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Quelques faits intéressants sur Yom Kippour

+ Quelques faits intéressants sur Yom Kippour :

1°/ Le Yaavets (dans son Sidour - Séder Avoda baMikdach) rapporte le témoignage d’un Romain selon lequel à la sortie de Yom Kippour, le Cohen Gadol ne regagnait pas son domicile avant ‘hatsot (le minuit juif) à cause des nombreuses personnes qui voulaient lui embrasser les mains. [soit plusieurs heures plus tard]

2°/ Le Yaavets écrit également que le lendemain de Yom Kippour, le Cohen Gadol faisait une grande Séouda et invitait ses amis et parents. Il en faisait un jour de fête, étant sorti en paix du Kodech (lieu le plus saint du Temple, qui lui est accessible qu'une seule fois par an le jour le plus saint).

3°/ Le ‘Hatam Sofer (Haftara de paracha Pékoudé) nous dit que manger à Yom Kippour pour une mitsva est permis si l’on est capable de diriger toutes ses pensées pour l’honneur d’Hachem sans aucune intention d’en tirer un plaisir corporel.
C’est alors comme צורך גבוה, des offrandes pour Hachem, à l’instar des sacrifices (korbanot) des Nessiim ...
Mais qui peut le faire à part les grands d'Israël (גדולי ישראל )? Pour cette raison, à l’époque du roi Chlomo, bien que ce fut Yom Kippour ils ont mangé et bu pour célébrer l’inauguration du Temple en raison de la présence de la Présence Divine (Chékhina). [guémara Moed Katan 9a]
[en effet, Rabbénou ‘Hananel y commente que leur intention n’était que pour une mitsva.]

4°/ Rabbi Yéhouda ha'Hassid (Séfer guématriot, A’harei Mot) écrit que le visage d’Aharon changeait pour celui d’un ange (mala'h) quand il entrait dans le Saint des Saints (Kodech haKodachim).

[Le Mochav Zékénim ( Tsav) dit que le nom Aharon (אהרן) est un acronyme de : הדרניאל , אוריאל , נוריאל , רפאל (Ouriel, Hadarniel, Réfael, Nouriel), les anges qui servent autour du Trône de gloire d'Hachem (le Kissé haKavod).
C’est pour nous dire qu’Aharon était aimé comme les anges de service (les mal'akhé acharét).]

5°/ Le Yalkout Chimoni (Pin’has - rémez 782) enseigne qu’à chacun des mois d’été, Hachem voulait placer un Yom Tov.
Nissan avait Pessa’h, Iyar Pessa’h chéni et Sivan Shavouot. En Tamouz, Hachem avait prévu un grand Yom Tov mais après le Veau d’or, cela fut reconsidéré et il n’y eut pas de Yom Tov en Tamouz, Av et Elloul.
C’est donc en Tichri que se retrouvèrent tous ces Yamim Tovim. Sans le Veau d'or, Roch Hachana serait en Tamouz et Yom Kippour le 10 Av. [ 'Hida - Dvarim A’hadim - drouch 20]

Le Séfer Zera Béra'h (Vayéra) nous dit que jusqu’au don de la Torah, Hachem jugeait le monde en Tamouz et en Av. En ce sens, Avraham, Its’hak, Yaakov ainsi que Chem et Ever observèrent Roch Hachana en Tamouz et Yom Kippour le 10 Av.

6°/ Rabbi Hillel Lichtenstein (dans son Séfer Mikri Dardeki - Emor), qui est un élève du 'Hatam Sofer, nous informe qu’à l’avenir Rosh Hashana et Yom Kippour seront en Nissan.
Néanmoins, Souccot et la mitsva de Lulav resteront à Tishrei.

De même, le rav Yonathan Eibschutz (Ahavat Yonathan) écrit qu'à l’avenir, Roch Hachana sera en Nissan.
Il est ainsi écrit : "Au 1er mois, le 1er du mois, vous prendrez un taureau sans défaut" (Yé'hézkiel 45,18) = qui est le Korban de Roch Hachana.
[rav Yéhochouva Alt]

Mariage pendant les 10 jours de téchouva

+ Mariage pendant les 10 jours de téchouva :

[le divré Torah ci-dessous n'a pas une visée purement halakhique]

1°/ La coutume d'éviter de se marier pendant les 10 jours de pénitence :

On peut citer les raisons suivantes :
- Puisqu'il y aura des danses, des chansons et de la consommation d'alcool au mariage, nous pouvons redouter des comportements inappropriés pendant cette période critique du jugement Divin.
[rabbi 'Haïm 'Hizkiyahou Medini - Sdé 'Hemed]

- Nous récitons les Séli'hot, c'est un moment où l'on est engagé dans une introspection, où l'on pleure amèrement nos fautes. Il serait incongru de fêter un mariage pendant cette période.
[Sdé 'Hemed]

- La guémara (Yébamot 63b) enseigne que lorsqu'un homme se marie, toutes ses fautes lui sont pardonnées.
Hachem désire que les fautes des juifs soient pardonnées le jour de Kippour.
Si l'objectif d'une personne en se mariant immédiatement avant Kippour est d'obtenir le pardon avant ce jour, cela est considéré comme un acte de rébellion contre Hachem.

[La coutume est que] Nous ne faisons pas de mariage pendant les 10 jours de téchouva car cela implique que nous souhaitons obtenir l'expiation de nos fautes à un moment différent de celui choisi par Hachem (Kippour).
[rabbi Shlomo Kluger - 'Hokhmat Shlomo - Ora'h 'Haïm 602]

- Il est d'usage de faire un mariage pendant la 1ere moitié du mois lunaire (Choul'han Aroukh - Yoré Déa 179,2 ; Rama - Even haEzer 64,3).
Puisque la taille de la lune continue à augmenter pendant cette période, c'est un signe de bénédicton pour les juifs qui sont comparés à la lune. [Maharil - hachadoshot 92]
Il est rapporté dans les écrits kabbalistiques que le Satan "couvre la lune" durant le mois de Tichri.
[cf. la guémara Roch Hachana 8a, qui dit que la nouvelle lune est "couverte" au début du mois de Tichri.
Le 'Hokhmat Shlomo explique que bien que la lune apparaisse visible depuis la terre, elle est néanmoins cachée dans les sphères célestes jusqu'à la fin de Yom Kippour.]

Le 'Hokhmat Shlomo conclut que c'est pourquoi nous ne faisons des mariages qu'après Kippour, lorsque la lune sera de nouveau visible dans le ciel.

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2°/ Certains autorisent et encouragent de se marier pendant les 10 jours de téchouva :

-> Il n'y a des mitsvot qui ne peuvent être faites que par le mariage.
En hâtant un mariage avant Kippour, on fournit des mérites additionnels qui sont nécessaires pour faire pencher la balance pour un jugement favorable. [rabbi David Hoffman]

-> Le rav Ovadia Yossef (Hilkhot Roch Hachana p.92) exprime l'idée que la quasi totalité des jeunes hommes se marrient après leur 20 ans. Puisqu'un homme non marié de plus de 20 ans peut être sujet à des pensées interdites, il lui incombe de se marier au plus vite.

Hochaana Rabba = la force de la prière où l’on se repose à 100% sur Hachem

+ Hochaana Rabba = la force de la prière où l'on se repose à 100% sur Hachem :

-> "Le 7e jour de Souccot est la fin du jugement du monde, lorsque des missives sont envoyées de la Maison du Roi. Ce jour-là, le Roi ordonne que les missives soient remises au [messager] désigné ...
Le premier jour du mois [Roch Hachana] est le début du jugement et son aboutissement est ce jour-là ."
[Zohar - Tsav 31b]

-> Dans ce passage, le Zohar nous enseigne qu'après les Yamim Noraim (lorsque le jugement divin est "inscrit" à Roch Hachana et "scellé" à Yom Kippour), une étape supplémentaire de jugement intervient.
Cette étape finale est Hochaana Rabba, où le jugement prononcé pendant les Yamim Noraim est exécuté par la remise de "missives".
=> Pourquoi le jugement des Yamim Noraim n'est-il pas exécuté immédiatement après avoir été scellé?
Ceci est d'autant plus étonnant que les jours qui suivent Yom Kippour ne sont pas consacrés au repentir et aux prières, comme les 10 jours de Roch Hachana à Yom Kippour, mais à la fête. Quel est le bénéfice du jugement final rendu à la fin de ces jours-là?

