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Respecter la sainteté d’une synagogue

+++ Respecter la sainteté d'une synagogue :

+ Introduction :

-> Nos Sages parlent de chaque synagogue, comme d'un mikdach mé'at, un microcosme du Temple, où l'on peut toujours trouver la présence d'Hachem.
D'une part, nous devrions être remplis de joie de pouvoir déverser nos cœurs 3 fois par jour, sachant que nos prières sont si proches de la Porte des Cieux. D'autre part, nous devrions être remplis de crainte et d'inquiétude, comme Yaakov l'a dit en se réveillant de son sommeil : "Que ce lieu est redoutable! ceci n'est autre que la maison d'Hachem et c'est ici la porte du ciel" (Vayétsé 28,17).
Étant donné qu'une synagogue est un microcosme du Temple et qu'elle en possède la sainteté, nous devons faire très attention à la manière dont nous nous comportons à la synagogue, tout comme nous le ferions si nous devions entrer dans le Temple.
En ce sens, le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 151:1) dit : "La frivolité, comme les plaisanteries, les moqueries et les discussions oiseuses, sont interdites dans les synagogues et les baté midrach. Il est également interdit d'y manger ou d'y boire, de s'y parer, de s'y promener ou d'y entrer pour échapper au soleil ou à la pluie. On ne doit pas non plus y faire de calculs, sauf s'ils se rapportent à une mitsva".

Le Noda biYéhouda (drouché haTsla'h - 'Hanoucca III) écrit qu'il n'y a pas de plus grande rébellion contre le maître du monde que de parler à la synagogue, dans le sanctuaire d'Hachem, où Sa présence est si forte.

Le Séfer Déré'h Moché (Yom Chémini) écrit que chaque fois que le Satan tente d'accuser peuple juif d'un méfait, Hachem le fait taire. Par exemple, lorsqu'il proclame que peuple juif est coupable de vol, Hachem répond : "Si les nations du monde avaient accepté la Torah, qui sait si elles n'auraient pas été de plus grands voleurs que le peuple juif?".
Cependant, si le Satan prétend que le peuple juif n'a pas la crainte nécessaire de la sainteté d'une synagogue, cela se manifestant par le fait qu'il y parle, alors Hachem n'a pas de réponse, puisque les non-juifs ont effectivement un sentiment de crainte et de peur lorsqu'ils entrent dans leurs lieux de culte.
Lorsque Satan porte cette accusation, Hachem permet aux forces Accusatrices de causer la destruction dans le monde, il s'agit de דבר (déver - un fléau/peste) qui est également la racine du mot דיבור (dibour - parole).
Lorsqu'une personne converse à la synagogue, elle crée des anges destructeurs qui peuvent lui nuire.

-> Le Réchit 'Hokhma (chaar hakédoucha 14) écrit que toutes les halakhot concernant le fait de parler dans une synagogue semblent concerner la prise de parole durant la prière. Cependant, étant donné qu'une synagogue est un lieu saint, la résidence de la Présence Divine (Chékhina), on doit éprouver de la crainte et du respect pour la synagogue elle-même, et pas seulement pendant la prière.
La règle générale est qu'un lieu de sainteté doit être traité avec un sentiment de crainte.

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+ La sainteté d'un synagogue :

-> Le Smak (Asin 18) écrit qu'il existe un commandement positif d'avoir de l'admiration pour le Mikdach, comme le dit le verset : "et révère Mon Saint Temple" (Kédochim 19,30).
Nos synagogues et baté midrach (lieux d'étude) sont appelés baté mikdach mé'at, des microcosmes du Temple, comme le dit le verset : "Je serai pour eux un Temple en miniature" (Yé'hezkel 11,16).

-> "Et tu craindras Ton D." (Kédochim 19,14), le Séfer Yéréim écrit que la Torah ordonne que lorsqu'une personne entre dans le Mikdach, ou une synagogue, ou un beit midrach, elle doit entrer dans un état de crainte et de révérence, comme le dit le verset : "Vous garderez Mes Shabbath et révérerez Mon Mikdach - Mon Saint Temple"(Kédochim 19,30).
La guémara (Yébamot 6a) commente ceci : "Vous ne révérerez pas Mon Mikdach. Vous devez plutôt révérer Celui qui vous a mis en garde contre le Mikdach", c'est-à-dire votre Créateur.

Le verset dit : "Je rendrai Mikdacheékhem - vos Temples désolés" (Bé'houkotaï 26,31) ; il aurait pu dire 'le Mikdach', ou 'Mon Mikdash' (au singulier, puisqu'il ne se réfère qu'au Temple.
Le verset dit "Mikdachékhem - vos Temples" (au pluriel), afin d'inclure les synagogue et les baté midrach. [Torat Cohanim - Bé'houkotaï 2]

De même, la guémara (Méguila) commente le verset : "Je serai pour eux un Mikdach miniature dans les pays où ils entreront" (Yé'hezkel 11,16). Nous apprenons ainsi que lorsque la Torah dit "et révérez Mon Mikdach - Mon Saint Temple", elle se réfère également aux synagogues et aux batei midrash.

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-> Le 'Hatam Sofer (drachot II 309b) écrit que [après la destruction du Temple] dans Sa miséricorde pour nous, Hachem nous a laissé un mikdach mé'at : les synagogues et les baté midrach parmi nous.
Si nous les traitons avec la sainteté qui leur est due, ils sont destinés à être rétablis en terre d'Israël.
Même de nos jours, ils (les synagogues et lieux d'études de Torah) contiennent la sainteté de la terre d'Israël, et les prières qui y sont prononcés sont envoyés directement à la Porte des Cieux.

-> Craindre une synagogue est une mitsva de la Torah :
Le 'Hafets 'Haïm (Béer Mayim 'Haïm - intro assin) écrit qu'il semblerait que ce soit un commandement positif (mitsvat assé) de la Torah que d'avoir de la crainte pour les synagogue et les baté midrach.
[voir aussi le Smak (mitsva 124) ; 'Hayé Adam (1:17:6) ; Kitsour Choul'han Aroukh 13:1]

Le Maharcham (chéélot outéchouvot) ajoute que de nombreux Richonim sont de cet avis.
La michna (Méguila 3:3) déclare que même sur le site d'une synagogue qui a été détruite, il faut agir avec un grand respect, et la michna cite le verset : "Je rendrai Mikdasheichem - vos Temples désolés."

-> Le rav Ména'hem Rekanti (12) explique la raison de la mitsva de la crainte du Mikdach :
lorsque l'on craignait et tremblait dans le Beit Hamikdach (Temple), lorsqu'il était encore debout, par crainte de la Gloire qui y résidait, cette crainte et ce tremblement restaient ancrés dans l'âme ; le cœur s'adoucissait lorsqu'on venait y faire la prière en présence d'Hachem et Lui apporter des sacrifices.
Tout cela s'est produit en raison de la sainteté, de la grandeur et de l'exaltation d'Hachem.
Aujourd'hui, en raison de nos fautes, lorsque nous n'avons pas de Temple, une synagogue est un microcosme du Temple. C'est pourquoi : "révérez Mon Mikdach", ayez la même crainte que s'il s'agissait du Temple.

-> Certains 'hassidim évitent de parler du début de la prière jusqu'à la fin de Alénou. La raison de cette coutume est qu'à partir du moment où l'on commence à parler au roi, il est inapproprié de se retourner et de parler à Son serviteur jusqu'à ce qu'il ait terminé son audience avec le roi.

-> Le Séfer 'Harédim (66:110) écrit que quelqu'un qui empiète sur la propriété d'autrui, en construisant une maison sur la terre d'autrui, est sévèrement puni.
Malheur à celui qui empiète sur la propriété du roi, pour réfléchir à des affaires personnelles ou mondaines, sans parler de converser à ce sujet, dans la maison de prière d'Hachem."

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-> Dans les lieux saints, il convient de se tenir avec crainte et effroi et avec une sainteté accrue. On doit s'imposer la crainte du Ciel (yirat Chamayim) dans ses paroles, ses pensées et ses actions. Par conséquent, une personne qui converse de questions banales dans le beit midrach ou la synagogue, même si ce n'est pas pendant la prière ou l'étude, enlève la yirat Chamayim de son corps.
Il s'agit d'une faute supplémentaire qui s'ajoute à celui des conversations mondaines en général.
[Chlah haKadoch ]

-> Une synagogue est un microcosme du Temple ; c'est un lieu de sainteté.
Le simple fait de respirer l'air d'une synagogue apporte des bénédictions de force et de longévité.
Cependant, si quelqu'un parle de choses banales à la shusynagogue, il empoisonne l'atmosphère ; il se nuit à lui-même et aux autres physiquement et spirituellement.
Il leur nuit physiquement en leur faisant respirer un air vicié ; il leur nuit spirituellement puisque cette impureté renforce le yetser ara. Chacun est en droit de le réprimander pour avoir causé du tort à autrui.
[Yessod haEmouna - Likouté Shass 57]

-> Selon le Maguen Avraham (Ora'h 'Haïm 151:1)
"Les non-juifs n'ont commencé à traiter le Temple avec mépris que lorsque le peuple juif a cessé de lui accorder le respect qui lui est dû ...
La faute de frivolité à la synagogue peut même entraîner la transformation d'une synagogue en une maison d'adoration d'idoles, que D. préserve."

-> Le Rokéa'h (Shomer Emounim - maamar Pit'hou Chéarim) suggère une raison possible pour la punition si sévère qui attende ceux qui parlent pendant la prière du tsibour : la même punition que celle infligée à quelqu'un qui se moque des paroles de nos Sages. Puisque nos Sages ont émis tant d'avertissements sévères à ce sujet, et que cette personne n'est toujours pas inquiète et n'a aucune crainte, elle est jugée comme quelqu'un qui se moque des paroles de nos Sages.

-> La Michna Broura (151:2) écrit qu'il faut veiller à ne pas parler inutilement à la synagogue et dans le beit midrach, car cela peut souvent conduire à des propos interdits, tels que des conversations qui impliquent les interdictions de calomnie, de querelles et de disputes.
Outre la gravité réelle de ces transgressions, ces fautes sont multipliées lorsqu'elles sont commises à la synagogue ; il n'y a pas de comparaison entre fauter lorsqu'on est seul et commettre la même faute dans le Palais du Roi (la synagogue).
De plus, on pousse les autres à fauter également. On peut commencer une dispute avec un petit groupe de personnes, mais en fin de compte, un groupe après l'autre se joindra à l'un ou l'autre camp, jusqu'à ce que toute la synagogue soit entraînée dans la conflagration qui se développe à partir de la dispute.

La Michna Broura poursuit : Très souvent, à cause de nos fautes, cela conduit à des insultes d'une telle ampleur que l'on peut même embarrasser quelqu'un en public, et très souvent cela se produit en présence d'un séfer Torah.
Nos Sages (Sanhédrin 99b) disent que celui qui embarrasse un autre en présence d'un talmid 'hakham est un hérétique qui n'a aucune part dans le monde à Venir. Il est donc évident que cela s'applique à celui qui embarrasse quelqu'un en présence d'un séfer Torah, devant l'honneur de la Chékhina.
Parfois, les disputes peuvent même conduire à des bagarres physiques, à la dénonciation d'autres personnes et à la profanation du Nom d'Hachem parmi les non-juifs. Le premier qui a commencé à parler est en fait la cause de tout cela, et il sera certainement puni autant que tous les autres réunis.
Par conséquent, celui qui craint Hachem doit toujours être sur ses gardes et éviter les conversations futiles à la synagogue ou dans le beit midrach. Ces lieux doivent être réservés à la Torah et à la prière.

-> Dans son introduction au séfer 'Hafets 'Haïm, la Michna Broura (151:2) ajoute :
Celui qui parle du lachon ara dans le beit midrach ou à la synagogue a violé le commandement positif de "et révère Mon Saint Temple" (Kédochim 19,30).
Cette mitsva exige que nous craignions Celui qui réside à l'intérieur du Temple. Lorsqu'une personne converse à la synagogue, elle montre qu'elle ne croit pas vraiment qu'Hachem y réside. Sinon, elle n'oserait pas s'engager dans une telle conversation dans la maison du Roi, en faisant ce qui est contraire à Sa volonté.

-> Dans de nombreux sefarim, il est écrit qu'il n'y a pas de plus grande profanation du Nom d'Hachem que de parler pendant la prière ou lorsque Son Nom est prononcé dans une bénédiction. Par conséquent, il ne faut certainement pas répondre lorsque quelqu'un nous parle. Au contraire, on doit faire savoir que ce n'est pas le moment de parler ...
Chaque fois que quelqu'un essaie de nous parler et que nous ne répondons pas, nous accomplissons la mitsva de "Je serai sanctifié" (Emor 22,32), car nous sanctifions le Nom d'Hachem en faisant cela."
[Séfer haTakanot 41]

-> Selon le Pélé Yoets (Erekh Beit haKnesset) : celui qui est prudent à cet égard (de ne pas y parler), en plus de se sauver d'une punition sévère, recevra également une grande récompense, en tant que personne ayant accompli une mitsva. En effet, il a accompli la mitsva "et révère Mon Saint Temple" (Kédochim 19,30), ce qui inclut la crainte de la synagogue, un microcosme du Temple.

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+ Parler à la synagogue :

-> Chaque mot inutile créé un ange Destructeur :
Le Réchit 'Hokhma (Déré'h Moché Yom Chémini) présente une parabole concernant une personne qui avait gagné beaucoup d'argent à l'étranger. Afin de protéger son argent lors de son voyage de retour, il engagea des gardes de sécurité pour l'accompagner, et réussit à terminer son voyage en toute sécurité.
De même, nos prières doivent s'élever jusqu'aux Cieux, un voyage de 500 ans. Dans l'atmosphère terrestre, il existe de nombreuses forces destructrices et nuisibles qui ont l'intention d'empêcher l'ascension des prières. Certaines de ces forces destructrices attendent depuis des temps immémoriaux le moment opportun pour arracher les prières.
Cependant, de nouveaux anges destructeurs sont créés à chaque mot prononcé pendant la prière, de Barou'h Chéamar à la Amida ; ces anges s'emparent de la prière et la détruisent.
La seule façon de protéger nos prières est d'éviter de parler à la synagogue.

