[La terre d'Israël ] "toute la bonté du monde vient de là."
[midrach Tan'houma - Kédochim 12 - kol atovot chéba'olam miména]
Catégorie : Moussar/Pensée juive
L’unité est notre bouclier contre les mauvaises choses
+ L'unité est notre bouclier contre les mauvaises choses :
-> "C'est une merveilleuse ségoula qui a été testée et éprouvée que de recevoir des bénédictions grâce aux autres auxquels on est lié. On pourra recevoir toutes les bonnes choses qui profitent au corps et à l’âme ... [l'unité, la paix entre nous (alors que ce n'est pas toujours évident), fait descendre la bénédiction de notre papa Hachem. ]
Si l’on respecte le commandement de la Torah d’aimer son prochain comme soi-même, on sera complètement lié à eux. Chaque lien (avec un autre juif) découle du lien avec Hachem (qui est présent en chacun). Ainsi, en se connectant à autrui, on se connecte à Hachem.
Ce lien de davantage de proximité avec Hachem nous aidera dans nos souffrances.
De plus, comme autrui est liés à nous, notre douleur est leur douleur, et si les autres ne méritent pas de souffrir, Hachem fera preuve de compassion.
Par conséquent, le simple fait de leur parler de notre problème entraînera une demande de miséricorde pour nous.
[pour Hachem : puisqu'ils sont liés comme un, je ne vais pas le faire souffrir car telle autre personne faisant partie du groupe ne mérite pas cette dose de souffrance actuellement. Il en découle que nous devons prendre un temps où l'on vide notre cœur sur des difficultés qu'on a pu entendre autour de nous, car en plus de faire la mitsva d'aimer notre prochain, par notre mérite on peut empêcher des galères à arriver à autrui. ]
C’est également le sens du verset de : "Il a délivré mon âme par la paix de la bataille qui m’a frappé, grâce aux nombreux gens qui étaient avec moi" (Téhilim 55,19).
Le lien avec de nombreuses personnes est ce qui délivre une âme de tous les problèmes, tant physiques que spirituels. Lorsqu’une personne a un lien avec les autres, elle ne peut pas souffrir car ils ne méritent pas de souffrir. Par conséquent, elle sera sauvée de sa douleur.
[rav Avraham de Kalish]
+ "Vous observerez donc mes lois et mes statuts, parce que l'homme qui les pratique obtient, par eux, la vie : je suis Hachem" (A'haré Mot 18,5)
-> Le midrach (Téhilim 56) explique : "pour marcher devant Hachem dans le pays de la vie, il s'agit de la terre d'Israël".
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-> "C'est la nostalgie pour le terre d'Israël, le pays de la kédoucha, le pays d'Hachem, où toutes les mitsvot sont accomplies et s'expriment dans leur forme achevée.
Et cette aspiration à révéler la qualité particulière de l'esprit de D., à lever la tête dans l'esprit de D., dans sa grandeur absolue, est ce qui stimule le cœur de chacun, et tous souhaitent s'unir à lui pour goûter le charme de sa vie."
[rav Avraham Kook - Orot]
-> "La terre d'Israël est particulièrement distingué par le D. d'Israël, et la conduite humaine ne peut être parfaite que dans ce pays ... le cœur et l'âme ne peuvent être parfaitement purs et sans tâche que dans ce lieu spécialement choisi par Hachem."
[Kouzari 5,23]
[ s'attacher pleinement avec Hachem, ne peut être réalisé qu'en terre d'Israël. ]
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-> Le rav Tsvi Fishman (rapportant le rav Avraham Kook) dit qu'en terre d'Israël, l'âme d'un juif en terre d'Israël va s'unir avec l'esprit Divin de la terre, provoquant une vie illuminée par la Torah et les mitsvot à son niveau de révélation le plus élevé.
[il en résulte une telle différence comparativement à un juif résidant en dehors d'Israël, que la terre d'Israël est appelé : la terre/pays de la vie = "artsot ha'Haïm" (Téhilim 116,9) ; "érets ha'haïm" (Téhilim 142,6). ]
La guéoula et la lumière du machia'h ressemblent à une gazelle.
