu'ils viennent et prennent leur récompense."
Les nations, qui n'ont pas étudié ou observé la Torah, essaieront alors de prétendre qu'elles méritent elles aussi une récompense pour avoir construit l'infrastructure nécessaire à l'étude des Bné Israel. Cependant, Hachem rejettera toutes ces demandes, comme le décrit longuement la guémara (Avoda Zara 2a-3a).
Ensuite, les nations se plaindront que si la Torah leur avait été offerte comme elle l'a été aux Bné Israel, elles l'auraient également acceptée.
Cependant, Hachem leur répondra que puisqu'elles n'ont même pas respecté leurs 7 mitsvot (noa'hiques), elles ne peuvent pas s'attendre à recevoir toute la Torah.
... Finalement, Hachem acceptera de leur donner une dernière chance. Il les mettra à l'épreuve avec la mitsva de la souccah, mais là encore, elles échoueront.

Notre acceptation de la Torah, comparée au refus des autres nations, est restée un mérite pour nous, même lorsque nos fautes ont entraîné la destruction du Temple. C'est grâce à ce mérite que nous serons délivrés de notre exil.

-> La Torah était destinée aux Bné Israël :
On a pu voir qu'au moment de leur proposer la Torah, Hachem a parlé à chaque nation de la mitsva qui était directement opposée à leur nature. Il semble qu'Il leur ait délibérément dit des choses pour les décourager d'accepter la Torah.

Cependant, Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Dorech Tov - 3e discours sur matan Torah) s'interroge sur l'implication de cette guémara, à savoir que si les nations avaient promis de cesser de tuer, de voler et de commettre l'adultère, Hachem leur aurait effectivement donné la Torah, et non aux Bnei Israël.
Comment cela peut-il être vrai?
Le midrach (Béréchit rabba 8,2) nous apprend que 2 000 ans avant la création du monde, Hachem se réjouissait déjà de la Torah. Les Bné Israël sont mentionnés à d'innombrables reprises dans la Torah : "Parlez aux Bné Israël", "Commandez aux Bné Israël", ...
=> Ainsi, avant même la création du monde, la Torah était clairement destinée aux Bnei Yisraël. Comment aurait-elle pu être donnée aux autres nations?

Pour répondre à cette question, Rabbi Yaakov Abou'hatséra propose une nouvelle interprétation, selon laquelle Hachem n'avait pas vraiment l'intention de donner la Torah entière aux autres nations. La Torah, dans son intégralité, n'était destinée qu'aux Bnei Yisrael avant la création du monde.
Au contraire, Hachem est allé de nation en nation pour leur offrir les 7 mitsvot de Noa'h, qu'elles avaient rejetées et qu'elles avaient maintenant la possibilité d'accepter à nouveau.
Si elles acceptaient, elles seraient récompensées dans ce monde et dans l'autre, comme si elles avaient accompli toute la Torah.

Selon cette explication, on comprend parfaitement pourquoi, lorsque les nations lui demandent ce que dit la Torah, Hachem répond : "Ne tue pas", "Ne vole pas", "Ne pas commet pas d'adultère".
Il a cité des exemples tirés des 7 mitsvot de Noa'h, car c'est tout ce qui leur a été proposé.

-> Mitsvot volontaires et obligatoires :
Selon la guémara (Avoda Zara 2b) :
"Il s'est tenu debout et a mesuré la terre. Il a vu et a libéré les nations" ('Habakouk 3,6).
Rav Yossef explique qu'Hachem a vu que les nations n'ont pas respecté les 7 mitsvot qui leur avaient été imposées. Il les a donc libérés de leur obligation.
Si c'est le cas, il semble qu'ils aient bénéficié de leurs fautes. Mar, fils de Ravina, explique plutôt qu'elles sont toujours obligées (de ces 7 lois), mais que même si elles accomplissent ces mitsvot, elles ne reçoivent aucune récompense.
... en fait, elles ne reçoivent pas de récompense comme ceux qui réalisent les mitsvot par obligation, mais comme ceux qui les accomplissent volontairement.
C'est ce qu'a enseigné Rabbi 'Hanina, à savoir que ceux qui accomplissent les mitsvot par obligation sont plus grands que ceux qui les accomplissent volontairement.

=> En refusant de reprendre les 7 mitsvot (au moment du don de la Torah), les nations ont perdu ce privilège. Ellles y restent toujours contraintes, mais même si elles remplissent cette obligation, elles ne sont récompensées que comme si elles l'avaient fait volontairement (donc à un niveau beaucoup moindre. Car à partir du moment où il y a une obligation, il y a une résistance du yétser pour ne pas le faire [je fais ce que JE veux, on ne me dis pas quoi faire, ...] ).

