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"Par son souffle, D. a créé le monde, et par Son souffle, il le maintient, et ce souffle est le même que celui de ceux qui étudient la Torah"

[le Zohar - rapporté par le 'Hafets 'Haïm - 'Homat hadat - chap.8]

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"C'est mon D., je lui rends hommage" (zé Eli vé'anvéou - Béchala'h 15,2)

-> Le Targoum Ounkélos traduit cela par : "C'est mon D. et je lui construirai un temple".

Le 'Hafets 'Haïm de commenter ('Homat hadat) :
"Grâce à la splendeur de la Torah que l'homme étudie en ce monde, une "maison sainte" est construite dans le Ciel.
[...]
Combien devons-nous nous réjouir lorsque nous méritons de construire un tel temple!
En effet, si un roi vient habiter dans la maison d'un de ses sujets, la joie et la fierté de ce dernier et de sa famille seront sans bornes. "
[à plus forte raison lorsqu'il s'agit de Hachem]

Chacune de nos bonnes actions, de nos paroles de Torah, ... va contribuer à embellir notre "maison sainte" dans le Ciel, dans laquelle nous allons vivre pour l'éternité en union avec papa Hachem.
Dans ce monde, tâchons d'utiliser au maximum nos potentialités, afin d'y faire la plus belle des décorations possibles, et ce en l'honneur de Hachem.

-> Le rav Chimchon Raphaël Hirsch écrit : "Je veux m’offrir à D. comme une Demeure ; que tout mon être et toute ma vie lui deviennent un Temple de Gloire et un Foyer de Révélation."

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-> Sur ce verset, Rabbi Mendel de Kotsk a dit : "Je ferai de ma personne un sanctuaire pour Lui, car le plus grand de tous les sanctuaires est celui que le serviteur de D. édifie en se sanctifiant."

-> Rachi donne une autre explication : Je proclamerai Sa beauté et Sa louange aux habitants du monde.

De cette idée de beauté dans le service de D., nos Sages (guémara Shabbath 133b) déduisent qu'il faut s'efforcer d'embellir les mitsvot, comme par exemple en ayant une belle Soucca, une belle paire de téfilin, ...

[il est important de proclamer cette grandeur de D. en nous-même, et de L'embellir à nos yeux (et non seulement aux yeux des autres).
Par ailleurs, en plus d'un embellissement matériel, il faut également embellir nos actions par de la joie, du zèle et de la fierté de réaliser la volonté de l'Unique, Hachem. ]

Le 'Hafets 'Haïm ('Hovat haChmira) a enseigné : "Toutes les mitsvot seront belles, extérieurement et intérieurement, c'est-à-dire que nous devons les réaliser pour la gloire de D."

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+ "Voici mon D. et je veux L'embellir, le D. de mon père et je L’élèverai" (Béchala'h 15,2)

-> La guémara (Nazir 2b) enseigne l'idée que le mot : "anvé'ou" (je veux L'embellir) a pour racine le mot : "naé" (beau), le verset signifiant alors : "Je serai beau devant Hachem par mes mitsvot". Comment peut-on réaliser cela?
La guémara de répondre : Je ferai devant Lui une belle Soucca, un beau loulav, ...

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada Nazr 2b) de commenter :
La guémara nous apprend que nous devons s'embellir par les mitsvot. Mais qu'est-ce que cela signifie?

Ce qui est le plus important dans toute mitsva, c'est d'avoir des bonnes intentions au moment de la réaliser.
Nous devons accomplir les mitsvot pour être beau aux yeux de Hachem, et non pas aux yeux des êtres humains.
Le fait qu'une personne ressente une grande joie à l'idée que son action lui permet de s'embellir aux yeux d'Hachem, va avoir pour conséquence qu'elle va réaliser les mitsvot d'une manière encore plus belle en l'honneur de Hachem.

[D. n'a besoin de rien, et c'est pour nous que nous rendons plus belles les mitsvot, comme une matérialisation de notre conscience de la grandeur des mitsvot (ex: elles nous embellissent devant Hachem!), et de la chance de pouvoir réaliser la Volonté du Maître du monde, pour notre bien ultime!]

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-> "Moché et les enfants d'Israël chantèrent ce cantique à Hachem" (Béchala'h 15,1)

Immédiatement à partir du moment où la mer Rouge commença à se diviser, l'ensemble du peuple juif a chanté pour Hachem (midrach Chémot rabba 23,4).
Que vient nous apprendre ce midrach?

Même si le peuple n'était pas encore sauvé, et qu'ils avaient toujours l'armée égyptienne à ses trousses, ils ont immédiatement tous chantés à Hachem.
La raison est qu'ils ne chantaient pas parce qu'ils étaient définitivement sauvés (n'étant pas encore en lieu sûr), mais parce que le Nom de Hachem a pu être sanctifié grâce à l'ouverture de la mer Rouge.
C'est là que réside la grandeur de leur Chira : le peuple tout entier a entonné un chant uniquement en l'honneur de D.
[le 'Hen Tov]

[de même, lorsque nous embellissons les mitsvot (dans l'action et dans la pensée, comme par exemple en ayant un sentiment de joie), nous témoignons de notre fierté de pouvoir sanctifier, d'augmenter la Gloire de Hachem dans le monde, par la réalisation des mitsvot.]

-> Selon le Maharam Schick, après la venue du machia'h nous chanterons une Chira indépendamment de ce qui peut nous arriver, car nous serons alors pleinement persuadés que tout n'est que pour le bien.

[En embellissant les mitsvot, nous nous détachons de ce monde matériel, et nous témoignons d'à quel point nous gagnons des milliards éternels, à chaque mitsva réalisée.
Le fait de dépenser de l'argent, de faire des efforts, ... est inexistant par rapport au gain infini et éternel qui en découle. Quelle affaire incroyable papa Hachem nous permet de réaliser constamment!
L’embellissent est ce qui vient lutter contre la routine dans notre relation avec D., d'une perte et d'une confusion des véritables valeurs, ... C'est reprendre sa vie en main, et mettre de la vie dans notre vie, nous évitons d'être des morts vivants, en pilotage automatique (chaque mitsva étant unique, et non répétitive!).]

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-> "Ils dirent en disant (vayomérou lémor) ... Voici mon D. et je veux L'embellir, le D. de mon père et je L’élèverai" (Béchala'h v.15,1-2).
Selon le midrach haGadol, cette répétition apparente, nous apprend que le peuple répétait les mots de Moché, qui savait que dire.

[Dans leur contenu les paroles de la Chirat haYam étaient les mêmes, mais dans leur forme chaque juif avait la possibilité de personnaliser et d'exprimer pleinement ses sentiments d'une manière qui lui était propre.
Il en est de même dans la pratique des mtisvot, nous devons certes les vivre personnellement (en les embellissant!), mais cependant, cela doit se faire dans le cadre imposé par nos Sages. ]

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-> Rabbi Yo'hanan, ainsi que Rech Lakich expliquent : 'Lorsque le Temple était érigé, l'Autel expiait les fautes d'une personne [par les sacrifices qui y étaient brûlés].
De nos jours, il n'y a plus de Temple, mais la table [sur laquelle on mange] fait l'expiation de nos fautes' [guémara 'Haguiga 27a]

-> Rachi de préciser : au travers l'hospitalité à des invités.

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Vayikra p.97) commente cette guémara : "lorsque la table d'une personne est comme un Autel (mizbéa'h), alors toute sa maison devient comme le Temple."
Il est écrit : "C’est mon D. et je l’embellirai" ( זֶה אֵלִי וְאַנְוֵה - Béchala’h 15,2).
"C'est mon D." (zé éli - זֶה אֵלִי) est l'acronyme du verset : "Voici la table qui est devant Hachem!" (זֶה הַשֻּׁלְחָן אֲשֶׁר לִפְנֵי יְהוָה - Yé'hezkel 41,22).

=> Selon le 'Hatam Sofer, si tu veux proclamer D. (zé éli), alors il faut faire de sa maison un magnifique lieu de résidence pour Hachem.

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-> La guémara (Chabbath 133b) rapporte 2 interprétations du terme : "véanevéhou" (וְאַנְוֵהוּ) :
1°/ "‘C’est mon D., et je veux L’embellir’ = c’est-à-dire : embellis les mitsvot en Son honneur. Construis en Son honneur une belle Soucca, prends un beau Loulav, un beau Chofar, de beaux Tsitsit, un beau Séfer Torah, et écris-le en Son honneur avec une belle encre et une belle plume, par les soins d’un scribe expérimenté et attache-le avec de belles ficelles."
2°/ "Aba Chaoul dit : ‘Je veux L’embellir’ [signifie:] – Efforce-toi de Lui ressembler [le mot וְאַנְוֵהוּ - Véanevéhou s’apparente aux mots: והוא אני Ani Vahou – ‘moi et Lui’: ‘Je vais Lui ressembler dans le sens où je m’attache à Ses voies’ – Rachi]. De la même manière qu’Il est charitable et miséricordieux, toi aussi, sois charitable et miséricordieux."
("Ressembler à D." [והוא אני] revient alors à faire de soi un Demeure [נָוֶה – Navé] pour Lui)

[le ‘Hatam Sofer (guémara Soucca 29b) explique le lien qui existe entre les 2 interprétations rapportées par la guémara : "On voit souvent des personnes faire preuve de grands scrupules pour l’embellissement de leur mitsva, et investir de grandes sommes dans un magnifique Etrog ou Loulav. Mais dès lors qu’il s’agit de céder leur argent à la Tsédaka, les scrupules s’évaporent soudain et le coeur devient de pierre. Voilà pourquoi, après le thème de l’embellissement des mitsvot, Aba Chaoul vient souligner que l’essentiel n’est pas de posséder la plus belle Soucca, mais bien d’être bon et charitable à l’image de D." ]

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-> La Mékhilta apporte une autre explication : "Rabbi Yossi Haguélili a dit : ‘Rends D. beau, (dans le sens) loue-Le devant toutes les Nations du Monde (et sanctifie ainsi le Nom de D.)’."

Un serviteur juif doit être libéré par son maître au bout de 6 ans. S'il refuse d'être affranchi et désire demeurer chez son maître, ce dernier l'amènera au tribunal : "Et son maître lui percera l'oreille (droite) avec un poinçon et il le servira pour toujours" (Michpatim 21,6)

-> A propos de ce verset, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï dit :
"Pourquoi est-ce l'oreille (qui est percée) plutôt que tout autre membre du corps?

C'est parce que D. dit : Cette oreille a entendu au mont Sinaï : "C'est à moi que les enfants d'Israël appartiennent comme serviteurs" (Béhar 25,55).
Or, cet homme a décidé de se donner un (autre) maître ; qu'on lui perce l'oreille!"
[guémara Kidouchin 22b]

Mais ce serviteur, dont on a percé l'oreille, n'était pas encore né au moment du mont Sinaï, son oreille physique n'a donc jamais réellement entendu le message de D.
=> Comment Rabbi Yo'hanan ben Zakaï a-t-il pu alors dire que "cette oreille a entendu au mont Sinaï" et doit être percée?

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 39) répond que le pouvoir d'un organe qui a intégré un message spirituelle ne s'arrête pas lorsque l'homme disparaît, car tout ce qui est spirituel n'est pas limité à la vie du corps, mais passe de père en fils à toutes les générations.

Ainsi, le message divin enregistré par les oreilles de la génération du désert a été transmis de père en fils jusqu'à ce serviteur, dont l'oreille a conservé son pouvoir influençant.
C'est comme si lui-même l'avait entendu de sa propre oreille au mont Sinaï.

=> Combien devons-nous faire attention à notre spiritualité, car c'est un patrimoine que nous léguons à chacun de nos descendants.

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-> En réalité, ce voleur devrait être puni sur tout son corps, mais Hachem a pitié de lui et ne le punit qu'à l'oreille.
Un raison en est que l'oreille est aussi importante que le corps tout entier.
Si un homme rend un autre aveugle ou lui coupe une main, il ne paie que le dommage causé au membre estropié.
Par contre, s'il lui mutile l'oreille et le rend sourd, il doit payer le prix de tout son corps.
[Kli Yakar - citant rabbénou Yona]

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"Son maître lui percera l’oreille" (Michpatim 21, 6)

-> Rachi explique que quand un homme se vend en esclave du fait de sa pauvreté, s’il souhaite rester esclave après 6 années de travail, on doit lui percer l’oreille, comme pour lui dire : "L’oreille qui a entendu au mont Sinaï : "Les enfants d’Israël seront Mes serviteurs", et malgré tout il est allé acquérir un autre maître, qu’elle soit percée".

Si cet homme était tellement pauvre qu’il n’a pas trouvé d’autre issue que de se vendre en esclave, comment peut-on lui en vouloir ? Qu’aurait-il pu faire d’autre ?

Le 'Hidouché haRim apporte la réponse suivante.
Un homme qui reçoit sur lui le joug de la Royauté Divine et se considère pleinement comme serviteur d’Hachem, entraîne qu'en tant que Maître, Hachem devra lui combler tous ses besoins et cet homme ne pourra pas être pauvre.

S’il est devenu indigent, c’est qu’il ne s’est pas suffisamment soumis à la Royauté d’Hachem. Telle était sa faute.

C’est à cela que fait allusion Rachi en disant qu’il a entendu : "Les enfants d’Israël seront Mes serviteurs", et il n’a pas assez réalisé cet ordre.
C’est pourquoi, il a eu besoin d’acquérir un autre maître, car s’il avait vraiment reçu l’autorité Divine, il est sûr qu’il n’aurait pas été dans cette situation.

=> Nous devons faire de Hachem notre maître, afin qu'Il nous comble du meilleur.
[Quel maître autre que Lui, peut absolument tout nous octroyer! Il n'y a pas de meilleure adresse que celle du Créateur!!]

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"Son maître lui percera l’oreille" (Michpatim 21, 6)

-> Cette oreille a entendu au mont Sinaï : "C'est à moi que les enfants d'Israël appartiennent comme serviteurs" (Béhar 25,55).
Or, cet homme a décidé de se donner un (autre) maître ; qu'on lui perce l'oreille!"
[guémara Kidouchin 22b]

-> "Et voici les lois (michpatim) que tu placeras devant eux" (Michpatim 21,1)
Rabbi Bounim de Péchis’ha dit que les lois de la Torah doivent être placer avant même sa propre personne. En effet, la Torah et ses mitsvot précèdent l’homme, elles sont la raison d’être même de chacune de nos forces et de nos membres. Chaque membre n’a été créé que pour accomplir avec lui les mitsvot.
Cela rejoint l’enseignement de nos Sages selon lequel les 248 membres correspondent au 248 mitsvot positives et les 365 nerfs correspondent aux 365 mitsvot négatives (les interdits). C’est bien que l’homme dans sa totalité n’a d’existence que pour réaliser les mitsvot.
"Voici les lois que tu placeras devant eux" = c’est à dire avant eux, avant leur propre être !