La gazelle bondit sur une montagne, de rocher en rocher, échappant à la vue à tel moment pour revenir dans le champ de vision un instant plus tard pour disparaître à nouveau et réapparaître escaladant un plateau.
[d'après le midrach Chir haChirim rabba 2,14]
Avoir foi dans la pureté intérieur de tout juif
+ Avoir foi dans la pureté intérieur de tout juif :
-> Le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.11) décrit l'éternelle pureté intérieure de tout juif qu'une faute extérieure ne peut jamais entacher ou atteindre.
Il insiste à plusieurs reprises sur le fait que la faute est quelque chose d'extérieur au peuple juif. La lumière divine intérieure qui caractérise l'âme d'un juif existe sur un plan d'existence différent du monde physique/matériel.
Sur un plan divin plus profond, il n'y a aucune rencontre ni aucun contact avec la faute.
La différence entre l’âme d’un juif et celle d’un non juif
+ La différence entre l'âme d'un juif et celle d'un non juif :
"Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple, c'est demain qu'aura lieu ce signe" (Vaéra 8,19)
-> Le Imré Emet (cité dans le séfer Likouté Yéhouda) explique ce verset en citant le Magen Avraham (46:10) qui dit au nom des Mékoubalim que nous faisons les bénédictions de "chélo assani goy" (qui ne m'a pas fait non juif) et "chélo assani aved" (qui ne m'a pas fait esclave) chaque matin pour remercier Hachem de ne pas avoir permis à un âme d'un non juif ou d'un esclave d'entrer dans notre corps pendant que nous dormions.
Il pose la question suivante : Comment une personne peut-elle savoir que l'âme d'un non juif n'est pas entrée dans son corps?
S'il est capable de bénir Hachem et de prononcer Son nom, c'est un signe clair que cela ne s'est pas produit.
C'est pourquoi le verset dit : "Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple, c'est demain (matin) qu'aura lieu ce signe" = chaque matin, lorsque l'on récite les Birkat Hacha'har, la séparation entre un juif et un non juif devient évidente.
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+ Une transformation quotidienne :
-> Le Imré Emet ajoute que la raison pour laquelle le "Yid Hakadoch" (rabbi Bounim de Peschi'ha) était connu sous ce nom était qu'il se sanctifiait chaque jour pour s'élever à un nouveau niveau de sainteté qui était aussi loin au-dessus de son niveau précédent que la différence entre un juif et un non juif.
Ce concept est illustré par ce verset qui dit que la séparation entre un juif et un non juif est visible chaque matin, ce qui signifie qu'un juif est capable de subir une transformation chaque jour pour atteindre un nouveau niveau qui est aussi éloigné de son ancien niveau que la différence entre un juif et un non juif.
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-> Toute la création peut être classée en 4 catégories : les objets inanimés/minéraux, les végétaux, les créatures vivantes (animaux) et les êtres parlants (humains) (domem, tsoméa'h, 'haï, médaber).
Dans le Séfer haKouzari (4e hakdama du maamar 5), le rav Yéhouda haLévi ajoute une 5e catégorie : le peuple juif (am Israël).
=> Dans les mots du Kouzari : "Les plus bas (spirituellement) parmi les enfants de la Torah d'Hachem sont plus élevés que même les plus élevés parmi les nations qui n'ont pas la Torah. Car la Torah, qui vient d'Hachem, insuffle à l'âme les qualités et la nature des anges".
Hachem cache Sa face à ceux qui pensent avoir les moyens de s’aider par eux-mêmes
+ Hachem cache Sa face à ceux qui pensent avoir les moyens de s'aider par eux-mêmes :
-> "Jusqu'à quand me cacheras-Tu Ta face? Combien de temps vais-je chercher des solutions par moi-même"?" (Téhilim 13,2-3)
-> Le rabbi de Ruzhin explique que cela signifie qu'Hachem cache Son visage lorsque nous essayons de trouver des solutions par nous-mêmes.
Mais si nous reconnaissons que notre seule et unique solution est de faire confiance à Hachem, alors Il ne nous cachera pas Son visage.
