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Mois d’Av – La sublime influence de Aharon haCohen = développer notre conscience de l’énorme amour d’Hachem pour chaque juif

+++ Mois d'Av - La sublime influence de Aharon haCohen = développer notre conscience de l'énorme amour d'Hachem pour chaque juif :

-> La Torah (Massé 33,38) nous dit qu'Aharon haCohen est mort le premier jour du 5e mois, qui est Roch 'Hodech Av.
Les séfarim hakédochim expliquent que tout ce qui se produit à Rosh 'Hodech a un effet sur le mois entier. Par conséquent, les forces (ko'hot) d'Aharon haCohen influencent tout le mois d'Av.

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+ Ressentir l'amour d'Hachem :

-> La Michna (Pirké Avot 1,12) enseigne que la force d'Aharon haCohen consistait à rapprocher les gens de la Torah.
Il aidait les gens à ressentir l'amour d'Hachem pour eux, ce qui les ramenait à la Torah. Lorsque Aharon voyait un juif qui ne se sentait pas aimé par Hachem, il lui parlait, l'enseignait et l'influençait jusqu'à ce qu'un sentiment d'amour brûle en lui.

Le midrach raconte qu'Hachem a promis à Aharon une mitsva spéciale qui durerait toujours. Cette mitsva est l'allumage de la Ménorah. Comment cette mitsva peut-elle durer éternellement?
Parce qu'elle contient l'âme d'Aharon haCohen, qui continue d'allumer un feu dans l'âme de toutes les générations futures lorsqu'elles ressentent le grand amour qu'Hachem, notre Père, a pour nous.
Cette lumière d'Aharon brûle le plus fort pendant le mois d'Av.
Le nom du mois, Av, signifie "père", ce qui nous rappelle que l'une des principales avodot de ce mois est de se concentrer sur le sentiment du grand amour que notre Père céleste a pour nous, comme un père aime son enfant.

Lorsque les juifs étaient dans le désert, ils étaient protégés par les Nuées de Gloire. Ces Nuées leur ont été donnés par le mérite d'Aharon haCohen. À la mort d'Aharon, les juifs ont perdu la protection de ces Nuées, car sans le mérite d'Aharon, ils n'en étaient plus dignes.
Les Nuées de Gloire (Anané haKavod), qui nous entourent de la protection d'Hachem, représentent Hachem qui nous étreint.
Ce signe d'amour a été donné par le mérite d'Aharon, car c'est lui qui a inculqué cet amour au peuple juif.

Les saints séfarim enseignent que les 22 jours de bein hamétsarim (du 17 tamouz au 9 av compris) correspondent aux 22 jours qui s'écoulent entre Roch Hachana et Chémini Atséret.
Sur la base de ce parallèle, les 8 derniers jours des 3 semaines, du 2 Av au 9 Av, correspondent aux 8 jours de Souccot.
Souccot est la fête des Nuées de Gloire (une raison d'être dans une Soucca) et c'est la fête qui représente le mieux le grand amour d'Hachem pour le peuple juif (nos Sages disent que dans la Soucca on est dans les bras d'Hachem, comme on l'était avec les Nuées de Gloire dans le désert).
De même, pendant le mois d'Av, à l'heure la plus difficile, Son amour rayonne sur nous.
Pendant le mois d'Av, tout comme pendant Souccot, il nous incombe de nous de faire des efforts pour apprécier et ressentir l'amour qu'Hachem a pour nous.

Nous savons que les explorateurs (méraglim) ont causé des larmes de désolation au peuple juif la nuit du 9 Av en semant dans le cœur des juifs un sentiment d'abandon de la part d'Hachem.
Les méraglim ont péché parce qu'ils n'ont pas ressenti l'amour d'Hachem.
Ils ont dit : "C'est en nous haïssant qu'Hachem nous a fait sortir d'Egypte" (Devarim 1,27) = ce manque de sentiment était la cause première de leur faute, ce qui a poussé Hachem à faire le vœu qu'ils aient une véritable raison de pleurer à l'avenir. Cela fait référence à la destruction du Temple le jour du 9 Av.

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+ La clé de la Délivrance :

-> C'est pourquoi le Baal Chem Tov a enseigné que si l'on se concentre intensément, matin et soir, en prononçant les bénédictions de Ahava Rabbah et Ahavat Olam, qui traitent de l'amour d'Hachem pour le peuple juif, on contribue à apporter le géoula (Délivrance), à la fois une guéoula personnelle et la guéoula du peuple juif.
La clé de la Délivrance se trouve dans ces bénédictions.
Dans la prière du matin nous disons :
- "aavat olam aavtanou" (Tu nous aimes d'un amour éternel) ou une autre version est : "aava rabba aavtanou" (Tu nous aimes d'un amour puissant) ;
- " 'hemla guédola vitéra 'hamlta alénou" (Tu es extrêmement bienveillant à notre égard) ;
- "avinou av ara'haman" (Notre Père, le Père compatissant) ...
- la bénédiction se termine par : "abo'her béamo Israël béaava" (Qui choisit Sa nation Israël avec amour).
Il est écrit au présent "abo'her (Qui choisit Sa nation Israël), parce que ce n'est pas un choix qui a été fait il y a seulement des milliers d'années ; c'est un choix constant qu'Hachem continue de faire.

Dans la prière du soir nous disons :
- "véaavaté'ha al tassir miménou léolamim" (et ne détourne pas Ton amour de nous pour toujours), ce qui est un appel qui signifie que non seulement Hachem devra toujours nous aimer, mais que nous devrions également ressentir Son amour.
- "ohév amo Israël" (Qui aime Sa nation Israël).

Ces bénédictions saintes et pures ont le pouvoir d'allumer un feu en nous.
Mais cela demande un effort de notre part. Nous devons y consacrer la réflexion et la concentration nécessaires, jusqu'à ce que la flamme qu'elles cachent prenne feu dans nos âmes.

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+ Aimer Hachem et ressentir Sa douleur :

-> Le fait de ressentir cet amour d'Hachem suscite un aspect supplémentaire.
Lorsque l'on ressent véritablement l'amour d'Hachem, on commence à lui rendre ce sentiment. Et lorsque l'on ressent de l'amour pour Hachem, on est capable d'accomplir ces paroles de nos Sages : il est du devoir de chaque juif de ressentir la douleur de la Ché'hina en exil.
L'idée qu'Hachem a rejoint Son peuple en exil et qu'il erre avec nous est une raison suffisante pour pleurer et se lamenter.

Dans les générations précédentes, même les soi-disant "juifs simples" ressentaient cela fortement et pleuraient et souffraient beaucoup parce qu'ils ressentaient la douleur d'Hachem.
Mais notre génération a beaucoup de mal à ressentir cette douleur.
Les saints séfarim nous disent que les personnes de la génération précédant l'arrivée de Machia'h auront un "cœur de pierre". Ils ne sauront pas comment ressentir spirituellement avec leur cœur.

Ces sentiments de tristesse face à la douleur de la Ché'hina dans l'exil semblent être au-delà de notre génération. Nous sommes comme un petit enfant qui ne comprend pas les difficultés que traversent ses parents.
Néanmoins, nos grands maîtres ont révélé que la volonté d'Hachem est que nous essayions d'atteindre au moins un niveau minimum de sentiments de tristesse, une certaine appréciation de la douleur que la Ché'hina subit en exil. En particulier en ces jours de Bein haMétsarim, Hachem souhaite que nous nous efforcions de développer ces sentiments.

