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Respecter Shabbath = je décrète, Hachem réalise

+ Respecter Shabbath = je décrète, Hachem réalise :

-> Il est dit dans le midrach Tan'houma que les égyptiens ont été avisés en ce qu'ils voulaient que le peuple juif soit ne fassent pas Shabbath.
Dans un autre midrach (Chémot rabba 25,12), il est dit que, quand on est shomer Shabbath, on peut prendre un décret, et Hachem fera en sorte que cela se réalise.

Si le peuple juif avait respecté le Shabbath comme il se doit, il aurait décrété qu'ils soient libérés d'Egypte, et Hachem aurait accompli ces paroles.
Ainsi, les égyptiens ont élaboré un plan judicieux pour ne pas permettre au peuple juif de respecter le Shabbath.
[Ténoufa 'Haïm ]

Les Bné Israël quittèrent l'Egypte "avec de grandes richesses" (bé'rékhouch gadol - Lé'h Lé'ha 15,13-14) [en accorda avec la promesse d'Hachem à Avraham]
Le terme pour : richesses, possessions est : "ré'houch" (רכש) dont les lettres s'écrivent pleinement : ריש כף שין, dont les lettres intérieures sont : נפשיי.
C'est une allusion au fait que la grande richesse que les Bné Israël ont pris est une richesse de l'âme, Hachem nous donnant généreusement beaucoup de biens spirituels.
[Ora'h 'Haïm ]

Choul’han Orékh – le repas du Séder

+ Choul'han Orékh - le repas du Séder :

-> Dans certains cas, la consommation physique d'un repas, lorsqu'elle est menée avec les bonnes intentions et un esprit de sainteté, peut en fait être une expérience spirituelle.
C'est ce que l'on trouve, par exemple, dans le cas d'Its'hak qui ordonna à son fils : "Fais pour moi des mets délicats que j'adore, apporte-les moi et je les mangerai, afin que mon âme te bénisse avant que je ne meure" (Toldot 27,4).
Its'hak était une âme très élevée et pure, et il n'était manifestement pas en quête d'un simple plaisir matétiel ; cet événement avait plutôt des connotations plus profondes et plus spirituelles.

De la même manière, le repas du Séder est de nature spirituelle, rappelant (et faisant allusion à) la fête du Léviathan, qui doit avoir lieu à l'ère messianique (cf. Baba Batra 75a).
[Chlah haKadoch ]

L'accomplissement de la mitsva de raconter le récit de la sortie d'Egypte renforce notre émouna en Hachem, ce qui fait que la midat ha'din (attribut Divin de Rigueur) se transforme en midat ha'rachamim (attribut de miséricorde), de la même façon que c'est grâce au mérite de la émouna que la midat hadin s'est transformée en midat harachamim, et que le peuple juif a été délivré d'Egypte.
La mitsva de raconter la sortie d'Egypte consiste à faire connaître les miracles accomplis par Hachem et à Le louer afin d'inculquer à ses enfants une émouna en Hachem telle qu'elle amènera le machia'h, l'ultime guéoula.

Apporter plus de émouna dans le monde apporte la midat harachamim, et cela nous sortira de cette obscurité spirituelle et apportera la lumière de la guéoula.
C'est pourquoi nous disons "mazkirin yétsiat mitsraïm balélot" = que même dans l'obscurité de l'exil, nous devons continuer à parler de la sortie d'Egypte, et c'est le renforcement de notre émouna qui nous sortira de cette obscurité et nous amènera à la lumière éclatante de la guéoula avec la venue du machia'h.
[Mahari Shteif ]

+ Il est écrit dans la Haggada : "Plus on racontera sur la sortie d'Egypte, plus on est digne de louanges" (vékol amarbé léshapèr bitsiat mitsrayim aré zé méchouba'h).

-> Rabbi Aharon de Karlin affirme que le mot : "léshapèr" (raconter - לספר) renvoie à la notion de briller (ספיר - Saphir).
Cette nuit a une faculté particulière de faire briller la émouna qui est en nous, par nos les paroles que nous tiendrons.
Egalement en cette nuit, plus nous parlerons de ce qu'a fait Hachem en Egypte, plus nous en serons exaltés. Cela va nous élever, et nous faire briller, à l'image d'un diamant [d'un saphir] dont on a retiré la boue qui l'entourée.

-> Selon le 'Hatam Sofer :
Le terme "lessaper" (לספר) vient du mot "ספיר" (saphir), qui est une pierre précieuse.
Lorsqu'une personne raconte la sortie d'Egypte, cela éclaire et purifie la lumière de son âme, et rend ainsi son âme digne d'éloges.

-> Selon le Maassé Yédé Yotser :
Le mot "משבח" (méchouba'h - digne de louanges) peut également être traduit par "amélioré".
[Lors du Séder,] plus on raconte les miracles que Hachem a accomplis pour nous et plus on parle de la guéoula, plus on s'améliore. En parlant des miracles, on pénètre plus profondément dans son propre cœur, ce qui permet de se relier davantage à Hachem.

-> Selon le Yad 'Hazaka :
Selon la nature, il n'était pas possible pour le peuple juif de quitter l'Egypte, car les anges gardiens et les mazalot ne le permettaient pas.
En faisant sortir le peuple juif de là, Hachem a montré qu'Il contrôle tout, et qu'Il fait Sa volonté concernant tout ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre.
La sortie d'Egypte est la rachine (chorech) de toute la Torah, car Sa Providence [divine] nous a été révélée par ce biais.

Ainsi, même pour les sages qui la connaissent parfaitement, il y a une mitsva pour eux de faire le récit de la sortie d'Egypte.
Même si l'on ne s'en rend pas compte, plus on en parle, plus cela a un effet profond sur nous.
La émouna que l'on a, celle qui est transmise de père en fils, est plus grande que toute reconnaissance à laquelle on peut parvenir par soi-même avec son propre intellect.