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+ "Même l'obscurité ne sera pas obscure devant Toi" (gam 'hochékh lo ya'hchih - Téhilim 139,12).
-> Le rav Ména'hem Mendel de Kotzk explique cela comme signifiant que si l'on reconnaît que l'obscurité perçue vient d'Hachem, alors il n'y aura pas d'obscurité du tout.
[d'où la suite de ce Téhilim : "la nuit est lumineuse comme le jour, l’obscurité est clarté". ]
La grandeur d’être juif à notre génération
+ La grandeur d'être juif à notre génération :
-> Le Baal Chem Tov dit qu'en exil, une aide spéciale est disponible pour une personne cherchant l'inspiration divine, malgré le fait que la Chékhina ne réside pas en diaspora.
Même si une personne n'est pas tout à fait digne, le ciel n'est pas aussi exigeant avec elle qu'en terre d'Israël. En effet, lorsqu'un roi est en voyage, il doit dormir dans des auberges et des hôtels dont la propreté et la beauté ne sont pas à la hauteur de son honneur ; cependant, le roi n'est pas déshonoré, car tout le monde sait qu'il est en voyage.
[Irga déPirka 148]
=> le Baal Shem Tov veut dire qu'étant donné que la Présence divine est en exil dans le monde et qu'elle n'est plus concentrée sur la terre d'Israël et le Temple sacré (sa résidence sur terre), il est en fait plus facile de parvenir à une perception d'Hachem que par le passé.
-> Sur cette idée, le rabbi Yaakov Yossef de Polnoye (Toldot Yaakov Yossef - Ekev, 181b) écrit :
"Particulièrement à notre époque, où la Présence divine est en exil et ne trouve pas d'endroit où se reposer, dès qu'une personne prépare toutes ses actions pour agir selon la volonté d'Hachem, elle devient immédiatement un "trône" pour la Chékhina, qui se repose sur elle.
Une telle personne est même considérée comme plus élevée que ceux des générations précédentes, lorsqu'il y avait de nombreux Tsadikim dans le monde, alors qu'aujourd'hui, "l'homme pieux disparaît" (Téhilim 12:2), c'est-à-dire ceux qui sont pieux devant leur Créateur (Zohar III ,281b).
Une personne doit se renforcer comme un guerrier et faire preuve de bonté envers la Chékhina, afin de devenir un trône pour l'Attribut de l'amour bienveillant ('Hessed). Tout comme à l'époque d'Avraham, où il n'y avait personne d'autre que lui pour aider la Chékhina, aujourd'hui aussi, à part quelques rares individus, personne ne pense à aider et à soutenir la Chékhina dans cet exil amer.
Ainsi, une personne qui est prête à se sacrifier (faisant Sa volonté ma volonté) deviendra certainement un trône pour la Présence divine, avec le trait de la bonté aimante."
La joie est un prérequis pour notre Avodat Hachem
+ La joie est un prérequis pour notre Avodat Hachem :
-> Il est impossible de vaincre le yétser ara par la paresse et la mollesse, qui découlent de la tristesse et de l'affadissement du cœur. Il faut plutôt de la vivacité, qui découle de la joie et d'un cœur ouvert qui n'est entaché d'aucune trace d'inquiétude et de tristesse dans le monde.
[Tanya - chap.26]
-> La tristesse qui nous affaiblit, démoralise, est un mal aux yeux d'Hachem, car elle pousse une personne à négliger son implication dans son avodat Hachem, et à servir Hachem avec un visage en colère, une faiblesse physique et une lourdeur, un désarroi et de nombreuses erreurs.
['Hida - Moré baEtsba 10,320]
-> "Lorsque nous disons que la joie est nécessaire (pour servir Hachem), la joie (sim'ha) dont nous parlons n'est pas une sim'ha cbel mitsa, car il s'agit déjà d'un niveau et nous ne pouvons pas demander que chaque juif soit à ce niveau. Ce que nous voulons dire, c'est qu'il ne faut pas se soumettre à une tristesse qui nous affaiblit".
