Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La coutume veut que l'on prenne un peu de vin de sa coupe en disant les mots "dam, vaéch, vétimrot assan", ainsi que lors de la récitation des 10 plaies (makot) et des simanim pour les makot (initiales des plaies).
La raison pour laquelle nous agissons ainsi est de démontrer que ce que Hachem a affligé aux égyptiens en Egypte n'était qu'une petite goutte d'eau par rapport à ce que Hachem fera dans la guerre de Gog et Magog, le signe avant-coureur de la venue du machia'h.
[Zé'her léPessa'h]

[nous devons développer avec beaucoup de détails les miracles énormes que nous a fait Hachem en Egypte, et ensuite on doit réaliser que cela n'est qu'une goutte par rapport à ce qu'on aura très rapidement lors de la guéoula finale. ]

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-> Qu'est-ce que Rabbi Yéhouda a ajouté établissant un simanim des plaies, en prenant les raché tévot.
Rabbi Yéhouda essayait de minimiser les 10 plaies, comme s'il voulait dire que bien qu'ils aient démontré une partie de la puissance de Hachem, ce n'était qu'une très petite démonstration de Sa puissance.

[même si on passerait toute notre vie à rapporter des grandeurs d'Hachem, cela ne sera qu'une goutte dans l'infinie de Sa grandeur! ]

-> Nous faisons tomber un peu de vin (pendant le passage des plaies du Séder) pour se rappeler que "étsba Elokim", c'est le doigt d'Hachem! [tout vient à 100% d'Hachem, du coup on peut s'attendre à tout (bien au delà de notre imagination actuelle)! ]
[Darké Moché]

Le dernier jour, on peut rectifier tous les jours

+ Le dernier jour, on peut rectifier tous les jours :

"Vous compterez pour vous-même à partir du lendemain du Shabbat ... jusqu'au lendemain du septième Shabbat, vous compterez cinquante jours" (Emor 23,16)

-> Le rabbi de Kobrin (rapporté dans le séfer Kitvé Ramam) explique :
Même si les 50 jours [du Omer] se sont écoulés et qu'une personne ne constate aucune amélioration en elle-même et qu'elle en est toujours au premier niveau [de son développement spirituel], il y a tout de même de l'espoir, car le lendemain du 7e Shabbat, on peut compter les 50 jours.
[A Shavouot,] on peut passer par tous les niveaux en une seule journée, comme si on avait utilisé tous les jours [propices du Omer] correctement.

La téchouva est importante en ce qu'elle change le midat hadin (attribut divin de Rigueur) en midat hara'hamim (attribut divin de misériorde).
[Birkat Moadé'ha lé'Haïm ]

Respecter Shabbath = je décrète, Hachem réalise

+ Respecter Shabbath = je décrète, Hachem réalise :

-> Il est dit dans le midrach Tan'houma que les égyptiens ont été avisés en ce qu'ils voulaient que le peuple juif soit ne fassent pas Shabbath.
Dans un autre midrach (Chémot rabba 25,12), il est dit que, quand on est shomer Shabbath, on peut prendre un décret, et Hachem fera en sorte que cela se réalise.

Si le peuple juif avait respecté le Shabbath comme il se doit, il aurait décrété qu'ils soient libérés d'Egypte, et Hachem aurait accompli ces paroles.
Ainsi, les égyptiens ont élaboré un plan judicieux pour ne pas permettre au peuple juif de respecter le Shabbath.
[Ténoufa 'Haïm ]

Les Bné Israël quittèrent l'Egypte "avec de grandes richesses" (bé'rékhouch gadol - Lé'h Lé'ha 15,13-14) [en accorda avec la promesse d'Hachem à Avraham]
Le terme pour : richesses, possessions est : "ré'houch" (רכש) dont les lettres s'écrivent pleinement : ריש כף שין, dont les lettres intérieures sont : נפשיי.
C'est une allusion au fait que la grande richesse que les Bné Israël ont pris est une richesse de l'âme, Hachem nous donnant généreusement beaucoup de biens spirituels.
[Ora'h 'Haïm ]

Choul’han Orékh – le repas du Séder

+ Choul'han Orékh - le repas du Séder :

-> Dans certains cas, la consommation physique d'un repas, lorsqu'elle est menée avec les bonnes intentions et un esprit de sainteté, peut en fait être une expérience spirituelle.
C'est ce que l'on trouve, par exemple, dans le cas d'Its'hak qui ordonna à son fils : "Fais pour moi des mets délicats que j'adore, apporte-les moi et je les mangerai, afin que mon âme te bénisse avant que je ne meure" (Toldot 27,4).
Its'hak était une âme très élevée et pure, et il n'était manifestement pas en quête d'un simple plaisir matétiel ; cet événement avait plutôt des connotations plus profondes et plus spirituelles.

