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Etudier la Torah = un élément nécessaire au processus de téchouva

+ Etudier la Torah = un élément nécessaire au processus de téchouva :

-> "Retourne, Israël, à Hachem ton D., car tu as trébuché dans ton iniquité. Prenez des mots avec vous et retournez voir Hachem." (Haftara Shabbath Chouva - Hochéa 14,2)

Le Sifri (Haazinou) explique les paroles de ce passouk : "Prenez des mots avec vous" comme étant une référence à la Torah.
"En dévarim éla Torah", il n'y a pas de "mots" à l'exception de la Torah. Le terme "dévarim" fait référence à la Torah,

=> Le prophète Hochéa enjoint d'abord les Bné Israël à faire téchouva, puis il leur recommande d'aller étudier la Torah.
Le prophète souhaite-t-il que nous fassions téchouva ou bien que nous étudions la Torah?

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+ Comment faire téchouva? :

-> Selon le Rambam la techouva comporte quatre parties :
1°/ azivat ha'Hèt = abandonner la faute, en cessant de commettre la faute ;
2°/ kabala al héAtid = s'engager à ne plus jamais violer l'interdit ;
3°/ 'harata = regretter d'avoir fauté ;
4°/ vidouï = confesser avoir commis la faute.

-> Le rav Aharon Kotler explique que même s'il s'agit là des quatre parties du processus de techouva, le prophète Hochéa cité ci-dessus nous enseigne qu'il y a un élément supplémentaire qui fait partie de la procédure de téchouva : la mitsva d'étudier la Torah.

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+ Pour quelle raison l'étude de la Torah, qui est une mitsva en soi, doit-elle être un aspect de la techouva ?

-> Le rav Aharon Kotler explique que nous devons comprendre le but de la téchouva. À qui s'adresse cet acte de repentir?
Le but de la techouva est de se rapprocher de Hachem, comme il est dit : "chouva Israël ad Hachem Eloké'ha". Grâce à la téchouva, on revient jusqu'au "ad Hachem", on se rapproche de Hachem.

"Grande est la téchouva, car elle atteint jusqu'au Trône de Gloire" (guémara Yoma 86a).
Le moyen le plus efficace de se rapprocher d'Hachem est d'étudier la Torah, comme il est dit : "Même si une seule personne étudie la Torah, Hachem est avec elle" (Pirké Avot 3,6).
Etudier la Torah est le meilleur moyen d'atteindre l'objectif de la techouva : la proximité avec Hachem.

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+ L'enseignement du 'Hida :

-> La guémara (guémara Yoma 86a) présente les différentes catégories de fautes et précise l'efficacité de la techouva pour chacune d'elles.

1°/ Ne pas accomplir une mitsvat assé, un commandement positif (faire quelque chose).
Par exemple, si l'on ne récite pas le Chema, ou l'on ne met pas les tefiline, on transgresse une mitsvat assé.
Si la personne fait techouva pour cette faute, il se produit une expiation immédiate, on est pardonné sur-le-champ.

2°/ Transgresser un interdit (lav), un commandement négatif (ne pas faire quelque chose).
Par exemple, le port d'un vêtement contenant du chaatnez, le fait de prononcer du lachon ara ou de manger des aliments interdits.
Si l'on commet une faute de cette catégorie et qu'ensuite on fait techouva, cela ne suffit pas.
La guémara affirme : "la téchouva suspend le châtiment, puis Yom Kippour assure l'expiation".
Ainsi, la téchouva seule ne suffit pas ; le fauteur a également besoin de Yom Kippour pour être totalement pardonné.

3°/ les fautes qui entraînent une peine de mort : karet ou de mitat beit din, pour laquelle les tribunaux peuvent condamner le transgresseur à la peine capitale, comme pour la violation du Shabbat.
Pour ce type de fautes, même la techouva associée à Yom Kippour ne suffit pas à purger la faute. Dans ce cas, une personne nécessite des épreuves, des souffrances et des difficultés pour expier la faute.

4°/ la faute de causer un 'hiloul Hachem, une profanation du Nom d'Hachem.
Selon la guémara : "Si quelqu'un a commis la faute de profaner le Nom de Hachem, la téchouva ne peut pas suspendre, Yom Kippour ne peut pas expier, et même les difficultés et les souffrances ne parviennent pas à purger la faute. Plutôt, l'influence associée de tous les trois engendre la suspension du châtiment, et seule la mort purge la faute et procure l'expiation."

