Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Rabi Buzna dit : Il n'y a pas de personne qui n'endure pas la souffrance. Un mal de dents peut empêcher une personne de dormir. Une autre personne peut être debout toute la nuit pour étudier la Torah. Ils sont tous deux privés de sommeil, mais la personne qui est privée de sommeil à cause de son étude de la Torah est digne d'éloges".
[midrach Yalkout Chimoni - Téhilim 94, remez 850]

<--->

Une personne qui se sacrifice pour la Torah peut s'épargner beaucoup de souffrances. [rav Yaakov 'Haïm Klapholtz - Ikvé 'Haïm ]
[s'il est prévu sur nous des souffrances : soit on peut les avoir dans notre étude de la Torah, soit d'une façon naturelle. ]
Ce principe s'applique à ceux qui étudie la Torah et à ceux qui soutiennent l'étude de la Torah.

Si vous abandonnez [la Torah], elle vous abandonnera. Si vous la gardez, elle vous gardera et vous protégera.
[midrach Michlé 2]

"La prière à un pauvre lorsqu'il s'enveloppe et déverse sa parole devant Hachem" (Téhilim 102,1)

-> Le Toldot Yaakov Yossef (paracha Vaeét'hanan) cite le Baal Chem Tov qui explique ce verset.
Il demande pourquoi est-il dit "la prière à un pauvre" (téfila léani), plutôt que "une prière d'un pauvre" (téfila mé'ani), et répond par l'allusion suivante : il était une fois un roi aimable et puissant qui avait proclamé que quiconque avait besoin de quelque chose pouvait venir le voir et lui présenter sa requête. Certaines personnes demandaient de l'or ou de l'argent, tandis que d'autres demandaient un poste haut placé, ...
Un sage a fait une demande différente : il a demandé à pouvoir parler au roi 3 fois par jour. Le roi était très heureux, car il voyait à quel point cette personne l'aimait et appréciait plus que tout au monde de passer du temps avec elle.
Par conséquent, il a dit que sa demande serait acceptée et qu'il serait autorisé à entrer 3 fois par jour, et qu'à chaque fois qu'il viendrait, il pourrait prendre tous les trésors qu'il souhaiterait dans le palais.

Selon cela, il explique que le roi David appelle Hachem "le pauvre" (ani) parce qu'Il ne tient rien dans Ses mains et qu'Il remet tout à des anges qu'Il nomme pour prendre soin de tous les trésors du monde.
Le roi David demande à Hachem la permission de "s'envelopper" de Lui, c'est-à-dire d'être capable de se connecter à Lui en "déversant sa parole" à Lui trois fois par jour, sachant que si cette demande est accordée, il pourra prendre tout ce dont il a besoin dans les trésors d'Hachem.

"Comme la biche aspire aux cours d'eau, ainsi mon âme aspire à toi Hachem"
[Téhilim 42,2
- kéayal taarog al afiké mayim, ken nafchi taarog élé’ha Elokim]

Que fais-tu pour Hachem?

+ Que fais-tu pour Hachem?

-> Le rav Haïm de Brisk a un jour demandé à un homme riche : "Vos machst du?" (c’est une salutation yiddish standard qui signifie littéralement : "Que faites-vous?").

L’homme a répondu qu’il était impliqué dans une certaine entreprise et qu’il avait beaucoup de réussite. Quelques minutes plus tard, Rav Haïm a demandé à nouveau : "Vos machst du?"

L’homme a pensé que peut-être rav Haïm ne l’avait pas entendu la première fois, alors il a répété sa réponse.

Le rav 'Haïm de Brisk posa alors la même question une troisième fois, et l’homme riche dit avec étonnement : "J’ai déjà dit que je fais telle et telle affaire (avec succès)!"

Le rav 'Haïm dit alors : "Je ne t’ai pas demandé ce que fait Hachem. Hachem s’occupe de tes affaires et te fournit ton parnassa. Je te demande ce que tu fais toi. Nos Sages disent que tout est entre les mains de Hachem, sauf la crainte du Ciel (yirat chamayim). Je te demande ce que tu fais pour la yirat chamayim. Est-ce que tu étudies et sers Hachem? Est-ce que tu fais du 'hessed et donnes de la tsédaka?"

