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"Si tu prêtes de l'agent à un membre de Mon peuple, au pauvre qui est avec toi, ne te conduis pas envers lui comme un créancier" (Michpatim 22, 24)

-> "Si tu prêtes de l'agent à un membre de Mon peuple (ami - עַמִּי) : tu seras avec Moi ('imi), tu mériteras de siéger proche de Moi."
[midrach Tan'houma]

-> "Prêter de l'argent aux pauvres est une grande mitsva, plus grande que la tsédaka" (Choul'han Aroukh - Hochen Michpat 97,1)

-> "Tout homme qui prête de l'argent à son prochain sans prélever d'intérêts, la Torah considère qu'il a accompli toutes les mitsvot."
[midrach rabba - chap.31]

-> "Sache que la mitsva de prêter concerne non seulement le prêt d'argent, mais également le prêt d'objet ou de biens.
Hachem souhaite voir l'homme accomplir des gestes de bienveillance, qui inclut toutes les preuves de bonté que l'homme peut manifester à autrui.
[...]
Que personne ne laisse ces pensées lui traverser l'esprit : "Combien cet homme me pèse, lorsqu'il vient sans cesse m'emprunter de l'argent et me le rembourser ensuite!", car nul ne se plaint des clients qui viennent sans cesse frapper à la porte de son magasin pour lui permettre de réaliser des bénéfices.

Qu'on soit au contraire conscient qu'on accomplit par la une mitsva de la Torah, qui suscitera sur nous la bénédiction du Créateur. "
[le 'Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed]

-> Le Kli Yakar dit en ce sens : "au pauvre qui est avec toi" : le pauvre que tu soutiens est "avec toi", car ainsi, vous devenez partenaires.
Tu lui viens en aide, et lui en te permettant de le faire, te vient en aide. "

[lui te donne des mérites éternels, en échange d'un peu d'argent. Qui doit remercier qui?]

-> Le rabbi Shmelke de Nikolsbourg enseigne :
Parfois une personne se fixe un montant spécifique d'argent qu'elle donne à la tsédaka, mais alors que ses richesses augmentent, ce montant donné va rester le même.
La Torah dit : "ét aani ima'h" ("le pauvre qui est avec toi") = de même que nous avons pu nous enrichir, de même nous devons également enrichir le pauvre qui est avec nous.

-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk dit :
Selon nos Sages, lorsque nous quittons ce monde, nous ne sommes pas accompagnés par des personnes importantes ou bien par des richesses, mais par notre Torah et les bonnes actions que nous avons pu accumuler dans ce monde.
C'est ainsi que l'argent qui va nous accompagner est celui que l'on aura donné en tsédaka "au pauvre qui est avec toi".

[les pauvres nous permettent d'échanger notre argent éphémère de ce monde, contre de l'argent valable éternellement dans le monde à venir!
Il faut se considérer comme pauvre en mérites (moi = "le pauvre qui est avec toi"), pour ressentir de la joie à donner son argent, car ainsi on s'enrichit pour l'éternité. Quelle affaire, il me permet de faire! ]

-> "Au pauvre qui est avec toi" :
Le Ktav Sofer enseigne que même si nous sommes riches et que nous avons beaucoup d'argent à donner aux autres, il ne faut pas en faire étalage.
Pour nous même, il faut agir comme un pauvre ("au pauvre qui est avec toi"), en sachant se satisfaire de peu, en ne laissant pas libre recours à la matérialité (le superflu). Il faut avoir conscience que si nous avons de l'argent en plus, c'est pour aider les pauvres, car au final ce que j'aurai et que l'on ne pourra jamais m'enlever, c'est ce que j'aurai pu donner.
Pour les autres, je dois avoir une vision riche, large, pour combler au mieux ses besoins.
[on a trop tendance à faire le contraire : voir nos besoins personnels avec des yeux de riches, et ceux d'autrui avec des yeux de pauvres!]

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-> L’interdit de prêter ou d’emprunter d’un autre juif avec intérêt (connu comme l’interdiction de Ribbit) est tellement grave qu’elle touche tous ceux qui sont impliqués dans la transaction : l’emprunteur, le prêteur, le courtier, l’avocat qui rédige le contrat, les témoins, le scribe et toute autre personne associée.
De plus, le prêteur transgresse six interdits et l’emprunteur en transgresse trois.

-> La guémara nous précise que celui qui transgresse cette mitsva de Ribbit risque une grande perte financière, et pire encore, il ne sera pas digne de bénéficier de la résurrection des morts (té'hiyat hamétim).
["Qui prête avec intérêts et accepte le surcroît, il vivrait? Il ne vivre pas" (Yé'hezkel 18,13) = le rav 'Haïm Chmoulévitch commente : D. dit au prophète : celui qui a vécu dans ce monde en prenant des intérêts pour un prêt consenti ne pourra pas vivre dans le monde futur.]

-> Le yétser ara est très fort dès que l’on parle d’argent.
Le Tour (Yoré Déa - Siman 160) écrit : "Il faut faire très très attention à l’interdit de Ribbit".
Le Beit Chmouël souligne que le Tour et le Choul’han Aroukh ne répètent les mots "très très" qu’à 3 reprises, et l’une d’elles est dans la règle précitée. [les 2 autres concernent les interdits de soudoiement et d’immoralité]
Le Beit Chmouël en explique la raison, sur la base d’une guémara (Makot 23b) ; l’individu a un fort désir naturel d’acquérir de l’argent, et il faut donc redoubler d’efforts pour ne pas transgresser les lois de Ribbit.
Sur la base de cette explication, il est probable que la cupidité aveugle les gens quant aux lois de Ribbit, surtout quand celles-ci risquent de causer une dégradation de leur situation financière.

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-> "N’exigez pas de lui des intérêts" (Michpatim 22,25) = Ceci fait référence à l’interdit de ribbit (prêter de l’argent avec intérêt).
Le rav ‘Haïm Chmoulewitz (Si’hot Moussar) rapporte plusieurs paroles de nos Sages qui soulignent la gravité du prêt avec intérêt. Il rapporte par exemple, un midrach affirmant qu’après chaque faute, des anges tentent de vanter les mérites de la personne qui l’a commise, à l’exception du prêt avec intérêt.

Le rav Chmoulewitz ajoute :
(v.22,24-26 : ne pas mettre la pression sur l'emprunteur s'il sait qu'il ne peut pour l'instant rembourser le prêt, ne pas demander des intérêts, rendre les biens en garantie quand l'emprunteur en a besoin, comme par exemple restituer les vêtements nécessaires la journée).
La Torah souligne ici l’importance de faire du ‘hessed de la manière la plus parfaite possible en évitant de causer un quelconque désagrément à autrui. Par conséquent, bien que ce soit une grande mitsva de prêter de l’argent à autrui, le prêteur doit faire très attention à ne pas affadir son bienfait, en faisant, par exemple, pression sur l’emprunteur.

Le rav Chmoulewitz note : Plus la personne attache de l’importance au ‘hessed, plus elle est jugée sévèrement dans le cas où elle commet un manquement quant à cette reconnaissance. Ainsi, celui qui prête et exige des intérêts sera jugé très durement, parce qu’il manifeste une volonté d’aider l’emprunteur, mais décide néanmoins de lui prendre des commissions.

-> Le rav Moché Sternbuch tire un enseignement similaire d’une guémara qui affirme qu’une personne qui entame une mitsva, mais qui ne la termine pas est très lourdement punie.
[la guémara rapporte l’exemple de Yéhouda qui entama la mitsva de sauver Yossef, mais qui ne la termina pas : il perdit, à cause de cela, sa femme et deux fils.]
Ceci semble très difficile à comprendre : une telle sanction n’est pas infligée à celui qui n’accomplit pas du tout une mitsva, alors pourquoi punir sévèrement celui qui se contente de la commencer?

Cette guémara nous apprend que celui qui entreprend une mitsva montre qu’il la valorise. Par conséquent, s’il ne la termine pas, il est jugé plus durement du fait de sa plus grande appréciation de la mitsva. En revanche, celui qui ne commence même pas son accomplissement n’est pas puni, parce qu’il se trouve à un niveau inférieur et est donc jugé avec plus d’indulgence.

Nous apprenons de ces mitsvot concernant le prêt d’argent que lorsqu’une personne fait un ‘hessed à son prochain, elle doit à tout prix s’efforcer de maximiser l’effet positif de son bienfait, sans l’endommager d’une quelconque façon.
[cela appuie les paroles du rav Chmoulévitch : celui qui prête et exige des intérêts sera jugé très durement, parce qu’il manifeste une volonté d’aider l’emprunteur, mais décide néanmoins de lui prendre des commissions.]

-> Dans un sens similaire, quand quelqu’un donne de la tsédaka, il peut le faire avec le sourire ou bien en esquissant une moue. Nos Sages (Baba Batra 9b) affirment que celui qui donne avec joie reçoit 17 bénédictions en récompense de sa mitsva, tandis que celui qui donne sans enthousiasme n’en reçoit que 6.
Le manque de joie diminue donc grandement la portée du bienfait.

