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+ En quoi consiste l'humilité de Ra'hel?
Il est écrit : "Et Yaakov raconta à Ra'hel qu'il était le frère de son père et le fils de Rivka" (Vayétsé 29,12).
[Rachi commente ce verset : Si Lavan se comporte avec ruse, je saurai moi aussi être son "frère" en ruse ; et s'il se comporte honnêtement, moi aussi je serai honnête, car je suis le fils de Rikva sa sœur qui a toujours été une femme honnête.]

N'est-ce pas qu'il était le neveu du père (Lavan) de Ra'hel (et non pas le frère de son père)?
En fait, Yaakov demanda à Ra'hel de l'épouser ; elle accepta, mais (elle ajouta) : Mon père est rusé et tu ne pourras pas (le vaincre).
Yaakov dit à Ra'hel : A quelle tromperie (fais-tu allusion)?
Elle répondit : J'ai une sœur (Léa) plus âgée que moi et il ne me mariera pas avant elle.
Yaakov lui dit : "Je suis le frère (l'égal) de ton père" (Vayétsé 29,12).

Ra'hel dit alors : "Est-il permis aux tsadikim d'agir avec ruse?"
Yaakov répondit : Oui, cela est permis, d'après ce verset (Chmouël II 22,27) : "Avec l'homme honnête, sois honnête, mais avec l'homme tortueux, sois rusé".

Il donna alors à Ra'hel un code (pour le jour de leur mariage). Lorsque (Lavan) s'apprêta à faire entrer Léa (sous le dais nuptial), Ra'hel s'est dit : Ma sœur va être humiliée (en public, si elle ignore le code) et elle lui révéla le code convenu, en accord avec le verset : "Lorsqu'arriva le matin, voici qu'il s'agissait de Léa" (Vayétsé 29,25), ce qui prouve que jusqu'au matin, Yaakov ignorait que c'était Léa, car il se fiait au code qu'il avait transmis à Ra'hel et qu'elle avait dévoilé à Léa.
[guémara Baba Batra 123a]

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=> Quels signes Yaakov a-t-il transmis à Ra'hel et pourquoi?

-> Les 3 signes (simanim) que Yaakov a transmis à Ra'hel, pour qu'elle les répète sous le dais nuptial ('houpa) afin d'être assuré que c'est bien Ra'hel qui est à ses côtés, sont : nida, 'hala, et hadlakat haner qui sont les 3 mitsvot fondamentales que doit respecter une épouse et mentionnées dans la michna (le respect des lois de pureté, le prélèvement de la pâte et l'allumage des lumières la veille de Shabbath) .
[le Ritba]

-> De même selon le Daat Zékénim MiBaalé Hatosfot, ce sont les 3 mistvot concernant la femme (que Ra’hel devait énoncer) : Nidda (les Lois relatives à la menstruation – Ra’hel devait aussi dire qu’elle était pure), ‘Hala (le prélèvement de la pâte) et l’allumage des bougies (de Shabbath).

-> Yaacov remit à Ra’hel l’amulette du mérite de ses ancêtres qu’il portait autour du cou.
[Torah Chéléma]

-> Yaakov a demandé à Ra'hel 3 signes : saisir le lobe de l'oreille droite, le pouce de la main droite et l'orteil du pied droit.
Pourquoi ces 3 signes?
C'est parce que dans ces 3 membres sont localisées des forces liées au désir. De plus, c'est dans ces 3 membres que le Cohen doit mettre du sang du sacrifice sur le lépreux afin de le purifier de son impureté.
[cela rappelle le procédé de purification -> Métsora 14,25 : "Après avoir immolé l'agneau délictif, le Cohen prendra du sang de la victime, et l'appliquera sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur l'orteil de son pied droit".]
[Yalkout Réouvéni]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Yaakov a choisi ces 3 signes afin de faire 3 allusions :
- Le pouce de la main droite vient faire allusion au fait que les Bné Israël sortiront d'elles, car ils sont comparés au pouce.
- L'orteil (bohen - בהן) de la main droite fait allusion au fait que sortiront d'elles une élite désignée : Adam (אדם), car les lettres bét, hé et noun du mot בהן suivent respectivement dans l'alphabet les lettres : aleph, dalét et mem du mot אדם.
- Le lobe de l'oreille droite fait allusion à la Torah orale que recevront par audition ses descendants.

De plus, ces 3 signes correspondent aux 3 membres : la main (yad - יד), l'oreille (ozen - אוזן) et le pied (réguel - רגל) dont les initiales : youd, aleph et réch forment le mot : "yaer" (qui éclaire - יאר), ce qui constitue un bon présage (siman tov).

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=> Pourquoi Yaakov ne s'est-il pas fié à la voix de Ra'hel pour la distinguer de Léa?
En effet, la transmission des signes de Ra'hel était inutile, car Yaakov aurait pu reconnaître la voix de Ra'hel et la distinguer de celle de Léa.
On peut citer les 2 réponses suivantes :

-> Selon le Iyoun Yaakov :
La pudeur de Ra'hel et de Yaakov était telle, durant les 7 années où Yaakov travaillait chez Lavan avant d'épouser Ra'hel, qu'il ne la reconnaissait pas par sa voix.
De plus, Yaakov, qui se méfiait de Lavan, craignait que ce dernier entraîne sa fille Léa à avoir une voix ressemblante à celle de sa sœur Ra'hel.