Si l’on veut donner de la Tsédaka, Hachem l’aide

+ Si l’on veut donner de la Tsédaka, Hachem l’aide :

-> Le Sar Shalom de Belz (séfer Midbar Kodech) dit que que le verset (Térouma 25,2) est une garantie d'Hachem qu’Il ​​aidera quiconque désire donner de la tsédaka, afin de s’assurer qu’il ne manquera de rien et qu’il pourra donner autant qu’il le souhaite.
Le verset dit que si une personne a un cœur qui l’inspire à donner, "on lui prendra son don/prélèvement (térouma)", ce qui signifie que Hachem veillera à ce qu’elle ait la capacité de réaliser son désir de donner.

Fixer constamment de son regard Hachem

"Je fixe constamment mon regard vers Hachem" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8)

-> Selon le Rama dans ses premiers mots sur le Choul'han Aroukh (OH 1,1) :
"Je fixe constamment mon regard vers Hachem" = c'est un principe important de la Torah (klal gadol baTorah) et il est parmi les qualités des justes qui marchent devant Hachem.
Une personne ne s'assoit pas, n'agit pas et ne se conduit pas lorsqu'elle est seule chez elle de la même manière que lorsqu'elle se trouve devant un grand roi. Elle ne parle pas non plus librement comme elle le souhaite parmi sa famille et ses amis, comme elle le ferait devant un roi.
C'est encore plus vrai lorsqu'une personne prend à cœur de réaliser que le Grand Roi, Hachem, remplit la terre entière de Sa gloire. Hachem se tient au-dessus de lui et observe toutes ses actions, comme il est écrit : "Quelqu'un peut-il se dissimuler dans une cachette, et Je ne le verrai pas?" (Yirmiyahou 2,24).
Avec cette prise de conscience, il sera immédiatement inspiré par l'admiration, la soumission et la crainte d'Hachem, et aura honte (de fauter) devant Lui."

-> Le Gaon de Vilna corrige le texte du Rama pour dire que "chiviti Hachem" n'est pas seulement "parmi" les qualités des justes, mais c'est la "qualité la plus importantes", etelle est le "seul" moyen pour une personne d'atteindre n'importe quel niveau de piété.

-> Rabbénou Bé'hayé appelle "chiviti Hachem" : "l'accomplissement ultime et le niveau le plus précieux parmi les échelons des pieux" ; la pierre angulaire et le fondement d'une vie de judaïcité".

-> Le Baal Chem Tov est né de parents âgés qui sont décédés alors qu'il n'avait que 5 ans. Les dernières paroles de son père, Rabbi Eliezer, les instructions données sur son lit de mort, reflètent l'importance de vivre avec chiviti Hachem : "Israel (son fils le Baal Chem Tov), ne crains personne ni rien d'autre que Hachem ; souviens-toi qu'Hachem est toujours avec toi, et 'Mélo kol haaretz kévodo' (le monde entier est rempli de Sa gloire) ...'. Pense-y constamment, où que tu te trouves, n'importe où, tout le temps, à chaque heure et à chaque minute!"

-> Le rav Moché Lichtenstein a dit :
Comment acquiert-on la midah du témimout (simplicité/intégrité avec Hachem)?
"Chiviti Hachem lénegdi tamid" = je place Hachem devant moi en permanence.
Une personne qui fait l'expérience d'Hachem "devant ses yeux" à tout moment est une personne qui atteint le niveau des tsadikim qui sont "marchant devant Hachem" (hol'him lifné Hachem).
Le trait caractéristique de ces tsadikim est qu'ils sont des hol'him, qui progressent et grandissent constamment. Ils pensent toujours à Hachem ... Toute leur vie est axée sur la progression dans la avodat Hachem et l'étude de la Torah. Tout le reste n'a pas d'importance. Ce mode de vie crée le témimout.

-> Le Baal Chem dit :
"Il faut accomplir la Torah et les mitsvot avec simplicité de cœur. Mais les érudits comme nous (il était avec quelques uns de ses disciples), dont la avoda (service Divin) est, dans une large mesure, caractérisée par une haute analyse intellectuelle et rationnelle, pensent souvent qu'ils doivent tout comprendre à l'avance et être au niveau spirituel approprié avant d'agir.
Les personnes simples ont un avantage dans leur avoda, car elles accomplissent les mitsvot non pas sur la base d'un raisonnement, mais parce qu'elles acceptent la Royauté d'Hachem avec émouna simple.
Nous devrions aspirer à ce genre de témimout!"

<--->

[ une des forces principales du yétser ara est son pouvoir d'imagination. Pour le contrer et développer en nous le "chiviti lénegdi tamid", nous devons travailler à visualiser la Présence d'Hachem à nos côtés (ex: en Le remercier sur de petites choses, en Lui demandant de l'aide sur de petites choses), nous devons constamment trouver des astuces et stratégies qui nous parlent pour ancrer en nous qu'Hachem est en permanence face de nous.
Cela implique également de se défaire d'une fausse humilité (générée par notre yétser ara) : "qui sommes-nous pour qu'Hachem s'intéresse à nous, qu'Il soit toujours avec nous!"]