[rav Aharon de Karlin]
-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Bé'houkotaï) déclare : "Par la joie, on tire le désir. C'est du désir que découle l'empressement à accomplir les mitsvot, de sorte qu'elles ne soient pas un fardeau pour la personne, mais qu'elle les perçoive plutôt comme légères et non comme lourdes."
-> La joie permet à une personne de lever la tête, d'élever son esprit afin qu'elle puisse prier correctement, apprendre de la bonne manière et accomplir ce qui lui incombe.
[rav David Tsvi Shlomo Biderman]
-> "L'âme n'est naturellement attirée que par les choses qui lui procurent la douceur, le plaisir, l'expansion et la joie. Elle ne s'engagera que dans quelque chose qui lui promet la joie et le plaisir".
[séfer haBrit 14:7,24]
-> Le Iglé Tal, citant le Zohar, explique que le yétser hatov (bon penchant) est renforcé par la joie.
-> Le Agra déKalla (Toldot) explique que par le biais du plaisir physique, on prépare son cœur à se réjouir et à s'engager avec joie dans la avodat Hachem. En outre, c'est l'essence des séoudot mitsva dans lequel nous devons prendre part.
-> Selon le Beit Israël (Gour - paracha Ki Tavo 5719), c'est grâce à la joie que l'on peut atteindre une véritable avodat Hachem.
-> Le 'Hatam Sofer (drachot du 7 Adar 5570) dit : "Il est impossible de servir Hachem et d'acquérir le monde à Venir sans l'avoda de la joie."
-> "C'est pourquoi vous n'avez pas servi Hachem, votre D., avec joie et allégresse de cœur mérov kol (par-dessus tout)".
Les mots "mérov kol" signifient "plus que toutes les mitsvot. L'intention est qu'une personne doit s'efforcer de servir Hachem avec le trait de la joie plus qu'elle ne s'efforce d'accomplir toutes les autres mitsvot.
[séfer Torat Avot - Ki Tavo]
[d'une certaine façon, la mitsva des mitsvot, est d'être dans la joie! ]
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-> Grâce à la joie, "une échelle plantée sur le sol", même si une personne a l'impression que son échelle est plantée sur la terre (qu'elle vaut pas grand chose, comme au ras du sol), elle peut être sûre que "son sommet atteint les cieux", elle est capable d'atteindre la Gloire de d'Hachem dans les cieux.
Un autre avantage de la joie est que, grâce à la joie, on peut atteindre un niveau plus élevé que celui des anges. En effet, si un ange tombe de son niveau, il n'est pas capable de se relever.
L'homme, cependant, est plus grand que cela, car il peut tomber et s'élever à nouveau jusqu'à la Maison d'Hachem.
L'homme atteint son apogée lorsqu'il sert Hachem avec joie et que Hachem plane sur lui. Une personne doit toujours être dans un état où aucun signe de tristesse n'apparaît sur son visage. Au contraire, elle doit toujours être dans un état de grande joie et servir Hachem avec joie.
C'est ainsi qu'elle ne connaîtra jamais le malheur".
[Kédouchat Yom Tov - Vayétsé]
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-> Selon le Baal Chem Tov, la joie est "un long chemin qui est très court". Ce qu'une personne doit s'efforcer d'atteindre en s'affligeant et en jeûnant pendant de nombreuses années pourrait être atteint en une période de temps infiniment plus courte si elle s'habituait à servir Hachem avec joie.
Le Taharat HaKodech (taharat haMa'hchava) compare cela à un ascenseur avec lequel on peut s'élever à un niveau très élevé en peu de temps. Il en va de même pour le pouvoir impressionnant de la joie.
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-> "Soyez extrêmement joyeux dans votre avoda actuelle, et grâce à cette joie, vous mériterez un niveau plus élevé"
[rav Ména'hem Mendel de Vitebsk - Pri HaAretz - lettre 22 ]
-> Lorsque le cœur d'une personne est rempli de joie à propos de l'unité d'Hachem avec toute l'étendue de la joie, son cœur reçoit la force, grâce à cette joie, de s'élever bien au-delà de tous les obstacles internes et externes, à l'accomplissement des 613 mitsvot.