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-> "Si tu prêtes ... Ne te conduis pas envers lui comme un créancier (noché - כְּנֹשֶׁה)"

Le Rav Yaakov Beifuss (Léka'h Tov) rapporte que le riche doit prendre conscience que :
- la forme conditionnelle (si tu) implique que si tu possèdes tant d'argent que tu peux le prêter, alors sache que celui-ci revient : "au pauvre qui est avec toi" ;

- il ne faut tirer aucun orgueil de ce fait, car sinon on devient créancier (même émotionnellement!).
Il faut être reconnaissant envers Hachem qui nous a permis d'être dans cette situation.

-> Rav Shimshon Raphaël Hirsch enseigne :
"En prêtant de l'argent à celui qui en a besoin, la Torah nous laisse entendre qu'on s'attache à lui et à son infortune.
Il n'est plus seul car on se trouve à ses côtés pour l'aider à affronter les obstacles et à acquérir son indépendance financière. "

Lorsque papa Hachem voit l'entraide, qui règne entre ses enfants, Il les couvre de bisous (de bénédictions).

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"Si tu prêtes de l'agent à un membre de Mon peuple" (Michpatim 22, 24)

-> Le midrach Tan'houma (8) de commenter :
"Hachem éprouve tous les hommes : les riches, s'ils tendent la main aux pauvres, ils pourront jouir de leur richesse et la récompense de la charité accomplie leur sera conservée dans le monde futur.
[...]
Les pauvres [sont aussi éprouvés], car s'ils ne se révoltent pas dans ce monde-ci, ils recevront leur récompense dans le monde futur."

=> Il faut accepter le rôle que Hachem nous a attribué et agir en conséquent.
Par exemple, si un riche ne reverse pas ce qui lui a été donné en dépôt, on peut le lui retirer, et en faire profiter une autre personne.

En effet, nos Sages disent que la tsédaka est ce qui permet de conserver sa richesse, voir d'en avoir davantage.
On peut citer à ce sujet :

-> Le verset suivant : "Or s'il se plaint à Moi, Je l'écouterai car Je suis compatissant" (Michpatim 22,26)
Le Sforno de commenter : "Car en toutes circonstances, lorsqu'il M'implorera concernant sa pauvreté ... Je lui donnerai une part de cet argent superflu que Je t'accordais jusque-là pour subvenir aux besoins d'autrui."
[Je lui donnerai un peu de ce que Je t'aurais donné en plus de ce dont tu as réellement besoin pour vivre et qui est destiné à aider autrui.]

-> La guémara (Témoura 16a) :
"Au moment où le pauvre se rend chez l'homme aisé et lui dit : "Nourris-moi!", si ce dernier le nourrit, tant mieux.
Sinon, "le riche et le pauvre sont sur la même ligne" (Michlé 22,2) : Celui qui (Hachem) a enrichi le premier, le rendra pauvre, et celui qui (Hachem) qui a appauvri le second le rendra riche. "

Rachi de commenter : A chaque instant, D. renouvelle leur situation.

Ainsi, l'état actuelle des choses n'apportent aucune certitude quant à l'instant suivant.
Seul le fait d'assumer notre rôle dans la redistribution des richesses peut nous aider à rester parmi les riches.

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-> Il est intéressant de noter que cela est également vrai pour les richesses spirituelles :

- la même guémara (Témoura 16a) dit : "Mais si le sage (par rapport à une autre personne) refuse de lui enseigner la Torah ... celui qui (Hachem) a rendu le premier sage le rendra sot, et celui qui (Hachem) a fait le second sot le rendra sage".

- Nos Sages disent (guémara Taanit 7a) : "La guerre est déclarée aux érudits qui étudient la Torah en solitaire ... ils en deviennent eux-mêmes sots."

=> Ainsi, aussi bien matériellement que spirituellement, celui qui refuse de partager ce qu'il possède verra ses biens attribués à autrui.

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"Plus le poids des richesses augmente, plus il devient difficile d'ouvrir sa main à la charité"

[le 'Hafets 'Haïm]

=> Il ne faut pas s'excuser en pensant : "J'attends d'être riche avant de donner un maximum à la tsédaka" ou "Si j'avais beaucoup d'argent, alors je donnerai beaucoup à la tsédaka", car en même temps qu'arrive la richesse, il se renforce en nous un yétser ara de ne pas la redistribuer.

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-> Hachem désire nous soyons bons et compatissants afin de mériter le bien qu'Il nous donne. Si les hommes ont pitié les uns des autres, ils mériteront que Hachem ait pitié d'eux et envoie la bénédiction dans tout ce qu'ils font.
Par contre, si les gens n'ont pas de compassion pour autrui, Hachem n'aura pas pitié d'eux.

D. peut venir en aide au pauvre d'une autre façon, nombreux sont les moyens dont Il dispose.
Il peut fournir à l'homme ce qu'Il désire avec une main ouverte. Mais l'homme qui s'abstient d'aider les pauvres perd sa qualité d'agent de D.
S'il avait aidé un être humain à survivre, comme son mérite aurait été grand!
[...]

Le monde est une roue ... Si tu ne deviens pas pauvre, peut-être tes enfants ou tes petits-enfants le deviendront-ils.
Lorsque tu fais du bien tu en profiteras car D. te protégera et ne te laissera pas en arriver à cet extrême.
La Torah te dit de prêter de l'argent "au pauvre avec toi". Lorsque tu prêtes de l'argent, le pauvre n'est pas le seul à en profiter. Tu en bénéfices "avec lui", et parfois encore davantage.
[tu donnes du matériel (tsédaka) en échange d'une récompense éternelle (mitsva), et de plus tu te protèges de devenir pauvre "comme lui", et bénéficies d'une pluie bénédictions pour ton acte!]
[...]

"A part (milvad) l'holocauste du matin" (Chémini 9,17).
Le mot "milvad" (מִלְּבַד) peut être compris comme une abréviation des mots : "malvé léani bécha'at do'hako" = prêter au pauvre dans le besoin.
Ceci indique que consentir un prêt à un pauvre dans le besoin donne autant de mérite qu'offrir le sacrifice quotidien du matin dans le Temple." [Sifté Cohen]
[...]

La guémara (Sanhédrin 76b) enseigne : "A propos de la personne qui prête à un pauvre lorsqu'il est dans le besoin, le verset : "Alors tu appelleras et D. répondra" (Yéchayahou 58,9)."
En d'autres termes, si tu demandes quelques choses à D., Il te le donnera.
Le Sifté Cohen commente que la guémara parle d'un homme qui prête de l'argent alors qu'il est lui-même dans le besoin. Il ne tient pas compte de sa situation personnelle mais prête au pauvre le peu qu'il possède.
Cela dénote un [très] haut niveau spirituel et cet homme mérite que D. lui réponde.
[...]

Selon le 'Houpat Eliyahou, la Torah en employant : "au pauvre avec toi", nous enseigne que si tu prêtes de l'argent à un pauvre, ne le lui remets pas en public. Il aura honte parce que les gens pourraient croire qu'il reçoit la charité.
La Torah précise donc qu'il faut le prêter "au pauvre avec toi". Personne d'autre que le pauvre ne doit se trouver avec toi à ce moment-là.
Il faut faire très attention à ne jamais faire honte à qui que ce soit.
[...]

"Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi" (Michpatim 22,24) = l'argent que tu donnes au pauvre restera avec toi, c'est cela ton véritable patrimoine.
Tu peux compter sur cet argent : personne ne peut te le prendre et il reste éternellement tien.
[ma réelle richesse = ce que j'ai donné à ceux dans le besoin!]

L'homme ne doit pas se vanter de sa richesse. Il doit savoir que dans ce monde, personne ne peut être sûr de sa fortune.
En effet, chaque lettre du mot ani (עני), signifiant pauvre, se trouve juste à côté des lettres du mot "kessef" (כסף), voulant dire argent.
Le ayin est juste à côté du pé ; le noun à côté du samékh, et le youd à côté du kaf.

Nous voyons également que toutes les lettres du mot "achir" (riche) peuvent désigner soit la richesse, soit la pauvreté :
Le ayin peut servir à dire : "ani" (un pauvre) ou "achir" (un homme riche).
Le chin est la 1ere lettre du mot "sar" (un noble) ou "achir" (un homme riche).
Le réch est la 1ere lettre du mot "roch" (la tête) et du mot "rach" (le pauvre).

=> Ceci nous enseigne que le riche et le pauvre sont liés l'un à l'autre : le riche ne peut éviter le pauvre.
Si Hachem donne sa fortune au riche, c'est uniquement pour qu'il soutienne les pauvres. Si le riche réalise le but pour lequel sa richesse lui a été confiée, il sera autorisé à la garder.
Sinon, il doit se souvenir que la pauvreté est toujours à ses côtés.
[Méam Loez - Michpatim 22,24]

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-> "Si tu prêtes de l’argent à quelqu'un de mon peuple" = cela signifie que si tu vois que tu as de l’argent en surplus de tes besoins personnels, et que tu le prêtes à Mon peuple, sache que ce n’est pas ta part, mais celle du pauvre que D. a déposée chez toi pour te donner l’occasion de pratiquer la mitsva de donner.
C’est pourquoi tu dois lui donner ce qui est à lui, et ne pas être envers lui comme un créancier, car il t'est interdit de te sentir supérieur à lui.
En effet, c’est ce qui est à lui que tu lui donnes.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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Rashi explique :
– "A quelqu’un de Mon peuple" par : "Ne te conduis pas envers lui avec mépris quand tu lui prêtes car il est de Mon peuple!"
– "Au pauvre qui est avec toi » par : « considère toi toi-même comme si toi, tu étais le pauvre".