<--->

-> Le rav Zvi Yéhouda Kook enseigne que vivre avec une conscience "chiviti Hachem" transforme l'image de notre âme (tsoura nafchit). Lorsque nous sommes liés à la conscience constante de la nature Divine et spirituelle de la création, notre tsélem Elokim brille.
Cela nous amène à voir le monde différemment et, par conséquent, à nous conduire d'une manière élevée.

<--->

-> Le Yessod véChorech haAvoda enseigne que toutes les bénédictions quotidiennes ont été ordonnées afin que nous nous souvenions de notre Créateur à tout moment et à chaque instant, car toutes les bonnes choses qui nous parviennent viennent d'Hachem et sont des expressions de Son amour pour nous.
Que ce soit par reconnaissance avant et après le repas, ou par louange en réponse à des expériences marquantes, les bénédictions sont comme des rappels tout au long de la journée pour ralentir et placer devant nos yeux le fait que tout vient d'Hachem (chiviti Hachem), et que nous sommes tous en Sa présence constante.

<--->

-> L'accomplissement du "chiviti Hachem" naît d'une profonde conviction que chaque facette de notre vie est guidée par la providence Divine. C'est la reconnaissance de l'omniprésence d'Hachem, le fait que Hachem est Tout et que Tout est en Hachem.
"Chiviti Hachem" est la conscience d'être en présence d'Hachem et que tout ce que nous vivons est l'expression de la volonté et du désir d'Hachem.

-> Le "chiviti Hachem" consiste à placer le nom d'Hachem devant nos yeux à tout moment, peut être compris comme la recherche d'une étincelle divine dans tout ce que nous rencontrons ; de voir Hachem exprimé ou reflété dans tout ce que nous rencontrons et dans chaque personne que nous rencontrons.
"Chiviti Hachem" = Je place le nom d'Hachem, le יהוה, devant moi" = le nom Hachem (יהוה) est le Nom Divin représentant Son Attribut de compassion, et de bonté.
Lorsque je place ce nom devant mes yeux, c'est comme une lentille de compassion et de bonté à travers laquelle je vois tout le monde. Tout ce que je vois ou expérimente est teinté de ra'hamim (miséricorde) Divin.

-> Le Sefer Maguid Mécharim (paracha Vayakel) raconte que le Mala'h (ange) dit au Bet Yossef (rabbi Yosef Karo) :
"Le secret pour vivre avec l'attachement à D. (dvékout) est de ne pas s'inquiéter de quoi que ce soit dans le monde, à l'exception des choses qui concernent l'avodat Hachem.
Si le bien et le mal de ce monde ne sont pas absolument équivalents à vos yeux, il ne peut y avoir de d'union et de d'attachement authentiques (avec Hachem)".

-> Le terme "Chiviti" est lié au mot-racine : "chavé" (égal). La qualité (mida) de maintenir l'équanimité, la sérénité et la stabilité dans toutes les situations est une valeur et un objectif fondamentaux dans la poursuite d'une vie religieuse authentique.
Ainsi "chiviti Hachem lénegdi tamid" se comprend : "parce que je réalise qu'Hachem est devant moi et avec moi à tout moment, chiviti = tout est égal pour moi".

[la racine première derrière toute chose/événement est Hachem, rien ne pouvant exister/se produire sans un décret permanent d'Hachem, ainsi à mes yeux tout est "chavé" (équivalent), car peut importe ce que je peux y comprendre sur le moment, cela provient de mon papa adoré Hachem. Tout a un sens, rien n'est aléatoire, injuste. ]

-> "Chiviti Hachem", c'est savoir avec certitude qu'Hachem est toujours avec nous, et que nous ne sommes jamais loin de Lui, même lorsque nous nous sentons éloignés.
[qu'un juif fasse les meilleures choses ou les pires (D. préserve), une partie d'Hachem restera toujours pure en lui. Un juif n'est jamais seul, Hachem est toujours avec nous (souffrant même lorsque l'on souffre!).]