=> Cette guémara est assez effrayante, car nous y apprenons qu'il existe des fautes ne pouvant pas être rectifiées simplement en faisant techouva.

-> Le 'Hida (Kissé David - drouch 9) nous enseigne que ces quatre catégories de fautes nécessitant la téchouva, ou l'ajout de Yom Kippour, ou la souffrance, ou même la mort pour obtenir le pardon, ne s'appliquent pas à tout le monde, mais uniquement à celui qui ne s'investit pas dans l'étude de la Torah.
Celui qui étudie la Torah lichma, au Nom du Ciel, n'a nul besoin de Yom Kippour, de souffrances ou de mourir pour être pardonné.
Si un fauteur étudie la Torah convenablement et en y associant la téchouva, alors le pouvoir de celle-ci combinée à celui de son étude de la Torah suffit amplement à lui obtenir le pardon !

Le 'Hida ajoute que cela est évoqué dans la Amida : "hachivénou avinou léToraté'ha" (ramène-nous, notre Père, à Ta Torah), et si nous retournons à l'etude de la Torah, alors : "véa'hazirénou bitéchouva chéléma léfané'ha" (et influence-nous à revenir dans une téchouvaparfaite devant Toi).
Etudier la Torah est la manière la plus sûre et la plus directe de faire téchouva.

-> Le Bné Yissa'har (maaaré 'hodech Tichri - maamar 5, drouch 14) commente ces paroles du 'Hida. Il écrit que même s'il existe des souguiot qui remettent en question ce 'hidouch, une fois que ce géant, à savoir le 'Hida, a pris la décision ici dans ce monde que seule l'étude de la Torah peut expier toutes les fautes, cette décision a été acceptée par le Beit Din Céleste.

=> Certes la téchouva constitue un trajet vers le Trône de Gloire, c'est un voyage de retour vers Hachem, et pour certains types de fautes, une personne a besoin d'un carburant plus puissant (des souffrances, la mort, Kippour) ... mais la force de la Torah est gigantesque. C'est un carburant si puissant, elle possède une énergie si intense, que lorsque le voyage de techouva d'une personne vers Hachem est alimenté par la Torah, aucun coup de pouce supplémentaire n'est nécessaire. La Torah pourvoit à la téchouva pour n'importe quelle faute.

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-> L'expiation des différentes fautes peut aussi se faire par une téchouva par amour : https://todahm.com/2019/09/30/la-grandeur-de-faire-techouva-par-amour

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+ Kippour, le jour d'expiation & la Torah :

-> La guémara (Taanit 30b) rapporte que Yom Kippour est le jour où la deuxième série de Lou'hot (symbole de la Torah que Moché a récupéré au Ciel) a été remise au peuple juif.
On peut éventuellement suggérer que Kippour est le jour où nous recevons la Torah, ce qui lui confère une force particulière de servir de jour d'expiation.

Nous avons reçu les premières Lou'hot à Shavouot, mais elles ont été brisées à cause de la faute du Veau d'or.
La Torah que nous avons aujourd'hui a en fait été reçue à Yom Kippour, lorsque Hachem nous pardonna la faute du Veau d'Or.
Par conséquent, puisque Yom Kippour est le jour où nous avons reçu la Torah, ce fut la force de la Torah qui fit de Yom Kippour un jour d'expiation.

-> Pendant Yom Kippour, nous devons nous imposer les 5 mortifications. Nous nous abstenons de manger, de nous laver, de nous oindre d'huile, de porter des chaussures en cuir et d'avoir des relations conjugales.
Quelle est la signification de ces 5 restrictions spécifiques à Yom Kippour?

Le Eliya rabba (siman תרי) explique que ces 5 mortifications, correspondent aux 5 Livres de la Torah.

Quel est le lien entre les Cinq Livres de la Torah et les mortifications de Yom Kippour?
Le Eliya rabba enseigne que Yom Kippour fut le jour où nous reçûmes les 5 Livres de la Torah, et donc, à l'anniversaire de cette date, Hachem nous a donné 5 mortifications correspondants.