Le Sabba de Kelm expliquait à ce sujet qu’avoir pitié ne suffit pas, la Torah nous demande de ressentir ce que l’autre ressent, lui qui est dans le besoin, à tel point que l’on puisse "s’observer" dans cette situation délicate.
[nos Sages disent par exemple qu'un des objectifs de nos jours de jeûnes et de pouvoir se mettre à la place de ceux qui ont du mal à se nourriture, et ce tous les jours de l'année.
A l'image de Moché en Egypte (avec ses frères juifs esclaves), nous devons pleinement nous mettre à la place des pauvres, et ressentir leur souffrance/douleur physique et psychologique.
Comment ensuite pouvoir rester insensible? Comment ensuite ne pas remercier Hachem de tout cœur d'avoir une vie si agréable en comparaison!! ...]

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– "Ne sois pas pour lui comme un créancier" = Rachi commente : "ne lui réclame pas ce qu’il te doit avec violence. Si tu sais qu’il n’a pas de quoi te rembourser ne sois pas envers lui comme si tu lui avais prêté mais plutôt comme si tu ne lui avais pas prêté, c’est-à-dire ne lui fais pas honte".

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-> b'h, également au sujet de la notion de tsédaka : https://todahm.com/2019/07/07/9542
-> ainsi que : https://todahm.com/2015/10/24/la-charite

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-> "Grande est la charité (tsédaka), puisqu’elle rapproche la guéoula"
[guémara Baba Batra 10a]

-> Les mots : "Si tu prêtes de l’agent à [quelqu'un de] Mon peuple" (Michpatim 22, 24) ont la même valeur numérique que : "Je vous enverrai rapidement le machia'h fils de David".
[Imrot Téhorot]

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"Si tu prends le vêtement de ton prochain en gage, tu le rendras avant le coucher du soleil.
C'est là son seul habit, le vêtement pour sa peau. Avec quoi se couchera-t-il? S'il crie vers moi, J'écouterai car Je suis compatissant." (Michpatim 22,25-26)

-> Hachem dit que si tu prêtes de l'argent à ton prochain et que à l'échéance il n'a pas les moyens de te rembourser, tu peux prendre un objet en gage (machkon).
Si le gage est un vêtement dont il a besoin le jour, tu dois le lui rendre pour toute la journée, et il le gardera jusqu'au coucher du soleil.
A ce moment-là, tu pourras le reprendre mais tu le lui rendras au matin. Tu dois faire cela chaque jour.

De cette façon, tu agiras comme Hachem le fait avec ton âme toutes les nuits.
Chaque nuit, l'âme monte pour rendre des comptes et avouer ses mauvaises actions de toute la journée.
Hachem est compatissant et rend l'âme chaque jour quelle que soit la dette de l'homme envers D. à cause de ses fautes ...

Hachem termine [ce verset] par les mots : "car Je suis compatissant".
Le monde entier a été créé par l'attribut de miséricorde.
Par conséquent, J'ai pitié de ceux qui crient vers Moi. Je t'ordonne d'être compatissant et de rendre le gage au pauvre lorsqu'il en a besoin, en particulier si c'est une chose dont il a besoin pour vivre.
Ainsi, J'ai pitié de ton âme que Je prends en gage chaque soir, Je te la rends au matin. Si tu n'as pas pitié des pauvres, Je n'aurai pas pitié de toi.

Même si le pauvre n'est pas particulièrement un homme de valeur, ne pense pas que Je ne l'écouterai pas.
"Je suis compatissant" = J'aurai pitié du pauvre même s'il ne le mérite pas C'est pour cette raison que Je suis appelé compatissant : le fait que Je l'écoute est un cadeau inconditionnel, indépendant de ses bonnes actions.

Certes, J'écoute parfois les cris des autres hommes et parfois non.
Par contre, lorsque c'est un pauvre qui crie vers Moi, Je m'empresse toujours de l'écouter.

Il est proche de Moi, comme il est écrit : "Hachem est proche des hommes au cœur brisé".
=> Par conséquent, quiconque fait de la peine au pauvre et agit durement envers lui sera sévèrement puni.
Hachem Lui-même s'occupe de lui, Il est un Juge qui n'a besoin d'aucun témoin et qui ne peut être soudoyé.
Hachem ne renvoie le pauvre à nul autre juge : Il arbitre Lui-même sa cause. Le gage que D. prend alors est l'âme de celui qui l'a persécuté.
[Zohar - Yitro 86b]

[Méam Loez - 22,25-26]

[imaginons l'impact positif que peut avoir le cri de joie que va pousser un pauvre après que nous lui ayons donné des mots d'encouragements, de l'intérêt/écoute, de l'argent, ...
"Lorsque c'est un pauvre qui crie vers Moi, Je m'empresse toujours de l'écouter" = toute personne dans le besoin (pauvre) émotionnel, matériel, ... que je peux aider, va m'entraîner à coup sûr de magnifiques bénédictions Divine, de part la proximité du "pauvre" avec Hachem!
Comment alors ne pas sauter sur les occasions de redonner du sourire aux gens, de leur donner de la confiance/valorisation en eux, de les aider financièrement, ... ]

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-> "S'il advint qu'il crie vers Moi, J'écouterai car Je suis compatissant" (Michpatim 22,26)

Le Sforno explique : "J'ai de la compassion pour tout celui qui prie à Moi, lorsqu'il n'a personne qui peut l'aider mis à part Moi".

Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Lorsque nous sommes désespérés, et que nous nous tournons vers Hachem persuadés que c'est le seul qui peut nous aider, alors Hachem va se tenir à notre droite pour nous aider.
Mais tant qu'une personne ressent (même un peu) qu'elle peut gérer toute seule (Hachem n'étant qu'un de ses moyens pour s'en sortir!), alors la compassion d'Hachem ne s'exprime pas totalement.

[nos Sages conseillent de prier comme un pauvre, qui tape à la porte de l'unique personne qui peut l'aider.
L'heure est grave, les espérances sont toutes tournées vers ce "riche", car sinon c'est la mort assurée!
Nos Sages (guémara Béra’hot 30b) disent : "Les premiers hommes pieux ('hassidim) se préparaient à la prière pendant une heure" = en effet, plus nous avons une conscience forte de devant qui nous prions, de notre dépendance à 100% (et pas à 80%, voir moins!), plus nous pouvons espérer obtenir de l'aide d'Hachem.
D'où la nécessité de travailler la conscience de cette réalité avant de prier!]

["N'affligez pas la veuve et l'orphelin" (Michpatim 22,21) = la Torah met particulièrement en garde au sujet de ces personnes car n'ayant personne pour les aider (pas de mari, pas de parents), ils ont davantage tendance à mettre tous leurs espoirs en Hachem, et ils ont donc un énorme pouvoir de prière et peuvent bénéficier d'une grande compassion Divine.
Tandis qu'une autre personne, au moment de sa prière aura également en tête ses plans B, les autres personnes à contacter pour s'en sortir si la prière ne "fonctionne" pas.]

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-> "Si quelqu’un emprunte à un autre" (Michpatim 22,13)

Le Pélé Yoets écrit : "La mitsva de prêter est un acte très charitable. “Abondance et richesse régneront dans sa maison, sa vertu subsistera à jamais.” Même si l’objet prêté s’abîme un peu, le prêteur gagnera plus qu’il n’aura perdu, car Hachem le récompensera pour sa bienfaisance. De plus, son emprunteur le bénira."

Le rav David Pinto dit : Le devoir de générosité inclut de nombreux domaines. Il faut être prêt à aider son prochain physiquement, [moralement], par sa sagesse et par ses conseils.
Nous ne devons pas le priver de tout bienfait que nous sommes en mesure de lui rendre et le faire avec cœur, selon nos possibilités. En agissant ainsi, nous procurons de la satisfaction au Créateur, qui nous rétribuera dûment.

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-> La Torah dit au prêteur qu'il doit rendre à l'emprunteur démuni l'objet qu'il veut laisser en gage "car c'est son seul vêtement sur la peau, comment pourrait-il alors dormir, et s'il crie vers Moi, Je l'écouterai car Je suis miséricordieux" (Michpatim 22,26)

-> Le Sfat Emet explique le verset autrement.
Au départ, la Torah s'adresse au prêteur, l'enjoignant de restituer au pauvre son gage, mais par la suite, Hachem s'adresse directement au pauvre et lui dit : "Si tu cries vers Moi, Je t'écouterai car Je suis miséricordieux" = "Pourquoi fais-tu la manche comme un mendiant? Pourquoi t'adresses-tu à cet homme? Tourne-toi vers Moi, car chez Moi se trouve toute l'aide possible! Pourquoi fais-tu une hichtadlout absurde en demandant de l'aide à des êtres humains? Fais la bonne et réelle hichtadlout, prie Celui qui peut vraiment t'aider, et tu verras la délivrance".

