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Prononcer « Ata » dans nos bénédictions = obtenir plus de proximité et d’amour d’Hachem

+ Prononcer "Ata" dans nos bénédictions = obtenir plus de proximité et d'amour d'Hachem :

-> Il peut y avoir des moments dans la vie d'une personne où elle n'est pas sûre d'aimer Hachem.
Dans ce cas, pourquoi nos Sages ont-ils établi que le texte standard de chaque bénédiction commence par une référence à Hachem en tant que "Ata" (Toi), comme dans "Barou'h Ata" (Béni sois-tu)?
Le "tu" (tutoyement) suppose une proximité, une certaine intimité.
Comment nos Sages ont-ils pu commencer les bénédictions par le mot "Tu" (ata) alors que l'on ne sent pas nécessairement qu'Hachem soit proche de soi ou qu'on éprouve de l'amour pour lui?

D'une manière générale, on peut s'interroger : comment est-il possible de se sentir éloigné d'Hachem? Hachem est proche de chaque personne (juive), toujours. Très proche.
En ce qui concerne Hachem et la spiritualité, la Torah dit : "ki karov élé'ha hadavar méod béfi'ha oubilvavé'ha" (la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur - Nitsavim 30,14).
Si la Torah dit qu'Hachem est proche, et pas seulement proche mais très proche, comment pouvons-nous sentir qu'Hachem est si loin ?

Cependant, le Beit Aharon (Nitsavim 30,14) note que ce verset place "dans ta bouche" avant "dans ton cœur". Il explique que cela nous révèle que pour se sentir proche d'Hachem et l'aimer, il faut se rapporter à Lui comme s'il était proche.
Parlez-lui, littéralement, comme s'il était devant vous. Il y a d'abord "dans ta bouche" et ensuite "dans ton coeur" = le fait de s'adresser par notre coeur à Hachem comme s'Il était proche permet à Hachem d'être proche de nous (dans notre coeur).
[malheureusement, on agit à l'inverse en attendant qu'Hachem vienne chez nous (alors que notre égo prend beaucoup de place), plutôt que d'utiliser toute occasion pour l'inviter davantage chez nous! ]

L'idée est qu'Hachem est toujours proche de nous. Si nous ne nous sentons pas proches, c'est parce que quelque chose nous en empêche, chaque juif aime (naturellement) Hachem.
Le fait de s'adresser à Hachem comme s'Il était proche fait tomber les barrières. Travailler sur la conscience générale qu'Hachem est proche, et faire la prière avec la conscience qu'Hachem est devant nous, peut combler le fossé qui nous sépare.

Nos Sages ont formulé le texte actuel des bénédictions d'une manière qui minimise la distance. Dire "Barou'h Ata" n'est pas simplement une réaction à la proximité d'Hachem, c'est en fait la créer.
Dire le mot "Ata" (on tutoie le Maître du monde!) avec une sincérité authentique, en voyant Hachem littéralement devant nous, nous fait sentir Hachem devant nous, même si au départ nous avions l'impression qu'Il n'était pas là.
Il doit en être ainsi. Nos Sages on fait une telle formation "Ata", qui génère en réalité une sensation de proximité et m'amène à ressentir de l'amour pour Hachem, même si ce n'est pas le cas initialement.

Le verset dit : "Ata Cohen lé'olam" (Tu es un Cohen pour toujours - Téhilim 110,4).
Le Maguid de Kozhnitz explique que le Cohen est un symbole de bonté ('hessed - voir Zohar 3,145b), et qu'ainsi, à un niveau plus profond, le verset suggère que le mot "Ata" est une bonté éternelle.
Le fait qu'un juif puisse dire "Ata" est une bonté sans égale. Cela signifie qu'Hachem, qui a créé, dirige et soutient l'univers tout entier, se tient juste là, devant moi, lorsque je fais ma prière et à tout moment.
Le fait que je dise "Barou'h Ata" lorsque je fais la prière implique qu'Hachem est littéralement là, devant moi. Par cela, je fais qu'Il est davantage en moi (dans mon cœur). C'est une bonté sans pareille.