De la même manière, le repas du Séder est de nature spirituelle, rappelant (et faisant allusion à) la fête du Léviathan, qui doit avoir lieu à l'ère messianique (cf. Baba Batra 75a).
[Chlah haKadoch ]

L'accomplissement de la mitsva de raconter le récit de la sortie d'Egypte renforce notre émouna en Hachem, ce qui fait que la midat ha'din (attribut Divin de Rigueur) se transforme en midat ha'rachamim (attribut de miséricorde), de la même façon que c'est grâce au mérite de la émouna que la midat hadin s'est transformée en midat harachamim, et que le peuple juif a été délivré d'Egypte.
La mitsva de raconter la sortie d'Egypte consiste à faire connaître les miracles accomplis par Hachem et à Le louer afin d'inculquer à ses enfants une émouna en Hachem telle qu'elle amènera le machia'h, l'ultime guéoula.

Apporter plus de émouna dans le monde apporte la midat harachamim, et cela nous sortira de cette obscurité spirituelle et apportera la lumière de la guéoula.
C'est pourquoi nous disons "mazkirin yétsiat mitsraïm balélot" = que même dans l'obscurité de l'exil, nous devons continuer à parler de la sortie d'Egypte, et c'est le renforcement de notre émouna qui nous sortira de cette obscurité et nous amènera à la lumière éclatante de la guéoula avec la venue du machia'h.
[Mahari Shteif ]

+ Il est écrit dans la Haggada : "Plus on racontera sur la sortie d'Egypte, plus on est digne de louanges" (vékol amarbé léshapèr bitsiat mitsrayim aré zé méchouba'h).

-> Rabbi Aharon de Karlin affirme que le mot : "léshapèr" (raconter - לספר) renvoie à la notion de briller (ספיר - Saphir).
Cette nuit a une faculté particulière de faire briller la émouna qui est en nous, par nos les paroles que nous tiendrons.
Egalement en cette nuit, plus nous parlerons de ce qu'a fait Hachem en Egypte, plus nous en serons exaltés. Cela va nous élever, et nous faire briller, à l'image d'un diamant [d'un saphir] dont on a retiré la boue qui l'entourée.

-> Selon le 'Hatam Sofer :
Le terme "lessaper" (לספר) vient du mot "ספיר" (saphir), qui est une pierre précieuse.
Lorsqu'une personne raconte la sortie d'Egypte, cela éclaire et purifie la lumière de son âme, et rend ainsi son âme digne d'éloges.

-> Selon le Maassé Yédé Yotser :
Le mot "משבח" (méchouba'h - digne de louanges) peut également être traduit par "amélioré".
[Lors du Séder,] plus on raconte les miracles que Hachem a accomplis pour nous et plus on parle de la guéoula, plus on s'améliore. En parlant des miracles, on pénètre plus profondément dans son propre cœur, ce qui permet de se relier davantage à Hachem.

-> Selon le Yad 'Hazaka :
Selon la nature, il n'était pas possible pour le peuple juif de quitter l'Egypte, car les anges gardiens et les mazalot ne le permettaient pas.
En faisant sortir le peuple juif de là, Hachem a montré qu'Il contrôle tout, et qu'Il fait Sa volonté concernant tout ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre.
La sortie d'Egypte est la rachine (chorech) de toute la Torah, car Sa Providence [divine] nous a été révélée par ce biais.

Ainsi, même pour les sages qui la connaissent parfaitement, il y a une mitsva pour eux de faire le récit de la sortie d'Egypte.
Même si l'on ne s'en rend pas compte, plus on en parle, plus cela a un effet profond sur nous.
La émouna que l'on a, celle qui est transmise de père en fils, est plus grande que toute reconnaissance à laquelle on peut parvenir par soi-même avec son propre intellect.