-> Selon le Razid haZahav :
Si dans la paracha Vayétsé (chapitre 29), il est signalé que Lavan avait 2 filles et que Ra'hel était "yafat maré" (belle de visage), c'est pour nous enseigner que la seule différence entre les 2 sœurs était l'apparence physique, mais en tous les autres points, elles étaient semblables, et en particulier elles avaient le même timbre de voix.
C'est pourquoi Yaakov a transmis des signes à Ra'hel, afin de la distinguer sous la 'houpa.

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=> Pourquoi Yaakov a-t-il gardé Léa comme épouse?

-> Puisque Yaakov ignorait jusqu'au matin que Léa s'était substituée à sa sœur Ra'hel sous la 'houpa, ce mariage erroné était nul et non avenu. Cependant, après que Yaakov ait su que c'était Léa, il a agi envers elle noblement, sans lui faire le moindre reproche, et l'a réépoussée.
['Hizkouni - Vayétsé 29,25]

-> Le Ritba enseigne :
Malgré les signes communiqués à Ra'hel, Yaakov craignait la tromperie de Lavan à son égard. Il a alors envisagé les 2 options :
- si c'est bien Ra'hel qui est avec lui sous le dais nuptial ('houpa), il aura donc épousé Ra'hel ;
- si Lavan place Léa sous la 'houpa, il acceptera Léa comme épouse, afin que dans les 2 cas, sa liaison soit sanctifiée.

-> Le midrach (Béréchit rabba 70,19) rapporte :
Durant la nuit de noces, Yaakov l'appelait plusieurs fois Ra'hel et elle (Léa) répondait comme si elle était Ra'hel. Au matin, après avoir reconnu que c'était Léa qui était à ses côtés, Yaakov lui reprocha son mensonge.
Léa répondit : N'as-tu pas, toi-même, agi ainsi avec ton père Its'hak lorsque tu es entré auprès de lui pour recevoir la bénédiction destinée à Essav et lui as dit : "Je suis (Essav)"?
Ainsi, mesure pour mesure, de même que tu as agi avec ruse sur ordre de ta mère afin de recevoir la bénédiction de ton père, j'ai agi seulement avec ruse sur ordre de mon père afin de te bénir par les nombreuses Tribus d'Israël qui naîtront de moi.
Ces arguments ont convaincu Yaakov qui conserva Léa comme épouse.

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=> Yaakov n'a rien reproché à Ra'hel et l'a même aimée davantage?

-> Le Kli Yakar enseigne :
Yaakov aurait pu naturellement en vouloir à Ra'hel pour l'avoir trahi et avoir transmis les signes convenus à sa sœur Léa.
Non seulement Yaakov n'a eu aucune rancœur envers Ra'hel et ne lui a fait aucune réprimande, mais de plus il a considéré l'attitude noble de Ra'hel comme une vertu et un acte admirable de tsédaka.
[Yaakov a compris que l'intention de Ra'hel dans cette transmission des signes était un sacrifice personnel en l'honneur d'Hachem (léchem chamayim), afin que sa sœur ne soit pas humiliée en public sous la 'houpa, mais le but de Ra'hel n'était pas de trahir Yaakov. Ce dernier apprécia cette attitude exceptionnelle de Ra'hel. Cette attitude bienveillante de Yaakov envers Léa et Ra'hel prouve, de plus, les qualités remarquables du père de la Nation d'Israël.]

Yaakov a alors aimé Ra'hel davantage, et même plus que Léa dont il avait déjà apprécié les qualités, comme le souligne le verset : "Et il aima aussi Ra'hel, plus que Léa" (Vayétsé 29,30).
Ce verset vient signifier que l'amour naturel de Yaakov pour Ra'hel a été amplifié, paradoxalement, par le fait que Ra'hel avait donné les signes à Léa.

"Lavan embrassa ses fils et ses filles, et les bénit" (Vayétsé 32,1)

-> La Torah nous dit que Lavan a béni ses filles pour nous enseigner que lorsqu'un père bénit ses enfants avec une grande sincérité, alors cela se réalisera certainement.
[Sforno]

[si c’est vrai avec Lavan, le racha, alors à plus forte raison chaque parent juif a un pouvoir énorme de bénir ses enfants.]

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-> Par leurs prières et leurs mots purs, les tsadikim ont la capacité de nous amener la subsistance et d'autres bontés.
Lorsque nous prions des profondeurs de notre cœur, il est certain que nous avons alors le même pouvoir de prière.
[Noam Elimélé'h - Haazinou]

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-> "Qu’est-ce qui est considéré comme un moment propice [afin que nos prières soient acceptées]?
C’est lorsque la communauté prie." [guémara Béra'hot 8a]

Le Beit Aharon commente : "Je suis certain qu'on peut accomplir autant avec une prière en communauté (tsibour) qu'avec les prières du plus grand tsadik de la génération."

=> Il est évident que les prières des tsadikim sont nécessaires et énormes, mais nous ne devons pas prendre à la légère nos prières venant du plus profond de notre cœur, celles de nos parents, ainsi que les prières faites en tsibour.

"Le D. de ton père m'a dit hier : ''Prends garde de ne pas parler pas avec Yaakov ni en bien ni en mal'' (Vayétsé 31,29)

=> Pourquoi Lavan a-t-il eu besoin de dire à Yaakov qu'Hachem lui est apparu pour lui dire de ne pas lui faire de mal? Yaakov n'avait pas besoin de savoir cela.