-> Nos os ne pourriront pas :
Le Réchit 'Hokhma (chaar haanava 3) cite un puissant midrach.
Rabbi Na'hman bar Its'hak engagea des ouvriers pour enlever un monticule de terre de son vignoble. Au cours du 2e jour de creusage, un homme est apparu du monticule dans la vigne de Rabbi Na'hman bar Its'hak et s'est assis sur le monticule, se balançant et criant à plusieurs reprises : "Peut-être que le temps de la résurrection des morts est arrivé?"
Les ouvriers coururent appeler Rabbi Na'hman bar Its'hak, qui demanda à l'homme : "Qui es-tu ?". Il répondit : "Je suis un mort. L'heure de la résurrection des morts est-elle peut-être arrivée?"
Rabbi Na'hman lui demanda alors : "Qu'avez-vous à voir avec ce monticule de terre ?" L'homme répondit : "Je vous l'ai déjà dit - je suis un mort".
Rabbi Na'hman lui demanda : "Les morts ne pourrissent-ils pas?" Il répondit : "N'a-t-il jamais été apporté dans la maison du rabbin et lu dans le séfer Michlé (14,30) les mots du roi Shlomo : "L'envie [conduit à] la pourriture des os" ? Tout au long de ma vie, j'ai toujours négligé le fait que les gens me fassent du tort, je n'ai jamais été envieux d'un autre, je n'ai pas conversé dans le beit midrach ou à la synagogue, mon cœur et mon esprit étaient toujours concentrés sur les pensées de la Torah, comme le dit le verset : 'Celui qui m'écoute se reposera en toute sécurité' (Michlé 1,33)."

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-> Lorsque le peuple juif part en guerre, les officiers demandent : "S'il est un homme qui ait peur et dont le cœur soit lâche, qu'il se retire et retourne chez lui, pour que le cœur de ses frères ne défaille point comme le sien" (Choftim 20,8).
Nos Sages (Sota 44a) commentent que cela fait référence à quelqu'un qui doit quitter le champ de bataille parce qu'il a peur de ses propres péchés.
Le Beit Yossef (Tour OH 54) cite le midrach (Tan'houma) selon lequel la faute consistant à parler dans la prière entre Yichtaba'h et Yotser [Or] est une faute pour laquelle on doit quitter le champ de bataille.
Le Matté Moché (53) explique que les klipot (forces d'impureté/du mal), les obstructions qui empêchent les prières de monter, sont neutralisées par les Pessouké dézimra que nous disons (cha'harit).
Mais lorsque l'on parle entre Yichtaba'h et Yotser Or, ces klipot sont réactivées.
Ces klipot sont les légions de soldats qui nous font la guerre dans notre combat pour accomplir la volonté d'Hachem.

-> Le Séfer Hagan (Yom Shéni) cite le Rokéa'h selon lequel même un talmid 'hakham qui étudie constamment la Torah ne peut pas étudier pendant la prière et lorsque le tsibour dit les bénédictions ; le temps pour étudier et le temps pour la prière doivent être séparés.
Si un talmid 'hakham manque la prière à cause de son étude, même s'il a étudié toute la journée et enseigné aux autres, on considère qu'il n'a pas étudié du tout ce jour-là.

-> La Michna Béroura (151:10) dit que le Arizal faisait très attention lorsqu'il était à la synagogue à ne pas dire autre chose que les mots de la prière ; il évitait même de dire des mots de moussar à la synagogue afin de ne pas conduire à une conversation mondaine.

-> "Il ne faut pas parler de choses banales pendant que l'officiant répète la Amida. Si quelqu'un parle, c'est qu'il est un pécheur, dont la transgression est trop grande pour être supportée, et il doit être réprimandé". [Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 124:7]

-> Le Choul'han Aroukh haRav (124:10) ajoute que quelqu'un qui converse à la synagogue pendant que le tsibour loue Hachem, montre qu'il n'a pas sa place au sein du peuple juif. Même si quelqu'un étudie la Torah pendant les prières, ce qui n'est pas une faute aussi grave, ce n'est toujours pas convenable.

-> Le Kaf Hachaim (53:16) écrit que c'est une grave faute de parler lorsque l'on a terminé la Amida Esrei et que l'on attend que l'officiant commence la répétition.
L'officiant doit également faire très attention à ne pas parler à ce moment-là ; comment peut-on représenter le tsibbour devant Hachem après avoir commis une telle faute?

-> Le midrach (Bamidbar rabba 4:21) rapporte le récit suivant.
Un homme se trouvait à la synagogue avec son fils. L'officiant faisait la prière, et tout le monde répondait allélouka, tandis que le fils répondait par des sottises. Le tsibour dit au père : "Votre fils dit des choses stupides", et il répondit : "Que dois-je faire, ce n'est qu'un enfant, laissons-le jouer".
Le lendemain, la même chose se répète : ils répondent tous amen et allélouka et son fils répond par des bêtises. Le tsibour dit au père : "Ton fils dit des choses stupides", et il répondit : "Que dois-je faire, ce n'est qu'un enfant, laissez-le jouer."
Pendant les 8 jours de Souccot, le fils répondit aux prières par les mêmes paroles idiotes, et personne ne dit un mot à l'enfant. Avant la fin de l'année, le père mourut, ainsi que sa femme, son fils et son petit-fils, en tout, 15 personnes de la même famille. Tout ce qui resta de cette famille fut 2 personnes, l'une estropiée et aveugle, l'autre est une personne stupide et racha.

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-> Le Zohar (A'haré Mot 75b) dit : "[Le peuple] d'Israël reste en exil pour 3 fautes : pour avoir fait honte à la Chékhina pendant l'exil, pour avoir tourné le dos à la Chékhina, et pour s'être souillé en présence de la Chékhina."
Le fait de parler de choses banales à la synagogue, ce qui revient en fait à tourner le dos à la Chékhina, fait que le peuple juif reste en exil."

-> Le père du Chlah haKadoch (Séfer Yech Nochalin) ajoute qu'il n'y a pas de faute aussi grave que de parler pendant la prière.
Lorsqu'une personne transgresse d'autres fautes, telles que le vol, l'immoralité ou la consommation d'aliments non casher, le yétser ara l'attire par le plaisir physique.
Cependant, le yétser ara d'une personne qui parle à la synagogue n'est pas aussi fort ; lorsqu'une personne succombe, elle choisit de renforcer son yétser ara et de commettre une faute qui ne lui procure aucun plaisir physique. En outre, non seulement elle commet une faute, mais elle entraîne aussi les autres à fauter, car une conversation implique au moins 2 personnes.

[le 'Hafets 'Haïm (Pessikha léHilkhot Lachon ara 7) rapporte que selon le Choul'han Aroukh : parler à la synagogue est une faute grave, malheur à celui qui parle et à celui qui écoute. ]

-> Le Gaon de Vilna (dans sa lettre Alim léTéroufa) dit que pour chaque conversation vaine à la synagogue ou un beit midrach, il faut descendre dans les profondeurs du Guéhinam ; on ne peut commencer à imaginer la souffrance intense qu'on endurera pour chaque mot ; aucun mot n'est oublié.

Le Shéma Israël

+ Le Shéma Israël :

-> Au sujet du verset suivant du Hallel : "Du lever du soleil jusqu'à son coucher, le nom d'Hachem est loué" (mimizra'h chémech ad mévo'o, méoulal chem Hachem - Téhilim 113).
Cela peut être compris comme une référence à la récitation du Shema matin et soir, par laquelle le Nom d'Hachem est unifié dans le monde.
Les premières lettres de "mimizra'h chéméch ad" (ממזרח שמש עד) forment le mot שמע (Shéma).

De plus, les dernières lettres de ces mots forment le mot חדש ('hadach - nouveau), ce qui nous apprend que chaque fois que nous récitons le Shéma, il s'agit d'une nouvelle expérience. Les mots sont les mêmes, mais à chaque fois, ils apportent de nouvelles rectifications dans le Ciel, qui n'existaient pas auparavant.
En ce sens, le verset de Téhilim poursuit en disant : "Le Nom d'Hachem est loué de la même manière". Cela fait référence aux nouvelles rectifications qui sont annoncées dans le nom d'Hachem.
[ rabbi Yaakov Abou'hatséra - Bigdé Hasrad ]

L’importance du ta’hanoun

+++ L'importance du ta'hanoun :

+ Relever les étincelles tombées suite à nos fautes :

-> Le ta'hanoun est une tâche spirituelle difficile et importante.
Le Arizal (chaar haKavanot - Néfilat Apayim 2) écrit qu'il s'agit en fait d'un moment dangereux, dans lequel l'âme d'une personne risque de tomber dans les klipot (force du mal/impureté). Cependant, si cela est récité comme il le faut, alors cela peut élever une personne à des niveaux spirituels élevés.
Il y a donc beaucoup à gagner avec le ta'hanoun, mais aussi beaucoup à perdre.

Les hôtes du Ciel interviennent également à ce moment vital. D'un côté, il y a les forces de l'impureté, qui lancent des accusations et affirment que l'âme mérite d'être perdue à cause de ses fautes.
De l'autre côté, il y a les forces de sainteté, les anges qui se tiennent dans le camp de la Chékhina, qui aspirent et espèrent son succès, afin qu'elle puisse émerger indemne dans la lumière.
Si c'est le cas, la Chékhina en bénéficie grandement, car les étincelles de sainteté qui sont tombées sont élevées, ce qui ajoute à l'éclat de la Chékhina.

Sur cette base, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 25) explique le verset récité dans le Ta'hanoun séfarade : "Tous ceux qui espèrent en Toi n’auront pas honte. Ceux qui se rebellent pour rien seront humiliés" (Téhilim 25,3)
Cela nous apprend que lorsqu'une personne réussit à accomplir la tâche du ta'hanoun, non seulement elle sera sauvée de la honte, mais tous les saints anges qui espèrent en elle pour le bénéfice de la Chékhina seront également justifiés dans leurs espoirs pour elle.

"Ceux qui se rebellent" fait référence aux sitra a'hra et aux forces du mal qui se rebellent contre la Chékhina. Ils avaient espéré le voir échouer et se perdre parmi les klipot, incapable de revenir.
Ils seront humiliés lorsque leurs espoirs envolés seront brisés et qu'ils n'auront plus rien à montrer.

[ le ta'hanoun = le texte général de vidouï, de confession de nos fautes, ce qui nous permet de profiter de la force de la téchouva. ]

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-> Le Arizal (chaar haKavanot) explique qu'il y a un élément de martyre dans le ta'hanoun. Dans la profondeur de sa kavana kabbalistique, au moment du ta'hanoun on abandonne notre vie pour descendre dans les klipot, afin de sauver les étincelles déchues qui y sont piégées.
Si ces kavanot ne sont pas exécutés correctement, une personne peut rester piégée en bas, incapable de revenir, et perdre ainsi sa vie.

Sur cette base, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 25) ajoute que lorsqu'une personne accomplit le ta'hanoun, elle renaît avec une nouvelle vie. La personne qu'on était auparavant a abandonné sa vie, et une nouvelle personne est née à la place.

C'est ainsi que nous pouvons comprendre le verset suivant du ta'hanoun : "Fais-moi connaître tes voies, Hachem, et apprends-moi ton chemin" ( דְּרָכֶיךָ יְהוָה הוֹדִיעֵנִי אֹרְחוֹתֶיךָ לַמְּדֵנִי - Téhilim 25,4)
Les premières lettres de ce verset correspondent à la guématria de ילות (yaloud - né).
Lorsqu'une personne se couvre le visage pendant le ta'hanoun (ou bien qu'elle se courbe, tombant comme "mort" devant Hachem (annulant son égo), exprimant le regret d'avoir pu bomber le torse pour agir contre Sa volonté), alors elle renaît comme un nouvel enfant.
Une telle personne se tourne alors vers Hachem pour qu'Il lui enseigne la Torah, tout comme la Torah est enseignée aux jeunes enfants, qui sont éduqués à marcher sur le chemin d'Hachem.

Le verset utilise deux synonymes pour chemins, "déra'him" et "or'hot".
Nous pouvons comprendre cela en nous basant sur le Zohar (III,88a), qui explique que "déra'him" sont les chemins bien tracés qui symbolisent les explications simples de la Torah. "or'hot" se réfère à un nouveau chemin qui vient juste d'être ouvert, et qui n'a pas encore été emprunté par les masses. Cela fait référence aux secrets de la Torah qui ne sont connus que de quelques privilégiés.
Dans ce verset, le roi David a prié pour la connaissance des deux, puisque toutes les chemins de la Torah sont ouverts à celui qui se sacrifie pour ta'hanoun.

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-> Ceux qui risquent leur vie dans le ta'hanoun pour honorer Hachem bénéficient d'une aide Divine spéciale, qui les conduit sur le chemin de la vérité.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique ainsi la suite du ta'hanoun : "Il enseigne aux humbles Son chemin" (vilaméd anavim darko - Téhilim 25,9). Une personne humble fait abstraction de ses propres intérêts et se consacre uniquement à la réalisation de la volonté d'Hachem.
En retour, Hachem la protège le long d'un chemin droit, sans obstacles ni pierres d'achoppement.
Il est écrit à son sujet : "Heureux l'homme qui se confie en Ta force et qui trace sa route dans son cœur" (Téhilim 84,6). C'est comme si une personne avait un ami de confiance qui l'oriente dans la bonne direction à tous les carrefours de sa vie.

C'est ainsi que rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique le verset du ta'hanoun : "Guide-moi dans Ta vérité et enseigne-moi, car Tu es le D. de mon salut. C'est vers Toi que j'espère tout au long de la journée" (adéri'héni baamité'ha ... - Téhilim 25,5).
Lorsqu'une personne récite le ta'hanoun avec de la kavana, elle prie Hachem de la guider sur le chemin de la vérité et de dégager son chemin des obstacles qui l'obstruent.

Une telle personne n'imagine pas qu'elle mérite ces conseils en récompense de ses propres efforts ou parce qu'elle a si bien récité le ta'hanoun. Elle se rend compte de ses nombreuses lacunes et ne compte que sur la bonté de Hachem pour la sauver, "puisque Tu es le D. de mon salut".
Telle est notre espérance, non seulement lorsque nous récitons le ta'hanoun, mais aussi tout au long de la journée et de notre vie.