-> Le terme "Chiviti" est lié au mot-racine : "chavé" (égal).
Le rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 234,3) dit que l'on doit faire de nous-même un semblable au Divin, à Hachem, en L'imitant.
[on a tendance à comparer Hachem à nos standards humains, et nous devenons alors comme notre définition du divin. On ne doit pas faire d'Hachem notre idole, correspondant aux désirs de notre égo.
Ainsi, d'un côté, on doit avoir une vision infinie d'Hachem, et on doit faire de notre mieux pour tendre vers cette hauteur d'action, de spiritualité.]

-> Hachem agit comme mon ombre. En fonction de mon comportement, si je fais ça volonté et Le place devant moi, alors "lénegdi", Son apparence, la façon dont je vais sentir et bénéficier de Sa proximité, vont en être dépendante (comme une ombre).
Ainsi, tout juif en fonction de ce qu'il fait à la force d'avoir Hachem constamment devant Lui (lenegdi tamid).

<--->

-> "Les ténèbres mêmes ne sont pas obscures pour toi, la nuit est lumineuse comme le jour, l’obscurité est clarté [pour toi]" (Téhilim 139,12)

Lorsque nous savons que tout dans ce monde vient d'Hachem et est une expression d'Hachem, nous pouvons comprendre que ce que nous percevons comme "mauvais" est, du point de vue Divin, un autre élément de l'ensemble sacré.
Comme le dit le rabbi Mendel de Kotzk : "si je sais que l'obscurité vient de Toi, alors elle n'est pas sombre".
L'obscurité est comme la lumière, car "én od milévado" (il n'y a rien d'autre qu'Hachem).
La réalité de "chiviti Hachem lénegdi" est "tamid" (continue).

<--->

-> "Sache que les obstacles de chacun ne sont que proportionnels à ses capacités, à ce qu'il est capable d'endurer et de gérer, à condition qu'il le veuille.
Et, en vérité, il n'y a pas d'obstacles du tout, parce que Hachem est enfermé dans l'obstacle même ...
Et le plus grand de tous les obstacles est celui de l'esprit..."
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 1,61]

<--->

-> "chiviti Hachem lénegdi tamid"
Selon rabbi Nah'man de Breslev (Likouté Moharan II,46), le terme "lénegdi" inclut un aspect de "mitnakéd", d'opposant, d'adversaire.
De même, le Tosher Rabbi explique "lénegdi" (face/opposé à moi), comme faire quelque chose qui s'oppose à ma nature limitée ou à mon inclination naturelle.
Ainsi, aller lénegdi, contre moi-même (mon égo, mon moi JE), est le moyen de trouver Hachem.

Rabbi Na'hman de Breslev dit que pour passer de son potentiel à la réalité (min hakoa'h el hapoal), il est nécessaire de surmonter les obstacles, les défis qui se présentent. Lorsque nous rencontrons une résistance/opposition à la sainteté, qu'elle soit interne ou externe, nous avons un trésor, une possibilité de grandir spirituellement, d'être plus attaché et proche d'Hachem.
Chaque situation de la vie nous donne l'occasion de prendre conscience d'Hachem et de nous en rapprocher.

[ainsi, dans nos difficultés (lénegdi) on doit "chiviti Hachem", on doit se projeter dans quelques semaines/mois, et se rendre compte que cela nous aura permis de grandir, d'avoir des bontés d'Hachem (impacts éternels), et que la souffrance sera un longtemps souvenir.
Si tu veux "chiviti Hachem" alors cela passe par "lénegdi tamid", toujours combattre, faire face à des oppositions que ton yétser ara, ta naturalité humaine, va mettre en permanence sur ton chemin. ]

<--->

-> Le Maggid de Zlotchov enseigne que puisque יהוה est le Nom Divin qui exprime la bonté ('hessed), "chiviti Hachem lénegdi" signifie que même lorsque nous avons l'impression que Hachem est lénegdi, opposé ou "contre" nous, nous pouvons toujours reconnaître "ki mi'yémini" (car Il est à ma droite), que cela vient du yamin, le "côté droit" des Attributs d'Hachem, à savoir celui de la bonté.
Ainsi, même si Hachem semble être lénegdi, il y a de la douceur et de la joie à savoir qu'Il est toujours avec nous. Tel est le pouvoir du "chiviti Hachem".

<--->

-> Le Téhilim 16, commence par "chiviti Hachem lénegdi tamid", et qu'après "la'hen sama'h libi ..." = mon cœur se réjouit, tout mon être exulte, et mon corps se repose en sécurité".
Cette séquence met en évidence une causalité. Le "chiviti," l'équanimité, est le produit d'un choix conscient de vivre en sachant qu'Hachem est toujours avec moi.
Lorsque je suis en sécurité et que je sais que je ne suis pas seul, mon cœur peut commencer à s'ouvrir à la joie.