En réalité, Lavan voulait simplement se vanter devant Yaalov qu'Hachem est venu lui parler, à lui aussi. Et cela, bien qu'Hachem s'était adressé à Lavan uniquement au profit de Yaakov, pour lui dire de ne pas lui faire de mal.
Cette révélation ne venait absolument pas grâce à un quelconque mérite de Lavan le racha. Mais Lavan se réjouissait simplement de communiquer à Yaakov que lui aussi est un prophète et qu'Hachem lui a parlé.
Telle est l'habitude des réchaïm. Ils commettent les pires méfaits, mais dès qu'ils ont l'occasion de révéler aux autres leur ''grandeur'', ils ne s'en privent pas.
[rabbi Bounim de Pshischa - Kol Sim'ha]

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-> ''Prends garde de ne pas parler pas avec Yaakov ni en bien ni en mal''

En écoutant ces paroles de Lavan, Yaakov a pensé : "Pourquoi Hachem a-t-il uniquement dit à Lavan de ne pas me parler en bien (bénir) ou en mal (maudire)? Pourquoi Hachem ne lui a pas interdit de me poursuivre, et de me causer un sentiment constant de peur?"
Yaakov a compris que Hachem voulait qu'il continue à avoir de la frayeur, car cela le conduirait à prier avec ferveur.
Il a compris que Hachem désirait ardemment un attachement avec lui qui se fait par la prière venant des profondeurs du cœur.
[adaptation personnelle issue du rav Elimélé'h Biderman]

[ainsi parfois Hachem peut laisser un vide, des manquements dans notre vie, et ce n'est pas un signe de désamour, au contraire!
Hachem désire terriblement que nous nous tournions vers Lui, et qu'ainsi nous développement notre attachement à Lui, que nous nous rapprochions de Lui par nos prières sincères.]

Ce que Léa a obtenu en pleurant ; Ra'hél l'a obtenu en souriant.

[rabbi Na'houm de Tchernobyl]

Les Doudaïm – les mandragores

+ Les Doudaïm - les mandragores :

"Je t’ai retenu pour les mandragores de mon fils" (Vayétsé 30,16) :

-> Quand Réouven apporta des mandragores à Léa, sa mère, Ra’hel les lui demanda.
Léa les lui donna en échange du fait que Yaakov passe cette nuit avec elle, et non avec Ra’hel, comme c’était prévu.

Les mandragores sont une plante qui a la vertu de pouvoir rendre fécond et d'avoir des enfants. C’est pourquoi Ra’hel en voulait tant.

Mais c'était le cas également de Léa, qui avait cessé d’avoir des enfants depuis un certain temps,et elle en avait aussi besoin, et c’est pour cela que son fils lui en apporta.
Malgré tout, elle accepta de les céder à sa sœur. En effet, elle voulait garder dans son cœur la conviction que seul Hachem peut donner des enfants. Elle ne voulait pas faire dépendre sa fécondité à des causes naturelles, comme la consommation de mandragores. Et c’est par cette foi, dont elle fit preuve en cédant les mandragores à sa sœur et en y renonçant pour elle-même, qu’elle mérita de concevoir cette nuit-là.
En effet, Hachem est la cause de toutes les causes, et c’est Lui qui fait tout, sans avoir besoin de se plier à aucune règle de la nature. Et le meilleur moyen d’obtenir ses besoins [personnels] est uniquement de placer fortement sa confiance en Lui.

[d'après le 'Hidouché haRim]

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-> Ra'hel et Léa avaient des intentions pures :

- Léa voulait que Ra'hél soit heureuse de son sort, sans avoir d'amertume, et elle lui dit qu'elle a de quoi se réjouir, certes elle n'a pas d'enfants mais Yaakov est meilleur pour elle que 10 fils.
Elle a mérité l'amour du plus grand de la génération, de Yaakov, l'homme parfait installé dans les tentes, et que donc elle participe à sa part dans le service de Hachem et à sa Torah.
[d'une certaine façon, Léa voulait à tout prix passer la nuit avec Yaakov, pour montrer à Ra'hel l'importance qu'elle avait d'être si aimée aux yeux de Yaakov, même au prix de ne pas avoir d'autre enfant (par le fait de donner à Ra'hél les mandragores)!
De plus elle désirait pour sa sœur des enfants, afin que celle-ci n'est pas honte d'en avoir moins que les servantes.
=> En ce sens, le mot "doudaïm" (mandragores) a pour racine "dodim" (les amours), car elles ont un pouvoir de réveiller l'amour.]

- Ra'hel elle voulait montrer à Léa qu'elle aussi devait se réjouir de sa part, de ses enfants, et ne pas penser que Yaakov ne l'aimait pas.
C'est pourquoi elle a renoncé à la présence de Yaakov pour cette nuit-là, afin de montrer à Léa que la part qui lui était échue: les enfants, était meilleure pour elle que Yaakov.

=> Ainsi, tout ce qu'elle ont fait provenait de leur grand amour l'une pour l'autre.
Il n'y a pas non plus une absence de satisfaction de leur sort, car chacune a compris que c'est ce que D. voulait. Chacune d'elle se contentait de la part qui lui avait été destinée par le Créateur du monde.

Lorsque chacune a vu sa sœur, elle a craint que ce soit elle qui ne soit pas heureuse et qui soufre de son sort, et l'épisode des doudaïm montre l'encouragement que chacune a donné à l'autre.