Bien qu'il puisse sembler étrange, voire faux, de faire la prière comme si Hachem était devant nous alors que nous ne le sentons pas, ou comme si nous l'aimions alors que nous ne l'aimons pas, c'est en fait le contraire qui est vrai.
Il n'y a rien de plus authentique que de faire cela, puisqu'Il est vraiment près de nous et que nous L'aimons vraiment. Notre partie intérieure la plus profonde et la plus réelle le sait et le ressent, même si notre partie consciente ne le sait pas.

Ce qui en ressort, c'est que la façon de se travailler à aimer Hachem est de reconnaître Sa proximité constante avec nous :
- en prononçant le mot "Ata" dans les bénédictions avec une sincérité et une intention (kavana) véritables ;
- prier tout en se concentrant profondément sur le fait qu'Il est devant vous ;
- faire un effort supplémentaire pour reconnaître Sa présence constante et savoir qu'Il est toujours avec vous.

Lorsque nous mettons Hachem devant nous, Il sera devant nous. Lorsque nous agissons comme si nous L'aimions, nous commençons à L'aimer.
Il en va de même pour notre relation avec Hachem. Plus nous nous efforçons d'engager la conversation avec Lui, plus le lien sera fort.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayigach 5702]

=> se rapporter à Hachem comme si nous l'aimons, nous aidera à l'aimer.

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-> En réalité, chaque personne a sa propre révélation unique d'Hachem, essentiellement son propre "Ata" unique. Bien qu'Hachem soit immuable et toujours le même, le lien de chaque personne avec Hachem se fait à travers son essence unique, ce qui rend le lien, la connexion de chaque personne unique.

Le Rabbi explique que c'est la profondeur du Rachi (Vayikra 1:1 s.v. vayikra, "Hakol..."), qu'Hachem a parlé à Moshé d'une voix forte et tonitruante, mais que seul Moshé était capable de L'entendre. L'idée est que, malgré le fait que la présence d'Hachem est partout et tout le temps, chaque Juif se connecte à Lui d'une manière unique et personnelle. Moshé a entendu Hachem en tant qu'individu, de la manière dont il était le seul à pouvoir le faire - et il en est de même pour chaque Juif.

-> Le rabbi de Piaseczno fait référence au Maor vaChémech (Vaéra), qui explique le verset : "sod Hachem liré'av" (que les secrets d'Hachem sont révélés à ceux qui Le craignent - Téhilim 25,14).
Le Maor vaChémech explique que les "secrets" mentionnés ne peuvent se référer simplement à une sagesse secrète telle que les secrets de la Kabbale, puisqu'ils peuvent être écrits et révélés à ceux qui les étudient. Les "secrets" (sod) dont il est question sont le lien unique de chaque personne avec Hachem, lien qu'elle est la seule à posséder. Ce n'est pas un secret parce qu'il n'est pas connu des autres.
Il est appelé secret parce qu'il ne peut pas être connu des autres, car il est personnel.

-> Dans les birkot haTorah, nous nous référons à Hachem comme le "barou'h ata ... mélamed Torah lé'amo Israël" (celui qui enseigne la Torah à Sa nation Israël). Si c'est le cas, en quoi cette bénédiction est-elle destinée à l'étude personnel d'une personne? Elle semble se concentrer sur le concept de la Torah au niveau national, et non au niveau personnel.
Le Rabbi de Piaseczno explique qu'en disant "Ata", nous retirons de la Torah notre lien personnel. La Torah est immuable, mais notre lien avec elle est unique.

=> Hachem est partout, néanmoins plus on fera l'effort de s'imaginer Hachem en face de nous, que nous avons un amour et une proximité mutuelle énorme, alors plus on a la capacité de générer davantage de présence d'Hachem à nos côtés, davantage d'amour et de lien avec Lui.
Ainsi, chaque juif a une relation unique avec Hachem.

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-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech) souligne qu'Hachem est la source de toute les yéchouot (délivrance à toutes nos difficultés). Plus nous Le faisons entrer dans notre vie, plus Il y est présent, et par conséquent, lorsqu'Il y est présent, les yéchouot (personnelle et collective) y sont présentes et la souffrance même qui empêche notre amour est également guérie.