Nous devons essayer de reconnaître qu'Hachem nous aime d'un amour tout-puissant et que son souhait est que nous n'ayons que ce qu'il y a de mieux, tant sur le plan physique que spirituel.
C'est ainsi que nous pouvons commencer, à un petit niveau, à ressentir la même chose pour Hachem.
Nous pourrons alors vraiment ressentir la tristesse qu'Hachem ne réalise pas Son désir ultime, qui est de voir le peuple juif devenir digne de voir machia'h nous ramener tous en terre d'Israël, et de reconstruire le Temple, afin que la Ché'hina puisse à nouveau habiter parmi nous.
[rav Tsvi Méïr Zilberberg]

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+ Miracle au Temple = Hachem m'aime! :

-> Pendant la prière, le Beis Temple était tellement bondé que certaines personnes ne touchaient même pas le sol ; c'était comme si elles flottaient dans l'air.
Malgré la foule immense, au moment de prier la Amida, miracle des miracles, chaque personne avait son propre ses propres quatre coudées (environ 2 mètres).
Chaque personne était seule avec Hachem.

Les gens se demandaient : "Pour moi! Hachem fait un miracle pour moi! Je n'ai rien de spécial. Les grandes personnes de la génération méritent des miracles. Mais en ce qui me concerne? Je ne suis qu'un simple juif qui vient d'une petite ferme. Est-ce qu'Hachem ferait un miracle pour moi?"

Oui, Hachem fait un miracle pour chaque juif! Il y avait un miracle pour chaque juif dans le Temple.
Le verset dit : "édout Israël" (témoin d'Israël - Téhilim 122,4).
Le Malbim explique cela par le fait que se tenir dans le Temple était un témoignage de l'importance individuelle de chaque personne.
Cela aidait chaque juif à réaliser ce qu'il était capable d'accomplir [, toute l'importance et l'amour qu'il a aux yeux d'Hachem].
[rav Yaakov Landau]

[ainsi prendre le deuil de la disparition du Temple, c'est réaliser qu'il était un lieu témoignant concrétement de l'amour infini d'Hachem pour chaque juif. ]

9 Av – Se connecter avec Hachem

+++ 9 Av - Se connecter avec Hachem :

+ Comme un père qui a perdu un enfant :

-> Notre exil a déjà duré tant d'années. Nous avons été exilés de notre terre pendant des milliers d'années, incapables de reconstruire le Temple à cause de nos fautes.
Malheur au Père dont les enfants ont été exilés devant lui. Malheur aux enfants qui ont été exilés de la table de leur Père. Combien grande est la douleur d'Hachem, avec Sa table vide devant Lui, Son héritage désolé, et Ses enfants dispersés à travers le monde.

Imaginez une personne qui a perdu un parent. Combien est grand son désir de revoir l'être aimé, d'avoir ne serait-ce qu'une occasion de plus de passer du temps ensemble. Imaginez maintenant à quel point Hachem, qui nous aime bien plus qu'il n'est humainement possible de le faire, désire voir Ses enfants exilés rentrer chez eux. Essayons de partager la douleur d'Hachem avec Lui.

En vérité, nos esprits limités ne peuvent pas saisir la profondeur de l'amour qu'Hachem a pour nous.
Notre Père aimant nous a dit par l'intermédiaire de son prophète Yirmiyahou (31,2) : "Je t'aime d'un amour impérissable".
Combien grande doit être Sa douleur et puissante Sa souffrance lorsqu'Il voit à quel point Ses enfants bien-aimés souffrent. En effet, lorsque Hachem nous voit souffrir, Il souffre avec nous, pour ainsi dire, comme nous le disent les versets (Téhilim 91,15 ; Yéchayahou 63,9) : "Je suis avec lui (tout juif) dans sa souffrance" et "toute leur souffrance est douloureuse pour Lui (Hachem)".

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+ Les téfilin d'Hachem - Son lien avec nous :

-> La michna (Sanhedrin 6:5) enseigne : "Lorsqu'une personne souffre, comment la Ché'hina (Présence Divine) réagit-elle? Je suis accablée par ma tête, je suis accablée par mon bras".
Hachem ne veut pas que les gens souffrent. Il pleure avec eux lorsqu'ils pleurent.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - chaar 2, Ch.12) explique la profondeur de cette michna.
Les mots "Ma tête" et "Mon bras" font référence aux tefillin portés par Hachem. La guémara (Béra'hot 6a) dit qu'Hachem porte des tefillins sur lesquels sont inscrits des versets de la Torah qui font l'éloge du peuple juif.
Les tefillin d'Hachem représentent son attachement à notre personne et son désir de répandre la bonté sur nous.
Une personne souffre lorsqu'il y a un blocage dans la bonté qu'elle reçoit d'Hachem. Si le lien avec Hachem s'est affaibli, la bonté d'Hachem diminue. Un juif doit reconnaître que tout le bien qu'il possède provient de son lien avec Hachem, et que toute douleur et toute souffrance surviennent lorsque Hachem nous cache Son visage.
C'est pourquoi, lorsqu'un juif souffre, Hachem agonise à cause de ses téfilin, criant que le lien qu'ils représentent s'est affaibli.

En gardant cela à l'esprit, la raison pour laquelle une personne en deuil ne porte pas de tefillin le premier jour de son deuil devient très claire.
Nos téfilin, qui contiennent des versets louant Hachem, sont notre lien avec Hachem. Cependant, pendant cette période où une personne éprouve l'immense douleur de la perte d'un être cher, son lien avec Hachem, et la bonté qu'Il nous accorde, s'est affaibli. C'est donc un moment inapproprié pour porter les tefillin.

Une autre guémara peut également être expliquée sur la base de ce même concept.
La guémara (Béra'hot 63a) affirme que toute personne qui fait d'Hachem un partenaire dans sa détresse doublera ses moyens de subsistance. En d'autres termes, si une personne dans le besoin se concentre sur la douleur de la Ché'hina, plutôt que sur sa propre souffrance, elle sera récompensée par l'amélioration de ses moyens de subsistance.
À première vue, il ne semble pas y avoir de lien entre cet acte méritoire et sa récompense.
Pourtant, ces deux éléments sont intimement liés. La souffrance d'une personne indique une rupture dans sa relation avec Hachem. Lorsqu'elle s'attache à ressentir la douleur d'Hachem, elle répare cette rupture ; elle se reconnecte avec la source de tout bien.
Lorsqu'une personne rétablit sa relation avec Hachem, il est tout à fait naturel que ses moyens de subsistance prospèrent, car Hachem est la source de la subsistance d'une personne.

Cela devrait être une source de grand encouragement pour nous.
Même dans les moments les plus difficiles, nous ne devons pas désespérer ; nous pouvons encore grandir. Nous pouvons profiter de ces occasions pour nous connecter à Hachem en concentrant nos larmes et notre chagrin sur la souffrance d'Hachem, qui souffre avec nous.
En outre, nous devrions nous lamenter sur l'affaiblissement de notre lien avec Hachem, ce qui renforcera ce lien.
[rav Avraham Ausband]

Pleurer le Temple = mériter la première résurrection des morts

+ Pleurer le Temple = mériter la première résurrection des morts :

-> La guémara (Taanit 30b) nous dit que celui qui pleure Jérualem méritera de se réjouir de sa reconstruction, mais que celui qui ne pleure pas le Temple ne méritera pas cette joie.