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
L'un des thèmes de la fête de Souccot est la foi du peuple juif en la Providence d'Hachem (hachga'ha pratit) et Son contrôle exclusif de chaque détail de la vie.
Rabbénou Azaria Figo (Bina léIttim - vol.1 drouch 16) explique qu'à leur sortie d'Egypte, les Bné Israël devaient encore se débarrasser des fausses croyances héritées des égyptiens qui attribuaient tous les événements aux forces de la nature, elles-mêmes dominées par les étoiles et les constellations.
Pour "guérir" le peuple juif de ces croyances, D. le fit errer dans le désert pendant 40 ans sous la protection des Nuées de Gloire. Cette expérience conduisit les Bné Israël à reconnaître qu'ils étaient constamment accompagnés par la Providence divine et que les prétendues forces de la nature n'avaient aucun effet sur eux.
Le rav Azaria Figo explique que, le monde ayant été créé en Tichri, D. décréta que le peuple juif observe une mitsva spécifique pendant ce mois, afin de s'imprégner de la foi que les événements du monde sont déterminés par la Providence divine indépendamment des lois de la nature.
Cette mitsva est la soucca, qui demande à chaque juif de "sortir, sous le ciel, et de déclarer qu'il ne craint pas [les forces de la nature] et ne les considère pas comme significatives. Couvert et entouré par la 'soucca des Nuées de Gloire, il s'abrite dans l'ombre de D."

[en ce sens, un élève du Ktav Sofer, le rav 'Haim Ehrentreu (dans son Komèts Hamin'ha) écrit : "Les 3 principes de émouna énumérés par Rav Yossef Albo dans le Séfer Ha'ikarim sont : l'existence de D. l'origine divine de la Torah, et la Providence divine.
A Pessa'h, nous implantons en nous la foi en l'existence de D., à Shavouot, la foi en l'origine divine de la Torah, et à Souccot, la foi en la Providence divine en quittant notre maison et en entrant dans nos soucot, en nous asseyant sous le ciel et indiquant que nous sommes dans les mains de D. et non soumis à l'homme. La soucca est une demeure temporaire et le fait que les végétaux dont on fait le sekhakh aient poussé dans le sol nous apprend à ne pas compter sur l'œuvre de l'homme mais seulement sur Hachem" ]

A Souccot, lorsque les Juifs sont assis dans leurs souccot, dans "l'abri" de D., pour ainsi dire, ils se trouvent dans un état comparable à celui des 10 Jours de Repentir : "Cherchez D. lorsqu'Il est présent, appelez-Le quand Il est proche" (Téhilim 105,4).
Il existe cependant une différence entre ces deux époques :
- pendant les 10 Jours de Téchouva, l'état de proximité à D. est créé, pour ainsi dire, par Hachem Lui même, du seul fait de Sa Présence, même si les Bné Israël ne L'appellent pas.
Pendant les Assérèt Yémé Téchouva, le peuple juif peut obtenir la pitié divine par ses prières même s'il n'a pas encore atteint le niveau de L'appeler "en vérité", car c'est un moment où D. est proche et accessible.
- à Souccot, par contre, comme le jugement des Yamim Noraïm est déjà scellé, le juif doit d'abord absorber le message de la mitsva de soucca et cultiver sa foi en la Providence divine.
Il doit atteindre la conscience que les forces de la nature n'ont aucune signification et s'en remettre uniquement à D. pour tous ses besoins. Il est ensuite capable d'appeler Hachem sincèrement, en se rapprochant de D., et comme le promet le verset, D. répond à tous ceux qui L'appellent "en vérité".

[cette approche peut permettre de résoudre une contradiction apparente dans le verset : "Hachem est proche de tous ceux qui L'appellent, de tous ceux qui L'appellent en vérité" (Tehillim 145,18).
Le Alchikh haKadoch montre que la première moitié de ce verset (Hachem est proche de quiconque L'appelle) semble contredire la 2e moitié : Il est proche seulement de ceux qui L'appellent "en vérité". D'après notre discussion, la première moitié du verset s'applique aux Assérèt Yémé Téchouva, où Hachem est "proche" de tous ceux qui prient, pour la simple raison que ces jours ont un potentiel spirituel important.
La 2e moitié du verset évoque Souccot, où l'homme doit cultiver la foi pour se rapprocher de D. ]

[la Soucca est appelée : "tsila dim'Eménouta" (l'ombre de la émouna) - Zohar Emor 103b
D'une certaine façon ce monde matériel a tendance à nous chauffer (symbole de nos envies et du fait de gonfler notre égo), et pendant Souccot on se met à l'ombre de la émouna, pour se rafraîchir l'esprit, et de nouveau votre la vie avec Vérité, renforçant notre confiance en papa Hachem. ]

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+ Renverser le décret :

Nous sommes maintenant en mesure de comprendre que le jugement divin à Yom Kippour soit suivi d'un répit avant son exécution. Même après le jugement des Yamim Noraim, il est encore possible d'obtenir la pitié divine pour empêcher l'exécution du décret ...
La dernière étape du jugement (l'envoi des missives) est le 7e jour de Souccot, car à ce moment-là, chaque juif a passé toute la fête dans la soucca (l'abri de la foi), et a eu tout le loisir de développer une foi ferme en la Providence de D.
Cette foi peut le mener à une proximité avec Hachem et à un dévouement sincère envers Lui. Lorsqu'une personne développe ces qualités, ses prières peuvent annuler toute mauvaise sentence.

Nous trouvons un appui à cela dans les derniers versets des passages de Hochanot récités chaque jour de Souccot : "Puissent les propos par lesquels j'ai supplié D. être proches d'Hachem, notre D., jour et nuit, afin qu'Il rende la justice en faveur de Son serviteur et de Son peuple Israël, [qu'Il satisfasse] le besoin de chaque jour en son jour, afin que toutes les nations du pays sachent que Hachem est D., il n'y en a point d'autre" (I Mélakhim 8,59-60).
=> A Souccot, nous nous imprégnons de la foi en le contrôle divin absolu sur chaque événement, cette foi nous conduisant à prier le cœur pur et avec un sentiment de dépendance totale en D.
Rien ne peut empêcher une prière empreinte de foi sincère et donc "proche d'Hachem" d'atteindre le Trône de Gloire.
Par ces mots des Hochanot, nous supplions D. que nos prières soient toujours ("jour et nuit") aussi "proches d'Hachem" qu'à Souccot et qu'Il réponde en "rendant la justice" envers nous et le peuple juif, jusqu'à ce que le monde entier reconnaisse que D. est le Maître du monde.

La Soucca = commémoration du dévouement des juifs à la volonté divine

+++ La Soucca = commémoration du dévouement des juifs à la volonté divine :

+ "Dans des Souccot vous habiterez pendant 7 jours ; tous les habitants d'Israël habiteront dans des Souccot" (Emor 23,42)

-> Le Zohar (Emor 103a) commente :
" 'Chaque citoyen d'Israël habitera dans des souccot' [enseigne que] quiconque provient des racines et du tronc saints d'Israël 'habitera dans des souccot', étant abrité par la émouna.
Une personne ne provenant pas des racines et du tronc saints d'Israël ne doit pas y habiter et il lui faut quitter l'abri de la émouna."
[d'un point de vue halakhique, il n'est pas interdit à un non-juif de pénétrer dans une Soucca]

Ainsi selon le Zohar, "chaque citoyen d'Israël habitera dans des souccot" enseigne que seul un juif est autorisé à habiter dans la soucca.
[A travers toutes les générations, d'importants Rabbanim ont veillé à empêcher les non-juifs d'entrer dans leur soucca. En effet, le Chakh (dans son commentaire sur la Torah - Emor 23,43) dit : "Il ne faut pas permettre à un non-juif d'entrer (dans la soucca) parce que la soucca est l'abri de la foi ; comme un non-juif n'a pas de foi, la kédoucha est chassée [par sa présence]".]

=> Pourquoi la Torah réserve-t-elle la mitsva de soucca, plus que les autres, à ceux qui possèdent la sainteté du peuple juif?
De plus, pourquoi le Zohar emploie-t-il les termes inhabituels : "quiconque provient des racines et du tronc saints d'Israël" et ne dit-il pas simplement "tout descendant d'Israël"?