[le ta'hanoun est un moment d'humilité intense, où l'on reconnaît nos torts devant le Roi des rois, et notre désir d'agir selon la volonté d'Hachem, et par cela nous méritons d'être assister et aider par Hachem dans notre vie. ]

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-> Comment expliquer qu'une personne puisse fauter et atteindre des hauteurs spirituelles uniquement grâce à la téchouva et au ta'hanoun?

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique en se basant sur le verset : "Souviens-Toi de Ta miséricorde, Hachem, et de Ta bonté, car elles sont éternelles" (zé'hor ra'hamékha Hachem ... - Téhilim 25,6).
Ces hauteurs spirituelles précèdent la création du monde et constituent le fondement sur lequel le monde a été construit. Il existe un monde de pureté parfaite qui précède le monde dans lequel nous vivons, et aucune faute ne peut toucher ou nuire à ce monde de perfection.
Lorsqu'une personne met de côté ses intérêts personnels et s'élève au-dessus de ce monde physique, elle atteint ce monde primordial de perfection, où elle est purifiée de ses fautes.

C'est le sens du verset :
"Souviens-Toi de Ta miséricorde, Hachem, et de Ta bonté" = dans Ta miséricorde et Ta bonté, aide-moi à atteindre ces hauteurs spirituelles que je ne mérite pas vraiment.
"car elles sont éternelles" = elles ont précédé la création de ce monde et sont hors de portée de la faute.

[ selon le midrach (Téhilim 90) : "Grande est la téchouva puisqu'elle a précédé la création du monde."
De même, la guémara (Nédarim 39b) met la téchouva parmi les 7 choses furent crées avant la création du monde.
En ce sens, faire ta'hanoun c'est se reconnecter avec le monde dans son état le plus parfait, le plus pur, avant la création. ]

Lorsque quelqu'un s'élève au-dessus du monde de la faute en récitant correctement le ta'hanoun, ses pas sont guidés par le Ciel pour marcher sur le chemin de la droiture.
Même s'il faute accidentellement à l'occasion, il ne continuera pas sur la voie de la faute. Il recevra immédiatement un message du Ciel, parfois à travers une courte période de souffrance, pour purifier ses fautes et le ramener sur le chemin de la vérité.
[...]

Hachem guide quelqu'un sur le chemin qu'il a choisi. En faisant les ta'hanoun (je me suis égaré dans la faute, et en réalité j'ai vraiment envie de faire ta volonté, même si le yétser ara peut être trop fort!), on mérite d'être aidés pour aller sur le chemin de la dvékout (l'attachement avec Hachem).

"Vous qui êtes attachés à Hachem votre D. êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
Nous vivrons aujourd'hui : le gentri se sent sur (plus 1 pour la valeur de la phrase).
1 pour la valeur de la phrase).
La guématria הַדְּבֵקִים בַּיהוָה (attachés à Hachem) a une guématria (+1 du kollel) égale à זו נפילה (zo néfila).
Cela fait référence à la néfilat apayim, le fait de tomber sur son visage pendant le ta'hanoun, par lequel une personne mérite de s'attacher à Hachem et de gagner la vie éternelle.

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+ Corriger les fautes liées à la brit :

-> Le ta'hanoun est également efficace pour guérir les dommages causés par la souillure de la brit.

Selon rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 36)
il y a un élément d'abandon de sa vie pour Hachem qui est inhérent au Tachanoun.
Certaines fautes sont expiées par la téchouva seule, mais certaines fautes sont si graves que la téchouva ne peut que retarder la punition, alors que l'expiation complète n'est réalisée qu'avec la mort du fauteur.
La souillure de la brit est une telle faute. Bien qu'une certaine forme d'expiation soit possible même du vivant d'une personne, l'expiation totale se fait par la mort.

Le ta'hanoun étant considéré comme une sorte de "mort", au cours de laquelle le fauteur disparaît et une nouvelle personne renaît à sa place, il peut expier même les fautes de la brit.
Une personne n'a pas besoin de mourir pour être pardonnée. Lorsqu'il abandonne sa vie à Hachem dans la téchouva et le ta'hanoun, elle renaît à nouveau et se purifie des fautes de sa vie précédente.

Une synagogue est appelée : "beit haknesset", un lieu de rassemblement, non seulement parce que les gens s'y rassemblent pour prier, mais aussi parce que toutes les étincelles de lumière et de sainteté (les orot et kédouchot) s'y rassemblent.
Lorsque nous entrons dans cette salle de sainteté, nous pouvons nous attacher à la sainteté et à la lumière, ainsi qu'à Hachem.
[Séfer midBar Kadech - Moadim 2]

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-> Le Kav haYachar (chap.3) écrit que les murs d'une synagogue sont très saints et que la lumière de la Présence Divine (Chékhina) y plane en permanence.

Prier pour D.

+ Prier pour D. :

-> En raison de l'amour d'Hachem pour le peuple juif, Sa nation, et parce que "dans toutes leurs souffrances, Il souffre avec lui (chaque juif)" (Yéchayahou 63,9), Hachem nous conseille comment se sauver de notre ennemi.

La force vitale de tous les mondes émanés, de tous les êtres créés, de tout ce qui a été formé et fait, et de tous leurs hôtes (la terre et tout ce qui s'y trouve) provient du rayonnement de D., qui est restreint dans tous les mondes (afin que les créatures finies soient capables de le recevoir) et les anime.
Le verset dit explicitement : "Tu leur donnes la vie à tous" (Né'hémia 9,6), mais il s'agit surtout du peuple juif, la nation dont Il est proche, comme le dit le verset : "Car D. a choisi Yaakov pour Lui, Yisraël pour Son trésor" (Téhilim 135,4).
En eux, la lumière de D. brille plus intensément, comme le dit le verset : "Maison de Yaakov, venez, allons à la lumière d'Hachem" (Yéchayahou 2,5).
Ainsi, lorsque, à D. ne plaise, le peuple juif est confronté à des temps troublés, la partie de la Divinité qui le vivifie éprouve également de la douleur, pour ainsi dire.
[...]

L'objectif principal de nos prières est de prier pour l'amour d'Hachem, qui ressent également un manque lorsque le peuple juif est en difficulté.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tissa 30,12 ]

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=> Lorsque nous cherchons à sauver D. d'un problème, nous devons prier pour qu'il sauve l'étincelle divine qui est en nous, car notre douleur est aussi la sienne.

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-> Si une personne veut prier pour le peuple juif lorsqu'ils souffrent de l'absence d'un besoin quelconque, elle doit élever le peuple juif. Cela signifie qu'elle doit dire que leur souffrance ne concerne pas seulement le peuple juif, mais qu'elle concerne aussi D., puisqu'Il est notre Père. Comme l'enseigne la guémara ('Haguiga 15b) : "lorsqu'une personne souffre, la Chékhina souffre aussi".
Par conséquent, lorsqu'une personne considère la souffrance de la nation juive comme la souffrance de D., elle élève le peuple juif au niveau d'Hachem.
En conséquence, D. soulagera la souffrance de la Chékhina, et de ce fait, le peuple juif sera également délivré de sa détresse.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tissa 30,12 ]

La Amida = un moment au plus proche d’Hachem

+ La Amida = un moment au plus proche d'Hachem :

-> Au début du service de prière, une personne s'élève à travers tous les mondes en récitant les divers chants et louanges dans la section préliminaire du service, appelée Pessouké déZimra. Elle s'élève ainsi progressivement, en comprenant de plus en plus les attributs de D.
Mais pendant tout ce temps, la personne n'a pas encore atteint le Roi lui-même, elle n'a pas encore atteint l'état de ravissement, d'attachement à D. sans aucune séparation ou voile, même si le voile est sacré, mais seulement aux lumières de la simple infinité d'Hachem.
C'est la conscience du monde d'Atsilout, qu'on n'atteint que dans la Amida. C'est pourquoi le monde le plus élevé est appelé le monde d'Atsilout, car le mot "Atsilout" (אצילות) est linguistiquement lié au mot pour "à côté de Lui" (אצלו). [voir le Ramban sur Bamidbar 11,17]
Dans le monde d'Atsilout, une personne se tient pour ainsi dire à côté de D.
[ l'Atsilout est le monde/niveau spirituel le plus élevé et proche d'Hachem. ]

Cet état d'attachement total à D. est atteint pendant la récitation de la Amida. Une personne se trouve alors dans les mondes supérieurs, dans le monde d'Atsilout, où aucun voile ni aucune fenêtre ne la sépare d'Hachem. Seule la lumière de l'infini enveloppe la personne de tous les côtés, et c'est là qu'elle peut réellement déverser son cœur devant D.

En revanche, avant de prier la Amida, bien que chacun des mondes inférieurs possède une qualité d'Atsilout en lui, cette qualité d'Atsilout existe dans des vêtements qui obscurcissent l'unité simple de D.
Tant que la personne reste dans les mondes inférieurs, s'élevant de monde en monde, elle ne comprend pas l'Atsilout en lui-même. Son attachement à D. se fait plutôt par l'intermédiaire du monde spirituel dans lequel il se trouve. Lorsqu'il se trouve dans le monde d'Assiya, il perçoit l'aspect d'Atsilout dans l'Assiya.
Lorsque ses pensées s'élèvent et se concentrent sur le monde des anges, on peut dire qu'il se concentre sur l'Atsilout du monde de Yétsira. Il en va de même pour l'Atsilout du monde de Béria. Enfin, une personne atteint le niveau d'Atsilout dans le monde d'Atsilout lui-même.

Une personne ne peut pas atteindre un niveau plus élevé que celui-ci. Là (dans la Amida), dans le monde d'Atsilout, on doit s'imaginer se tenant immédiatement devant Hachem, qui nous entoure, et on supplie D. comme un fils supplie son père et l'implore de ses demandes.
A ce niveau élevé, il ne peut y avoir d'autre "marche" (on est au sommet des mondes spirituels, au plus proche d'Hachem). C'est pourquoi cette prière est appelée Amidah, ce qui signifie "prière debout", car la personne se tient alors immobile devant D.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 17,6 ]

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-> Nous progressons toujours dans notre service divin ; ce n'est que pendant la prière de la Amida, lorsque nous atteignons la conscience Divine ultime, que l'on peut dire que nous sommes "debout". Notre concentration absolue sur D. pendant la prière fait que D., pour ainsi dire, se concentre exclusivement sur nous.
[les anges sont des "omèd" (ils n'évoluent pas), tandis qu'un juif vivant est un "méalé'h", ils avancent spirituellement toujours plus proche d'Hachem. La "Amida" est l'exception : nous avons atteint le niveau le plus élevée possible, et nous sommes alors "debout" (impossible d'avancer davantage), profitant d'une proximité maximale avec papa Hachem.
Tâchons profiter de ce moment incroyable! ]

Etre tôt à la synagogue & être parmi les 10 premiers

+++ Etre tôt à la synagogue & être parmi les 10 premiers :

+ Arriver tôt à la synagogue :

-> Nos Sages (guémara Shabbath 127a) nous disent : "Ce sont les préceptes dont une personne bénéfiera des fruits dans ce monde, mais dont le principe reste intact pour elle dans le monde à Venir".
Le fait d'arriver tôt au beit midrach le matin et le soir est l'une des choses énumérées dans la michna.

-> Nos Sages expliquent que se lever tôt pour aller à la synagogue, la résidence d'Hachem, le palais du Roi, est une expression d'honneur et de gloire pour le Roi, car cela montre clairement notre désir et notre envie de voir Hachem et d'entrer dans Son palais.
En revanche, le fait d'arriver en retard à la synagogue témoigne d'un manque de respect et d'un manque de valeur pour cette précieuse opportunité.

Comme le dit rabbi Yo'hanan ben Zakai (Béra'hot 6b), lorsque Hachem entre dans une synagogue et ne trouve pas de minyan, cela provoque Sa colère immédiate, comme le dit le verset : "Pourquoi suis-Je venu et n'y a-t-il pas d'homme [qui se tourne vers Moi]? [Pourquoi ai-je appelé et personne n'a répondu?" (Yéchayahou 50,2).
Le Meïri commente ces mots : "Les membres de la communauté doivent toujours faire preuve d'une grande attention en arrivant à la synagogue suffisamment tôt pour permettre un minyan au moment approprié. Si l'heure de la prière passe et qu'il n'y a pas de minyan, cela donne une mauvaise image de la communauté et indique que les habitants de cette ville sont éloignés de l'amour véritable d'Hachem. Cet éloignement provoque la colère d'Hachem".

-> Mesure pour mesure :
Nous pourrions simplement dire qu'Hachem récompense une personne mesure pour mesure ; une personne qui passe outre ses propres préoccupations et qui, au lieu de dire : "Je suis faible et vieux", va accomplir une mitsva, alors Hachem le bénit en lui donnant la vieillesse et une longue vie.
[Rachamé ha'Av - Erekh Téfila]

-> Comme pour saluer la Chékhina :
Bien que le fait de se lever tôt pour aller à la synagogue et de s'attarder plus tard ne semble pas être lié au ben adam Ia'havéro (les relations interpersonnelles), il s'agit néanmoins d'une forme de bonté (guémilat 'hassadim), pour ainsi dire, avec Hachem.
Puisque la Chékhina est actuellement en exil, le seul plaisir qu'elle reçoit est dans Sa maison de prière, le beit knesset (synagogue).
Par conséquent, quiconque se lève pour aller à la synagogue de bonne heure, c'est comme s'il saluait la Chékhina elle-même et lui demandait de l'aide. La Chékhina prend plaisir à cela, pour ainsi dire, et demande également après une telle personne les jours où elle n'arrive pas tôt à la synagogue.
[Séer haYom - séder bra'hot chel cha'harit]

Le Séder haYom écrit en outre que c'est une chose merveilleuse pour quelqu'un d'être à la synagogue dès le matin, de louer et d'exalter Hachem, et de parler comme le font les anges, dès le matin.

-> La défense du peuple juif :
Le Tana déBé Eliyahou (Zouta 22) écrit que le midat hadin, la force de la justice Divine, se tient devant Hachem et dit : "Maître de l'Univers, Tu as écrit dans Ta Torah : "Et vous ne devez pas jurer par Mon Nom faussement" (Kédochim 19,12), et Israël se lève tôt pour aller au marché et jure faussement. Ils désirent aussi les biens de leurs voisins et leurs femmes, et ils parlent de lachon ara à propos de leurs prochain. Se pourrait-il que Tu leur accordes un traitement de faveur?"
Néanmoins, Hachem parle favorablement du peuple juif, et Il dit à la midat hadin : "Israël se lève tôt le matin pour aller à la synagogue et au baté midrach, et ils amènent leurs enfants au 'heder ... Comment pouvez-vous dire que je fais du favoritisme?"