=> Le 'Hidouché haRim affirme que si l’oreille a entendu ("C'est à moi que les enfants d'Israël appartiennent comme serviteurs") et que la personne n’a pas tenu compte de ce qu’elle a entendu, cette oreille n’a plus de raison d’être.

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-> Le Imré Emet enseigne :
Si l’oreille a entendu des paroles de Torah mais que l’homme n’a pourtant pas enregistré ce qu’il a entendu, c’est nécessairement que cette oreille a absorbé beaucoup de railleries et d’obscénités, or "une seule goutte de
raillerie repousse beaucoup de paroles de Torah".
Par conséquent il faut percer le lobe de l’oreille, car il a été créé spécialement pour se protéger des railleries et des obscénités (en se bouchant les oreilles).
Comme cette oreille n’a pas utilisé son lobe dans ce but, il faut le percer.

-> Le Imrei Emet dit également qu'on lui perce l'oreille car elle a entendu au mont Sinaï uniquement avec son oreille et non avec son cœur.
Telle est la conséquence de faire les mitsvot avec les membres extérieurs et non avec le cœur.

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-> "J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas être affranchi" (Michpatim 21,5)

Sur le mode allusif, le verset parle d’un fidèle serviteur du Créateur qui déclare haut et fort :
- "J’aime mon maître" = Hachem ;
- "ma femme" = la Torah ;
- "et mes enfants" = les mitsvot et les bonnes actions.
Par conséquent, "je ne veux pas être affranchi" = je désire rester attaché à mon Maître et ne voudrais jamais me séparer de Lui.
Seul celui qui se comporte ainsi méritera de se voir attribuer le titre honorifique de "serviteur poinçonné par son maître" auquel Hachem promet qu’"il Le servira à jamais". En effet, de même que cet homme aura eu le mérite de Le servir dans ce monde, il aura le mérite de Le servir également dans le suivant.

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-> "J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas être affranchi" (Michpatim 21,5)

Rachi commente : Ma femme = la servante.

Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Tout ce qui a été créé sur terre, ne l'a été que pour servir l'homme à accomplir son service Divin. C'est une grande sottise d'inverser cet ordre, à savoir que l'homme serve les autres créations ...

"La servante" : le rôle de la servante est de servir les membres du foyer, ses maîtres ...
La servante n'est pas un but en soi, il est interdit de s'attacher à elle, car sa fonction est de nous servir, pas que nous soyons ses serviteurs.

"La servante" représente les désirs de ce monde, la part matérielle dans la vie de l'homme.
La Torah vient nous enseigner : soyez Mes serviteurs, pas ceux du matériel. Les désirs, lorsqu'ils sont accomplis de façon permise ont une quelconque valeur. En revanche, il ne faut pas en faire un défi, le but et la finalité de la vie.
Tout est bon, tout est important, la maison, les meubles, mais tout n'est simplement "qu'une servante".
Tout n'a été créé que pour nous aider dans notre service Divin, et non pas pour servir nos désirs, qui nous dominent jour et nuit.

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Pourquoi la Torah nous demande de percer l'oreille que pour la transgression d'une seule mitsva : prendre un autre Maître que Hachem?

-> Le Maharcha cite les Tossefot qui rapportent un Midrach, qui dit que le terme : "un poinçon" (martséa - מרצע - v.21,6), qui est l’appareil avec lequel on perce l’oreille de l’esclave, a une guématria de : 400.
Cela fait allusion à l’exil d’Egypte qui a duré 400 ans, comme cela est indiqué dans l’alliance entre les morceaux, la brit ben habétarim (les 400 ans commencent dès la naissance d’Its'hak - cf.Lé'h Lé'ha 15,13).
Après ces 400 ans, Hachem a libéré Son Peuple de l’esclavage, mais cet homme est allé se prendre un autre Maître. C’est pourquoi, il sera poinçonné par un "martséa" (מרצע) ,dont la valeur numérique est de 400.

[De plus, D. eut pitié de Son peuple en le délivrant après 210 ans en Egypte (dont "seulement" 86 ans sous une véritable servitude), et l'esclave stupide refuse la liberté qu'on lui offre.
On lui perce l'oreille pour lui rappeler ces 400 années d'esclavage que Hachem, par infinie bonté, a réduit par 5 (à 86 ans!), et donc lui signifier à quel point il agit stupidement en refusant sa liberté d'être à 100% esclave d'un D. aussi plein de miséricorde, d'amour!]

-> Rabbi Israël Its'hak Yanovsky (Séfer Hamakné) enseigne que toutes les mitsvot dépendent du fait d’accepter tout d’abord la Royauté d’Hachem.
L’homme qui souhaite prendre sur lui le joug d’un autre Maître, montre par là qu’il ne reçoit pas totalement le joug de la Royauté Divine. Hachem n’est pas son Seul Maître, il porte sur lui le joug d’un autre. En conséquence de cela, la pratique de toutes les mitsvot se trouve alors affaiblie.
C’est pourquoi, c’est uniquement pour cette mitsva d’accepter d’être les serviteurs d’Hachem, que cet homme n’a pas respecté, qu’on lui perce l’oreille et non pour une autre loi. Car toutes les mitsvot dépendent de celle-là.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que l’oreille est le membre par lequel on parvient à la compréhension.
[Surtout à l'époque où il n'y avait pas de livres,] Ecouter, c’est comprendre. Celui qui parvient à comprendre les enseignements de Torah pourra, par cela, vaincre son yétser ara et s’en libérer.

L’oreille, membre de la compréhension, est donc par là l’organe de la liberté, et l’esclave qui ne souhaite pas être libéré, porte ainsi atteinte particulièrement à l’oreille, qui doit alors être percée.

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-> Le lieu de percement de l'oreille (ozen - אוזן) du serviteur juif (éved ivri), devant la porte (délet - דלת) ou le linteau (mézouza - מזוזה), a été choisi parce que les 3 lettres initiales : מ ד א des 3 mots respectifs (ozen, délet et mézouza) forment le mot : Adam (אדם) réservé à l'homme juif.
Il y a ici une allusion faite au serviteur juif, qui veut demeurer chez son maître, donc qui refuse d'être considéré comme un éved d'Hachem, qu'il va ainsi perdre le qualificatif noble de Adam (אדם).
[Ben Ich 'Haï - guémara Kidouchin 22a-b]

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-> Le percement de l'oreille a lieu contre la porte et son montant car Hachem dit :
"La porte et son montant étaient témoins lorsque Je suis passé en Egypte au-dessus du linteau et des 2 montants" (Chémot 12,7).
J'ai dit à ce moment là : "Pour Moi les enfants d'Israël sont esclaves" (Vayikra 25,55) = ce sont Mes esclaves et non les esclaves d'esclaves.
Alors que Je les ai libérés de l'asservissement, cet homme commet un acte qui le ramène à l'esclavage! Qu'il soit mutilé en présence de la porte et de son montant!"
["Pour Moi les enfants d'Israël sont esclaves" = Selon le Sifté Cohen, puisque nous sommes les serviteurs de Hachem, il nous est interdit de nous faire les serviteurs d'autrui.]

De plus, lorsqu'un homme n'accepte pas sa liberté, il démontre son ignorance. Il choisit de rester esclave et de se faire nourrir par autrui.
Il a l'impression que s'il est libre, les portes lui seront fermées lorsqu'il cherchera un gagne-pain. C'est là un signe de son manque de confiance en D.
S'il éprouvait une véritable foi en Hachem, il se rendrait compte que les portes de la miséricorde Divine sont toujours ouvertes et que D. peut donner à chacun tout ce dont il a besoin.

A la fin des 6 ans, les porte de la liberté sont ouvertes devant l'esclave. S'il ne veut pas être affranchi, il mérite de recevoir sa punition à la porte.
Qu'il se rende compte du mal qu'il est en train de faire et qu'il sache qu'il se ferme la porte de sa propre main.
Le maître lui perce l'oreille à côté de la mézouza pour rappeler une fois de plus à l'esclave sa médiocrité d'aimer la servante non-juive qui lui a été donnée comme épouse et les enfants qu'elle lui a enfantés.
[un esclave juif a droit de se marier à une servante non-juive, mais il doit la quitter lorsqu'il se sépare de son maître à l'issue des 6 années d'esclavage.]
Pour avoir permis à cet amour de l'empêcher de vivre une vie juive authentique, il est puni en présence de la mézouza où il est dit : "Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme et de tous tes moyens". (Dévarim 6,5).

Cet esclave commet une grave faute en laissant un autre amour prendre la place de son amour pour Hachem. Il témoigne d'un attachement plus grand envers son maître qui le nourrit, son épouse non-juive et ses enfants esclaves qu'envers D.
Pour eux, il est prêt à abandonner une judaïsme authentique, à rester esclave toute sa vie et à perdre une grande part de sa place au monde futur.
=> Ce percement de l'oreille est destiné à le faire émerger de son hébétude (qui rend stupide, par perte de toute lucidité) d'esclave. Il doit se détacher des plaisirs indolents de l'esclavage et à réapprendre à assumer les responsabilités d'un homme libre.
[Méam Loez - Michpatim 21,6]

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-> La paracha Michpatim commence par les lois du "éved ivri" (l'esclave juif).

Rabbi Leibele Eiger (Torat Emet) dit que cette mitsva est une mitsva de émouna, et elle correspond au 1er des 10 Commandements (ani Hachem Eloké'ha).
En effet, lorsque l'on sait que tout provient uniquement d'Hachem alors nous ne sommes esclaves que d'Hachem.

Il écrit : "Bien que littéralement les lois de l'éved ivri ne s'appliquent plus dans notre génération, néanmoins la Torah est éternelle ... et elle est applicable à toute époque.
L'essence de cette mitsva est qu'une personne doit se libérer de toutes sortes d'esclavages. On ne doit être esclave de rien d'autre que de Hachem.
Et si
[pendant la semaine] on oublie cela, que l'on devient esclave, alors on peut être libre le 7e jour [à Shabbath].

[on peut être esclave de très nombreuses façons : du regard d'autrui en voulant faire bonne impression, de notre travail en pensant que notre parnassa ne vient que grâce à nos efforts, de nos écrans, ...]

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-> La paracha Michpatim commence avec les lois du évéd ivi (esclave juif).
"Si tu achètes un esclave hébreu, il restera 6 années esclave et à la 7e il sera remis en liberté sans rançon" (v.21,2)
Rachi explique "Lorsque tu achèteras" = Du tribunal, qui l’aura vendu à cause d’un vol qu’il a commis, comme il est écrit : "S’il ne possède rien, il sera vendu pour son vol" (v.22, 2).

=> Le 'Hatam Sofer demande : pourquoi est-ce précisément cette mitsva qui suit les 10 Commandements?
En effet, à priori après l'énorme révélation au mont Sinaï, on s'attendrait à aborder des mitsvot comme celles du Shabbath, des téfilin, de la lecture du Shéma, ...
Pourquoi la Torah commence-t-elle par les lois liées au vol?

Le 'Hatam Sofer répond par une analogie : le père d'un enfant fortement malade pense constamment à cet enfant, même bien davantage que ses autres enfants (chez qui tout va bien).
Hachem est notre Père, et Il est immensément concerné par cet enfant qui a écouté son yétser ara et qui a volé (il est alors très malade spirituellement suite à cette faute!).
C'est comme si Hachem disait : "J'ai besoin de m'occuper de lui en premier. Il a besoin de mon aide."

=> C'est pourquoi, immédiatement après le don de la Torah, la Torah discute du voleur juif, et de ce qui peut être fait pour l'aider à se repentir et devenir une bonne personne.

[on apprend de là une leçon fondamentale : aucun juif n'est oublié par Hachem.
On peut se dire que puisque je suis tombé bas alors Hachem s'est éloigné de moi. Mais non, après le don de la Torah, Hachem n'a pas oublié le juif qui s'est perdu à voler et qui avait besoin d'aide pour revenir sur le bon chemin.

La guémara (Sanhédrin 44) affirme : "Même quand quelqu'un faute, il reste un juif".
Rachi commente : "Même lorsque les juifs fautent, leur saint nom (Israël) reste sur eux".
Quoiqu'on ait pu faire, on ne perdra jamais le titre de juif, de fils adoré d'Hachem, et nous aurons de façon inchangée une partie Divine pure en nous (l'âme). Ainsi, Hachem nous aimera toujours infiniment!]

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-> Lorsque Adam a mangé du fruit de l'Arbre de la Connaissance : Hachem appela Adam, et lui dit : "Où es-tu (ayéka)?" (Béréchit 3,9).

En apparence, ces mots semblent être une remontrance : "Tu étais au plus haut niveau avant que tu ne fautes, qu'est-ce qui t'es arrivé? Comment as-tu pu chuter si bas?
Mais en réalité, c'est également des mots d'encouragement, car Hachem appelait Adam vers Lui, en lui exprimant qu'Il avait envie de Lui.
Même à ce moment, Hachem ne l'a pas abandonné.

[c'est comme si Hachem lui disait que certes sa faute a créé une distanciation, mais ta présence proche de Moi me manque. Fais téchouva et reviens au plus vite à mes côtés car Je t'aime infiniment et Il m'est dur de me séparer de toi.
=> Ce message s'applique d'une façon égale à tout juif.
(il peut être mis en parallèle avec l'idée du évéd ivri)]

"Le peuple vit, ils tremblèrent et se tinrent à distance" (Yitro 20,15)

Il est possible de voir le don de la Thora ("le peuple vit"), de trembler ("et ils tremblèrent") et de s’enthousiasmer. Et malgré tout, on peut encore rester loin de tout cela ("et se tinrent éloignés") et ne pas se sentir complètement concernés.