Il écrit : "Le résultat final est la révélation (d'Hachem), le fait d'être en face de Lui et de s'accrocher à Lui, ce qui tire le salut (de nos souffrances, difficultés) vers nous et tout le peuple juif. Amen."

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-> Les juifs utilisent la 2e personne, le tutoiement (ata), tandis que les anges, quant à eux, ne se réfèrent à Hachem qu'à la 3e personne. Ils disent "Kadoch ... Hachem... kévodo" (Saint est Hachem, le monde est rempli de Son honneur - Yéchayahou 6,3) et "Barou'h kévod Hachem mimkomo" (Béni soit Hachem de Sa place - Yé'hezkel 3,12).
Le rabbi Piaseczno écrit que les anges ne peuvent pas avoir d'impact sur leur relation avec Hachem (ils restent toujours à la même place), mais qu'un juif peut le faire (plus on s'imagine Hachem proche de nous, plus on se créé une réalité où l'on est proche d'Hachem). En effet, le juif est plus grand que les anges.

-> Le rabbi de Piaseczno discute de la grave erreur de laisser son esprit vagabonder pendant la prière, en particulier compte tenu du fait qu'on a le privilège de pouvoir parler à Hachem, en face à face, et de se référer à Lui en tant que "Ata".

-> Dans la prière de rabbi Elimélé'h de Lizhensk, il dit :
"Nos pensées devraient être pures, propres, claires et fortes, et chaque homme sait que s'il voyait dans ses yeux, littéralement, comment il se tient devant Hachem, il n'aurait aucune inclination à faire le mal.
C'est exactement le contraire : Toute sa spiritualité et son âme expulseraient des paroles saintes devant Hachem".
L'idée est que les sentiments de distance par rapport à Hachem viennent du fait que l'on ne voit pas Hachem en face de soi.

-> b'h, voir aussi : Une prière = un face à face avec Hachem! : https://todahm.com/2020/12/27/une-priere-un-face-a-face-avec-hachem

Tout juif aime naturellement Hachem

+ Tout juif aime naturellement Hachem :

-> La Torah nous demande d'aimer Hachem (Dévarim 6,5 ; Dévarim 10,12).
Il est difficile d'aimer quelqu'un qui vous fait du mal. Savoir qu'Hachem dirige le monde signifie savoir que les choses difficiles, douloureuses, que je traverse viennent de Lui, c'est Lui qui me fait souffrir.
Bien sûr, je sais dans mon esprit que cette douleur est bonne et dans mon intérêt, mais cette connaissance n'atteint pas toujours mon cœur. Il est difficile d'aimer Hachem lorsqu'Il me fait souffrir.
Comment suis-je censé me sentir dans cette situation?

Le fait est que même si nous pensons que nous n'aimons pas Hachem, en réalité nous l'aimons.
Chaque juif aime naturellement Hachem. Même si nous avons l'impression de ne pas l'aimer, nous l'aimons, mais quelque chose nous en empêche.
La preuve en est que même si nous n'avons pas l'impression de L'aimer, il est probable que nous voulons vraiment pouvoir L'aimer. Et même si nous ne voulons pas vraiment l'aimer, nous voulons probablement vouloir pouvoir l'aimer. Et même si nous ne le voulons pas, au fond de nous, nous trouverons probablement qu'au moins, nous voulons le vouloir.

Ce "désir", même s'il est bloqué ou enfoui, est notre amour pour Hachem.
C'est peut-être loin, mais c'est là, et cela nous dit que nous (tout juif) aimons Hachem, même si nous avons l'impression de ne pas l'aimer.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayigach 5702]

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-> Chaque juif aime Hachem naturellement et automatiquement, et cet amour d'Hachem est un héritage des Avot, nos Patriarches.
[le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - ha'Hodech 5702 ]

Voir également les paroles du Rabbi dans Hachsharas Ha Avreichim, perek 4, fin de l'article ha ish hechafetz, où il écrit :