-> Conduit à la destruction des réchaïm :
Nos Sages (guémara Guittin 7a) nous racontent que Mar Oukva envoya un message à rabbi El'azar pour lui dire que les réchaïm lui causaient du chagrin. Il répondit : "Attendez Hachem et aspirez à Lui" (Téhilim 27,14) - "Attendez Hachem" et Il les frappera, levez-vous plus tôt qu'eux et restez après la prière dans le beit hamidrach, et ils tomberont d'eux-mêmes sur le bord du chemin.

-> Les non-juifs nous respectent :
Une ville dont les habitants ne sont pas juifs et qui compte au moins 10 maisons juives dont les habitants se lèvent tôt pour aller à la synagogue et au beit hamidrach et restent après la prière, même si des non-juifs assiègent toute la ville, ils montreront du respect pour les juifs au milieu d'eux et les craindront, comme le dit le verset : "C'est pourquoi un peuple fort te respectera, une ville de nations puissantes te craindra" (Yéchayahou 25,3).
[Tana déBé Eliyahou rabba 23]

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-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yocher) dit que celui qui quitte la prière plus tôt parce qu'il n'a pas la patience d'attendre quelques minutes de plus jusqu'à ce qu'elle soit terminée, déshonore Hachem. Il est comparé à quelqu'un qui ne croit pas que la Chékhina se trouve dans une synagogue pendant la prière.
Comment une telle personne peut-elle penser que sa prière sera acceptée?
De plus, une personne qui quitte la synagogue tôt sera également expulsée du Temple plus tôt.

-> Celui qui part avant Alénuo sans raison valable n'entrera pas dans le cercle des tsadikim dans l'autre monde. [Réchit 'Hokhma - Totsat 'Haim 41]

-> Si une personne savait pourquoi elle fait la prière et connaissait la puissance de sa prière, elle ne partirait pas plus tôt. [Tiv Hischaskout - Téfila]

-> Le Machzik Bra'ha (132:2) dit que l'on doit dire Alénou avec kavana parce qu'il n'y a pas de plus grande louange à Hachem. La prière d'Alénou contient plus de louanges que toute autre chose que nous disons.

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+ L'avantage d'être parmi les 10 premiers :

-> Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 90:14) écrit : "Une personne doit arriver tôt à la synagogue pour être comptée parmi les 10 premiers".

-> Rabbi Yéhochoua ben Levi (guémara Béra'hot 47b) dit qu'il faut toujours essayer de se lever tôt pour pouvoir être compté parmi les 10 premiers ; même si 100 autres suivent, sa récompense est égale à celle de tous les autres.

Le Maharcha explique que lorsqu'il y a 10 juifs réunis, la Chékhina réside au milieu d'eux. Peu importe le nombre de juifs qui arrivent, la Chékhina est déjà là grâce aux 10 premiers ; ceux qui suivent ne reçoivent de récompense que pour avoir rejoint ceux qui ont déjà apporté la Chékhina en leur sein.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique comment cela se passe.
Chaque fois qu'une personne accomplit une mitsva, les anges s'écrient : "Montrez du respect à untel ou unetelle qui a accompli cette action".
Il est évident que pour une mitsva aussi importante, les anges font ce type de déclaration publique.
Lorsqu'un 2e juif rejoint le premier, ils font à nouveau la même déclaration, en annonçant cette fois le nom du premier qui est arrivé en même temps que le second, et ainsi de suite.
La première personne arrivée est comptée chaque fois qu'un nouveau membre est ajouté ; elle reçoit donc une récompense égale à toutes les autres.
Cela explique la guémara précédente, selon laquelle il est compté "parmi" les dix premiers, car il est compté chaque fois qu'une autre personne rejoint le minyan, et chaque fois qu'il est compté, il reçoit une récompense en même temps que les autres, en plus de la récompense qu'il a déjà reçue.

Le Ben Ich 'Haï ajoute que même s'il arrive qu'une fois, lorsqu'il arrive à la synagogue tôt, il y ait déjà 10 personnes présentes depuis la veille, il est quand même compté parmi les dix. Comme il est habituellement l'un des premiers à arriver pour le minyan, cette fois-ci il est également inclus parmi eux et récompensé en conséquence.

-> Le fait qu'on reçoive une récompense égale à celle de tous les autres n'enlève rien à ce que les autres reçoivent. Au contraire, dans notre mérite, ils reçoivent également leur juste part, tandis qu'on reçoit une récompense égale à celle de tous.
[Asssara Maamarot - maamar 'hikour din II 14]

-> Le Zohar (Vayéra , midrach hanéélem 105a) écrit que Hachem ne juge pas les rechaïm sans d'abord prendre conseil auprès des tsadikim. La première chose que les tsadikim demandent est : "Et si 10 [personnes] se trouvaient là?" (se basant sur la demande d'Avraham pour sauver Sodome - Vayéra 18,32).
Maître de l'univers, peut-être s'agit-il des 10 premiers juifs qui sont venus à la synagogue et qui méritent donc une récompense égale à tous ceux qui ont suivi?
Quelle est la réponse d'Hachem? "Je ne détruirai pas à cause des dix" = parce qu'ils font partie des 10 premiers juifs à être venus à la synagogue, je ne les détruirai pas!
[l'idée est que les 10 premiers ne sont pas jugés négativement pour leurs actes]

-> Le Chlah haKadoch (Yoma - Déré'h Eits 'Haïm To'hakhot moussar 45) écrit au nom du Arizal que le fait d'être parmi les dix premiers à la synagogue sanctifie une personne.

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+ Différentes idées concernant les 10 premiers :

-> Si les gens étaient conscients de la grandeur d'être le premier à venir à la synagogue, ils se battraient les uns contre les autres pour avoir la chance d'être les premiers.
[Yalkout Méam Loez - Ekev]

-> Le Eliyah rabbah (Ora'h 'Haïm 90:17, basé sur Rabbénou Yona) écrit que les dix premières personnes reçoivent leur propre récompense ainsi qu'une récompense supplémentaire équivalente à toutes celles qui viennent après elles ; cependant, ces dix personnes sont toutes récompensées de la même manière, quel que soit celui qui est venu en premier.

Le Maadané Mélé'h (Béra'hot - pérek 7, 7:10) explique différemment que même parmi les dix premiers, le premier arrivé reçoit une récompense équivalente à tous ceux qui suivent, y compris les neuf autres ; chaque personne qui arrive reçoit une récompense équivalente à tous ceux qui viennent après elle, y compris ceux qui font partie du minyan initial.
[ainsi plus tôt on vient, plus notre récompense est importante]

-> Même parmi les personnes qui arrivent après les dix premiers, plus on arrive tôt, plus on est proche de la source de la sainteté (kédoucha).
[Ma'hatsit haShékel 90:28]

-> Le 'Hida (Tsiporen Shamir 9:135) écrit qu'il faut essayer d'être le premier à arriver à la synagogue.
Il cite le Zohar selon lequel la personne qui arrive la première à la synagogue et qui reste après le départ de tous les autres le soir est unie avec la Chékhina d'une manière unique.
[plus on arrive tôt, plus proche nous sommes de la Chékhina ]

-> Le Zohar (Térouma 131a) illustre cette idée par une parabole.
Un roi demanda à tous les habitants de la ville de le rencontrer à un certain endroit et à une heure précise. L'un des habitants arriva avant tous les autres. Lorsque le roi arriva et ne trouva qu'une seule personne, il demanda où se trouvaient les autres habitants de la ville. L'homme répondit : "Mon maître, je les ai tous précédés et ils sont en route, conformément au décret du roi."
Le roi fut très satisfait de cette réponse, et il s'assit et parla à cette personne jusqu'à ce que tous les autres arrivent. C'est ainsi qu'il devint proche du roi. Au bout d'un certain temps, tous les autres arrivèrent et s'excusèrent de leur retard ; finalement, le roi les renvoya.
Cependant, si la première personne n'était pas arrivée à temps et n'avait pas dit au roi que les autres étaient en route, ou si les autres ne s'étaient pas présentés du tout, le roi aurait été furieux.

De même, lorsqu'une personne arrive la première à la synagogue et que la Chékhina arrive et la trouve, c'est comme si tous étaient déjà arrivés. Lorsque la Chékhina trouve cette personne, elle s'associe à elle.
Cependant, si personne n'arrive en avance, le verset dit : "Pourquoi suis-Je venu et n'y a-t-il pas d'homme [qui se tourne vers Moi]? [Pourquoi] J'ai appelé et personne n'a répondu" (Yéchayahou 50,2) = le verset ne dit pas "il n'y a pas dix hommes", mais "il n'y a pas d'homme", pas un seul homme n'est là pour être avec Moi!

La récompense d'être parmi les premiers à venir à la synagogue ne s'applique qu'à ceux qui font la prière complète. Cependant, celui qui converse tout au long de la prière ne reçoit pas cette récompense.

[Choul'han haTahor 48:3]

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+ Autres enseignements :

-> Le Choul'han Aroukh écrit : "C'est une mitzvah de courir lorsque l'on se rend à la synagogue".

-> Même si l'on dispose de beaucoup de temps pour se rendre à la synagogue, il faut marcher d'un bon pas, ce qui exprime son enthousiasme à accomplir la mitsva. [Tsela'h - Béra'hot 6b]

-> Le Zohar (Pin'has 229b) écrit que lorsque l'on court à la synagogue, Hachem dit aux anges que tous ceux qui courent pour accomplir les mitsvot et se rendre à la synagogue devraient être acceptés dans un heichal en-Haut spécial.

Le Ben Ich 'Haï (Mikets chana 1) ajoute que lorsque les juifs courent à la synagogue, en retour, les anges qui les défendent courent pour parler positivement d'eux devant le tribunal céleste, et ils arrivent les premiers (avant les anges qui les poursuivent/accusent).

Le Pricha (Tour - Ora'h 'Haïm 90) dit que le moment le plus important pour courir est lorsqu'il s'approche de la synagogue, car juste à côté de la synagogue, il est clair qu'on court pour la mitsva d'aller à la synagogue.
Cependant, le Kaf ha'Haïm (90:86) écrit que cette mitsva commence à partir du moment où on quitte sa maison pour se rendre à la synagogue.

-> La Michna Broura (90:40) ajoute que l'obligation de courir à la synagogue enseigne clairement que l'on ne doit pas s'attarder en chemin pour discuter de sujets personnels, ce qui pourrait même nous faire manquer le Baré'hou et la Kédoucha.

Elle ajoute : il ne faut pas courir à la synagogue d'une manière qui inciterait les gens à se moquer de soi ; il faut plutôt marcher d'un bon pas, comme le fait quelqu'un qui veut sérieusement s'acquitter de ses responsabilités.
En outre, il ne faut marcher d'un bon pas que jusqu'à l'entrée de la synagogue. Une fois à l'intérieur, il est interdit de courir ou de marcher rapidement. On doit plutôt marcher lentement, avec crainte et inquiétude, car on est entré dans le palais du Roi.

-> La guémara (Sota 22a) rapporte l'histoire suivante :
Il y avait une veuve qui avait une synagogue dans son quartier, mais elle marchait jusqu'au beit midrach de rabbi Yo'hanan.
Rabbi Yo'hanan lui demanda : "N'avez-vous pas une synagogue dans votre propre quartier?"
Elle répondit : "N'est-on pas récompensé pour avoir fait plus de pas?"
Rachi explique qu'elle s'est éloignée de son chemin afin de recevoir une plus grande récompense ; cela nous enseigne que plus on s'éloigne de son chemin pour une mitsva, plus grande est la récompense.

-> Le Tana déBé Eliyahou (Zouta 17) cite une histoire similaire :
"Une fois, j'ai rencontré une femme âgée d'une autre ville qui venait à la synagogue pour faire la prière. Je lui ai demandé : "N'y a-t-il pas de synagogue dans votre ville? Elle répondit : "Rabbi, j'ai voyagé d'une ville à l'autre pour faire la prière, afin de recevoir la récompense pour avoir parcouru la plus grande distance, et vous me dites d'aller à la synagogue la plus proche?"
Cette dame âgée nous montre la récompense des mitsvot."

-> Le midrach (Dévarim rabba 17:2) nous dit que Hachem compte tous les pas d'une personne et qu'elle est récompensée en conséquence.

-> La Michna Broura (90:37) dit que si l'on peut faire la prière dans une synagogue plus éloignée, on recevra une plus grande récompense.

-> Le Chéélot ou'Téchouvot Torah Lichma (OH 40) écrit que, sur la base du Tana déBé Eliyahou précédent, il est préférable de se rendre à la synagogue à pied plutôt qu'en voiture ou par un autre moyen de transport. On méritera ainsi une plus grande récompense, puisqu'on est récompensé pour chaque pas qu'on fait.

Le Pélé Yoets (Erekh Halakha) dit que chaque pas crée un ange.

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-> La crainte du palais du Roi :
Lorsque l'on entre dans une synagogue :
" il faut se rappeler que la synagogue est la maison du Roi. Un roi humain ne permet pas à tout le monde de le servir ; seuls ceux qui trouvent grâce à ses yeux peuvent le servir. Combien plus cela devrait-il s'appliquer au Roi des rois, Hachem.
Pourtant, Hachem lui permet de se tenir devant la Chékhina, bien qu'il en soit indigne.
"Quant à moi, par Ton abondante bonté" = Tu m'as fait une grande bonté en me permettant d'être parmi ceux qui entrent dans le lieu où réside Ta Chékhina. Contempler le fait que la synagogue est le palais du roi, où réside la Chékhina d'Hachem, et que l'on entre dans le Palais, devrait inspirer à une personne un sentiment de crainte et de peur d'Hachem."
[Totsaot 'Haïm]

[ il faut entrer calmement dans une synagogue pour que notre prière n'apparaisse pas comme un fardeau dont on essaie de se débarrasser, mais plutôt un honneur et une opportunité folle. ]

->Il faut faire attention à s'arrêter un peu à l'entrée de la synagogue, afin de montrer sa crainte et sa peur d'entrer dans le Sanctuaire du Roi. Cela aidera une personne à être complète dans sa prière et à atteindre des niveaux élevés grâce à la prière.
C'est ce qu'implique le guémara (Sanhédrin 106b) qui explique qu'A'hitofel a enseigné à David le verset : "Dans la maison d'Hachem, nous avons marché béragech" (Téhilim 55,15). Bien que le sens du mot "béragech" dans ce verset soit "ensemble", A'hitofel a néanmoins expliqué à David que cela fait allusion à la crainte que l'on devrait ressentir en entrant dans le sanctuaire d'Hachem.