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-> Selon rabbi Shimon Schwab :
L'enfant sage raconte à son père ses observations sur les différences entre cette nuit et toutes les autres nuits. Le père répond à son enfant : Sais-tu pourquoi toutes ces questions triviales sont si importantes ce soir?
C'est parce que ce soir, nous avons un invité spécial à notre table : Hachem Lui-même!
Ce soir, c'est la nuit d'Hachem, où Il nous accorde une attention toute particulière.
Nous parlons de la formation de la nation du peuple juif, et cette nuit-là, Hachem nous a délivrés d'Egypte.
Chaque année, le soir du Séder, Hachem descend pour être avec nous, tout comme Il l'a fait lors de cette nuit fatidique où Il nous a fait sortir d'Egypte.

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-> Selon le 'Hida :
Le terme "vékol" (וכל) est : "Cohanim, Lévi'im véGuérim (convertis)".
Même si les Cohanim et les Léviim n'ont pas été réduits en esclavage en Egypte, et que les convertis n'étaient pas du tout en Egypte, tous sont néanmoins obligés de raconter les miracles qui s'y sont produits.

-> Selon le 'Hatam Sofer :
Si nous étions tous des sages ('hakhamim), pourquoi y aurait-il une mitsva pour raconter ce que nous savons tous déjà?
La réponse est que nous ne racontons pas les miracles de la sortie d'Egypte pour les connaître, mais pour chanter les louanges d'Hachem.

-> Selon le 'Haïm léRoch :
Le 'Hemdat Hayamim dit que le mot "לספר" (raconter), vient du langage de "מספר" (compter), faisant référence aux 50 fois que, selon le Zohar Hakadosh, la Torah mentionne la sortie d'Egypte.

"Plus on racontera sur la sortie d'Egypte" (kol amarbé léshaper ...), le terme "kol" (כל) a une guématria de 50. Nous disons donc que plus on compte les 50 endroits de la Torah qui mentionnent la sortie d'Egypte, plus on est digne d'éloges.

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-> La partie principale de la délivrance d'Egypte était la guéoulat ha'néfech, la rédemption de nos âmes.
C'est pourquoi, même en période d'exil, nous racontons encore la sortie d'Egypte, car nous avons été libérés de l'esclavage spirituel et le resterons pour l'éternité.
[Liflagot Réouven]

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-> Selon le Mahara miBelz :
Une personne doit avoir à la fois de la crainte d'Hachem et de l'amour d'Hachem.
La crainte d'Hachem vient de la crainte de la punition, mais comment en vient-on à avoir l'amour d'Hachem?
Il est écrit : "Comme le reflet du visage dans l'eau, tel le cœur de l'homme pour l'homme" (kamayim apanim lapanim - Michlé 27,19) = plus nous avons connaissance du grand amour d'Hachem pour le peuple juif (et pour chaque juif individuellement), plus cela nous permet de rendre cet amour et d'avoir de l'amour d'Hachem.

C'est la raison pour laquelle nos Sages ont recommandé que nous disions : "Ahavat Olam" et "Ahava Rabba" avant la lecture du Shéma, matin et soir.
En reconnaissant le grand amour que Hachem a pour nous, nous pouvons rendre cet amour (à l'image de l'eau qui reflete un visage), et nous pouvons dire : "véaavta ét Hachem Eloké'ha" (Tu aimeras Hachem ton D.).

Nos Sages nous disent que la nuit du Séder de Pessah est un moment propice pour qu'une personne s'inculque à elle-même et à ses enfants la émouna en Hachem, la crainte d'Hachem et l'amour d'Hachem en racontant tous les grands miracles que Hachem a accomplis pour les Bné Israël, qui allaient complètement à l'encontre de la naturalité.

Hachem a fait tout cela en raison de son grand amour pour les Bné Israël.
Le fait de réaliser à quel point Hachem nous aime vraiment suscite notre amour pour Lui en retour.
C'est pourquoi même les talmidé 'hakhamim et les tsadikim ont besoin de raconter les miracles qui se sont produits pour les Bné Israël.
Même si une personne connaît l'histoire en théorie, plus elle la raconte, plus elle et tous ceux qui sont présents absorbent l'amour qu'Hachem nous porte. Et plus une personne le fait, plus elle est digne d'éloges, car cela entraîne un plus grand amour Hachem.