[d'après le Béer Mayim 'Haïm]

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-> "Hachem m'a donné mon salaire pour avoir donné ma servante à mon mari" (Vayétsé 30,18)

=> Par cette phrase, Léa apporte l'explication du prénom de son fils "Yissa'har". Mais on peut s'interroger. En effet, le contexte de la naissance de Yissa'har aurait plutôt laissé penser que Léa explique ce nom par rapport au fait qu'elle ait "payé" (Sakhor) à Ra'hel le droit de passer la nuit avec Yaakov, en échange des mandragores!

Le Kol Sim'ha fait remarquer qu'effectivement, cette explication-là du nom de Yissa'har est bien la plus juste. Mais malgré tout, Léa s'est bien gardé de la dévoiler. En effet, cette raison décèle une sorte de reproche et d'accusation par rapport à sa soeur qui a été prête à renoncer à passer la nuit avec Yaakov, en échange de mandragores, ce qui n'est pas valorisant.
Bien que Léa pouvait sentir de la rivalité vis-à-vis de sa soeur Ra'hel que Yaakov aimait bien plus qu'elle, malgré tout, elle a choisi d'exprimer une parole bienveillante envers elle, au moment où elle nomma son fils. En effet, elle a préféré occulter la véritable raison du nom Yissa'har pour ne pas mettre à jour un comportement quelque peu négatif de sa soeur, qui a "échangé" son mari pour des mandragores. Au contraire, elle préféra insister sur le fait qu'Hachem l'ait récompensé pour avoir été prête à donner sa servante à son mari. En effet, à travers cette explication, elle est au contraire en train d'apporter un argument de défense en faveur de sa soeur.
En effet, Ra'hel n'a toujours pas eu le mérite d'avoir un enfant. Ainsi, en mettant en lumière le fait qu'Hachem l'a récompensé d'un fils par le mérite d'avoir donné sa servante à son mari, elle est en train de suggérer une prière à Hachem pour qu'Il donne également à sa soeur le mérite d'avoir un enfant, elle qui a également donné sa servante à Yaakov.

Tout cela nous apprend combien un homme doit veiller à être extrêmement vigilent dans ses propos pour ne pas qu'apparaisse même indirectement une quelconque accusation ou dévaluation à l'encontre d'aucun juif, et même si pour cela il doit occulter la vérité. Ses paroles doivent au contraire exprimer des bénédictions et de la bienveillance vis à vis des autres, en suggérant des prières pour qu'Hachem bénisse son prochain, même s'il s'agit de quelqu'un envers qui il peut avoir de l'animosité ou de la rivalité.

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-> Nos Sages ont des opinions différentes sur la nature des doudaïm :

Le Chir haChirim (7,14) rapporte qu'elles ont une odeur agréable.

Selon Rachi, il s'agit : des fleurs parfumées, espèce végétale que les arabes appellent "jasmin".

Pour le Ibn Ezra, le Ramban et de nombreux autres commentateurs, c'est une plante ayant, dans ses racines, une silhouette ressemblant à un être humain avec une tête et des bras.
D'ailleurs, le Baal haTourim fait remarquer que la guématria du mot "doudaïm" est la même que : "ké-Adam" (comme un homme).

Le Rachbam et le 'Hizkouni affirment qu'il s'agit de figues.

Rabbénou Bé'hayé et le Ramban nous apprennent qu’ils favorisent la conception.

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-> Le Zohar rapporte que :
"Depuis le début de la Création, Hachem voulait faire descendre une lumière de bonté ('hessed) dans ce monde, et il l'a ainsi cachée dans les doudaïm.

Lorsque Léa les a donné à Ra'hel, elle a témoigné à Hachem qu'elle était méritante pour être le véhicule diffusant la lumière de Hachem au travers ce monde.
Hachem l'a récompensé avec la naissance de Yissa'har, qui représente le plus haut niveau de l'étude de la Torah.
L'étude de la Torah de Yissa'har prend la lumière que Hachem a caché dans les doudaïm et la répand partout dans le monde."

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-> Les Doudaïm étaient les plantes de fertilité que Réouven est allé chercher pour sa mère Léa lorsqu'elle a cessé d'avoir des enfants (Vayétsé 30,14).
Leur apparence est celle d'un homme. [Tossefot haShalem Vayétsé ; Otsar Pléot Vayétsé ]
Il y a une autre opinion selon laquelle ils ressemblaient plus à un arbre qu'à une plante, et qu'ils avaient l'apparence d'un homme avec un cordon attachée à son nombril jusqu'au sol, et que quiconque l'arrachait du sol mourait. ['Hemdat Hayamim - Vayétsé]

Réouven vint attacher son âne à l'arbre et revint plus tard pour trouver l'arbre déraciné et l'âne mort. [Tsor Hamor - Vayétsé ; Mégadim 'Hadachim - Vayétsé ]
En effet, celui qui entendrait la voix des Doudaïm au moment où on les coupe mourrait. [Tossefot haShalem Vayétsé ; Vayé'hi]

-> Comment pousse les Doudaïm?
Une opinion affirme que la semence de Yaakov est sortie une fois avec son urine et que c'est à partir de là qu'ils ont été créés. [LéBinyamim Amar - au nom du Méchamdé Chamayim]
Une autre opinion affirme qu'elle pousse à partir du sol et qu'après plusieurs années, elle devient un animal vivant, apparaissant comme une personne. [Roua'h Ha'haïm 79,2]

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+ "Réouven est allé aux temps des moissons et il trouva des mandragores dans le champ" (v.30,14)

=> Pourquoi la Torah précise que c'était le temps des moissons? (cf.Rachi)