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-> "Si tu as pris en gage la tunique de ton prochain, tu la lui rendras avant le coucher du soleil. Car c'est sa seule couverture, c'est le vêtement de son corps, avec quoi dormira-t- il Et lorsqu'il criera vers Moi, Je l'entendrai, car Je suis compatissant" (Michpatim 22,25-26)

-> Le Sfat Emet commente :
La Torah s'adresse ici à la fois au prêteur et à l'emprunteur. Elle dit au prêteur : "Tu dois rendre le gage à l'emprunteur. Tu lui as pris sa seule couverture, c'est pourquoi tu dois la lui rendre."
Mais elle s'adresse aussi à l'emprunteur : "Si tu as un souci, et qu'il te manque la seule couverture que tu avais parce qu'on te l'a prise, ne te tourne pas vers ton créancier pour la récupérer, ce n'est pas la bonne adresse'. Car en réalité, ce n'est pas lui qui te l'a prise ... Tu dois te tourner vers D. directement!", comme il est écrit : "Lorsqu'il criera vers Moi" et pas « vers lui ». Et alors, si tu te tournes vers Moi, "Je t'entendrai, car Je suis compatissant".

-> Le rav Yaakov Israël Pozen ajoute :
Ne te rabaisse pas à quémander auprès de ton créancier, pour le supplier de te rendre ta couverture. Cesse ta course effrénée en quête d'argent, de possession, de salaire ... Investis tes efforts au bon endroit : la prière! C'est là que tout prend sa source.

"Ne fais pas souffrir la veuve et l'orphelin. Si tu oses le faire souffrir ... car s'il s'adresse à Moi en pleurant, J'écouterai certainement ses pleurs" (Michpatim 22,21-22)

Le rav Pinkous de commenter :
En général, une personne a recours à la prière comme l'une des nombreuses façons utilisées pour alléger ses souffrances.
La veuve et l'orphelin, cependant, savent qu'ils n'ont personne d'autre vers qui se tourner.
C'est pourquoi ils implorent Hachem maintes et maintes fois, jusqu'à ce qu'ils soient exaucés.

D'ailleurs le roi David enseigne que, dans la prière, nous sommes tous comme des orphelins : "Car mon père et ma mère m'ont délaissé, mais Hachem me recueille" (Téhilim 27,10).

=> Il faut vraiment voir notre prière comme une question de vie ou de mort, ce n'est pas simplement remuer les lèvres, car c'est en fonction de cela que notre vie va se jouer!!

-> "La grandeur d'une prière ne dépend pas de la quantité de mots prononcés pour invoquer Hachem, mais plutôt de la qualité du 'cri du cœur' lancé vers Hachem"
[Rav Yé'hezkel Levenstein]

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-> "Il faut prier de manière suppliante, comme un pauvre homme qui mendie à l'entrée d'une synagogue.
La prière ne doit pas lui paraître comme une charge, de laquelle il cherche à se débarrasser"
[Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 98,3]

-> Le roi David disait ainsi : "Hachem, incline Ton oreille, réponds-moi, car je suis pauvre et indigent" (Téhilim 86,1)

-> Selon le Zohar, la prière d'un homme pauvre est la plus précieuse de toutes (Paracha Balak 195a).
Nos Sages affirment que la prière de quelqu'un dont l'attitude est humble n'est pas méprisée par D., comme il est écrit : un cœur brisé et abattu, Ô D., Tu ne mépriseras pas (Téhilim 51,19).
[guémara Sotah 5b et Sanhédrin 43b]

-> D'ailleurs, nos Sages (guémara Béra'hot 34b) rapporte le fait que plus une personne occupe un poste important, plus elle doit s'abaisser devant D. pendant la prière.
Ainsi, le Cohen gadol se prosternait à la fin de chacune des bénédictions de la amida.
Concernant le roi, il y a 2 opinions : il se prosternait au début et à la fin de chaque des bénédictions, ou bien, il restait courbé durant toute la prière.
[le principe de se prosterner est de se courber pour ne se relever qu'au moment où l'on prononce le Nom divin.]

-> Le rav Eliashiv de nous enseigner :
"L'une des façons de 'prier de manière suppliante' est de prononcer les mots de la prière avec une voix suppliante, 'comme un pauvre homme qui supplie à l'entrée' pour recevoir l'aumône ...
En agissant de la sorte, on montre à Hachem notre totale dépendance à Son égard et que l'on ne compte que sur Lui.
Il y a alors bien plus de chances pour que ses prières soient exaucées"

=> Pour la plupart des personnes, cette situation de pauvreté à ressentir ne correspond pas à leur situation dans la vie, et même si l'on manque de rien, il faut se mettre dans un tel état d'esprit, car notre prière sera alors pleine d'humilité et témoignera de notre conscience sincère que tout provient de Hachem.

[Je suis conscient que je n'ai qu'une seule adresse vers laquelle demander de quoi vivre, que sans cela je n'ai aucun moyen de pouvoir survivre (ma vie en dépend!), que c'est mon papa Hachem et qu'il ne me renverra jamais les mains vides, mais que si je ne demande pas, je ne peux pas avoir, ...]

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+ "Ne fais pas souffrir la veuve et l'orphelin. Si tu oses le faire souffrir ... car s'il s'adresse à Moi en pleurant, J'écouterai certainement ses pleurs"

-> Le verset dit : "toute veuve et orphelin" (kol almana véyatom), pour nous enseigner que même un orphelin (ou une veuve) qui a besoin d'être réprimandé (pour son développement personnel), cela doit être fait avec soin et beaucoup de douceur, pour ne lui causer aucune souffrance.
[haEmek Davar]

-> Celui qui est témoin d'un mauvais traitement d'une veuve ou d'un orphelin, et qui ne proteste pas, est également coupable de ce crime.
[Ibn Ezra]

-> Une veuve se dit en hébreu : "almana" (אלמנה), mot pouvant se décomposer en : אל מנה (la partie manquante).
Un homme et une femme sont 2 parties d'un tout. Lorsqu'un des 2 conjoints décède, il manque une partie qui le rend alors incomplet.
[haktav véaKabbala]

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"N'humiliez jamais la veuve ni l'orphelin. Si tu l'humiliais, sache que, quand sa plainte s'élèvera vers moi, assurément j'entendrai cette plainte, et mon courroux s'enflammera et je vous tuerai par l'épée et alors vos femmes aussi deviendront veuves et vos enfants orphelins" (Michpatim 22,22-24)

-> Hachem précise : "Je vous tuerai par l'épée (ba'hérev)".
Le mot 'hérev (חָרֶב), signifiant : épée, peut également être une abréviation des mots : 'hassadim (bons), ra'hmanim (compatissants) et baïchanim (humbles).
Ainsi, une personne ne possédant pas ces traits de caractère n'est pas un descendant d'Avraham, elle est issue du érev rav qui sortit d'Egypte avec les juifs.
Hachem dit à présent qu'Il punira cette personne parce que ces traits de caractère lui font défaut.
[La guémara (Yébamot 79a) enseigne : "Ce peuple [Israël] se distingue par 3 caractéristiques : la modestie, la compassion et le fait de prodiguer des bontés (le ‘hessed).
Celui qui ne les possède pas ne mérite pas d’être rattaché à ce peuple".]

Hachem établit une alliance : chaque fois que des veuves ou des orphelins crieront vers Lui, Il leur répondra.
S'ils crient Hachem leur répondra plus rapidement, mais même s'ils ne crient pas, ceux qui les maltraitent seront punis.
[...]

Hachem est appelé "le père des orphelins et le défenseur des veuves" (Téhilim 68,6).
Bien entendu, Hachem est le père et le défenseur de toute l'humanité.
Mais la Torah nous enseigne que l'orphelin et la veuve n'auront à dépendre de personne d'autre que D. Lui-même. Il défendra Lui-même leur cause.

Le mot hébreu signifiant veuve (almana) provient de la racine : "alam", signifiant être muet, comme dans le verset : "Je suis muet (néélamti)" (Téhilim 39,10). Une veuve est si accablée qu'elle ressemble à un muet qui ne peut ouvrir la bouche.

Le mot signifiant orphelin est "yatom", de la racine "tom" voulant dire : être épuisé, comme dans le verset : "l'argent était épuisé (vayitom)" (Béréchit 47,15).
Personne n'est "épuisé", c'est-à-dire privé de ses ressources mentales et physiques, autant qu'un orphelin.

Par conséquent, voler un orphelin revient à voler Hachem Lui-même.
Quiconque s'approprie ses biens est pratiquement un athée. Lorsqu'il maltraite un orphelin ou lui prend son argent, il montre qu'il ne croit pas que l'orphelin a un Père au ciel qui le défendra.
Par conséquent, cette faute courrouce Hachem plus qu'aucune autre.