Alors qu'ils partaient pour la terre d'Israël, le Gaon de Vilna a béni ses élèves : "Vous devriez avoir la chance d'accomplir des chné temidim (les 2 tamid)!".

Il s'agit de celui au début du Rama sur le Choul'han Aroukh (chiviti Hachem lénegdi tamid) [placer constamment Hachem devant nous], et celui de la fin où le Rama résume les lois de Pourim Katan : "Tov lev michté tamid" (un cœur joyeux est toujours en fête).
Accomplir les deux témidim, c'est unir l'équanimité de chiviti à la joie de la fête d'être en vie (cadeau d'Hachem à chaque seconde).

<--->

-> Vivre en étant conscient de notre source divine et de la réalité de la présence d'Hachem dans nos vies est de la plus haute importance pour mener une vie juive épanouie.
Pour savoir que nous sommes un ben Mélé'h ou une bat Mélé'h, un enfant du Roi, nous devons savoir qu'Il est avec nous et que nous portons quelque chose de Sa noblesse et de Sa puissance royales.
Le Malbim explique que le mot chiviti vient de la même racine que le mot chavé, qui signifie "valeur".
Chiviti signifie donc : "Je reconnais ma propre valeur ..." Ma vie a un impact sur le monde, et je suis donc habilité en fonction de la profondeur avec laquelle je perçois la présence du Souverain Divin dans ma vie".

-> Le Arou'h Hachoulchan affirme que la directive de chiviti nous oblige à nous engager dans nos tâches quotidiennes et nos expériences banales telles que manger, boire et dormir, avec l'intention d'accomplir la volonté d'Hachem : "Après la mort de l'homme, il lui est montré en haut lieu que toutes ses actions ont été enregistrées, comme dans un livre, avec sa propre signature".

-> Rabbi Nathan de Breslev (Likouté Halakhot) développe cette lecture positive de l'expression "un œil qui voit". Pourquoi devons-nous placer Hachem devant nos yeux?
C'est pour nous faire prendre conscience que nous sommes également devant Ses yeux (à Hachem).
Nous voyons et savons que nous sommes vus. En réalité, Hachem est toujours avec moi ; il n'y a pas d'endroit dépourvu de la présence d'Hachem.
Quel que soit le degré de ma chute spirituelle, Hachem est toujours avec moi et devant moi, "négdi, tamid". Même si je suis au plus bas, "Il est à ma droite, je ne serai jamais ébranlé".
Hachem est avec nous comme un parent aimant, un conjoint fier, un ami cher, nous soutenant dans les moments difficiles, se réjouissant de nos succès, et surtout, appréciant notre présence et notre compagnie constante.

-> Le Maggid de Mézéritch et rav 'Haïm de Volozhin, les principaux élèves du Baal Chem Tov et du Gaon de Vilna, respectivement, proposent des interprétations parallèles et étendues de "da ma lémaala mim'ha" (Pirké Avot 2,1) = Sache qu'au-dessus de toi il y a un œil qui voit ...
Ils lisent tous deux cette phrase comme signifiant : "Sachez que ce qui est décrété en-Haut est mim'ha (de vous)".
En d'autres termes, nos efforts, nos intentions, nos pensées et nos actions ont un impact et "influencent" la réponse divine en-Haut. Ce que nous faisons en bas nous est reflété en haut.

<--->

-> Le Chla Hakadoch (Vaét'hanan) explique : "Chiviti" nous rappelle qu'il faut étudier la Torah avec sincérité et sérieux, avec la bonne intention et le bon objectif, pour finalement se rapprocher d'Hachem.

-> Le rav Yé'hezkel Abramsky disait : "Chaque fois que je suis sur le point de donner un cours, j'ai à l'esprit que je vais servir Hachem en accomplissant la mitsva de l'étude de la Torah. Parfois, le simple fait de se concentrer sur cette idée est plus difficile que de donner le cours lui-même".

Le rabbi Levi Its'hak de Berditchev "interrompait" la prière ou l'étude de la congrégation en frappant sur la bima et en annonçant : "Il y a un D. dans les cieux et nous sommes responsables devant Lui!"

La coutume d’offrir un Talit le jour du mariage …

+ A propos de la coutume (de certaines personnes) que la Kalla offre au 'Hatan un Talit le jour du mariage (Sédei chemed - 'hatan vékalla 11) ...

Pourquoi une telle coutume?