-> "Dans nos livres saints, il est dit que l'amour d'Hachem est naturel chez un juif, il est juste enfoui et (parfois) n'est même pas ressenti par la personne elle-même".
[le rabbi de Piaseczno - dans son Hachsharat haAvré'him - chap.4 ]

-> L'amour d'Hachem est inhérent à chaque juif par nature, "parce qu'en vérité, chaque âme d'Israël craint et aime Hachem, et seulement parce que nous sommes enfermés dans un corps physique, notre amour et notre crainte sont enfermés, et celui qui agit pour révéler son âme, aussi son amour et sa crainte de D., seront révélés (automatiquement), avec l'aide d'Hachem.
[le rabbi de Piaseczno - Bné Machschava Tova - séder Hadrachah V'Klalim - ot 14 ]

-> L'état naturel d'un Juif est d'aimer Hachem, et si nous ne le faisons pas, c'est que quelque chose l'en empêche.
[le rabbi de Piaseczno - Déré'h haMélé'h]

-> L'implication [que la Torah nous demande d'aimer Hachem] est que l'état naturel d'un juif est d'aimer Hachem. Si nous ne le faisons pas, c'est à cause de l'interférence de "arlat halev", la couverture sur notre cœur, qui, une fois enlevée, permettra à notre amour naturel pour Hachem d'émerger.
[le rabbi de Piaseczno]

[on peut éventuellement dire qu'on a chacun un feu d'amour pour Hachem en nous, mais nous devons trouver au quotidien ce qui va en faire un feu d'une grande intensité, car notre yétser ara à l'inverse travaille à en faire un feu mort.
On doit identifier ce qui vient faire blocage à cet amour d'Hachem, et le supprimer (ex: des déceptions, aborder la vie avec une vision non juive, avoir le sentiment que l'on ne mérité pas d'être aimé par le Roi des rois tellement nous ne valons rien, ...). ]

-> Fréquemment dans la prières, nous demandons : "vétaher libénou léovdé'ha béémet" (Hachem purifie nos cœurs pour Te servir avec Vérité".
L'implication est que tout manquement dans notre service d'Hachem est dû à une impureté étrangère qui s'est infiltrée dans nos cœurs, qui sont par essence purs.
[Hachem la pureté de notre coeur, pour que notre amour envers Toi éclate pleinement! ]

-> Plus profondément, puisque chaque juif est une partie d'Hachem ('helek Eloka mimaal), l'amour naturel de soi est enraciné dans un amour pour Hachem.
Un manque de sentiment d'amour pour soi-même est un manque de sentiment d'amour pour Hachem, c'est-à-dire le Hachem à l'intérieur de nous-mêmes, pour ainsi dire.
[cela ne signifie pas que celui qui n'aime pas Hachem ne peut pas s'aimer lui-même, ou vice versa, évidemment. Ils ne sont pas liés à ce niveau. Mais il existe une voie où l'on peut travailler les deux en même temps, puisqu'ils sont liés. ]

Un juif reste toujours précieux aux yeux d’Hachem

+ Un juif reste toujours précieux aux yeux d'Hachem :

"Pharaon s'approcha et les Bné Israël levèrent leurs yeux" (Béchala'h 14,10)

-> Le Zohar explique ce verset comme signifiant que Pharaon a rapproché les juifs de leur père au Ciel.

Le rabbi de Lisk (séfer Akh Pri Tévoua) explique en citant l'explication du Chlah hakadoch des mots que nous récitons dans les prières : "Tu nous as choisis parmi toutes les nations" (acher ba'harnou mikol aamim).
Le Chlah explique que même à une époque où le peuple juif n'étudie pas autant de Torah et n'accomplit pas autant de mitsvot qu'il le devrait, il reste énormément supérieur à toute autre nation, et c'est la raison pour laquelle Hachem nous choisit parmi toutes les autres nations.