[Rabbi de Kotsk]

Nous pouvons "voir" un beau cours de Torah, en vibrer de plaisir, mais cependant en rester loin, dans le sens où les paroles de Torah ne vont pas nous accompagner dans notre vie au quotidien. [ki èm 'hayénou]

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-> "Le peuple vit, ils tremblèrent et se tinrent éloignés" (Yitro 20,15)

Tant qu'un homme n'a pas pris conscience de la Grandeur Infinie d'Hachem, il risque d'imaginer que quand il s'élève spirituellement et réalise les mitsvot, qu'il se trouve alors très proche de Lui.
Mais, quand il prendra conscience de l'Infinie Grandeur d'Hachem, alors il se sentira si petit et ressentira que même après tous les progrès spirituels qu'il aura réalisés et toute la proximité avec Hachem qu'il aura atteint, il reste encore infiniment éloigné de Lui.

Avant d'assister à l'événement du don de la Torah au mont Sinaï, le peuple pouvait s'imaginer être très proche d'Hachem. Mais quand ils vécurent la Révélation Divine du don de la Thora sur le mont Sinaï, alors "le peuple vit" la Grandeur Divine. Dès lors, "Ils tremblèrent et se tinrent éloignés", ils comprirent qu'Hachem restera toujours si élevé, qu'ils se tiendront toujours éloignés de Lui.
C'est à dire que même si on s'approche d'Hachem par l'accomplissement des mitsvot, malgré tout, même alors, on reste quand même infiniment éloigné de Lui.

=> Par rapport à Hachem, même quand on est infiniment proche (grâce aux Mitsvot), on reste encore infiniment éloigné, tellement Il est Grand.
[Divré Emouna]

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"Tout le peuple vit le tonnerre, les flammes, le son du Shofar et la montagne fumante ; le peuple vit, ils tremblèrent et se tinrent à distance" (Yitro 20,15)

-> Au moment où le feu est descendu sur le mont Sinaï, l'endroit s'est totalement vidé d'air, devenant impossible à y vivre. Le peuple juif a alors survécu par miracle.

Cette absence d'air a permis au peuple de voir la voix de Hachem.
[Dans le vide, le son ne trouve plus de support matériel pour se propager!]

Avant de recevoir la Torah, toutes les impuretés de ce monde se sont dissipées, et le peuple a alors pu voir D.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Shabbath146a]

-> "Lorsque le peuple juif s'est tenu au mont Sinaï, leur impureté les a quittés"
[guémara Shabbath 146a]

[absolument rien ne se tenait plus entre Hachem et nous : même pas une impureté, même pas l'air!]

-> Selon le Maharam Schick, nous avons reçu la Torah dans des conditions extrêmes, pour nous enseigner qu'en toute situation, nous devons rester fidèles à la Torah.

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"Le peuple vit, fut pris de tremblement et ils se tinrent au loin" (Yitro 20,15)

=> Nos Sages apprennent de là qu'à chaque Parole prononcée par Hachem, les juifs furent propulsés en arrière et en moururent au point qu'Hachem dut à chaque fois les faire revivre. Mais pourquoi fallait-il passer par une telle situation?

-> C'est que quand une personne accomplit une action avec abnégation et don de soi, cette action devient durable et éternelle. Ainsi, pour que le don de la Torah soit pérennisé et éternisé, il fallait que les Hébreux donnent leur vie pour cet événement.
C'est parce que le peuple "fut pris de tremblement", au point d'en perdre la vie, qu'ils "se tinrent au loin", c'est-à-dire que cet événement pouvait avoir une existence éternelle, à très longue durée, jusqu'à ''très loin''.
[Divré 'Hana]

"Je suis Hachem ton D." (Yitro 20,2)

Dans la Torah, il y a 613 mitsvot.
Si l'on additionne chaque chiffre : 6+1+3, on obtient 10.
Ceci est une allusion au fait que les 613 mitsvot se retrouvent contenues dans les 10 Commandements.

[le Or Chmouël]

-> "Toutes les 613 mitsvot sont incluses dans les 10 Commandements" (Rachi - Michpatim 24,12)

"Quiconque toucherait à la montagne sera mis à mort" (Yitro 19,12)

Le 'Hafets 'Haïm de commenter :

Si déjà la montagne, qui par nature n'a ni conscience, ni sentiment, fut sanctifiée sur toute son étendue grâce au don de la Torah (à un point tel qu'il fallut mettre en garde les juifs de ne pas en toucher le moindre recoin), alors à plus forte raison, il nous faut veiller à ne pas toucher ni porter atteinte à l'honneur d'un Sage, qui s'est adonné toute sa vie à la Torah.

"Les enfants d’Israël vinrent à l'intérieur de la mer, sur la terre sèche" (Béchala'h 14,22)

Le Noam Elimélé'h nous enseigne :

A la vision de miracles dévoilés, toute personne en est fortement impressionnée.
Mais, il faut bien comprendre que toute la nature n'est qu'un grand miracle.
Nous devons voir partout l'intervention divine, Sa grandeur, et s'en impressionner.

Tous les événements "naturels" de la vie, ne sont que des miracles provenant d'Hachem.
Mais puisqu'on est habitué, on ne s'en impressionne plus.

Le but à atteindre est d'arriver à reconnaître que l'on marche en réalité "à l'intérieur de la mer, sur la terre sèche", c'est-à-dire que même quand la vie est normale et naturelle, que l'on marche "sur la terre sèche", nous devons comprendre que cela est un miracle aussi énorme que si l'on marchait "à l'intérieur de la mer".

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+ A la mer ...

-> Le nom Divin : Elokim (אלהים) a une valeur numérique de 86, qui est la même que le mot : "haTéva" (la nature - הטבע).
Ce nom de D. peut également se diviser en : "à la mer" (él ayam - אל הים).
L'ouverture de la mer Rouge est une expression éclatante de la maîtrise totale et permanente de Hachem sur la nature.

Elokim, Nom qui représente l'attribut Divin de justice, et il a entraîné que les égyptiens sont morts noyés, à l'image des enfants juifs qu'ils faisaient périr par l'eau.

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-> Pharaon a déclaré : "Qui (מִי) est cet Hachem dont je dois écouter la parole en laissant partir Israël?" (Chémot 5,2)

Le midrach rabba commente :
"Hachem a dit : "Tu as demandé : Qui est Hachem? (mi Hachem – מִי יְהוָה), tu seras puni par 50 plaies ! (guématria de : מִי)."
Il est en effet écrit dans la Haggada [de Pessa'h] : "La main de D. à la mer Rouge a entraîné 50 plaies."
[en plus des 10 plaies précédentes, il y en a eu 50 à la mer!]

Le mot : מִי à l’envers devient : ים (yam - la mer).
A la mer tu verras qui est Hachem!"

[Toute personne devra reconnaître la toute puissance de Hachem. Ainsi, autant le faire tout de suite, plutôt que d'amener des épreuves sur nous visant à nous le faire admettre par la force.]

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+ "Pourquoi est-ce que Hachem a amené 10 plaies sur l'Egypte?

Les 10 plaies correspondent aux 10 Paroles (maamarot) à partir desquelles Hachem a créé le monde.
Ainsi, c'est comme si D. avait recréé le monde durant les 10 plaies.
En montrant Sa domination totale sur le monde, Hachem a démontré qu'Il avait créé le monde et qu'Il continue à le recréer [à chaque instant]."

[Torat haMin'ha]

"Ne réponds pas à une querelle" (Michpatim 23,2)

-> "Faute de bois le feu s'éteint" [Michlé 26,20]

-> "Ces hommes qui sont offensés mais qui n'offensent pas, qui reçoivent des affronts mais qui n'y répondent pas, qui agissent par amour pur et qui se réjouissent de leurs épreuves, le verset dit à leur sujet : "Tes biens-aimés rayonneront comme le soleil dans sa gloire". "
[guémara Guittin 36]

-> "Si on te dit des choses méchantes, n'y réponds pas, et que l'homme important soit à tes yeux comme le plus insignifiant. [pourquoi lui répondre si c'est un moins que rien!]

Mais si tu as dit toi-même des choses méchantes à autrui, que l'homme insignifiant soit alors à tes yeux comme l'homme le plus important, jusqu'à ce que tu ailles t'excuser. " [si tu avais insulter un roi influent, tu te dépêcherais de t'excuser!]

[traité Dérekh Erets Zouta]

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-> "Une querelle est comme une fuite d'eau ; une fois qu'elle a jailli, elle ne s'arrêtera plus".
[rav Houna - guémara Sanhédrin 7a]

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-> Le Tiféret Israël (Pirké Avot 4,1) enseigne :
"Lorsque ton rival se dressera sur ton chemin lançant ses flèches de toutes parts, garde le silence, ne lui cherche pas querelle et ne lui réponds pas! Ne laisse même pas la colère s'infiltrer dans ton cœur, afin que son sombre nuage n'obscurcisse pas tes pensées.

Ecoute alors attentivement chacune de ses paroles.
Certes, il en viendra certainement à t'accuser de choses dont tu es innocent, mais si tu as du cœur, tu découvriras également dans ses propos des éléments dont tu auras conscience, en ton for intérieur, qu'ils sont véridiques.
Et même s'il décuple tes défauts comme le ferait une loupe, tu pourras néanmoins te réjouir qu'il te les ait révélés de la sorte, car ainsi tu pourras t'efforcer de les supprimer totalement."

-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar haKénia - chap.4) dit de même :
"Lorsqu'on dit du mal de toi, soumets-toi à ton Créateur et rends-Lui grâce de t'avoir dévoilé une petite part de tes défauts, pour t'éprouver et t'amener à te repentir."

=> Face à une dispute, soit on est prêt à tout détruire tant que l'on n'a pas le dernier mot, soit on est prêt à écouter le message de vérité que D. nous envoie par l'intermédiaire d'autrui, et l'utiliser afin de construire.

La traversée de la mer Rouge

+ La traversée de la mer Rouge :

-> Des anges vont descendre et faire passer les colonnes de nuées et la colonne de feu de l'avant vers l'arrière du camp, afin qu'elles servent de rempart contre les égyptiens qui approchent.
[Ramban et Sforno]

-> La colonne de feu :
Elle va barrer l'accès aux égyptiens, et éclairer le camp d'Israël. [Pirké déRabbi Eliézer 49]
Elle protège alors de tout projectile, comme les flèches (Rachi - Béchala'h 14,19).
D'ailleurs, le Méam Loez rapporte que les égyptiens étaient tellement nombreux, qu'ils auraient pu ensevelir le peuple juif en lui jetant de la terre.

-> Les colonnes de nuées :
Selon le midrach Téhilim, elles interceptaient et renvoyaient les projectiles (ex: flèches, pierres) à l'envoyeur, et elles étouffaient le bruit des trompettes des égyptiens qui voulaient instaurer un climat de peur.
A l'inverse, Hachem les bombarde d'une avalanche d'éclairs et de tonnerre, au point que le sol en frémit.

Pendant ce temps, les colonnes de nuées vont entourer de toutes parts les égyptiens, les laissant dans une obscurité totale.
[c'est le 7e jour de la plaie des ténèbres, qui avait été mis en attente pour ce moment là]

La Mekhilta (14,19) enseigne qu'au plus fort de l'obscurité noire comme de l'encre, D. a fait un miracle pour laisser, l'espace d'un instant, les égyptiens voir le camp des juifs, et ils ont pu observer que ce camp était parfaitement éclairé.

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-> En ce qui concerne l'entrée dans la mer Rouge, certains Sages sont d'avis que le peuple a débattu pour savoir qui aura l'honneur d'y faire le 1er pas.
D'autres pensent qu'ils ont attendu que la mer se fende avant d'entrer, afin qu'il soit manifeste que Hachem réalise ce miracle pour punir les égyptiens, et non pour sauver la vie des juifs se noyant.

Nos Sages enseignent que sans attendre le résultat de ces réflexions, la tribu de Binyamin s'est avancée dans la mer, ce qui provoqua une grande agitation dans le peuple, et Moché est alors intervnu pour calmer les esprits. [Méam Loez]

Mais entre temps, Na'hchon, fils de Aminadav, de la tribu de Yéhouda a dépassé la tribu de Binyamin et il s'enfonce en 1er dans la mer déchaînée. [Mékhilta ; guémara Sota 37a], il est suivi par toute sa tribu, qui avance jusqu'à ce que l'eau atteigne leur bouche et leurs narines les empêchent de respirer.

-> En récompense pour cela :
Puisque leur préoccupation essentielle était de glorifier et de sanctifier le nom de Hachem, la tribu de Binyamin sera récompensée en abritant sur son territoire le Saint des saints; et quant à Yéhouda, c'est à lui que reviendra la monarchie héréditaire, ainsi que les autres parties du Temple qui seront sur son territoire.
[Mékhilta]

Na'hchon aura 5 héros d'Israël parmi ses descendants : le roi David, Daniel, 'Hanania, Michaël et Azariel. Le machia'h est donc un de ses descendants (midrach Chémot rabba).
Après l'inauguration du Sanctuaire, parmi les princes des 12 tribus d'Israël, c'est lui qui va être le 1er à amener un sacrifice (Bamidbar 7,12).

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-> Il est écrit : "ayéta Yéhouda lékodcho" (Yehouda a sanctifié Hachem- Tehillim 114,2, psaume que nous disons dans le Hallel).
Rachi explique que cela fait référence à Na'hchon ben Aminadav, le nassi de la tribu de Yéhouda, lorsqu'il a sauté dans la mer Rouge avec messirout néfech et la mer s'est alors ouverte.

Rabbi Yaakov de Lissa (Maassé Nisim - Haggadah de Pessa'h) demande que si le verset se réfère à Na'hchon ben Aminadav, il devrait dire היה (aya) qui est au masculin, et non היתה (ayéta), qui est un temps féminin.
Il répond que היתה (ayéta) fait référence à Tamar, la grand-mère de Na'hchon ben Aminadav. Elle était mosser néfech (don de soi), préférant être jetée dans le feu et mourir plutôt que d'embarrasser Yéhouda (comme discuté dans Rachi - Vayéchev 38,25).
Sa messirout néfech s'est transmis dans les gènes de ses descendants, et c'est ainsi que Na'hchon ben Aminadav a eu la volonté d'être mosser néfech et de se jeter dans la mer.
Car c'est la nature de la messirout néfech pour Hachem : elle se transmet à ses descendants.

