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La grandeur de faire téchouva par amour

+ La grandeur de faire téchouva par amour :

-> La guémara (Yoma 86a) nous enseigne qu'il existe 4 niveaux de fautes et comment faire téchouva pour chacune. Les conditions pour obtenir le pardon varient en fonction du type de faute commise.
1°/ Le premier et le plus bas niveau d'infraction est le fait de ne pas accomplir une mitsva assé, un commandement positif. La téchouva pour ce type de faute efface immédiatement la faute.
Yom Kippour n'est même pas requis pour atteindre ce but.

2°/ Le deuxième niveau de faute est la violation d'un interdit (ne pas faire quelque chose), comme porter du chaatnez ou consommer un aliment non-cacher. Si le fauteur fait ensuite téchouva avec tout ce que cela implique, il n'est toujours pas pardonné.
La téchouva suspend son châtiment jusqu'à ce qu'il atteigne Yom Kippour, qui le purifiera de sa faute.
Il est intéressant de noter que le Meïri (Yoma 86a) déclare que la nécessité de Yom Kippour dans ce cas n'est pas absolue. En effet, celui-ci constitue une aide permettant à la techouva d'un individu d'être totalement sincère et définitive. Toutefois, si le fauteur parvient à atteindre ce niveau de techouva par lui-même, il sera en fait capable d'obtenir le pardon sans avoir besoin de l'aide de Yom Kippour.

3°/ Violer un 'hiyouv karet (une faute dont la punition est la mort (karé [spirituelle])) constitue le 3e niveau de faute.
La téchouva et Yom Kippour ne suffisent pas ensemble pour atteindre l'expiation. Pour ce type de faute, la téchouva, accompagnée de Yom Kippour, suspend la punition, mais le fauteur doit également faire l'expérience de souffrances, afin d'être totalement pardonné.

4°/ Le 4e niveau de faute est le 'hilloul Hachem. La téchouva, Yom Kippour et les souffrances réunis ne suffisent pas à expier ces fautes les plus graves. Pour un 'hilloul Hachem, la mort, est nécessaire pour recevoir le pardon.

-> Le 'Hida (Midbar Kedmot 8,18) enseigne que cette guémara fait référence à celui qui fait techouva par crainte (méyir'a). Il explique que lorsque l'on commet une faute et que l'on fait téchouva par crainte, la faute se transforme en choguég. (selon Rech Lakich (guémara Yoma 86b), une téchouva par crainte permet de transformer des fautes intentionnelles en fautes involontaires [choguég] ).
Ainsi, Yom Kippour est encore nécessaire pour éliminer les restes de la faute. Une téchouva par crainte n'a que la capacité de transformer la faute en involontaire, mais la faute, le 'hiyouv karet et le 'hilloul Hachem demeurent toutes, bien qu'en tant que involontaires.
Des conditions supplémentaires doivent être remplies pour éradiquer tout cela et obtenir le pardon.

En revanche, faire techouva par amour a le pouvoir d'éradiquer tout type de fautes, même le
'hilloul Hachem. (selon Rech Lakich (guémara Yoma 86b), une téchouva par amour permet de transformer des fautes intentionnelles en mérites)
La raison en est que dans le cadre d'une techouva par amour (mé'ahava), les fautes deviennent des mitsvot, et rien de plus que la techouva elle-même n'est nécessaire pour y parvenir.
Une fois ces fautes converties en mitsvot, Yom Kippour et les souffrances sont superflus, puisqu'il n'y a plus de faute à expier.
Etonnamment, le 'Hatam Sofer (drachot 1,19) affirme qu'une faute telle que manger une névéla (carcasse d'animal) est transformée par le biais d'une téchouva par amour en une mitsva telle que consommer le korban Pessa'h.
[l'idée est qu'une avéra de manger pas casher, devient alors une mitsva d'avoir mangé pas casher (d'une certaine façon on pourrait dire qu'elle nous est comptée pas Hachem comme étant réalisée à la perfection, ave toute les kavanot). ]

Le Min'hat 'Hinoukh (mitsva 364,35) déclare que même s'il existe des fautes pour lesquelles la téchouva seule ne suffit pas, c'est seulement lorsque la personne s'engage dans la techouva par crainte (d'Hachem), qu'il parle de techouva incomplète.
La techouva par amour (d'Hachem), en revanche, représente un niveau supérieur de techouva qui sert indépendamment à expier même les violations les plus graves. Avec une techouva par amour, les fautes sont converties rétroactivement en mitsvot.