-> Il faut s'incliner en direction du Aron kodech lorsqu'on entre dans une synagogue, comme l'a dit roi David : "Je me prosternerai vers le Sanctuaire de Votre Sainteté, dans l'admiration que Vous inspirez" (Téhilim 5,8).
[Atéret Zékénim Choul'han Aroukh Ora'h 'Haïm 1]

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-> Nos Sages (guémara Béra'hot 6b) préviennent que lorsque Hachem se rend à la synagogue et n'y trouve pas de minyan, il est en colère.
Les 10 premières personnes présentes à la synagogue veillent à ce qu'il y ait un minyan et empêchent ainsi cette colère. Ils sont le noyau du minyan, et tous ceux qui viennent après eux sont considérés comme des ajouts à ce noyau.

Il est également important d'avoir un endroit fixe où l'on fait le davens chaque fois. La guémara (Béra'hot 6b) affirme que si une personne fixe un lieu pour ses prières, le D. d'Avraham lui vient en aide, car Avraham avait lui aussi un endroit fixe pour prier.

Désigner une place pour prier à la synagogue

+ Désigner un lieu pour prier à la synagogue :

-> Rabbi Tan'houm bar 'Hiya dit : "Une personne doit désigner un endroit pour elle-même dans la synagogue". [guémara Yérouchalmi Béra'hot 4:4]

-> Le Tour (90) écrit que l'on doit désigner un endroit pour soi pour la prière et ne pas en changer à moins qu'il y ait des circonstances atténuantes, comme rabbi Houna l'a dit (Béra'hot 6b) : "Celui qui désigne un endroit pour lui pour la prière, le D. d'Avraham l'assistera".
Le Tour poursuit en disant que non seulement on doit toujours faire la prière dans une synagogue spécifique, mais que même dans cette synagogue, on doit avoir un siège fixe et ne pas s'asseoir sur un siège différent chaque jour.

Le Tour (98) explique que les prières correspondent aux korbanot ; par conséquent, de même que chaque korban avait un endroit désigné dans le Temple où il était abattu et sacrifié, de même les prières doivent se trouver dans un endroit désigné.

-> Le Tsela'h (Béra'hot 6b) enseigne :
1°/ Si quelqu'un change toujours de place, ses yeux se promèneront constamment, puisqu'il se trouve chaque jour dans un nouvel endroit. Il perd alors sa concentration.
En revanche, si quelqu'un prie à la même place, jour après jour, il s'habitue à son environnement et ne ressent pas le besoin de regarder autour de lui. Ainsi, il peut se concentrer pleinement et prier avec kavana.

2°/ Lorsque l'on se déplace d'un endroit à l'autre, c'est comme si l'on suggérait que Hachem nous entend mieux à un endroit qu'à un autre. Cependant, lorsque l'on fait constamment notre prière dans un seul endroit, c'est comme si l'on témoignait que Hachem nous entend également de n'importe où, il n'y a donc aucune raison de se déplacer d'un endroit à l'autre.

3°/ Chaque place a son propre mazal et son propre ange. En se déplaçant d'un endroit à l'autre, c'est comme si l'on dénigrait l'endroit où l'on était assis à l'origine, ce qui à son tour dénigre l'ange qui se tenait à cet endroit, ce qui pourrait même lui causer du tort. C'est pourquoi il convient de rester à la même place.

4°/ L'endroit où l'on fait la prière acquiert de la sainteté grâce aux prières qu'on a pu y faire, et la prochaine fois que l'on fera la prière à cet endroit, la sainteté de l'endroit contribuera à l'acceptation en-Haut de notre prière.

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-> Nos Sages (guémara Taanit 21b) disent : "Ce n'est pas le lieu qui fait la réputation de la personne, mais la personne qui fait la réputation du lieu".
Par conséquent, une personne orgueilleuse dit qu'elle n'a pas besoin de l'endroit pour lui donner de la respectabilité, qu'elle n'a pas besoin de l'endroit pour l'aider à obtenir la sainteté, ou pour aider ses prières à être exaucées. Elle croit plutôt que, puisqu'elle rend l'endroit respectable, tout endroit qu'elle choisit pour prier sera rempli de sainteté du fait qu'il y priera. C'est ce qu'il croit dans son arrogance/orgueil.
D'un autre côté, celui qui désigne un endroit pour lui-même pour faire la prière reconnaît qu'en réalité il a besoin d'aide avec sa kavana lorsqu'il fait la prière, et que la sainteté d'un endroit spécifiquement désigné l'aidera à porter ses prières en-Haut. C'est un signe de véritable humilité.
[Tsela'h - Béra'hot 6b]

-> Le Maharal écrit qu'une partie de la perfection de la prière à laquelle on doit aspirer est de ne pas faire la prière de manière fortuite. La prière est l'expression d'un attachement (dvékout) avec Hachem.
Un attachement qui se produit au hasard ne peut être appelé attachement/connexion (dvékout), car quelque chose qui est fait au hasard n'a pas de permanence, et un lien avec Hachem n'est pas fortuit.
C'est pourquoi nous devons désigner un endroit défini pour la prière. Si l'on s'assoit à un endroit différent chaque jour, cela n'a aucune permanence et l'on ne peut pas se connecter à Hachem.

-> Le Kitvé Arizal (Otsar haTéfilot - Bessamim Roch 25) illustre ce point par la parabole d'un roi qui veut conquérir une ville et tente de percer les murs. Ses canons visent à frapper le mur au même endroit, encore et encore, jusqu'à ce que le mur soit suffisamment affaibli pour faire une brèche dans le mur. Cependant, si chaque boulet de canon était tiré à un endroit différent, le mur ne serait pas affecté.
Il en va de même pour la prière. Depuis la destruction du Temple, un mur solide nous sépare d'Hachem.
Notre prière est comme un boulet de canon ; nous le tirons à chaque fois à un endroit différent du mur et rien ne se passe. Pourtant, si chaque prière est placée au même endroit, le mur finira par être franchi.

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-> Rabbi 'Helbo dit au nom de rabbi Houna : "Quiconque désigne un lieu pour sa prière , le D. d'Avraham l'assistera. [De plus,] après sa mort, on dira de lui : "Quelle personne humble, quelle personne pieuse, parmi les disciples d'Avraham Avinou" (Vayéra 19,27)."
[guémara Béra'hot 6b]

-> Rabbénou Yona commente que la guémara ne peut pas simplement se référer à n'importe quel individu qui désigne un endroit pour la prière.
Shmouel haKatan, qui était l'un des géants de sa génération, qui aurait été digne de voir la Chékhina reposer sur lui comme Moché Rabbénou, a été loué avec ces mots. Il s'agit certainement d'un éloge d'une nature spirituelle plus importante.
Par conséquent, Rabbénou Yona explique qu'il s'agit de quelqu'un qui est si méticuleux dans sa façon de prier qu'il s'efforce même de prier au même endroit chaque jour ; une telle personne a certainement un énorme amour pour la prière. Puisque son désir de faire la prière est si grand, il doit certainement être humble, car on ne peut pas faire la prière avec kavana si l'on n'est pas humble. Une personne humble sera certainement aussi pieuse, puisque l'humilité mène à la piété.
Ainsi, sa méticulosité dans la prière lui permet de mériter toutes ces vertus, et lorsqu'elle quittera ce monde, ces louanges seront prononcées à son sujet (Quelle personne humble, quelle personne pieuse, parmi les disciples d'Avraham Avinou!).

-> La guémara (Béra'hot 7a) ajoute que si quelqu'un désigne un endroit pour sa prière, ses ennemis tomberont devant lui.

-> Dans le Kitvé Arizal, nous trouvons que cette référence aux ennemis d'une personne se réfère en fait aux forces spirituelles maléfiques qui prospèrent sur les prières qui sont dites sans kavana.
Lorsque l'on prie correctement, ces forces n'ont rien à quoi s'accrocher et elles ne causent aucun dommage.
[séfer Déré'h Moché 9]

-> La Chékhina repose sur une âme en fonction de ses actions. Si une âme est fermement établie dans la Torah ou la prière, comme le prouve le fait qu'on désigne un lieu établi pour la prière (makom kavoua), alors cette âme devient un lieu établi où la Chékhina peut se poser.
Cependant, si l'âme n'a pas de lien pour la prière ou la Torah, mais qu'elle se contente d'étudier ou de prier si cela fonctionne, la Chékhina ne repose sur cette personne que par hasard. [Tikouné Zohar 6:21b]

-> Le Mabit (Beit Elokim - chaar haTéfila 5) écrit à propos de l'avantage d'avoir un lieu désigné pour faire la prière : bien que la présence d'Hachem soit omniprésente, la providence divine peut se manifester dans certains endroits plus que dans d'autres, en fonction du raffinement et du caractère moral de ce lieu.
Certains lieux ont un plus grand potentiel de flux divin que d'autres. Un endroit désigné pour la prière est déjà établi comme un lieu où les prières du peuple juif sont acceptées. Par conséquent, lorsqu'un juif fait la prière dans un tel endroit, même seul, et même sans une kavana parfaite, ses prières ont plus de chances d'être entendus.

-> De nombreuses personnes pensent que la perfection spirituelle dépend du lieu, et que l'acceptation des prières dépend de l'endroit où l'on fait la prière. En vérité, même si certains lieux ont un potentiel spirituel plus important, tout dépend de l'homme ; les actes d'une personne sont le conduit qui permet d'amener la Chékhina dans le monde.
Comme le disent nos Sages : "ce n'est pas l'endroit qui rend la personne éminente. C'est plutôt la personne qui rend l'endroit important" (Taanit 21b).
[rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach I , drouch 13 ]

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-> Le Séfer 'Hassidim (siman 770) écrit qu'il faut éviter de s'asseoir à côté d'une personne qui n'est pas convenable, car cela conduirait à des pensées indésirables.
On ne peut que se faire du mal en s'asseyant à côté d'une telle personne.

-> Le Pélé Yoetz (Yaalozou 'hassidim 90b) cite le Séfer 'Hassidim selon lequel, en public, il ne faut pas montrer qu'on est gêné de s'asseoir à côté d'une personne inconvenante, car il ne faut certainement pas embarrasser quelqu'un en public.
Si on ne peut pas éviter subtilement de s'asseoir à côté d'une telle personne, on ne doit pas s'inquiéter,
"même une barrière de métal ne nous sépare pas de notre Père qui est aux cieux".
Néanmoins, si les personnes assises à côté de nous sont des personnes peu recommandables qui parlent pendant la prière, font des commentaires désobligeants tout au long de la prière, perturbent sa prière, et qu'on sent qu'on ne peut rien leur dire, alors on doit s'éloigner d'elles ; on doit simplement s'assurer d'éviter les disputes.

-> 'Hanna a prié pour un enfant alors qu'elle se tenait près d'Eli haCohen, car la proximité d'un tsadik a un effet sur les prières d'une personne et sur leur efficacité.
[drachot 'Hatam Sofer II 357]

-> Si l'on se retrouve assis à côté d'une personne inconvenante, il faut comprendre que c'est un signe qu'il faut intensifier ses prières.
[Toldot Yaakov Yossef]

-> De nombreuses personnes n'ont pas d'endroit précis à la synagogue pour prier ; elles se promènent tout autour pendant qu'elles prient. Si elles se rendaient compte de ce qu'elles gagneraient en désignant un endroit pour faire leur prière, comparé à ce qu'elles perdent en se déplaçant d'un endroit à l'autre pendant la prière, elles n'agiraient pas ainsi.
[Métsouva véOssé - mitsva téfila 9]

Prier & importance de la synagogue

+ Prier & importance de la synagogue :

-> "Ainsi parle Hachem : Oui, je les ai éloignés parmi les nations et je les ai dispersés dans les pays et je leur ai été un petit sanctuaire (mikdach méat) dans les pays où ils sont venus" (Yé'hezkel 11,16)
Nos Sages (guémara Méguila 29a) commentent : "Ce sont les synagogues et les maisons d'étude à Bavel".
Le Targum Yonathan (Yé'hezkel 11,16) commente de la même manière : "Un petit sanctuaire" (mikdach méat) = les synagogues où ils s'assoient, qui sont secondaires par rapport au Temple."

-> De même, le Zohar (Nasso 126a) dit : "Voyez à quel point Israël est aimé par Hachem ; où qu'ils habitent, Hachem se trouve parmi eux, car Il ne leur retire pas Son amour. Le verset dit : "Ils me feront un sanctuaire, afin que je puisse habiter au milieu d'eux" (Térouma 25,8).

-> Nos Sages (Méguila 29a) disent : "Quel est le sens du verset : "Hachem, Tu as été pour nous une demeure" (Téhilim 10,1)? Il s'agit des synagogue et des maisons d'étude (baté midrach)."

-> La guémara (Yérouchalmi - Béra'hot 5:1) et le midrach (Yalkout Chimoni Yéchayahou 55:481) écrivent tous deux :
"Cherchez Hachem là où Il se trouve [encore]" (Yéchayahou 55,6). Où peut-on Le trouver? Dans les synaogue et les baté midrach ;
"Appelez-Le là où Il est [encore] proche" Où se trouve-t-il tout près? Dans les synagogues et les baté midrach".

-> Le midrach rabba (Chir haChirim 5,2) dit sur le verset : "Je suis endormi mais mon cœur est éveillé" (Chir haChirim 5,2) ; "Je suis endormi", cela se réfère au Temple, "mais mon cœur est éveillé", cela se réfère aux synagogues et aux baté midrach".
De nos jours, en exil, il n'y a pas de Temple, mais nous avons toujours des synagogues et des baté midrach où nous pouvons chercher Hachem.

-> Dans la pesikta de Rav Kahana (parcha 28), il est écrit : "Tant que Israël se rassemble dans les synagogues et les baté midrach, Hachem conserve Sa Chékhina parmi eux."