En fait, la suite de l'histoire c'est que Léa donne les mandragores à Ra'hel en échange de son tour pour se retrouver avec Yaakov. De là, Léa a conçu un enfant et a enfanté Issa'har, qui est celui qui symbolise par excellence l'investissement dans l'étude de la Torah.
Or, la fête de Shavouot qui célèbre le don de la Torah c'est la fête des moissons. Ainsi, ce jour où Réouven a trouvé les mandragores et où Issa'har a été conçu était Shavouot, jour du don de la Torah dont l'étude est la particularité de cette tribu.
['Hatam Sofer]

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+ La prière est meilleure que n'importe quelle ségoula :

-> Réouven apporta les doudaïm à Léa, sa mère, et Ra'hel dit à Léa : "Donne-moi, je te prie, des doudaïm de ton fils" (Vayétsé 30,14)
Elle lui répondit : "Est-ce peu de chose que tu aies pris mon mari, et que tu veuilles aussi prendre les doudaïm de mon fils?" (Vayétsé 30,15)

Léa excellait dans le domaine de la prière. Le verset dit (Vayétsé 29,17) que ses yeux étaient faibles (vééné Léa rakot). Rachi explique que les gens disaient qu'elle était censée épouser Essav. Elle pleurait et priait pour pouvoir épouser Yaakov. Elle priait aussi constamment pour avoir des fils.
Par conséquent, lorsque Réouven arriva avec les doudaïm, qui étaient une ségoula pour avoir des fils, et que Ra'hel les demanda, Léa lui dit d'arrêter de chercher des ségoulot et de prier Hachem à la place.
Elle lui dit que la meilleure chose à faire était de prier Hachem du fond du cœur. Cela serait plus puissant que n'importe quelle ségoula.

Le verset dit ensuite (30,22) qu'Hachem s'est souvenu de Ra'hel, qu'Il l'a entendue et lui a accordé un enfant. Le Malbim explique qu'Hachem a entendu ses prières. Elle avait appris de Léa qu'aucune ségoula n'était meilleure que la prière. Elle commença alors à faire beaucoup de prières et Hachem l'exauça.

Yaakov séjourne chez Lavan

+ Yaakov séjourne chez Lavan :

-> "A l'égard d'un juste, tu agiras avec sainteté, avec un escroc, tu agiras avec ruse" (Chmouël II 22,27).
Yaakov dit donc : "Si Lavan tente de me duper, j'agirai en conséquence. Mais s'il me traite avec équité, je serai honnête envers lui."
[Rachi - Vayétsé 29,12]

-> Lavan pensait que Yaakov était chargé d’argent, puisque Eliézer, le serviteur de la maison, était venu autrefois au même endroit accompagné de 10 chameaux chargés de cadeaux.
Voyant Yaakov les mains vides, Lavan le serra dans ses bras, palpant ses poches pour voir s'il ne transportait pas des pierres précieuses. Ne trouvant rien, il l'embrassa sur les 2 joues, essayant de savoir s'il ne cachait pas de bijoux dans sa bouche.
Face à sa perplexité, Yaakov lui raconta qu'il fuyait son frère et que tous ses biens luis avaient été volés en chemin.
[Rachi - Vayétsé 29,13]

-> Yaakov déplaça d'une main une pierre lourde et immense, qui nécessitait les efforts conjugués de plusieurs bergers.
Les eaux du puits s'élevèrent et débordèrent pendant les 20 années de son séjour à 'Haran.

Lavan accepta de loger Yaakov chez lui pendant un mois [suivant son arrivée], mais il ne lui accorda rien gratuitement. Yaakov devait conduire le troupeau de son oncle, qui le paya la moitié de ce que recevait un autre berger.
Yaakov accepta car pendant cette période il voulait s'assurer que Ra'hél et Léa craignaient Hachem.
[Méam Loez - Vayétsé 29,13]

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-> Bilha et Zilpa étaient également les filles de Lavan, ... [elles] avaient été engendrées par les concubines de Lavan. Par contre, Ra'hél et Léa étaient les filles de ses épouses.
C'est pourquoi Bilha et Zilpa étaient considérées comme des servantes.

Ra'hél est nommée la "cadette" (littéralement "la plus petite" - akétana - v.29,16) car Yossef et Shaül, les 2 rois de sa postérité, ne régnèrent pas longtemps.

Léa est l'aïeule du roi David et de tous les rois de Yéhouda, ainsi que de Moché, Shmouël et Yéchayahou. Ainsi, elle est appelée "l'aînée" (littéralement "la grande" - aguédola), ses descendants ayant eu une influence durable.
[Méam Loez - Vayétsé 29,16]

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+ "Lavan réunit tous les habitants du lieu, et donna un festin. Le soir venu, il prit Léa sa fille et la lui amena, et Yaakov s'unit à elle" (Vayétsé 29,22-23)

-> Lavan dit aux hommes de la ville que tant que Yaakov était là, l'eau ne manquait pas de jaillir du puits. Il leur expliqua son stratagème de donner Léa à la place de Ra'hél, entraînant que par amour Yaakov travailler encore 7 années supplémentaires pour elle.