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-> Cela nous aide à appréhender la pratique de chanter la confession de nos fautes (le Vidouï) à Yom Kippour avec une mélodie qui n'est pas mélancolique ; peut-être même pourrait-on la qualifier de joyeuse.
Le Tiféret Israël (Taanit 4,8) explique que le but du repentir est d'atteindre le niveau de techouva par amour. Parvenir à cet objectif à Yom Kippour transforme les fautes en mitsvot, et c'est pourquoi nous chantons pour célébrer toutes les nouvelles mitsvot que nous acquérons et ajoutons à notre acquis grâce à notre techouva par amour.

-> La guémara (Roch Hachana 16a-b) dit que nous sonnons 2 séries de tékiot (sonneries de Shofar), une avant et une pendant Moussaf. Nous soufflons deux fois pour plonger le Satan dans la confusion.
Tossefot explique que le Satan pense que la 1er série de tekiot est effectuée pour la mitsva du Sho-far et que la 2e série sonnée a pour objectif d'annoncer l'arrivée du machia'h.
Selon Rachi, lorsque celui-ci constate que nous aimons tellement les mitsvot que nous sonnons du chofar deux fois, il se retrouve réduit au silence et ses efforts contre nous sont contrecarrés.

Le rav Akiva Eiger explique que lorsque le Satan nous entend sonner du Shofar pour la première fois, il sait que nous faisons techouva. Il commence donc à établir la liste des fautes que nous avons commises au cours de l'année, et il se donne beaucoup de peine à nous poursuivre devant Hachem.
Puis, il nous entend sonner du Shofar encore une fois. Cette 2e fois témoigne du fait que nous aimons réaliser les mitsvot. Puisque ce faisant, nous montrons que nous aimons vraiment Hachem et Ses mitsvot, alors la téchouva que nous accomplissons est nécessairement par amour. Et ainsi, toutes nos fautes sont converties en mitsvot.
Chaque faute dans notre dossier d'accusation que le Satan, en tant que procureur, énumère à Hachem se retrouve transformée en mitsva. Conscient de ce phénomène, il est réduit au silence, car chaque faute mentionnée finit par jouer contre lui, augmentant les mérites de l'autre côté de la balance.
Telle est la raison, affirme le rav Akiva Eiger, pour laquelle la 2e série de tékiot (sonneries de Shofar) fait taire le Satan.

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+ Pourquoi le baal techouva est-il à un niveau supérieur à celui d'un tsadik gamour?

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 26b) enseignent : "à l'endroit où se tiennent les baalé techouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir".
Il est difficile de comprendre en quoi cette affirmation est exacte. Quelqu'un ayant vécu toute son existence dans la pureté et au service de Hachem ne devrait-il pas être à un niveau plus élevé que celui qui a commencé à suivre Hachem et Ses mitsvot bien plus tard dans sa vie?
Le baal techouva a apparemment perdu beaucoup de temps à compenser les nombreuses années pendant lesquelles le tsadik accomplissait des mitsvot et lui non. Pourquoi donc le baal techouva se trouve-t-il à un niveau supérieur?