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-> Selon rabbi Shimon Schwab :
L'enfant sage raconte à son père ses observations sur les différences entre cette nuit et toutes les autres nuits. Le père répond à son enfant : Sais-tu pourquoi toutes ces questions triviales sont si importantes ce soir?
C'est parce que ce soir, nous avons un invité spécial à notre table : Hachem Lui-même!
Ce soir, c'est la nuit d'Hachem, où Il nous accorde une attention toute particulière.
Nous parlons de la formation de la nation du peuple juif, et cette nuit-là, Hachem nous a délivrés d'Egypte.
Chaque année, le soir du Séder, Hachem descend pour être avec nous, tout comme Il l'a fait lors de cette nuit fatidique où Il nous a fait sortir d'Egypte.

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-> Selon le 'Hida :
Le terme "vékol" (וכל) est : "Cohanim, Lévi'im véGuérim (convertis)".
Même si les Cohanim et les Léviim n'ont pas été réduits en esclavage en Egypte, et que les convertis n'étaient pas du tout en Egypte, tous sont néanmoins obligés de raconter les miracles qui s'y sont produits.

-> Selon le 'Hatam Sofer :
Si nous étions tous des sages ('hakhamim), pourquoi y aurait-il une mitsva pour raconter ce que nous savons tous déjà?
La réponse est que nous ne racontons pas les miracles de la sortie d'Egypte pour les connaître, mais pour chanter les louanges d'Hachem.

-> Selon le 'Haïm léRoch :
Le 'Hemdat Hayamim dit que le mot "לספר" (raconter), vient du langage de "מספר" (compter), faisant référence aux 50 fois que, selon le Zohar Hakadosh, la Torah mentionne la sortie d'Egypte.

"Plus on racontera sur la sortie d'Egypte" (kol amarbé léshaper ...), le terme "kol" (כל) a une guématria de 50. Nous disons donc que plus on compte les 50 endroits de la Torah qui mentionnent la sortie d'Egypte, plus on est digne d'éloges.

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-> La partie principale de la délivrance d'Egypte était la guéoulat ha'néfech, la rédemption de nos âmes.
C'est pourquoi, même en période d'exil, nous racontons encore la sortie d'Egypte, car nous avons été libérés de l'esclavage spirituel et le resterons pour l'éternité.
[Liflagot Réouven]

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-> Selon le Mahara miBelz :
Une personne doit avoir à la fois de la crainte d'Hachem et de l'amour d'Hachem.
La crainte d'Hachem vient de la crainte de la punition, mais comment en vient-on à avoir l'amour d'Hachem?
Il est écrit : "Comme le reflet du visage dans l'eau, tel le cœur de l'homme pour l'homme" (kamayim apanim lapanim - Michlé 27,19) = plus nous avons connaissance du grand amour d'Hachem pour le peuple juif (et pour chaque juif individuellement), plus cela nous permet de rendre cet amour et d'avoir de l'amour d'Hachem.

C'est la raison pour laquelle nos Sages ont recommandé que nous disions : "Ahavat Olam" et "Ahava Rabba" avant la lecture du Shéma, matin et soir.
En reconnaissant le grand amour que Hachem a pour nous, nous pouvons rendre cet amour (à l'image de l'eau qui reflete un visage), et nous pouvons dire : "véaavta ét Hachem Eloké'ha" (Tu aimeras Hachem ton D.).

Nos Sages nous disent que la nuit du Séder de Pessah est un moment propice pour qu'une personne s'inculque à elle-même et à ses enfants la émouna en Hachem, la crainte d'Hachem et l'amour d'Hachem en racontant tous les grands miracles que Hachem a accomplis pour les Bné Israël, qui allaient complètement à l'encontre de la naturalité.

Hachem a fait tout cela en raison de son grand amour pour les Bné Israël.
Le fait de réaliser à quel point Hachem nous aime vraiment suscite notre amour pour Lui en retour.
C'est pourquoi même les talmidé 'hakhamim et les tsadikim ont besoin de raconter les miracles qui se sont produits pour les Bné Israël.
Même si une personne connaît l'histoire en théorie, plus elle la raconte, plus elle et tous ceux qui sont présents absorbent l'amour qu'Hachem nous porte. Et plus une personne le fait, plus elle est digne d'éloges, car cela entraîne un plus grand amour Hachem.

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-> Selon le Imré Kodech :
La première personne qui a raconté à ses enfants les miracles qui se sont produits pour les Bné Israël en Egypte fut Moché Rabbénou, car ses enfants se trouvaient à Midyan à l'époque où les miracles se sont passés.
La raison pour laquelle ils se trouvaient à Midyan était afin de permettre à Moché d'être le premier à parler à ses enfants des miracles qui s'étaient produits, car la nuit de Pessa'h, qui traite de la sortie d'Egypte, est un moment propice pour inculquer à ses enfants l'amour d'Hachem et la crainte d'Hachem.
En étant le premier à inculquer à ses enfants la émouna en Hachem, Moché a préparé pour tout le reste des Bné Israël à être en mesure de le faire pour toutes les générations futures.

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-> Plus on racontera sur la sortie d'Egypte, plus on est digne de louanges" = c'est le signe qu'on est à un niveau supérieur. Plus une personne a de la émouna en elle, plus elle veut en donner à ses enfants et à ses petits-enfants.
À l'inverse, une personne dont la émouna est faible éprouve d'énormes difficultés à la transmettre et à en parler.
Ainsi, nous disons que plus on en parle, plus on est digne d'éloges, c'est-à-dire qu'on est déjà une personne digne d'éloges, et c'est parce qu'on a une forte émouna qu'on en parle autant.
[Mahari Shteif]

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-> Selon le Sfat Emet :
Nos Sages nous disent qu'il n'est pas permis de faire des éloges d'Hachem autres que celles que nos Sages nous ont prescrits. La raison en est que les louanges d'Hachem sont illimitées, de sorte que si l'on commence, on ne devrait jamais être autorisé à s'arrêter, car cela impliquerait à tort qu'il n'y a plus de louanges pour Hachem.
Si c'est le cas, comment les Chazal peuvent-ils dire ici (au Séder de Pessa'h) que plus on fait de louanges à Hachem, plus il est digne de louanges?