L'assemblée fut séduite par cela. Mais Lavan était si malhonnête qu'il voulait également tromper ses amis de la ville.
Il demanda à chacun d'amener en gage de confiance un aliment de valeur (ex: de la bonne viande, du vin ...). Quand tous ses gages furent réunis, Lavan "offrit" un grand festin, sans dépenser le moindre sou.
C'est pourquoi la Torah écrit : "Lavan réunit tous les habitants du lieu et donna un festin".
En principe, on prépare le festin et ensuite les invités arrivent. Lavan fit le contraire : il réunit d'abord les hommes, et quand ils apportèrent leur part, il ordonna que l'on festoie.
[Méam Loez - Vayétsé 29,22]

-> Le mariage eut lieu le vendredi soir, à l'heure de l'accueil du Shabbath.
Lorsque les habitants de la ville prirent place, ils commencèrent à chanter : "Hi Léa, Hi Léa" (voici Léa, voici Léa).
Intentionnellement, ils articulèrent mal les mots, afin que Yaakov pense qu'ils entamaient une mélodie anodine.
Lavan, en agissant de la sorte, se prémunissait contre la plainte que Yaakov n'allait pas manquer de lui faire le lendemain matin. Il pourrait alors lui affirmer : "Mais les invités t'ont dit qu'il s'agissait de Léa, et tu semblais heureux".
Après l'accomplissement de son plan, Lavan accompagna Léa dans la chambre de Yaakov.
[Méam Loez - Vayétsé 29,23]

Comment Yaakov a-t-il pu épouser 2 sœurs?

Il est écrit : "N'épouse pas une femme avec sa sœur ... de son vivant" (A'haré Mot 18,18).

=> Comment Yaakov a-t-il pu épouser 2 sœurs (Ra'hél et Léa)?

-> Les Patriarches n'accomplissaient les préceptes de la Torah que lorsqu'ils séjournaient en terre sainte.
Quand ils en sortaient, ils n'en observaient aucun, excepté les 7 lois universelles. Puisque le don de la Torah n'était pas encore intervenu, cette rigueur était inutile.
[...]

Ra'hél est morte sur le chemin, à l'entrée de la terre d'Israël. Par son mérite, elle n'est pas morte dans un pays étranger, et par son mérite à lui il n'est pas resté en terre d'Israël avec 2 sœurs, or c'est elle qui avait été épousée alors qu'elle était interdite en tant que sœur.
[Ramban]

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-> Selon une autre opinion, seul Avraham observa toute la Torah.
Par son statut du plus grand des Patriarches, D. lui en donna la permission.
Néanmoins, les autres Patriarches furent enjoints de respecter au moins les 7 commandements universels.

D. désirait l'accomplissement de la Torah que lorsqu'elle serait donnée en présence de 600 000 témoins, afin que le monde tout entier reconnaisse sa gloire.

[le Yéfé Toar - rapporté dans le Méam Loez - Vayétsé 29,28-30]

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-> Avant le don de la Torah, les Patriarches ont observé toute la Torah, mais chacun devait prendre la Torah sur lui à la façon d'un converti.
Or, nous savons qu'un converti est semblable à un enfant qui vient de naître.
[le Réem - rabbi Eliyahou Mizra'hi]

=> Quand Yaakov a épousé 2 sœurs, il les a certainement converties avant de les épouser, et comme elles étaient converties elles n'étaient plus considérées comme 2 sœurs, et n'étaient pas du tout interdites à Yaakov.

-> Le 'Hatam Sofer transmet la même idée, en expliquant le fait que Yaakov consulte ses épouses avant de s'enfuir de la maison de Lavan d'après l'ordre de Hachem.
En effet, dans ces circonstances, qu'avait-il besoin de consulter ses épouses?

Mais il a voulu leur faire connaître l'interdiction d'avoir 2 épouses sœurs en terre d'Israël, et elles lui ont répondu : "Avons-nous encore une part et un héritage à la maison de notre père" = c'est-à-dire "un converti est semblable à un enfant qui vient de naître", par conséquent tu auras le droit de nous garder toutes les 2 même en pays de Canaan.

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-> De même le Maharcha (guémara Yoma 28b) enseigne
Lorsque Léa et Ra'hel, les filles de Lavan, ont épousé Yaakov, elles se sont converties.
Elles ont ainsi rompu leur lien familial et n'étaient donc plus considérées comme 2 sœurs. Bien que plus tard, nos Sages interdiront également le mariage avec 2 sœurs converties, cette loi ne s'appliquera que dans le cas où elles ont la même mère. Or Ra'hel et Léa avaient certes le même père Lavan, mais n'avaient pas la même mère.
Pour toutes ces raisons, Yaakov avait la permission de les épouser toutes deux.

-> Selon le commentateur Torat haOlam, il n'y avait aucun interdit d'épouser 2 sœurs à l'époque de Yaakov. Mais, en conséquence de ces 2 mariages et de la rivalité entre les enfants des 2 sœurs, la famille de Yaakov a dû descendre en Egypte. C'est pour cette raison que la Torah interdira dorénavant d'épouser 2 sœurs de leur vivant, mais Yaakov lui-même n'a commis aucune transgression.