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-> La guémara (Avoda Zara 3 a-b) raconte que dans le futur, les nations non-juives prétendront que, si on leur avait donné la Torah, elles l'auraient observée et auraient mérité la même récompense que le peuple juif. Hachem leur répondra : "Sots! Celui qui travaille la veille de Shabbat aura à manger le Shabbat. Celui qui ne travaille pas la veille de Shabbat, que mangera-t-il le Shabbat? J'ai cependant une mitsva facile appelée la soucca ; allez l'accomplir".
La guémara poursuit en racontant que les non-juifs construiront des souccot, puis D. fera poindre sur elles les puissants rayons du soleil. Tous les non-juifs donneront un coup de pied à leur soucca et la quitteront, montrant leur mépris pour les mitsvot.

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
la guémara (Soucca 11b) explique que : la soucca commémore les Nuées de Gloire entourant le camp juif dans le désert. [d'après Rabbi Eliézer]
[d'après Rabbi Akiva, il s'agit de réelles cabanes (Rachi : en protection chaleur soleil du désert). Selon le Séfer haTodaah, il est possible que les 2 avis soient vraies. Au début, les juifs ont construit des édifices physiques, et en récompense de leur don de soi d'avoir quittés l'Egypte dans des maisons aussi temporaires et sans se plaindre, Hachem les a alors enveloppés dans les Nuées de Gloire. (la Soucca symbolise la confiance totale des juifs en Hachem (au point de tout quitter pour partir sans nourriture/boisson dans le désert chaud, rempli d'animaux mortels, ...), et l'amour réciproque d'Hachem à leur égard.)]

Les Nuées de Gloire ont été le premier miracle survenu dans le désert avant l'ouverture de la Mer Rouge, le Don de la Torah, la manne et le puits de Myriam.
Les Nuées étaient donc les toutes premières manifestations de la Présence Divine parmi les Bné Israël depuis l'alliance établie avec le peuple juif à sa sortie d'Egypte, lien éternel entre le peuple juif et son Père céleste.
Les Nuées de Gloire représentaient donc l'alliance de D. avec les Bné Israël. Les membres d'une même alliance sont, par définition, unis par un but et une volonté communs symbolisés par les Nuées de Gloire.
Hachem nous a ordonné de commémorer ces Nuées chaque année en construisant des souccot afin de renouveler le signe de notre alliance éternelle avec Lui et de nous rappeler notre désir profond d'agir selon la volonté divine.
[...]

Hachem choisira donc la mitsva de soucca pour mettre les nations du monde à l'épreuve parce qu'elle commémore l'alliance éternelle scellée entre D. et les Bné Israël.
Lorsque les nations expriment leur désir d'appartenir, elles aussi, à cette alliance et d'avoir l'occasion d'accomplir les commandements, D. utilisera cette mitsva pour démontrer qu'elles n'en sont pas dignes.
Seules les personnes dont le seul désir est de faire la volonté de leur Créateur sont dignes de contracter une alliance avec D.

Hachem appelle la mitsva de soucca "une mitsva facile" car elle est "facile" pour le peuple juif car il désire accomplir la volonté de D., se rapprocher de Lui et sentir Sa présence, comme il l'a fait dans le désert.
La mitsva de soucca n'entrainant pas une grande dépense ou un effort particulier, la réticence des non-juifs à l'accomplir ne peut pas être attribuée à un manque de force physique ou de ressources financières. Une seule raison justifie leur échec : ils n'ont pas de désir à accomplir la mitsva. S'ils le voulaient vraiment, ils en auraient été tout à fait capables.
Comme l'explique le Birké Yossef (Ora'h 'Haïm 640,4), il fait parfois chaud à Souccot, mais l'amour du peuple juif pour cette mitsva est si grand qu'il ne tient absolument pas compte de l'inconfort physique et reste donc tenu de l'accomplir.

Les non-juifs, étant dérangés par la chaleur, leur inconfort les dispense de cette obligation.
Leur manque d'intérêt se manifeste par la façon dont ils quittent la soucca : au lieu d'éprouver de la peine d'être incapables d'accomplir la mitsva, ils iront jusqu'à donner un coup de pied à la soucca.
La guémara dit de plus : "Chacun d'eux donnera un coup de pied à sa soucca et la quittera, comme dit le verset : 'Déchirons les courroies de son joug et débarrassons-nous de ses cordes!' (Téhillim 2,3)".
Les non-juifs chercheront à se débarrasser de cette obligation, comme l'explique Rachi : "En d'autres termes : 'Débarrassons-nous de la mitsva de soucca qui nous a été imposée'".
Là, les nations sont nettement différentes du peuple juif, qui lui, éprouve un désir intense d'accomplir les commandements de D. et une grande tristesse de devoir quitter la soucca si les conditions climatiques lui sont difficiles à supporter.

Il est à présent facile de comprendre pourquoi la différence entre juifs et non-juifs est mise en évidence par la mitsva de soucca.
Le désir inné et l'empressement de faire la volonté divine est un trait spécifiquement juif. Lors de l'alliance avec D., la volonté du peuple juif était tout à fait en harmonie avec la volonté divine.
Seule une personne capable de cette soumission acquiert le privilège de séjourner dans la soucca. Sans désir sincère de faire la volonté de D. un non-juif est incapable d'accomplir la mitsva convenablement.

Cette distinction nous donne une perspective supplémentaire pour comprendre la réponse de D. aux non-juifs : "Sots! Celui qui s'efforce la veille de Shabbat aura à manger le Shabbat. Celui qui ne travaille pas la veille de Shabbat, que mangera-t-il le Shabbat?".
Dans son sens littéral, elle signifie ceci : de même qu'une personne qui n'a rien préparé pour Shabbat n'aura rien à manger le Shabbat, les nations non-juives n'auront ni mérite ni récompense en accomplissant les mitsvot après la venue du Machia'h.
Il existe peut-être une autre dimension : les juifs sont capables de rester dans la soucca sans éprouver d'inconfort malgré la chaleur, ce que les non-juifs ne peuvent pas faire. Pourquoi?
Parce que le peuple juif s'y est "préparé" au cours des générations. Les juifs ont connu de nombreuses périodes pénibles depuis le début de leur histoire (ex: à l'époque de nos Patriarches et des tribus et pendant l'exil d'Egypte). En résistant à ces épreuves et en gardant sa foi en D., le peuple s'est rendu digne de Son alliance.
A la suite de cette alliance, la volonté du peuple juif et celle de D. sont éternellement et inextricablement entrelacées. Le désir le plus profond du Juif sera toujours d'accomplir la volonté de D. au point qu'il n'est pas dérangé par la difficulté physique que l'accomplissement d'une mitsva peut exiger de lui.

Les nations du monde n'ont jamais connu les mêmes époques éprouvantes que le peuple juif. Ainsi, même lorsque les nations expriment leur désir de faire la volonté de D. ce désir provient non pas d'une aspiration authentique à Le servir, mais parce qu'elles ont tout à gagner à le faire.
Et un désir semblable de servir D. ne deviendra pas chez elles une seconde nature. Leur manque de motivation authentique sera suffisant pour les décourager d'accomplir une mitsva. Confrontés au plus petit obstacle, à la plus petite difficulté, ils iront jusqu'à donner un coup de pied à la mitsva.
Lorsque D. blâmera les nations de ne rien avoir "préparé la veille de Shabbat", il sera trop tard pour qu'elles cultivent la capacité du peuple juif à accomplir les commandements divins en toutes circonstances, capacité qui découle de leur désir pur de servir Hachem et de se soumettre à Sa volonté.

=> Nous pouvons à présent comprendre aussi pourquoi le Zohar emploie des termes si inhabituels lorsqu'il dit que la mitsva de soucca est limitée à "quiconque provient des racines et du tronc saints d'Israël". Les "racines" et le "tronc" du peuple juif sont les Avot, les Chévatim (tribus) et leurs descendants immédiats qui ont connu l'exil et l'asservissement en Egypte.
Ces générations ont posé les fondements permettant au peuple juif de forger une alliance éternelle avec D. et l'ont à jamais imprégné du désir d'accomplir la volonté divine.
Puisque la soucca commémore cette expression de notre dévouement à la volonté divine, il est compréhensible que le Zohar explique l'observance de cette mitsva par l'appartenance du peuple juif aux "racines" et "au tronc" de la sainteté.