[séfer haTanya - chap.33]
-> "Croyez-moi, il n'y a pas de moyen plus facile de se renforcer dans la avodat Hachem que la joie chel mitsva ... Lorsqu'une personne s'habitue à accomplir les mitsvot avec joie, le yétser ara et la sitra a'hra s'échappent naturellement de devant elle, car ils n'ont aucun lien avec la sim'ha chel mitsva.
En vérité, c'est la raison pour laquelle l'essence même de l'objectif du yétser ara est de priver une personne de sa joie. Mais une personne a besoin de croire de tout son cœur et de se réjouir de tout son cœur pour chaque action."
[Sfat Emet - lettre 22 ]
-> La avoda qui est accomplie avec joie est plus élevée dans le niveau de sa qualité et rapproche une personne d'Hachem, comme l'écrit le rav 'Haïm Vital (chaaré Kédoucha 2,4) : "La joie ajoute un énorme désir et un amour de la proximité avec Hachem".
Grâce à cela, on méritera de s'élever de plus en plus haut, niveau après niveau, sur l'échelle de la Torah et de la crainte du Ciel. En effet, la avoda accomplie avec joie entraîne dans son sillage un désir ardent pour le Créateur de tous les mondes, et une avoda joyeuse nous rapproche de notre Père céleste.
En effet, il est écrit dans le séfer Yaarot Dvach du rav Eibshitz (vol.1, 11e discours) que la joie dans la avodat Hachem "est ce qui amène une personne à l'admiration et à l'amour d'Hachem. C'est littéralement l'essence de la Torah d'une personne complète, car grâce à cela, on peut se lier à Hachem, se tourner vers Son amour et étudier Sa Torah avec passion, en se plongeant dans la Torah et la crainte du Ciel tout au long de ses jours."
[rav David Tsvi Shlomo Biderman]
-> "Il n'y a pas d'autre conseil pour lutter contre tous les détracteurs que celui d'une joie de sainteté".
[Shomer Emounim - Tsahala véRina ]
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-> "L'essence de tous les traits négatifs est la tristesse et la dépression".
[rav de Karlin - séder haYom]
-> "Il n'y a pas de trait de caractère plus détestable pour Hachem que la tristesse."
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Vayakel]
-> "Honorez Hachem avec une âme joyeuse afin d'être prêt à recevoir Sa Gloire. En effet, la tristesse ferme la place de l'âme et sert de barrière entre l'âme et Hachem.
La Chékhina ne se repose (sur une personne) ni dans la tristesse, ni dans la paresse, mais uniquement dans la joie".
[Kol Bo - Hilkhot Ichout - Béiour Birkat Acher Bara]
-> "La tristesse empêche l'âme de se connecter à Hachem, ce qui est possible grâce à la joie."
[Toldot Yaakov Yossef - Michpatim n°13]
-> "La tristesse est le klipa la plus difficile de toutes, ... car on n'a pas de lien avec Hachem (voir Hochéa 4,17 : 'havour atsavin')."
[Pri haArets - Mattot-Massé]
-> Le Tiféret Sblomo (Pessa'h) notre à propos de ce que nous disons dans les Ta'hanoun :"Nivhala nafchénou mérov atsvonénou", que par la tristesse, l'âme devient confuse, car elle est tombée de son niveau [de sainteté].
-> On trouve dans les écrits du Arizal : "La tristesse est du côté de la klipa (force du mal), et l'âme est du côté de la sainteté. L'élément principal de l'étude de la Torah et de la avoda est enraciné dans une abondance de joie".
[Toldot Yaakov Yossef - Michpatim n°15]
-> "Le trait de tristesse est révoltant, en particulier lorsque l'on cherche à acquérir la sagesse et les réalisations spirituelles, car il n'y a pas de plus grand obstacle à des perceptions plus élevées que cela."
[Eitz 'Haïm - Introduction]
-> Tout ce que vous pouvez faire pour réjouir votre cœur, faites-le, car ... il est impossible qu'une pensée de vérité, même partielle, soit révélée dans un cœur attristé, enraciné dans le mal et le mensonge, ..."