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=> Pourquoi Hachem a-t-il dû faire cette proposition aux nations avant d'offrir toute la Torah aux Bné Israel? Si Hachem voulait donner la Torah aux Bné Israel (comme Il l'avait prévu avant même de créer le monde), qu'Il le fasse dès le début. Par les miracles de la sortie d'Egypte, Il avait déjà montré au monde entier que les Bné Israel étaient Ses enfants bien-aimés, qu'Il avait choisis parmi toutes les autres nations pour Le servir. Est-il vraiment concevable qu'Il élève maintenant une autre nation à leur niveau?

Nous pouvons mieux comprendre cela en nous basant sur l'enseignement de Rabbi Shimon bar Yo'haï dans le Zohar (III,192b). Nous y apprenons qu'Hachem a demandé à Samaël, l'Ange Gardien/Tutélaire d'Essav, s'il voulait accepter la Torah au nom de sa nation. Samaël entendit que la Torah inclut l'interdiction de tuer, alors que la bénédiction d'Essav : "Tu vivras à la pointe de ton épée", était la source de son pouvoir. C'est pourquoi Samaël refusa et suggéra à Hachem de donner la Torah aux Bné Israel à la place.
Samaël souhaitait tellement que les Bné Israel acceptent la Torah à leur place, qu'il était prêt à "soudoyer" les Bné Israel en leur offrant une partie de son pouvoir de tuer.

La même chose s'est produite lorsque Hachem a offert la Torah à Rahav, l'ange gardien de Yichmael. Lui non plus ne pouvait pas respecter l'interdiction des relations interdites, puisque la bénédiction de Yichmael devait être sauvage, ce qui inclut un désir de relations interdites.
Pour convaincre les Bné Israel d'accepter la Torah à leur place, Rahav offrit une partie de son pouvoir de fécondité au-delà des frontières.

Par conséquent, lorsque les Bné Israel ont accepté la Torah, nous avons reçu en même temps les pouvoirs de ces nations. Nous avons alors pu réorienter le pouvoir d'Essav vers la sainteté, en instituant les peines capitales du Beit Din. Nous avons réorienté le pouvoir d'Yichmael en étant féconds et en se multipliant d'une manière sainte.

Ainsi, nous avons tiré un grand bénéfice du fait que la Torah ait été offerte aux autres nations en premier. Nous avons reçu les pouvoirs d'Essav et de Yichmael, de tuer si nécessaire et d'être féconds et de se multiplier au service d'Hachem.
Nous avons également mérité de prendre la terre de Canaan et de nous débarrasser de tout motif de plainte de la part des Cananéens. [puisque les autres nations ont refusé la Torah, c'est comme si le monde avait été détruit et reconstruit par le mérite de son acceptation par les juifs. La terre d'Israël devenant alors propriété des juifs. ]

Les nations non juives, pour leur part, ont eu une chance équitable et complète d'accepter la Torah. Non seulement cela, mais on la leur a offerte en premier.
Leur refus n'était imputable à personne d'autre qu'à elles-mêmes, en raison de leur incapacité à s'engager dans les mitsvot auxquelles elles étaient de toute façon tenues.
Seuls les Bnei Yisrael ont accepté la Torah et ont donc revendiqué le mérite de la continuité de l'existence du monde. Par conséquent, nous étions pleinement dignes de toutes ces bénédictions, que les nations auraient pu avoir mais qu'elles ont rejetées.

-> Les autres anges ont également offert des cadeaux à Moché lorsqu'il leur a prouvé que les Bné Israel étaient dignes de recevoir la Torah. Même l'ange de la mort lui a fait un cadeau en lui révélant le pouvoir et secret des kétoret pour arrêter une épidémie.
Alors qu'il a l'habitude de porter des accusations contre nous, même l'ange de la mort par le mérite de la Torah, il a plaidé en notre faveur.

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-> Les Richonim proposent d'autres raisons pour lesquelles Hachem a d'abord offert la Torah aux autres nations. Certains suggèrent que c'était pour le bénéfice des convertis qui allaient éventuellement naître de ces nations.
Puisque leurs ancêtres avaient entendu au moins une partie de la Torah, même si ces ancêtres l'avaient refusée, le parfum de la Torah demeurait profondément ancré dans leur identité nationale.
Ainsi, ces convertis disposaient d'un point de départ à partir duquel ils pouvaient se développer. Sans cette offre, il n'y aurait jamais eu de convertis parmi les nations.

Une autre suggestion est qu'Hachem savait que le peuple juif finirait par fauter et serait exilé parmi les nations. Hachem voulait que les nations soient exposées à la Torah, de sorte qu'à un certain niveau (même inconsciemment), elles puissent respecter l'étude de la Torah par le peuple juif, et nous permettre de continuer à étudier la Torah pendant que nous vivons sur leurs terres.