Être vigilant à ne pas se mettre en colère la veille de Yom Kippour

+ Être vigilant à ne pas se mettre en colère la veille de Yom Kippour :

-> Le Sfat Emet explique que le repas de la veille de Yom Kippour vient célébrer la joie incomparable occasionnée par le don des 2e tables de la loi qui eut lieu en ce jour. Ne pouvant manger à Yom Kippour, on anticipe donc ce repas la veille.

Le Sfat Emet écrit :
"Il semble que le mérite d’avoir reçu les 2e tables provienne essentiellement du repentir des Bné Israël la veille de Yom Kippour. Car pour les 1eres tables, le Satan les fit fauter la veille du jour où Moché devait descendre et les leur remettre, afin qu’ils ne puissent les mériter.
Il est certain que le Satan tenta de toutes ses forces d’empêcher les Bné Israël de recevoir les 2emes tables en les poussant à la faute. Mais nos pères surmontèrent alors cette épreuve.
L’essentiel du repentir consista à vaincre la tentation survenue la 1ere fois, dans les mêmes circonstances qu’alors. Et puisqu’ils veillèrent à ne pas trébucher une nouvelle fois, ils méritèrent de recevoir les 2e tables.
C’est pourquoi on rapporte que le Satan se renforce la veille de Yom Kippour, à cause de la rancune qu’il porte aux Bné Israël de l’avoir vaincu jadis en ce jour."

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Le Satan tente tout particulièrement, lorsqu’arrive Yom Kippour, d’inciter les juifs à la colère qui est assimilée à de l’idolâtrie, comme l’enseignent nos Sages (guémara Shabbat 105b) : "Celui qui se met en colère est comme un idolâtre".
Il faudra donc veiller spécialement à fuir la colère en ce jour.
On mettra également une attention particulière à ne pas être de mauvaise humeur et à ne pas montrer un visage triste ou énervé.

-> Le rav Israël Salanter rencontra, une année, la veille de Yom Kippour, un homme qui marchait dans la rue le visage abattu à cause de ses fautes. Il faisait ainsi régner autour de lui une ambiance morose et décourageante. Le rav Salanter lui fit remarquer alors : "En quoi les passants sont-ils coupables de tes fautes?"

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-> "Grande est la téchouva car elle permet de rapprocher la délivrance" (guémara Yoma 86b)

-> "Lorsque tous les juifs feront téchouva, la guéoula viendra immédiatement" (Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5)

-> La guémara (Yoma 20a) enseigne que le Satan n'a pas la permission d'accuser à Yom Kippour.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
le jour de Kippour étant une aubaine messianique, où le Satan perd son pouvoir de séduction, à l'instar des jours du monde futur, cela fait que la veille de Kippour un moment particulièrement propice aux attaques du Satan.

L'aveu [des fautes] te fera réussir.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - atsla'ha]

[al yédé vidouï tatslia'h]

+ "A 4 périodes de l’année le monde est jugé : A Pessa'h sur les céréales, à Shavouot sur les fruits de l’arbre, à Roch Hachana tous ceux qui viennent au monde défilent devant Lui comme les agneaux du troupeau que l’on fait passer un à un pour les recenser.
A la fête de Souccot, ils sont jugés sur l'eau."
[michna Roch Hachana 1,2]

-> Le Sfat Emet (5663) enseigne :
Ce jugement sur l'attribution des précipitations de pluie dont bénéficieront les terres durant l'année à venir, peut également être compris comme faisant référence à la Torah, la source ultime de notre nourriture et notre croissance spirituelle.
La part de chaque juif dans la Torah, sa capacité de croissance et de développement personnel est déterminée à Souccot.

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["L’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b – én mayim ella Torah
ainsi, le jugement de l'eau à Souccot, va impacter nos précipitations à venir d'eau matérielle et spirituelle.]

La téchouva = reconnaître sa vraie valeur

+ La téchouva = reconnaître sa vraie valeur :

-> Le mois d'elloul renvoie à la notion d'améliorer notre relation avec Hachem (אֲנִי לְדוֹדִי וְדוֹדִי לִי), mais également avec autrui (אִישׁ לְרֵעֵהוּ, וּמַתָּנוֹת לָאֶבְיֹנִים).
Le mot Téchouva (תשובה) peut se décomposer en : tachouv hé (תשוב ה) = retourne vers D.
Chacune de nos fautes va créer un écran, davantage d'éloignement avec Hachem, et grâce à notre téchouva on retire ces séparations pour revenir à notre état de pureté et de proximité avec papa Hachem.
Mais, nous devons également revenir vers le Hachem qui est en nous, avoir une conscience et une appréciation de notre divinité interne (notre âme = une partie divine ['hélék Elokim mima'al]).
Pendant toute l'année, notre environnement et notre naturalité nous poussent à avoir de la confiance par le biais de moyens extérieurs (j'ai un travail sûr, j'ai de la l'argent, j'ai des honneurs de mes proches/de la société, ...) mais tout cela est éphémère et fluctuant. On oublie que notre vrai être, c'est notre âme qui est en nous.
Ainsi, la téchouva, dont le mois d'Elloul est tout dédié, doit également être un moment où l'on améliore notre relation avec nous-même. Nous devons prendre du temps pour écouter, connaître, valoriser notre âme.

En ce sens, lorsque le roi David dit : "Je mets constamment Hachem devant moi" (shiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8) :
- certes, il faut avoir conscience de la Grandeur Infinie du Roi des rois, d'à quel point Hachem a connaissance de toutes nos pensées, nos actes, regards, ... d'à quel point Il ressent de la douleur à chacune de nos souffrances, à quel point Il nous aime (peu importe nos actions, juste parce que nous sommes son "fils adoré" [béni bé'hori]), à quel point Il nous observe constamment, qu'Il vient face à face avec nous pendant nos prières, notre étude de la Torah, ...
- mais également, nous devons toujours avoir devant nous la divinité à l'intérieur de nous.
Tout juif doit être conscient et fier de sa valeur interne, et alors agir en accord avec cela.
[yétser ara c'est bien beau ce que tu me présentes, mais tu sais qui je suis intérieurement : une partie divine, un fils du Rois des rois, ... ainsi je ne peux pas me comporter avec bassesse. Etant de la noblesse spirituelle de ce monde, je me dois d'agir avec noblesse!
Ainsi, on doit faire téchouva par amour d'Hachem, mais aussi par ma responsabilité d'agir extérieurement conformément à notre intériorité sublime.]

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-> La première étape de la téchouva, qui illumine immédiatement les ténèbres, consiste pour une personne à revenir à elle-même, à la racine de son âme et à retourner immédiatement à D., à l'âme de toutes les âmes, et étape par étape, elle continuera à progresser et se développer dans la sainteté et la pureté. Cela est vrai pour un individu, une nation entière, pour toute l'humanité et pour la perfection de toute existence.
Ce n'est que par la grande vérité du retour à soi-même que l'individu, la nation, le monde et tous les mondes (toute existence) retourneront à leur Créateur pour être illuminés par la lumière de la vie.
[rav Avraham Its'hak haCohen Kook - Orot haTéchouva 15,10]

-> Le fondement d'une téchouva efficace est vraiment une compréhension et une appréciation claire de la lumière qui est en nous, de nos traits de caractère (midot) positifs, et de notre extraordinaire potentiel de bonté.
Le rav Yérou'ham Lévovitz ( Daat 'Hokhma ouMoussar vol.2 p.55) enseigne :
"Chaque individu doit servir Hachem en s'appuyant sur ses propres forces intellectuelles, d'émotion et de caractère, car les capacités d'une personne représentent un degré de la Présence Divine (hasra'at haShékhina). Une personne doit réaliser que toutes les qualités nécessaires sont déjà en elle.
La capacité de se concentrer sur le développement de ses propres qualités et de se concentrer sur ce qui se trouve à l'intérieur [de soi] est le secret du succès dans le service Divin (avodat Hachem) ...

Il est important pour une personne de connaître ses défauts, afin qu'elle sache ce qu'elle doit changer.
Mais il est encore plus important pour elle de connaître ses qualités et ses forces, afin qu'elle sache tout ce qu'elle peut accomplir."