[séfer Yocher Divré Emet - p.44]
-> "La tristesse crée un obstacle à la avodat Hachem et à l'accomplissement des mitsvot, interrompant l'implication de la personne dans l'étude de la Torah et sa kavana lors de la prière, annulant toutes les pensées positives de vouloir servir Hachem.
C'est la porte qui se trouve au tout début de l'attaque séductrice du yétser ara, même si l'on est un tsadik ...
Le contraire de cela est lorsque l'on sert Hachem dans la joie, car la joie augmente l'amour et le désir de se connecter à Hachem".
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]
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-> Le Baal Ha'Harédim (Mili Dchmaya - chap.26) explique le pasouk : "C'est à cause de cela que vous n'avez pas servi Hachem avec joie". Il n'est pas dit : "C'est à cause de cela que vous n'avez pas servi Hachem". L'implication est plutôt qu'au début, ils ont servi Hachem, mais pas avec joie.
Une faute en appelle un autre, et par la suite, ils s'abstiendront complètement de servir Hachem".
-> Sefer HaTanya (chapitre 26) : "Il faut trouver un moyen de se libérer de la tristesse liée aux questions d'avodat Hachem ... car on sait qu'il s'agit d'une stratégie du yétser ara pour nous plonger dans des désirs impurs. Il faut se concentrer sur le fait que ce n'est pas le bon moment pour ressentir une véritable tristesse ou même pour s'inquiéter de ses graves fautes (il y a un temps pour chaque chse)."
-> "Lorsqu'une personne se promène constamment avec des soucis, même s'il s'agit de soucis concernant ses fautes, et qu'elle n'éprouve aucune joie, il lui est impossible d'aller jusqu'au bout de sa avodat Hachem."
[séfer Torat Avot n°36]
-> "Une personne doit s'éloigner considérablement de la tristesse, car ce trait de caractère fait tomber une personne dans les mains du yétser ara.
Selon le Zohar, la tristesse est la colère du dégoûtant (c'est-à-dire le yétser ara). La tristesse est absente d'un esprit serein, et lorsque l'on perd ce sens de la clarté, l'âme animale s'enhardit, et l'esprit de bonté et de pureté s'échappe devant elle ...
Par conséquent, le seul conseil que l'on puisse donner à une personne est de se renforcer de plus en plus avec joie".
[rav Avraham Slonim - Yessod haAvoda vol.3 chao.8]
-> "Ce Shabbath Kodech, avant la prière, j'ai contemplé divers éléments de avodat Hachem. J'ai alors commencé à m'interroger sur les différents échecs que l'on peut rencontrer dans la avodat Hachem, et j'ai vu que la source de tous ces échecs n'est autre que la tristesse".
[Shomer Emounim - dans une lettre du Tsahala véRina - note 19]
-> Les séforim hakédochim expliquent longuement comment la tristesse peut amener une personne à se laisser facilement attirer par les plaisirs de ce monde. L'âme juive tire son origine de la source du plaisir. C'est pourquoi, en l'absence de plaisir spirituel, elle recherchera des plaisirs beaucoup plus modestes de ce monde, voir dans la faute que D. préserve.
Le Maor VaChémecb (Béha'alotékha) écrit : "C'est un fondement important de la avodat Hachem que de s'éloigner de la tristesse, de toutes les façons possibles ... car elle nous amène à toutes sortes de transgressions. La tristesse provoquera d'abord le désir de manger (avec excès), puis ce désir conduira à d'autres ..."
-> "Si une personne n'a pas de plaisir ou de joie de son propre sort (spirituel), l'âme, qui a besoin de plaisir, commencera à désirer d'autres plaisirs (dans la matérialité, dans l'animalité)."
[rav de Vitebsk - séfer Pri Ha'Aretz - lettre 22 ]
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-> "On pourra se purifier en fonction de notre degré de joie. L'essentiel, c'est la joie".
[séfer Imré Emet - Tétsavé]
-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Vayétsé n°3) affirme que si le cœur d'une personne est rempli de joie, "elle est délivrée de toutes sortes de pensées qui font souffrir et dégoûtent l'âme".