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-> Selon le Imré Kodech :
La première personne qui a raconté à ses enfants les miracles qui se sont produits pour les Bné Israël en Egypte fut Moché Rabbénou, car ses enfants se trouvaient à Midyan à l'époque où les miracles se sont passés.
La raison pour laquelle ils se trouvaient à Midyan était afin de permettre à Moché d'être le premier à parler à ses enfants des miracles qui s'étaient produits, car la nuit de Pessa'h, qui traite de la sortie d'Egypte, est un moment propice pour inculquer à ses enfants l'amour d'Hachem et la crainte d'Hachem.
En étant le premier à inculquer à ses enfants la émouna en Hachem, Moché a préparé pour tout le reste des Bné Israël à être en mesure de le faire pour toutes les générations futures.

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-> Plus on racontera sur la sortie d'Egypte, plus on est digne de louanges" = c'est le signe qu'on est à un niveau supérieur. Plus une personne a de la émouna en elle, plus elle veut en donner à ses enfants et à ses petits-enfants.
À l'inverse, une personne dont la émouna est faible éprouve d'énormes difficultés à la transmettre et à en parler.
Ainsi, nous disons que plus on en parle, plus on est digne d'éloges, c'est-à-dire qu'on est déjà une personne digne d'éloges, et c'est parce qu'on a une forte émouna qu'on en parle autant.
[Mahari Shteif]

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-> Selon le Sfat Emet :
Nos Sages nous disent qu'il n'est pas permis de faire des éloges d'Hachem autres que celles que nos Sages nous ont prescrits. La raison en est que les louanges d'Hachem sont illimitées, de sorte que si l'on commence, on ne devrait jamais être autorisé à s'arrêter, car cela impliquerait à tort qu'il n'y a plus de louanges pour Hachem.
Si c'est le cas, comment les Chazal peuvent-ils dire ici (au Séder de Pessa'h) que plus on fait de louanges à Hachem, plus il est digne de louanges?

Si quelqu'un a bénéficié d'un miracle ou se trouve à l'endroit où le miracle s'est produit, il lui incombe de louer et de remercier Hachem autant qu'il le peut.
Le soir du Séder, nous devons nous considérer comme si nous quittions [réellement] l'Egypte, et nous devons donc être reconnaissants pour tous les miracles qu'Hachem a faits pour nous, et nous suivons les règles de quelqu'un qui a eu un miracle accompli en son nom et qui doit donc louer et remercier Hachem.

Pourquoi l’interdiction du ‘hamets qu’à Pessa’h?

+ Pourquoi l'interdiction du 'hamets qu'à Pessa'h?

-> Selon le Zé'hira lé'Haïm
Il est dit dans le Zohar que celui qui prend soin de se tenir à l'écart du 'hametz à Pessah est protégé du yétser ara, il fait en sorte que son corps devienne saint (kadoch) et que son âme devienne kodech kodachim (saint des saints).
Ceci peut être expliqué par les mots du Tolaat Yaakov, qui dit que le 'hamets renvoie au corps (gouf), tandis que la matsa renvoie au néfech (âme).
Le 'hamets fait également allusion au yétser ara, et c'est la raison pour laquelle nous faisons attention à ne pas avoir ne serait-ce qu'un morceau de 'hamets.

Si le 'hamets fait allusion au yétser hara, et qu'il est donc mauvais, pourquoi faisons-nous attention à ne pas en avoir ou à ne pas en manger seulement à Pessa'h? Pourquoi ne pas l'éviter tout au long de l'année?
Le 'Hida (Midbar Kedmot) dit, au nom de son grand-père, le 'Hessed léAvraham, que chaque année, 30 jours avant le début du Yom Tov, Hachem retire les âmes du peuple juif de l'impureté (touma).
Il s'agit d'un processus, jusqu'à ce que le jour du Yom Tov arrive, et que chaque juif soit complètement libéré de l'impureté.
Le 'hametz est donc complètement interdit pour nous enseigner que nous sommes complètement libérés du yétser hara et du Satan à ce moment-là.