[on doit faire attention car notre yétser ara nous pousse à voir la nécessité de faire téchouva comme une possibilité de renforcer en nous l'idée que nous ne valons pas beaucoup (regarde combien de fautes tu as fait, comment as-tu pu tomber si bas, en comparaison des tsadikim tu ne dois pas valoir grand chose aux yeux d'Hachem, ...). Au-delà de réduire nos ambitions spirituelles, cela introduit de la tristesse, une forme de désespoir spirituel. On en vient à tuer notre magnifique potentiel en une réalité nettement inférieure.]

-> Le Téhilim que nous disons le plus souvent dans nos prières est le Achré (3 fois par jour), où nous chantons la souveraineté, la puissance et le souci d'Hachem pour toute la Création.
Nous disons : "léodia livné aadam guévourotav, ou'hvod adar malkhouto" (pour informer aux fils de l’homme tes hauts faits et l’éclat glorieux de ton règne - Téhilim 145,12).
Le rav Mordé'haï Lévovitz enseigne que nous devons également comprendre ce Téhilim ainsi : "pour informer (léodia) chaque être humain de "guévourotav" : ses propres forces" = en effet, être informé de nos propres capacités et reconnaître notre potentiel est peut-être encore plus essentiel à notre croissance religieuse que de louer les vertus et les capacités infinies d'Hachem.
[imaginons papa Hachem qui a confiance en nous, nous octroyons des potentialités phénoménales (on a une partie Divine en nous!), et que faisons-nous? On se comporte comme les non-juifs, on ne les utilise que très peu. Est-ce une façon de faire honneur à la confiance infinie ('hemla rabba émounatékha) qu'a Hachem en nous?
"léodia livné aadam guévourotav, ou'hvod adar malkhouto" = ce n'est que lorsque l'être humain a conscience de sa grandeur interne (guévourotav), qu'il peut alors diffuser à l'extérieur dans la réalité l'éclat glorieux de ton règne (ou'hvod adar malkhouto) [par des actions pleines de lumières!]. ]

-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour I,169) écrit :
Faire l'expérience de la grandeur de l'homme est le début de chaque service Divin (avoda).
Celui qui ne s'est jamais attardé sur la grandeur de l'homme depuis sa formation, et dont la seule auto-évaluation est d'élargir sa reconnaissance du mal à l'intérieur [de lui] et de s'en réprimander, va conduire à le faire tomber de plus en plus dans le désespoir. A la fin, sans espoir de parvenir à se corriger, il se résignera à accepter le mal.

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-> Notre âme est ardente et riche ;
Le trésor le plus grand et le plus glorieux y est stocké.
Nous sommes remplis de la lumière de la vie (ohr ha'haïm).
De splendides flammes, suffisantes pour remplir le monde entier d'éclat et de lumière, sont cachées à l'intérieur de nous.
[rav Avraham Its'hak haCohen Kook - Orot haKodech 1,1132]

[ainsi notre yétser ara nous met dans une routine où l'on oublie notre vraie "moi" (intériorité), et on oublie que notre but et privilège dans ce monde est de révéler cette lumière (notre néchama), que Hachem a semé en nous par bonté. ]

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-> Une personne doit avoir une émouna en elle-même, qu'elle est précieuse aux yeux d'Hachem, car à la mesure de la magnanimité et de la bonté d'Hachem, de même chaque personne est grande et importance aux yeux d'Hachem".
[rabbi Na'hman de Breslev]

-> Quiconque connaît la sainteté de la nation juive (sa source) et discerne sa spiritualité et son raffinement, sait que le peuple juif est totalement éloigné de la faute ...
Et en fait, quelle est l'origine de la faute? Ce n'est rien d'autre que le manque de conscience de D.
C'est parce que "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sota 3a).
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan II,73]

No Sages (guémara 'Haguiga 4a) disent : "un fou (choté) est quelqu'un qui perd ce qu'on lui donne"
Ainsi, celui qui faute, c'est à cause d'un esprit de folie, car il a perdu son bien le plus précieux qu'Hachem lui donne : son âme, son identité divine.
[ainsi fauter est en venir à oublier, à ne plus avoir conscience du Hachem qui est en nous (néchama), au point d'en venir à fauter. En effet, quelqu'un qui a à l'esprit la grandeur de son âme, il ne peut pas en venir à agir avec grossièreté, bassesse. Ainsi, la téchouva c'est renforcer la valorisation spirituelle interne de notre être pour ne plus céder au vent de folie.]

-> Le Méïri explique que le mot 'hét (faute) signifie : rater sa cible. Ainsi la téchoua est un processus par lequel nous améliorons et nous nous rapprochons de notre vrai objectif : ce que nous sommes en essence. [pour ne pas passer à côté de notre vie]

Lorsque le roi David était sur son lit de mort, Batchéva vint à lui pour plaider pour que leur fils Shlomo succède à son père comme roi, car sinon "alors Shlomo et moi serons des 'hataïm" (véayiti ani ouvéni 'hataïm - Méla'him I 1,21).
Cette déclaration n'a clairement rien à voir avec la "faute" ('hataïm), mais plutôt comme l'explique Rachi "'hataïm" signifie : "ils seront empêchés d'atteindre leur potentiel, retenus de leur grandeur" ('hassérim ouménou'in min aguédoula).

A Slabodka, l'accent était mis sur la grandeur inhérente de l'homme (gadlout aadam), et le point central de leur apprentissage et de leurs efforts était d'atteindre leur potentiel en tant qu'être humain créé à l'image Divine. [et non descendant d'un animal (le singe), comme l'indique la société environnante.]
De même, le péché ultime est le "katnout ada'at", l'étroitesse d'esprit et l'incapacité à apprécier de la bonne manière son potentiel.
"Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a) = alors que la "katnout ada'at" et la folie (shtout) ne sont pas spécifiquement des fautes, elles sont considérées d'une certaine manière comme bien pires, parce qu'elles sont à la base de toutes les autres fautes.
Pour chacun des péchés que nous avons pu faire, il existe le système de la téchouva, qui nous permet de nettoyer et de repartir de l'avant pour faire de grandes et belles choses, tandis qu'en ayant une "katnout ada'at" on reste dans une vie avec très peu d'ambition spirituelle.

"Reviens Israël jusqu’à Hachem ton D." (chouva Israël ad Hachem - Ochéa 14,2).
Le fait de revenir après avoir "trébuché" nécessite un profond changement dans la perception de soi. Comme l'écrit le Rambam Hilkhot Téchouva 2,4) à propos de quelqu'un qui fait téchouva, c'est comme s'il déclarait : "je suis quelqu'un d'autre, je ne suis pas la même personne qui a fait ces choses".
[d'après rabbi Yéhouda Mischel]

["Reviens Israël jusqu’à Hachem ton D." = la vision non-juive extérieure d'appréhender la vie, notre animalité, notre naturalité de la vie, ... nous pousse à dévier du chemin de la Torah. Ainsi, la téchouva consiste à revenir jusqu'à l'essentiel, jusqu'à Hachem, la partie Divine qui est en nous.
On passe notre vie à droite à gauche, et on oublie de considérer, de prendre soin des trésors spirituels qui sont en nous.
En ce sens, la téchouva ce n'est pas que bouger ses lèvres, c'est : "je ne suis pas la même personne qui a fait ces choses" = la téchouva m'a fait revenir à mon intériorité, à mon essence, à ce que je suis vraiment (une partie d'Hachem, au potentiel et capacités spirituelles illimités).]

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-> "Je rapporte ma faute, je suis inquiet de ma transgression" (ki avoni aguid, éd'ag mé'hatati - Téhilim 38,19).
Rabbi Na'hman de Breslev lit ainsi ce verset : je rapporte ma faute, c'est pourquoi je m'inquiète de ma transgression. Ruminer sur le passé et nos erreurs anciennes est en soi une faute.

-> Rabbi Yérouh'am Lévovitz (Daat 'Hokhmat ouMoussar - vol.2,p.139) observe :
"Les gens deviennent tellement habitués à être malheureux, qu'ils ne sont pas conscients de la misère inutile qu'ils s'infligent. Ils s'emprisonnent en remplissant leur esprit de pensées de ressentiment, de haine, d'envie et de désirs. C'est incroyable de voir comment ils tolèrent de vivre une telle vie. La seule raison pour laquelle ils le tolèrent est qu'ils se sont tellement habitués à vivre avec ces pensées qu'ils pensent que c'est l'image normale de la vie. Ils pensent à tort que c'est impossible pour le vie d'être différent."