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+ Grâce à Avraham :

-> Hachem a créé la Torah 974 générations avant de créer le monde.
Après la création du monde, de nombreuses générations s'écoulèrent jusqu'au jour tant attendu où la Torah fut donnée à la nation élue.
Au début, il était possible pour n'importe quel individu de revendiquer la couronne de la Torah. Quiconque le souhaitait pouvait servir Hachem fidèlement et s'approprier cette couronne.
Cependant, dans les 10 générations d'Adam à Noa'h, et dans les 10 générations suivantes de Noa'h à Avraham, aucune personne de ce type n'est apparue. Ils continuèrent à irriter Hachem par leurs fautes, jusqu'à ce que finalement Avraham se lève et réclame la récompense qui avait été préparée pour eux tous, s'ils en avaient été dignes.
Ainsi, Avraham mérita que ses descendants soient ceux qui recevraient la Torah. Ses descendants, les Bné Israël, ont accompli leur destin lorsqu'ils ont accepté la Torah sans réserve, en disant : "Naassé vénichma" (nous ferons et nous écouterons). Il y eut alors une grande joie dans le monde entier, et la louange des Bné Israël fut connue dans toutes les nations.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov]

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+ Its'hak décida qui de Yaakov ou d'Essav recevra la Torah :

-> voir : https://todahm.com/2024/06/04/itshak-decida-qui-de-yaakov-ou-dessav-recevra-la-torah

Shavouot – Moché a reçu toutes les explications de la Torah

+ Shavouot - Moché a reçu toutes les explications de la Torah :

-> Le Zohar (Raya Mehemna III,116a) nous dit que chaque mot de la Torah a 600 000 explications, toutes ont été révélées à Moché Rabbénou, dont l'âme englobait les 600 000 âmes des Bné Israel.

-> Le Arizal (chaar haGuilgoulim - intro 17) explique cela de la manière suivante :
"Il y a précisément 600 000 âmes générales (de Bné Israel), et pas plus. Toutes ces âmes sont enracinées dans la Torah, qui compte 600 000 explications selon pschat (l'explication simple), 600 000 explications selon rémez (allusions), 600 000 selon drouch, et 600 000 selon sod (les secrets de la kabbale).
De chaque explication de la Torah, une âme d'Israël est née. Dans le futur, chaque juif comprendra la Torah entière selon l'explication qui correspond à la source de son âme, et par laquelle il a été créé et amené à l'existence.

Certaines âmes peuvent comprendre 2 explications, voire plus. L'âme de Moché a compris les 600 000 explications. C'est pour cette raison que nos Sages nous dit que Moché connaissait même les nouvelles idées que les étudiants en Torah développeraient de nombreuses années plus tard. C'est parce que son âme englobait les 600 000 âmes des Bné Israel.
De même, les autres Sages connaissaient de multiples explications, en fonction du nombre d'âmes que leur propre âme englobait."

-> Le Chlah haKadoch (masse'het Shevouot - Torah Ohr 213) explique :
"L'âme de Moché était (une réincarnation de) l'âme d'Adam, qui comprend toutes les autres âmes ...
Il y a 600 000 âmes de Bné Israël, correspondant aux 600 000 lettres de la Torah.
Moché était l'âme générale, dont chaque juif individuel est un détail. A ce propos, Moché dit : "Il y a 600 000 personnes dans cette nation, dont je suis parmi eux (acher ano'hi békirbo - Béaaloté'ha 11,21), ce qui signifie que Moché est à l'intérieur de chaque juif.
Il a utilisé le mot "ano'hi", plutôt que le mot plus courant "ani", pour désigner le premier mot des 10 Commandements, car les âmes des Bné Israel sont l'esprit de la Torah.
Le Zohar (Tikouné Zohar 69,112a) déclare à ce sujet : "Moché continue à chaque génération", faisant référence aux 600 000 branches qui continuent constamment à partir de chacune des 600 000 racines."

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-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Dorech Tov - 1er discours matan Torah) cite le Arizal qui affirme qu'il existe 600 000 explications de la Torah, correspondant aux 600 000 âmes des Bné Israel. Toutes ces explications ont été révélées à Moché, car son âme englobait toutes les âmes des Bné Israel.
Moché a permis à chaque juif de recevoir sa part de la Torah, chacun selon son niveau.

-> Selon le midrach (Chir haChirim rabba 1:65) :
Rabbi enseignait et il vit que son auditoire s'endormait. Pour les réveiller, il dit : "En Egypte, une femme a donné naissance à 600 000 enfants d'un seul coup.
"Qui était cette femme?" demanda Rabbi Yichmael, fils de Rabbi Yosse.
"Yocheved. Elle donna naissance à Moché, qui était l'équivalent des 600 000 Bné Israel"."