-> De même, le Or'hot Tsadikim (5e porte, cité dans le séfer 'Harédim n°300) explique que la sainte joie "... bannit du cœur la douceur du physique et les plaisirs de ce monde".
-> Le séfer Yisma'h Israël (méoran chel Israël) enseigne : "Et vous serez bésim'ha, seulement joyeux". Le mot "bésim'ha" contient les mêmes lettres que "ma'hchava", la pensée. Car on aura naturellement des pensées pures et bonnes, comme le dit le pasouk,
-> De même, le Beit Aharon ('Hanouka) écrit : "Le mot 'ma'hchava' contient les mêmes lettres que le mot 'bésim'ha', car le fait d'être joyeux, bésim'ha, permet à quelqu'un de garder son esprit et de se retenir de considérer les vanités de ce monde."
[si on trouve notre bonheur, notre épanouissement, dans la Torah, alors pourquoi chercher ailleurs.
Hachem nous demande de Le servir de tout notre être, de tout notre cœur. Ce n'est qu'en étant joyeux qu'on peut être à 100% avec Hachem, car sinon on a aussi des attentes dans d'autres domaines pour combler notre besoin de plaisir.
Ainsi, d'un côté notre yétser ara travaille discrètement pour qu'on soit moins épanouie, plus triste, et nous à l'inverse on doit constamment trouver des astuces pour rester pleinement joyeux. ]
-> Le rav Moché Leib de Sassov (Likouté Ramal de Sassov - Béréchit) écrit que la joie des mitsvot protège une personne des forces néfastes et garantit qu'elle ne sera pas attirée par les plaisirs de ce monde. C'est parce qu'il est déjà connecté à la joie de la Torah et des mitsvot.
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-> La guémara (Shabbath 30b) affirme : "Le Chékhina ne repose sur une personne que dans la joie".
On y lit également : "Avant de commencer leur discours les Rabbanan, Rabbah commençait par des plaisanteries et les Rabbanan riaient."
En effet, le Pirké Avot (6,6) enseigne que la joie est l'une des 48 façons d'acquérir la Torah.
Le rav Ovadiya de Barténoura commente que c'est "parce que la Chékhina ne se repose qu'au milieu de la joie".
Le Meiri commente : "Le Chékhina ne se repose pas dans la tristesse, car la tristesse ferme le cœur et scelle les voies de l'esprit. Au contraire, elle ne se repose que dans la joie du cœur et dans une disposition agréable".
Rabbeinu Bé'hayé (Béréchit 1,21) écrit : "Il est connu que lorsqu'une personne est très joyeuse, les forces intellectuelles de son âme sont renforcées et elle est mieux préparée à saisir les idées, comme dans le cas d'Elicha : "Procure-moi un musicien."
-> Le Maharal (Déré'h Ha'Haïm 6,7) écrit : "Par conséquent, le rire de l'esprit est une grande condition préalable à l'étude de la Torah, car pour comprendre la profondeur de la Torah, l'esprit d'une personne doit être lucide. Il s'agit d'une question qui ne nécessite aucune preuve, lorsque l'esprit d'une personne est lucide, son cœur s'ouvre à un degré toujours plus grand."
Dans la suite de ce passage, le Maharal explique la Mishna de manière plus approfondie :
"Lorsqu'une personne est joyeuse, elle est complète, ce qui lui permet de recevoir la Torah, qui est l'achèvement de l'homme. En revanche, lorsqu'une personne souffre et éprouve un manque, elle est incapable de recevoir la Torah, qui est l'achèvement de l'homme.
La règle [générale] est la suivante : La composition divine qu'est la Torah ne convient qu'à une personne remplie de joie, qui est l'achèvement de l'âme. Lorsque l'âme d'une personne est joyeuse, elle est apte à recevoir l'achèvement de l'homme, c'est-à-dire la Torah."
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-> Le Agra déKalla (Yitro) explique : "Lorsqu'une personne est triste, l'élément Terre est attiré sur elle et elle est incapable de contempler des idées profondes.