Le 'Hida (Pné David - paracha Choftim) explique que celui qui a accompli des mitsvot toute sa vie peut certainement atteindre des niveaux élevés. Mais il n'a jamais eu l'occasion de convertir ses fautes en mitsvot.
En effectuant une téchouva par amour (mé'ahava), le baal téchouva, dont le panel de fautes contenait peut-être les plus graves des fautes, subit à présent une transformation par laquelle toutes ses fautes deviennent des mérites.
Un tsadik ne peut accomplir que les 248 commandements positifs de la Torah. Un baal techouva, en revanche, ayant peut-être commis de nombreuses fautes, y compris celles pour lesquelles il est passible de mita et de karet, compte parmi ses mérites ces fautes très sérieuses ayant été transformées en mitsvot, ce qui fait certainement défaut au tsadik complet (gamour).

-> Le 'Hida ('Homat Anakh - Chir haChirim 6,26) enseigne que cela nous aide à comprendre pourquoi l'allusion de Hodech Elloul, le mois consacré à la téchouva, est : Ani léDodi véDodi li.
Le roi Chlomo attire notre attention sur le fait que lorsque nous nous engageons dans le processus du repentir, nous ne devons pas nous contenter d'une téchouva moyenne, médiocre et ordinaire. Ce que nous recherchons, c'est la "téchouva haut de gamme", la téchouva de léDodi, celle de l'amour. [ani léDodi]
La téchouva par amour est le but à atteindre ; par conséquent, dans ce contexte, Hachem est désigné par nous comme notre Bien-aimé (dodi). Nous nous efforçons d'accomplir le genre de téchouva qui ne nous permet pas seulement d'échapper à la punition, mais qui transforme nos fautes en mérites.
Cet allusion nous encourage à poursuivre le type de téchouva qui nous hissera à un niveau plus élevé qu'au départ, avec beaucoup plus de mérites que précédemment.
C'est la raison pour laquelle la première paracha que nous lisons en Elloul contient la phrase très importante "Vous êtes les enfants d'Hachem, votre D." (Réé 14,1). C'est là toute la base du concept de téchouva, qui ne peut être efficace que parce que nous sommes les enfants bien-aimés de Hachem.
[à l'image d'un enfant, même si l'on peut faire des bêtises, nous restons toujours l'enfant adoré de ses parents (Hachem), et nous revenons vers Lui plein d'amour. ]

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+ Les mérites acquis par la téchouva par amour sont des mitsvot absolument parfaites :

-> Le Maguid de Doubno rapporte la parabole suivante :
Un couple était fiancé. Le 'hatan était issu d'une famille simple qui ne possédait pas beaucoup de biens matériels. La famille de la kalla, qui résidait dans une autre ville, était quant à elle très aisée. Lorsque les parents se rencontrèrent pour planifier le mariage, le père de la mariée affirma aux parents du marié qu'il couvrirait avec plaisir la totalité des frais du mariage. Ayant compris que la famille du 'hatan n'en avait pas les moyens, il proposa de payer pour toute la soirée. La seule chose qu'il demanda fut que le père du 'hatan lui achète son costume de mariage.
Avec difficulté, le père rassembla suffisamment d'argent pour acheter un costume bon marché que le marié porterait ensuite lors de son voyage pour aller se marier.
En chemin, il trébucha et tomba, déchirant son costume en plusieurs endroits. Il arriva au domicile de sa fiancée la veille du mariage dans une tenue déchirée et froissée, certainement pas appropriée pour se marier. Son beau-père jeta un coup d'œil à ses vêtements et emmena le 'hatan chez son tailleur pour acheter un costume sur mesure dans le meilleur tissu.
Le père de la kalla expliqua à son gendre : "Maintenant que c'est moi qui t'achète un costume, je ne vais pas acquérir le type de vêtements que tu achèterais pour toi-même. Je vais te choisir le genre de costume que je porterais : avec le meilleur tissu, magnifiquement coupé et parfaitement ajusté."