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-> Sur l'ordre de D., Moché met son bâton de côté et lève très haut la main.
Immédiatement, la mer reflue vers les côtés et commence à s'ouvrir. [midrach haGadol]

-> Dans le monde entier, lorsque les eaux de la mer se séparent, les hommes entendent un fracas terrible, à en percer les tympans.

Au moment où la mer se fend, toutes les eaux du monde se fendent également et souhaitent rejoindre la mer, car voulant faire partie active de ce miracle, en étant "sur place".
Ainsi, les eaux des sources, des lacs, celles contenues dans des tonneaux, des verres, ... se fendent également.
Dans la mer, les bateaux sont ballottés par les remous de ces eaux se divisant.
[Mékhilta ; Sékhél Tov - Béchala'h 14,21]

-> Moché, debout sur la rive, comme pour faire bouclier contre les égyptiens qui approchent, attend que le dernier des enfants d'Israël se soit engagé dans la mer, et à ce moment seulement, il s'autorise à les rejoindre.
[Abravanel]

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+ Nos Sages énumèrent les 10 principaux miracles qui se sont produits sur la mer :

1°/ D. n'a pas fendu la mer en une seule fois, mais cette ouverture était comme une fissure qui avançait et s'ouvrait à mesure que les enfants d'Israël pénétraient plus profondément dans la mer.
[Malbim]

2°/ Le lit de la mer, solidifié en une épaisse couche de glace n'était pas mouillé ou glissant.
Les juifs l'on traversé comme s'ils marchaient sur un terrain plat sans aucun obstacle ni crevasse.
[Malbim]

[normalement, plus on avance dans la mer plus on descend, et à l'inverse en sortant.
Hachem a fait en sorte que le niveau reste toujours le même, afin de ne pas nous fatiguer!]

3°/ Les 2 murs d'eau dressés de chaque côté du passage formaient un arc de cercle au-dessus des juifs, leur donnant l'impression de marcher dans une galerie qui les gardait au chaud et les protège des éléments déchaînés. [Mékhilta]
Il est miraculeux d'avoir chaud, alors qu'on est entouré de murs de glace.

Ces 2 murs formés par les eaux solidifiées se dressent de part et d'autres, et s'élèvent plus haut que les sommets les plus élevés de la terre. [Targoum Yoanthan]

Cette galerie se dessinait en demi-cercle : les juifs ne sont pas ressortis de la mer sur la berge opposée, mais sur la même rive, en un point très distant de celui par lequel ils y étaient entrés.
Ils sont donc revenus sur la même rive. [Rambam ; Ibn Ezra]

4°/ L'eau ne s'est pas simplement fendue, laissant un passage pour les juifs, mais elle s'est séparée en 12 défilés différents de façon à former une galerie distincte pour chacune des tribus.
[Mékhilta]

-> Le midrach (Mékhilta Béchala'h) enseigne que la mer se fendit en 12 voies correspondant aux 12 tribus d'Israël. Chaque tribu empruntait son propre passage et c'est là le sens de : "A celui qui fendit la mer Rouge en tronçons" (Téhilim 136,13).

-> "C'est mon D. et je L'embellirai" (zé Eli vé'anvéou - Béchala'h 15,2)
Rabbénou Bé'hayé commente : le mot "zé" (זה) a une guématria de 12, correspondant aux 12 passages tracés pour Israël.

-> Le Rambam écrit que ces 12 passages prenaient la forme d'un arc-en-ciel. En effet, les chemins qu'empruntèrent les Bné Israël n'étaient pas rectilignes comme s'ils traversaient la mer Rouge d'un bout à l'autre.
C'est également l'avis de Tossefot (Erouvin 15).
Rabbi Eliézer Na'hman Pouah, élève de rabbi Ména'hem Azaria de Pano, nous enseigne que les sillons qui furent formés dans la mer Rouge sont encore visibles jusqu'à nos jours.

-> Le Pirké déRabbi Eliézer explique : puisque chaque tribu disposait de son tronçon personnel, il y avait des fenêtres formées par l'eau sur les murs, afin que les tribus puissent se voir les unes les autres.

-> Le Daat Zékénim (Béchala'h 14,29) ajoute que les fenêtres dans les murs permettaient aux tribus de communiquer et de se calmer les uns les autres.

-> Le Mékhilta ajoute que ces murs étaient parfaitement transparents tels des saphirs et des diamants.
La colonne de feu qui guidait le peuple se déplaçait à travers les murs d'eau, si bien que les Bné Israël avaient l'impression de se trouver dans des pièces remplies de lumières.

-> Rabbénou Bé'hayé explique également que la mer Rouge ne se fendit pas d'un seul coup dans toute sa longueur, mais seulement au rythme de la progression des Bné Israël.
Le roi David évoque cette idée : "La mer vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3). Plus le peuple juif avançait, plus la mer se fendait sous leurs pas. En effet, plutôt que de fendre la mer d'un seul coup, Hachem la faisait reculer petit à petit devant chaque pas des Bné Israël.
=> Pourquoi Hachem agit-Il ainsi?

Rabbénou Bé'hayé répond que l'intention de D. était d'ancrer profondément la émouna au sein du peuple juif, en leur apprenant à se maintenir à un niveau élevé d'émouna et de confiance en D.
En s'ouvrant petit à petit, la mer habituait le peuple à lever les yeux au ciel et à implorer la miséricorde du Créateur.

[c'était à l'image de la manne qui tombait une fois par jour, car selon rabbi Chimon bar Yo'haï (guémara Yoma 75) : puisque la manne tombait une fois par jour, ils devaient prier chaque jour pour la ration du lendemain et créer à travers une prière ce lien quotidien avec leur Créateur.]

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5°/ Les murs et le sol de chaque tunnel n'étaient pas faits de simples blocs de glace, mais d'une mosaïque décorée de motifs d'une rare beauté pour permettre aux juifs de jouir de la traversée.
[Mékhilta]

6°/ A l'intérieur des murailles d'eau de mer salée coulaient des sources d'eau douce et potable.
Les enfants y découvraient des arbres fruitiers, des douceurs, du miel, de l'huile et ils n'avaient qu'à tendre la main pour se servir à volonté.
Les animaux aussi trouvaient de l'herbe croissant sur les murs, et ils broutaient comme s'ils étaient au pâturage.
[midrach Chémot rabba 21,10]
Le Maharal ajoute que dans la mer Rouge les enfants ont rassemblé des fruits et ont nourri les oiseaux avec, comme récompense du fait qu'ils ont chantaient avec les juifs le Cantique de la mer pour embellir l'harmonie du chant.

Le mot "muraille" ('homa - חמה) a la même valeur numérique que le terme : "gan" (jardin - גן), afin de nous enseigner que la mer fournissait de nombreux arbres fruitiers aux Bné Israël qui s'en nourrissaient durant leur traversée.
En effet, il est écrit dans le midrach rabba que les petites enfants pleuraient. Ainsi, pour les apaiser, les mamans cueillaient des fruits directement des arbres fruitiers.
[de plus, il est écrit : "les eaux étaient pour eux une murailles" (וְהַמַּיִם לָהֶם חֹמָה - véamayim lahem 'homa - Béchala'h 14,29) : les 3 dernières lettres ont une guématria de 85, équivalente au terme "mila" afin de nous enseigner que par le mérite de la circoncision qu'il avait inscrite sur sa chair, le peuple d'Israël traversa la mer Rouge dans la quiétude et la paix.]

-> Selon le midrach (Chémot rabba 21,10), alors que les femmes portaient leurs enfants dans la mer, certains d'entre eux se mirent à pleurer. Leurs mères se sont alors penchées sur les murs d'eau et ont extrait divers fruits pour eux.
Le Targoum Yonathan ben Ouziel (Bechala'h 15,19) décrit des arbres fruitiers, des légumes et d'autres délices sur le fond de la mer (et non dans les parois de l'eau).

7°/ Dès que les juifs avaient étanché leur soif, les sources arrêtaient de couler, comme une bouteille qu'on referme après usage.
[Mékhilta]

8°/ Les murs de glace étaient de cristal, parfaitement translucides, et permettaient aux membres d'une tribu de voir les tribus des galeries adjacentes.

Des ouvertures ménagées dans la glace leur permettaient de s'entretenir à volonté les uns avec les autres, d'entonner tous ensemble des hymnes et des louanges à D., et de se sentir plus en sécurité, plus unis et plus détendus.
[Pirké déRabbi Eliézer 42]

9°/ A l'instant où les égyptiens sont entrés dans la mer, le sol parfaitement sec sur lequel avaient marché les enfants d'Israël s'est transformé en terre boueuse et brûlante.
[Mékhilta]

10°/ Les murs de glace se sont effondrés sur le passage des égyptiens, précipitant sur eux des blocs de glace lourds comme des pierres.
[Mékhilta]

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+ Une 11e plaie ?

-> En comptant les subdivisions, le nombre de plaies qui va se produire est :
- selon Rabbi Yossi : de 10 en Egypte et de 50 sur la mer.
[c'est la main de D. : 5 doigts d'une main *10 plaies]

- selon Rabbi Eliézer : de 40 en Egypte et de 200 sur la mer.
[les 50 précédentes * les 4 éléments fondamentaux de la matière (le feu, l'eau, l'air, la terre)]

- selon Rabbi Akiva : de 50 en Egypte et de 250 sur la mer.
[il ajoute aux 4 éléments, l'attribut de colère divine : 50*5]
[midrach Téhilim]

=> Quelle que soit la façon dont sont effectués ces calculs, il en ressort que les souffrances infligées aux égyptiens ont été plus dures sur la mer qu'en Egypte (5 fois plus nombreuses!), car ils n'avaient toujours pas appris la leçon, continuant de se rebeller contre Hachem.

-> Selon le Vayagèd Moché, le fait qu'il y a eu beaucoup plus de plaies à la mer Rouge plutôt qu'en Egypte, est en raison de la gratitude envers les égyptiens pour nous avoir hébergés.
["N'aie pas en horreur l'Egyptien, car tu as séjourné dans son pays" (Ki Tétsé 23,8) ]
Même s'ils n'ont pas été de très bons hôtes, ce mérite a suffit pour les protéger, ce qui n'a pas été le cas en dehors de chez eux : à la mer Rouge (où la main de D. fut totale).

-> Selon le rav Yé'hezkel Lévenstein, ce nombre important de plaies que les égyptiens ont reçu, témoigne du grand amour de Hachem pour Son peuple.
En effet, plus un enfant est précieux aux yeux de son père, plus sera importante sa colère envers toute personne qui osera lui faire du mal
=> Selon nos Sages, les plaies sont comme un baromètre indiquant l'amour de D. pour Son peuple.

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-> Un des plus grand miracles qui a pris place lorsque Pharaon est entré dans la mer Rouge est que les égyptiens n'ont pas pris avec eux leur flotte de bateaux, comme ils auraient dû le faire.
[Abarbanel]

-> Selon le Ramban (Béchala'h 14,4), l'entrée de l'armée égyptienne dans la mer Rouge est un miracle aux proportions énormes, puisque cela défit toute logique que Pharaon ait pu accepter de prendre toute son armée dans un si grand danger.
Cette folie temporaire a été insufflée par Hachem afin d'amener la destruction de l'armée égyptienne.

-> Selon d'autres commentateurs, les égyptiens n'ont pas remarqué qu'ils étaient entrés dans la mer.
En effet, ils étaient dans une obscurité totale pendant la nuit [selon le Roch causée par la Colonne de Nuages, ou selon Abarbanel par la colonne de Feu qui rendait tout autour tellement brillant qu'on y voyait plus rien], et ils pensaient qu'ils marchaient sur une terre sèche normale. ['Hizkouni]

-> C'est pour cela qu'il est écrit : "Hachem combattra pour vous et vous, gardez le silence!" (Béchala'h 14,14)
Le peuple juif a reçu l'obligation de ne pas faire de bruit, car certes les égyptiens ne pouvaient rien voir, puisqu'ils étaient recouverts de la Colonne de Nuages, mais ils avaient toujours la possibilité d'entendre le moindre bruit.
C'est pourquoi, ils ne devaient pas faire de bruit, pour que les égyptiens n'essaient pas de leur tirer dessus des flèches (ou autres) et ainsi leur causer des dommages. [Ralbag]
[les eaux de la mer Rouge se sont divisées en 12 tranchées pour chacune des tribu et elles ne coupaient pas le bruit. Ainsi, les Pirké déRabbi Eliézer (42) rapportent que les différentes tribus pouvaient se parler entre elles pendant la traversée de la mer.]

-> "voici que l'égyptien était à leur poursuite ; remplis d'effroi, les Bné Israël jetèrent des cris vers Hachem" (Béchala'h 14,10).
Selon le Tossefot haShalem (4), les juifs ont reçu l'ordre de rester silencieux afin que les égyptiens n'entendent pas leurs "cris [d'effroi, de peur] vers Hachem", car cela constituerait un 'hilloul Hachem.

-> Selon la Mékhilta, Moché a dit aux Bné Israël : "Hachem peut vous aider même si vous restez silencieux, et encore davantage si vous Le louez, Il viendra à votre assistance et se battra pour vous".

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-> Le matin du 7e jour suivant la sortie d'Egypte, est sur le point de se lever, les égyptiens s'engagent à l'intérieur de la mer, à la poursuite du peuple juif.
Selon le Rokéa'h, les égyptiens se sont divisés en 12 bataillons, chacun poursuivant une tribu.

De même qu'ils ont entraîné les juifs en esclavage par la tromperie, de même, c'est en se leurrant qu'ils vont se précipiter dans les profondeurs de la mer, totalement inconscient de ce qu'il va leur arriver. [Mékhilta]
Cette obstination à poursuivre à tout prix le peuple juif, est un miracle de plus.

-> La colonne de feu va se coller à eux, faisant fondre les murs de glace, entraînant la chute de blocs de glace, et le déversement de trombes d'eaux glacée.

-> Selon le Léka'h Tov, il y aura un autre miracle : l'apparition de l'image d'une jument dans la nuée, entraînant tous les chevaux (étalons) après elle dans les profondeurs de la mer. Cela empêche tout demi-tour des égyptiens.