-> Le Ritva, l'un des plus grands Richonim, donne une explication fascinante de cette guémara.
Il écrit qu'il y aura 2 étapes à la résurrection des morts.
La première aura lieu au moment de la reconstruction du Temple, et la seconde se produira bien plus tard.
Cette première résurrection des morts est destinée à ceux qui ont pleuré le Temple. Ils mériteront de participer à sa joyeuse reconstruction.
La seconde résurrection des morts est destinée à ceux qui n'ont pas pleuré la destruction du Temple comme il se doit. Ils n'assisteront pas à cet événement spectaculaire.
Tous les justes mériteront certainement la résurrection des morts, mais pour ceux qui n'ont pas pleuré le Temple, leur résurrection des morts arrivera trop tard pour qu'ils puissent assister à sa reconstruction.

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+ Ressentir la douleur :

-> Le Meïri, un autre grand Richon, dit ce qui suit : pour qu'une personne soit classée parmi celles qui pleurent Jérusalem, il ne suffit pas de jeûner le jour du 9 Av ou de dire les Kinot, car le deuil est dans le cœur.
On peut accomplir toutes les halakhot correctement, mais si l'on ne ressent pas réellement dans son cœur la douleur et la souffrance, on ne méritera pas de voir la reconstruction du Temple.

=> Ainsi, une personne peut tout faire correctement : elle jeûne, elle fait le prières du 9 Av, elle dit les Kinot, elle est assise sur le sol ; elle fait tout ce qu'elle est censée faire le 9 Av. Mais tout cela n'est pas suffisant.
Le Meïri nous enseigne que si l'on accomplit cette mitsva par cœur, sans ressentir de douleur dans son cœur, on n'est pas en rapport avec la véritable essence du 9 Av.

[nous avons 3 semaines où l'on doit se préparer à ressentir le 9 Av pleinement la perte du Temple. ]

Ressentir la destruction du Temple

+ Ressentir la destruction du Temple (par le rav Yérou'ham Olshin) :

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 6b) nous disent qu'il y a des choses spirituelles qui se tiennent : "béroumo chel olam" (au sommet du monde), mais les gens ne les apprécient pas et n'en profitent donc pas. [un exemple donné est la prière]
L'Alter de Kelm explique que "béroumo chel olam" fait également référence au fait que ces choses ont la capacité d'élever une personne à de grandes hauteurs, mais que les gens n'en font pas un usage approprié.
[en ce sens, Rachi (Béra'hot 6b) dit : la prière fait partie des choses qui se tiennent au sommet du monde, mais que les gens traitent avec légèreté. ]
Nous pourrions peut-être ajouter qu'il y a aussi des périodes de l'année qui peuvent élever une personne, mais nous ne profitons pas des opportunités qu'elles offrent. Bein Hamétsarim (du 17 tamouz au 9 av) est l'une de ces périodes.

Le rav 'Haïm Friedlander (dans son Sifté 'Haïm) écrit que les gens pensent parfois que les jours de Bein Hamétsarim ne sont que des jours difficiles qu'il faut "traverser", "supporter".
En réalité, comme l'a dit un jour le rav Israël Salanter : "une personne peut grandir le jour du 9 Av, tout comme elle peut grandir le jour de Yom Kippour".
[Sa formulation actuelle implique que l'on peut grandir encore plus le jour du 9 Av que le jour de Yom Kippour]
Malheureusement, les gens ne profitent pas de ces jours comme ils le devraient.
Bien sûr, nous accomplissons toutes les pratiques de deuil que nos Sages ont instituées pour ces jours, mais nous ne considérons pas ces jours comme une période de croissance spirituelle.

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+ Avoir de la douleur dans notre coeur :

-> Nous savons tous que le 9 Av est une période de deuil.
En fait, nos Sages (guémara Taanit 30b) nous garantissent : "Quiconque pleure le Temple méritera d'être témoin de sa réjouissance".
Cependant, le Meïri écrit que si une personne accomplit toutes les lois du 9 Av par cœur, sans aucune introspection pour stimuler son cœur à pleurer, elle ne méritera pas d'assister à la reconstruction du Temple.
C'est pourquoi notre mission première, le jour du 9 Av, est de ressentir sincèrement la tristesse et la douleur causées par la destruction du Temple.

Le rav Aharon Kotler (dans son Michnat Rabbi Aharon) écrit que la partie la plus importante de notre deuil du 9 Av est la "douleur que nous ressentons dans nos cœurs". Toutes les lois de Tishah B'Av ont pour but d'inciter notre âme à ressentir véritablement la douleur de la destruction du Temple et de l'exil dans lequel nous nous trouvons. Cependant, ajoute le rav Kotler, malheureusement, à notre époque, cette partie intégrante du deuil (d'avoir de la douleur dans notre cœur) est pratiquement perdue.
Or, le rav Kotler a dit cela il y a plus de 50 ans. À notre époque, la situation est probablement encore pire.

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+ La racine de notre souffrance :

-> Comment pouvons-nous réussir à ressentir une véritable douleur dans nos cœurs à propos de la destruction du Temple, quelque chose que de grands tsadikim ont déjà décrit comme étant très difficile à parvenir?

Le rav Aharon Kotler écrit : "Tout ce qui arrive au peuple juif est lié à la destruction du Temple ; toutes nos souffrances en découlent".
Le peuple juif a traversé, et continue de traverser, les situations les plus difficiles. Nous avons enduré des souffrances inimaginables. Pourtant, chaque calamité que nous vivons est une conséquence de la destruction du Temple.

Le midrach relate l'histoire d'une femme qui vivait à côté de Rabban Gamliel et qui avait perdu un jeune enfant. Nuit après nuit, Rabban Gamliel l'entendait pleurer des larmes amères à cause de cette perte.
Lorsqu'il entendait ses pleurs, cela lui rappelait la destruction du Temple ('hourban), et il pleurait avec elle sur cette destruction jusqu'à ce que ses cils tombent.

Cette histoire soulève 2 questions évidentes :
Premièrement, au fil des générations, les tsadikim ont toujours pleuré Jérusalem, alors pourquoi le saint Rabban Gamliel avait-il besoin des pleurs de sa voisine pour lui rappeler de pleurer sur le Temple?
Deuxièmement, alors qu'elle pleurait la perte de son fils, et que Rabban Gamliel pleurait le Temple. Comment le midrach peut-il dire que Rabban Gamliel "pleurait avec elle" ?

D'après ce que nous avons discuté, les réponses à ces questions sont évidentes. Rabban Gamliel avait compris que "tout ce qui arrive à Klal Yisrael est lié à la destruction du Temple", et que le 'hourban était à l'origine du décès tragique de ce jeune enfant.
Rabban Gamliel avait toujours pleuré la destruction du Temple, mais il avait maintenant une autre raison de pleurer. Il avait compris qu'il n'existait pas de souffrance individuelle ; la souffrance personnelle de chaque personne est une continuation du 'hourban.
Par conséquent, il pleurait avec elle, parce qu'il comprenait que sa perte était un produit du 'hourban.