Le Maguid de Doubno explique : même les mitsvot accomplies par un tsadik comportent probablement des imperfections. Elles sont inévitablement impactées par les limitations humaines. Peut-être n'ont-elles pas été accomplies avec une kavanna parfaite lors de leur exécution, ou ont-elles été entachées par une petite mesure d'arrière-pensée. Peut-être que la mitsva manquait de l'empressement, de la sim'ha ou de la yirat Chamayim (crainte du Ciel) appropriés.
Bien que ce tsadik possède de nombreux mérites, ils ne sont pas parfaits ; ils sont limités par les défauts humains.

Un baal techouva, en revanche, a l'avantage que Hachem transforme ses fautes en mitsvot. Et de quelle manière cela se fait-il?
Elles deviennent les meilleures mitsvot possibles, exécutées de la manière idéale dont Il aimerait que chacune d'elles soit accomplie. Ainsi, les mitsvot nouvellement générées du baal techouva sont parfaites et belles, sans aucun défaut.
Ses mitsvot sont générées par Hachem, et elles sont donc l'essence de la perfection. Hachem affirme : "Maintenant que Je te donne cette mitsva, ce ne sera pas le type de celles que tu pourrais faire toi-même. Je vais te conférer le genre de mitsva que Je voudrais : exécutée parfaitement avec toutes les bonnes kavanot."

C'est pourquoi, enseigne le Magguid de Doubno : ""à l'endroit où se tiennent les baalé techouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir" (guémara Béra'hot 26b)
Un tsadik possède beaucoup de mitsvot et de mérites, mais ils sont tous de nature mortelle exécutés au niveau d'un être humain. Tandis que lorsque le baal techouva accomplit une techouva par amour, il acquiert des mitsvot de nature Divine beaucoup plus élevée.

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+ Comment atteint-on le niveau de techouva par amour (mé'ahava)?

-> L'amour d'Hachem se situe à un degré très élevé, et Rabbénou Bé'hayé ('Hovot haLévavot) en parle comme du niveau final et de la réalisation ultime de celui qui sert Hachem.
Néanmoins, le sentiment fondamental d'amour d'Hachem est déjà inhérent et programmé dans le cœur du juif et nous devons simplement travailler à l'exploiter et à le mettre au premier plan. Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) enseigne que notre amour pour Hachem ne doit dépendre d'aucun facteur externe. Nous n'aimons pas notre Créateur à cause des bienfaits qu'Il nous accorde. Ce n'est pas notre argent, notre succès ou notre renommée qui explique pourquoi nous aimons Hachem. Notre amour envers Lui est celui d'un enfant envers son père.
[selon le Ram'hal, l'amour que nous éprouvons pour Hachem, notre Père, est un amour naturel (ahava tivit).]
Un enfant ressent un amour naturel pour son père, pas seulement en raison de ce que celui-ci fait ou achète pour lui. La nature humaine oblige un enfant à aimer ses parents.
De même, notre nature même de Juifs provoque cet amour inné envers Hachem. Il est écrit : "N'est-Il pas [Hachem] votre Père, votre Maître?" (alo ou avi'ha kané'haHaazinou 32,6)

=> Comment peut-on nous ordonner d'aimer?

-> Le rav Akiva Eiger explique : Hachem nous ordonne de L'aimer, mais comment peut-on nous ordonner d'aimer quelqu'un ou quelque chose? Si, par exemple, une personne n'en aime pas une autre, elle ne peut pas apprendre à l'aimer simplement parce qu'elle en reçoit l'ordre. Alors, comment Hachem peut-Il S'attendre à ce que nous L'aimions juste parce qu'on nous dit que nous devons le faire?

La réponse est : "Comme dans l'eau le visage répond au visage, ainsi chez les hommes les cœurs se répondent l'un à l'autre" (Michlé 27,19), signifiant que si quelqu'un vous aime, alors vous l'aimerez en retour. L'amour est reproduit en retour.
Le Shéma que nous récitons quotidiennement déclare : "Tu aimeras Hachem" (véahavta ét Hachem - Vaét'hanan 6,4). Toutefois, juste avant le Shéma se trouve la phrase : "Hachem nous a choisis avec amour" (abo'hét béamo Israël béahava).
Ainsi : une fois que nous reconnaissons que Hachem nous aime, alors nous pouvons facilement être amenés à L'aimer en retour, puisque telle est la nature même de l'amour.