Dans cette optique, le rabbi de Lisk explique que Pharaon nous a rapprochés d'Hachem parce que la différence entre le peuple juif et lui était si clairement évidente.
[avec une vision extérieure, on pourrait se dire que Pharaon, chef de la plus grande puissance du monde de l'époque, avec des terres et des richesses énormes, était quelqu'un d'important, et pourtant avec le regard de Vérité du Ciel, aux yeux d'Hachem il valait zéro par rapport à l'importance et l'amour d'Hachem envers le juif le plus simple, le juif le plus fautif. ]

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[ les juifs en Egypte ont atteint le 49e niveau d'impureté sur 50, et malgré cela ils étaient toujours aussi précieux et aimés d'Hachem.
De même, même si un juif a pu faire les pires choses dans sa vie (que D. préserve), l'amour d'Hachem a son égard ne change pas, c'est toujours un enfant adoré et précieux de papa Hachem, surtout en comparaison des non juifs. ]

Etre à la synagogue = vivre plus longtemps

+ Etre à la synagogue = vivre plus longtemps :

-> La guémara (Béra'hot 8a) affirme que les habitants de Bavel avaient le mérite d'aller à la synagogue tôt le matin et d'y rester tard le soir, ce qui leur permettait de vivre longtemps.

Le midrach (Yalkout Chimoni Dévarim 11:871) rapporte l'histoire d'une femme âgée qui s'est adressée à Rabbi Yossi ben Halafta. Elle lui dit qu'elle est devenue trop vieille et qu'elle ne voulait plus vivre ; elle n'aimait plus manger ni boire et elle aimerait quitter ce monde.
Il lui demande ce qu'elle a fait pour mériter une vie aussi longue. Elle répondit : "Même lorsqu'il y a quelque chose que j'aime vraiment, je le laisse de côté pour aller à la synagogue tous les matins".
En entendant cela, il lui dit : "Arrêtez d'aller à la synagogue pendant 3 jours."
Elle suivit son conseil et le 3e jour, elle tomba malade et mourut.
Comme l'a dit le roi Shlomo : "Louable est la personne qui M'écoute, qui se hâte à Mes portes chaque jour", et le verset suivant dit : "Car celui qui Me découvre découvre la vie" (Michlé 8,34).
Le fait d'aller à la synagogue tous les jours permettait à cette femme de bénéficier d'une longue vie. Une fois qu'elle a cessé d'aller à la synagogue, elle a enfin pu quitter ce monde, comme elle l'avait demandé.

-> Une synagogue est un microcosme du Temple ; c'est un lieu de sainteté.
Le simple fait de respirer l'air d'une synagogue apporte des bénédictions de force et de longévité.
[Yessod haEmouna - Likouté Shass 57]

-> Aujourd'hui, lorsque nous sommes en exil, le lieu de repos de la Chékhina se trouve dans la synagogue, qui contient en quelque sorte un microcosme de la sainteté de la terre d'Israël.
[Noda biYéhouda - drouché haTsla'h - drouch 6 Shabbath Shouva]

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-> Pourquoi en est-il ainsi?
La tradition juive considère que les mazalot (constellations) du ciel dirigent le destin des individus et des nations en bas. Cela est vrai dans la diaspora (hors d'Israël), mais cela n'est pas le cas en terre d'Israël, où c'est Hachem Lui-même qui dirige le destin de chaque personne et du pays.

Vivre une longue vie en Israël est le résultat direct du fait que la personne n'est pas influencée par les constellations (mazalot). En vivant en Israël, l'individu vit au-delà des lois de la nature et du fonctionnement typique du monde.
De même, la synagogue est un lieu où la présence d'Hachem, la Chékhina, est plus prononcée et plus évidente, à l'image de ce que l'on ressent lorsqu'on vit en Israël.

En passant du temps à la synagogue, une personne s'imprègne de la sainteté qu'elle absorberait en vivant en Israël et sera donc bénie par une longue vie.
La fréquentation de la synagogue et une longue vie vont de pair.