Les Bné Israël comptent 600 000 âmes, ce qui correspond aux 600 000 explications de la Torah.
Moshé reçut à lui seul l'ensemble des 600 000 explications, puisqu'il était l'équivalent de toute la nation juive.
Lorsque Rabbi dit que Yo'héved a donné naissance à 600 000 personnes à la fois, il fait référence à l'âme de Moché, qui a atteint la compréhension totale de la Torah, équivalente à l'ensemble des 600 000 âmes juives.

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-> Moché connaissait toutes les explications de la Torah. Alors que les autres prophètes recevaient leurs visions sous forme d'allusions qu'ils devaient déchiffrer, Moché se voyait expliquer tout cela avec une clarté parfaite (midrach Aggada - Béaaloté'ha, Bamidbar 12,8).
A ce sujet, le Rambam (intro à son commentaire sur la michna) écrit : "Hachem a donné à Moché chaque mitsva avec ses explications. D'abord, Hachem lui disait le verset ; ensuite, Il lui disait la signification et l'explication du verset, et toute la sagesse qu'il contient ...
Le verset lui-même était écrit, et les explications étaient transmises par tradition orale."

L'importance de cette tradition d'explication est soulignée par le Rambam (Hilkhot Téchouva 3:8), qui écrit que même si une personne croit que la Torah en général a été donnée par Hachem, si elle prétend qu'un seul verset ou un seul mot a été dit par Moché de son propre chef, ou si elle nie les explications qui ont été transmises dans la tradition orale, elle a le statut d'un apikorét (hérétique) qui nie la Torah.

[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov - 1er discours matan Torah]

La lumière des chaloch régalim

+ La lumière des chaloch régalim :

-> Les 3 fêtes (chaloch régalim) : Pessa'h, Shavouot et Souccot sont le moyen par lequel la lumière de D. illumine l'année entière dans les trois dimensions de l'espace, du temps et de l'âme. [voir Séfer Yétsira 3,5]
Pessa'h accomplit cela dans la dimension du temps, puisque la distinction entre le levain ('hamets) et la matsa dépend du bref temps qu'il faut pour parcourir l'unité de distance connue sous le nom de mil.
Shavouot réalise cela dans la dimension de l'âme, puisque Shavouot commémore notre réception de la Torah.
Souccot accomplit cette transmission dans la dimension de l'espace grâce à la mitsva d'habiter dans la soucca.
Ces fêtes influencent toute l'année entière.

Il est possible d'attirer l'éclat divin qui brille pendant ces fêtes dans les jours de semaine ordinaires de l'année. Comment?
- en renforçant notre foi dans les miracles, nous étendons l'influence de Pessa'h ;
- en acceptant la Torah, nous attirons la luminosité de Shavouot ;
- et lorsque nous nous repentons et que nos fautes sont pardonnées, nous répandons la lumière de Souccot, qui est le point culminant des jours de crainte, lorsque nous recevons l'expiation de nos fautes.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 13,10]

Seul les juifs possèdent les traits de caractère pour recevoir la Torah

+++ Seul les juifs possèdent les traits de caractère pour recevoir la Torah :

Et il dit : "Hachem est venu du (mont) Sinaï, il a rayonné de Séir pour eux, Il est apparu du mont Paran, et s'est approché avec une partie des saintes myriades, de Sa droite Il leur [a donné] la Torah de feu. (Vézot haBéra'ha 33,2)

-> Rachi commente que "il a rayonné de Séir" fait référence à l'offre de la Torah aux fils d'Essav, et que "Il est apparu du mont Paran" est l'offre faite aux fils de Yichmaël. Tous deux refusèrent (la proposition d'Hachem de recevoir la Torah).

-> Le Maharal (Gour Aryé) enseigne :
La guémara (Avoda Zara 2b) affirme que lorsque Essav s'est vu offrir la Torah, il a demandé ce qui y était écrit. Lorsqu'on lui dit que l'interdiction du meurtre y figurait, il répondit : "Toute la bénédiction que j'ai reçue [de la part de Its'hak] était : "Tu vivras par l'épée". Nous ne voulons pas l'accepter."
De même, lorsqu'on offrit la Torah à Yichmael, il demanda ce qu'elle contenait. Lorsqu'on lui dit qu'elle contient l'interdiction de voler, il répondit : "Toute la bénédiction que j'ai reçue (d'Hachem) était 'il sera un homme sauvage qui aura la main sur tout'. Nous ne voulons pas l'accepter".

=> Pourtant, qu'ont-ils gagné à rejeter la Torah? Les interdictions de meurtre et de vol sont incluses dans les 7 lois noa'hides qui s'appliquent à toute l'humanité. En tant que tels, Essav et Yichmael étaient déjà obligés de respecter ces interdictions.