La Torah dit à ce sujet : "Si tu le maltraites, dès qu'il criera, J'entendrai certainement sa plainte" = Hachem le fera de façon surnaturelle afin que veuves et orphelins n'aient pas à demander d'aide aux humains lorsqu'on les maltraite.
Dès qu'ils crieront, Hachem entendra leur voix. Ils n'auront pas à crier une 2e fois car D. Lui-même les vengera.

Il ressort donc de ceci que les veuves et les orphelins sont en meilleure position que quiconque et bénéficient d'une aide Divine plus grande.
Quiconque les vole vole D. et nie Son existence en pensant que personne ne s'occupe d'eux.

La Torah dit littéralement : "Si maltraiter, tu le maltraites (ané taané)".
Cette double expression nous enseigne que si un homme voit une personne maltraiter un orphelin ou une veuve et ne l'arrête pas ou ne s'en soucie pas, Hachem considère qu'il les a, lui aussi, maltraités et Il le punira.
[la répétition indique donc que les 2 personnes peuvent être tenues coupables.]

[on apprend également de cette double répétition que la punition vient si on maltraite un orphelin afin de lui nuire, mais si on le fait pour l'améliorer, dans un but 100% désintéressé, alors Hachem nous en récompensera.]

[Méam Loez - Michpatim 22,22-24]

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+ "Tu ne tourmenteras pas la veuve et l’orphelin, si tu le tourmentes (ané téané - עַנֵּה תְעַנֶּה) et qu’il crie (tsaok its'ak - צָעֹק יִצְעַק) vers Moi, J’entendrai (chamoa échma - שָׁמֹעַ אֶשְׁמַע) certainement son cri"

=> Pourquoi tous les termes sont-ils répétés 2 fois?

Le gaon Rabbi Morde'hai Man a dit que lorsqu’on afflige une femme, elle projette, quand elle rentrera à la maison, de le raconter à son mari ... De même en ce qui concerne un enfant qu’on tourmente, il se dit : Attendez un peu que je rentre à la maison, et je le raconterai à mon père ...
Mais un orphelin et une veuve n’ont pas avec qui partager leur peine quand on les tourmente.

C’est pourquoi leur chagrin est double : une fois le tourment lui-même, et une fois de ne pas avoir à qui le raconter.
"Si tu le tourmentes" = tu lui causes une peine mais il souffre 2 fois, c’est pourquoi "il criera certainement", une fois sur ce qu’on lui a fait, et une 2e fois sur ce que Moi, Hachem, Je lui ai fait en lui prenant son père ou son mari.
Moi aussi, "J’entendrai certainement" ce cri, et aussi le 2e cri.

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+ Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev butait toujours à la lecture du verset : "Ne lésez ni veuve ni orphelin" (Michpatim – 22,21)

En effet, il pleurait même en disant :
"Maître du monde! Tu nous ordonnes si sévèrement de ne pas offenser la veuve et l’orphelin. Ne sommes-nous pas orphelins, nous?
N’est-il pas écrit que nous sommes des orphelins sans père ("yétomim ayinou vé’èn av" – livre d’Eikha 5;3)? ...
Où est Ta pitié?
Pourquoi nous laisses-Tu si longtemps en exil?"

Nous ferons et nous comprendrons

+ Nous ferons et nous comprendrons :

-> Avant de conclure l'alliance avec Israël, D. va proposer la Torah aux autres peuples de la terre, afin d'écarter toute protestation de leur part lorsqu'ils se plaindront qu'on ne leur a pas laissé le choix de la refuser ou de l'accepter.
[Rachi - Dévarim 2,26]

-> Selon la Mékhilta (Yitro), Hachem dira aux nations :
"Comment vouliez-vous que Je vous confie les 613 mitsvot alors que vous ne vous êtes pas montrées prêtes à observer les 7 mitsvot noa'hqiues qui s'appliquent à tous les êtres humains?"

-> Selon le Zohar, à peine les nations du monde ont-elles respiré une bouffée de Torah, qu'elles ont dit :
"Le peuple d'Israël n'a qu'à recevoir la Torah, elle n'est pas pour nous!
Toutes ses interdictions sont une source de déboires qui les mènera rapidement à leur perte ; nous nous emparerons alors des trésors qu'ils laisseront après eux".

-> La guémara (Avoda Zara 3a) enseigne qu'un jour viendra où :
"Les ennemis jurés des juifs s'avanceront tous et témoigneront de la force d'âme et de la loyauté du peuple d'Israël. Ils témoigneront qu'en dépit de toutes les difficulté qu'ils ont endurées, les juifs ont fidèlement observé la Torah".

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-> En contraste total avec l'insolence des autres peuples, les juifs se préparent à recevoir la Torah.
Un vendredi matin, veille du jour du don de la Torah, tout le peuple qui compte 3 000 000 d'hommes, de femmes et d'enfants, se rassemble et déclare d'une seule voix : "Naassé véNichma" (Nous ferons et nous comprendrons).

-> Selon le Malbim (Chémot 24,7), cela implique :
Nous ferons tout ce que D. nous dit de faire même si nous n'en comprenons pas la logique, et nous écouterons attentivement afin de comprendre l'essence des commandements et de les accomplir convenablement, comme un esclave sert son maître.

-> Le Kéli 'Hemda (Béchala'h) enseigne que, de même que les non-juifs devaient, pour accepter la Torah, aller à l'encontre de leur tendance au meurtre, à l'immoralité, et au vol, de même, le peuple juif devait s'opposer à ses inclinations naturelles et s'abstenir de s'approcher de la montagne, malgré leur amour pour D. et la Torah.

Les nations ont refusé toute limitation, et Israël les a toutes acceptées, au point qu'une condition préalable au don de la Torah, était l'interdiction de s'approcher de la montagne!!

-> "Nous ferons et nous écouterons" : Comment faire une action si on n’a pas écouté au préalable ce qu’il faut faire?
Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotsk donne la réponse suivante :
En général, les savants connaissent la sagesse de par leur réflexion, entraînant qu'au final chacun ne peut atteindre qu’une compréhension limitée à son niveau et ses capacités intellectuelles.
Cependant, Hachem a accordé aux juifs un moyen d’atteindre une compréhension des choses qui dépasse même leurs facultés intellectuelles. Ce secret, c’est la pratique des mitsvot.

Quand on accomplit une mitsva, on reçoit du Ciel un éclairage spirituel qui permet à l’homme d’atteindre des dimensions de compréhension qui dépassent ses capacités habituelles.
=> "Nous ferons et nous écouterons" = quand on agit, par le fait même de l’action et de l’accomplissement des mitsvot, on arrive à une écoute des choses et une compréhension encore plus grande que celle qu’on avait avant d’avoir fait.
=> Le secret du peuple Juif, c’est l’action.

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-> Dans la paracha Béchala’h, pendant l’attaque surprise de Amalek, à chaque fois que Moché avait ses mains au-dessus de sa tête, le peuple juif avait le dessus, et sinon, c’était l’inverse.
Selon rabbi Akiva Tatz, une des explications est que lorsque les mains (naaché, l’action) sont au-dessus de la réflexion (nichma), alors on a : "naaché, vénichma", et Israël gagne.
Cependant Amalek (le yétser ara qui est en nous!) souhaite que nous inversions les priorités, nous faisant aller à notre perte.

Le Ohr Guédaliyahou enseigne que nous devons avoir les mains au-dessus de notre tête, vers le Ciel, démontrant notre certitude que rien ne peut avoir lieu dans ce monde, si Hachem n’a pas donné au préalable son accord.

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+ Quelques conséquences de la déclaration : "Naassé véNichma" :

-> Elle a causé une grande agitation dans le Ciel, et "une senteur s'est élevée jusqu'aux sphères supérieures pour s'offrir à D."
[midrach Chir hachirim rabba 1,12]

-> Soudain, une voix céleste retentit : "Qui a révélé à Mes enfants ce secret connu uniquement des anges de services?" [guémara Shabbath 88a]

Rachi commente ce passage en disant que les juifs se sont avérés d'exceptionnels serviteurs de D., semblables aux anges de service, déclarant à leur Maître : "Vos désirs sont des ordres".

Ils se sont même élevés plus haut que les anges qui, d'essence purement spirituelle, n'ont pas de mauvais penchant.

-> Au même moment, tandis que la voix céleste fait la louange d'Israël, 600 000 anges de service descendent sur le mont Sinaï, chacun tenant 2 couronnes, qui sont chacune formées par l'éclat de la présence divine.
Les anges les déposent sur la tête de chacun des membres du peuple juif, l'une venant les récompenser d'avoir dit : "nous ferons" et l'autre d'avoir dit : "nous écouterons".

Le Maharcha dit qu'une était pour les commandements positifs et l'autre pour les commandements négatifs qu'ils ont accepté de respecter.
La couronne placé sur le côté droit représente également la prêtrise, et celle du côté gauche : la royauté.