Il est très difficile de ressentir la douleur d'un 'hourban qui s'est produit il y a si longtemps. Cependant, malheureusement, nous connaissons tous de nombreux événements douloureux qui se sont produits au cours de notre génération. Qu'il s'agisse de tragédies personnelles ou des difficultés rencontrées par le peuple juif dans son ensemble. Nous pouvons certainement nous identifier à ces souffrances.
Ces souffrances/douleurs nous brisent le cœur. Ces souffrances ne font-ils pas partie du Temple? Bien sûr que si!
[ex: le Temple avait le pouvoir d'expier nos fautes, et donc de nous éviter tant de souffrances qui viennent en réparation de nos fautes. De plus, le Temple de permettait une proximité accrue avec Hachem, et donc de mériter de tellement davantage de bénédictions (on aurait trouvé notre zivoug, on aurait facilement des enfants, on aurait moins de souffrance, plus de joie, ... ]

Nous devons comprendre ce que Rabban Gamliel savait. Tous les souffrances et toutes les destructions que le peuple juif a subis au fil des générations ne sont pas des incidents isolés. Ils découlent de la destruction du Temple.
Si nous intériorisons ce message, nous serons capables de ressentir la douleur du 'hourban dans nos cœurs.

Certaines personnes voulaient faire de la Shoa une journée spéciale de commémoration, mais le rav Elazar Shach s'y est fermement opposé. Il a compris que l'Holocauste (Shoa) est inclus dans la destruction du Temple.
Il s'agit également d'une conséquence du fait que nous n'avons pas de Temple. Par conséquent, il n'est pas nécessaire de créer un jour de deuil pour l'Holocauste ; il est déjà inclus dans le deuil du 9 Av.

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+ Notre destruction spirituelle :

-> Il existe un concept supplémentaire qui, s'il est intériorisé, peut nous aider à apprécier la grande perte du Temple.
Nos Sages (guémara Sota 49a) nous disent : "Depuis le jour où le Temple a été détruit, il n'y a pas de jour dont la malédiction ne soit pire que le jour précédent".
Quelle est la signification de cette affirmation?

Il semble que nous vivions beaucoup plus confortablement qu'il y a quelques années. [ex: on la climatisation, les voitures, ... ]
Le rav Chatzkel Levenstein explique que nos Sages font référence à un déclin spirituel, à la fois des individus et du peuple juif dans son ensemble. Il n'y a pas un jour où le déclin de peuple juif n'est pas plus grave que le jour précédent.

En comprenant cela, nous pouvons mieux comprendre la kina [lue le 9 Av] dédiée aux 10 grands Tanna'im qui ont été tués par les Romains. Cette kina ne concerne pas simplement des tragédies sans rapport avec la destruction du Temple ; elle fait en fait partie du 'hourban.
Lorsque Hachem a détruit le Temple, il ne s'est pas contenté d'enlever le bois et les pierres. Il a enlevé la sainteté, la pureté et les niveaux élevés de Torah que peuple juif avait atteints.
Par conséquent, lorsque le Temple a été détruit, les grands Tanaïm de cette génération ont également été enlevés. Cela aussi faisait partie du 'hourban. C'est pourquoi, le jour où nous pleurons le 'hourban, nous pleurons également la perte de ces tsadikim. Nous pleurons le fait qu'il nous manque leur sainteté et leur Torah, qui sont toutes liées à la destruction du Temple.

La contemplation de ces idées devrait faire partie intégrante des pensées de chacun pendant cette période de deuil. Nous devons réaliser que le 'hourban (destruction [spirituelle]) n'a pas pris fin avec la destruction [physique] du Temple.
Les niveaux spirituels décroissants que nous connaissons aujourd'hui sont des conséquences du 'hourban.
Pleurer le fait que le peuple juif n'est pas au niveau spirituel qu'il devrait être doit faire partie intégrante du deuil de Jérusalem.

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+ La plus grande douleur de l'exil :

Le Gaon de Vilna nous transmet la réflexion suivante.
Le verset (Chir Hachirim 5,8) dit : "Si tu trouves mon bien-aimé, que lui diras-tu, que je suis malade d'amour pour lui".
Le peuple juif dit aux anges : "Si vous trouvez Hachem, dites-lui que je suis malade d'amour pour lui".
C'est tout ce qu'ils doivent lui dire? Y a-t-il un manque de choses à lui dire? Parlez-lui des souffrances incroyables que le peuple juif a endurées depuis le début de l'exil. Parlez-lui de la situation difficile dans laquelle se trouve le peuple juif aujourd'hui.
Le Gaon de Vilna souligne : Mais non! Le peuple juif ne fait que mentionner à quel point Hachem nous manque. Ils décrivent seulement à quel point notre séparation d'avec Lui est douloureuse, parce que cela est plus douloureux que toutes les souffrances physiques que nous avons endurées.

[ainsi, le 9 Av notre douleur peut être sur les souffrances personnelles, collectives et sur notre envie de davantage de spiritualité. Mais notre plus grande douleur doit être sur le fait que sans le Temple nous sommes trop éloignés de notre bien-aimé, dont nous sommes malade d'amour pour Lui. (nous pleurons le fait que : papa Hachem nous tu es trop loin de nous! Ta proximité nous manque! ) ]

Prier au nets

+ Si les juifs, à l'époque de la destruction du Temple avaient prié au moment du neits, ils auraient été en mesure d'arrêter la destruction ('hourban).
En effet, il est connu que la prière de celui qui prie au lever du jour (kévatikin - au néts ha'hama) est entendue.

Il est écrit : "Tu t'es enveloppé d'un nuage qu'aucune prière ne peut percer" (sakota béanan la'h, méavor téfila - Eikha 3,44).
Hachem a recouvert le ciel d'un nuage afin qu'ils ne sachent pas exactement quand est le neits pour que leur prière ne soit pas acceptée (et c'est pourquoi la destruction du Temple est ainsi allée à son terme).
[Aujourd'hui, nous n'avons pas ce problème parce que nous avons un calendrier précis, ce qu'ils n'avaient pas à l'époque]
[rav Yonathan Eibschutz - Ahavat Yonathan - dans Alon Ba'hout]

[ cela nous apprend sur la grandeur de prier au néts, pour donner encore plus de force à nos prières. ]

+ Lorsque Hachem a créé le monde, celui-ci était comme un corps sans âme.
Tout comme D. a insufflé l'âme dans le corps du premier homme, Il a introduit la paix du Shabbath dans le monde.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Le 7e jour, Il se reposa (vayinafach)" (Ki Tissa 31,17). [vayinafach est lié au mot : "néfech" (âme)]
Car le Shabbath est l'âme de toute la création.
[Toldot Yaakov Yossef - Hakdama - sur un enseignement du Alchikh haKadoch]

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-> Le Zohar (Zohar II,88b) déclare : "Qu'est-ce que le Shabbath? C'est le nom d'Hachem".
Et nos Sages ont enseigné : "Lorsque le Shabbath arrive, le repos arrive". [Rachi sur Béréchit 2,2 ; Tossafot Sanhédrin 38a]

Hachem est appelé "repos", car le mouvement ne peut lui être attribué. En effet, le mouvement ne s'applique qu'à quelque chose qui existe dans le temps et dans l'espace.
Or, Hachem est infini et ne se déplace pas d'un endroit à l'autre ; il n'est pas non plus limité par le temps. [c'est D. qui a créé la notion de temps lors de la Création]
[C'est pourquoi le Shabbath est lié à l'essence infinie de D., et c'est un jour qui transcende tout changement.]
[Baal Chem Tov - Kéter Chem Tov 400]

-> Le Shabbat est un jour saint, car il révèle la lumière de la Source de la sainteté, qui est le Créateur, et illumine toute la création.
La spiritualité de toute chose consiste en ce qu'elle a été émanée de la Pensée Primordiale. C'est également la force vitale de toute chose. Par la suite, lorsque [l'univers] a été créé par la chaîne des causes et des effets, cette spiritualité est restée au-dessus, cachée dans sa Source.
La force vitale [spirituelle] au sein de la création était extrêmement limitée, car elle devait être restreinte afin d'être habillée dans la matérialité.