-> Le midrach (Vayikra rabba 11,7) souligne que A'haz a dit : "S'il n'y a pas d'enfants, il n'y aura pas d'étudiants, et s'il n'y a pas d'étudiants, il n'y aura pas de Sages ; s'il n'y a pas de Sages, il n'y aura pas de Torah, et s'il n'y a pas de Torah, il n'y aura pas de synagogues et de baté midrach ; s'il n'y a pas de synagogues et de baté midrach, la Chékhina d'Hachem ne résidera pas dans ce monde."
Qu'a fait ce racha (A'haz)? Il a fermé les synagogues et les baté midrach.

-> Sur le verset : "Même l'oiseau a trouvé une maison, et l'hirondelle un nid pour elle" (Téhilim 84,4), le Tikouné Zohar commente : "Même l'oiseau a trouvé une maison (une bayit)" = cela se réfère aux beit knesset (aux synagogues), comme le dit le verset : "Ma maison (beiti) sera déclarée maison de prière" (Yéchayahou 56,7) = cela se réfère aux synagogues ; "et une hirondelle un nid pour elle" = cela se réfère aux baté midrach ; "où elle a placé ses petits" = ce sont les maîtres de la Torah, les maîtres de la Michna, les maîtres de la Kabbale qui résident dans les synagogues ; par leur mérite, la Chékhina ne s'éloigne pas de Israël".

-> Le Noda biYéhouda (drouché haTsla'h - drouch 6 Shabbath Shouva) illustre l'importance d'aller à la synagogue par la parabole suivante :
Lorsque le roi vint visiter une certaine ville, tous les citoyens sortirent pour l'accueillir. Chacun apporta des cadeaux pour honorer le roi ; cependant, certaines personnes insensées demandèrent au roi d'envoyer ses serviteurs chez eux pour prendre les cadeaux qu'ils avaient préparés.
Certains des beaux cadeaux en or et en argent n'étaient pas de l'or ou de l'argent pur ; de faux métaux y avaient été mélangés (certains intentionnellement, d'autres non). Cependant, tous les cadeaux avaient l'air d'être faits d'or ou d'argent pur.

Le roi était un souverain puissant ; il était extrêmement riche et avait un trésor rempli d'or et d'argent. Le roi proclama que les cadeaux apportés directement à sa résidence ne seraient pas examinés quant à leur authenticité ; même s'ils n'étaient pas en or et en argent purs, ils seraient acceptés. Comme il n'avait vraiment pas besoin de leur or et de leur argent, le fait d'apporter les cadeaux directement à sa porte était en soi un honneur pour le roi.
Cependant, ceux qui voulaient que les messagers du roi viennent chercher leurs cadeaux laissaient clairement entendre que le roi avait besoin de leurs cadeaux. Par conséquent, leurs cadeaux devaient être conformes aux normes les plus strictes en matière de métaux précieux, et le fait d'y mélanger d'autres métaux aurait été considéré comme un affront pour le roi.

Aujourd'hui, lorsque nous sommes en exil, le lieu de repos de la Chékhina se trouve dans la synagogue, qui contient en quelque sorte un microcosme de la sainteté de la terre d'Israël.
La prière à la synagogue montre que l'on est dévoué à la Chékhina et que l'on aspire au Temple.
De plus, lorsqu'on fait partie d'un minyan, nos prières ne sont pas examinées. Cependant, celui qui ne vient pas à la synagogue est "un fils sot le tourment de sa mère" (Michlé 10,1), il s'éloigne de la Chékhina, et la Chékhina s'éloigne de lui. Sa prière est soigneusement analysée pour voir si elle est digne d'être acceptée. Il est donc possible que ses prières ne soient pas entendus.

Le Noda biYéhouda déplore l'amertume de notre exil. Hachem nous a protégés de tous nos ennemis tout au long de cet exil long et difficile ; cependant, si Hachem nous aime tant et a tant de pitié pour nous, pourquoi ne nous a-t-il pas encore délivrés?
La réponse doit être que nous sommes à blâmer. Il y a 3 raisons pour lesquelles la géoula est retardée : la première est que le peuple juif tourne le dos à la Chékhina. Lorsqu'il y a une synagogue dans la communauté, qui est le lieu de repos d'Hachem, et que l'on n'y entre pas pour y prier, c'est clairement tourner le dos à la Chékhina. [Zohar - A'haré Mot 75b]
Et le Noda biYéhouda conclut : "Chacun devrait se lever tôt pour aller à la synagogue, et ainsi lui et ses enfants mériteront une longue vie, comme le dit la guémara (Béra'hot 8a) : "C'est parce qu'ils vont à la shul tôt et restent tard que les personnes âgées vivent longtemps".

-> Le Déré'h Moché écrit une longue exhortation sur l'importance de la prière à la synagogue.
Il parle du long et difficile exil qui semble s'intensifier, et dit qu'il faut croire qu'Hachem n'a pas accepté nos prières pour la guéoula parce que nous ne faisons pas attention à faire la prière à la synagogue.
De nombreuses personnes ne font pas attention à faire leur prière à la synagogue. Même s'il n'y a pas de minyan et qu'ils doivent donc prier seuls, il serait préférable de le faire à la synagogue.
C'est ce que nous dit la guémara (Béra'hot 8a) : "Celui qui a une synagogue dans sa ville et qui n'y fait pas la prière est considéré comme un mauvais voisin".
Le fait que la guémara ne se réfère pas à quelqu'un qui ne fait pas la prière avec un minyan, mais plutôt à quelqu'un qui ne fait pas la prière à la synagogue, implique que l'on est tenu de faire la prière à la synagogue, même lorsqu'il n'y a pas de minyan, car le Nom d'Hachem ne doit être invoqué que dans une synagogue.

Il conclut : "Chacun doit admettre que tous les décrets et toutes les difficultés sont dus au fait que nous ne faisons pas la prière à la synagogue. En effet, lorsqu'un minyan est disponible et que l'on décide de ne pas prier avec lui, on choisit de ne pas bénéficier des mérites de la prière avec un minyan, tels que Amen yéhé chémé rabba. Cependant, même si des circonstances indépendantes de la volonté d'une personne l'empêchent de faire la prière avec le minyan, ou si elle vit dans un endroit où il n'y a pas de minyan, elle doit quand même désigner un endroit pour faire la prière, matin et soir ; la Chékhina ne se repose que dans une synagogue ou un endroit réservé à la prière.
Pendant l'exil, la Chékhina ne repose que dans un lieu désigné pour la prière".

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-> Depuis la destruction du Temple, la Chékhina d'Hachem repose dans chaque synagogue, comme le dit la guémara (Béra'hot 6a) : "Comment savons-nous que Hachem se trouve dans une synagogue? Du verset : "Hachem se tient dans l'assemblée Divine" (Elokim nitsav baadat-El - Téhilim 82,1)."
Rachi explique que le terme "assemblée" fait référence à un quorum de 10.
De même, la guémara (Sanhédrin 39b) dit que la présence d'Hachem (Chékhina) peut être trouvée partout où il y a un rassemblement de 10 juifs.

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+ La grandeur et l'importance de prier à la synagogue :

-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni Téhilim 12:659) : "Rabbi Huna a dit : "Celui qui n'entre pas dans une synagogue dans ce monde n'entrera pas dans une synagogue dans le Olam Haba".
Rabbi Yo'hanan répondit : "Pourquoi en est-il ainsi? Parce que le verset dit : "Les réchaïm se promènent [à l'extérieur de la synagogue]".
Cependant, celui qui fait la prière dans une synagogue dans ce monde est comme s'il avait fait la prière dans le Temple, comme le dit le verset : "J'ai été pour eux un petit sanctuaire (mikdach méat) dans les pays où ils sont arrivés" (Yé'hezkel 11,16)."

-> Le Mabit (Beit Elokim - chaar haTéfila 5) écrit que tout comme les Levi'im chantaient les louanges d'Hachem dans le Temple, les louanges d'Hachem doivent être chantées dans la synagogue (qui a le statut de Temple en petit), l'endroit où les gens se rassemblent pour louer Hachem avec des prières qui requièrent un rassemblement de 10 personnes.

-> Nos Sages (Béra'hot 6b) ont dit : "Quiconque se rend régulièrement à la synagogue et ne vient pas un jour, Hachem s'enquiert de son bien-être."

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-> Selon la guémara (Béra'hot 6a) : "La prière [fixée par nos Sages : cha'harit, min'ha, arvit] n'est entendue qu'à la synagogue".

-> Le Rambam (Hilkhot Téfila 8:1) écrit qu'il faut toujours faire la prière à la synagogue, matin et soir ; la prière n'est entendue à tout moment que lorsqu'elle est faite à la synagogue.

Le Kessef Michné commente que le Rambam indique que même si l'on doit prier à un moment où le tsibour ne prie pas, il faut prier à synagogue. De plus, il explique que même si les prières prononcées en dehors de la synagogue peuvent parfois être acceptées, elles ne sont acceptés à tout moment que lorsqu'ils sont prononcés à l'intérieur de la synagogue.

-> Le Meïri (Béra'hot 6a) souligne que quiconque peut prier dans une synagogue devrait le faire, car la véritable kavana n'est atteinte que dans une synagogue.

-> Nos Sages (Béra'hot 6a) disent que la prière d'une personne n'est entendue qu'à la synagogue.
Une synagogue contient la sainteté que l'on trouve en terre d'Israël, comme le disent nos Sages (Méguila 29a) : "Toutes les synagogues sont prédestinées à être déplacées en terre d'Israël".
Chaque synagogue contient un élément de la sainteté de la terre d'Israël, et dans le futur, toutes les synagogues seront ramenées à leur source. Par conséquent, elles seront transportées en terre d'Israël.
C'est la raison pour laquelle une prière n'est entendue que dans une synagogue ; en raison de sa sainteté, les mots sont complets, tout comme elles le seraient en terre d'Israël.
[Bat Ayin - paracha Balak]

-> Le roi David dit : "Je me suis réjoui lorsqu'ils m'ont dit : 'Allons à la maison d'Hachem. Nos pieds se tenaient à tes portes, Jérusalem" (Téhilim 122,1-2) .
Le Maharcha ('Hidouché Aggadot Méguila 29a) explique :
Ces paroles ont été prononcées au sujet de la période de l'exil.
"Je me suis réjoui lorsqu'ils m'ont dit : "Allons à la maison d'Hachem" = à la synagogue.
Je me suis réjoui comme si "nos pieds se tenaient à tes portes, Jérusalem" = comme si je me tenais dans le Temple.
La raison pour laquelle je me réjouis est que "Jérusalem construite est comme une ville unie" (Téhilim 122,3).
Le Maharcha explique ceci selon nos Sages (Pessikta rabbati 1) que dans le futur, le Temple sera aussi vaste que le Jérusalem actuel, et Jérusalem sera aussi vaste que l'ensemble de la terre d'Israël.
Ce verset explique comment le futur Temple deviendra si grand. À l'avenir, toutes les synagogues du monde entier seront rattachées au Temple.

"C'est pourquoi, dit le roi David, maintenant, en exil, lorsque je me tiens à la synagogue, c'est comme si je me tenais dans le Temple, puisque la synagogue est destinée à être rattachée au futur Temple.
Comme l'ont dit nos Sages, toutes les synagogues du monde entier seront déplacées en terre d'Israël et rattachées au Temple.

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-> Le midrach (Dévarim rabba 7:2) dit que, de même que la mézouza reste sur le montant de la porte, les juifs doivent rester dans les synagogues et les baté midrach. Hachem dit que celui qui agit ainsi mérite de saluer la Chékhina, comme le dit le verset : "Car celui qui me trouve trouve la vie" (Michlé 8,35) : Hachem dit : "Est-ce que quelqu'un vient à la synagogue sans rencontrer Ma Gloire?!"

-> Le midrach poursuit en disant qu'en plus de ce qui précède, lorsque nous nous tenons à la synagogue, Hachem se tient au-dessus de nous, comme le dit le verset : "D. se tient dans l'assemblée divine" (Téhilim 82,1) ; Hachem dit : "Non seulement vous mériterez de saluer la Chékhina à la synagogue, mais [lorsque] vous en partirez, vous serez] chargé de bénédiction, comme le dit le verset : "Car celui qui Me trouve trouve la vie, et obtient les faveurs d'Hachem" (Michlé 8,35).

-> Idéalement, la prière à la synagogue a un double effet sur une personne.
Tout d'abord, le lieu lui-même a un effet positif : la synagogue est un endroit rempli de la sainteté qui découle de tous les prières qui y ont été prononcées.
Deuxièmement, c'est un lieu où l'on prie ensemble avec le tsibour. Ensemble, ces deux éléments ont un impact sur l'individu. Toutefois, si une personne ne peut accéder à ces 2 avantages, elle devrait au moins essayer d'en obtenir un, si elle ne peut prier avec un minyan, elle devrait au moins prier dans une synagogue. Cela aura un effet positif sur sa prière.
[Bina lé'Itim II 3]

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-> En ressortir sans fautes :
Le midrach (Yalkout Chimoni - Bamidbar 23:771) compare les synagogues à des fleuves, en se basant sur le verset : "S'étendant comme des fleuves" (Balak 24,6).
Le verset précédent fait référence aux synagogues et aux baté midrach des juifs, et le midrach explique le lien entre les fleuves et les synagogues ; de même que les personnes qui sont devenues impures utilisent les fleuves pour se purifier, de même ceux qui entrent dans les synagogues et les baté midrach remplis de fautes, en ressortent remplis de mitsvot.

-> La longévité :
La guémara (Béra'hot 8a) affirme que les habitants de Bavel avaient le mérite d'aller à la synagogue tôt le matin et d'y rester tard le soir, ce qui leur permettait de vivre longtemps.

Le midrach (Yalkout Chimoni Dévarim 11:871) rapporte l'histoire d'une femme âgée qui s'est adressée à Rabbi Yossi ben Halafta. Elle lui dit qu'elle est devenue trop vieille et qu'elle ne voulait plus vivre ; elle n'aimait plus manger ni boire et elle aimerait quitter ce monde.
Il lui demande ce qu'elle a fait pour mériter une vie aussi longue. Elle répondit : "Même lorsqu'il y a quelque chose que j'aime vraiment, je le laisse de côté pour aller à la synagogue tous les matins".
En entendant cela, il lui dit : "Arrêtez d'aller à la synagogue pendant 3 jours."
Elle suivit son conseil et le 3e jour, elle tomba malade et mourut.
Comme l'a dit le roi Shlomo : "Louable est la personne qui M'écoute, qui se hâte à Mes portes chaque jour", et le verset suivant dit : "Car celui qui Me découvre découvre la vie" (Michlé 8,34).
Le fait d'aller à la synagogue tous les jours permettait à cette femme de bénéficier d'une longue vie. Une fois qu'elle a cessé d'aller à la synagogue, elle a enfin pu quitter ce monde, comme elle l'avait demandé.