Ainsi, à la lumière de ce que nous avons appris, que la force motrice de Yom Kippour est la Torah, nous comprenons le lien entre ces cinq mortifications qui nous apportent l'expiation et les cinq livres de la Torah, car c'est la force de la Torah qui alimente le pouvoir de Yom Kippour d'expier nos fautes.
De là, nous apprenons que l'étude de la Torah est le coup de pouce le plus puissant que nous puissions insuffler à notre téchouva.

Roch Hachana : jugement sur notre ambition spirituelle

+ Roch Hachana : jugement sur notre ambition spirituelle :

-> A Roch Hachana, nous souhaitons que chaque juif, même celui qui s'est comporté comme un clown toute l'année, soit "inscrit dans le livre des tsadikim complets".
Alors qu'à n'importe quel autre moment de l'année, ce serait une plaisanterie de qualifier cette personne de tsadik complet, à Roch Hachana, même la plus petite personne (spirituellement parlant) peut devenir un tsadik complet.
On peut déterminer notre situation, on peut changer qui l'on est, et on peut vraiment devenir un tsadik complet.
[...]

Pendant ces jours [de Roch Hachana], Hachem agit envers nous comme un roi dans Son monde. Nous nous sentons beaucoup plus proches d'Hachem que d'habitude, et une personne peut décider de devenir le type de personne qu'elle souhaite être, un tsadik. Il sera alors jugé pour sa bonne vie.
Bien sûr, il sera jugé pour ses actions au cours de l'année écoulée. Mais pour ce qui est du type de personne qu'il est, il est jugé en fonction de son état actuel.
[en ce jour, l'essentiel est l'état d'esprit, notre ambition et désir sincère pour l'année à venir. ]
[...]

A Roch Hachana, nous sommes censés sortir de la boue. Plus les gens parlent de leurs fautes, plus ils s'enlisent à nouveau dans la boue !" [...]

Après Roch Hachana, nous avons 10 jours, les Asséret Yemé Téchouva, pour nous occuper des fautes que nous avons commises dans le passé. Mais Roch Hachana n'est pas le moment pour cela!
Au contraire, Roch Hachana est l'occasion de nous élever, de dépasser toutes les bassesses, et c'est alors, et alors seulement, que nous sommes prêts à aller de l'avant.
[...]

Nos Sages (Pirké Avot 4,2) disent : "Une mitsva mène à une autre mitsva", mais une personne a son libre arbitre. Comment cela fonctionne-t-il?
Rabbénou Yona explique qu'une personne n'a son libre arbitre qu'au début. Par la suite, "Une personne n'a pas le choix une fois qu'elle a déjà choisi une voie pour elle-même" (Rabbénou Yona - Pirké Avot 4:2).
Sur cette base, nous pouvons expliquer ce que signifie le fait qu' "une personne n'est jugée qu'en fonction de ses actions au moment présent" (Roch Hachana 16b).
Roch Hachana est une période où le monde est recréé. C'est un nouveau départ, et une personne peut choisir le bien, elle peut choisir de faire les bonnes choses, et elle sera jugée pour ce qu'elle choisit à ce moment-là. Si elle choisit le bien, elle se verra accorder l'aide Divine et l'inspiration pure des tsadikim complets.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

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-> Roch Hachana est un moment particulier où nous avons la possibilité de nous élever, d'oublier totalement le passé (quoiqu'on ait pu faire) et de devenir un tsadik complet dès maintenant. Le jour de Yom Hadin, nous pouvons devenir des personnes différentes. Nous devons devenir des personnes différentes.
Lorsque nous faisons cela, nous méritons qu'Hachem nous accorde tout ce qui est bon.
[...]

À Roch Hachana, Hachem nous accorde de nouvelles forces et capacités ... cependant, pour mériter cela, nous devons oublier le passé et nous en détacher complètement. Chaque juif, en particulier un ben Torah, peut oublier le passé et devenir un produit fini, la personne qu'il a été créé pour être.
[...]

Nous devons aborder Roch Hachana avec la force incroyable d'oublier le passé et de ne vivre que dans le présent. C'est ainsi que nous pourrons mériter une bonne année.
Nous devons croire en Hachem qu'il est possible de devenir un tsadik complet dès maintenant, à Roch Hachana. Lorsque nous faisons cela, Hachem nous considérera comme des tsadikim complets.
[...]