-> Rabbi Klonimus Kalman Epstein (Méor vaChéméch - Vayéchev) enseigne :
"Lorsqu'une personne se regarde attentivement, elle peut parfois ressentir qu'elle est plus bas que bas : complètement sans valeur et plein de fautes. Lorsqu'une personne pense de cette manière, elle est susceptible de se sentir déprimée.
Lorsque quelqu'un commence à ressentir une culpabilité aussi excessive, il doit se rendre compte que cela vient de son mauvais penchant et doit immédiatement cesser de se concentrer sur les torts qu'il a commis.
Son obligation à ce moment-là est de penser à des pensées qui l'amèneront à un état de joie."

-> "Et maintenant, Israël, qu’est-ce qu’Hachem te demande si ce n’est que de Le craindre" (véata Israël ma Hachem Elokékha choél méima'h - Ekev 10,12)
Rabbi Barou'h de Mézibou'h interprète ce verset ainsi :"véata" = et maintenant, Israël, vivez comme un juif! Ne vous concentrez pas sur le négatif. En effet, le fait de se focaliser sur ce que l'on a pu faire de mal et comment nous avons pu échouer, peut conduire à des inquiétudes et à une dépression [spirituelles] disproportionnées, qui va saper toute notre vitalité et notre force vitale.
"véata" (וְעַתָּה) signifie ignorer nos fautes passées, nos échecs et notre culpabilité, et embrasser le maintenant, la nouvelle réalité du moment présent, et regarder vers l'avant.
Comme il est dit dans le midrach (rabba Béréchit 21,6) : "וְעַתָּה : "et mainenant" ne désigne rien d'autre que la téchouva."

En ce sens, lorsque Yossef s'est révélé à ses frères perdus depuis longtemps, il s'avait qu'ils ressentiront immédiatement le poids déchirant d'avoir prévu de le tuer et de l'avoir vendu comme esclave.
Par conséquent, Yossef les supplie : "Et maintenant (וְעַתָּה), ne vous affligez point, ne soyez pas irrités contre vous-mêmes de m'avoir vendu pour ce pays ; car c'est pour le salut que le Seigneur m'y a envoyé avant vous" (Vayigach 45,5).
Le rav Yéhouda Mischel note que l'on remarque l'utilisation de וְעַתָּה, lié à la téchouva du moment. Yossef leur fait ainsi comprendre : "Mes frères! Ne vous laissez pas ronger par la culpabilité et la tristesse! Et en revenant vers notre père "ne vous querellez pas en chemin" (Vayigach 45,24).
Veuillez à ne pas vous disputer et vous blâmer les uns les autres ou à vous attarder sur la douleur du passé."
Yossef trace ainsi un chemin de téchouva pour eux, leur apprenant à embrasser la miséricorde, la magnanimité et le pardon, ainsi que la réconciliation et la compassion pour eux-mêmes.

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-> Le Rabbi de Loubavitch parlait ainsi du Rabbi précédent :
"Pour moi mon Rabbi était un géologue de l'âme. Il y a de nombreux trésors enfouis dans la terre (de l'or, l'argent, les diamants), mais si vous ne savez pas où creuser vous ne ferez que heurter des rochers, de la boue et de la terre. Un Rabbi est un géologue de l'âme et peut vous dire ce qu'il faut creuser et vous indiquer où creuser pour le trouver ... mais le creusement réel vous devez le faire vous-même."

-> Pendant des années, chaque dimanche, le Rabbi de Loubavitch recevait des milliers de visiteurs de tous horizons, debout pendant des heures et des heures, juste pour donner à chacun un dollar pour la tsédaka et une bénédiction.
Un dimanche, une femme âgée est venue et a demandé au Rabbi : "Tout ce temps debout sur vos pieds ... comment se fait-il que vous ne vous fatiguez pas?"
Souriant, le Rabbi a répondu : "Quand vous comptez des diamants, vous ne vous fatiguez jamais".

[ceci n'est pas que de belles paroles, c'est la réalité au fond de lui chaque juif a un trésor (une part de divinité dont même les pires fautes ne l'affectent pas. A défaut de voir en tout juif leur trésor comme le Rabbi, faisant au moins de même à notre sujet!)]

-> Les tsadikim louent et honorent les gens pour tous les bons traits.

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-> Le Baal Chem Tov enseigne que nous devons faire une distinction entre ce que l'on fait et ce que nous sommes réellement (notre essence intérieure).
Une faute est un "objet", c'est une déviation du bon chemin qui est un événement extérieur à notre intériorité, et cela ne change pas qui nous sommes.
La négativité est une condition temporaire, ce n'est pas notre identité, notre "je".
[certains Sages s'identifient totalement à leur âme, et disent ainsi : "mon corps a besoin de manger" plutôt que "je mange" ; ... (voir ci-dessous : S’identifier à son âme)
Quelque soit la faute que l'on peut commettre, on n'affectera jamais la partie Divine qui est en nous, et ainsi on aura toujours une importance et un amour auprès de notre papa Hachem. Ainsi, aucun juif ne doit désespérer d'avoir trop peu de valeur, ou bien d'être descendu trop bas, car il conserve cette part d'Hachem (la téchouva pouvant tout réparer, voir transformer en mérites si faite par amour!).]

-> "Même pendant que la faute est commise, l'âme Divine croit toujours dans le D. Unique et lui reste fidèle" (Tanya 24).

-> Un juif a dit un jour au Rabbi de Loubavitch que puisqu'il n'allait pas régulièrement à la synagogue tout au long de l'année, il se sentait comme un hypocrite lorsqu'il allait à la synagogue à Roch Hachana, Kippour.
Le Rabbi a répondu en disant que l'endroit naturel pour un juif est la synagogue, donc "vous n'êtes pas hypocrite quand vous allez à la synagogue pendant les jours redoutables ; c'est le véritable 'vous'. Quand vous n'allez pas à la synagogue le restant de l'année, c'est hypocrite".

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+ S’identifier à son âme

-> Nous avons un corps et une âme mais avec quoi nous identifions-nous ? Voici le véritable révélateur : Suivre son corps est source de jouissance immédiate mais d’amertume dans un second temps. Ecouter son âme peut être au début éprouvant, mais sera au final source d’élévation.

Rav Noa’h Weinberg, pour s’aligner sur son âme, conseillait de parler de son corps à la 3ème personne, comme pour s’en distancer. Par exemple, au lieu de dire “J’ai faim”, disons “mon corps veut s’alimenter.” Au lieu de dire “Je suis fatigué”, disons “mon corps a besoin de repos.”

Si l’on s’identifie à son corps, la séparation entre le corps et l’âme sera plus complexe. C’est un peu à l’image d’une veuve vivant 50 ans avec son mari, puis qui se retrouve seule. Mais si l’on s’identifie à son âme, l’expérience de la mort sera alors moins douloureuse, la séparation entre le corps et l’âme sera comparable à un simple changement de vêtements.

Rav Noa’h Weinberg tenta une fois de convaincre un juif laic de rejoindre Aish ha-Torah. Il lui demanda s’il pensait avoir une âme. Après quelques minutes de réflexion, ce juif laic concéda qu’il en avait probablement une. Rav Noa’h retorqua alors: “Vous vous trompez : vous êtes une âme et vous avez un corps !”
[rav Yéhochoua Alt]

[ainsi, la téchouva c'est un processus où l'on arrive à vraiment s'identifier avec notre âme, et donc avoir une haute estime spirituelle de soi, qui restera toujours intacte et qui nous poussera à nous sublimer! ]

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-> "l'amour couvre toutes les fautes" (Michlé 10,12)
Lorsque nous améliorons nos actions et nous nous engageons dans la téchouva, Hachem annule et couvre nos fautes avec amour.

-> "Si tu crois que tu peux détruire, crois que tu peux rectifier"
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan II, 112]
[lorsque notre yétser ara cherche à nous briser le moral en affirmant que nous détruisons le monde par nos fautes, il faut lui répondre que son employeur (Hachem) nous permet de tout rectifier par la téchouva, alors nous n'avons aucune raison de s'attrister, de désespérer (rien n'est perdu, tant qu'il y a de la vie je peux m'améliorer et faire de grandes choses!).]