En revanche, lorsqu'une personne est joyeuse, l'élément du vent, qui se déplace d'un endroit à l'autre, est renforcé, et elle est ainsi capable de passer d'une idée à l'autre".
-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h Haïm) écrit : "Une personne qui étudie pendant une heure dans la joie apprendra bien plus qu'une personne triste n'apprend en plusieurs heures."
- >Le séfer midrach Shmouel enseigne la même leçon : "Si quelqu'un n'étudie pas dans la joie et que la Torah devient un fardeau pour lui, il finira par se déconnecter de son étude et continuera à avancer (sans vraiment s'unir avec la Torah).
En revanche, lorsqu'on étudie la Torah dans la joie, on est constamment fou de cet amour, car la Torah et la joie sont frères."
-> Selon le Réchit 'Hokhma (chaar haKédoucha - chap.15) : "La Torah ne s'acquiert que par le principe de la joie."
-> Dans l'introduction du Iglé Tal, il est écrit : "Celui qui se réjouit de ses études, les mots de la Torah sont absorbés dans son système sanguin".
-> Selon le 'Hida (Dvach léFi 7) sur les mots "Mizmor léDavid lé'hazkir" = le chant (mizmor) aide à soutenir la mémoire (lé'hazkir), car c'est la douleur qui entraîne l'oubli.
Croyance & humilité dans notre perception de la Divinité
+ Croyance & humilité dans notre perception de la Divinité (par le rav Kook) :
-> Toute définition dans le divin est une idolâtrie spirituelle qui mène à l'hérésie (kfira). La définition de l'intellect ou de la volonté, ou encore du divin lui-même ou du nom Élohim qui peut être aussi considéré comme une définition, conduiraient également à l'hérésie (kfira) sauf si l'on a une conscience aiguë que toutes ces caractéristiques ne sont que des étincelles de ce qui est au-dessus de toute définition.
[...]
Le plus grand obstacle à l'esprit humain, lorsqu'il atteint la maturité, résulte du fait que la conception du divin est éprouvée, chez les hommes, sous une forme particulière, remontant à des habitudes et à une imagination enfantine. C'est un aspect de l'interdit de fabriquer des idoles et des images contre lequel nous devons toujours nous méfier particulièrement à une époque de plus grande illumination intellectuelle.
[...]
Tous les troubles du monde, en particulier les afflictions spirituelles comme la détresse, le souffle court, la nausée de la vie, le désespoir, qui sont vraiment les principales épreuves de l'homme, ne se produisent qu'à travers l'incapacité à voir clairement la majesté d'Hachem (יהוה).
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Lorsque se développe cette reconnaissance de la majesté d'Hachem au sein de l'âme (néchama) dans toutes ses voies, elle guide la vie dans leurs services naturels, la remplissant de satisfaction et de vitalité selon la mesure que l'individu reconnaît la grandeur du tout et l'honneur de sa source.
À mesure que l'âme se diminue devant son Créateur, les phénomènes de l'existence s'élèvent en puissance et en beauté et s'imprègnent d'une touche de généralité.
Cette diminution naturelles engendre la grandeur et la dignité, procurant à l'âme une joie sans fin dans son être même et dans son rôle toujours plus large, s'étendant vers l'infini, sans limites, jusqu'aux délices des collines du monde.
Mais quand cette diminution est-elle naturelle? Lorsque la grandeur du divin se révèle magnifiquement dans l'âme sous la forme d'une connaissance pure, d'un intellect qui transcende toute essence et d'une imagination façonnée dans la beauté de la vie remplie de toute grande majesté et gloire.
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Ceci a pour but de purifier l'air de cette arrogante pensée de se croire en mesure de se rapprocher de la nature divine, une préoccupation qui conduit à l'idolâtrie et à une hérésie complète qui surgit..
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Élevez la émouna, faites monter l'idée, et donnez de la grandeur à la vie concrète par l'intermédiaire du revêtement de la lumière suprême dans la forme intelligible, qui sert de vêtement à la force de l'imagination et du trésor de la vie active, service de la vie, de la Torah et du commandement dans sa totalité.
[rav Avraham haCohen Kook - Orot]