La réponse est que ce ne sont pas ces interdictions qui les ont poussés à rejeter la Torah. Au contraire, les bénédictions qu'ils ont reçues : "tu vivras par l'épée" (Béréchit 27,40) et "tu seras un homme sauvage" (Béréchit 16,12), ont démontré leur agressivité inhérente et leur inadaptation à la Torah.
Les voies de la Torah sont l'amabilité et la paix, contrairement à leur nature.
Bien que les autres nations non juives n'aient pas les traits agressifs d'Essav et de Yishmael, elles manquent toutes des qualités qui les rendraient aptes à recevoir la Torah.

En revanche, le peuple juif est éminemment apte à recevoir la Torah.
La guémara (Bétsa 25b) affirme que c'est parce qu'il est "effronté" (azim).
L'effronterie nous rend aptes à recevoir la Torah en raison de la difficulté inhérente à l'observation de la multitude de mitsvot de la Torah. Nous avons la ténacité et la persévérance nécessaires pour réaliser les 613 mitsvot de la Torah.

Cependant, l'effronterie a aussi un inconvénient, car la Torah qualifie le peuple juif "d'un peuple à la nuque dure" (am kéchei oréf - Ki Tissa 33,3). Ceux qui ont l'effronterie sont audacieux et tenaces, mais ils ne se repentent pas facilement de leurs transgressions.
Vers la fin de l'époque du premier Temple, les prophètes ont réprimandé le peuple juif pour s'être éloigné des voies de la Torah. Cependant, le peuple juif refusa catégoriquement d'écouter les prophètes par effronterie, ce qui l'empêcha d'admettre ses torts et de se repentir.

Les nations non juives qui n'ont pas cette caractéristique se repentent plus facilement. Cela explique la déclaration de nos Sages, qui ont dit que les nations non juives sont toujours "proches du repentir" (Rachi - Yona 1,1).
En effet, le prophète Yona était réticent à réprimander Ninive parce qu'il avait peur qu'ils se repentent et que la nation juive soit mal vue pour son refus de faire la même chose (Rachi - Yona 1,3).
En fait, c'est ce qui s'est finalement produit. (le repentir de Ninive fut cependant de courte durée et la ville fut finalement détruite).

Le don de la Torah

+++ Le don de la Torah (par le Sfat Emet) :

+ "Tout le peuple a vu le tonnerre [les voix] et les flammes, le son du shofar et la montagne fumante ; le peuple a vu et a tremblé et s'est tenu de loin" (Yitro 20,15)

-> Ce verset décrit le tremblement du peuple après avoir vu les voix du mont Sinaï.
Chaque mot de ce verset a une signification. Tout d'abord, la Torah souligne que le peuple tout entier a vu la voix, ce qui implique que chaque membre et chaque nerf de chaque individu a vu la lumière de la Torah. Il est bien connu que chaque membre du corps correspond à l'un des 248 commandements positifs, qui sont comparés à des étincelles émanant d'une source de lumière, la Torah.
Ainsi, à l'époque où la Torah a été donnée, chaque membre et chaque nerf du corps juif dans son ensemble a non seulement ressenti l'aura des mitsvot, mais a également été imprégné de la lumière de la Torah.

L'expression "les voix" (ét akolot), fait également allusion au même phénomène. Le mot "ét" (את) indique généralement la présence d'une dimension supplémentaire au-delà de la signification superficielle des mots. Ici aussi, nous pouvons déduire que l'expression "ét akolot" (אֶת הַקּוֹלֹת - les voix), fait allusion à la pénétration de la lumière de la Torah et des mitsvot dans chaque fibre de la personnalité juive.
[Sfat Emet - Shavouot 5640]

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-> Il est intéressant de noter que, malgré l'élément supplémentaire de l'audition, notre verset décrit cette expérience comme une expérience de la vue. Cela peut s'expliquer par le fait que, lorsque la Torah a été donnée, le peuple tout entier a atteint le même niveau de communication avec Hachem que celui dont les Patriarches avaient bénéficié, comme le dit Hachem (Vaéra 6,3) : "Je suis apparu à Avraham, à Its'hak et à Yaakov.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]

-> Un autre objectif du miracle de la double perception (entendre, voir) peut avoir été de souligner le fait que la Torah est bien au-delà de tout un phénomène physique, y compris les sens.
Dans le cours normal de la nature, les sons sont perçus par les oreilles et la vue par les yeux ; dans le domaine de la Torah, cependant, cela peut être inversé.
[Sfat Emet - Shavouot 5631]

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-> Lorsque Hachem a commencé à prononcer les 10 Commandements. Les mots : "Je suis Hachem, ton D.", que le peuple a non seulement entendus mais aussi ressentis avec tous ses sens, pénétrant dans chaque fibre de son corps, ont laissé une marque indélébile dans la psyché juive.
... cette impression éternelle que Son nom a laissée sur le peuple dans son ensemble [ne pourra jamais être effacé].