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-> Hachem organisera pour les tsadikim dans le futur un banquet, le jour où Il comblera de bienfaits les enfants d'Its'hak.
Après avoir mangé et bu, les participants donneront à Avraham la coupe de vin pour le birkat hamazone ; Avraham répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car j'ai eu un fils (indigne) comme Ichmaël.
On présentera alors la coupe à Its'hak qui répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car j'ai eu un fils (indigne) comme Essav".
On présentera ensuite la coupe à Yaakov qui répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car j'ai épousé 2 sœurs (Léa et Ra'hel) de leur vivant, ce qui plus tard sera interdit par la Torah."
On dira alors à Moché : "Prends la coupe et bénis!" ; Moché répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car je n'ai pas eu le mérite d'entrer en Terre d'Israël, ni vivant ni mort".
Ils diront alors à Yéhochoua [bin Noun] : "Prends la coupe et bénis!" ; Yéhochoua répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car je n'ai pas eu le mérite d'avoir un fils"
[d'après la guémara (Méguila 14b), il n'a eu que des filles. En effet, d'après la guémara (Erouvin 63b), rabbi Abba bar Papa dit qu'il n'a pas eu de fils parce qu'il a empêché tout Israël de procréer durant une nuit, lors du siège de la ville de Yéricho.] ...
On dira enfin à David : "Prends la coupe et bénis!". David répondra : "Oui, je bénirai, et il convient que ce soit moi", comme il est dit : "Je lèverai la coupe des délivrances et je proclamerai le Nom de Hachem" (Téhilim 116,13).
[guémara Pessa'him 119b]

=> Pourquoi Yaakov refuse-t-il la coupe de vin pour bénir?

-> Bien que Yaakov ait épousé 2 sœurs converties de mères différentes, et qu'à ce titre il n'ait commis aucune transgression, il a quand même refusé de bénir sur la coupe pour éviter des apparences trompeuses (mar'it ayin), car aux yeux du public, il s'agissait bien de 2 sœurs.
[Pirouch rabbi 'Haïm Paltiel]

-> L'esprit prophétique (roua'h hakodech) de Yaakov l'a autorisé à épouser Ra'hel après Léa. Cependant, du fait que lorsque la Torah sera donnée plus tard, l'interdiction d'épouser 2 sœurs sera absolue (sans aucune dérogation), ce double mariage constituait pour Yaakov un déshonneur.
C'est pourquoi, malgré la permission suggéré par son esprit prophétique, il a refusé de lever la coupe de la délivrance, car il s'en est senti indigne à son niveau de Patriarche.
[Maharal - Gour Arié - Béréchit 46,10]

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-> Selon le Oh ha'Haïm haKadoch, avant le don de la Torah, les Patriaches n'avaient l'obligation que des 7 mitsvot des bné Noa'h, mais ils recevaient une récompense pour toutes les mitsvot qu'ils prenaient sur eux, sans être punis du tout pour celles qu'ils n'observaient pas.

Cependant, il souligne que là où les Patriarches voyaient quelque chose d'utile pour eux qui réussissait, comme Yaakov a connu la réussite en épousant 2 sœurs, alors il renonçait à la récompense qu'il aurait eue s'il avait observé cette mitsva, parce qu'il n'était pas puni de ne pas l'accomplir.

=> Ce qu'il a fait suivait un ordre de Hachem, et il n'a pas transgressé l'interdiction d'épouser 2 sœurs, c'était une mesure temporaire d'un prophète.

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-> "Son père l'appela Binyamin" (Vayichla'h 35,18)

La traduction de ce prénom Binyamin est : "Le fils de la droite".
Le Ramban explique que cela signifie : "Le fils de la force", car la droite fait référence à la force.
=> Mais de quelle force est-il ici question ?

-> En fait, le Ramban explique par ailleurs que les Patriarches respectaient toutes les mitsvot en terre d'Israël, mais pas en dehors de ce pays. Or, il est interdit par la Torah d'épouser deux soeurs. Certes Yaakov était marié à deux soeurs, mais cela n'était pas problématique car il habitait alors à 'Haran, hors de la Terre Sainte.
Mais quand il était sur le point d'entrer en Israël, il ne pouvait plus vivre avec 2 sœurs. C'est pourquoi Ra'hel mourut. D'autre part, si Yaakov a pu se marier avec Léa sans s'en apercevoir, c'était du fait de la grandeur d'âme de Ra'hel qui transmit à sa soeur les signes que Yaakov lui avait donné, pour ne pas qu'elle ait honte.
Cela permit le mariage de Yaakov avec Léa et provoqua, quand Yaakov épousa ensuite Ra'hel, que Yaakov était marié à deux soeurs. Et c'est cela qui engendra la mort de Ra'hel, qui rendit l'âme à la naissance de Binyamin.
Yaakov appela donc l'enfant ainsi, en référence à la force morale de Ra'hel, qui révéla les signes à sa soeur permettant le mariage de celle-ci avec Yaacov, ce qui entraîna à présent la mort de Ra'hel à l'entrée de la Terre Sainte, en enfantant justement cet enfant.
[le 'Hatam Sofer]

"Yaakov dit en les voyant : "Ceci est la légion de Hachem!" Et il appela cet endroit : Ma'hanayim" (Vayétsé 32,3)

-> Les voyant arrivés au loin, Yaakov rassura ses gens et dit : "Ce ne sont pas les troupes d'Essav ou de Lavan qui viennent nous attaquer. Ce sont les camps (ma'hanayim) des anges que D. envoie pour nous protéger de nos ennemis.

Au début de la paracha, Yaakov a quitté 'Hebron, et la ville avait ressenti son départ comme une immense perte. Maintenant qu'il était de retour, les anges étaient extrêmement heureux. En effet, 600 000 anges vinrent l'accompagner lorsqu'il revint en terre d'Israël.

De plus, chaque fois qu'un individu accomplit une bonne action, un ange est créé.
Yaakov avait donc sa propre suite d'anges le protégeant de tout danger.