Si quelqu'un a bénéficié d'un miracle ou se trouve à l'endroit où le miracle s'est produit, il lui incombe de louer et de remercier Hachem autant qu'il le peut.
Le soir du Séder, nous devons nous considérer comme si nous quittions [réellement] l'Egypte, et nous devons donc être reconnaissants pour tous les miracles qu'Hachem a faits pour nous, et nous suivons les règles de quelqu'un qui a eu un miracle accompli en son nom et qui doit donc louer et remercier Hachem.

Pourquoi l’interdiction du ‘hamets qu’à Pessa’h?

+ Pourquoi l'interdiction du 'hamets qu'à Pessa'h?

-> Selon le Zé'hira lé'Haïm
Il est dit dans le Zohar que celui qui prend soin de se tenir à l'écart du 'hametz à Pessah est protégé du yétser ara, il fait en sorte que son corps devienne saint (kadoch) et que son âme devienne kodech kodachim (saint des saints).
Ceci peut être expliqué par les mots du Tolaat Yaakov, qui dit que le 'hamets renvoie au corps (gouf), tandis que la matsa renvoie au néfech (âme).
Le 'hamets fait également allusion au yétser ara, et c'est la raison pour laquelle nous faisons attention à ne pas avoir ne serait-ce qu'un morceau de 'hamets.

Si le 'hamets fait allusion au yétser hara, et qu'il est donc mauvais, pourquoi faisons-nous attention à ne pas en avoir ou à ne pas en manger seulement à Pessa'h? Pourquoi ne pas l'éviter tout au long de l'année?
Le 'Hida (Midbar Kedmot) dit, au nom de son grand-père, le 'Hessed léAvraham, que chaque année, 30 jours avant le début du Yom Tov, Hachem retire les âmes du peuple juif de l'impureté (touma).
Il s'agit d'un processus, jusqu'à ce que le jour du Yom Tov arrive, et que chaque juif soit complètement libéré de l'impureté.
Le 'hametz est donc complètement interdit pour nous enseigner que nous sommes complètement libérés du yétser hara et du Satan à ce moment-là.

C'est ce que nous disons lorsque nous commençons la réponse par "avadim ayinou", que nous étions des esclaves physiques de Pharaon en Egypte, et que si Hachem ne nous en avait pas sortis, "michouavadim" = nos âmes auraient encore été soumises à Pharaon ; nous aurions encore été impurs.
Nous ne mangeons pas de 'hametz uniquement en ces jours-là (de Pessa'h), car c'est à ce moment-là que Hachem enlève l'impureté chaque année.
Hélas, les autres jours de l'année, l'impureté peut s'infiltrer et nous mangeons donc du 'hamets.

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-> Dans le Ma Nichtana, on demande : Pourquoi mangeons-nous du 'hamets et de la matsa toute l'année, même si le 'hamets fait allusion au yétser hara? Ne devrions-nous pas manger uniquement de la matsa toute l'année?
Le Zohar répond que le fait d'être extrêmement diligent et rigoureux pendant les jours de Pessah pour se tenir à l'écart du moindre morceau de 'hamets aide une personne à être connectée au yétser hatov pendant toute l'année.
[Mahara miBelz]

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-> Le Zé'hira lé'Haïm écrit également :
La raison de se pencher (sur le côté pendant le Séder) est pour témoigner que nous sommes comme des rois.
Ainsi, lorsque nous sommes en exil et que la Présence Divine (Chékhina est en exil, il semble qu'il n'y ait aucune raison de se pencher.
Cependant, cette nuit-là, notre âme a été libéré de l'impureté de l'Egypte, et notre âme est devenue libre. Nous nous penchons le soir du Séder, non pas pour marquer l'aspect physique de notre libération, mais pour montrer que notre âme a été libéré, et quelle que soit notre situation physique (actuelle), notre âme est toujours libre.

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-> Nous sommes obligés de nous souvenir de la sortie d'Egypte tous les jours de l'année, mais nous ne sommes pas en mesure de la raconter et de l'expliquer proprement, sauf cette nuit-là, la nuit de Pessa'h.
C'est l'époque de la géoula du peuple juif, et c'est donc le moment pour un juif d'instiller en lui-même et en ses enfants une profonde émouna.
Le Zohar nous dit que le 'hametz fait allusion au yétser hara.
Pendant les jours de Pessa'h, nous nous tenons à l'écart du 'hametz, le yétser hara. Si nous respectons correctement Pessah et racontons la sortie d'Egypte le soir du Séder comme il se doit, nous acquérons la capacité de maîtriser le yétser hara tout au long de l'année, et il n'y a donc aucun problème à manger du 'hametz le reste de l'année.
[Sfat Emet]

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-> Selon le Béra'h Moché :
Il est écrit dans Binyan Ariel, d'après le Roch, que la matsa est un souvenir pour le "la'hmé toda" (repas que l'on mangeait dans la journée suivant notre sacrifice de remerciement à Hachem), comme lorsqu'une personne est libérée de prison, elle apporte un Korban Todah, et les Bné Israël ont été libérés de l'esclavage, de la prison d'Egypte.
Or, durant l'année, toutes les autres fois où nous apportons un "la'hmé Todah", nous mangeons du 'hamets et de la matsa, mais en cette nuit de Pessah, bien qu'il y ait un souvenir de "la'hmé toda", pourquoi ne mangeons-nous pas de 'hametz du tout?

Le Zohar dit que la nuit de Pessa'h, il y avait de la lumière qui domine.
Nous savons que Hachem ne fait pas de miracles sans raison, alors quelle était la raison de ce miracle de la lumière?
Cette grande lumière a été causée par la révélation de la Chékhina, qui a causé l'éradication de toute l'impureté, à tel point que le yétser hara a été retiré des cœurs du peuple juif.
Le yétser hara est ce qui apporte l'obscurité dans le monde. Lorsque le yétser hara est éliminé, les ténèbres ne viennent pas et la lumière demeure.