Ainsi, l'expression "voir les sons" (ro'im ét akolot), fait référence à ce moment où un lien émotionnel inséparable a été forgé avec le Créateur, un lien qui ne permettra jamais à l'une des parties d'abandonner l'autre.
À ce moment-là, les juifs ont compris qu'Hachem était la source de leur âme, et donc de leur existence même.
La plupart du temps, la nature matérielle de notre existence obscurcit ce fait, mais ceux qui ont eu le privilège de se tenir au mont Sinaï ont pu voir que leur âme était enracinée dans Hachem.

Le 2e commandement : "Tu n'auras pas d'autres dieux en Ma présence" (lo yiyé lé'ha élokim a'hérim al panaï), n'est pas seulement une interdiction, mais aussi une promesse que rien ne mettra jamais en péril cette relation unique entre Hachem et Son peuple.
[...]

L'ambiance dramatique (éclairs, tonnerres, ...) entourant le don de la Torah était plus nécessaire au reste de l'humanité qu'aux juifs. C'est eux qui avaient besoin d'une preuve irréfutable qu'Hachem dominait le monde. Les juifs, cependant, ont une propension innée à voir la présence d'Hachem dans le monde, et une fois que D. leur a annoncé Sa volonté, ils l'ont acceptée immédiatement.

Il était normal que les juifs soient choisis pour témoigner de l'existence d'Hachem, comme le dit le prophète Yéchayahou : "vous êtes Mes témoins, dit Hachem" (atèm édaï néoum Hachem - v.43,10).
En tant que nation, nous avons une conviction innée de l'existence d'Hachem qui nous rend dignes d'en témoigner.
Une croyance qui repose sur des miracles spectaculaires peut être facilement érodée par les doutes et les épreuves ; chaque miracle a ses détracteurs. La croyance intuitive en Hachem, en revanche, ne peut jamais être réfutée.

Cette conviction innée, bien qu'elle existe en permanence, est particulièrement convaincante le Shabbath. La néchama yétéra (le "supplément d'âme" donné à tout juif à Shabbath) perçoit la Présence d'Hachem avec plus d'acuité que pendant la semaine.

Il convient de noter que la Torah dit que le peuple voit (kol a'am ro'im), au présent, plutôt qu'ils ont vu, au passé. Cela suggère que non seulement ceux qui étaient présents à ce moment-là, mais aussi toutes les générations futures ont cette capacité de "voir" une partie de la lumière du Sinaï.
En particulier, les prophètes de toutes les générations tirent leur inspiration des sources de la Torah qui ont jailli pour la première fois à ce moment spectaculaire.

L'utilisation au présent de 'voir' (ro'im), fait également allusion à la néchama (l'âme), une "partie" d'Hachem qui réside en chaque juif.
De la même manière qu'Hachem perçoit le passé et l'avenir aussi clairement que le présent, nos âmes résident à un niveau spirituel si élevé qu'elles peuvent "voir" des choses qui, normalement, ne sont qu'entendues.

Que voient donc nos âmes au quotidien?
Elles voient la même chose que ce qu'elles ont vu au mont Sinaï, les mots "ano'hi Hachem Eloké'ha" (Je suis Hachem, ton D.), aussi clairement qu'elles les ont vus la première fois.
Nous disons chaque jour dans le Shéma : "que je vous ordonne aujourd'hui" (achèr ano'hi métsavé'ha ayom), chaque jour Hachem nous ordonne de croire en Lui aussi clairement qu'Il l'a fait au mont Sinaï.
[et de cela notre âme en a clairement conscience au quotidien! ]
[Sfat Emet - Shavouot 5661 ; paracha Yitro 5661]

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-> "Tout le peuple a vu le tonnerre [les voix] et les flammes, le son du shofar et la montagne fumante ; le peuple a vu et a tremblé et s'est tenu de loin" (Yitro 20,14)

-> Pourquoi ce verset nous dit-il 2 fois que le peuple a vu ?
Peut-être que la 2e utilisation du mot "voir" indique une autre vision ; ils ont vu les générations futures qui seraient également censées accepter et observer la Torah.
Si c'est le cas, leur tremblement peut être dû à la crainte pour leurs descendants, qui devraient respecter la Torah sans avoir reçu le même esprit que celui qu'ils avaient reçu au mont Sinaï.
[Sfat Emet - Shavouot 5640]

-> Il est également possible qu'ils aient vu leur propre potentiel de croissance dans la Torah et qu'ils aient tremblé de peur de ne pas être assez forts pour réaliser leur potentiel.
Le début de notre verset fait également allusion à cette reconnaissance du potentiel : le peuple tout entier a vu les voix (kolot signifie voix et son, c'est-à-dire ici le tonnerre).
Le peuple ne s'est pas contenté de croire, il a vu la voix d'Hachem qui disait "Je suis Hachem, ton D." (ano'hi Hachem Eloké'ha) ; à ce moment-là, comme nous l'avons dit plus haut, il a pu voir et sentir les racines de son âme, c'est-à-dire son potentiel à servir Hachem.