-> Mériter de servir Hachem dans le monde à Venir :
Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h) écrit que celui qui se lève tôt pour aller à la synagogue et qui reste à la synagogue tard le soir, mérite de servir Hachem dans le monde à Venir (olam aba).
Nos Sages (midrach Téhilim 101:6) dérivent cela du pasouk "Celui qui marche dans la voie de l'intégrité, c'est lui qui Me servira", et ils commentent : "Celui qui Me sert dans ce monde Me servira dans le monde à Venir".
Il ajoute que même dans ce monde, il mérite une longue vie, car nos Sages (Béra'hot 8a) disent que la récompense de cette mitsva est une longue vie.

-> Déraciner le yétser ara :
Lorsqu'une personne entre dans une synagogue, le yétser ara est déraciné de son cœur. La sainteté d'une synagogue est similaire à la sainteté de la terre d'Israël, et sa prière s'élève directement vers les Cieux, puisque le sar (l'ange tutélaire du pays) n'a pas de pouvoir sur l'air d'une synagogue.
Cependant, lorsqu'une personne fait sa prière à la maison, elle ne bénéficie pas de tous les aspects positifs d'une synagogue. Si elle fait la prière sans minyan, c'est encore pire.
[Noda biYéhouda - drouché haTslach - Shabbath téchouva 4]

-> Le Noda biYéhouda ajoute que même pendant les mois d'hiver pluvieux, même si la maison est éloignée de la synagogue, il faut évaluer la perte mineure que représente le fait d'abîmer légèrement ses chaussures par rapport à la grande récompense que l'on reçoit en allant à la synagogue.

-> Les prières sont acceptées quoiqu'il arrive :
Dans un autre drouch (6:8), le Noda biYéhouda écrit que lorsqu'une personne fait sa prière à la synagogue, même si elle est distraite par d'autres pensées, ses prières sont acceptées.
En effet, la prière remplace les sacrifices (korbanot) ; par conséquent, les principes de la prière peuvent être appris à partir des korbanot.
Si un korban invalide a déjà été apporté sur le mizbéa'h (l'Autel), la halakha n'est pas toujours la même. Parfois, le korban invalidé doit être retiré du mizbéa'h, mais parfois la halakha dicte qu'il doit rester. De quoi cela dépend-il?
Si le sacrifice a été invalidé alors qu'il se trouvait déjà dans le Temple, il reste sur le mizbéa'h. Cependant, s'il a été invalidé avant d'être dans le Temple, les parties qui ont été placées sur le mizbéa'h doivent être enlevées.
Ceci s'applique également à la prière. Si une personne est distraite par la prière pendant qu'elle est à la synagogue, puisque la synagogue a la sainteté du Temple, et que ses pensées se sont produites dans les limites de la synagogue, sa prière s'élèvera quand même et sera acceptée.
Cependant, s'il fait la prière en dehors d'une synagogue et que la prière est invalidée par d'autres pensées, elle ne pourra pas monter.

L’importance de prier avec un minyan (en tsibour)

+++ L'importance de prier avec un minyan (en tsibour) :

-> La guémara (Béra'hot 6a) commente : "D'où vient que lorsque 10 juifs prient ensemble, la Chékhina réside parmi eux? Du verset : "Hachem se tient dans l'assemblée Divine" (Elokim nitsav baadat-El - Téhilim 82,1)."
Rachi explique que le terme "assemblée" fait référence à un quorum de 10.
De même, la guémara (Sanhédrin 39b) dit que la présence d'Hachem (Chékhina) peut être trouvée partout où il y a un rassemblement de 10 juifs.

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 21b) disent : "D'où savons-nous qu'un individu ne peut pas dire de kédoucha, comme le dit le pasouk : "Je serai sanctifié parmi les bné Israël" (Emor 22,32) ; tout ce qui concerne la sanctification d'Hachem ne doit pas être inférieur à un quorum de dix".

-> Le Mabit explique quelques raisons pour lesquelles la prière nécessite un minyan, un quorum de dix personnes.
Tout d'abord, il n'y a pas de comparaison possible entre un petit nombre de personnes qui accomplissent une mitsva et un grand nombre de personnes qui accomplissent la même mitsva.
Lorsqu'une mitsva est accomplie en groupe, elle est beaucoup plus élevée que si chaque personne l'accomplissait individuellement.
Ce concept s'applique également aux choses ordinaires. Un groupe qui travaille ensemble accomplit plus de choses que des individus qui travaillent seuls. Cela est encore plus vrai en ce qui concerne les questions spirituelles ; une mitsva accomplie en groupe devient beaucoup plus élevée que l'élévation totale qui aurait été atteinte si chacune de ces personnes avait accompli la mitsva de son propre chef.

La deuxième raison est que si la prière d'un individu manque de kavana (intention) ou est dite de manière incorrecte, elle n'est pas acceptée du tout. Pourtant, cette même prière, lorsqu'elle est récitée dans le cadre du tsibour (en communauté), même de la même manière, avec le même manque de kavanah, elle pourra être acceptée en raison du pouvoir du tsibour.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam I 19) cite le Arizal selon lequel la prière de 10 juifs a la force d'élever spirituellement même 10 groupes d'anges (mala'him).

-> Le Ba'al HaTanya écrit : "J'ai entendu dire par mes maîtres que si un ange se tenait au milieu de 10 juifs, bien qu'ils ne conversent pas de Torah, il serait rempli d'une telle crainte et d'une telle inquiétude à cause de la Chékhina qui repose sur eux qu'il cesserait d'exister."

-> La guémara (Béra'hot 8a) dit : "Toute personne qui a une synagogue dans sa ville, et qui ne va pas à la synagogue pour faire la prière est appelée un "mauvais voisin" (chakhen ra)."

Le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon II - 'hatimat hasefer) explique :
lorsque l'on entre dans une synagogue pour prier avec le tsibour (minyan) à l'heure prévue, les anges ouvrent les portes du ciel pour le tsibour, de sorte que leurs prières puissent s'élever au-dessus.
Cependant, lorsque l'on fait la prière seul à la maison, il arrive que nos prières ne coïncident pas avec celles du tsibour, ils ont peut-être déjà fini de prier, et les portes du Ciel sont déjà fermées.
Alors, lorsque ces prières montent, elles frappent contre les portes du Ciel et dérangent les anges qui doivent faire des pieds et des mains pour porter ses prières là-haut.
Même s'ils sont prêts à l'aider, une telle personne est considéré comme un "mauvais voisin", [car elle se met dans une situation où elle dérange les anges]

-> Nos Sages (guémara Soucca 52b) disent : "si cet 'abominable' (le yétser ara) vous rencontre, faites-le entrer dans le beit midrach".
Si le yétser ara essaie de nous convaincre de ne pas prier avec le tsibour, emmenez-le à la synagogue et demandez-lui pourquoi il se rend à la synagogue si tôt tout en essayant de nous convaincre de ne pas y aller du tout! [Na'halé Dvach 26a] [Pourquoi il dépense autant d'énergies à ce qu'on ne soit pas concentrer? à nous faire parler avec d'autres personnes? ...

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+ L'obligation de prier en tsibour :

-> Le Tour (Ora'h 'Haïm 90) dit : "On ne doit prier que dans une synagogue avec le tsibour, comme l'a dit rabbi Yo'hanan : "Une prière n'est [pleinement] entendue que dans une synagogue" (én téfila chél adam nichmaat éla bébeit aknesset - guémara Béra'hot 6a)."
Le Tour explique cela comme signifiant "avec le tsibour".

-> Selon le Rambam (Hilkhot Téfila 8:1) "La prière du tsibour est toujours entendue. Même s'il y a des fauteurs parmi eux, Hachem ne méprise pas la prière d'un grand nombre. Par conséquent, il faut s'inclure dans le tsibour et ne pas prier seul, tant que l'on est capable de prier avec le tsibour."

Bien que le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 90:9) dise seulement qu'il faut essayer de prier à la synagogue avec un minyan, de nombreuses autorités halakhiques actuelles affirment que l'on est en fait obligé de prier avec le tsibour, à moins que quelque chose d'indépendant de sa volonté ne nous empêche de le faire. [ex: Chéélot ouTéchouvot Igrot Moché II 27]

-> Le Choul'han Aroukh haRav (Ora'h 90:17) explique que bien que la prière en tsibour ne soit que de nature rabbinique, elle est plus importante qu'une mitsva de la Torah, car par elle nous sanctifions le Nom d'Hachem en public.

-> Le siddour Otsar haTéfillot cite rabbi Yéhouda haLévi (Kouzari III 19) selon lequel la prière en tsibour est une mitsva de la Torah.
Le Kouzari tire cette conclusion de la guémara qui commente que le verset : "Vous servirez Hachem, votre D." (Michpatim 23,25) se réfère à la lecture du Shéma et de la Amida. Ce verset est écrit au pluriel, ce qui prouve que la prière en tsibour est une mitsva de la Torah.

-> Le Choul'han Arou'h (90:9) écrit que s'il n'est pas possible de se rendre à la synagogue pour prier, on doit prier où que l'on soit, à l'heure où le tsibour (communauté) prie à la synagogue.
La michna Béroura commente que cela s'applique à quelqu'un qui se sent faible, même s'il n'est pas malade, ou à quelqu'un qui subirait une perte financière importante s'il faisait la prière avec le minyan. Cependant, s'il ne perd qu'un bénéfice potentiel, ce n'est pas une raison suffisante pour ne pas faire la prière à la synagogue.
La michna Béroura conclut que ceux qui évitent d'aller à la synagogue soit à cause de leur étude, soit pour gagner de l'argent, doivent être condamnés à une amende, et qu'un homme riche doit être condamné à une amende plus importante.
Même si quelqu'un ne prie pas à la synagogue avec le tsibour parce qu'il étudie la Torah, les gens soupçonneront qu'il n'a pas prié en tsibour (même s'il l'a fait), et de plus, il causera un 'hilloul Hachem, une profanation du Nom d'Hashem, parce que les gens diront que prier avec un minyan n'est pas important.
[à l'inverse en venant on peut pousser d'autres à venir prier en minyan (si lui y va, alors pourquoi pas moi!). ]

-> L'obligation du minyan de nos jours :
Le Gaon de Koziglouv, le rav Aryeh Tzvi Frommer (Chéélot ouTéchouvot Erets Tsvi I:22), écrit que de nos jours, l'obligation de prier avec un minyan est encore plus grande que celle mentionnée dans la guémara.
De nos jours, nous n'avons pas la capacité de prier avec kavana (intention), et nous ne pouvons pas accomplir la mitsva de la prière correctement. C'est pourquoi nous devons prier avec un tsibour, car la guémara (Taanit 8a) dit que la prière d'un tsibour est acceptée en-Haut, même si elle manque de kavana.
Les autorités halakhiques affirment que notre incapacité à prier aujourd'hui avec kavana est considérée comme une circonstance indépendante de notre volonté (un onèss). Néanmoins, prier avec le tsibour est quelque chose que tout le monde peut faire, et par conséquent, il n'y a aucune excuse pour ne pas prier avec le tsibour, compensant ainsi quelque peu notre manque de kavana.

Il ajoute que nous ne pouvons pas imiter les guédolim et les tsadikim qui ont pu prier en étant seuls, sans minyan, car ils ont certainement prié avec le kavanot appropriées.
Le Choul'han Aroukh dit que ces tsadikim ont prié seuls afin d'intensifier leur kavanot, puisqu'atteignant des niveaux de spiritualité proches de ceux des prophètes. Cependant, nous ne sommes pas à ce niveau, et nous n'avons même pas la capacité de prier avec les kavanot les plus élémentaire s; nous devons certainement prier avec un minyan.

-> Bien que le fait de prier avec un tsibour puisse signifier prier plus rapidement (l'officiant pouvant être très rapide), il faut néanmoins s'efforcer de prier avec le tsibour plutôt que seul ; la prière en tsibour permet d'atteindre des sommets spirituels.
[Maor vaChémech - Vaét'hanan]

-> Le Beit Aharon de Karlin était extrêmement attentif à ne prier qu'avec un minyan. Il avait l'habitude de dire que la prière en tsibour est acceptée en-Haut comme des prières de tsadikim.

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+ Les avantages de prier en minyan :

-> Rabbi Yo'hanan a dit au nom de Rabbi Chimon ben Yo'haï : "Quel est le sens du verset : 'ma prière s’élève vers toi, Hachem, au moment propice/de faveur' (Téhilim 69,14). Quand est-ce un temps de faveur? quand le tsibour prie ...
Hachem ne méprise pas les prières d'un minyan" [guémara Béra'hot 8a]

-> La guémara (Béra'hot 8a) ajoute : "Hachem a dit : 'Quiconque s'implique dans la Torah et les actes de bonté, et prie avec le tsibour, je le considérerai comme s'il m'avait délivré, Moi et Mes enfants, des nations'."

Le Maharal (Nétsa'h Israël 10) explique cela comme suit. La présence Divine (Chékhina) accompagne le peuple juif en exil ; bien que la Chékhina ne soit pas du tout limitée par le fait d'être en exil, c'est néanmoins comme si elle était en exil avec le peuple juif.
Lorsque les juifs se rassemblent pour se tourner vers Hachem par leurs prières, le rassemblement lui-même neutralise l'effet de l'exil.
Lorsque le peuple juif se trouve parmi les nations, même un millier de juifs sont considérés comme "dispersés parmi les nations". Cependant, lorsqu'ils se rassemblent pour prier, ils ne sont plus sous la juridiction des nations, mais sont élevés pour servir Hachem, ce qui est considéré comme le rachat/libération du peuple juif des nations.

-> Nos Sages (Sota 33a) disent qu'il ne faut pas prier en araméen, car les anges ne connaissent pas la langue araméenne, et que c'est les anges qui portent les prières en-Haut.
Néanmoins, le tsibour peut prier en araméen, car la prière du tsibour n'a pas besoin de l'aide des anges pour être entendue. [voir Rachi sur cette guémara]

-> Nos Sages (Taanit 8a) nous disent également que la force d'un tsibour (minyan) qui prie ensemble est que même sans une kavana appropriée, leurs prières seront entendues.