-> Selon le Malbim (15,5), pour permettre aux juifs de traverser la mer Rouge, Hachem a élevé le fond de la mer pour le mettre au niveau du sol (sans avoir besoin de descendre puis remonter des profondeurs de la mer). Au moment où la mer est retournée à sa position initiale, Hachem a fait que ce "sol" s'effondre, et le nombre important de petites pierres résultant de cette explosion flottait dans l'eau et a rendu impossible la fuite pour les chevaux qui voulaient nager hors de l'eau.
[selon le Nétsiv, les chevaux étaient bloqués par le nombre important de soldats qui étaient à pied, d'autres chevaux se sont enfoncés directement avec leur cavalier comme une lourde pierre, ...]

-> Rachi (Béchala'h 14,24) rapporte que la colonne de nuées est descendue dans la mer pour en a fait comme de la boue ; et la colonne de feu l'a portée à ébullition entraînant que les sabots des chevaux se sont détachés.
Les chevaliers, violemment éjectés, s'écrasent et se brisent les membres.

Les chars sont la proie des flammes, les armes sont aussi consumées, et tous les bijoux et trésors qu'ils ont emportés avec eux s'éparpillent dans les profondeurs. [Mékhilta ; Rabbénou Béhayé]

La boue est si profonde qu'ils ne peuvent avancer d'un pas. [Rabbi Avraham - fils du Rambam]

Les douleurs brûlantes qui les font à présent souffrir sont semblables aux feux de l'enfer. [Ohr Yé'hezkel]

C'est le moment que vont choisir les sauterelles qui ont survécu à la plaie d'Egypte pour passer de nouveau à l'action. [Imrei Noam]

Pas un membre des égyptiens ne demeure indemne.
Alors que l'air que respirent les juifs est chargé des parfums les plus délicieux, celui des égyptiens est d'une odeur écœurante.
[Mékhilta]

Des anges destructeurs versent sur eux du feu et du soufre, tandis que des grêlons et des flèches ne cessent de les harceler. [Mékhilta]

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-> "Il n’en est pas resté un seul" (lo nichar bahem ad e’had")

"Bahem ad e’had" : les dernières lettres forment le mot "Madad" (mesure).
Cela nous insinue que la même mesure utilisée par les égyptiens quand ils jetaient les enfants juifs dans le fleuve a été utilisée envers eux, et il n’en est pas resté un seul.
[Karné Remim]

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-> Le Nétsiv enseigne :
Les masses d'égyptiens qui sont arrivées au bord de la mer Rouge se sont divisées en 3 groupes :
- beaucoup d'entre eux ne sont jamais entrés dans la mer Rouge, et ont juste regardé tout le spectacle depuis les bords de la mer :
- un autre groupe était dans la mer Rouge, mais lorsque les eaux ont commencé à retourner à leur état normal, ils ont fui en nageant jusqu'au rivage ;
- le 3e groupe s'est noyé dans la mer Rouge.
Ceux qui sont morts et ceux qui ont survécu était un acte extraordinaire de la providence d'Hachem, puisque les égyptiens ont été puni en fonction de leur niveau de méchanceté.

De plus, parmi les égyptiens qui sont morts, ils n'ont pas tous subi le même sort : plus un égyptien avait fait souffrir les juifs plus sa mort se faisait dans la souffrance ; plus un égyptien avait été cruel, plus sa mort était d'une façon cruelle.
Tout cela [ le fait de voir concrètement à quel point la providence Divine est parfaire, précise], a amené les juifs à des très hauts niveaux d'émouna, comme il est dit : "ils eurent foi en Hachem et en Moché, son serviteur" (Béchala'h 14,31).

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+ Le sort des égyptiens qui ne sont pas allés au combat :

-> Hachem a fait apparaître sous les yeux des égyptiens tranquillement installés chez eux, une vision de ce qui se passe dans la mer Rouge [les terrorisant grandement]
[Mékhilta ; midrach haGadol]

-> Le rav Aharon Leib Steinman apporte l'explication suivante du Siddour du Rokéa'h.
Lorsque la mer Rouge s'est ouverte, son eau a coulé pour inonder et faire noyer les égyptiens restés en arrière chez eux. Ensuite, cette même eau est retournée inonder les égyptiens pourchassant le peuple juif.
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+ Fin de la traversée pour les juifs :

-> Moché étend la main au-dessus de la mer, et les eaux reviennent à leur situation originelle.

Les masses d'eau alors libérées recouvrent les chars et les cavaliers, les entraînant dans l'abîme.
Toutes les eaux qui s'étaient fendues dans le monde retrouvent leur était normal, et elles viennent en partie se déverser dans la mer Rouge pour avoir une part dans la noyade des égyptiens.
[Méam Loéz]

-> Hachem a porté Lui-même ceux qui étaient trop faibles pour effectuer la traverser de la mer, les soulevant avec amour, Il les dépose délicatement sur le rivage.
[midrach Chémot rabba 22,2 ; midrach Téhilim 18,20]

-> Voyant qu'il est absolument impossible de s'échapper par des moyens naturelles, les égyptiens font appel à de la magie noire et à de la sorcellerie.
Certains s'élèvent très haut dans les airs grâce à des procédés de lévitation.
Mais immédiatement, une vague géante happe ces fuyards suspendus dans les airs, et les fait retomber dans la mer.
[midrach Yalkout Chimoni 235]

-> Les eaux se referment autour des égyptiens, des tourbillons les brassent dans tous les sens et les secouent dans toutes les directions.
[Mékhilta]

-> Selon Rachi (Béchala'h 15,5), la rapidité avec laquelle chacun des égyptiens se noie dépend de sa méchanceté par le passé.

Les moins pervers d'entre eux se noient comme du plomb et meurent immédiatement.
Ceux dont la méchanceté est plus grande tombent au fond de l'eau, comme des pierres et se noient relativement vite.
Mais, les plus mauvais, comme des brins de paille ballottés par les eaux, se noient très lentement et dans de grandes souffrances.

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-> De nombreux égyptiens sont encore légèrement en vie.
Hachem va faire en sorte que la mer rejette tous les corps (même ceux déjà morts), afin que chaque juif puisse voir les égyptiens qui l'ont maltraité en Egypte mourir, prenant conscience qu'il a reçu sa punition.

En même temps que les corps, la mer rejette toutes les richesses qui ornaient les chevaux (or, argent, perles, pierres précieuses), et qui sont beaucoup plus importantes que celles empruntées lors de la sortie d'Egypte, car appartenant aux petits gens, alors que la fortune trouvée sur le rivage provenait du trésor royal.
[Mékhilta ; midrach Téhilim 22]

-> Le érev rav n'a reçu aucune part du butin parce qu'ils n'ont pas été soumis à l'esclavage en Egypte. [Siftei Cohen]

-> Pendant les 40 ans dans le désert, les juifs étaient nourris, lavés, transportés, maintenus en bonne santé, ... par papa Hachem.
Ils ont ainsi reçu une énorme richesse qui ne leur était d'aucune utilité dans le désert, puisque tous leurs besoins étaient pris en charge.
Selon le Zékan Aharon, cette richesse avait pour utilité la prise de conscience que l'argent ne doit pas être une fin en soi (en voulant toujours plus de confort), ce n'est qu'un outil au service de notre mission juive sur terre.

[Il est à noter que les juifs étaient pleins de émouna, et ils n'ont pris la richesse des égyptiens que sur ordre de D.]

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+ Le saviez-vous?

-> Lorsque les miracles de la traversée de la mer ont atteint leur point culminant, Hachem va ramener les Patriarches à la vie et les conduire au bord de la mer Rouge pour leur permettre de contempler de leurs propres yeux la délivrance et le triomphe de leurs enfants.
[Rachi - Téhilim 78,12 ; midrach Béréchit rabba 92,2]

-> Les ossements de Yossef et des 12 tribus que les juifs ont pris avec eux en sortant d'Egypte, vont également se couvrir de chair et reprendre vie pour être eux aussi témoins des miracles spectaculaires accomplis pour leurs descendants.
[Méam Loez - Béchala'h 15,1]

[Rachi (béchala'h 13,19) : ils ont également emporté les ossements de tous les chefs de tribus (Yossef et ses frères).]

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-> Il est incroyable de noter que certains soldats entraînés par les flots déchaînés de la mer ne sont pas morts.

Il s'agit des mercenaires (soldats étrangers recruter moyennant finance), enrôlés dans l'armée de Pharaon, qui même s'ils ont terriblement souffert avant d'être rejetés sur le rivage vont être sauvés de la noyade.
En effet, Hachem les a laissés en vie afin qu'ils puissent raconter tous ces prodiges au monde entier, qu'ils ont pu vivre directement.

C'est un miracle exceptionnel, car aucun soldat égyptien n'a eu la vie sauve.
[Méam Loez - Béchala'h 15,1]

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-> Qu'est-devenu Pharaon?

Son sort suscite des opinions diverses, la seule certitude étant qu'il n'est pas revenu sur le trône d'Egypte.

-> Selon le Rokéa'h, il meurt en dernier afin de voir l'effondrement de son empire et l'ensemble des miracles faits pour les juifs.

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer (43), voyant la destruction de son armée, il a dit dans un esprit de téchouva sincère : "Qui est comme Toi parmi les puissants, ô Hachem?"
Ces paroles, lui vaudront de rester en vie et de proclamer les prodiges et les miracles de D.

Plus tard, il régnera durant 500 ans à Ninive (à l'époque de Yona), où il sermonnera son peuple et l'exhortera à se repentir.

[Selon le Séfer 'Hemdat Yamim, c'est son âme qui s'est réincarnée dans le corps du roi Ninive]

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-> "[Hachem] jeta Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car Sa bonté dure à jamais" (Téhilim 136,15).
Il peut sembler d'après ce verset que Pharaon se soit également noyé, mais la Mékhilta (cité par le Messe'h 'Hokhma - Béchala'h 14,25) discute ce point.

Il est écrit : "lo nich'ar bahèm ad é'had" (Béchala'h 14,28), cela peut signifier soit "pas un seul d'entre eux n'est resté", soit "un seul d'entre eux est resté".
Le Pirké déRabbi Eliezer (43) affirment qu'Hachem a sauvé Pharaon afin qu'il puisse faire connaître tous Ses miracles et Sa grandeur.
Pharaon a fait téchouva et est devenu roi de Ninive, facilitant ainsi le repentir de la ville à l'époque de Yonah.
[voir également Ibn Ezra, 'Hizkouni, Daat Zékénim]

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-> Combien de fois la mer Rouge s'est-elle ouverte?

Datan et Aviram n'ont pas quitté l'Egypte avec le reste du peuple juif.
Ils y restèrent et se joignirent même à Pharaon et à son armée poursuivant les juifs.
Mais après que les eaux de la mer Rouge se soient refermées sur les égyptiens, il y a eu un autre miracle : une 2e séparation des eaux pour permettre à Datan et à Aviram de rejoindre les juifs qui étaient déjà arrivés.
Les eaux étaient contrariées de devoir une nouvelle fois changer leur mission naturelle, c'est pourquoi le mot 'homa (muraille, en référence aux eaux qui se dressèrent comme une muraille) est écrit la 2e fois (Béchala'h 14,29) sans la lettre vav (חֹמָה), et peut se lire : 'héma (colère).
[Targoum Yonatan ben Ouziel]

-> De même le midrach (Sékhel Tov 14,21) enseigne que Hachem accompli pour Datan et Aviram un autre miracle en fendant une 2e fois la mer Rouge (pour les laisser passer lorsqu'ils finirent par sortir d'Egypte après que la mer se fut refermée sur les égyptiens).

-> Quel a été leur mérite? D'ailleurs, pourquoi ne sont-ils pas morts durant la plaie des ténèbres avec les 4/5e du peuple?
Le Rosh répond que c'est parce qu'ils n'ont jamais perdu espoir en une guéoula imminente.
Ainsi bien qu'ils avaient pu dénoncer que Moché avait tué un égyptien (provoquant sa fuite), bien qu'ils n'hésitaient pas à contredire Moché (comme au sujet de la manne), ... ils ont été sauvés grâce à leur émouna.

Rabbi Ezriel Tauber fait remarque que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל).
En effet, juste avant l'arrivée du machia'h, Hachem va "secouer le monde", à l'image d'une corde (symbolisant la émouna, notre liaison à D.), et uniquement ceux qui y resteront attachés mériteront d'être sauvés.

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-> "Les contremaîtres des Bné Israël assignés par les gardes de Pharaon furent battus, on leur dit : ''Pourquoi n'avez-vous pas achevé le quota des briques d'aujourd'hui et d'hier, comme auparavant?'' " (Chémot 5,14)
Ce châtiment inique fut infligé aux contremaîtres hébreux à cause de leur refus de persécuter leurs frères en les pressant d'achever le quota exigé par les Egyptiens.
Or, on sait que Datan et Aviram faisaient eux-mêmes partie de ces contremaîtres (midrach Chémot Rabba 5,20-21). Eux aussi reçurent donc des coups pour s'être abstenus d'en donner à leurs frères [c'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils se plaignirent à Moché et à Aharon lorsque Pharaon alourdit l'esclavage à la suite de leur demande de libérer les Hébreux, et qu'ils dirent à ces derniers : "Pourquoi nous avez-vous mis en mauvaise odeur auprès de Pharaon?" (Chémot 5,21), puisqu'eux-mêmes reçurent des coups à cause de cela].

Ainsi, selon le Maharil Diskin, Hachem décida que ceux qui avaient accepté de recevoir des coups à la place de leurs frères, fussent-ils coupables, ne pouvaient subir ni la plaie des ténèbres, ni la noyade dans les flots de la mer Rouge, et ils méritèrent ainsi d'être sauvés.
[celui qui souffre à la place d'un autre juif est extrêmement précieux aux yeux Hachem. Par ce mérite la mer Rouge s'est ouverte spécialement uniquement pour eux.]
Cela nous enseigne la force du don de soi en faveur d'autrui, qui constitue un grand fondement dans l'existence d'un homme : être prêt à se porter volontaire pour être aux côtés de l’autre et l'aider de toutes les manières possibles, pour tout ce dont il a besoin.

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-> "Pharaon dit aux Bné Israël : ils sont égarés dans le pays" (14,3)

Qui sont donc ces "bné Israël" auxquels Pharaon dit qu’ils "se sont égarés dans le pays?"

Le Targoum Yonathan écrit qu'il s'agit de Datan et Aviram.