Si l'univers était resté tel qu'il était après les 6 jours de création, il n'aurait pas pu perdurer.
C'est pourquoi, après avoir achevé l'ensemble du processus de création, D. a fait jaillir une lumière du monde caché, des entités spirituelles les plus élevées qui ont été créées dans la Pensée divine ...
C'est ainsi que nos Sages ont enseigné que [avant le premier shabbat], le monde manquait de repos (midrach Béréchit rabba 10,9). Ce "repos" fait référence à D. lui-même (comme indiqué ci-dessus).
Lorsque Shabbat arrive, le repos arrive = c'est la lumière cachée qui émanée de l'essence Divine, et qui a été à l'origine de l'existence de la création.
Ainsi [pendant Shabbat], la création est remplie de désir et d'envie pour Hachem.

C'est comme un bébé qui suit ses habitudes d'enfant et oublie son père. Plus tard, lorsqu'il voit son père, il met tout de côté à cause de son désir pour lui et court l'embrasser ; car [l'enfant] fait vraiment partie du parent.

De même, dans la mesure où nous pouvons l'exprimer, lorsque D. illumine l'univers de l'éclat de sa splendeur, toutes les créatures se tournent vers Lui avec un grand désir, ce qui est le but de la création.
Telle est la signification du Shabbath (שבת) : c'est un retour (shava) à la Racine.
A Shabbath la Racine brille dans les juifs, faisant que chaque juif désire et aspire davantage à Hachem, et tout devient un avec D.
[Baal Chem Tov - Kéter Chem Tov 401]

La nécessité d’être soi-même

+++ La nécessité d'être soi-même (selon le rav Avraham Kook) :

+ Téchouva = un retour vers son intériorité personnelle :

-> Lorsque nous oublions notre âme individuelle, lorsque nous cessons de prêter attention à la vie intérieure d'une personne, tout devient confus et flou.
C'est pourquoi le début de la téchouva (croissance spirituelle) est le retour à soi-même, à la source de son âme. Le retour à soi conduit à un retour immédiat à D., à l'Âme des âmes ; c'est ainsi que l'on augmente de plus en plus en sainteté et en pureté.

Ce principe vaut pour la transformation de l'individu, de la nation, de l'humanité et de toute l'existence.
Toute destruction ne survient que parce que nous avons oublié et ignoré le moi (notre réelle intériorité).
En fait, si une personne exprime le désir de retourner à D., mais n'est pas intéressée à se concentrer sur son moi [son intériorité], alors il s'agit alors d'un type de téchouva faux et trompeur, par lequel on prend le nom de D. en vain.

Par conséquent, ce n'est que dans la grande vérité du retour à soi que l'individu, la nation, l'humanité et toute l'existence retourneront à leur Créateur, à la Lumière de la vie.
Tel est le secret de la lumière du machia'h : dans son illumination, le monde entier retournera à sa Source.
[Shmoné Kévatsim 8:213]

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+ La racine de toutes les fautes : s'ignorer soi-même :

-> "Je suis dans les profondeurs de l'exil" (Yé'hezkel 1,1). Il s'agit du "moi" intérieur, essentiel, qu'il soit individuel ou collectif ...

"Nous avons fauté, nous et nos ancêtres" (Téhilim 106,6). Cela fait allusion au péché d'Adam Harichon, qui s'est éloigné de son essence. Il ne pouvait pas répondre clairement à la question "Ayéka" (Où es-tu? - Beréchit 3,9), parce qu'il ne se connaissait pas lui-même, car il avait perdu son véritable "moi" intérieur. Il s'était incliné devant un dieu étranger.

Et c'est là la faute d'Israël, qui a été "séduit par des dieux étrangers" (Devarim 31:16, en référence au péché du Veau d'or). Ils ont abandonné leur "moi" essentiel ...

C'est ainsi que le monde continue à s'enfoncer dans la destruction de chaque "moi", de l'individu et de la collectivité. Des enseignants experts viennent et se concentrent sur le superficiel. Eux aussi détournent la conscience de leurs élèves du "moi" (notre véritable être).
Ils ajoutent de la paille au feu, donnent du vinaigre à ceux qui ont soif et remplissent les esprits et les cœurs de tout ce qui leur est impersonnel.
Et peu à peu, le "moi" se fait oublier. Et quand il n'y a plus de "je" (moi), il n'y a plus de "Il" (Hachem), et à plus forte raison il n'y a pas de "vous" (autrui).
[par exemple dans notre relation avec l'humilité, le rav Kook dit que d'abord nous devons être plein de conscience et de fierté de notre intériorité, et ensuite on doit progressivement glisser vers plus d'humilité. De même, le Ben Ich 'Haï, conseille d'éduquer d'abord les enfants dans la fierté d'eux-mêmes, puis d'aller vers un moitié-moitié (orgueil de mon intériorité - humilité [je ne suis rien en propre]), puis d'aller vers essentiellement de l'humilité.
La problématique est que si nous n'avons pas une appréciation de notre intériorité (ex: une partie de D. est constamment avec nous, même si l'on fait les pires choses), alors nous n'agissons pas en adéquation (avec cette grandeur), et l'on fait des choses où "je n'étais pas moi-même" (ma faute se dissocie de ma véritable volonté/essence).
Le rav Yé'hia Benchétrit avait l'habitude de dire : si c'est pas toi qui est au commande [de toi-même], alors c'est quelqu'un d'autre (ton yétser ara) ... (ainsi nous avons la tête remplie de plein de choses extérieures, mais trop rarement d'écouter, d'apprécier, ... son intériorité (notre véritable "moi") pour faire que notre vie soit une réussite (exploitant au mieux nos capacités uniques)).
Les non-juifs disent : "je pense donc je suis", mais la vision juive est inverse : une fois que "je suis" (que j'ai conscience de ce que JE suis vraiment intérieurement), alors "je pense" (cela se traduit par des actes/attitudes externes). ]
[...]
Supprimez tous les dieux étrangers, supprimez tous les dieux étranges et illégitimes.
"Et alors vous saurez que je suis Hachem votre D., qui vous fait sortir du pays d'Égypte pour être votre D. Je suis Hachem" (paraphrase de Chémot 6,7).
[Orot haKodech 3, p.140-41]

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-> b'h, voir également : la téchouva = reconnaître sa vraie valeur : https://todahm.com/2022/09/28/la-techouva-reconnaitre-sa-vraie-valeur

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+ Chacun est différent et unique :

-> Chacun doit comprendre qu'il est appelé à servir d'une manière qui est propre à sa personnalité intellectuelle et affective, selon l'âme racine unique de chacun.

Dans ce monde, qui comprend des mondes infinis, il faut trouver le coffre au trésor de sa vie.
Ne laissez pas les choses extérieures qui entrent dans votre monde vous troubler ...
Vous devez vous concentrer sur votre propre vie, sur votre monde intérieur qui remplit tout ce que vous faites. Chacun est tenu de dire : "Le monde a été créé pour moi" (guémara Sanhedrin 37a).