1°/ La guémara Ména'hot 44a rapporte l'histoire d'une personne qui observait de façon méticuleuse la mitsva des tsitsit, et nous dit à quel point cela l'a sauvé de commettre un adultère.
Nous trouvons une allusion à cette protection dans un verset de Michlé : "Celui qui commet un adultère avec une femme, manque de cœur (lev)" (Michlé 6;32).
Le mot lév (cœur) a une valeur numérique de 32, comme les 32 fils des tsitsit (8 à chacun des 4 coins).

La kalla exprime ainsi au 'hatan, qu'il doit toujours lui être fidèle et lui fournit un talith, qui va l'aider à l'être.

2°/ Par le fait de transmettre un talith, la kalla exprime à son 'hatan les mots que Ruth a dit à Boaz : "daigne étendre le pan de ton manteau (kénafé'ha) sur ta servante" (Ruth 3;9), voulant lui dire : "s'il vous plaît, épousez-moi".

Le mot "kénafé'ha" pouvant renvoyer au Talith, la Torah disant : "Tu te feras des cordons en franges aux quatre coins (kanfot) du vêtement dont tu te couvres." (Dévarim 22;12).
De plus, ce verset est immédiatement suivi par : "si un homme a épousé une femme ..." (Dévarim 22;13), indiquant l’existence d'un lien entre le mariage et le talith.

3°/ A l'origine, 'hava et Adam étaient une même entité, tous 2 étant unis dos à dos.
Le talith étant porté sur le dos de l'homme, la kalla dit : bien que D. a séparé le 1er couple en 2 entités distinctes, j'espère, toujours, ne pouvoir former qu'une seule entité avec mon 'hatan.

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

La bague …

+ La bague ...

Selon la guémara Kiddouchin 2a : "Une femme peut être acquise par de l'argent ou tout objet ayant une valeur ou par un document [de fiançailles]".

Pourquoi toutes les fiançailles (kiddouchin) se font toujours avec une bague?

1°/ L'utilisation d'une bague renvoie à l'apparence de la lettre hébraïque samé'h : ס
Lorsque cette lettre est écrite pleinement, on a : ס-מ-ך, et on obtient alors la valeur numérique de 120.

A l'origine, l'homme devait vivre de façon immortelle.
Suite à la faute d'Adam, D. a dit : "ses jours seront de 120 ans." (Béréchit 6;3)
Par le fait de mettre une bague (ressemblant à un samé'h) sur le doigt de la Kalla, le 'Hatan renvoit au fait qu'il désire qu'elle soit (b"h) sa femme pour 120 ans.

2°/ Par le fait de mettre une bague autour du doigt de sa kalla, le 'hatan exprime la volonté qu'elle sera toujours autour de lui, comme une véritable aide face à lui (ézér kénégdo), un soutien et une compagne pour faire face à tous les problèmes matériels et spirituels de la vie.

La bague est ronde, et un objet rond n'a pas de fin. Le 'hatan fait allusion à sa femme que le lien qui les unira sera infini.

3°/ Il y a 2 parties dans la cérémonie de mariage : les érousin (fiançailles) et les nisou'in (mariage).
La remise de la bague est le point culminant des érousin, les nisou'in ayant pour objectif le fait de vivre ensemble comme mari et femme.

L'amour entre le 'hatan et la kalla est durant les érousin un amour externe (comme la bague entoure le doigt), tandis que durant les nisou'in, c'est un amour pénétrant et intérieur (l'amour mutuel se cultivant/développant intérieurement jour après jour).

Ainsi, la bague est un rappel permanent disant qu'elle n'est que la 1ere étape du mariage, dont l'objectif final est le développement d'un amour mutuel intérieur, de plus en plus fort/solide.

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

 

+ Autres explications :

4°/ Le mari nomme sa femme responsable du foyer et lui fait confiance : dans le passé, lorsque quelqu'un voulait transmettre une mission très importante ou délivrer une certification comme un droit de signature ou une procuration, il transmettait à la personne choisie sa bague pour montrer que sa signature était valable et qu'il lui faisait totalement confiance.

Nous l'avons vu chez Pharaon qui a donné sa bague à Yossef, ainsi que chez A'hachvéroch, qui a transmis la sienne à Haman (aracha).

Le 'Hatan transmet à la Kalla sa bague, et lui dit ainsi, sans mots, mais avec toute la ferveur requise : par cela, je te nomme responsable de notre foyer, et tu seras appelée à partir de maintenant le "pilier" de la maison.