Le yetser ara est terrifié à Roch Hachana, et pour cause, à Roch Hachana, chaque juif peut le vaincre totalement dans une victoire absolue. Tout juif, quelle que soit sa condition, peut devenir un tsadik à part entière.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

La chose la plus importante à faire en Elloul est de ressentir l'amour d'Hachem.
[rav Its'hak Breitowitz]

La grandeur de Kippour

+ La grandeur de Kippour :

-> Le Bné Yissa'har (maamar 'hodech Tichri 8,2) observe qu'autrefois les 'hassidim et les individus pieux, désignaient Yom Kippour par le titre de Yom HaKadoch, le jour saint.
Pourquoi, demande le Bné Yissaskhar, ces personnes ne désignaient elles pas ce jour simplement par son nom propre, Yom HaKippourim?
De plus, remarque-t-il, les massékhtot traitant de nos jours saints sont intitulées Shabbat, Roch Hachana, Soucca, Pessa'him (Pessa'h). Pourquoi n'y a-t-il pas de Massékhet (traité) Yom HaKippourim? La massékhta qui parle de Yom Kippour s'appelle Yoma (le Jour).

Le Bné Yissa'har explique :
Yom Kippour est un jour issu d'un domaine caché : il est, en fait, le Nom de Hachem (Chem Hachem) se matérialisant et se cristallisant comme un jour de l'année. C'est le Chem Hachem qui se manifeste sous la forme d'un jour. Il existe une énergie et un pouvoir Divins inhérents à Yom Kippour.
L'essence du jour (itsoumo chem yom), est sainte et puissante, à tel point que nous n'osons pas prononcer son nom, qui est une manifestation du Chem Hachem. Par conséquent, nous appelons même la massékhta traitant de Yom Kippour par le nom de Yoma (le Jour).
Ce jour découle d'un domaine complètement différent, comme situé au-delà de la Torah elle-même, et donc la date n'est mentionnée dans la Torah qu'à la toute fin de la paracha A'haré Mot.

Hachem permet à Son Nom de devenir un jour, et c'est pour cette raison que nous sommes même réticents à verbaliser le nom du jour, parce que cela équivaut à prononcer le Nom Divin.
Par respect, nous faisons référence à Yom Kippour par un pseudonyme : Yom HaKadoch.
De là, nous percevons l'existence d'une qualité surnaturelle dans le jour de Yom Kippour lui-même : la manifestation du Nom de Hachem.

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+ La source du pouvoir d'expiation de Yom Kippour :

Il existe un pouvoir inhérent d'expiation Divine dans le jour de Yom Kippour.
Le Bné Yissaskhar (maamar 'hodech Tichri 8,2) enseigne que le jour de Yom Kippour et le concept de téchouva proviennent d'un endroit spécial, éloigné et caché.
[ Rabbi est d'avis que l'essence de Yom Kippour est elle-même suffisante pour assurer l'expiation de nos fautes (vis-à-vis d'Hachem) - guémara Yoma 87a ]

Le Yalkout Chimoni (Téhilim - רמז תשב) rapporte que Hachem demanda à la 'Hokhma (Sagesse) ce qui devait arriver à celui qui faute. Elle répondit qu'il méritait la peine de mort. La même question fut posée aux Névi'im (prophètes) qui donnèrent la même réponse.
Hachem demanda aux Anges, et une fois de plus, la réponse fut que les coupables méritent d'être punis de mort. Même lorsque la Torah fut interrogée, la seule suggestion donnée fut d'apporter une offrande pour obtenir l'expiation, mais la possibilité de techouva ne fut pas soulevée.
Seul Hachem pouvait concevoir l'idée de la téchouva. Elle était hors de portée de la 'Hokhma, des Névi'im et des Anges de comprendre qu'un fauteur puisse bénéficier d'un seconde chance.

Selon le Chla haKadoch (massé'het Yoma ot.138), le jour de Yom Kippour est issu du monde à Venir (Olam Haba) [qui est une réalité cachée, actuellement au-delà de notre perception ].
Lorsque Yom Kippour commence, c'est comme si le Olam Haba lui-même descendait dans ce monde.
Comme dans le Olam Haba, Yom Kippour est un jour sans manger ni boire, et nous nous comportons comme les anges célestes.