-> Le midrach Tan'houma (Tétsavé) dit qu'un 2e groupe de 600 000 anges de service est descendu du ciel pour revêtir les enfants d'Israël d'une armure spirituelle destinée à les protéger contre les maladies, les souffrances et l'ange de la mort.

Les anges ont effleuré également le visage des enfants d'Israël pour le faire resplendir d'un éclat sublime.

Lorsque peuple commettra la faute du veau d'or, 1 200 000 descendront leur reprendre les couronnes et les armures, qu'ils ne mériteront, hélas, plus.
Mais, ces présents seront rendus lorsque le macchia'h viendra.
[guémara Shabbath 88a ; Pessikta déRav Kahana]

Les Tossefot font remarquer que les anges ont pu mettre 2 couronnes sur la tête des juifs, mais ils n'ont pu en retirer qu'une seule à la fois.
Cela nous apprend que, b"h, les anges de destruction ont moins de force que les anges de service.

-> Dès que le peuple a déclaré : "Nous ferons et nous comprendrons", D. lui a accordé 3 récompenses : le pays d'Israël, le machia'h et le monde futur.
[Rokéa'h - Chémot 24,7]

-> Hachem lui accorde aussi officiellement le titre de : "Mon peuple premier-né", confirmant ainsi le droit d'aînesse de Yaakov.
Les enfants d'Israël deviennent ainsi le peuple bien aimé de D. et l'aînée des nations du monde.
[guémara Shabbath 89b]

-> Suite à cette déclaration, Israël a mérité l'assurance que la paix régnerait parmi eux.
[midrach Bamidbar rabba 14,10]

-> En récompense immédiate, D. guérit tout le peuple de toutes les maladies et de tous les handicaps et infirmités.
Les aveugles deviennent clairvoyants, les sourds entendent et les boiteux marchent normalement.
Les handicapés mentaux se trouvent soudain en pleine possession de toutes leurs facultés.
[midrach Vayikra rabba 18,4]

Selon le Komèts haMin'ha, le peuple juif qui s'est purifié et élevé au plan spirituel en s'engageant inconditionnellement à respecter la Torah, vient de mériter, à l'instant même, la perfection physique.

-> Hachem retire à l'ange de la mort toute autorité sur Son peuple et lui dit : "Ce sont Mes enfants. Ne leur fais aucun mal!" [midrach Vayikra rabba 18,3]

D. lui dit également : "Tu as toujours le même pouvoir sur les nations du monde.
Seul le peuple d'Israël est soustrait à ta juridiction [...] Je les ai fait pénétrer à l'intérieur du rayonnement de Ma présence, dans lequel tu n'es pas autorisé à l'introduire. Tu auras suffisamment à faire avec les autres nations."

Malheureusement ce fait ne durera pas longtemps, dès que la faute du veau d'or sera commise, D. leur retirera le rayonnement qui les protège, et l'ange de la mort se remettra à l'ouvrage.

-> C'est ce même jour (veille du don de la Torah), grâce à leur mérite acquis, que chacun va pouvoir percevoir selon son niveau la présence divine.

"Moché monta ainsi que Aharon, Nadav et Avihou, et 70 des Anciens d'Israël. Ils virent le D. d'Israël et sous Ses pieds, il y avait quelque chose de semblables à une brique de saphir, et pure comme la substance du Ciel" (Michpatim 24,9-10)

-> Rachi commente : Elle (la brique) était devant Ses yeux pendant le temps qu’a duré la servitude afin de lui rappeler les souffrances d’Israël qui était asservi à la fabrication de briques. Dès l’instant de leur libération, elle devint devant Lui lumière et joie.

-> Ils vont également tous voir un aperçu du Ciel et du Trône de Gloire, avec sous ce Trône, quelque chose de semblable à une brique de spahir.
Elle symbolise la pitié de Hachem pour les souffrances de Ses enfants forcés de fabriquer des briques sous le fouet des égyptiens. En effet, lorsque l'asservissement avait atteint son paroxysme, les égyptiens arrachaient des enfants juifs à leur mère et les utilisaient comme brique, afin d'arriver aux quotas irréalisables qu'ils avaient imposé. Ils couvraient ainsi l'enfant de chaux et de ciment, dans l'indifférence totale des cris déchirants de la mère et de l'enfant.

L'ange Michaël était descendu prendre une brique, symbole de la souffrance du peuple d'Israël et l'avait déposée sous le Trône de Gloire.
['Hizkouni ; Hadar Zékénim - Chémot 24,10]

-> D'après le Zohar, la brique est restée sous le Trône de Gloire jusqu'à la destruction du Temple, moment où D. l'a jetée en symbole de la "colère" et de l'absence de compassion qu'Il entretenait vis-à-vis de Ses enfants.

-> D'après la guémara (Yérouchalmi Soucca 4,3), la brique est restée jusqu'à ce que Son peuple soit délivré.
Cela témoigne bien de la notion que lorsque nous souffrons, D. souffre aussi en parallèle (un papa ne peut pas être bien si Son fils ne va pas bien!).

-> Rabbénou Bé'hayé rapporte que cette pierre avait aussi une signification spéciale pour les Anciens du peuple.
En Egypte, ils étaient contremaître sur leurs frères, et ils ont préféré se taire plutôt que que de dénoncer ceux qui n'avaient pas achevé leur quota de briques, quitte à recevoir les coups à leur place.
Leur compassion pour leurs frères leur a fait mériter d'être élevés, de faire faire partie des gardiens de la loi, au sein du peuple juif et d'avoir une vision moins confuse de la présence divine.

-> "Aux yeux d'Hachem, chaque brique faite de boue et d'argile était précieuse comme du saphir.
Le travail très difficile a transformé les juifs en une nation méritante de recevoir la Torah, capable d'atteindre des sommets de proximité avec Hachem.
Dans notre vie individuelle, quelques soient nos souffrances, nous pouvons révéler notre grandeur en prenant des "briques de boue" et en les transformant en pierres précieuses d'une rare beauté [aux yeux d'Hachem]."
[Rabbi 'Haïm Israël Belsky - Enei Israël]

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-> Le rav Yérouh'am Lébovitz (Daat Torah) enseigne que pour "porter" réellement la douleur de son prochain, cela suppose que l'on s'imprègne de sa situation de manière sensible, en la matérialisant sous nos yeux, car il n'y a de souffrance partagée que celle qu'on éprouve physiquement.
Au sujet de Moché, Rachi écrit : "Il fut témoin de leurs souffrances = il concentra sur eux son regard et ses pensées pour ressentir leurs souffrances". Le midrach (Chémot rabba chap.1) ajoute qu'après avoir été témoin des souffrances de ses frères : "il courbait l'échine et aidait chacun d'eux".
=> S'il agit ainsi, ce n'était pas pour leur prêter main-forte, mais pour ressentir leur servitude de manière concrète et sensible.

De même que pour partager la douleur d'autrui, une implication active s'impose, de même doit-on s'associer physiquement aux réjouissance de notre prochain.

=> On voit cela dans la brique :
- association aux souffrances : "Elle était devant Ses yeux pendant le temps qu’a duré la servitude afin de Lui rappeler les souffrances d’Israël qui était asservi à la fabrication de briques" ;
- association à leur joie : "Dès l’instant de leur libération, elle devint devant Lui lumière et joie".

[lorsque l'on rencontre quelqu'un qui a pu subir d'importantes souffrances même longtemps après (comme les rescapés de la Shoa), nous devons garder clairement en face de nous ce rappel, et agir avec tout le respect et la considération que cela implique.]

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"Moché monta avec Aharon, Nadav Avihou et 70 des Anciens d'Israël. Ils virent le D. d'Israël ... [Hachem] n'envoya pas la main contre les dirigeant d'Israël. Ils eurent une vision de D. et mangèrent et burent"(Michpatim 24,11)

-> Selon le Targoum : ils perçurent une vision de l'éclat Divin et se réjouirent que leurs sacrifices eussent été agréés par Hachem.
Cette joie était aussi satisfaisante que de la nourriture et de la boisson.

-> A ce moment-là, ils éprouvèrent un grand plaisir à atteindre le niveau de la prophétie et à découvrir cette vision. Il en furent satisfaits et réconfortés comme s'ils avaient mangé.
Le contentement physique ne dure que l'instant où le palais goûte l'aliment, alors que la nourriture du monde futur consiste en la vision du Divin, un goût éternel.
[le Sifté Cohen]

-> Comment imaginer que les anciens mangèrent et burent en percevant la Présence Divine?
En fait, ces anciens n'étaient pas arrivés au niveau de Moché de "se nourrir" de la Présence Divine au point de ne plus avoir besoin de manger. Eux, bien qu'ils perçurent la Présence Divine, malgré tout, ils avaient quand même besoin de manger et boire.
[Yad David]

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-> Rabbi Méïr de Lublin enseigne que : "Notre maître Moché était bègue. Pourquoi?
Afin que les gens ne puissent pas prétendre que c'est parce qu'ils furent séduits par ses discours que les juifs s'exclamèrent : 'Nous ferons et nous entendrons'."