-> Rabbi Sim'ha Bounim de Peshicha enseigne qu'il est compréhensible que les gens fassent des fautes, après tout nous sommes des êtres humains et nous sommes tous soumis aux diverses tentations qui nous entourent. Ce qui est bien pire que n'importe quelle faute, ce qui est presque impardonnable, c'est qu'Hachem nous donne la possibilité de faire téchouva à tout moment, et nous ne profitons pas de ces opportunités constantes pour réparer notre relation avec Lui.
Rabbi Sim'ha Bounim de Peshicha dit : "dans le Beit Din du Ciel (chel maala), on ne nous demandera pas pourquoi nous avons commis des erreurs et fait des fautes, car c'est ainsi que Hachem a créé le monde. Nous serons plutôt tenus responsables de la raison pour laquelle nous n'avons pas fait téchouva, et réparé ce que nous avions cassé."

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-> "Si les choses ne vont pas bien pour une personne, elle doit savoir qu'elle a une certaine arrogance" (rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan II,82).
La téchouva demande que nous vidions tout ce qui est extérieur, pour nous focaliser sur notre intériorité, sur la Vérité d'Hachem en nous.
[cela implique reconnaître que nous avons des potentialités Divines, mais également que nous ne pouvons pas vivre une seule seconde sans la bonté de D.
Notre "égo" (moi je) fait fait écran avec notre véritable être (l'âme - partie Hachem).]

-> Grande est la téchouva puisqu'elle a précédé la création du monde.
[midrach Téhilim 90]

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-> b'h, voir également : Reconnaître sa valeur propre : https://todahm.com/2021/09/10/reconnaitre-sa-valeur-propre

La téchouva révèle la sublime intériorité de tout juif

+ La téchouva révèle la sublime intériorité de tout juif (d'après le rabbi Dovid Hofstedter) :

-> Le Néfech ha'Haim (1,18-20) enseigne que l'âme de chaque juif est composé de plusieurs partie.
La partie la plus basse de l'âme, le néfech, est liée à celle qui se trouve au-dessus d'elle, appelée le roua'h, elle-même est liée à la néchama, le niveau le plus élevé de l'âme.
La néchama est définie comme une part de l'Essence même de D.

En fautant, l'homme cause des imperfections à son néfech et à son roua'h, mais n'endommage pas sa néchama. La néchama existe à un tel niveau que la souillure du péché ne peut pas l'endommager. Elle sera toujours attachée à D. et c'est par l'influence de sa néchama que l'homme peut faire techouva, rectifier le dommage spirituel qu'ont causé ses fautes et infuser les parties inférieures endommagées d'une sainteté renouvelée.

Chaque juif est donc, au plus profond de son être, attaché à D. par un lien indestructible, un lien qui ne pourra jamais être rompu quelle que soit la distance créée par ses fautes.
Même un fauteur plongé dans l'impureté, que ses fautes ont éloigné de son Père céleste, garde un noyau pur qui reste attaché à D. Il pourra toujours utiliser ce lien pour renouveler son attachement à son Créateur et réparer le mal causé par ses transgressions.

=> Tel est le sens sous-jacent de la téchouva. Se repentir, c'est renouer sa relation avec D. en puisant à la partie la plus intérieure de l'âme humaine, la part de l'Essence divine qui réside en chacun de nous sans jamais se souiller par la faute, et l'utiliser pour réveiller notre désir naturel d'accomplir la volonté divine.
Lorsqu'un homme réussit à renforcer cette partie de lui-même pour qu'elle s'élève au-dessus des contingences insignifiantes du monde matériel, tous les obstacles s'effacent devant le repentir et le progrès spirituel.

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-> "Car cette chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour l'accomplir" (Nitsavim 30,14)

=> Comment la Torah peut-elle dire que la téchouva, qui consiste à peiner pour changer des habitudes ancrées, est très proche de nous?

-> Cette question part d'un postulat erroné. Le repentir ne consiste pas à changer sa nature, mais à œuvrer pour dévoiler son essence véritable. Quelles que soient les habitudes qu'un fauteur a prises, elles restent extérieures à lui. Le but de la téchouva est de découvrir le réel désir du bien qui se trouve dans le cœur de l'homme.
Comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 17a) : "Notre volonté est de faire Ta volonté. Qu'est-ce qui nous en empêche? Le levain dans la pâte [c'est-à-dire le yétser ara - selon Rachi] et la domination des gouvernements [étrangers]."
[de même, le Rambam (Hilkhot Guérouchin 2,20) dit quechaque membre du peuple juif "désire accomplir toutes les mitsvot et éviter le péché" et c'est seulement le mauvais penchant qui l'empêche de le faire. Par conséquent, Rambam tranche que lorsqu'un homme est forcé d'obéir aux lois de la Torah, on considère qu'il le fait de plein gré. ]

=> les seules choses qui empêchent un juif de servir convenablement D. sont les influences extérieures, car profondément, chaque juif ne désire rien d'autre que de faire la volonté de D.

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-> Sur cette notion que la faute est extérieure au peuple juif, le Maharal (Guévourot Hachem, ch.8) écrit :
"Le peuple juif a un prestige particulier, car l'élévation spéciale du peuple juif réside dans le fait qu'ils sont totalement dissociés de toute conduite honteuse. Lorsqu'ils fautent c'est par hasard, et ce qui est le produit du hasard peut être enlevé. Il ne serait donc pas juste de détruire le peuple juif à cause de ses fautes car ils sont intrinsèquement purs et la faute ne fait pas partie intégrante d'eux.
C'est quelque chose qui s'est produit par hasard et un fait du hasard ne supprime pas l'essence des juifs."

Ainsi, dans ce passage, le Maharal indique que, lorsque le peuple juif faute, ses transgressions ne font pas partie intégrante de sa nature ; il arrive qu'il se trompe. Comme la relation proche avec D. fait partie de l'essence de l'âme juive qui émane de sous le Trône de Gloire, lorsqu'un Juif faute, sa transgression ne provient pas de son vrai moi ; c'est un fait arbitraire, extérieur à sa personnalité.

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-> "Grand est la téchouva car elle atteint atteint le Trône de Gloire" (guémara Yoma 86a)
Les âmes du peuple juif émanent de l'essence de D. et sont gravées sous Son Trône de gloire.
Le repentir étant un processus de renouveau de l'âme et un retour à son abnégation envers D., il "atteint le Trône de Gloire", le lieu d'origine de l'âme.

[Le verset "ki 'hélek Hachem amo" (Haazinou 32,9) peut être traduit par : "le peuple de D. est une part de Lui-même (Hachem)".
Le Or Ha'haim (Nitsavim 29,19) écrit : "Sache que les âmes du peuple juif ont leur racine dans la sainteté sous les cieux, comme dans le sens mystique du verset : "Les cieux sont Mon Trône" (Yéchayahou 66,1) et leurs âmes sont gravées de sous le Trône de Gloire."

Selon le midrach Hanéélam (Vavéra 113a) : "Le Trône de Gloire ... existait avant tout et D. prit du Trône de Gloire la néchama pure pour éclairer le corps (du juif)." ]

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-> "Sept choses furent crées avant la création du monde : la Torah, le repentir (téchouva), le Gan Eden, le Guéhinam, le Trône de Gloire, le Temple et le nom du Machia'h" (guémara Nédarim 39b).
Le Tsela'h (guémara Pessa'him 54a) explique : chaque acte de l'homme a un impact qui atteint les plus hautes sphères célestes. Comme les fautes de l'homme peuvent causer des dommages dans les domaines spirituels, D. a agencé ces sphères de telle sorte qu'elles peuvent être réparées par le repentir.
Voilà pourquoi le repentir a précédé la création du monde.

La téchouva a été créée avant le monde, car la techouva est le retour d'un homme à sa vraie essence et le réveil de son désir inhérent de servir Hachem. La capacité de retrouver l'accès à la sainteté au cœur de l'âme juive est tramée dans le tissu même de la création.
La téchouva devait donc exister avant la création du monde afin que ce potentiel reste présent en chaque juif à travers tous les événements de l'Histoire.

Téchouva & l’importance de l’étude de la Torah

+ Téchouva & l'importance de l'étude de la Torah :

-> "Si un homme commet une transgression, il mérite la peine de mort par intervention céleste. Que peut-il faire pour vivre?
S'il avait l'habitude d'étudier une page [de Houmach], qu'il en étudie deux. S'il avait l'habitude d'étudier un chapitre [de michnayot], qu'il en étudie deux" (midrach Vayikra rabba 25,1).