Kippourim, un terme au pluriel

+ Kippourim, un terme au pluriel :

-> Pourquoi le nom complet Yom HaKippourim est-il au pluriel? Pourquoi ne pas employer le singulier uniquement : Yom Kippour?

-> Le Darké Moché (siman תרכ'א) explique que Yom Kippour est non seulement un jour de kapara (expiation) pour les vivants, mais également un jour d'expiation pour les morts. Le pluriel fait référence à l'expiation de ces deux groupes.

-> Comment ce jour peut-il constituer une kapara pour des individus déjà décédés?
Le rav Yaakov Orenstein, le Baal Yéchouot Yaakov (siman תרכא) explique que la plupart des gens ne décèdent pas tout de suite après Yom Kippour, mais plutôt au cours de l'année qui suit. Dans ce cas, comment ces personnes parviennent-elles à l'expiation totale et au pardon?
Toute faute qui aurait pu être commise entre le Yom Kippour précédent et le jour de son décès ne pourra bénéficier du formidable pouvoir de pardon de Yom Kippour. Comment l'expiation pour ces derniers mois est-elle réalisée?

La réponse réside dans le nom même de Yom Kippourim. Le Yom Kippour qui suit le décès expie les fautes commises au cours des derniers mois de la vie, du lendemain de Yom Kippour jusqu'au jour du décès. Cette kapara exceptionnelle est efficace même sans téchouva.

Lorsque nous déclarons que l'essence de Yom Kippour n'effectue pas de kapara sans téchouva (Yoma 87a), cette décision s'applique uniquement à celui qui est capable d'exprimer un repentir. Si l'on est incapable de faire techouva, alors l'essence de la journée peut réaliser l'expiation, et le Yom Kippour suivant effectuera une kapara (expiation) pour les fautes qui peuvent avoir été commises entre le Yom Kippour précédent et le moment du décès.
Ainsi, pour celui qui ne peut pas faire téchouva, nous savons que essence du jour est en elle-même suffisante pour assurer l'expiation.

[Yoma 87a : Rabbi est d'avis que l'essence de Yom Kippour est elle-même suffisante pour assurer l'expiation, et les Rabbanan pensent que ce n'est qu'avec la téchouva que Yom Kippour apporte l'expiation. ]

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-> Le jour est appelé : "Yom haKippourim" (littéralement : "jour des pardons"). Il y a un emploi du pluriel car une double expiation est fournie : pour les vivants et pour ceux qui sont morts.
[Baér héTiv - Ora'h 'Haïm 621,8]

-> Pourquoi est-ce que les morts ont-ils besoin d'une expiation?
Si leurs enfants ou petits-enfants ne vivent pas selon la Torah, ils sont en partie tenus responsables pour avoir échoués à leur avoir donnés une bonne éducation et orientation.
C'est pourquoi ils ont besoin que Hachem leur accorde le pardon même après leur mort.
['Hatam Sofer]

=> A Kippour, au-delà de nous juger, Hachem va réactualiser positivement ou négativement le jugement de tous nos ancêtres, dont nous sommes le prolongement vivant. En faisant téchouva, en se comportant selon la volonté divine, nous leur envoyant de supers cadeaux au Ciel, qui leur permet d'avoir une meilleure éternité, plus proche d'Hachem.

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-> "Au 10e jour de ce 7e mois, qui est le jour des Expiations (yom hakippourim - יוֹם הַכִּפֻּרִים)"
Rabbi Israël Spira (le Bluzhover Rebbe - dans le Séfer Tsvi laTsaddik) demande : "Si Yom Kippour ne dure qu'une seule journée, pourquoi est-il écrit au pluriel (Kippourim)?"
Il répond que la Torah fait allusion au fait qu'en réalité il y a 2 Yom Kippour : le 1er est le jour de Yom Kippour, et le 2e est Hochana Rabba. Ce sont tous les 2 des jours de 'hatima (être scellé dans le livre de la Vie ou de la mort) et de kappara (du pardon).
C'est pourquoi la Torah emploie la forme plurielle : yom hakippourim (יוֹם הַכִּפֻּרִים).