Le Sforno (parachat Tsav) explique que la raison pour laquelle le Korban Todah se compose à la fois de 'hametz et de matsa est que le danger que la personne a rencontré en premier lieu était dû à la faute, qui est représenté par le 'hamets.
Ainsi, le la'hmé toda peut donc être du 'hametz, représentant la faute.
Les souffrances n'arrivent pas sur une personne à moins qu'elle ne commette une faute, représenté par le 'hamets, et qu'elle soit sauvée du danger grâce à ses mérites, représentés par la matsa.
Le korban Toda (remerciement) contient donc plus de matsa que de 'hametz, car pour qu'une personne soit sauvée, les mérites doivent être plus élevés que les fautes.

Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi nous ne mangeons pas de 'hametz la nuit de Pessa'h, en faisant allusion au "Lachmé Toda". Alors que nous avons généralement du 'hametz dans le Korban Todah (offrande de remerciement) pour symboliser le yétser hara, à Pessa'h, la lumière [spirituelle] est si grande et le yétser hara n'est pas là, il n'y a pas de 'hametz.
Ainsi, nous n'avons que de la matsa pour symboliser l'absence du yétser hara en cette nuit spéciale. Nous répondons à l'enfant (dans le Ma Nichtana) qui demande pourquoi nous ne mangeons pas de 'hamets pour le La'hmé Todah de la nuit du Séder : "avadim ayinou léPharaon ..." = cette nuit-là, Hachem nous a fait sortir, Il a révélé Sa Chékhina, et il n'y avait donc pas de yétser hara, qui est symbolisé par le 'hamets.

Ha La’hma Anya

+ Ha La'hma Anya :

-> Selon rabbi Acher David May, au nom du Ramak :
Pourquoi le passage du Séder "Ha La'hma Anya" est-il écrit en araméen (et non en hébreu comme le restant)?
Le Ramban dit que Yom Kippour est un jour où le peuple juif est méritant pour réaliser un énorme attachement (dvékout) avec Hachem.
Hachem ne voulait pas que le Satan se mette en travers de ce chemin, et c'est pourquoi il nous est ordonné d'apporter un "séir la'Azazel" (le bouc jetait d'un précipice). Il s'agit d'un pot-de-vin (cadeau le flattant) pour que le Satan nous laisse tranquilles afin que nous puissions être avec Hachem.

Pendant le Séder de Pessa'h, le peuple juif est à un niveau très élevé et c'est le moment de se rapprocher d'Hachem.
Nous commençons la Haggadah dans la langue du Satan, l'araméen, comme un pot-de-vin pour qu'il ne nous dérange pas (par la suite) et que nous puissions être avec en grande proximité avec Hachem sans interférence.

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-> Selon le Maharid miBelz :
Pourquoi le "Ha La'hma Anya" est-il écrit en araméen?
La guémara (Kidouchin 38a) explique que les Bné Israël ont goûté la saveur de la manne dans la nourriture (la'hma anya) qu'ils ont pris avec eux (au moment de la sortie) d'Egypte.
Les Bné Israël sont arrivés au niveau [spirituel] où leur nourriture était de la manne, qui est appelé "lé'hem abirim", le pain des anges.
Lorsque les Bné Israël ont quitté l'Egypte, ils étaient au niveau des anges. Or, les anges ne comprennent pas l'araméen.
Nous disons le passage "Ha La'hma Anya" en araméen afin que les anges ne soient pas jaloux que nous ayons atteint leur niveau et pu manger leur nourriture. [cela se reproduit chaque année! ]

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-> Le 'Hatam Sofer (guémara Shabbath 12a) :
Lorsque Rabbi Elazar rendait visite aux malades, il leur donnait parfois une bénédiction en langue araméenne. Ils demandèrent à Rabbi Elazar pourquoi il agissait ainsi.
Si l'on ne fait pas partie d'un minyan, un ange fait monter notre prière jusqu'à Ciel, mais comme les anges ne comprennent pas l'araméen, on ne doit pas prier en araméen lorsqu'on prie seul.

Rabbi Elazar a répondu que c'est différent que d'habitude lorsqu'on est près d'une personne malade, parce que la Présence Divine (Chékhina) est là, et la Chékhina connaît toutes les langues.
Le Zohar dit que chaque année la nuit du Séder, Hachem descend pour écouter le peuple juif raconter le récit de la sortie d'Egypte. Par conséquent, on peut parler en langage araméen.

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-> Le 'Hatam Sofer enseigne également :
Nous disons dans le "Ha La'hma Anya" que quiconque le souhaite peut se joindre à nous.
Mais comment tout le monde peut-il se joindre à nous? On peut supposer que chaque individu ne dispose pas d'une quantité infinie de place chez lui.

La guémara (Méguila 29a) dit que lorsque le machia'h viendra, les synagogue et les baté midrach (maisons d'étude de la Torah) de Bavel (et plus généralement de tous ceux situés en dehors d'Israël) seront installés en terre d'Israël.

Si quelqu'un fait le sanctifie Hachem avec son récit de la sortie d'Egypte, alors sa maison acquerra de la sainteté, et si la maison a de la sainteté, elle ira en terre d'Israël avec les synagogue et les baté midrach.
C'est ce qu'il faut comprendre lorsqu'il est dit [dans la Haggada] : "Maintenant cette maison est ici, mais l'année prochaine cette maison sera méritante pour être en terre d'Israël" (hachata akha, léchana abaa béar'a déIsraël).

De plus, si une personne accomplit comme il faut, le récit de la sortie d'Egypte, la Présence Divne (Chékhina) viendra directement dans sa maison, et nous savons que là où se trouve la Chékhina, l'espace n'est pas un facteur limitant.
Par exemple, nous voyons que dans le Temple, il y avait plus de personnes qu'il n'était possible d'en contenir physiquement dans ses dimensions, et pourtant tout le monde avait un dalet amot (4 amot - environ 2 mètres) autour de soi.
De même, si nous faisons entrer la Chékhina dans nos maisons, notre espace deviendra illimité ; nous pouvons inviter tout le monde et avoir beaucoup de place.