Pourquoi ne sont-ils pas morts dans les 3 jours d'obscurité, comme tous les "réchaïm" d'Israël?
Le Séfer "Edout béYossef" explique au nom de Rabbi Youkal de Bagdad que les réchaïm qui ne voulaient pas sortir d’Egypte sont morts, mais ce n’était pas le cas de Datan et Aviram, parce qu’ils ne savaient pas que les Bné Israël risquaient de sortir totalement d’Egypte. Ils croyaient qu’ils n’allaient sortir que pour 3 jours.
Et comme l’écrit le Alcheikh haKadoch sur le verset : "Parle, Je te prie, aux oreilles du peuple", cela avait été dit en secret, pour que Datan et Aviram n’apprennent pas qu’ils allaient sortir pour de bon.
C’est pourquoi ils n’ont pas été punis et ne sont pas morts pendant les 3 jours de l’obscurité : c’est qu’ils n’avaient pas appris que les Bné Israël sortaient effectivement d’Egypte à jamais.

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-> "La émouna née sur la mer Rouge est si profondément gravée dans le cœur des juifs qu'elle fait désormais partie de leur être.

C'est elle qui les soutiendra à travers les périodes les plus sombres et les plus éprouvantes de leur histoire, et qui finalement, leur fera mériter la venue du machia'h. "

[Tana déBé Eliyahou rabba]

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-> Le Méam Loez énumèrent les 50 principaux miracles que Hachem a accompli pour les juifs après la sortie d'Egypte.

On peut citer quelques exemples :
- aucune femme n'a fait de fausse-couche pendant le passage de la mer ;
- le fond de la mer surélevé pour se trouver au même niveau que la terre sans présenter de pente abrupte ;
- la hauteur à laquelle s'élèvent les murailles de glace (plus hautes que toute montagne existante) ;
- le grondement formidable que fait la mer en s'ouvrant, qui s'entend dans le monde entier ;
- la hauteur et la profondeur auxquelles les égyptiens sont projetés ;
- les égyptiens restés en Egypte sont frappés eux aussi ;
- les mercenaires étrangers enrôlés dans l'armée ne meurent pas ;
- la mer rejette les morts sous les yeux des juifs ;
- la terre s'ouvre et ensevelit les égyptiens ;
- la survie de Pharaon ;
- les Patriarches et les tribus sont ramenés à la vie ;
- les juifs atteignent un niveau de prophétie très élevé ;
- les nourrissons et les fœtus dans le sein de leur mère chantent aussi la Chirat haYam.

La sortie d’Egypte

+ La sortie d'Egypte :

-> A l'aube du 15 Nissan, 1er jour de Pessa'h, les juifs peuvent sortir de leur maison, et ils se rendent alors compte que le pays est rempli d'égyptiens morts (en résultat de la 10e plaie).

Selon le Zohar (Bo 38), Hachem a laissé quelques-uns encore en vie, afin que le peuple juif puisse constater de leurs propres yeux la mort des 1ers nés.

-> Les juifs ne voient pas l'intérêt d'aller chercher les richesses des égyptiens, car cela ne ferait que retarder leur départ et les alourdirait pour le voyage. [guémara Béra'hot 9b]
Néanmoins, ils se plient à la volonté de Hachem, et à la réalisation de Sa promesse à Avraham : "Ils sortiront avec de grandes richesses".

En plein deuil, les égyptiens souhaitent tellement que les juifs partent, qu'ils vont absolument tout leur donner, même si personne ne le leur demande. [Rachi - Bo 12,36]

Au-delà de cela, il y avait un miracle : les trésors que les juifs n'avaient pas pu remarquer pendant la plaie des ténèbres, se sont mis à appeler eux-mêmes les juifs, les suppliant de bien vouloir les prendre. [Tossefot sur la Torah - Bo 11,2]

Chez les juifs, il y avait une entraide exemplaire : aucune trace de jalousie, de mesquinerie ou d'égoïsme (par exemple : les femmes s'aidaient mutuellement pour garder les enfants pendant qu'une autre allait emprunter des objets aux égyptiens).
[Tossefot sur la Torah - Bo 11,2]

-> Les richesses que les juifs vont emporter sont si importantes que chacun a besoin de 90 ânes pour porter ses biens, en plus de son bétail, de ses chevaux et de ses chameaux.

En réalité, chacun d'eux est si riche qu'il pourrait construire le Tabernacle à lui seul, uniquement avec ses biens personnels.
[guémara Béra'hot 5b ; midrach haGadol]

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+ Les ossements de Yossef :

-> Pendant ce temps, Moché s'occupe de préparer le bois de cèdre que Yaakov avait apporté en Egypte en vue de la construction du Tabernacle, et de rechercher les ossements de Yossef pour les emporter et les enterrer en Israël. [midrach Chémot rabba 18,10]

Les juifs laissent ce privilège à Moché, au regard de l'importance de Yossef : le plus important des tribus d'Israël et vice-roi d'Egypte.
En effet, à la mort de Yaakov, seul Yossef était assez digne pour porter les ossements de son père. A la mort de Yossef, seul Moché sera assez digne pour porter sa dépouille.
Et 40 après, lorsque Moché mourra, personne ne sera assez digne pour l'ensevelir, et c'est Hachem Lui-même qui le fera.
[Mékhilta ; Siftei Cohen]

-> Les Bné Israël dirent : "Laissons Yossef être honoré par un grand homme (Moché) plutôt que par des personnes insignifiantes!" (guémara Sota 13b).
=> Quels reproches peut-on alors leur faire de s'affairer à amasser or et argent?

- Selon la guémara (Yérouchalmi Moed Katan 3,1), lorsqu'on retire un mort de sa sépulture pour le transporter dans une autre sépulture (kéver), et même si on retire ses ossements d'un cercueil métallique vers un cercueil de bois, comme pour Yossef, il faut respecter ce jour-là les lois d'un endeuillé.
Donc à ce moment, ils n'avaient pas à s'occuper de récupérer des biens chez les égyptiens.
[Merkavat haMichna]

- Selon le Min'hat Sota, ils auraient pu au moins l'aider un peu.

-> Du fait que Moché était assimilé à un Cohen (cf. guémara Zéva'him 102b), il ne pouvait pas être en contact avec les morts, donc il ne pouvait pas s'occuper des ossements de Yossef.
Il a attendu le moment où les Bné Israël étaient tous investis dans la mitsva de récupérer les biens des égyptiens, pour avoir l'autorisation de s'occuper de Yossef en tant que : "mét mitsva" ; c'est pour cela que Moché a été qualifié de "sage de cœur".
[Pardes Yossef]

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=> La prise du butin aux égyptiens par les Bné Israël serait une mitsva de niveau supérieur à la mitsva accomplie par Moché, car les Bné Israël accomplissaient l'ordre d'Hachem (cf. Bo 11,2), tandis que Mcohé n'accomplissait que l'ordre de Yossef.
=> Pourquoi alors la mitsva accomplie par Moché est-elle considérée comme supérieure à celle accomplie par les Bné Israël?

Le Divré Chaoul répond que c'est parce qu'il y a une différence entre la mitsva intéressée de recevoir un butin d'or et d'argent, et la mitsva désintéressée ('hessed chél émet) où Moché ne reçoit rien.
Le choix de Moché de réaliser cette mitsva désintéressée prouve donc combien il chérissait les mitsvot.

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-> Moché va s'adresser à Séra'h, la fille d'Acher, seule descendante directe des tribus.
Elle lui apprend que les égyptiens ont scellé les restes de Yossef au fond du Nil, espérant que sa présence apportera la bénédiction.

[Rabbénou Ephraïm, fait noter que la guématria de Yossef, est égale à celle de : "Nil".]

-> Debout sur la rive du Nil, Moché prend une plaque d'or sur laquelle il a gravé le nom de D., ainsi que les mots : "Alé Chor" (Monte, taureau!), et la jette dans les eaux du Nil.

Selon certains, cette plaque va être récupérée par Mikha qui la jettera plus tard dans le feu, d'où en sortira le Veau d'or.
[Pour en savoir d'avantage : cf. 4e intentions de Aharon : https://todahm.com/2017/07/25/le-veau-dor ]

Moché dit alors : "Yossef! Yossef! ...Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps. Si ton cercueil remonte à la surface des eaux, nous le prendrons avec nous. Sinon, nous serons déliés de notre serment."
Brusquement, il apparaît, et Moché tendant la main s'en saisit et le tire hors de l'eau.
[Mékhilta]

Nos Sages rapportent que le cercueil de Yossef avait un poids d'environ 15 tonnes (500 kikars d'or).
Moché a écrit le Nom de D. sur un parchemin, et y a enveloppé les ossements de Yossef, qui dès lors s'est porté de lui-même (à l'image de l'Arche dans le désert).

-> Selon une autre version, le cercueil de Yossef était gardé au parlais, dans une chambre funèbre protégée par des statues conçues de façon à aboyer à l'approche d'intrus (les égyptiens étant très forts en sorcellerie et magie noire).
Moché a réduit ces statues à l'impuissance.
[midrach Chémot rabba 20,19]

Il a rapidement trouvé le cercueil de Yossef grâce à l'odeur agréable qui s'en dégageait.
[midrach Yalkout Chimoni - Chir haChirim 981]

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-> Les égyptiens ont déposé le corps de Yossef dans un sarcophage, au fond du Nil, car le Nil (Nilous - נילוס) et Yossef (יוסף) ont non seulement la même guématria 156, mais ont également 3 lettres semblables : le youd (י), le vav (ו) et le samé'h (ס) ; quand à la 4e lettre pé (פ) du nom de Yossef, de guématria de 80, on peut la décomposer en 2 lettres : noun (נ) et laméd (ל) de guématria totale : 50+30= 80.
C'est pourquoi, les égyptiens ont pensé que les eaux du Nil seraient bénies par la présence de Yossef.
[Ben Ich 'Haï - guémara Sota 13a]

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+ Le pain non levé :

-> Bien qu'ils possédaient beaucoup d'animaux, par amour pour Hachem, les juifs vont porter sur l'épaule les restes de matsot et d'herbes amères du Séder. [Rachi - Bo 12,34]

-> En raison de leur départ précipité, ils mettent sur leur tête la pâte qu'ils ont préparé mais qui n'a pas eu le temps de lever, ni de cuire.
Il se produit alors un miracle incroyable : la pâte va cuire sur leur tête aussi bien que dans un four.
[Targoum Yonatan et Rokéa'h - Bo 12,39]

Le Ibn Ezra est d'avis qu'ils n'ont pas cuit les matsot en chemin, mais seulement lorsqu'ils sont arrivés à Souccot.

-> C'est pour cette raison qu'à chaque génération, à Pessa'h, nous avons l'ordre de consommer de la matsa faite de pâte non levée, en signe de ce départ précipité. [Gour Arié]

[De même que la sortie d'Egypte s'est faite exactement lorsque le moment de partir était arrivé, de même, en sera-il au moment de la guéoula finale.]

-> D'autres divré Torah sur ce point (b'h) : https://todahm.com/2018/03/04/la-matsa-a-la-sortie-degypte-et-dans-le-desert

-> Ce départ des juifs pour le désert sans provisions prouve leur profonde confiance en Hachem.
La petite quantité de matsa qu'ils ont prise avec eux va suffire à les nourrir durant un mois exactement (du 15 Nissan au 15 Iyar), jour où ils commenceront à recevoir la manne.
[Mékhilta ; Léka'h Tov]

-> Selon le Méam Loez, le peuple juif devait se dépêcher de quitter l'Egypte pour ne pas franchir le 50e degré d'impureté (et d'y rester alors bloquer pour toujours).

Le rabbi Zalman Sorotzkin (Oznaïm laTorah) affirme également que les juifs sont sortis avec précipitation car ils étaient sur le point de totalement s'assimiler avec la culture égyptienne, arrivant à un point de nous retour.
Comment comprendre que nos ancêtres au bout de 210 années en Egypte (en y gardant leurs habits, leur langue et leurs noms) allaient s'assimiler, alors que nous qui sommes en exil depuis 2000 années, nous restons fortement attachés à notre judaïsme, voir même nous nous y renforçons constamment?
Il répond que l'unique différence avec nos ancêtres, réside dans le fait que nous avons reçu la Torah. En effet, lorsque les juifs sont liés à la Torah, ils sont véritablement éternels!

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-> La grande majorité des juifs vivait alors à Gochen, mais une partie d'entre eux était éparpillé à travers tout le pays.
Il a été convenu d'un lieu de départ : à Ramsès.
Selon le Yalkout Chimoni (Massé 786), normalement cela aurait dû prendre une quarantaine de jours, mais miraculeusement ce rassemblement s'est effectué en à peine 1 heure.

-> Ils vont être escortés par 7 "nuées de gloire" (anané kavod), les protégeant des animaux, de la chaleur, aplatissant la route, ...
Ils vont quitter Ramsès pour se rendre à Souccot, une ville à une distance d'environ 138 kilomètres, qu'ils vont faire en 1 heure au lieu de 3 jours normalement. [Mékhilta ; Rachi - Bo 12,37]
Selon le Targoum Yonathan, le voyage est aussi facile et agréable que s'ils étaient transportés sur les ailes d'un aigle.

-> "Environ 600 000 voyageurs" (Bo 12,37)
Rabbénou Bé’hayé commente : "Ce langage enseigne qu’ils n’avaient pas atteint le nombre de 600 000 puisque la Torah n’a pas précisé le nombre exact. On en déduit qu’il ne manquait qu’une personne pour atteindre ce nombre et le texte n’a pas voulu employer un langage de manque."

Le Pirké déRabbi Eliézer (39) écrit : lorsque les bné Israël ont quitté l’Egypte, ils étaient au nombre de "six cent mille moins un". Qu’a fait Hachem?
[Etant avec les juifs en exil,] Il s’est joint à eux pour qu’ils soient 600 000, comme il est dit "Moi-même aussi Je t’en ferai remonter".

-> Hors tribu de Lévi, nos Sages estiment la totalité du peuple d'Israël entre 1,4 et 3 millions de personnes (selon les principales opinions).

Il faut également y ajouter :
- Batya (fille de Pharaon) et sa famille (selon le Rokéa'h) ;
[il est à noter, qu'en reconnaissance pour son acte de bonté avec Moché, Batya n'a été affectée par aucune des plaies (elle était première-née de Pharaon et a été épargné lors de la plaie des 1er nés - Pessikta déRav Kahana 7).
Elle s'appelait avant Tarmous, et son acte de bonté lui fit mériter l'honneur d'être appelée : "fille de D." (Batya). [Pirké déRabbi Eliézer 47]
De plus, elle aura comme récompense de rentrer vivante au gan Eden. (midrach Michlé 31,15)]

- ainsi que 2 millions d'égyptiens, convertis de dernière minute (juste avant la 10e plaie en voyant les juifs préparer le sacrifice de Pessa'h, à l'odeur du gan eden) et appelés : le érev rav (selon le Ibn Ezra).