-> Le rav Avigdor Miller enseigne qu'une personne ne devait pas laisser passer un seul jour sans affirmer, au moins une fois : "Je t'aime, Hachem".

"Rien ne peut s'opposer à la téchouva.
Même si quelqu'un a pu commettre toutes les fautes du monde, il pourra [toujours] faire téchouva sur chacune d'elles"

[Chla haKadoch - Roch Hachana - Dérékh 'Haïm To'ha'hat Moussar 114]

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[Précisions :
-> une personne qui faute volontairement, pensant qu'elle pourra ensuite faire téchouva, il lui sera alors extrêmement difficile de le faire car ce qui l'a poussé à fauter est cette capacité à se faire pardonner.
-> remettre notre téchouva à plus tard, c'est jouer avec le feu, car qui sait combien de temps il nous reste à vivre, si le machia'h ne sera pas déjà arrivé (le repentir ne sera alors plus possible), si l'envie nous passe et qu'on oubliera de le faire avec autant de sincérité, ...]

"Même une personne qui faute durant toute sa vie, elle peut quand même être considérée comme un tsadik, tant qu'elle n'abandonne jamais et qu'elle continue à se battre [pour vaincre son yétser ara]."

[Séfer Ménou'ha véKédoucha - écrit par un élève du rav 'Haïm de Volozhin]

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-> "Ton peuple : tous sont tsadikim" (Yéchayahou 60,21)

Celui qui fait téchouva se sauve non seulement lui-même, mais en purifiant son âme, il sauve également toutes les générations à venir qui sont liées à son âme.
Ainsi, sa téchouva va en arrière pour corriger ses mauvais comportements, et en avant pour redresser la route vers le futur de ses enfants et des générations à venir.

[Sfat Emet]

+ "Écarte-toi du mal et fais le bien" (Téhilim 34,15)

Lorsque l'on souhaite faire des bonnes choses, le mauvais penchant se présente avec les montagnes de fautes qu’on a commises, non pas pour qu’on s’en repente, mais plutôt pour décourager/refroidir l’homme de réaliser la bonne action.

Ainsi, "écarte-toi du mal" = ne considère pas le mal que tu as commis, "et fais le bien" comme si tu n’avais jamais fauté.

[le Beit Avraham]

+ Pourquoi David s'intitule-t-il : "serviteur de D." (avdé Hachem - Téhilim 18,1)?

Pour nous enseigner que quiconque se repent et se débarrasse de ses fautes, mérite que D. rehausse son honneur en lui accordant un nouveau titre d'affection.

Il en est de même pour les fils de Kora'h : ... une fois qu'ils se repentirent [et s'écartèrent des fautes de leur père], ils furent appelés : "chochanim" (roses - שֹׁשַׁנִּים) ... après leur téchouva, ils furent [également] appelés : "chéris/bien-aimés", et leur chant s'intitula : "chir yédidot" (chant d'affection/d'amour - שִׁיר יְדִידֹת).

De même, ... lorsque David se repentit sincèrement, il mérita le titre de : "serviteur de D."

[midrach Téhilim 18,1]

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-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva) décrit cela :
"Grande est la téchouva, car elle permet à celui qui s'est éloigné, d'arriver jusqu'auprès de Hachem ...

Hier, le fauteur était détestable aux yeux de D., il était repoussant, détestable, abominable.
Aujourd'hui, il s'est repenti et le voici chéri, choyé, intime et digne d'affection."