Le but de Yom Kippour

+ Le but de Yom Kippour :

L'idée de Yom Kippour est que le Maître (Hachem), béni soit-il, a préparé pour Israël un jour où le repentir est facilement accepté et où les fautes sont facilement effacées.
En d'autres termes, il s'agit de réparer tous les dommages qui ont été causés et d'éliminer toutes les ténèbres qui ont pris le dessus, et de ramener ceux qui se repentent au niveau de sainteté et de proximité avec Hachem, dont ils ont été éloignés à cause de leurs fautes.

En ce jour brille une lumière, par la puissance de laquelle s'accomplit toute cette affaire de rapprochement avec Hachem et d'expiation des fautes.
Afin de recevoir cette lumière, Israël doit observer ce qui lui a été ordonné concernant ce jour, et en particulier en ce qui concerne l'affliction [du corps], par laquelle ils deviennent complètement déconnectés de la matérialité, et s'élèvent un peu vers la ressemblance avec les anges.
[Ram'hal - Déré'h Hachem 4:8:5 ]

Kippour – Pourquoi disons-nous « Hachem Hou HaElokim » sept fois?

+ Kippour - Pourquoi disons-nous "Hachem Hou HaElokim" sept fois? :

-> Durant les derniers instants de Yom Kippour, nous répétons 7 fois la phrase "Hachem Hou HaElokim", affirmant ainsi que : Hachem, Il est D.
Quelle est la signification de ces mots et pourquoi les prononçons nous alors que Yom Kippour touche à sa fin?

Lorsque Yom Kippour est terminé, la Présence Divine (Chékhina) s'en va, pour ainsi dire, et Hachem remonte les Sept Firmaments. Nous récitons sept fois "Hachem Hou HaElokim" pour escorter, si l'on peut dire, la Chekhina jusqu'aux plus hauts cieux.
Hachem expie nos fautes avec Son Nom. À mesure que le Nom de Hachem gravit les Sept Firmaments, le Jour s'éloigne également.
[rav Daniel Glatstein ]

Avoir conscience que nous sommes juste devant Hachem

+ Kippour - Avoir conscience que nous sommes juste devant Hachem :

-> "Car en ce jour (de Kippour), Il vous pardonnera, Il vous purifiera de toutes vos fautes. Vous serez purifiés devant Hachem (lifné Hachem tit'arou)" (A'haré Mot 16,30).

-> Nous devons croire avec une émouna chéléma qu'Hachem pardonne et purifie chaque personne en ce jour. Cependant, comme le dit le verset, il y a une condition : "lifné Hachem tit'arou". Nous devons nous purifier. Si nous ne le faisons pas, Hachem ne nous purifiera pas non plus.
Nous devons faire téchouva et nous purifier autant que nous le pouvons, et alors nous serons méritants pour qu'Hachem nous purifie.
[...]

Pendant le restant de l'année, il n'est pas possible pour une personne de se tenir "lifné Hachem" (devant Hachem). Même si une personne s'immerge complètement dans son étude (de la Torah) et en profite pleinement, et même si sa vie est entièrement axée sur la spiritualité, elle n'est toujours pas "devant Hachem".
Cependant à Yom Kippour, il n'est pas difficile d'être "devant Hachem", parce que la journée entière se situe à un niveau beaucoup plus élevé. C'est un jour de "lifné Hachem tit'arou".
[Kipour est une réalité où tout juif est extrêmement proche d'Hachem. ]
[...]

Le service (avoda) de Yom Kippour est de savoir que l'on se tient devant Hachem (lifné Hachem).
Nous devons nous imaginer comme si nous étions réellement devant Hachem, et c'est ainsi que nous devenons méritants.
D'une part, il s'agit d'un sujet très sérieux. Se tenir devant Hachem n'est pas du tout une chose à prendre à la légère. Mais d'un autre côté, à Yom Kippour, c'est un sujet simple.
[...]