"Des hommes de sainteté vous serez pour Moi. Et la chair d'un animal déchiqueté dans le champ vous ne mangerez pas, au chien vous la jetterez" (Michpatim 22,30)

-> Rachi commente : "Ce verset nous apprend que le chien est plus honorable que l'adorateur d'une idole, car une névéla (un animal mort sans avoir été abattu) est donnée à l'adorateur d'une idole, mais une tréfa (un morceau de viande plus désirable) est donné à un chien. Cela nous apprend également qu'Hachem ne lésine pas sur la récompense de toute créature, les chiens ont été récompensés pour leur silence en Égypte (pendant la plaie des premiers-nés, ils n'ont pas aboyé) avec de la viande des tréfot".

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
L'adorateur d'une idole est comparé à un chien. Le chien est l'animal le plus humble et le plus effronté de tous, comme l'affirme le prophète : "Les chiens ont l'esprit effronté, ils ne connaissent pas la satiété" (Yéchayahou 56,11).
Le chien a été le seul animal terrestre qui s'est accouplé dans l'Arche de Noa'h pendant le déluge. Contrairement aux autres animaux, qui ont instinctivement suivi la volonté d'Hachem et n'ont pas procréé dans l'Arche, l'effronterie du chien l'a éloigné d'Hachem.
Dépourvu de cet instinct, il a défié la volonté d'Hachem.
[ la guémara (Sanhédrin 108a) nous enseigne : "Ils sont trois à avoir enfreint l'ordre d'Hachem de se séparer de leur compagne durant tout le séjour dans l'arche : le chien, le corbeau et 'Ham le fils de Noa'h." ]

Malgré son statut inférieur, le chien est plus honorable qu'un adorateur d'idoles. En effet, le chien remplit une fonction dans ce monde, même si elle est modeste.
Hachem n'a rien créé dans ce monde pour rien. Un chien a été créé dans un but précis, et il remplit inévitablement l'objectif pour lequel il a été créé.
En revanche, l'homme a été créé dans un but plus élevé que les autres créatures : reconnaître et servir Hachem. Cependant, parce qu'il dispose du libre choix, il peut potentiellement trahir son but et se rebeller contre Hachem. Personne ne trahit plus le but de sa création qu'un adorateur d'idoles qui tourne le dos à son Créateur et adore de faux dieux.

Compte tenu de la bassesse du chien, nous pouvons comprendre pourquoi Hachem a empêché les chiens d'aboyer la nuit de la sortie d'Egypte. Le peuple juif est devenu une nation à l'époque de la sortie d'Egypte. Le monde a été créé pour Israël (Rachi Béréchit 1,1), et leur naissance en tant que nation a été aussi importante que la création du monde.
Hachem a créé le monde de manière à ce qu'il y ait une parfaite harmonie entre toutes les créatures. Chaque créature a son espace et aucune n'empiète sur l'espace d'une autre.
Il était donc important que la genèse des juifs en tant que nation soit agréable pour toutes les créatures, tout comme la création originale du monde.
Hachem a fait taire les chiens au moment de la sortie d'Egypte pour montrer que toutes les créatures étaient d'accord avec la sortie d'Egypte. Après tout, si même la plus basse des créatures était d'accord avec cela, les autres créatures l'étaient certainement aussi.

Comme les adorateurs d'idoles ne servent à rien dans ce monde, Hachem n'a pas eu besoin de leur accord pour la sortie d'Egypte.
Ainsi, alors que les chiens restaient silencieux, indiquant leur accord, les idolâtres égyptiens hurlaient, comme le dit la Torah : "Il y eut en Égypte une grande clameur, telle qu'il n'y en avait jamais eu auparavant" (Bo 12,30).

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=> Le chien est la plus basse des créatures. Néanmoins, il est plus digne d'intérêt que l'adorateur d'une idole. En effet, l'adorateur d'une idole trahit le but de sa création, ce qui n'est pas le cas du chien.

Plus grand de faire parce qu’on en est obligé

"Naassé véNichma" (nous faisons et [ensuite] nous comprendrons - Michpatim 24,7)

-> Nos Sages ont écrit dans le Zohar que le mot mitsva (מצוה) se compose des lettres du nom de D. (יהוה), en appliquant le système At-Bach.
[ le système de guématria At-Bach (א"ת ב"ש) permet d'échanger les lettres d'un mot : la 1ere lettre de l'alphabet (alef) est échangée avec la dernière (tav), la 2e lettre (bét) avec l’avant dernière (shin), … ]
Ainsi en l'appliquant au 2 premières lettres de mitsva (מצוה) : le mém se transforme en youd (י), et le tsadik en hé (ה). En l'ajoutant à l'autre moitié des lettres (וה), on obtient : יהוה.
Car lorsque nous réalisons une mitsva ... alors nous prenons sur nous quelque chose de très grand et de très puissant : Hachem notre D., notre Roi.
[à chaque mitsva nous nous attachons, nous recevons davantage de liens avec Hachem. ]
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

-> Le Divré Moché explique :
C'est par les mitsvot de la Torah que l'on peut véritablement se connecter à Hachem.
Nous pouvons maintenant comprendre comment le peuple juif a dit qu'il ferait (naassé) avant de l'entendre (nichma).
Au moment du don de la Torah, La zouhama (impureté spirituelle issue de nos fautes) avait disparu, et les âmes du peuple juif savaient d'elles-même exactement ce qu'on devait faire, même sans qu'on le lui dise.
Ensuite, le peuple juif a voulu le niveau supérieur de métsouvé vé'ossé, être ordonné de le faire et ensuite de le faire.
Lorsque l'on agit de cette manière, on se rapproche d'Hachem, c'est pourquoi ils ont dit "nichma", nous écouterons les mitsvot afin d'être au niveau de métsouvé vé'ossé (l'idée est que celui qui fait par obligation, et non pas choix et désir personnel, a davantage de mérite, car il y a un yétser ara supplémentaire. )

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-> Celui à qui il est commandé d’accomplir une mitsva et qui l’exécute est plus grand que celui qui accomplit le commandement sans y être obligé.
[guémara Kidouchin 31a]

On n’emporte avec nous que la tsédaka

"Lorsque vous prêtez de l’argent à Mon peuple (im kessef talvé ét ami), au pauvre qui est avec vous" (Michpatim 22,25)

-> Le rabbi de Kotzk (séfer Ohel Torah) explique ce verset en citant la michna (Pirké Avot 6,7) qui dit : "L’or et l’argent d’une personne ne l’accompagnent pas. Les seules choses qui l’accompagnent sont sa Torah et ses bonnes actions."

Le mot "talvé" (prêter - תַּלְוֶה), peut également signifier "accompagner". En conséquence, le verset pose une question : "Im kessef talvé et ami" = l’argent des gens les accompagnera-t-il (dans l’autre monde)?
Le verset répond : "ét ha'ani ima'h" = la seule chose qui sera avec lui est l’argent qu’il a donné aux pauvres.

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-> "Une personne ne peut pas être accompagnée d’argent. Mais elle peut l’envoyer à l’avance en donnant la tsédaka!" [rabbi de Kretchnifer ]

"Voici les ordonnances que tu placeras devant eux" (Michpatim 21,1)

-> Rachi commente : "La paracha des dinim (lois) est juxtaposée à la paracha de l'autel dans la Torah pour nous enseigner que le Sanhédrin sera situé à côté de l'autel (dans le saint Temple)".

-> Le Maharal (Gour Aryé) enseigne :
Quel est le lien entre l'autel et le sanhédrin?
Le thème commun est qu'ils apportent tous deux la paix au monde. L'autel apporte la paix entre les juifs et Hachem, et le Sanhédrin apporte la paix entre les juifs.

Comment l'autel apporte-t-il la paix entre le peuple juif et Hachem?
Lorsqu'une personne faute, sa faute l'éloigne d'Hachem. Lorsqu'elle expie sa faute en se repentant et en apportant une offrande, sa relation avec Hachem est rétablie. En effet, la racine du mot "korban" (sacrifice) est karov (proche). Les sacrifices permettent de combler le fossé qui se creuse entre Hachem et le fauteur en raison de ses fautes.

On peut comparer cela à l'effet du Sanhédrin. Le Sanhédrin résout les conflits entre des personnes qui, autrement, n'étaient pas d'accord entre elles.
[ le Sanhédrin aide à maintenir la paix entre les hommes en réglant les différends, et c'est pour cette raison que le Sanhédrin est situé à côté de l'Autel. ]
Cette idée se retrouve dans la Mékhilta (Michpatim 21,11), qui déclare : "Pourquoi la mitsva des dinim a-t-elle été mentionnée en premier parmi toutes les mitsvot [qui sont mentionnées dans la Torah après le don de la Torah? Parce que lorsqu'il y a un différend entre un homme et un autre, il y a de l'hostilité entre eux, mais lorsque le différend est tranché, il y a de la paix entre eux".