Il y avait parmi ces derniers (érev rav) d'illustres magiciens, notamment : Ianous et Iambrous.
Hachem a déconseillé Moché de les accepter, mais il a pris leur défense en affirmant qu'ils sanctifieraient le nom de D. en racontant à tous Sa grandeur et Sa toute puissance.
Finalement, D. a autorisé Moché à les convertir, mais en fin de compte, ce sont eux qui inciteront les érev rav à adorer le Veau d'or.
[Zohar haKadoch - Ki Tissa]

[Pour en savoir plus sur le Veau d'or : https://todahm.com/2017/07/25/le-veau-dor ]

- il y avait aussi des espions de Pharaon, que nous aborderons ci-dessous (au 18 Nissan).

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-> "Et une multitude mélangée (erev rav) monta également avec lui" (Bo 12,38)

-> Il s'agit des égyptiens convertis qui sortirent avec le peuple juif.
Le midrash dit que ce verset exprime la réalisation de la Promesse Divine selon laquelle les descendants d'Avraham sortiront avec de grandes richesses. Mais apparemment, on ne voit pas le rapport?

-> En fait, bien que les Hébreux sortirent avec beaucoup de richesses, malgré tout ils laissèrent encore beaucoup de biens en Egypte, de sorte que le butin qu'ils prendront des égyptiens après la traversée de la mer était plus important que celui qu'ils prirent en quittant l'Egypte, comme le disent nos Sages.
Or, psychologiquement, même quand quelqu'un est libéré avec beaucoup de richesses, le fait de savoir qu'il a laissé encore beaucoup derrière lui, cela lui donne l'impression de ne pas avoir pris beaucoup. Ainsi, les Hébreux n'avaient donc pas eu l'impression d'avoir pris une grande richesse.
Mais quand ils virent tous les égyptiens qui sortirent avec eux, et qui partirent les mains vides, c'est la comparaison avec eux qui les rassurait et fit qu'ils se satisfirent des biens qu'ils emportèrent.

Ainsi, c'est grâce à la multitude d'égyptiens (le erev rav) qui monta avec eux sans aucun bien, que se réalisa la promesse que les Hébreux sortiraient avec de grandes richesses, car cela leur donna le réel sentiment d'être riches (par rapport à ces égyptiens).
[Ktav Sofer]

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+ Petite chronologie :

- le 15 Nissan 2448 : nuit du Séder + rassemblement à Ramsès, puis trajet jusqu'à la ville de Souccot.

- le 16 Nissan : départ de Souccot pour Etam. C'est un vendredi.

- le 17 Nissan : c'est un Shabbath.

- le 18 Nissan : c'est le 4e jour après la sortie d'Egypte.
Pharaon avait demandé à certains de ses soldats de s'infiltrer (comme des espions) dans le groupe qui a quitté l'Egypte, afin de surveiller les juifs.
En ce jour, ils vont rappeler à tous que l'autorisation de sortie n'était valable que pour 3 jours.
N'étant pas écoutés, une partie va prendre la fuite et retourner en Egypte prévenir Pharaon. [Rachi - Béchala'h 14,5]

En 18 Nissan, le peuple juif va se rendre à : Pi ha'Hirot (la porte de la liberté), qui est située dans une vallée étroite entre 2 piliers de pierre formant comme une bouche (pi signifie : bouche).
D'un côté, il y a le désert, de l'autre la mer Rouge.

C'est en ce lieu que se trouve le temple de Baal Tséfon, la seule idole égyptienne que D. a épargnée pendant la 10e plaie.
Cette idole est entièrement faite en bronze, avec un chien en colère qui est gravé dessus.
Son temple est alors la fierté de toute l'Egypte, et une partie importante des trésors royaux y est enterré dessous.

Au nord de ce temple, il y a une énorme et redoutable forteresse égyptienne (appelée "Migdal").

Hachem va endurcir le cœur de Pharaon, qui arrive à la conclusion que c'est l'idole Baal Tséfon, qui a empêché les juifs de s'enfuir en les amenant près d'elle.

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- le 19 Nissan : en ce 5e jour, les égyptiens ont terminé d'enterrer tous leurs morts, et ils ont le temps de réfléchir à nouveau au peuple juif.

Plusieurs sources viennent affirmer qu'ils ont l'intention de s'enfuir :
- les soldats égyptiens "espions" et des membres du érev rav qui étaient jusqu'alors parmi les juifs, mais qui ont préféré retourner en Egypte (Mékhilta) ;
- Amalek (Baal haTourim) ;
- Datan et Aviram (Targoum Yonatan) ;
- ainsi que les gardes postés dans la forteresse de Migdal qui transmettent l'information à distance par signant lumineux (Mékhilta).

-> Hachem a endurci le cœur de Pharaon, qui va déclarer : "Je pense que nous allons pouvoir remettre la main sur nos biens perdus. Les hébreux sont égarés dans le désert.
Baal Tséfon a protégé mes intérêts et a fait échouer leur tentative de s'enfuir.
C'est le moment de profiter de notre avantage!"
[Mékhilta ; Targoum Yonatan]

Selon le Méan Loéz, cette décision de pourchasser les juifs, est l'un des 50 miracles principaux opérés par Hachem lors de la sortie d'Egypte, car les plaies avaient totalement bouleversé et humilié les égyptiens, au point qu'ils ne voulaient prendre aucun risque de subir de nouvelles souffrances.
D'ailleurs, Pharaon avait une telle haine envers les juifs qu'il harnacha lui-même son cheval, faisant fi de tout protocole. [Mékhilta]

-> D'où provenaient les chevaux attachés aux chars?
Rachi (Béchala'h 14,7) de répondre :
"C’était les bêtes de ceux qui "craignaient la parole de Hachem" (qui les avaient rentré à l'annonce de la plaie de la grêle - Vaéra 9, 20).
D'où l’enseignement de rabbi Chimon : "Le meilleur des égyptiens, tue-le ! Le meilleur des serpents, écrase-lui la cervelle !" (Massèkhet Sofrim 15, 10). "

-> Pharaon ignorant que les 4/5e des juifs étaient morts pendant les ténèbres, va rassembler une armée infiniment supérieure à celle dont il avait besoin. [Mékhilta]

Yossef avait demandé aux égyptiens désirant profiter des réserves du pays de se circoncire, cela dans un but de faciliter cette pratique aux juifs qui vivront en Egypte plus tard.
Pharaon va prendre dans son corps d'élite des égyptiens issus de familles ayant gardées cette tradition, pensant que cela serait un avantage. [Siftéi Cohen]

Il va également recruter pour l'occasion des mercenaires aguerris des pays voisins. [Sforno]

-> Pharaon va distribuer à tous les soldats des pierres précieuses, des bijoux, de l'or et de l'argent prélevé sur son trésor.
Les chevaux sont également décorés et harnachés de pierres précieuses et d'ornement précieux.
L'humeur est au beau fixe.

Tous les hommes ont rejoint les rangs de l'immense armée, ne laissant en Egypte que les femmes et les enfants.
[midrach Tan'houma]

-> "[Pharaon] attela son char et prit son peuple avec lui. Il prit 600 chars aux cavaliers d'élite, ainsi que tous les corps de chariots d'Egypte, tous soutenus par des officiers" (Béchala'h 14,6-7)
Le fin du verset peut être traduite ainsi : "tous les corps de chars d'Egypte, avec 3 (chalichim) pour chaque [juif]." (véchalim al koulo)
Pharaon ayant pour but d'attaquer et de tuer, chaque soldat égyptien reçut 3 armes différentes.

A cette époque, les chars de guerre étaient tirés par 2 chevaux et une 2e paire d'animaux de remplacement était attachée à l'arrière. Mais Pharaon fit atteler 3 chevaux à chaque char afin d'avancer plus vite.

Pharaon avait procédé à un recensement de tous les juifs vivant dans son pays. A présent, il fit en sorte d'avoir 3 soldats pour chaque juif. Pharaon ignorait que 4/5e des juifs étaient morts durant la plaie des ténèbres. Il rassembla donc son armée en fonction du nombre initial des juifs.
Selon la Torah, un total de 600 000 hommes juifs quittèrent l'Egypte. Puisque 4/5e étaient morts au cours des jours de ténèbres, le nombre original de juifs était donc de 3 millions.
Si l'on compte 3 soldats pour un juif, Pharaon mena donc 9 millions d'hommes au combat.
[...]
A l'encontre de chacun des soldats de Pharaon, Hachem envoya un ange de destruction pour protéger les juifs.
[Méam Loez - Béchala'h 14,6-7]

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- le 20 Nissan : 6e jour après la sortie d'Egypte.
L'armée égyptienne est prête à l'attaque, et ne va mettre qu'un seul jour pour rattraper les juifs.

Selon le midrach, l'ange au service de l'Egypte : Ouza, va planer au-dessus de l'armée égyptienne, semblant décidé à détruire le peuple d'Israël.

A la vision de tout cela, le peuple va être terrorisé, et va alors se mettre à implorer et à prier Hachem, qui désire entendre la prière de Ses enfants bien-aimés.
[midrach Chémot rabba25,5]

En cette fin du 6e jour, Hachem demande à Moché de se préparer à fendre la mer pour la faire traverser au peuple juif à pied sec. C'est la traversée de la mer Rouge qui débute ...

Le cantique de la mer

+ La Chirat haYam (le cantique de la mer - paracha Béchala'h) :

-> [Chaque jour dans la prière du matin,] il faudra chanter la Chirat haYam joyeusement, tout en imaginant que l'ont traverse la mer rouge à pieds secs et que nos poursuivants égyptiens se noient, alors que nous nous sortons indemnes de cette traversée, car cela procure une grande satisfaction à Hachem.
De plus, il s'agit d'une grande ségoula pour l'expiation de nos fautes.
[le 'Hida - Tsiporèn chamir]

[la routine quotidienne ne doit pas nous empêcher de vivre chaque chirat haYam comme étant notre 1ere et unique traversée de la mer Rouge, et ce afin de refaire pleinement le plein de reconnaissance, de émouna et de conscience de la grandeur de Hachem! ]

-> Selon le 'Hidouché haRim, en rappelant quotidiennement cet événement nous renforçons constamment la flamme de émouna (foi) qui a été implantée dans le subconscient juif à partir de la traversée de la mer Rouge.

-> Si une personne récite ce cantique avec émotion et avec joie, elle méritera de le chanter dans le monde futur.
Elle méritera de le réciter lorsqu'elle accueillera le machia'h.
[Zohar - Térouma - rapporté par le Méam Loez (Béchala'h 14,30-31)]

-> Le Méam Loez ajoute également :
Bien entendu, il ne s'agit pas de débiter les mots machinalement mais de croire en la promesse de D. et de reconnaître qu'Il peut accomplir les plus grands miracles.
Nos Sages enseignent que par le mérite de leur foi, les juifs assistèrent à une révélation de la Présence Divine qui leur permit de composer ce cantique.

C'est également la raison pour laquelle la Amida doit être récitée immédiatement après la bénédiction de la rédemption (barou'h ata Hachem gaal Israël), sans la moindre interruption.
Ce faisant, nous imitons les juifs qui chantèrent une louange à D. immédiatement après leur délivrance.

Avant de réciter ce cantique, dans la prière du matin, il faut purifier son cœur : se repentir de toutes ses fautes et s'imposer de servir Hachem totalement sans transgresser le moindre de Ses commandements.

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-> Pendant notre lecture de la chirat hayam, il est bon de s'imaginer cheminant sain et sauf sur la terre sèche, au milieu des flots, tandis que les égyptiens, nos oppresseurs, sont emportés par les eaux.
Ces pensées et cette joie lors de cette lecture chantée expient nos fautes, comme l'écrit le Zohar (rapporté par le 'Hida dans Tsiporen Chamir 2,24 ; par le michna Broura 51,17 ; le Kaf ha'Haïm 12,24 ; et le Ben Ich 'Haï Vayigach 13).
Il convient de prendre au sérieux cette ségoula, car on obtient ainsi le pardon de nos fautes sans souffrances ni tourments (Yossef Omets - 281).

-> Le Kav haYachar (chap.50) ramène au nom du Zohar que celui qui lit les Pessouké déZimra et la Chirat haYam (az yachir Moché) avec ferveur méritera de voir le machia'h portant sa couronne et sa vengeance sur les non-juifs qui ont opprimé les juifs. Il aura alors le niveau de dire cette Chira à ce moment avec lui.

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-> Le Zohar (Béchala'h 54a) affirme : "Tout celui qui récite quotidiennement ce Cantique [de la mer] et s’y concentre, méritera de le réciter dans l’avenir [lors de la Résurrection des Morts]"

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-> Le cantique contient 18 phrases qui correspondent aux 18 vertèbres de la colonne vertébrale.
Ce cantique sera le soutien des morts, qui chanteront également un cantique à Hachem lors de la résurrection des morts.
[rabbénou Bé'hayé]

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-> "On dira la chirat hayam avec joie, en s'imaginant que le jour même, nous avons traversé la mer rouge.
Celui qui récite cette louange avec joie est pardonné de ses péchés"

[Michna Béroura - Ora'h 'Haïm 51,17 - citant le Zohar]

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-> Nous trouvons dans le Séfer 'Harédim (chap.73), livre datant du 16e siècle :

"Après avoir écrit sur les remèdes spirituels qui sont plutôt "chers" (car plutôt difficiles à réaliser, comme le fait de devoir jeûner ou de subir des afflictions physiques), nous allons maintenant étudier et rechercher les remèdes qui ne sont pas chers (ils sont faciles à faire).
[...]
On doit réciter la Chirat haYam, tous les jours, avec un bonne concentration (kavana), à haute voix (sans en venir à perturber notre entourage) et avec beaucoup de joie.
[...]
Le midrach rapporte que les juifs ont obtenu le pardon de toutes leurs fautes, au moment où ils l'ont chanté en traversant la mer Rouge.
Selon Rabbi Chimon bar Yo'haï, il y a une allusion dans la Torah au fait que nous devons dire ce chant tous les jours (Béchala'h 15,1 : la double utilisation : "vayomérou lémor"), et ce de la même manière qu'il a pu être récité la 1ere fois, dans une joie totale ...