Moché décrivit plus tard le don de la Torah par la phrase : "face à face, Hachem t'a parlé" (panim bépanim dibér Hachem ima'hem - Vaét'hnan 5,4).
Cette image (face à face) fait également allusion à la capacité de la Torah à montrer à chaque individu son potentiel. Cela repose sur l'idée que [la Torah est comme] un miroir dans lequel chaque personne se voit.
De la même manière qu'une personne regarde la Torah, la Torah lui renvoie son image. Plus une personne est disposée à exposer son moi intérieur à la Torah et à se laisser emporter par le désir de comprendre les profondeurs de la Torah, plus elle méritera de comprendre sa part unique dans la Torah, cette partie de la Torah qui parle à la racine de son âme.

Comme on le sait, nos Sages Sages ont souvent comparé la Torah à de l'eau : "les mots de la Torah sont comparés à de l'eau" (nimchélou divré Torah lamayim - guémara Taanis 7a). [de même : "l’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b - én mayim ella Torah]
Peut-être nos Sages font référence à ces qualités de miroir de la Torah, à sa capacité à montrer à quelqu'un son véritable potentiel.
En outre, plus on s'efforce d'atteindre ses capacités en matière de Torah, plus la Torah reflète sa lumière sur ceux qui l'étudient.
[Sfat Emet - Shavouot 5639]

-> Notre verset se conclut par : "vayaamédou méra'hok" (ils se sont tenus [debout] à distance).
Dans son sens simple, ce verset suggère que le peuple s'est éloigné de la montagne, peut-être par crainte de l'obligation que sa proximité imposait sur eux ou imposera sur les générations futures.
D'un point de vue homilétique, cette phrase peut également être interprétée à la lumière du dicton de nos Sages (guémara Béra'hot 26b) : "én amida éla téfila" = le mot "debout" dans la Torah fait toujours référence à la prière.
Peut-être étaient-ils "debout" pour prier afin que leurs générations futures (évoquées dans le mot "ra'hot" - loin) soient dignes de la Torah donnée au mont Sinaï.
[Sfat Emet]

+ Le 'Hidouché haRim fait remarquer que les juifs se réfèrent à l'expérience au mont Sinaï comme du don de la Torah, en se concentrant sur le fait que la Torah a été donnée, et pas seulement sur le fait qu'elle a été reçue.
Il explique que ceci est parce que si nous nous souvenons qu'elle nous a été donnée, alors nous nous souviendrons également de celui qui l'a donnée, et c'est une partie intrinsèque de l'étude de la Torah : le privilège d'être connecté au à celui qui donne [constamment] la Torah.

Le 'Hidouché haRim explique que c'est ce que signifie le verset : "Torati al taazovou" (Ma Torah, ne l'abandonne pas - Michlé 4,2) = lorsque vous étudiez la Torah, n'oubliez pas qu'il s'agit de "Ma" Torah, le Donneur se partageant dans chaque mot.

Sinaï & Torah – la sincérité spirituelle

+ Sinaï & Torah - la sincérité spirituelle :

-> "Rava a enseigné que tout érudit dont l'intériorité ne ressemble pas à l'extériorité n'est pas un érudit en Torah" (guémara Yoma 72b).

Ceci provient d'un raisonnement à fortiori : si déjà l'Arche n'entend pas, ne parle pas et ne sait pas ce qu'elle contient en son sein (il est écrit à son propos : "Tu la recouvriras d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur" (Térouma 25,11), afin qu'elle soit identique à l'intérieur comme à l'extérieur).
A plus forte raison, l'érudit qui voit, entend et sait ce qu'il y a en son for intérieur, devra être à l'intérieur comme à l'extérieur (to'ho kébaro - תוכו כברו). Il devra être sincère en spiritualité.

-> "Tout élève dont l'intérieur ne correspond pas à l'extérieur (to'ho kébaro - תּוֹכוֹ כְּבָרוֹ), qu'il ne mette pas les pieds dans la maison d'étude"
[Rabban Gamliel le jour où il a été nommé Nassi - guémara Béra'hot 28a]

On peut noter que :
- les 2 lettres internes (coeur) du mot : "to'ho" (intérieur - תוכו) sont וכ, de valeur 26 comme le Nom Divin (יהוה), ce qui représente la spiritualité que nous devons mettre sur notre coeur, comme il est écrit : "tu mettras sur ton coeur" (והשבת אל לבבך - Vaét'hanan 4,39).
- les 2 lettres extérieures de "kébaro" (כברו) sont les mêmes : כו.
Nous devons intégrer la spiritualité que nous connaissons à l'intérieur et à l'extérieur.