C'est ce que nous disons lorsque nous commençons la réponse par "avadim ayinou", que nous étions des esclaves physiques de Pharaon en Egypte, et que si Hachem ne nous en avait pas sortis, "michouavadim" = nos âmes auraient encore été soumises à Pharaon ; nous aurions encore été impurs.
Nous ne mangeons pas de 'hametz uniquement en ces jours-là (de Pessa'h), car c'est à ce moment-là que Hachem enlève l'impureté chaque année.
Hélas, les autres jours de l'année, l'impureté peut s'infiltrer et nous mangeons donc du 'hamets.

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-> Dans le Ma Nichtana, on demande : Pourquoi mangeons-nous du 'hamets et de la matsa toute l'année, même si le 'hamets fait allusion au yétser hara? Ne devrions-nous pas manger uniquement de la matsa toute l'année?
Le Zohar répond que le fait d'être extrêmement diligent et rigoureux pendant les jours de Pessah pour se tenir à l'écart du moindre morceau de 'hamets aide une personne à être connectée au yétser hatov pendant toute l'année.
[Mahara miBelz]

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-> Le Zé'hira lé'Haïm écrit également :
La raison de se pencher (sur le côté pendant le Séder) est pour témoigner que nous sommes comme des rois.
Ainsi, lorsque nous sommes en exil et que la Présence Divine (Chékhina est en exil, il semble qu'il n'y ait aucune raison de se pencher.
Cependant, cette nuit-là, notre âme a été libéré de l'impureté de l'Egypte, et notre âme est devenue libre. Nous nous penchons le soir du Séder, non pas pour marquer l'aspect physique de notre libération, mais pour montrer que notre âme a été libéré, et quelle que soit notre situation physique (actuelle), notre âme est toujours libre.

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-> Nous sommes obligés de nous souvenir de la sortie d'Egypte tous les jours de l'année, mais nous ne sommes pas en mesure de la raconter et de l'expliquer proprement, sauf cette nuit-là, la nuit de Pessa'h.
C'est l'époque de la géoula du peuple juif, et c'est donc le moment pour un juif d'instiller en lui-même et en ses enfants une profonde émouna.
Le Zohar nous dit que le 'hametz fait allusion au yétser hara.
Pendant les jours de Pessa'h, nous nous tenons à l'écart du 'hametz, le yétser hara. Si nous respectons correctement Pessah et racontons la sortie d'Egypte le soir du Séder comme il se doit, nous acquérons la capacité de maîtriser le yétser hara tout au long de l'année, et il n'y a donc aucun problème à manger du 'hametz le reste de l'année.
[Sfat Emet]

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-> Selon le Béra'h Moché :
Il est écrit dans Binyan Ariel, d'après le Roch, que la matsa est un souvenir pour le "la'hmé toda" (repas que l'on mangeait dans la journée suivant notre sacrifice de remerciement à Hachem), comme lorsqu'une personne est libérée de prison, elle apporte un Korban Todah, et les Bné Israël ont été libérés de l'esclavage, de la prison d'Egypte.
Or, durant l'année, toutes les autres fois où nous apportons un "la'hmé Todah", nous mangeons du 'hamets et de la matsa, mais en cette nuit de Pessah, bien qu'il y ait un souvenir de "la'hmé toda", pourquoi ne mangeons-nous pas de 'hametz du tout?

Le Zohar dit que la nuit de Pessa'h, il y avait de la lumière qui domine.
Nous savons que Hachem ne fait pas de miracles sans raison, alors quelle était la raison de ce miracle de la lumière?
Cette grande lumière a été causée par la révélation de la Chékhina, qui a causé l'éradication de toute l'impureté, à tel point que le yétser hara a été retiré des cœurs du peuple juif.
Le yétser hara est ce qui apporte l'obscurité dans le monde. Lorsque le yétser hara est éliminé, les ténèbres ne viennent pas et la lumière demeure.

Le Sforno (parachat Tsav) explique que la raison pour laquelle le Korban Todah se compose à la fois de 'hametz et de matsa est que le danger que la personne a rencontré en premier lieu était dû à la faute, qui est représenté par le 'hamets.
Ainsi, le la'hmé toda peut donc être du 'hametz, représentant la faute.
Les souffrances n'arrivent pas sur une personne à moins qu'elle ne commette une faute, représenté par le 'hamets, et qu'elle soit sauvée du danger grâce à ses mérites, représentés par la matsa.
Le korban Toda (remerciement) contient donc plus de matsa que de 'hametz, car pour qu'une personne soit sauvée, les mérites doivent être plus élevés que les fautes.

Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi nous ne mangeons pas de 'hametz la nuit de Pessa'h, en faisant allusion au "Lachmé Toda". Alors que nous avons généralement du 'hametz dans le Korban Todah (offrande de remerciement) pour symboliser le yétser hara, à Pessa'h, la lumière [spirituelle] est si grande et le yétser hara n'est pas là, il n'y a pas de 'hametz.
Ainsi, nous n'avons que de la matsa pour symboliser l'absence du yétser hara en cette nuit spéciale. Nous répondons à l'enfant (dans le Ma Nichtana) qui demande pourquoi nous ne mangeons pas de 'hamets pour le La'hmé Todah de la nuit du Séder : "avadim ayinou léPharaon ..." = cette nuit-là, Hachem nous a fait sortir, Il a révélé Sa Chékhina, et il n'y avait donc pas de yétser hara, qui est symbolisé par le 'hamets.

Ha La’hma Anya

+ Ha La'hma Anya :

-> Selon rabbi Acher David May, au nom du Ramak :
Pourquoi le passage du Séder "Ha La'hma Anya" est-il écrit en araméen (et non en hébreu comme le restant)?
Le Ramban dit que Yom Kippour est un jour où le peuple juif est méritant pour réaliser un énorme attachement (dvékout) avec Hachem.
Hachem ne voulait pas que le Satan se mette en travers de ce chemin, et c'est pourquoi il nous est ordonné d'apporter un "séir la'Azazel" (le bouc jetait d'un précipice). Il s'agit d'un pot-de-vin (cadeau le flattant) pour que le Satan nous laisse tranquilles afin que nous puissions être avec Hachem.

Pendant le Séder de Pessa'h, le peuple juif est à un niveau très élevé et c'est le moment de se rapprocher d'Hachem.
Nous commençons la Haggadah dans la langue du Satan, l'araméen, comme un pot-de-vin pour qu'il ne nous dérange pas (par la suite) et que nous puissions être avec en grande proximité avec Hachem sans interférence.

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-> Selon le Maharid miBelz :
Pourquoi le "Ha La'hma Anya" est-il écrit en araméen?
La guémara (Kidouchin 38a) explique que les Bné Israël ont goûté la saveur de la manne dans la nourriture (la'hma anya) qu'ils ont pris avec eux (au moment de la sortie) d'Egypte.
Les Bné Israël sont arrivés au niveau [spirituel] où leur nourriture était de la manne, qui est appelé "lé'hem abirim", le pain des anges.
Lorsque les Bné Israël ont quitté l'Egypte, ils étaient au niveau des anges. Or, les anges ne comprennent pas l'araméen.
Nous disons le passage "Ha La'hma Anya" en araméen afin que les anges ne soient pas jaloux que nous ayons atteint leur niveau et pu manger leur nourriture. [cela se reproduit chaque année! ]

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-> Le 'Hatam Sofer (guémara Shabbath 12a) :
Lorsque Rabbi Elazar rendait visite aux malades, il leur donnait parfois une bénédiction en langue araméenne. Ils demandèrent à Rabbi Elazar pourquoi il agissait ainsi.
Si l'on ne fait pas partie d'un minyan, un ange fait monter notre prière jusqu'à Ciel, mais comme les anges ne comprennent pas l'araméen, on ne doit pas prier en araméen lorsqu'on prie seul.

Rabbi Elazar a répondu que c'est différent que d'habitude lorsqu'on est près d'une personne malade, parce que la Présence Divine (Chékhina) est là, et la Chékhina connaît toutes les langues.
Le Zohar dit que chaque année la nuit du Séder, Hachem descend pour écouter le peuple juif raconter le récit de la sortie d'Egypte. Par conséquent, on peut parler en langage araméen.

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-> Le 'Hatam Sofer enseigne également :
Nous disons dans le "Ha La'hma Anya" que quiconque le souhaite peut se joindre à nous.
Mais comment tout le monde peut-il se joindre à nous? On peut supposer que chaque individu ne dispose pas d'une quantité infinie de place chez lui.