Cette grande humilité apporte de la joie et aide chacun à atteindre la perfection ultime qui l'attend.
En effet, lorsque l'on marche sur ce chemin sûr, son propre chemin unique, dans une voie de droiture qui lui est propre, on est rempli de la force de la vie et de la joie de la spiritualité.
La lumière de D. brillera sur une telle personne, et la force et la lumière viendront de sa lettre spéciale dans la Torah.
[Shmoné Kévatsim 4:6]

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-> Il ne faut pas se décourager lorsque l'on constate que l'on n'est pas capable de se concentrer et de se spécialiser dans un domaine spécifique. Il en va de même si l'on n'est pas capable d'approfondir et de développer un seul sujet, une seule attitude ou un seul type d'étude [en Torah].
Parfois, une personne possède un trait de personnalité unique qui la pousse à aller vers l'inconnu et à unifier des sujets divers. Ce type de personne doit reconnaître qu'il s'agit de sa mission spirituelle.
Il faut donc se réjouir de ses talents uniques.
[Shmoné Kévatsim 5:153]

-> La plupart du temps, un individu ne possède pas un large éventail de talents.
En effet, chaque talent unique repose sur des traits de personnalité spécifiques qui contredisent d'autres traits, de sorte qu'une personne ne peut pas être douée de tous les talents.
Par exemple, une personne dotée d'une excellente mémoire n'a pas nécessairement un esprit introspectif ; et une personne qui a un esprit introspectif n'a souvent pas la capacité de se souvenir de beaucoup de choses à la fois. Ou encore, une personne poétique qui possède d'immenses talents musicaux n'est pas forcément capable de comprendre les sagesses pratiques telles que l'ingénierie ou les machines. Et l'inverse est également vrai : une personne qui a un grand esprit pour les chiffres et les mathématiques ne peut souvent pas atteindre les sommets de la musique ...

De même, certaines personnes ont un désir naturel de se connecter à D. par le biais de mitsvot directement axées sur D. (bein adam laMakom), alors qu'elles ne souhaitent pas forcément s'impliquer dans des mitsvot axées sur l'éthique (bein adam la'havéro).
Inversement, certaines personnes sont enthousiastes à l'idée de s'immerger dans des mitsvot centrées sur l'éthique (bein adam la'havero), alors que les mitsvot centrées sur D. (bein adam la'Makom) et la sainteté de la foi ne sont peut-être pas aussi fortes en elles.
En fait, cette même force naturelle de l'âme qui pousse une personne vers la poésie et la musique est ce qui motive une personne à s'impliquer dans la spiritualité et l'honneur de D.

C'est la grande douleur qui existe dans le monde : il y a des forces et des talents dispersés et contradictoires.
Cependant, le chemin de la vérité, qui est le chemin de D., exige de chaque individu qu'il soit fort et confiant dans ses propres talents, et en même temps qu'il honore et respecte les talents des autres.
Chacun doit désirer influencer ses amis et être influencé par eux pour l'accroissement du bien ...
C'est en combinant les différents talents de chaque individu qu'une société se forme.
[Kévatsim Mikhtav Yad Kodcho - Pinkas Richon léYaffo 67]

[on a une certaine forme d'orgueil en se prenant pour un dieu, et plutôt on doit prendre le temps d'identifier, d'apprécier (se réjouir) et exploiter nos capacités dans lesquelles nous brillons plus que la moyenne, et en faire profiter/donner pour le bien autour de nous.
A l'inverse, on doit reconnaître que de même Hachem nous a octroyé des talents, nous avons des domaines où nous sommes moins performants, attirés, et on doit l'accepter (on n'est pas parfait, on n'est pas D.). Dans c'est domaine, on doit apprécier et profiter de ces choses chez autrui, quand cela nous est nécessaire. ]

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+ L'épuisement de se conformer à la masse

-> Il y a certains justes qui, malgré des traits de caractère très spirituels, ressentent de l'anxiété et de la pression dans leur âme. Ils ne portent pas assez d'attention à leur grandeur intérieure ; ils ne croient pas vraiment à la sainteté de leurs désirs. En conséquence, ils ne sont pas conscients de l'incroyable lumière contenue dans leurs pensées.
Ils marchent courbés, avec le poids du monde et de sa cruelle colère au-dessus d'eux. Ils souffrent d'une immense douleur spirituelle.
Toutes les pensées étriquées de la masse épuisent leur esprit et ils se retrouvent sans force pour s'élever à la hauteur de leurs propres pensées et de leurs propres désirs.
Un jour ou l'autre, ils seront obligés de se libérer et de se réveiller de ce sommeil mental. Et malgré toute la paix et le respect qu'ils accordent aux voies de la masse, ils doivent revenir à D., qui se révèle toujours à eux à travers leurs propres fenêtres uniques.
[Shmoné Kévatsim 8:6]

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+ Se comprendre soi-même :

-> La compréhension de soi est le niveau le plus élevé de la spiritualité.
En règle générale, tout ce qu'une personne apprend est toujours extrait du monde extérieur. En revanche, les pensées d'une personne lui viennent des profondeurs de l'âme.
Tout ce que nous apprenons du monde extérieur ne doit être considéré que comme un outil pour atteindre le cœur caché, les profondeurs de l'âme, la logique intérieure de notre propre sagesse.
[Shmoné Kévatsim 5:281]

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-> Plus une personne s'engage dans la transformation de son être, plus le monde s'en trouve transformé.
[Shmoné Kévatsim 1:454]

-> Il est impossible de parler d'une révolution nationale [juive] si nous ne parlons pas d'abord de la révolution de chaque personne individuellement.
En fait, la révolution négligée de l'âme individuelle est ce qui nous retient vraiment d'une révolution [spirituelle] nationale.
[Orot - "Israël" 7,17]

-> La perfection idéale d'une personne ne peut être atteinte qu'en concentrant son énergie sur l'amélioration de sa propre personne autant que possible.
En même temps, il faut toujours garder à l'esprit que la perfection individuelle ne sera jamais achevée tant que le peuple juif n'aura pas atteint la perfection nationale.
Et à partir de la perfection nationale, une personne doit aspirer à la perfection de toute l'humanité.
Cependant, il faut veiller à ne jamais laisser son désir d'améliorer les masses miner la perfection de ses propres traits de caractère et de ses propres actions.
[Ein Aya - Béra'hot 1, p.47]

[notre yétser ara peut nous encourager à faire plein de bontés avec autrui, pour peu que nous n'en fassions pas avec nous-même, en chouchoutant et donnant de la vie à notre intériorité. ]

-> Les individus doivent se trouver en eux-mêmes, et ce n'est qu'ensuite qu'ils se trouvent dans le monde.
La communauté doit se trouver en elle-même, et ce n'est qu'après cela qu'elle peut se retrouver dans l'ensemble de l'humanité.
L'humanité doit se trouver en elle-même, et ce n'est qu'après cela qu'elle peut se trouver dans le monde entier.
[Shmoné Kévatsim 8:41]

Le Temple sera-t-il construit par l’homme ou par D.?

+ Le Temple sera-t-il construit par l'homme ou par D. (descendant du Ciel)?

-> Certains pensent que le 3e Temple sera construit par les Mains de D. : "Le futur Temple que nous espérons, se dévoilera et viendra du Ciel, construit et parfaitement terminé, comme il est dit : ‘Sanctuaire, ô mon D.! Préparé par Tes Mains’". [Rachi et Tossefot sur guémara Soucca 41a]

-> D’autres pensent que le 3e Temple sera construit par les mains de l’homme : "Lorsque cet homme [machia’h] mettra tout cela en oeuvre et qu’il construira le Temple à sa place initiale, il rassemblera les exilés du Peuple d’Israël, et nous devrons reconnaître en lui le machia’h". [Rambam - Hilkhot Méla'him 11,4]

=> Comment concilier ces 2 avis?