5°/ De même qu'une bague est ronde et fait le tour du doigt, ainsi le 'hatan entourera et protégera de tout mal sa kalla, lui amenant un sentiment de sécurité, la conscience qu'elle aura toujours son mari présent lorsqu'elle en aura besoin (par l'écoute, par la parole,  l'action, ...).

6°/ De même qu'une bague embellit un doigt, chacun espère embellir la vie de son conjoint(e).

7°/ Selon le Yalkout divré Assaf, la bague est courbée, et de la même manière, les membres du couple doivent plier leur avis pour aller à la rencontre de l'autre, et en conséquence, la paix et l'unité régneront entre eux.

Lorsque les membres du couple cherchent à assouplir leur position et à arrondir les angles, à l'instar de cette bague courbée en or, mais solide, ils auront ainsi le mérite de s'unir et de se renforcer.

Bien qu'au moment de sa création, elle était molle et souple, elle est devenue un produit fini, solide et uni.

Le fait de plier l'échine n'indique pas une faiblesse, mais une force interne et une maturité qui conduit à l'unité.

<--------->

-> La symbolique de l'anneau par le Ben Ich 'Haï : https://todahm.com/2014/02/01/1058-2

<--------->

-> Ecrite pleinement, la lettre ס (samé'h) est : ס-מ-ך (samé'h mém kaf), ce qui est l'acronyme de : séli'ha, mé'hila et kappara, car le 'hatan et la kalla voient leurs fautes pardonnées, le jour de leur mariage.

-> Le samé'h représente également : "Hachem soutient tous ceux qui tombent" (somé'h Hachem lékol anoflim - Téhilim 145,14). Cela fait référence au fait que Hachem est directement impliqué dans le chidoukh de chaque personne.
L'acte de kidouchin est réalisé avec une bague, faisant une déclaration claire : à ce moment où l'on est confiant et fier d'avoir trouvé sa bonne moitié, on affirme haut et fort (pour le couple et devant toute l'assemblée présente) : tout ne vient que grâce à Hachem (somé'h Hachem).
[la bague sert ce rappel tout le restant de notre vie : merci Hachem de m'avoir uni avec une si belle personne, et aide moi à avoir du shalom, de la joie dans notre couple, de beaux enfants, ... tout ne provient que de Toi! ]

-> En énumérant les 5 doigts, la guémara (Kétoubot 5a) nous dit que l'index s'appelle : etsba.
Pendant la plaie des poux, les égyptiens étaient incapables de la reproduire comme ils l'avaient fait avec les 2 premiers palies : le sang et les grenouilles. Ils ont été forcés d'admettre : "étsba Elokim hi" (c'est le doigt d'Hachem - Vaéra 8,15).
Le 'hatan place la bague sur l'index de la kalla pour symboliser qu'ici aussi, tout ne provient que d'Hachem.

En effet, étsba (אֶצְבַּע) forme un acronyme pour : "én tsari'h bédika od" (aucune vérification supplémentaire n'est nécessaire [car il s'agit clairement d'Hachem]).
C'est pourquoi le 'hatan place un anneau (taba'at) sur l'étsba de la kalla sous la 'houpa, car cela montre qu'il s'agit de l'étsba Elokim.

Le mot pour "anneau" est : taba'at (dont les trois premières lettres sont : tét, beit, ayin) a pour racine le mot : "téva" (la nature). Car toute la nature est le étsba Elokim. [ de plus, le Nom אלהים et הטבע (hatéva - la nature) ont la même guématria. ]
Lorsque le 'hatan met l'anneau (taba'at) sur l'etsba (index), il déclare principalement que tout le déroulement en apparence naturelle du chidoukh était en réalité du fait d'Hachem.
[ à ce sujet : "Il est aussi difficile de mettre ensemble [un mari et une femme] que l'ouverture de la mer Rouge" - guémara Sotah 2a ]
[de même, durant toute sa vie de couple, même si les choses ne vont pas comme il le voudrait, il doit toujours avoir en tête que derrière un déroulement naturel des choses, ce n'est pas sa femme qui est à blâmer, mais plutôt Hachem qui agit par elle, avec un message à nous transmettre, ou bien pour nous tester notre réaction (est-ce qu'on aura la émouna de ne pas agir spontanément avec animalité).]

-> Le Chidoukh de Its'hak et Rivka, de Yaakov et Ra'hél, de Moché et Tsipora se sont passés autour d'un puits. (voir midrach Chémot rabba 1,32).
Le mot pour puits est 'béer' (באר), ce qui est l'acronyme : "béyadé'ha afkid rou'hi" (En ta main je confie mon esprit - בְּיָדְךָ אַפְקִיד רוּחִי - Téhilim 31,6) = le message est : tout ne provient que d'Hachem.
[également : de même que l'eau présente dans un puits provient du Ciel sous la forme de la pluie, de même les mariage sont décidés au Ciel. Alors que la Supervision Divine régit tous les aspects de nos vies, cela est particulièrement évident en ce qui concerne la recherche de son zivoug.]