[ rav Yonathan Eibshitz - 'Hidouché rabbi Yéhonathan ]

Le machia’h

+ Le machia'h (rav Eibshitz) :

-> Voici quelques éléments enseignés par le rav Yonathan Eibshitz sur la période suivant la venue du machi'ah :

Il y aura un sentiment de véritable fraternité au sein du peuple juif.
Le peuple juif atteindra des niveaux de spiritualité qui l'élèveront au-dessus des Anges de service (d'Hachem). [Ahavat Yéhonathan - Kora'h]

A cette époque, il sera permis de manger tous les animaux non casher. [Ahavat Yéhonathan - Haazinou]

Nous n'aurons plus besoin de nous occuper de notre subsistance.
Tous nos besoins seront satisfaits. Nous nous consacrerons entièrement à l'étude de la Torah et nous serons dispensés d'accomplir tous les autres commandements positifs. [Ahavat Yéhonathan - Nitsavim]

A l'ère messianique, la Torah et ses commandements resteront inchangés. Cependant, Hachem nous révélera les secrets les plus profonds qui s'y trouvent. [Ahavat Yéhonathan - Nitsavim]

Actuellement, Hachem juge le peuple juif avec les attributs de la justice et de la compassion. Cependant, à l'ère messianique, Hachem ne jugera le peuple juif qu'avec les attributs de la miséricorde et de la compassion. [Ahavat Yéhonathan - Shoftim ]

Nous ferons tous téchouva, et il ne restera aucun vestige de nos fautes, [Ahavat Yéhonathan - Vayigach]

Nous serons aimés et bénis par Hachem, et nous le servirons avec amour et crainte. [Ahavat Yéhonathan - Massé]

Toutes les qualités négatives seront éliminées de nous, comme la colère. [Ahavat Yéhonathan - Balak]

Il n'y aura pas de yétser ara (mauvais penchant) et nous ne serons pas tentés de fauter. Il n'y aura donc pas de notion de récompense et de punition. Les justes regretteront les moments où ils ont pu lutter contre leur mauvais penchant et en sont sortis victorieux. [Ahavat Yéhonathan - Vaét'hanan]

Bien qu'il n'y ait pas de yétser ara et que nous n'ayons pas de désir pour du plaisir physique, le concept de faute existera toujours. Nous nous efforcerons d'atteindre des niveaux spirituels pour lesquels nous ne sommes pas correctement préparés, et un tel comportement est considéré comme une faute. [Ahavat Yéhonathan ]

Les personnes âgées seront rajeunies et auront l'énergie et la vitalité de leur jeunesse. [Ahavat Yéhonathan - Toldot]

La guémara (Béra'hot 57b) associe le sommeil à la mort, et comme à l'époque du monde à Venir (olam aba), il n'y aura pas de mort, l'homme n'aura pas besoin de dormir. [Ahavat Yéhonathan - 'Hayé Sarah]

Les gens vivront pour l'éternité, car il n'y aura pas de mort. [Yaarot Dvach 1,5]

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-> Le rav Yonathan Eibshitz écrit que lorsque machia'h arrivera et ramènera le peuple juif sur la terre d'Israël, même les personnes qui n'ont jamais su qu'elles étaient juives feront partie du rassemblement.
Il cite les écrits de Abarbanel, qui affirme que les juifs qui ont été contraints d'abandonner le judaïsme et d'embrasser le christianisme à l'époque de l'Inquisition espagnole feront également partie du rassemblement des exilés.
[Ahavat Yéhonathan - Tsav ; Balak]

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-> La venue du machia'h implique un rassemblement de tous les juifs sur la terre d'Israël.
Selon le rav Yonathan Eibshitz (Ahavat Yéhonathan - Nitsavim) :
Hachem reviendra avant le retour du peuple juif. Cela explique pourquoi, dans la guémara, il est dit que de nombreux grands Sages s'inquiétaient de la période précédant l'ère messianique.
Cette appréhension était fondée sur l'idée qu'à ce moment-là, Hachem serait déjà revenu en Israël. Et, dans un sens, nous serions laissés à nos propres ressources dans la diaspora.

-> On peut rapprocher cela à un autre de ses enseignements (dans son Ahavat Yéhonathan) :
Au moment de la délivrance ultime (guéoula), des décrets terribles seront pris à l'encontre du peuple juif vivant dans la diaspora (dehors d'Israël). De nombreux juifs iront vivre en terre d'Israël. Hachem entendra leurs cris et enverra le machia'h.