-> Le midrach (Dévarim rabba 2:12) dit : "Le roi David parce qu'il priait seul, demanda : 'Pour moi, que ma prière à Toi, Hachem, soit à un moment favorable", mais la prière du tsibour ne revient jamais les mains vides, comme le dit le verset : "[Qui est] comme Hachem, notre D., chaque fois que nous Le prions" (Vaét'hanan 4,7)."

-> Le midrach (Eikha rabba 3:3) compare la prière faite en tsibour aux habitants de la ville qui ont fabriqué une nouvelle couronne pour le roi.
Tout le monde donna de l'or et de l'argent pour la nouvelle couronne. Un pauvre voulait aussi donner quelque chose pour la couronne, et il donna les métaux bon marché qu'il pouvait s'offrir. Le roi dit : "Dois-je refuser la couronne à cause du pauvre?" Immédiatement, le roi prit la couronne et la plaça sur sa tête.
De même, lorsque 10 tsadikim sont prêts à prier et qu'un racha se trouve parmi eux, Hachem dit : "Devrais-je refuser les prières de tous ces tsadikim à cause de ce seul racha?"

Le midrach poursuit avec les mots de nos Sages : Celui qui prie après que le tsibour ait terminé de prier, alors ses actes sont alors examinés à la loupe.

-> Le Pélé Yoets (Erekh Kéhalot 17) écrit que lorsque quelqu'un prie avec le tsibour, il peut être assuré que ses prières seront acceptées telles quelles et que ses actes ne seront pas examinés [pour juger s'il est méritant ou pas d'être exaucé].
Même s'il est racha, et bas [spirituellement], ses prières seront acceptées, comme le dit le verset : "Voici, D. est puissant et ne méprise pas" (Iyov 36,5).
Cependant, quelqu'un qui prie seul perd beaucoup de bien. De plus, sa prière ne sera pas acceptée en-Haut, à moins qu'il ne se soit perfectionné et que sa prière soit impeccable.
Qui peut dire cela de lui-même? Par conséquent, à moins qu'il n'y ait des circonstances indépendantes de notre volonté, on doit prier avec le tsibour, car il n'y a pas de comparaison entre la réalisation d'une mitsva par plusieurs et la mitsva par un seul individu.

-> Le Radbaz (Chéélot ouTéchouvot III 474) écrit que les Sages du Sod ont dit que la prière et les supplications émises par de nombreuses personnes (minyan) ont le pouvoir et la force de briser les hémisphères et d'annuler les forces Accusatrices.
Ces prières sont si puissants qu'elles s'élèvent jusqu'à la place qui leur revient, comme le dit le verset : "Voici, D. est puissant et ne méprise pas."

-> Le Chlah haKadoch demande, si la prière en tsibour est acceptée en-Haut, comment se fait-il que le tsibour prie 3 fois par jour pour la guéoula et que nous n'ayons pas encore été délivrés?
Il cite le Mabit (chaar haTéfila 17) qui répond qu'Hachem entend nos prières mais n'exauce pas nécessairement toutes nos demandes. Par exemple, chaque jour est une guéoula partielle ; il est impossible pour "une brebis parmi 70 loups" (Israël parmi les nations du monde) de survivre, et chaque jour "ils se tiennent au-dessus de nous pour nous détruire et Hachem nous sauve".

-> Le Chlah haKadoch (paracha Béchala'h - Torah Ohr 5) lui-même répond à la question comme suit.
Lorsque nous disons que la prière du tsibour ne reste pas sans réponse, cela ne signifie pas qu'Hachem leur donne tout ce qu'ils demandent. Cela signifie plutôt que leur prière est souhaitable et acceptée par Hachem, et qu'elle crée une impression en-Haut.
Chaque mitsva qu'une personne accomplit est une satisfaction (na'hat roua'h pour Hachem et crée une impression en haut, mais la récompense est gardée pour l'avenir, car la récompense pour les mitsvot n'est pas donnée dans ce monde (Kidouchin 39b).
La prière est une mitsva de la Torah, comme le dit le verset : "et de Le servir de tout votre coeur" (Ekev 11,13).
Les Sages ont dit : "Quel est le service du cœur? C'est la prière" (Taanit 2a). Parfois, la prière d'un individu n'est pas désirable pour Hachem, mais la prière d'un grand nombre est toujours aimée et acceptée et façonnée en une couronne, qui est gardée pour l'avenir afin d'accorder sa récompense.
Cela ne signifie pas nécessairement qu'Hachem exaucera ses demandes immédiatement ; la prière est comme toutes les autres mitsvot pour lesquelles une personne reçoit sa récompense dans le futur.

Le Chlah haKadoch conclut que la prière de quelques personnes ne peut être comparée à celle d'un tsibour ; la prière en tsibour a un impact en-Haut qui est beaucoup plus puissant et cette prière fait que le Roi est plus unifié dans Sa gloire.
Hachem attend que tous les minyanim aient fini de prier et rassemble tous les prières, créant ainsi un couronnement de gloire pour Hachem.
Bien que le peuple juif soit divisé en différents groupes, il est uni par ses racines. C'est pourquoi nous sommes appelés : "Knesset Israel" (assemblée d'Israël), car nous sommes par essence unis et rassemblés.

-> La plus simple des prière dite avec le tsibour est meilleure que la plus belle prière dite individuellement.
[rabbi Yé'hezkel de Shinov]

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+ L'importance de prier avec le tsibour (minyan) :

Le 'Hafets 'Haïm (fin du Séfer Chemirat haLachon) énumèrent des avantages de prier avec le tsibour.

1°/ Tout d'abord, il y a la récompense de se rendre à la synagogue, indépendamment de toute autre récompense.
Comme il est dit (Pirké Avot 5,14) : "Il y a 4 types de caractéristiques parmi ceux qui vont au beit midrach : celui qui s’y rend, mais ne prend pas part à l’étude : il est rétribué pour s’y être rendu ; celui qui étudie, mais ne s’y rend pas : il est rétribué pour avoir agi [en étudiant] ; celui qui s’y rend et prend part à l’étude : c’est le pieux ; celui qui ne s’y rend pas et n’étudie pas : c’est le racha."
Celui qui va à a synagogue est récompensé en fonction du nombre de pas qu'il fait ; plus il marche, plus sa récompense est grande.

2°/ Lorsqu'une personne prend l'habitude de se rendre chaque jour au beit midrach pour prier avec le tsibour, beaucoup de ses amis et de ses connaissances apprendront de lui [de son exemple], et il sera également récompensé pour cela.

3°/ Il est bien connu qu'une mitsva accomplie par quelques personnes ne peut être comparée à une mitsva accomplie par un grand nombre. Lorsque quelqu'un se rend à la synagogue, outre la mitsva de la prière, il accomplit de nombreuses autres mitsvot pendant la prière : la mitsva de porter les téfilin, la mitsva de la lecture du Shéma, la mitsva de raconter la sortie d'Egypte.
Ainsi, lorsque l'on va à la synagogue pour prier avec le tsibour et que tout le monde réalise toutes ces mitsvot, chacune de ces mitsvot est élevée d'une manière extraordinaire, contrairement à ce qui se passe lorsque l'on prie seul.
Il est certain que si quelqu'un a la possibilité de réaliser une transaction commerciale qui ne lui laisse qu'un petit bénéfice, et qu'en même temps il a la possibilité de réaliser un bénéfice beaucoup plus important dans une autre transaction, il choisira le bénéfice le plus important. En faisant la prière avec un minyan, il augmente la valeur de toutes les mitsvot qu'il accomplit au cours de la prière.

4°/ La michna (Péa 1,1) que nous disons chaque jour est : "Voici les mitsvot dont une personne apprécie les fruits dans ce monde, et dont le principe reste intact pour elle dans le monde à venir ... se lever plus tôt pour aller à la synagogue (achkamat beit haknesset) [le matin et le soir]".

5°/ Cela mène à une longue vie, comme le rapporte la guémara (Béra'hot 8a) : "On a dit à Rabbi Yo'hanan : 'Il y a des personnes âgées qui vivent à Bavel'.
Il fut étonné, comme le dit le verset : "Pour que toi et tes enfants [viviez] longtemps dans le pays" (Ekev 11,21) [ce qui implique que la longévité dépend de la vie en terre d'Israël].
Lorsqu'ils l'informèrent que ces personnes allaient à la synagogue tôt et restaient tard, il dit que c'était pour cela qu'elles méritaient la longévité".

6°/ Chaque fois qu'une personne fait la prière, elle espère qu'elle le fait à un moment propice pour que sa prière soit exaucée. Or, selon nos Sages (Béra'hot 8a) : "Quand est-ce considéré comme un moment propice? quand le tsibour est en train de prier".

7°/ Nos Sages (Béra'hot 8a) ont dit que Hachem ne méprise pas la prière du tsibour.
Cependant, lorsqu'un individu prie seul, le Tribunal céleste examine très méticuleusement chaque bénédiction prononcée, pour voir s'il a dit la bénédiction avec la kavana appropriée.
Le Zohar (Béréchit 234) ajoute qu'en raison des lourdes charges qui pèsent sur les gens aujourd'hui, il n'est pas courant de trouver quelqu'un qui soit capable de prier ne serait-ce qu'une seule prière avec une kavana correcte. La seule façon d'y parvenir est d'y consacrer beaucoup de temps et d'efforts. Néanmoins, comme chacun souhaite que ses prières soient acceptés en-Haut, on peut être aidé par cette tactique : prier avec le tsibour, car Hachem ne méprise pas les prières du tsibour.

8°/ Il y a 3 prières qui ne peuvent être dites que par un tsibour : Baré'hou, Kédoucha, et Amen yéhé Shémé rabba. Chacun d'entre eux est en soi un concept extrêmement impressionnant en matière d'avodat Hachem.
Lorsque Baré'hou est récité, une couronne est créée pour Hachem, comme l'explique le midrach Konen.
Grâce à la Kédoucha, nous accomplissons le verset : "Je serai sanctifié parmi les bné Israël" (Emor 22,32).
Et lorsque l'on dit Amen yéhé Shémé rabba, tous ses péchés sont pardonnés (voir Shabbath 119b).

9°/ il y a une mitsva supplémentaire : la mitsva d'éduquer ses enfants dans la avodat Hachem. Lorsqu'un enfant voit son père se rendre à la synagogue et qu'il constate à quel point cette mitsva est importante et chère à son père, il accorde également de l'importance à cette mitsva, ce qui crée un énorme kiddouch Hachem.

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+ Les récompenses et l’impact de la prière en tsibour (minyan) :

-> Pas de perte de notre parnassa :
Le verset dit : "Je ferai pleuvoir [sur] ton pays en son temps [approprié]" (Ekev 11,14).
La prière en tsibour entre souvent en conflit avec les affaires commerciales d'une personne. Lorsqu'une personne fait sa prière seule, elle dispose d'une plus grande marge de manœuvre pour établir son emploi du temps tout au long de la journée, mais lorsqu'elle fait sa prière avec le tsibour, elle est soumise à davantage de contraintes.
Néanmoins, Hachem ne permet pas qu'un préjudice lui soit causé lorsqu'il prie avec le tsibour ; à la place d'une affaire commerciale qui a été perdue pendant la prière, Hachem donne Sa bénédiction et le business prospérera de lui-même.
Comme le dit le verset : "oul'ovdo bé'hol lévavé'hem" (Le servir de tout son cœur). Le mot "lévavé'hem" (לְבַבְכֶם) est écrit au pluriel, ce qui implique que si vous faites la prière avec le tsibour, vous aurez des moyens de subsistance suffisants. Le verset suivant dit : "Je ferai pleuvoir [sur] ton pays en son temps [approprié]" = tu ne subiras aucune perte à cause de cela.
[Ktav Sofer - Eikev]

Selon, le Pélé Yoets (Orot Elim 569), prier tout seul est une expression d'un manque d'émouna. D'un côté, ils se disent [théoriquement] croire en Hachem, mais d'un autre leur action prouve le contraire (je vais y perdre en allant à la synagogue, voir je vais y aller mais je vais faire très vite la prière et partir à mes affaires/occupations).

-> L'équivalent des 3 prières :
Le Aboudraham (tikoun haTéfilot vé'inyanéhem) dit que les 3 Amida prononcés chaque jour (cha'harit, min'ha, arvit), avec 19 bénédictions chacune, totalisent 57 bénédictions, ce qui est l'équivalent numérique du mot "zan" (זן), qui signifie subsistance.
Regardez la grande récompense qui attend quelqu'un qui fait sa prière avec le tsibour. Une prière avec le tsibour (minyan) équivaut aux 3 prières quotidiennes priées en étant tout seul.
Comment cela se fait-il?
La Amida dite en silence comporte 19 bénédictions. Lorsque l'officiant récite les bénédictions à haute voix, il faut écouter les bénédictions, et nos Sages disent que l'écoute est comme si l'on avait dit les bénédictions soi-même, c'est la 2e récitation des 19 bénédictions.
On répond également "amen" après chaque bénédiction et nos Sages (guémara Béra'hot 53b) nous disent que répondre amen à une bénédiction est plus important que la récitation même de la bénédiction.
Par conséquent, c'est comme si on avait récité 3 fois les 19 bénédictions de la Amida, soit un total de 57 bénédictions, ce qui équivaut à un zan (זן).
Ce qui ressort de ceci est qu'une prière dite avec le tsibour apporte la récompense du "zan", de la subsistance Divine.

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-> Celui qui voit sa propre grandeur et considère les autres de manière négative ne sera pas capable de s'humilier devant les autres. Une telle personne ne reçoit pas les mérites du tsibour, et sa prière est examinée très attentivement, ce qui est très dangereux pour elle.
En revanche, celui qui se joint au tsibour se lie aux tsadikim de la génération.
[Yichma'h Israël - Hochana rabba 32]

-> La guémara (Sota 5b) dit : "Grands sont ceux qui sont humbles en esprit devant Hachem ... et la prière d'un tel individu ne sera pas méprisée".
Le 'Hida (Dvach Léfi - maaré'hét 800:20) ajoute que cela est vrai même lorsqu'on fait la prière tout seul ; notre prière est égale à celle du tsibour, et sera entendue de la même manière dans le monde d'en haut.