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+ A la'hma Aniya = réparation de la faute originelle :

-> La faute d'Adam est aussi basée sur la nourriture. Le yétser Hara entra dans l'homme de cette manière. C'est la raison pour laquelle dès la création de l'homme, Hachem lui enjoignit de manger de tel ou tel arbre.

La descente en Égypte des enfants d'Israël vint réparer la faute d'Adam Harichone, pour réparer la souillure créée par le serpent. Après 210 ans en Égypte, dont 86 années d'un esclavage épuisant, nous sortîmes purifiés, prompts à recevoir la Torah. La première Mitsva que Hachem nous ordonna fut de manger le sacrifice de Pessa'h, dans la sainteté et la pureté. Cette manière de manger rectifia la faute d'Adam, qui avait lui-même fauté par la nourriture.

Dans le livre Haléka'h Véhalibouv, l'auteur écrit que nous disons : "Ha La'hma Aniya" en araméen, car nous avons appris dans la guémara (Sanhédrin 38b) qu'Adam s'exprima en araméen en disant : "Pour moi, combien sont chers les amis de D.!"
En consommant de la matsa dans la sainteté, nous réparons la faute d'Adam, nous devons donc parler le même langage que lui.

La matsa est composée de farine et d'eau. Selon Rabbi Yéhouda (guémara Sanhédrin 70a), le fruit de l'arbre qu'Adam dégusta était du blé, à propos duquel on dit qu'un nourrisson ne peut dire "papa et maman" qu'après avoir goûté aux céréales. C'est la raison pour laquelle nous avons reçu l'ordre de manger de la matsa, faite avec de l'eau et de la farine, sans levain.
La Sitra A'hra provient du levain de la pâte, d'une façon de manger grossière, sans sainteté. Pour réparer ces mauvaises habitudes, nous consommons de la matsa qui n'a pas de levain.

Rabbi Méir ajoute à ces enseignements (Sanhédrin 38b) : Adam a fauté avec la vigne, nous buvons donc quatre verres de vin, en réparation de sa faute.

Rabbi Tsadok continue : le Talmud nous enseigne que manger du blé permet à l'enfant d'appeler son père et sa mère. Consommer de la matsa, faite uniquement à base de blé, conduit l'individu à connaître notre Père qui est au Ciel. Lorsqu'on la mange dans la sainteté, on se rapproche d'Hachem.

Le Zohar donne deux appellations à la matsa : "Naama Dim'éménouta" (pain de la confiance en D.) et "Naama Déatvata" (pain de la guérison).
Rabbi Tsadok explique : le pain de la confiance en Dieu : en mangeant de la matsa, faite à base de blé, nous nous habituons à invoquer Hachem. Le pain de guérison : en mangeant de la matsa, nous réparons la faute d'Adam Harichone et nous "guérissons". Il fauta par la nourriture, racine de toutes les fautes.
La consommation de la matsa dans la sainteté permet la réparation de cette faute.

Ya’hats

+ Ya'hats :

-> Selon le Pardes Moché :
Nous séparons la matsa en deux pour indiquer que le Seder comporte deux parties : 1°/ la délivrance d'Egypte, et 2°/ la délivrance future, la géoula ultime.
Le plus petit morceau de matsa représente la délivrance d'Egypte. Nous l'avons déjà vu [lors de la sortie d'Egypte] et il reste donc sur la table.
La délivrance future est cachée et nous ne savons pas quand elle aura lieu. C'est pourquoi nous cachons ce morceau de matsa, appelé afikoman, et le sortons au moment de Tsafoun (à la fin du repas), qui signifie "caché".
L'afikoman est la plus grande moitié, car la délivrance future sera plus importante que celle d'Egypte.

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-> Selon le Sfat Emet :
A Ya'hats, la matsa du milieu est cassée en deux : le plus gros morceau est mis de côté pour être mangé en tant qu'afikoman. L'afikoman est également appelé Tsafoun (caché).
Il s'agit d'une allusion indiquant que la géoula d'Egypte n'était que la première partie du processus de géoula (délivrance).
L'ultime géoula est "cachée" et nous attendons avec impatience le moment où nous serons méritantes à l'achèvement de la géoula avec la venue du machia'h.
Chaque année, à Pessah, nous célébrons une petite partie de la délivrance, une partie que nous achèverons à la fin des temps.

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-> Selon le Yisma'h Israël :
A Ya'hats, la matsa du milieu est cassée en deux parties ; la plus petite reste sur la table, tandis que la plus grande est mise de côté pour l'afikoman.
La plus grande partie représente la spiritualité, qui est mis de côté pour plus tard, ce que l'on conserve pour le monde à Venir, tandis que la plus petite partie représente ce monde ci.
Celle qui représente le monde à Venir (olam haba) est plus grande, car c'est sur elle que nous devons nous concentrer tout au long de notre séjour dans ce monde. Nous devons toujours garder notre perspective sur ce qui est le plus important dans ce monde, travailler sur notre spiritualité.

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-> Selon le Béra'h Moché :
Pourquoi utilisons-nous la matsa du milieu pour l'afikoman?
Le Chla Hakadosh dit que Pessa'h, la matsa et le maror renvoient respectivement à Avraham, Its'hak et Yaakov.
Les Baalé HaTossafot (parachat Bo) disent que les 3 matsot de la nuit du Seder sont en parallèle aux Avot (Patriarches) ; celle du haut à Avraham, celle du milieu à Its'hak, et celle du bas à Yaakov.
Par conséquent, nous prenons la matsa du milieu, renvoyant à Its'hak, et nous la cachons pour l'afikoman, parce que l'afikoman est un souvenir pour le Korban Pessa'h, qui est également kéneged (renvoie) à Its'hak Avinou.