Quand il revint chez ses parents, D. l'honora en lui envoyant des cieux une autre escorte d'anges.
Quand Yaakov les vit, il dit : "C'est là le camp de Hachem. Ces anges ont été envoyés par D., et ce ne sont pas ceux créés par mes bonnes actions."
Ainsi, il nomma l'endroit : "ma'hanayim" (les 2 camps) = il y avait les anges créés par ces bonnes actions, et également ceux envoyés par D.

[Méam Loez - Vayétsé 32,3]

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-> "Yaakov dit en les voyant : "Ceci est la légion de Hachem!" Et il appela cet endroit Ma'hanayim" (Vayétsé 32,3)

"Yaakov dit en les voyant" = vayomer Yaakov kaacher ra'am (וַיֹּאמֶר יַעֲקֹב כַּאֲשֶׁר רָאָם).
Les initiales de ces mots forment : "véyakiram" (il les a reconnus), pour dire que Yaakov a reconnu que c’étaient les mêmes anges qu’il avait vus dans son rêve et qui montaient et descendaient de l’échelle.
- "Raam" (רָאָם) est un acrostiche de "Raphaël, Ouriel, Mikhaël".
- "Ma'hanayim" (מַחֲנָיִם) est un acrostiche de "Méotam ‘hayalim natal Yaakov malakhim" (de ces guerriers Yaakov a pris des anges).
[Ahavat ‘Haïm]

Il lui dit : "Va je te prie, vois comment vont tes frères et comment va le troupeau" (Vayétsé 37,14)

-> Selon le midrach (Tan'houma Yachan Vayéchév 13), la raison pour laquelle Yaakov a demandé comment allait le troupeau était parce qu'il profitait du troupeau, de son lait et de ses pelages de laines.

=> On apprend de là l'importance d'être reconnaissant envers toute créature, pas seulement envers un homme qui nous a rendu service, mais aussi envers les animaux,et même les plantes.

[par nature, l'être humain n'aime pas être redevable d'autrui, alors il est facile de trouver des excuses pour annuler, amoindrir, cette dette de gratitude envers l'autre.
C'est pour cela que même envers le minéral (ex: cf. l'expression de ne pas jeter de pierre dans un puits qui nous a permit de boire!), le végétal, l'animal et à plus forte raison l'humain, nous devons sans cesse reconnaître et apprécier ce qu'ils nous apportent.
Rien n'est naturel, rien ne va de soit!
Plus nous nous habituons à l'apprécier, plus cela fait partie de notre nature, et le plus notre vie devient belle, puisque l'on se rend compte d'à quel point Hachem amène constamment sur nous de belles choses!
De plus en se focalisant sur le bien qu'il nous arrive dans la vie, les mauvais choses qu'on croit nous arriver deviennent alors minimes en comparaison.
Nous n'avons plus le temps de se dire à quel point nos malheurs sont grands, mais au contraire à quel point nos bonheurs sont grands! ]

"Tout ce que Tu me donneras, je T'en prélèverai le dixième" (Vayétsé 28,22)

-> Rabbi Moché Sternbuch (Taam vaDaat) fait remarquer que le devoir de prélever le maasser ne s'applique pas seulement à l'argent, mais à tout ce que Hachem donne à l'homme.
Ainsi, même la sagesse qu'Il donne, il faut en prélever le maasser, et en récompense on reçoit la bénédiction et la réussite.

-> Rabbi Moché Feinstein souligne qu’il convient de prélever la dîme non seulement sur les biens qu’on possède mais également sur le temps dont on dispose afin de le consacrer à de nobles causes.

-> Le rabbi Shimon Schkop enseigne : "De même que prélever le maasser de l'argent est un moyen de s'enrichir en s'élevant dans la spiritualité, quand il s'agit des dons et de la connaissance, si on en prélève le maasser, on s'enrichira plusieurs fois en spiritualité."

[on est obligé de donner de sa sagesse, et on n'y perdra jamais, au contraire!]

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-> Le Nétivot Shalom dit qu'on doit prendre le maasser non seulement de son argent et de ses gains, mais également de tout ce dont on jouit en ce monde, de la plus petite mesure de plaisir, on est obligé d'en offrir le dixième à Hachem, c'est-à-dire de sanctifier son plaisir et d'en élever une odeur agréable à D.

[donner le maasser est similaire au fait de compter son troupeau d'animaux, et à chaque dizaine, nous mettons l'animal de côté pour Hachem. En agissant ainsi, on se rend compte d'à quel point D. nous comble du meilleur, ne reprenant que le 10e (nous laissant donc 90%! Quelle super affaire!!).
De même, dans la vie nous devons convertir une partie de nos satisfactions, en joie envers Hachem, le remerciant d'autant nous combler. En effet, D. n'a besoin de rien, et notre gratitude (merci! J'apprécie ce que tu me fais!) est un magnifique cadeau (notre maasser) que nous pouvons lui retourner!]

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-> "Tout ce que Tu me donneras, je le dîmerai (j'en donnerai la dîme) pour Toi"
La Torah vient nous enseigner que le véritable gain et la vraie possession d'un homme ce n'est pas l'argent qu'il a entre les mains, mais c'est l'argent qu'il a donné à la tsédaka.
De la sorte : "Tout ce que Tu me donneras" = tout ce qui sera vraiment à moi, c'est que ce que "je dîmerai pour Toi".
Tous les autres biens et tout l'argent que je n'aurai pas investi à la dîme et à la charité, n'est pas vraiment moi, malgré les apparences.
[Kométs haMin'ha]