Tout au long de Yom Kippour, nous nous tenons "lifné Hachem" (devant Hachem).
Absolument tout le peuple juif se tient devant le Maître du monde (boré olam), et c'est là la grandeur de Yom Kippour. Nous ne sommes pas à un niveau aussi élevé même à Roch Hachana. Ce n'est qu'à Yom Kippour que nous nous tenons tous (les juifs) devant Hachem.
Ce n'est pas difficile à faire, et ce n'est pas quelque chose qui devrait rendre les gens nerveux. Il suffit d'y réfléchir un peu et de se dire que l'on [a l'énorme mérite de] se tenir devant [notre Père miséricordieux, aimant,] Hachem (le Boss ultime de tout être humain, de toute chose).
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Le sourire est la meilleure préparation

+ Le sourire est la meilleure préparation :

-> On demanda un jour au rav Avigdor Miller, alors qu'il était assez âgé, quelle était la chose à faire pour se préparer aux Yamim Noraim à venir. Il était faible et ne parlait pas fort à l'époque, mais il a répondu clairement par un seul mot : "Souriez!"
L'auditeur pensa que le rav n'avait pas compris la question ou ne pouvait pas articuler une réponse acceptable. Il réitère donc sa question, mais plus fort.
Le rav Miller s'écria : "Je ne suis ni faible ni décrépit, mais je suis vieux, alors je vais réitérer (ma réponse) : "Souriez!"

Ainsi, ce grand de la Torah, après une vie à un très haut niveau spirituelle, nous affirme que la meilleure chose que nous puissions faire à Roch Hachana est de montrer que nous sommes reconnaissants pour tout ce que nous avons eu l'année dernière.

[ trouver un maximum de belles choses dans l'année passée sur lesquelles reconnaître que c'est grâce à Hachem, et pouvoir Le remercier.
Les jours redoutables (yamim noraïm) peuvent être remplis de crainte, nous faisant oublier de se réjouir d'avoir pu passer encore une année en tant que juif(ve), aux côtés du Maître du monde, de papa Hachem. (indépendamment de ses actions, tout juif est beaucoup plus aimé et proche d'Hachem que les autres nations).
Roch Hachana est généralement une période de bilan sur ce qui ne va pas (téchouva), d'ambitions sur le futur, mais il ne faut pas oublier de fêter et remercier Hachem pour toutes les choses de l'année passée, qu'elles soient petites, ordinaires ou répétitives.
Avant de faire rentrer dans notre bouche du miel à Roch Hachana, il faut en sortir (paroles douces comme le miel à Hachem). 🙂 ]

Roch Hachana = 2 jours dans le palais du Roi

+ Roch Hachana = 2 jours dans le palais du Roi :

-> L'objectif de la avada de Roch Hachana est de nous renouveler, de nous transformer en une nouvelle création, de nous déconnecter totalement du passé. Comment y parvenir?
Par les prières de Roch Hachana. Pendant deux jours entiers, nous nous oublions.
Vous est-il déjà arrivé de vous oublier, ne serait-ce qu'une seconde? Nous entrons dans le palais du roi et nous nous retrouvons dans un monde complètement différent.
Tout au long des prières, il y a de nombreuses formules pour que nous "rencontrions" le Roi. Et lorsque nous le rencontrons, lorsque nous passons deux jours sans nous préoccuper de nous-mêmes, nous devenons une nouvelle création.
[...]

Pendant deux jours entiers, nous ne faisons que penser aux prières, et c'est ainsi que nous acquérons une véritable connexion avec ce que nous disons.
Pendant tout ce temps, nous ne faisons rien d'autre, nous ne pensons à rien d'autre. Nous n'avons pas d'affaires à régler et nous ne pensons ni à hier ni à demain. Tout est mis de côté et nous ne pensons qu'à une chose : être dans le palais du Roi.
[...]

Si l'on nous demandait ce que nous devons prier à Roch Hachana, nous répondrions certainement une longue vie, une bonne parnassa et une bonne santé. Mais qu'ont inclus nos sages dans nos prières?

"De même, Hachem notre D., place ta crainte sur toutes tes œuvres" (ouv'hen ten pa'hdékha, Hachem Elokénou, al kol maasé'ha).
"Tout ce que Tu as créé doit savoir que Tu l'as fait, et tout ce que Tu as façonné doit comprendre que Tu l'as façonné" (véyéda kol paoul ki ata péalto véyavin kol yistour ki ata yitsarto).
Ces paroles parlent toutes de la royauté de Hachem. Comment pouvons-nous comprendre cela ?