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-> Rabbi Yéhouda haNassi enseigne : "Grande est la téchouva car la moindre pensée de repentir qui tremblote dans le cœur de l'homme monte immédiatement devant le trône céleste. Et cela est vrai quelle que soit la culpabilité du pénitent."
[...]
Hachem [nous] dit : "Ne craignez rien! Vos fautes, dussent-elles arriver jusqu'aux pieds de Mon trône céleste, Je vous pardonnerai, pourvu que vous vous repentiez!"
[Psikta rabbati 45,9]

-> "Tout au long de la journée, chaque jour, la droite de D. est tendue pour soutenir et accueillir ceux qui désirent se repentir.
Hachem proclame : "Repentez-vous, fils de l'homme!" (Téhilim 90,3)."
[Pirké déRabbi Eliézer - chap.43]

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-> Le roi Ménaché, roi de Yéhouda, un descendant du roi David, fut l'un des pécheurs le plus racha et le plus sanguinaire de tous les temps (guémara Sanhédrin 103b ; Yébamot 49b).
Il hérita de son père ('Hizkiyahou), d'une nation à l'apogée de la piété et de l'érudition.
Mais durant les 22 ans de son règne, il s'employa à détourner du bon chemin le peuple juif, et à l'entraîner à l'idolâtrie.
Il a commis de nombreuses violences et victimes innocentes, comme la mort de son grand-père le prophète Yéchayahou, exécuté par son propre glaive.

Finalement, Ménaché fut capturé par l'envahisseur babylonien et condamné à être brûlé vit.
Tandis que les flammes le léchaient, il se tourna désespérément vers le D. de ses ancêtres.

Le Talmud de Jérusalem (Sanhédrin 10,9) rapporte que lorsque Ménaché pria vers Hachem, à ce moment les anges de service verrouillèrent toutes les portes du Ciel pour en interdire l'accès aux suppliques de ce racha qui avait installé une idole dans le Saint des Saints.
Mais D. découpa une ouverture dans le bas de Son Trône pour laisser passer sa prière, exprimant ainsi clairement que quoiqu'un juif est pu faire dans sa vie, il lui est toujours possible de faire téchouva, et Hachem attend cela!

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 1,14) écrit : "Le pénitent doit être tourmenté au plus profond de son être lorsqu'il songe à l'énormité de son crime : avoir osé se révolter contre son Créateur! [...]
Comment a-t-il pu oublier D. qui l'a fait sortir du néant, l'a toujours entretenu avec bonté et l'a constamment protégé?"

=> On doit trouver une consolation dans le fait de savoir que plus le poids de nos fautes nous semble lourd, plus grand sera notre repentir, et plus nous gagnerons la faveur et l'amour de Hachem.

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-> Le midrach raconte que lorsque Réouven pécha (en déplaçant la couche de l'épouse de son père), il fut condamné à mourir. Mais il fit téchouva et D. lui accorda de vivre.

A ce moment, les anges de service s'exclamèrent : "Béni sois-tu Hachem, qui désires le repentir!" (arotsé bitéchouva - 5e bénédiction de la Amida).
[Chibolé haLéket]

=> De même que tout juif récite quotidiennement ces mots dans la Amida, de même Hachem désire ardemment la téchouva de toute personne (arotsé bitéchouva!), même la plus éloignée, même celle la plus enfoncée dans le péché!

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-> La guémara (Yoma 21b) rapporte que 5 choses étaient présentes dans le 1er Temple, mais pas dans le 2. L'une d'elles était le fait que la présence Divine n'est pas revenue.

Nos Sages (guémara Roch Hachana 31a & Rachi) enseignent que ce fut à contre-cœur que la Présence Divine quitta le Temple, car Hachem espérait toujours voir le peuple juif faire téchouva.
En effet, la Ché'hina ne disparut pas brusquement mais se retira en 10 étapes, montrant clairement qu'elle reculait de plus en plus loin du Temple [tout en attendant le moindre sentiment de notre repentir pour y revenir!].

[en réalité Hachem n'a jamais totalement quitté le Temple, mais les fautes des juifs ont conduit à un tel éloignement avec Lui, que la dissimulation de la présence Divine peut nous sembler comme s'Il est totalement absent (on ressent presque plus sa proximité par rapport à avant!).]