La guémara (Méguila 29a) dit que lorsque le machia'h viendra, les synagogue et les baté midrach (maisons d'étude de la Torah) de Bavel (et plus généralement de tous ceux situés en dehors d'Israël) seront installés en terre d'Israël.

Si quelqu'un fait le sanctifie Hachem avec son récit de la sortie d'Egypte, alors sa maison acquerra de la sainteté, et si la maison a de la sainteté, elle ira en terre d'Israël avec les synagogue et les baté midrach.
C'est ce qu'il faut comprendre lorsqu'il est dit [dans la Haggada] : "Maintenant cette maison est ici, mais l'année prochaine cette maison sera méritante pour être en terre d'Israël" (hachata akha, léchana abaa béar'a déIsraël).

De plus, si une personne accomplit comme il faut, le récit de la sortie d'Egypte, la Présence Divne (Chékhina) viendra directement dans sa maison, et nous savons que là où se trouve la Chékhina, l'espace n'est pas un facteur limitant.
Par exemple, nous voyons que dans le Temple, il y avait plus de personnes qu'il n'était possible d'en contenir physiquement dans ses dimensions, et pourtant tout le monde avait un dalet amot (4 amot - environ 2 mètres) autour de soi.
De même, si nous faisons entrer la Chékhina dans nos maisons, notre espace deviendra illimité ; nous pouvons inviter tout le monde et avoir beaucoup de place.

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+ A la'hma Aniya = réparation de la faute originelle :

-> La faute d'Adam est aussi basée sur la nourriture. Le yétser Hara entra dans l'homme de cette manière. C'est la raison pour laquelle dès la création de l'homme, Hachem lui enjoignit de manger de tel ou tel arbre.

La descente en Égypte des enfants d'Israël vint réparer la faute d'Adam Harichone, pour réparer la souillure créée par le serpent. Après 210 ans en Égypte, dont 86 années d'un esclavage épuisant, nous sortîmes purifiés, prompts à recevoir la Torah. La première Mitsva que Hachem nous ordonna fut de manger le sacrifice de Pessa'h, dans la sainteté et la pureté. Cette manière de manger rectifia la faute d'Adam, qui avait lui-même fauté par la nourriture.

Dans le livre Haléka'h Véhalibouv, l'auteur écrit que nous disons : "Ha La'hma Aniya" en araméen, car nous avons appris dans la guémara (Sanhédrin 38b) qu'Adam s'exprima en araméen en disant : "Pour moi, combien sont chers les amis de D.!"
En consommant de la matsa dans la sainteté, nous réparons la faute d'Adam, nous devons donc parler le même langage que lui.

La matsa est composée de farine et d'eau. Selon Rabbi Yéhouda (guémara Sanhédrin 70a), le fruit de l'arbre qu'Adam dégusta était du blé, à propos duquel on dit qu'un nourrisson ne peut dire "papa et maman" qu'après avoir goûté aux céréales. C'est la raison pour laquelle nous avons reçu l'ordre de manger de la matsa, faite avec de l'eau et de la farine, sans levain.
La Sitra A'hra provient du levain de la pâte, d'une façon de manger grossière, sans sainteté. Pour réparer ces mauvaises habitudes, nous consommons de la matsa qui n'a pas de levain.

Rabbi Méir ajoute à ces enseignements (Sanhédrin 38b) : Adam a fauté avec la vigne, nous buvons donc quatre verres de vin, en réparation de sa faute.

Rabbi Tsadok continue : le Talmud nous enseigne que manger du blé permet à l'enfant d'appeler son père et sa mère. Consommer de la matsa, faite uniquement à base de blé, conduit l'individu à connaître notre Père qui est au Ciel. Lorsqu'on la mange dans la sainteté, on se rapproche d'Hachem.

Le Zohar donne deux appellations à la matsa : "Naama Dim'éménouta" (pain de la confiance en D.) et "Naama Déatvata" (pain de la guérison).
Rabbi Tsadok explique : le pain de la confiance en Dieu : en mangeant de la matsa, faite à base de blé, nous nous habituons à invoquer Hachem. Le pain de guérison : en mangeant de la matsa, nous réparons la faute d'Adam Harichone et nous "guérissons". Il fauta par la nourriture, racine de toutes les fautes.
La consommation de la matsa dans la sainteté permet la réparation de cette faute.