La paix que le Sanhédrin apporte au sein du peuple juif est une condition préalable essentielle à la paix entre Hachem et les juifs. Les querelles entre juifs éloignent la Présence divine.
Les querelles entre juifs, ou entre un mari et une femme, sont un affront à la Présence divine qui réside parmi eux. En conséquence, le Talmud déclare que lorsqu'un homme divorce de sa femme, cela fait couler des larmes sur l'autel.
L'autel est au centre de la relation de l'homme avec Hachem. Lorsque le lien d'un homme avec sa femme est rompu, cela a également un impact sur sa relation avec Hachem, qui est symbolisée par l'autel.

Le concept selon lequel la paix avec Hachem dépend de la paix avec les autres hommes est symbolisé par l'interdiction de la Torah d'utiliser du métal pour tailler les pierres de l'autel.
La Mékhilta (Yitro 20,22) déclare : "Les pierres de l'autel n'entendent pas et ne voient pas. Cependant, parce qu'elles apportent la paix entre les juifs et Hachem, la Torah déclare : "N'agitez pas le fer (c'est-à-dire n'utilisez pas le fer pour tailler) sur elles".
Certes, celui qui apporte la paix entre un homme et un autre, ou entre un homme et sa femme, ou entre deux villes ou deux nations, sera à l'abri de la punition. Pourquoi le fer ne peut-il pas être utilisé pour tailler les pierres de l'autel?
La réponse est que la paix entre Hachem et les juifs, apportée par l'autel, dépend de la paix entre les hommes. Une épée (qui est faite de métal) signifie la désunion entre les hommes. Ainsi, l'interdiction d'utiliser du métal sur l'autel signifie que la désunion entre les hommes perturbe notre unité avec Hachem.

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"Voici les ordonnances que tu placeras devant eux" (Michpatim 21,1)

-> Rachi commente : "De même que [les 10 Commandements] viennent du [mont] Sinaï, ces [mitsvot] viennent aussi du Sinaï".

-> Le Maharal (Gour Aryé) enseigne :
Comme nous le savons, toutes les mitsvot viennent du mont Sinaï. Cependant, il était nécessaire que la Torah déclare que les michpatim, les ordonnances, proviennent également du Sinaï, car ces mitsvot régissent le commerce et les relations interpersonnelles.
Toutes les nations ont des lois pour maintenir la société civile. Ainsi, nous aurions pu croire que les michpatim ont été promulguées par Moché pour le bénéfice de la société civile et qu'elles ne sont pas d'origine divine.
C'est pourquoi la Torah nous informe que les michpatim proviennent également du mont Sinaï et ne sont pas moins divines que les autres mitsvot de la Torah. En effet, tout bénéfice pour la société civile est accessoire et ne constitue pas l'objectif premier de ces mitsvot.

Ce qui précède souligne l'importance de porter les litiges monétaires devant un tribunal rabbinique plutôt que devant un tribunal non juif. Lorsqu'une personne porte son litige devant un tribunal rabbinique, elle reconnaît la supériorité des michpatim divines de la Torah. À ce titre, cette personne est considérée comme ayant porté son litige devant Hachem, comme le dit la Torah : ki hamichpat l'Elokim hou" (les michpatim sont pour Hachem).

En revanche, celui qui porte un litige devant un tribunal non juif implique que les michpatim de la Torah sont d'origine humaine et non divine. Il dit que les michpatim sont simplement destinées à maintenir la société civile, et que par conséquent, il n'y a pas de différence entre un tribunal rabbinique et un tribunal non juif, que D. nous en préserve.

"Et tout le peuple répondit à l'unisson : "Tout ce que D. ordonnera, nous le ferons" " (Michpatim 24,7)

La Torah comporte 613 mitsvot.
Certaines ne concernent que les Cohanim, d'autres dépendent de circonstances particulières (ex: le rachat du 1er né) et d'autres ne s'effectuent qu'en Israël et ne concernent donc pas les personnes qui vivent ailleurs.

=> Comment une personne peut-elle donc accomplir tous les commandements de D., puisque certaines mitsvot ne peuvent être observées par tout le monde?

Rabbi Méïr Sim'ha répondit :
"Lorsque l'on accomplit la mitsva de mettre les téfiline à son bras, le bras n'est pas seul à recevoir le mérite de la mitsva, mais l'ensemble de la personne qui forme un tout indissociable.

Lorsque les juifs sont reliés les uns aux autres pour ne former qu'une seule unité, chaque mitsva accomplie par l'un d'entre eux est créditée au bénéfice du peuple en son entier.

Le simple juif (le non Cohen) reçoit le mérite d'une mitsva accomplie par un Cohen, la personne dont le 1er né n'est pas de sexe masculin partage la mitsva de rachat du 1er né avec celui qui l'a accomplie, et celui qui vit en dehors d'Israël partage les mitsvot de ceux qui y vivent.

Personne ne peut former un tout à lui seul.
Nous dépendons tous les uns des autres."

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-> "Tous [les juifs] sont responsables les uns des autres."
(guémara Sanhédrin 27b -> chékoulam arévim zé bazé)

Crainte & amour d’Hachem – Transcendance & immanence

+ Crainte & amour d'Hachem - Transcendance & immanence :

"Vous vous prosternerez à distance" (Michpatim 24,1)

-> Pour ainsi dire, il y a 2 aspects à D., c'est-à-dire en ce qui concerne la façon dont Il se rapporte à la création : distant et proche, c'est-à-dire transcendant et immanent.
Il est distant, car, comme nous le croyons, la lumière du Ein Sof (l'Infini) est primordiale et précède toutes les autres formes d'existence. C'est pourquoi aucune créature ne peut le comprendre.
Il est impossible à la faculté de penser de Le saisir, puisque la pensée elle-même est une création et que Hachem a précédé toute la création.
Aucun ange céleste, aucun ofan ou séraphin ne peut même Le comprendre, car Il est au-delà de toute compréhension. C'est ce que nous voulons dire lorsque nous disons qu'Il est loin : Il est éloigné de toute compréhension.

D'autre part, D. est proche, car, comme nous le croyons, Hachem remplit tous les mondes (il se trouve à l'intérieur de tous les mondes, il entoure tous les mondes, et aucun endroit n'est vide de Lui), car "toute la terre est remplie de Sa gloire". C'est son aspect immanent.

Le peuple juif est tenu de croire aux 2 aspects : qu'Hachem est à la fois distant et proche.
C'est le sens profond des versets : "Que la paix soit sur ceux qui sont loin et sur ceux qui sont proches, dit D." (Yéchayahou 57,19). Il s'agit des justes qui croient que Hachem est à la fois lointain et proche, et en réponse à ces personnes qui manifestent cette croyance appropriée en D., alors D. accorde toutes sortes de bienfaits à ce monde.

Il existe deux émotions fondamentales : la crainte et l'amour.
Nous ne craignons que ce qui nous dépasse. En réponse à la transcendance de D., nous ressentons de la peur ou de la crainte. Mais en réponse à la proximité de D., nous ressentons de l'amour.
Sur cette base, le verset dit : "Vous vous prosternerez" = puisque le peuple juif craignait Hachem "à distance". Le mot "à distance" (méra'hok) peut être interprété comme signifiant "en raison de" : C'est parce qu'on a pris conscience de la distance de D. que le peuple juif a atteint la crainte de D.

On peut aussi expliquer le verset comme suit : Le Arizal (Pri Ets 'Haïm - chaar kriat séfer Torah 10) écrit qu'en prononçant les mots de la prière Alénou léchabéa'h qui disent "Et nous nous prosternons" (ana'hnou michta'havim), nous devrions être conscients qu'en nous prosternant, nous attirons dans le monde une abondante générosité de la part de l'Infini.
C'est le sens profond de notre verset : "Vous vous prosternerez", ce qui signifie, puisque la prosternation fait allusion à l'abaissement de quelque chose, qu'il a été dit au peuple juif d'attirer une abondante générosité "de loin", c'est-à-dire en raison de leur conscience de la dimension transcendante d'Hachem, ce qui les amène à Le craindre.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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-> La conscience de la transcendance de D. nous amène à le craindre ; la conscience de son immanence nous amène à l'aimer.

Plaisir d’Hachem dans notre Avoda

+ Comment vérifier si Hachem tire du plaisir de votre Avoda :

"L'apparition de la gloire d'Hachem était comme un feu dévorant au sommet de la montagne aux yeux des Bné Israël" (Michpatim 24,17)

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique que lorsqu'une personne sert Hachem correctement, elle lui procure un grand plaisir par sa Torah et ses mitsvot.

Si quelqu'un veut faire un test pour déterminer si sa avoda procure du plaisir à Hachem, il peut procéder comme suit :
S'il constate que son cœur brûle d'un désir constant de servir Hachem, et qu'elle a une forte envie d'accomplir Sa volonté, il peut être certain qu'Hachem tire du plaisir de son avoda.
C'est la raison pour laquelle il est aidé par le Ciel et qu'il reçoit des pensées et des sentiments saints dans son cœur.

C'est le sens du verset "l'apparition de la gloire d'Hachem". Comment une personne peut-elle savoir si Hachem tire du plaisir d'elle?
S'il ressent l'apparition de la gloire d'Hachem en lui et s'il ressent "un feu dévorant" dans son cœur.