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-> On voit également cela dans les lettres cachées et révélées du mot סיני (Sinaï - qui représente la spiritualité puisque la Torah y a été donnée).
Les lettres cachées sont : סמך , יוד , נן , יוד ont une valeur numérique identique à celle des lettres extérieures.
En effet : ס a une guématria de 60, qui est la même que מ,ך.
De même, י est égal à 10, comme ו,ד.
Le נ est composé de 2 fois נ.

=> On voit également dans le terme Sinaï, symbole de la Torah, que notre spiritualité doit être autant présente dans notre intériorité que dans notre extériorité.

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-> Les lettres de Pharaon (פרעה) réarrangées forment הערף (aoref - la nuque). Le cou sépare les מח et לב , l'esprit (moa'h) et le cœur (lev). Cela symbolise celui qui n'intériorise pas ce qu'il sait.
Moché, quant à lui, était tout le contraire. Le midrach raconte que lorsque Pharaon a cherché à tuer Moché, le cou de Moché est devenu une colonne de marbre (en allusion dans Yitro 18,14).
A un niveau plus profond, cela signifie que les מח et לב de Moché ne peuvent être séparés. C'est le niveau auquel se trouvait Moché.

Une acceptation de la Torah contre nature

+ Une acceptation de la Torah contre nature :

-> L’offre de la Torah par Hachem aux nations a été refusée.
Les descendant d’Essav (עשו) demandèrent ce que contenait la Torah et se virent répondre : "ne tuez pas" (לא תרצח). C’était là un défi insurmontable pour eux car Essav était un chasseur (איש יודע ציד) et sa bénédiction était : sur ton épée, tu vivras ( על חרבך תחיה).
En fait, Essav est appelé un homme des champs (ich sadé - איש שדה), "sadé" étant l’acronyme pour : שופך דם האדם (chofé'h dam aadam) = celui versant le sang de l’homme (c’est-à-dire le meurtre ). [Rabbénou Efraïm - Toldot 25,27]
De leur côté, les descendants d’Ichmaël refusèrent à cause de l’interdit de l’adultère (לא תנאף).

=> Comment se fait-il que lorsque l’on offrit la Torah aux juifs, on ne leur donna pas ce qui constituait pour eux un défi (à l'image de ne pas tuer pour Essav, et de ne pas commettre d'adultère pour Yichmaël)?

-> Le Avné Nézer explique pourquoi la première mitsva commandée aux juifs au mont Sinaï était la mitsva de la Hagbala, le fait de fixer des limites autour de la montagne de Sinaï.
C’était pour ne pas donner d’argument aux nations du monde qui prétendraient avoir refusé la Torah car certaines mitsvot heurteraient leur nature, et non celle des juifs. Ils pourraient prétendre : si Hachem avait donné aux juifs une mitsva qui était contre leur nature, ces derniers non plus n’auraient pas accepté la Torah. Par conséquent, la mitsva de la Hagbala fut la première mitsva parce qu’elle heurtait la nature des juifs qui aspirent tant à la proximité avec Hachem, or en l’espèce, on leur ordonna de garder une distance.

Rachi (Yitro 19,9) cite l’expression : "notre volonté est de voir notre Roi" (מלכנו את לראות רצוננו). C’est pourquoi des limites ont été fixées, afin que nous ne montions pas sur la montagne, ni n’en touchions le bord (Yitro 19,12), car nous avons comme une sorte d’attraction magnétique vers Hachem.
Et nous savons qu’un homme ne peut voir D.ieu et survivre (Ki Tissa 33,20).

Ceci est comparable à celui qui place un aimant près du métal qui est alors attiré. De même, si Hachem se révélait à nous, notre âme nous quitterait à cause de l’attraction "magnétique".
Il est écrit : "Tu maintiendras le peuple tout autour, en disant (lémor - לֵאמֹר)" (Yitro 19,12), et on peut noter que ce terme לאמר est l’acronyme de : "rétsonénou lir'ot ét mal'houto" (מלכנו את לראות רצוננו).

=> ainsi comme avec chaque autre nation du monde on a proposé la Torah au peuple juif, avec la condition d'accepter quelque chose de contre nature.
Pour certaine il s'agissait du meurtre, pour d'autre de l'adultère, ... et pour le peuple juif il s'agissait de renoncer à son désir très intense de proximité avec Hachem, en acceptant de rester à distance lors du don de la Torah.
Cela implique que l'essentiel d'un juif est de faire la volonté d'Hachem sienne.