Chaque mitsva = un appel à l’alya!

+ Chaque mitsva = un appel à l'alya!

-> La guémara ( Yébamot 105b) affirme que lorsque nous prions, nous devons nous concentrer sur le fait que nos prières vont au Ciel en passant par la terre d'Israël.
De même, lorsque nous accomplissons l'un des commandements d'Hachem, nous devons imaginer que nous l'accomplissons alors que nous nous trouvons sur la terre sainte d'Israël.
[ rav Yonathan Eibshitz - Tiféret Yéhonathan ]

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-> Au niveau le plus élémentaire, lorsqu'on réalise une mitsva en diaspora (dehors d'Israël), on doit s'imaginer que l'on accomplit la parole d'Hachem alors que l'on se trouve en terre d'Israël.
Plus profondément, tout en accomplissant une mitsva, il faut espérer mériter de vivre en Israël et pouvoir y réaliser les commandements d'Hachem (mitsvot).
[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach ]

Moché est avec nous dans chacune de nos difficultés

+ Moché est avec nous dans chacune de nos difficultés :

-> La guémara (Sotah 13b) affirme que Moché n'est pas mort. Comment devons-nous comprendre cette affirmation?

Moché est le fidèle berger du peuple juif, et même s'il est physiquement décédé, son rôle n'a pas changé. Moché continue à ressentir notre douleur, la moindre de notre souffrance.
Moché continue d'implorer Hachem de pardonner au peuple juif ses fautes, comme il le faisait lorsqu'il était encore en vie.
C'est ainsi que nous devons comprendre la déclaration talmudique selon laquelle Moshé n'est pas mort.
[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach 1 ]

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-> Rabbi Shnéour Zalman de Liadi (Tanya), écrit que chaque juif a en lui une étincelle de Moché.

-> "Une partie de Moché réside dans chaque génération" (Tikouné Zohar - p.469).

Chaque juif est important aux yeux d’Hachem

+ Béchala'h - Chaque juif est important aux yeux d'Hachem :

-> Le Sfat Emet rapporte les paroles du midrach sur le verset : "Afin de couper la mer Rouge en morceaux" (Téhilim 136,13), à savoir : "La mer Rouge fut coupée en 12 morceaux, un pour chaque tribu", et il pose la question : "Que cela peut-il nous faire (à savoir : quelle utilité y avait-il à faire un aussi grand miracle)?"

Le Sfat Emet d'expliquer :
"C’est seulement pour nous faire savoir que chaque tribu était digne, à elle seule, que la mer s'ouvre pour elle, et plus encore, que chaque juif est, à lui seul, une raison suffisante de fendre, d'ouvrir, la mer Rouge.
C’est pourquoi il est écrit : "Tu as, par Ta force, mis la mer en miettes" (Téhilim 74,13), les miettes faisant allusion au fait que chaque membre du peuple d’Israël (chaque juif!) avait une part dans la mer Rouge."

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=> On voit de là, à quel point chaque juif(ve) individuellement est important aux 'yeux' d'Hachem, à quel point Hachem aime chacun, désire notre proximité et notre service divin unique.
[chaque matin (dans cha'harit), nous disons la chirat hayam, on doit s'imaginer comme traversant la mer Rouge, on peut alors avoir en tête que Hachem a ouverte la mer par mon seul mérite!
Plus nous développons notre conscience d'à quel point nous sommes précieux pour papa Hachem, le Maître du monde (on est Son enfant unique adoré, quoiqu'on fasse), plus on en viendra à vouloir Lui faire plaisir en faisant Sa volonté, avec joie, fierté et zèle. ]

-> Le prophète décrit le machia'h qui "vient à toi, juste et victorieux, humble, monté sur un âne" (Zé'haria 9,9).

Le Imré Emet (sur Chemot 4,20) demande : si le machia'h est déjà en route, pourquoi voyager avec un âne et non pas avec un moyen de transport plus rapide?
Comme le midrach (Chémot rabba 14,3) nous l'indique, la guéoula profitera avant tout à ceux qui souhaitent y participer.
Le machia'h prend donc son temps dans l'espoir que le plus grand nombre possible de retardataires se repentiront et se joindront à lui.