-> Le Béra'h Moche enseigne aussi :
Nous cassons la matsa du milieu en deux et mettons la plus grande moitié de côté pour l'afikoman.
Les Baalé HaTossafot nous disent que les 3 matsot renvoient aux 3 Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov.
La guémara (Shabbath 89b) dit que dans le futur, Hachem dira aux Avot que leurs enfants ont fauté, et ce sera Its'hak qui interviendra pour le peuple juif afin de les défendre.
Its'hak fera un calcul démontrant pourquoi de nombreuses années de la vie d'une personne ne comptent pas, puisqu'il dort, mange, fait la prière, ... et que les 20 premières années de sa vie, une personne n'est pas punie selon le jugement du Ciel.
Its'hak calculera qu'il y a 12 ans et demi de faute potentiel dans la vie d'une personne, et il dira à Hachem de couvrir ces 12 ans et demi et de sauver Israël.
Et si Hachem ne veut pas le faire, Its'hak proposera que les années restantes soient partagées entre lui et Hachem : "Je prendrais la responsabilité d'une moitié, et l'autre moitié est à toi".

C'est pour cette raison qu'en cette nuit de Pessah, nous implorons Hachem de réveiller la géoula et la délivrance de nos âmes, et que nous brisons la matsa du milieu, qui est kénéged Its'hak, pour nous rappeler qu'Its'hak défendra le peuple juif, et que dans le pire des cas pour le peuple juif, Hachem avalera l'autre moitié.

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-> Le rav Shimon Schwab enseigne :
A Ya'hats, le chef de famille casse la matsa du milieu en deux. Le plus petit morceau, que nous appelons "la'hma aniya" (le pain du pauvre), est laissé sur la table avec le maror et le 'harosset.
Le plus grand morceau est caché pour l'afikoman, qui sera arraché par les enfants qui demanderont un cadeau pour le récupérer, et il est mangé à la fin du repas, alors que nous sommes rassasiés.

Mon père, Leopold Schwab, m'a expliqué que le plus petit morceau de matsa représente ce monde ci (olam hazé) avec toutes ses épreuves et ses tribulations.
Ce morceau est laissé sur la table avec le maror et les 'harosset, reflétant la vie dans ce monde avec toutes ses expériences douces et amères.

Le morceau le plus grand, le morceau principal, représente le monde à Venir (olam haba), qui est caché, symbolisant le fait qu'il nous est caché pendant notre vie dans ce monde.
Le fait que nous devions manger l'afikoman lorsque nous sommes rassasiés symbolise notre récompense dans le monde à Venir, qui ne nous est donnée que si nous nous sommes d'abord rassasiés dans ce monde par une vie de Torah et de mitsvot.

La demande de récompense des enfants est symbolique de notre récompense dans le monde à Venir, qui ne nous est accordée par Hachem que si nous l'avons méritée.

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-> Selon le 'Haïm léRoch :
Il y a trois matsa, celle du haut est lié à Avraham, celle du milieu Its'hak, et celle du bas à Yaakov.
Nous brisons la matsa du milieu à Ya'hats, faisant ainsi allusion à la rupture de la midat ha'din (attribut du jugement divin strict), qui est la mida de Its'hak, à savoir la guévoura (force).
Nous démontrons que la midat ha'din est remplacée par la midat ha'rachamim (attribut de la miséricorde divine).

Les lettres du nom יצחק (Its'hak) forment : יחץ-ק (Ya'hatz kouf), avec le kouf renvoyant à קודם (kodèm - avant), parce que Ya'hats est effectué "קודם" (avant de réciter la Haggadah).

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-> Selon le Imré Kodech :
A Ya'hatz, nous cassons la matsa en deux et mettons la plus grande partie de côté pour l'afikoman.
Pourquoi faire cela si longtemps à l'avance, puisque nous n'utiliserons aucun des deux morceaux avant un certain temps (une fois réalisé le récit de la Haggada, le repas)?
Lorsque nous nous préparons correctement pour le Séder, avec sainteté et pureté, et que nous nous préparons à accomplir les mitsvot dé'Oraïta (de la Torah) et les mitsvot déRabbanan (de nos Sages), nous sommes en mesure de ressentir et de goûter la sainteté du Korban Pessa'h en Egypte et du Pessa'h de l'avenir.

La guémara (Kidouchin 38a) dit que les Bné Israël ont goûté le goût de la manne dans la pâte lorsqu'ils ont quitté l'Egypte.
Mais comment cela a-t-il été possible s'ils n'ont reçu la manne que plus tard? S'ils n'avaient jamais mangé de manne, comment pouvaient-ils en connaître le goût?

Nous savons que Hachem a sorti les Bné Israël des niveaux les plus bas de l'impureté et les a élevés au plus haut niveau de la sainteté.
La manne était appelée "lé'hem abirim" (le pain des anges). En raison du niveau élevé de sainteté des Bné Israël, ils étaient méritants de connaître le goût du "pain des anges" à travers la manne.
C'est un peu comme lorsque nous disons "Tous ceux qui le veulent peuvent venir et manger [avec nous]" (kol di'hfin yité véyé'hol).
Comment pouvons-nous dire une telle chose? Sommes-nous sûrs d'avoir assez de nourriture pour tous ceux qui décident de venir manger avec nous?

La réponse est que, cette nuit-là du Séder, notre nourriture est comme la manne, à propos duquel le verset dit qu'il y a toujours eu la quantité parfaite pour tous, jamais trop et jamais trop peu.
Nous n'avons donc pas peur d'inviter tous ceux qui le souhaitent, car Hachem veillera à ce que tous aient suffisamment à manger.

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-> Le Imré Kodech enseigne également :
En réalité, la séouda nécessite beaucoup de préparation. De nombreuses mitsvot doivent être accomplies cette nuit-là, et elles doivent toutes être faites avec sainteté et pureté. Cependant, que se passe-t-il si nous n'avons pas fait les mitsvot de la bonne manière et qu'elles n'auront donc pas l'effet escompté sur nous?
C'est pourquoi nos Sages nous ont demandé de briser une matsa et d'en mettre la moitié de côté pour l'afikoman, et grâce à cette préparation, nous serons capables d'atteindre des niveaux élevés de sainteté.