1°/ [selon les différents scénarios enseignés dans la guémara (Sanhédrin 98a)] Si les actes du peuple juif sont méritants, la venue du machia’h suivra un scénario surnaturel et le Temple sera alors l’oeuvre de D., en accord avec l’avis de Rachi.
Si au contraire, à D. ne plaise, nos mérites font défaut, c’est l’autre cas de figure qui se présentera au peuple juif ; la guéoula et la construction du Temple suivront un processus naturel, en accord avec l’opinion du Rambam.

2°/ Le 3e Temple est spirituel à la base et va se matérialiser pour apparaître sur Terre, lors de la Délivrance finale (à l’image de la manne qui descendait sous forme matérielle).
Par ailleurs, sa "construction" s’accomplit, tout au long de l’Exil, par l’intermédiaire du deuil et des pleurs des juifs pour la perte du Temple [selon le 'Hatam Sofer].

3°/ La construction du 3e Temple se fera de manière miraculeuse (venant du Ciel), à l’instar de la Ménora qui se dressa de façon surnaturelle, lorsque Moché jeta un bloc d’or (la main de l’homme)
Ainsi, machia’h et le peuple juif apporteront les matériaux nécessaires à la construction du Temple, mais celle-ci se réalisera d’elle-même. [Divré Yoël]

4°/ "Le sanctuaire d’ici-bas correspond au Trône Divin" (Rachi sur Béchala'h 15,17).
Ainsi, lors du dévoilement du 3e Temple, le Temple d’en-haut (Divin) descendra et s’unifiera au Temple d’en-bas (humain), comme l’âme s’habille dans le corps. [Aroukh Laner sur la guémara Soucca 41a].

5°/ Le 3e Temple descendra du Ciel sans ses portes. Celles-ci ont été englouties lors de la destruction du premier Temple, comme il est dit : "Les portes de Sion se sont enfoncées dans le sol" (Eikha 2,9).
Lors de la guéoula, elles réapparaitront et seront fixées par machia’h (la fixation des portes est assimilée à la construction - voir guémara Baba Batra 53b). [midrach Bamidbar Rabba 15,13]

Quelques bienfaits de prendre le deuil de Jérusalem

+ Quelques bienfaits de prendre le deuil de Jérusalem :

-> Rabbi 'Haïm Palagi (Moed léKol 'Haï - Av - n°61) écrit :
"Lorsqu'une personne pleure la destruction du Temple, ses fautes sont pardonnése, elle vivra une
longue vie, ses enfants ne mourront pas de son vivant, et ses enfants vivront longtemps".

-> Rabbi Pin'has de Koritz (Imré Pin'has 404) dit :
"Le 9 Av expie les péchés parce que les gens ont [le cœur] très brisé. C'est la raison pour laquelle, après le 9 Av, les gens se sentent un peu comme après Yom Kippour".

-> Le 'Hatam Sofer dit que ceux qui pleurent pour la destruction du Temple méritent d'avoir de bons enfants.
[par conséquent, lorsque l'on pleure, c'est un moment propice pour prier pour la réussite de ses enfants dans la Torah et la crainte du Ciel. ]

-> C'est une ségoula pour les enfants, mais également pour devenir soi-même un sage en Torah.
Le Kav haYachar (ch.93) écrit : "J'ai une véritable kabbala dans ma main : Celui qui se préoccupe toujours de l'exil de la Ché'hina [qui n'a plus de résidence sur terre depuis la destruction du Temple], il méritera la couronne de la Torah".

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-> Le Tana déBé Eliyahou (rabba 20) nous dit que les nations de Parass (פרס) et de Madaï (מדי) sont venues au monde comme une récompense pour Korech parce qu'il a pleuré et s'est lamenté lorsque les non-juifs ont détruit le Temple.

Selon les calculs du 'Hafets 'Haïm, Korech était âgé de 7 ans au moment de la destruction du Temple.
Un enfant de 7 ans ne comprend pas pleinement la dévastation de la destruction du Temple. Néanmoins, il a pleuré et il a été récompensé pour ses larmes.
Nous apprenons ainsi à quel point la récompense sera grande pour les juifs qui pleurent et se lamentent pour Jérusalem.
[plus on sème dans nos larmes (selon nos capacités personnelles à prendre ce deuil), plus on récoltera dans la joie! ]

-> La Psikta déRav Kahana (ch.25) écrit qu'Hachem jure : "Quiconque attend Mon royaume [qui sera révélé lorsque machia'h viendra] Je témoignerai pour lui pour son bénéfice (létova - לטובה)."

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-> L'un des avantages du deuil du Temple est qu'il nous permet de vivre l'ère glorieuse de la rédemption même à l'heure actuelle.
Le Choulkhan Arou'h (Ora'h 'Haïm 554,25) déclare que : "Quiconque pleure Jérualem mérite de voir sa joie" (כל המתאבל עלירושלים זוכה ורואה בשמחתה).

Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) et d'autres expliquent que lorsque l'on pleure le Temple, on ressent immédiatement la joie de la guéoula.
Le Kédouchat Lévi (Eikha) écrit : "Lorsque l'on pense à la sainteté et que l'on pleure Jérusalem... on perçoit immédiatement un élément de la joie de Jérusalem, de ce qu'il en sera à l'avenir".
[d'une certaine façon, plus on s'attriste on détaillant tout ce qu'on a perdu à cause de sa destruction, plus on se réjouit que très bientôt on en profitera pour l'éternité. Ainsi, plus on s'en attriste, plus on s'en réjouit d'impatience, de la grandeur d'être juif, de la bonté d'Hachem à notre égard d'avoir une chose si grande que le Temple, qui arrivera avec le machia'h très rapidement. ]

-> Lors d'un mariage, nous cassons un verre sous la 'houppa, le 'hatan porte des cendres sur sa tête, ...
Ces coutumes nous aident à nous souvenir de Jérusalem et du Temple [même à un moment important de joie dans notre vie].

Le Sfat Emet (Ki Tavo 5653) explique que le but de ces coutumes n'est pas de nous faire pleurer lors d'un mariage, mais plutôt de parfaire la joie de la fête.
Nous voulons que la joie de la fête soit complète, mais comment un bonheur peut-il être complet dans l'exil? C'est pourquoi nous portons le deuil, et le deuil attire la lumière et la joie totale de l'époque du machia'h, et cela complète la joie du mariage.

Le Sfat Emet écrit :
"À chaque sim'ha (célébration), il faut se souvenir du Temple ...
Lorsque le Temple était érigé, la joie était totale. Aujourd'hui, nous méritons cette joie par le deuil et la nostalgie du Temple.
Comme il est dit : "Réjouissez-vous avec Jérusalem et soyez dans l'allégresse à cause d'elle, vous tous qui l'aimez! Prenez part à sa joie, vous tous qui êtes en deuil à son sujet!" (Yéchayahou 66,10).
Par notre deuil, nous mériterons la joie de Jérusalem."