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-> La téchouva, c'est abattre toutes les séparations qui nous éloignent de D. à cause de nos fautes, c'est ainsi notre façon de proclamer à Hachem : "La seule chose qui compte pour nous, c'est le rayonnement de Ta face" (midrach Téhilim 80).

[téchouva = tachouv hé = revenir vers hé, vers D.! Rien n'a plus d'importance que d'être au plus près de Toi!]

"Un réveil (spontané) dans le cœur d'un homme est plus bénéfique que 100 coups de bâton, ainsi qu'il est dit : "Un reproche fait plus d'impression sur un homme intelligent que 100 coups sur un fou" (Michlé 17,10)"."
[guémara Béra'hot 7a]

=> Se repentir véritablement, c'est remplir son cœur de remords et atteindre un niveau d'humilité et de soumission qu'on n'aurait pu atteindre autrement, même après avoir reçu 100 coups de bâtons, sous forme de malheurs venus de l'extérieur.
[pour éviter que Hachem n'en vienne à nous stimuler au repentir extérieurement par de la souffrance, tâchons de quotidiennement se réveiller intérieurement à une téchouva sincère.]

-> Le rav Avraham Feuer dit que l'on frappe avec son poing droit, à l'endroit du cœur, qui est le siège des passions et des désirs, lieu où la faute prend sa source.
De même qu'il convient de frapper à la porte de celui qui dort pour le réveiller, de même nous frappons sur notre cœur pour le sortir de sa léthargie.

[il ne faut pas taper pour tasser et pouvoir ajouter d'autres fautes (c'est bon j'ai bonne conscience, ma bouche a bougé pour dire des mots du genre : j'ai fauté ...! je peux alors retourner au même comportement fautif d'avant ...).

Mais plutôt, il faut taper pour se réveiller de l'anesthésie/l'illusion dans laquelle notre yétser ara nous a mis, afin de nous pousser à la faute.]

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-> "Un racha complet vaut mieux que celui qui étudie la Torah mais ne s'y investit pas totalement, qui commet des fautes et se pardonne à lui-même ou qui prie aujourd'hui parce qu'il a prié hier."
[rabbi Mendel Ména'hem de Kotzk]

[un racha, s'il sait qu'il est corrompu, peut encore se repentir. Mais celui qui se leurre et croit qu'il n'a rien à se reprocher, n'aura jamais l'occasion de faire téchouva. ]

Tout celui qui tue son yétser ara [après avoir fauté] et avoue [sa faute, en faisant téchouva], de lui il est écrit que c'est comme s'il avait honoré Hachem dans les 2 mondes : celui-ci et celui à venir.

[guémara Sanhédrin 43b]

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-> Un juif ne peut pas s'imaginer à quel point il sera heureux au Ciel, si rien qu'une seule pensée interdite pouvait lui être retirée de ses actions de ce monde.
[Gaon de Vilna]

=> La téchouva n'est possible que dans ce monde, et nous négligeons trop souvent l'impact de quelques mots de repentir!

Tout ce qui existe appartient à Hachem et rien ne peut échapper à Sa Volonté. Même le mal n’existe que du fait de Sa Volonté.
Cependant, si le bien reflète Sa Volonté profonde, le mal n’existe que du fait de Sa Volonté extérieure.
Ainsi, même celui qui a fauté ne s’est pas exclu de la Volonté Divine et Lui appartient toujours. En se repentant, il passera de la Volonté extérieure à la Volonté profonde [de D.].

[Yessod haAvodah - Rabbi Avraham de Slonim]

"Avant de créer le monde, Hachem visionna toute l’histoire future, jusqu’à la fin des temps, et créa le monde. Il vit donc aussi toutes les fautes qui allaient être commises et cela ne l'empêcha pas de créer le monde malgré tout.
Ainsi, quelques soient ses fautes, tout homme ne doit pas désespérer mais plutôt se repentir."

[Zéra Yaakov]