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-> Selon le Or'hot Tsadikim :
A Ya'hatz, nous cassons la matsa en guise de souvenir de l'ouverture de la mer Rouge.

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-> Selon le Mahari Shteif :
Nous partageons la matsa, et une moitié est appelée lé'hem oni (pain de la pauvreté), ce qui signifie que nous la donnons aux pauvres parce qu'Hachem nous l'a demandé, tandis que l'autre moitié est pour nous.
Nous sommes tenus de consacrer chaque jour du temps à Hachem. Nous devons avoir des heures fixes pour l'étude de la Torah, pour aller au beit midrach et à la synagogue, et garder du temps pour nos besoins spirituels : c'est du temps que nous donnons à Hachem.

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-> Selon le Méa Shéarim (27) :
Normalement, une personne peut s'élever en spiritualité, ou D. préserve, le contraire, étape par étape.
Cependant, il existe un attribut qui permet à une personne d'aller jusqu'au sommet dans la spiritualité, ou D. préserve, jusqu'en bas : la gaava (l'orgueil).
Yéravam ben Névat est un exemple de quelqu'un qui était hautain, ce qui l'a fait plonger d'un seul coup dans le ruchniyus. À l'inverse, l'anivus (l'humilité) peut mener une personne directement au sommet.

Lorsque les Bné Israël quittèrent l'Egypte, ils passèrent très rapidement d'une grande impureté à une grande sainteté. Ils ne se sont pas élevés en sainteté étape par étape ; cela s'est produit d'un seul coup.
C'est parce que lorsqu'ils se trouvaient à la mer Rouge, ils ne pensaient pas à eux-mêmes ; ils s'étaient complètement effacés devant Hachem et ne voulaient que ce qu'Il désirait.
C'est lorsque les Bné Israël se conduisent de cette manière qu'ils atteignent le plus haut niveau de sainteté.
Nous brisons la matsa (à Ya'hats) avant de réciter la Haggada parce qu'elle nous rappelle comment nous avons pu franchir de nombreux niveaux de sainteté.

Le fait de briser la matsa représente également le fait de nous briser nous-mêmes, de nous considérer comme incomplets, car nous sommes humbles.
Nous brisons spécifiquement la matsa du milieu, car elle représente l'humilité, puisqu'elle ne se considère pas comme meilleure en aucune façon (on ne s'enorgueillit ni d'être le meilleur, ni de n'être rien, on est à notre place, reconnaissant nos qualités et que tout vient d'Hachem), elle est au milieu, juste une partie du groupe.
Nous reconnaissons que nous devons nous élever pour nous rapprocher d'Hachem, et nous ne pouvons le faire qu'avec Son aide.

C'est pourquoi, avant de commencer à réciter le Maggid, nous voulons nous rappeler la façon dont nous avons atteint un niveau élevé de sainté : par une humilité totale.
Puissions-nous être méritant une fois de plus à ce niveau élevé de sainteté et voir l'ultime géoula, très rapidement, amen.

Nos Sages nous disent que lors de la nuit originelle de Pessah, il y avait une lumière éclairante, de sorte que la nuit était comme le jour.
En règle générale, il n'est permis de réciter le Hallel que le jour, mais puisque la nuit était comme le jour, il est permis de réciter le Hallel la nuit de Pessah, car cette nuit était comme le jour.
[Sfat Emet]

Karpas

+ Karpas :

-> La raison pour laquelle nous avons besoin de tremper 2 fois [pendant la Séder : karpass trempé dans l'eau salée, et le maror trempé dans le 'harosset] est afin que cela soit remarqué par les enfants. [Pessa'him 114b]

Nous trempons la karpas dans de l'eau salée afin de susciter l'intérêt des enfants lors du Séder.
Nos Sages voulaient que les choses du Séder sortent de l'ordinaire afin de capter l'attention des enfants et de les inciter à poser des questions sur la sortie d'Egypte.
Pourquoi avons-nous besoin du Karpas avant de réciter la Haggadah? D'ordinaire, nous ne récitons pas la Haggadah lors d'une séouda, de sorte que sa récitation en elle-même devrait suffire à éveiller l'intérêt des enfants, et le Karpas ne devrait pas être nécessaire.

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
Nous disons dans le "ma nichtana" : Toutes les nuits de l'année, nous ne trempons pas, même pas une fois, mais la nuit de Pessa'h, nous trempons deux fois".

La première fois où l'on trempe le karpas dans l'eau salée, est une allusion au trempage lors de la vente de Yossef, qui a entraîné l'exil en Egypte.
"Ils prirent la tunique de Yossef, égorgèrent un chevreau et trempèrent la robe dans son sang" (Vayéchev 37,31), pour faire croire à leur père que Yossef n'était plus en vie.

Le deuxième trempage est le maror dans le 'harosset.
Ce trempage est une allusion au trempage que les Bné Israël ont effectué avant la plaie des premiers-nés.
"Vous prendrez une poignée d'hysope, vous la tremperez dans le sang reçu dans un bassin et vous teindrez le linteau et les deux poteaux [des portes de nos maisons] de ce sang du bassin" (Bo 12,22).