-> Le rav Eliyahou Lopian déclare qu'à Kelm, on soulignait le mot "quiconque" (kol -כל) dans la phrase : "Quiconque pleure Jérualem de voir sa joie" (... כל המתאבל עלירושלים).
"kol" (כל) = quiconque, tout le monde = signifie même les personnes qui ont commis de graves fautes et qui ne méritent pas de voir la joie de Jérusalem lorsqu'elle sera reconstruite.
Néanmoins, le fait de prendre son deuil sanctifie et purifie, et grâce à leur deuil, ils mériteront de voir sa joie.

[le rav Lopian met en avant que le fait de s'endeuiller pour le Temple, a une capacité à nous purifier, au point que même celui qui a fait des fautes très très graves il en sera purifié, et méritera alors de se réjouir pleinement de Jérusalem.
L'idée est incroyable : en pleurant pour Jérusalem, je m'évite de pleurer dans des souffrances, difficultés, de la vie, que Hachem aurait dû m'envoyer pour me purifier de mes fautes.
Ainsi, pleurer pour le Temple, c'est nettoyer/purifier son Temple intérieur, et ensuite pouvoir se réjouir car on s'est éviter des galères qui aurait nettoyé notre Temple intérieur.
Selon s'applique à plus forte raison à un niveau de la nation juive. ]

"Le 9 Av, lorsque nous nous asseyons sur le sol et faisons la prière, nous pouvons accomplir par la prière tout ce dont nous avons besoin.
Si quelqu'un manque de quelque chose, un bon moment pour la prière est le 9 Av, lorsque nous nous asseyons sur la terre".
[rabbi Pin'has de Koritz - Imré Pin'has 380-381]

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+ 9 Av = nécessité de prier pour la venue du machia'h :

-> Le Tiféret Shlomo enseigne :
Le Temple est déjà construit et prêt au Ciel. Nous n'avons qu'à demander qu'il descende.
C'est pourquoi le Temple est appelé : "divré bété'ha" (דביר ביתך - dans la bénédiction de Rétsé (רצה) de la Amida), du mot : "dibour" (parole - דיבור).
Nous devons demander à Hachem de construire le Temple, ce qui accélérera la guéoula."
[combien cela est nécessaire le jour du 9 Av où l'on souffre tant de son absence! ]

-> On pourrait se dire : que peut bien faire ma prière?
Le Mabit (Beit Elokim - Chaar haTéfila - ch.17) écrit :
Il est plus facile pour les prières des gens des dernières générations, qui sont plus proches du moment de la guéoula, [que leur demande pour la venue du machia'h] soient exaucées, et cela plus que les prières des générations précédentes, et ce pour 2 raisons :
1°/ Nous sommes plus proches de la guéoula, et nos prières peuvent donc accomplir plus que les prières d'il y a des années ;
2°/ Toutes les prières des deux mille dernières années sont toujours présentes et se joignent à nos prières. Ainsi, ce ne sont pas uniquement nos prières, mais plutôt les prières de toutes les générations qui s'élèvent devant Hachem.

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach - drouch 5) enseigne que le premier Temple a été détruit parce que les gens n'étaient pas en train de prier. Comme il est écrit : "Ils n'ont pas prié Hachem" (Hachem lo kara'ou - Tehillim 14,4).

Et il est dit : "les larmes inondent ses joues" (védim'ata al lé'heya - Eikha 1,2)
Le Yaarot Dvach explique que les larmes versées par la destruction du Temple étaient dues à "la joue" (לחיה). La guémara ('Houlin 134b) dit que la joue représente la prière.
Ainsi, védim'ata = l'amertume (la vraie tristesse) de la destruction du Temple provenait d'une chose: "al lé'heya" (עַל לֶחֱיָהּ) = parce que les gens ne priaient pas.

[Le Yaarot Dvach explique que nous pleurons avant tout la destruction du premier Temple (le second Temple était un répit, une pause dans le long exil [avant de la venue du machia'h], mais la destruction principale était le premier).
(en ce sens, la destruction du Temple n'a été possible parce qu'on n'a pas prié pour l'empêcher. Or, chaque année où le Temple n'est pas reconstruit c'est comme s'il était de nouveau détruit. En ce sens, nous devons particulièrement prier à ce moment de l'année pour la guéoula. [c'est bon Hachem on a compris notre erreur passée!] ).
Le 9 Av est un jour où l'on réveille, pour le restant de l'année, notre désir et conscience de l'importance de prier pour obtenir la venue machia'h (le Temple et le machia'h sont prêts, n'attendant que notre prière pour venir!).]

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-> Le midrach (Yalkout Chimoni - Yirmiyahou 327) raconte que lorsque la nation juive était sur les rives du fleuve Babylone (al naarot Babel - על נהרות בבל), en route vers l'exil, Yirmiyahou les quitta, et tout le monde se mit à pleurer amèrement.
Ils dirent : "Rabbénou Yirmiyahou! Vas-tu nous quitter?"
Yirmiyahou leur répondit : "Je témoigne par le ciel et la terre que si vous aviez pleuré une seule fois lorsque vous viviez à Jérusalem, vous n'auriez pas été envoyés en exil".

-> Le midrach (Eikha rabba 5,5) déclare :
"Le racha Névou'hadnezar dit à Névouzradan : "Leur D. accepte la téchouva. S'ils prient, Hachem les sauvera. C'est pourquoi ne les laisse pas s'arrêter de marcher [alors que tu les conduis dans l'exil], pas même un instant, afin qu'ils n'aient pas la tranquillité d'esprit nécessaire pour appeler Hachem."

Névouzradan suivit le conseil de Névou'hadnézar. Lorsqu'il emmena la nation juive en exil, il ne la laissa pas se reposer. Ses soldats coupaient les membres de tous ceux qui s'arrêtaient de marcher.
=> Ainis, même le racha Névou'hadnézar comprit que les juifs avaient le pouvoir de contrecarrer le décret d'exil par leurs prières.

[en Egypte, Pharaon avait également conscience du pouvoir de la prière, pouvant amener la guéoula, et en ce sens il faisait en sorte que les juifs n'ait pas une seconde de libre pour pouvoir penser à se tourner vers Hachem.
Nos Sages expliquent que lorsqu'il est dit qu'un nouveau Pharaon est arrivé, à ce moment là seulemen,t les égyptiens ont laissé les juifs prier pensant qu'ils pleuraient eux aussi la perte du précédent Pharaon. Les juifs en ont profité pour vider leur cœur à Hachem, ce qui a contribué à précipiter la Délivrance d'Egypte.
=> même le racha Pharaon avait conscience du pouvoir incroyable de la prière de tout juif! ]

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-> Le second Temple a également été détruit parce que les juifs n'ont pas prié pour l'empêcher.

Nos Sages (guémara 29) enseignent :
"Lorsque le premier Temple a été détruit, c'était le soir du 9 Av, à la sortie d'un Shabbath.
Les Lévi'im chantaient des chirah (chants). Ils en étaient aux paroles : "Hachem les démolira [les ennemis de la nation juive]" (yatsmitèm Hachem Elokénou - Téhilim 94,23), mais ils n'avaient pas encore prononcé ces mots et c'est à ce moment-là que les non-juifs se sont emparés du Temple.
La même chose s'est produite pour le second Temple".

=> Il semble que si les Levi'im avaient dit : "Hachem les démolira" (yatsmitèm Hachem Elokénou - יַצְמִיתֵם יְהוָה אֱלֹהֵינוּ), les deux Temples n'auraient pas été détruits. Leurs prières auraient arrêté la destruction du Temple. [rav Elimélé'h Biderman]