=> C'est à priori étonnant! En effet, on se serait attendu à ce que le midrach recommande au fauteur de se repentir pour échapper à la punition, mais non qu'il accroisse son étude de Torah!
Pourquoi le fait d'étudier plus qu'à son habitude neutralise-t-il les effets d'une faute grave et annule-t-il la peine de mort céleste?

-> "Hachem nous a donné un seul véhicule, d'un niveau supérieur à tous les autres moyens par lesquels un être humain peut se rapprocher de Lui : l'étude de la Torah"
[Ram'hal - Dére'h Hachem 1,47]

-> "L'intention de D. a toujours été que nous nous plongions dans l'étude de la Torah afin d'imprégner notre âme de la force spirituelle et de la sainteté de la Source de la Torah. Ainsi, Hachem a donné en cadeau aux juifs la Torah de vérité à ne jamais oublier, afin que notre âme, et notre corps avec ses 248 organes et ses 365 tendons, s'attachent aux 248 commandements positifs et aux 365 commandements négatifs de la Torah.
Si [les juifs] étudiaient la Torah dans cette intention, ils deviendraient le char et le sanctuaire de Sa Chékhina (Présence Divine), car la Chékhina résiderait réellement parmi eux. Ils deviendraient le sanctuaire de D., la Chékbina choisirait de résider parmi eux, et la terre entière serait illuminée par Sa gloire. Cela lierait le Tribunal d'en haut avec le tribunal d'en bas, et le Michkan serait un."
[Ba'h - Ora'h 'Haim 47]

-> Hachem déclare : "Si seulement [les Bné Israël] M'avaient abandonné mais avaient gardé Ma Torah, car s'ils l'étudiaient, la lumière qui est en elle les aurait ramenés au bien".
[Eikha Rabba - pessi'hta 2]

-> En ce sens le 'Hayé Adam (143) dit que pendant les Assérèt Yémé Techouva (les 10 Jours de Repentir de Roch Hachana à Yom Kippour), il faut étudier la Torah davantage que d'habitude. La meilleure façon de se rapprocher de D. et de se repentir sincèrement est de développer la persévérance dans l'étude.

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) écrit :
[Parfois] un homme est si profondément enraciné dans la faute qu'il est incapable de se repentir ...
Le midrach (ci-dessus) conseille à cet homme d'étudier la Torah, car elle crée le plus haut niveau de proximité avec D. qu'un être humain puisse atteindre. Cette proximité le protégera à l'avenir des attraits de la faute et expiera ses transgressions passées.
[le rav Eliyachiv disait que sans étude de la Torah, la téchouva n'est pas durable.]

Cela explique pourquoi le midrach conseille au fauteur de se concentrer sur l'étude de la Torah.
L'étude de la Torah est la clé de la techouva : plus un homme étudie, plus il tisse un lien avec D., pour ainsi dire. C'est pourquoi le yétser ara fait de grands efforts pour dissuader l'homme d'étudier la Torah. Sachant que, s'il étudie davantage, il sera capable de faire une vraie techouva, le yétsèr ara cherche à le convaincre qu'il est trop occupé à faire téchouva pour avoir le temps d'étudier la Torah. Il contrarie ainsi ses efforts de repentir.
[...]

Plus un homme se consacre à l'étude, plus il prend des forces pour résister aux tentations du yetser ara.

On peut citer :
-> "Le yétser ara n'a pas de force en présence de la Torah. Le yétser ara ne peut ni dominer ni même porter atteinte à un homme qui porte la Torah en son cœur" (midrach Téhilim 119,7).
-> "Etudie la Torah et tu apprendras comment suivre la bonne voie et vaincre le mauvais penchant" (Rachi - Hochéa 10,12) .
-> "Le mauvais penchant ressemble à une barre de fer qu'on a jetée dans le feu : tant qu'elle est dans le feu, on peut en faire l'ustensile qu'on désire. Il en est de même du yétsèr ara : il ne peut être vaincu que par la Torah, comparée au feu" (Avot déRabbi Nathan 16).
-> "Lorsqu'un homme met les paroles de la Torah sur son cœur, elles le débarrassent de nombreuses pensées [étrangères] ... les pensées suscitées par le yétsèr ara" (Avot déRabbi Nathan 20).
-> "Mon fils! Si ce malpropre [le mauvais penchant] se porte à ta rencontre, tire-le à la maison d’étude (beit hamidrach) ; s’il est comme une pierre, il s’effritera ; s’il est comme du fer, il se brisera en éclats!" (un tana de l’école de Rabbi Yichmaël - guémara Soucca 52b)
-> "Hachema créé le yétser ara, il a créé son antidote : l’étude de la Torah" (guémara Kidouchin 30b).
Selon le 'Hafets ‘Haïm, l’étude de la Torah est notre meilleure arme et armure dans la bataille contre notre yétser ara.

-> Le Méiri (guémara Yoma 35b) dit à propos de la négligence de l'étude de la Torah :
"L'homme doit toujours étudier assidument la Torah et avoir le désir de l'étudier. Il ne doit pas chercher d'excuses sous prétexte qu'il est riche et doit poursuivre ses affaires, ou qu'il est pauvre et doit chercher un gagne-pain. Il doit tout mettre à sa juste place... ainsi aura-t-il toujours le libre arbitre et la faculté de dompter et d'améliorer ses désirs naturels."

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+ Bonus : notion de bitoul Torah :

Pour avoir conscience de l'importance de la Torah, il faut avoir en tête la gravité de ne pas l'étudier alors qu'on pourrait le faire (le bitoul Torah) :
-> la négligence de la Torah est la première faute pour laquelle l'homme est jugé (guémara Sanhédrin 7a).
-> nos Sages (guémara 'Haguiga 5b) disent : "chaque jour, Hachem pleure sur ceux qui peuvent étudier la Torah, mais ne l’étudient pas".
Le rav Yaakov Galinsky commente : "Nous faisons pleurer D., et nous continuons notre chemin comme si de rien n’était!"
[le Kokhvé Or (maamar 44) fait remarquer qu'après notre mort, le bitoul Torah sera considéré comme une faute plus grave que les autres. (si l'on peut dire, une raison est pour la douleur que nous avons causée à Hachem. Mais également pour tout le bien que notre étude de Torah aurait pu amener au monde, et qu'on a pas fait (ex: tel juif aurait pu guérir, tel juif aurait pu faire téchouva, ...))]

-> également sur le bitoul Torah : https://todahm.com/2022/09/20/le-bitoul-torah-la-destruction-du-temple
-> mais aussi : https://todahm.com/2021/09/10/negliger-letude-de-la-torah-2
-> https://todahm.com/2019/07/08/negliger-letude-de-la-torah
-> https://todahm.com/2020/07/21/14294-2

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-> La téchouva est principalement atteinte en apprenant la Torah, en faisant la prière et en donnant la tsédaka, chacun selon ses capacités. En particulier, il faut étudier en profondeur la Torah Orale et la halakha.
[Oher Israël - fin de Vayé'hi]

-> La téchouva principale consiste à étudier la Torah.
Comme nos Sages (midrach Vayikra rabba 25,1) disent : "si tu avais l'habitude d'étudier une daf (page) de guémara, maintenant étudies-en deux".
[rabbi Naftali de Ropshitz - Zéra Kodech - Térouma]

[la Torah est comme un feu. Plus on l'étudie avec des efforts et diligence, plus on brûle et purifie les saletés d'impureté issues de nos fautes. ]

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-> "Plus que tous les jeûnes et toutes les afflictions, rien ne purifie autant que l'étude de la Torah"
['Havatsélet haSharon - introduction]

-> "Venez et voyez le grand pouvoir de l'étude de la Torah. Elle purifie les juifs même s'ils ont adoré l'idolâtrie (avodah zarah)."
[Tana déBé Eliyahou rabba 18]

-> "Nos Sages disent que l'étude de la Torah expie, protège et sauve, et le feu du Guéhinam ne fait pas de mal à ceux qui étudient la Torah ...
Ceux qui étudient la Torah ... cela les purifiera et les expiera, et cela les conduira sur le chemin de la téchouva et du pardon complet."
[Yessod haAvodah 3:5:8]