Bien qu'il ait été dit à Avraham, de nombreuses années auparavant, que les Bné Israël entreraient en exil, la cause directe de leur entrée en exil fut la vente de Yossef.
La vente de Yossef s'est produite parce qu'il y avait un manque de shalom et d'unité parmi les Shévatim, ce qui a été démontré par le fait que les vêtements de Yossef ont été trempés dans le sang.
La Torah nous enseigne comment y remédier : avant de quitter l'Egypte, les Bné Israël devaient à nouveau se tremper dans le sang, mais cette fois-ci avec unité (tous les juifs unis dans leur maison autour du korban Pessa'h, avec interdiction de sortir), suivant ainsi la volonté d'Hachem et se préparant à quitter l'Egypte.
Nous trempons 2 fois la nuit de Pessa'h pour nous rappeler cette importante leçon.
[nos divisions, notre manque d'amour d'autrui génère un exil plus long et dur, et inversement par notre unité et paix entre nous. ]

-> La guémara (Shabbath 10b) nous enseigne qu'à cause de la "Koutonet Passim", la tunique spéciale que Yaakov confectionna pour Yossef, ses frères le jalousèrent et à la suite de cet épisode, tout convergea vers la descente de nos ancêtres en Égypte.
Rabbénou Manoa'h rapporte que c'est la raison pour laquelle nous avons l'habitude de manger du "Karpas", comme Rachi le commente là-bas : "Passim : c'est un vêtement de fine laine comme il est écrit dans la Méguilat Esther (1,6) : "laine de couleur multiple : blanche, verte et bleue.""

De même, le Ben Ich 'Haï lie le "Karpas" à la "Koutonet Passim" et explique que les lettres Kaf et Rèch sont la fin du mot "Makhar" (vendu) et les lettres "Pé et Sameé'h" sont le début du mot "Passim".
Tremper le "Karpas" dans le vinaigre rappelle la difficulté de l'esclavage, conséquence de la vente de Yossef et du fait qu'ils aient trempé sa tunique dans le sang, ce qui avait occasionné une immense peine à Yaakov.

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-> Selon le Yisma'h Israël :
Les légumes utilisés pour le Karpas sont ceux que l'on mange habituellement en accompagnement et non en plat principal.
Le soir du Séder, nous commençons par le Kidouch, puis nous passons directement à Our'hatz, pour nous laver les mains en préparation du Karpas. Il s'agit d'une partie très importante du Seder.
Le Karpas, les plats d'accompagnement; représente les personnes qui ne sont pas importantes, qui se sentent indignes de louer Hachem ou de bénéficier de Sa grande bonté.
Cependant, le soir du Séder, nous commençons par le plat d'accompagnement, le Karpas, qui nous enseigne que chaque juif doit se rendre compte qu'il est important.
Cette nuit-là, nous atteignons des sommets élevés et nous devons essayer d'emporter ce sentiment avec nous tout au long de l'année.

[ex: c'est comme si un jour dans l'année, Hachem allumait la lumière de ce monde obscur, qu'Il nous dévoile clairement (au moins à notre intériorité) qui nous pouvons être, à quel point Il nous aime et nous sommes importants à Ses yeux, ... Nous devons prendre cela pour nous renforcer le restant de l'année. ]

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-> Selon le Shem MiShmouel :
Les légumes sont presque toujours consommés en accompagnement d'aliments plus lourds, comme le pain. Si une personne mange des légumes et attend ensuite pendant une longue période avant de manger des aliments plus lourds, elle aura un grand appétit pour les aliments plus lourds.
Plus on attend, plus l'envie est grande. Après avoir mangé le karpas, nous attendons longtemps avant de manger la matsa, ce qui augmente notre appétit pour la matsa.
Il s'agit d'une allusion pour la séquence d'événements qui s'est produite en Egypte.

Moché s'est rendu en Egypte pour annoncer aux Bné Israël la géoula à venir. Ce n'est que 6 mois plus tard qu'il conduisit les Bné Israël hors d'Egypte, et ce spécifiquement pour leur bénéfice.
Lorsque Moché arriva pour la première fois en Egypte, les Bné Israël se trouvaient à un niveau spirituel très bas. Ils avaient perdu tout espoir d'être un jour libérés d'Egypte et n'avaient aucun désir de sainteté.
Moché vint et réveilla leur espoir d'être libérés et leur désir de sainteté.
Au cours des 6 mois suivants, l' "appétit" des Bné Israël pour la sainteté augmenta jusqu'à ce qu'ils soient prêts à être libérés d'Egypte pour toujours.

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-> Selon le Lev David :
Karpas (כרפס) est l'acronyme de : "klal richon pé saguour" (כלל ראשון פה סגור - la première règle est que la bouche doit être fermée".
Lorsqu'une personne a la bouche fermée, elle ne parle pas de paroles inutile (dévarim bétélim). Cela permet d'éviter de fauter avec sa bouche. Plus on parle, plus on risque de fauter.
La première étape pour devenir kadoch est de faire attention à sa bouche.
Il y a une allusion à cela dans le Séder. Kadech, Our'hatz, puis Karpas = si l'on veut devenir kadoch et se laver de ses fautes "la première règle est que la bouche doit être fermée" (כרפס).

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-> Selon le Magen Avraham (Ora'h 'Haïm 473,4) :
Le Maharil écrit que pendant Pessa'h, il y a une coutume de manger du karpas.
Le mot כרפס est une contraction pour ס פרך , c'est une allusion 600 000 [bné Israël] qui ont travaillé [en tant qu'esclaves] : "עבודת פרך" (travail dur - avodat péré'h).
[ס vaut 60]

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-> Le 'Hatam Sofer (Shu"t Ora'h 'Haïm 132) écrit :
"Mon rabbi, rav Nathan Adler HaCohen, a cherché assidûment à trouver le légume appelé karpas. Il a découvert que dans la plupart des langues, on l'appelle אפיא (céleri).
L'acronyme de אפיא est "א-ל פועל ישועות אתה" (E-l poél yéchouot ata) = Hachem est un D. qui apporte des yéchouot (délivrances).

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-> Certains ont expliqué que le "Karpas" a pour valeur numérique 360 "Chass", ce qui correspond au fait que l'on trempe le céleri dans de l'eau salée. Le Tana (Pirké Avot 6,4) nous enseigne effectivement : "Ainsi est la voie de la Torah, tu mangeras du pain trempé dans du sel."

-> Une autre raison a été avancée dans le livre Matamé Its'hak : les initiales du mot "Karpas" sont "Kol Sousse Ré'hev Pharaon" (tous les chevaux et les chariots de Pharaon).
Nous trempons le céleri dans de l'eau salée en souvenir des Égyptiens qui se sont noyés dans les eaux salées de la mer Rouge.