L’aspiration naturelle à la grandeur spirituelle

+ L'aspiration naturelle à la grandeur spirituelle :

-> Chaque juif n'a pas seulement un désir intérieur de faire le bien mais un désir intérieur, en fait, une aspiration à la grandeur [spirituelle], et que l'on doit être sensible et sentir sa poussée intérieure naturelle pour réaliser son potentiel personnel.
[le rabbi de Piaseczno - dans son Déré'h haMélé'h - Shavouot ]

-> La douleur que l'on ressent lorsqu'on réfléchit à son faible état spirituel est en fait notre âme qui nous parle. C'est l'étincelle de sainteté (nitsots kédoucha) en nous qui veut désespérément être grande qui nous appelle.
[le rabbi de Piaseczno - dans son Déré'h haMélé'h - Vayigach 5689 ]

-> La véritable grandeur spirituelle n'est jamais naturelle, elle se construit. Tout comme les muscles physiques nécessitent un effort pour se développer, les muscles spirituels ne sont pas différents.
[le rabbi de Piaseczno - dans son Hachsharat haAvré'him - chap.9]

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-> Il est important de noter que le plaisir de la grandeur ne vient pas seulement de la réalisation d'un objectif particulier. Trouver le courage de travailler sur soi-même est en soi une grandeur, même avant d'atteindre l'objectif, et l'effort lui-même est donc agréable.
Le rabbi de Piaseczno (dans son 'Hovat haTalmidim - chap.2) fait l'analogie avec une personne qui sait qu'un trésor est enterré à un endroit particulier et qu'elle doit creuser profondément pour le trouver.
Dans ses mots : "Il s'inquiète du dur labeur [qu'il devra investir] pour creuser un trou aussi profond ... (mais) il intensifiera son travail avec joie [en creusant profondément] jusqu'à ce qu'il trouve le trésor".
Autrement dit, le fait de creuser pour trouver le trésor est en soi une expérience excitante et heureuse, même s'il n'a pas encore trouvé le trésor.

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-> Chaque juif est plus précieux que des diamants ; il s'ensuit que le plaisir de se trouver soi-même est plus grand que le plaisir de trouver des diamants.
Il y a un plaisir très subtil, profond et riche à se trouver soi-même. Découvrir les matières premières de sa personnalité, les transformer en quelque chose de plus grand, et travailler à sa propre grandeur conduit à un plaisir qui vaut plus que des bijoux précieux, et comme l'ascension d'une montagne pour obtenir des richesses, cela vaut la peine de souffrir.

Se trouver soi-même fait partie des plus grand plaisir de la vie.
A l'inverse, la réalisation qu'on n'a pas atteint sa grandeur est la douleur la plus profonde.
Plus nous nous engageons dans le processus de découverte et de développement de soi, plus nous aurons de plaisir.

Lorsque la vie est difficile, la halakha devient encore plus difficile, et les moments difficiles de la vie sont en fait les plus grandes opportunités de se construire et par conséquent les plus grandes opportunités de plaisir.
Les périodes douloureuses de la vie peuvent être l'occasion d'un profond plaisir, si nous les utilisons pour nous construire. Si nous nous construisons à travers eux, ils peuvent valoir la peine.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Toldot 5700]

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-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Tétsavé) explique que le plus haut niveau de plaisir dans ce monde provient de la chlémout (la complétude), et qui est selon le Maharal (Déré'h 'Haïm 6,2) ce génère la joie.
[le rav Akiva Tatz dit que la joie c'est le sentiment d'être épanoui, d'être en phase entre ce que l'on doit faire (les besoins de notre âme, qui a besoin de grandeur spirituelle [selon notre niveau, capacités] ), et ce qu'on fait réellement.
Notre intériorité est en paix avec notre extériorité, cela peut impliquer des efforts, de la douleur, mais au final c'est un bonheur et une fierté éternelle.
C'est la joie d'être vraiment soi-même, de vivre pleinement sa vie, et notre yétser ara fait tout pour qu'on passe à côté de cela.]