Il est impossible d'approcher le Yom Hadin dans l'état de faiblesse où nous nous trouvons. Alors que fait Hachem?
Il nous dit : "Vous êtes les enfants du roi, vous êtes élevés et spéciaux (à Mes yeux)! Venez dans le palais du Roi, passez-y quelques jours, et vous sortirez alors de l'humilité de l'année." (plus on se rapproche d'Hachem, plus on est à notre place, conscient de notre petitesse)

Voilà ce qu'est Roch Hachana. Nous passons deux jours entiers dans le palais du Roi, à discuter avec lui et à parler de Sa grandeur et de Sa force. Nous demandons que le monde entier reconnaisse sa Royauté (véyéda kol paoul).
C'est ce que nous faisons pendant deux jours.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

[physiquement nous semblons être sur terre, mais spirituellement nous sommes dans le palais du Roi, dans une proximité totale avec notre Père, le Roi des rois. ]

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-> Pendant les 2 jours [de Roch Hachana], nous sommes extrêmement proches d'Hachem, comme le disent nos Sages : "Entendre le shofar, c'est comme se trouver à l'intérieur du Saint des saints (Kodech HaKodachim), l'endroit le plus saint du Temple " (guémara Roch Hachana 26b).

Hachem voit comment une personne est au moment où elle est jugée, sans regarder son passé.
Étant donné qu'à Roch Hachana, nous ne nous occupons que de ce moment, et non de tout notre passé, chaque juif peut devenir un tsadik à part entière.
Chaque juif peut être inscrit dans le livre des tsadikim. C'est pourquoi il est interdit de mentionner toutes les fautes que nous avons eues dans le passé, car à Roch Hachana, chacun d'entre nous peut se tenir devant Hachem en tant que tsadik complet et dire : "Je suis une nouvelle création, prête à faire tout ce qu'Hachem me demande."
[...]

A Roch Hachana, pendant 2 jours, nous sommes à côté du Roi, vivant dans un autre monde, un monde d'Elokout (Divinité), de Malkhout (Royauté), d'Avot, et de Malkhout Chamayim, pensant à Hachem comme notre Roi, pensant à nos Patriarches et à la façon dont ils ont servi Hachem, et pensant à la Royauté d'Hachem sur le monde entier.
Il est possible de devenir soudainement le plus grand tsadik de la génération.
En passant deux jours entiers à prier Hachem, on peut devenir un tsadik complet comme le Gaon de Vilna. Et la vérité, c'est qu'au Ciel, ils souhaitent que chaque juif devienne un tsadik à part entière.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

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-> La halakha stipule qu'il est interdit de mentionner nos fautes le jour de Roch Hachana. Pourquoi cela?
Pendant ces deux jours, nous devons nous déconnecter complètement du passé. Nous ne parlons pas de nos faiblesses ou de nos lacunes. Nous ne mentionnons même pas les choses dont nous pourrions avoir besoin. Nous ne parlons que de ce que nous voyons dans le palais du Roi.
Nous demandons que la noblesse d'Hachem devienne évidente pour le monde entier : "Hachem, c'est Toi seul qui dois régner" (vétimlo'h ata Hachem lévadé'ha).

Pendant deux jours entiers, nous ne parlons que de nos aspects positifs, sans mentionner aucune de nos fautes. Si nous ne pensons pas et ne nous préoccupons pas de nous-mêmes pendant deux jours entiers, nous pouvons espérer laisser derrière nous la bassesse du reste de l'année et redevenir grands. Nous pourrons alors retrouver le statut exalté qu'Hachem a accordé au peuple juif.

Se concentrer sur les aspects positifs
Les versets de Zi'hronot que nous disons pendant Moussaf ont un objectif : se concentrer sur nos aspects positifs. En fait, nous nous jugeons nous-mêmes favorablement. Nous déclarons qu'Hachem est notre "bon Roi" et nous disons : "Heureux celui (c'est-à-dire nous) qui ne T'oublie pas" (achré ich chélo yiska'hékha). Il ne s'agit pas de flatterie, nous disons simplement la vérité.
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En nous concentrant sur nos aspects positifs, nous montrons que nous cherchons Hachem. C'est ainsi que nous mériterons une bonne année. "Celui qui Te cherche ne trébuchera jamais, et celui qui s'abrite en Toi ne sera jamais déshonoré" (ki dorché'ha léolam lo yékachélou vélo yékalmou lanétsa'h kol a'hochim ba'h).
La récitation de ces versets est source de joie et d'espoir. Nous pouvons sortir de la boue, nous le pouvons vraiment. Nous devrions être si heureux que nous devrions commencer à danser!
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]