<--->

-> Il est intéressant de noter que le ס (samé'h) est la 15e lettre de l'alphabet hébreu, qu'on appelle : le aleph beit, et qui forme le mot : Av (א-ב - aleph beit).
Le 15 Av est le jour où les tribus (chévatim) ont été autorisées à se marier entre elles, et que la tribu de Binyamin a été autorisée à se marier "dans notre congrégation" (guémara Taanit 30b), après l'incident du pilgéch bégiva (Shoftim 19,20).
[ainsi, la bague (forme de samé'h) renvoie à cette date du 15 Av, et atteste que ce couple (potentiellement de 2 tribus différentes) peut bien se marier.]

<--------->

-> La guémara (Yébamot 62b) nous enseigne qu'un homme qui demeure sans femme est privé de plusieurs choses (joie, bénédictions, ...), dont l'une est : 'homa (une muraille - חומה).
Les commentateurs disent qu'une femme permet de protéger et d'encourager son mari.
La lettre ס est un rond, qui renvoie à cette idée de protection.

-> "Hachem dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; Je vais lui faire une aide qui lui corresponde (עזר כנגדו - ézer kénegdo)" (Béréchit 2,18).

Il est intéressant de noter que "עזר כנגדו" a une valeur numérique de : 360, en allusion aux 360 degrés qui forment un cercle.
La femme est cette aide productive qui l'entoure tout autour : le protégeant de l'extérieur, et lui permettant de sublimer son intériorité (kénegdo - litt.contre lui [afin de s'améliorer]).

D'ailleurs, le Targoum Onkelos (Béréchit 2,18) traduit le terme : "une aide" (עזר) par "samé'h (סמך), un mur de soutien.
[la lettre samé'h (ס) s'écrit pleinement : סמך, qui a une guematria de 120 : jusqu’à 120 ans b’h!! ]

-> On peut citer un exemple des nombreuses paroles de nos Sages à ce sujet : "Une femme illumine les yeux de son mari, et le fait tenir sur ses jambes." [guémara Yébamot 63a]

<--------->

-> L'allégorie compare la relation entre Hachem et le peuple d'Israël à un mariage entre un homme et une femme.
Ainsi, lorsque Hachem leur dit : "Tu n'auras pas d'autres dieux que Moi" (Yitro 20,2), le Créateur interdit le peuple juif à tout autre culte car Il les sanctifia pour Le servir exclusivement.

Or, il est rapporté dans le midrach de Rabbi Néhouria ben Hakana que les mains de l'homme sont constituées de 10 doigts qui correspondent aux 10 commandements. [midrach Yalkout Réouveni Béréchit]
De ce fait, il convient donc de sanctifier la femme par le 2e doigt de sa main qui correspond au second commandement de la Torah : "Tu n'auras pas d'autres dieux que Moi".
Effectivement, lorsque l'homme sanctifie une femme sous la 'houpa, il lui dépose la bague sur le 2e doigt de la main, l'index, en lui déclarant : "Tu es sanctifiée pour moi".
Ainsi, elle deviendra automatiquement interdite à toute autre personne.

Ainsi, la kala qui se tient à la droite du 'hatan présente l'index de la main droite qui correspondent au 2e des 10 commandements qui étaient sur le côté droit des tables de la Loi.
[Bichouroun Mélé'h]

[b'h, issu du divré Torah : https://todahm.com/2020/03/23/le-don-de-la-torah-le-jour-de-notre-mariage-avec-hachem ]

-> "Toutes les coutumes se rapportant au 'Hatan et à la Kalla sont issues/dérivées du don de la Torah, où D. s'est révélé Lui-même, comme le 'Hatan à sa Kalla : le klal Israël."

Rabbi Samson ben Tzadok (élève du Maharam de Rotenbourg) dans son séfer Tashbatz Katan 464;5

 

-> "La raison pour laquelle nous apprenons de nombreuses choses sur les coutumes de la 'Houpa d'un 'Hatan et d'une Kalla tient à ce que Hachem s'est montré, pour ainsi dire, comme un 'Hatan sous la 'Houpa devant la Kalla"

[Yalkout Chimoni - paracha Yitro - 183]