Tout celui qui récite "Az yachir" et qui remercie Son Maître [Hachem] pour toute la bonté qu'Il a fait à nos ancêtres et à nous, à haute voix et avec une grande joie, comme s'il venait juste de sortir d'Egypte, alors toutes ses fautes lui sont pardonnées.
Il est semblable à un enfant qui vient juste de naître, sans aucune faute
"

-> A ce sujet, le rav Yé'hezkel Levinstein enseigne :
"Pour que toutes ses fautes lui soient effacées, il doit réfléchir attentivement au contenu de ce cantique, de manière à se faire une idée, à partir du texte qu'il récite, de la veille et de la providence de Hachem sur Sa création
[...]
Chacun des mots, nous donne une petite idée de Sa force et de Sa puissance, et du principe selon lequel tout se produit et évolue exclusivement selon Sa volonté.

Celui qui parvient à prononcer ainsi la Chirat haYam mérite assurément de voir toutes ses fautes pardonnées, car un tel homme est véritablement attaché à Hachem. "

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-> Le Beit Aharon enseigne que tout ce qui s'est passé par le passé et tout ce qui se passera dans le futur est dans le Az Yachir (le cantique de la mer).
Une personne peut acquérir tous ses besoins spirituels et matériels, par le fait de proclamer "Az Yachir" de tout son cœur, avec un abnégation de soi, selon son niveau.

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-> Celui pour qui il est difficile de trouver l'épouse que le Ciel lui destine, devra réciter la Chirat haYam avec ferveur.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - mariage]

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+ "C'est [en se rappelant et en ayant conscience] des miracles grands et évidents, qu'une personne va finalement prendre conscience des miracles cachés [de la vie quotidienne], qui sont le fondement de toute la Torah.
Car une personne n'a pas de part dans la Torah de Moché, sauf si elle croit qu'absolument tout ce qui se passe est un miracle.
Il n'y a pas de "naturalité" ou bien de "cours normal du monde", et ce au niveau de la communauté et de l'individu."

[Ramban - Bo 13,16]

-> Rabbi Moché Wolfson enseigne que les miracles incroyables, à l'image des 10 plaies et de l'ouverture de la mer Rouge, dont tout le peuple juif a été témoin, viennent nous enseigner que rien ne peut se passer sans l'accord de Hachem.

Pourtant, la croissance d'un pomme sur un arbre (phénomène qui a lieu depuis la Création du monde) n'est pas moins miraculeux que la tombée de la manne dans le désert (pendant 40 ans dans le désert).
L'occurrence d'un événement n'est pas ce qui défini un miracle!

=> Chaque jour, lorsque nous récitons la Chirat haYam, nous revivons les miracles incroyables d'Egypte, ce qui va réveiller en nous une prise de conscience de tous les miracles dont nous bénéficions dans notre vie personnelle.

Il est plus grand de louer Hachem pour un miracle qui est caché (ex: par sa fréquence, "normalité"), que de le faire pour un miracle qui ne l'est pas.

[dans la amida, à modim, nous remercions Hachem pour "les miracles qui nous arrivent chaque jour".
C'est une réalité, nous bénéficions tous de très ombreux miracles au quotidien!]

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-> Il est rapporté dans le midrach (Chir haChirim rabba 5) que les Bné Israël chantèrent le Cantique de la Mer, mais également le Cantique des Cantiques (chir hachirim), comme il est écrit : "ét achira azot" (את השירה הזאת), le terme "את" (ét) est toujours employé pour ajouter une enseignement. Ici, il vient nous indiquer qu'ils ont également chanté le Chir haChirim.
Le Rokéa'h ajoute dans son commentaire que le mot "haChirim" (השירים) contient les mêmes lettres que les termes "chir aYam" (Cantique de la Mer - שיר הים).

-> Le cantique de la Mer Rouge contient 18 verset et le Nom d'Hachem (הוי"ה) est mentionné dans la Torah à 18 reprises depuis la Création du monde, jusqu'à ce que le peuple d'Israël entonne le cantique de la mer Rouge.
Aucun être humain n'avait entrepris de chanter un cantique pour Hachem jusqu'alors.
D. créa Adam mais celui-ci ne chanta pas ; Il sauva Avraham de la fournaise et des rois mais ce dernier ne chanta pas ; Il sauva Its'hak de la Adéka mais lui non plus ne chanta pas ; Il préserva Yaakov de l'ange d'Essav ainsi que de Chékhem mais celui-ci n'entonna pas de cantique.
Mais lorsque le peuple d'Israël arriva devant la mer Rouge qui se fendit en 12 parcelles, il se mit immédiatement à entonner un chant en l'honneur de la gloire d'Hachem.

Il y eut au total 10 cantiques dans toutes l'histoire du peuple juif, comme nous en trouvons une allusion dans le mot : "[az] yachir" (il chantera - ישיר), qui peut également être lu י שיר (10 cantiques - youd chir).
Voici la liste des 10 cantiques : le cantique de la mer Rouge, celui du puits, Haazinou, le chant de Yéhochoua, celui de Débora, de 'Hanna, de David, de 'Hizkiyahou et le cantique de la fin des temps.
[midrach Tan'houma - Béchala'h 10]

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-> On peut remarquer différents types de miracles :

1°/ ceux qui sont révélés et exceptionnels :
Il s'agit de tout ce qui est rare, inhabituel, qui sort du lot et devient alors incroyable à nos yeux.

2°/ ceux qui nous sont révélés et ordinaires :
Le premier homme : Adam, s'est inquiété la 1ere fois que le soleil a disparu, laissant place à la nuit (va-t-il revenir?).
Par la suite, c'est devenu une normalité (car cyclique).

A chaque instant, nous bénéficions de miracles incroyables, que la routine dévalorise pleinement (c'est un dû, une normalité!).

3°/ ceux qui sont cachés (exceptionnels et ordinaires) :
Ce sont les plus nombreux, car nous n'avons pas conscience de tout le bien dont Hachem nous inonde à chaque instant.

En effet, selon le Zohar (sur le Téhilim 136,4), seul Hachem est au courant de l'intégralité des plans qu'élaborent nos ennemis à notre égard.
Hachem nous en sauve (faisant des miracles), sans que nous en soyons conscient.

De plus, il n'est pas rare de se plaindre de certaines choses que nous percevons comme étant mauvaises, alors qu'en réalité ce sont de grandes bontés miraculeuses de D.

=> La Chirat haYam est une occasion quotidienne de vivre de grands miracles, où Hachem se dévoile directement avec force et puissance (puisque n'étant plus caché par ce qu'on appelle les "lois de la nature").
Cela va allumer une lumière dans notre vie, grâce à laquelle on va voir plus clairement que nous bénéficions au quotidien de très nombreux miracles de D., qui sont tout aussi grands, mais plus cachés.

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+ Les femmes & la Chirat haYam :

-> "C'est par le mérite des femmes vertueuses de cette génération que les enfants d'Israël ont été délivrés" [guémara Sota 11b]

-> La Mékhilta enseigne que le cantique des femmes, et non celui des hommes, fut accompagné du son des tambourins : confiantes et certaines que Hachem accomplirait des miracles, elles avaient préparée des tambourins pour chanter l'éloge de D.

-> Le Chla haKadoch voit une allusion à cette supériorité dans l'emploi par Myriam de la forme masculine pour s'adresser aux femmes (v.15,21).
Les femmes ont toujours davantage cru à la délivrance et aux prodiges qui l'accompagneraient, que les hommes.
Elles les ont nourri matériellement, sentimentalement et spirituellement afin qu'ils puissent survivre à l'oppression égyptienne.

-> C'est par son propre mérite que Myriam dirigeait les femmes, et non parce qu'elle était la sœur de Moché et de Aharaon.
La Torah l'appelle "prophétesse" ("Myriam hanévia" - v.15,20), parce qu'elle a prophétisé en Egypte avant la naissance de Moché, quand Aharon était encore enfant, et prédit à ses parents la naissance d'un fils qui serait le sauveur d'Israël (guémara Sota 13a).

-> "D. a mis plus de Bita’hon (confiance en D.) dans la femme que dans l’homme" [guémara Béra’hot 17a]

Le Maharal explique que la femme de par sa nature est plus proche de D., et de ce fait, elle n’a nul besoin de tellement peiner dans la Torah dans le but de briser sa nature et son yétser ara.
Le rav Pinkous (Néfech ‘Haya) développe qu’ainsi la avoda de la femme réside essentiellement dans le fait d’utiliser les événements de sa vie, comme autant d’occasions de se tourner vers Hachem, de se lier encore plus à D.

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-> "Myriam la prophétesse (hanévia), sœur d'Aharon, prit le tambourin dans sa main" (Béchala'h 15,20)

On peut s'interroger : Pourquoi n'est-il pas également écrit qu'elle était la sœur de Moché? Et que vient nous apprendre le fait de savoir qu'elle a pris le tambourin de sa main?

Nos Sages rapportent que Amram, le père de Myriam, a divorcé de sa femme (Yo'hévét) dans un but d'éviter d'avoir des enfants qui seraient pris ensuite et tués par les égyptiens. Puisque Amram était le dirigeant de la génération, alors tous les autres juifs ont suivi son exemple, divorçant avec leur femme.
C'est à ce moment là que Myriam, âgée de 6 ans, a reçu une prophétie affirmant que sa mère allait donner naissance au sauveteur d'Israël, et elle a réussi à convaincre ses parents de se remettre ensemble.
[vous êtes pires que Pharaon, qui lui tue seulement les garçons, et dont le plan n'est pas certain de réussir, alors que vous, vous tuez les garçons et les filles à 100%, et en plus sans permettre la naissance du libérateur de la prophétie]

La guémara (Sotah 12) décrit ce remariage qui s'est déroulé entre Amram et Yo'hévét, où tout le monde dansait, dont Aharon (âgé de 3 ans) et Myriam, cette dernière jouait du tambourin, comme symbole d'espoir.
Lorsque Moché est né de cette union, Amram a embrassé sa fille, lui disant : "Ma chère Myriam, ta prophétie s'est réalisée".

Lorsque Moché libère la Nation juive d'Egypte, en traversant la mer Rouge, Myriam a pu observer les égyptiens : "morts sur le rivage", et c'est alors qu'il lui a été clair que sa prophétie de "petite fille" (à 6 ans), s'est entièrement réalisée. A ce moment, elle a pris le même tambourin, qu'elle portait en permanence avec elle, comme symbole de sa émouna et de son impatience de la guéoula, et elle s'est alors empressée d'en rejouer comme au moment du remariage de ses parents.

[le verset met bien ce parallèle en avant : "Myriam la prophétesse (c'est sa prophétie qui a permis à ses parents de se remarier, entraînant la naissance de Moché, et donc la libération du peuple juif), sœur d'Aharon (au remariage de ses parents, Moché n'était pas encore né), prit le tambourin dans sa main (le même qu'à ce remariage)"]

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-> La période d'asservissement le plus pénible débuta avec la naissance de Myriam. C'est pour cela qu'elle fut nommée Myriam, le mot : "mar" signifiant : amer.
De plus, on la surnommait : "bich gada" = malchance.

Lorsqu'on l'appelait ainsi, elle répondait : "Appelez-moi plutôt "Mazal Tov" (bonne fortune). Plus l'asservissement est pénible, plus la rédemption est proche".
Elle expliqua à ces personnes que leur situation ressemBlait à celle d'une femme en couches : plus le moment de la délivrance approche, plus les douleurs sont fortes. Mais les gens ne croyaient pas à son explication et la considéraient, en partie responsable de leurs malheurs.
Pour sa part, elle acceptait leur attitude avec amour.

C'est pourquoi la Torah souligne Myriam (ne disant pas plus globalement que toutes les femmes, dont Myriam) prit en main un tambourin pour chanter.
La femme que l'on avait insultée et appelée "Malchance" et "Amertume" put dès lors encourager toutes les autres à chanter.
Elle dit : "Vous voyez, à présent, que ce que j'avais dit était vrai. La rédemption est née du plus profond de l'amertume."
[Méam Loez - Béchala'h 15,20-21]

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-> "Myriam la prophétesse, sœur d'Aharon, prit le tambourin dans sa main" (15,20)

=> Pourquoi a-t-elle pris un tambourin et pas un autre instrument de musique?
Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que c'est peut-être car un tambourin se joue en tapant dessus.
Cela fait allusion que si par moment la vie est difficile, qu'on reçoit des coups, en réalité c'est une belle musique qui en ressort car au final toute difficulté sera pour notre bien.

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-> "Myriam leur dit : “Chantez à Hachem” " (Béchala'h 15, 21) :

La Torah rapporte littéralement que “Myriam dit à eux (להם – Lahém)”.
A priori, on se serait plutôt attendu qu’elle s’adresse aux femmes, et non aux hommes. Le verset aurait donc dû dire : “à elles” (et non "à eux").

Myriam prit des tambourins pour accompagner son chant et celui de toutes les femmes.
Les commentateurs expliquent qu’en fait elle voulait, par le bruit de ces instruments, couvrir la voix des femmes, pour ne pas que les hommes les entendent. Et ce car nos Sages disent que la voix d’une femme qui chante est considérée comme une "nudité", et les hommes doivent s’abstenir de l’écouter, pour ne pas risquer d’avoir de mauvaises pensées.
Ainsi, elle parla aux hommes et leur dit de chanter à Hachem, pour que leurs voix également puissent couvrir les voix des femmes, en plus du bruit des tambours.
[le Zéved Tov]

-> Le 'Hida (Na'hal Kédoumim) rapporte la guémara (Nidda 13a), qui statue que certaines activités qui sont normalement interdites car pouvant entraîner des pensées interdites, deviennent permises lorsqu'il y a la présence Divine.
Puisque nos Sages enseignent qu'à la mer Rouge, il y avait une énorme révélation de la présence Divine, alors les femmes étaient autorisées à chanter en face des hommes, sans avoir peur que cela entraîne des pensées interdites.

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-> D'après le sens littéral, certains commentateurs expliquent qu'elle prit des tambourins afin que les percussions cachent les voix des femmes.

D'après le sod, il faut répondre que le mot "tambourin" (תף) a la même guématria que "L-ilit" (לילי"ת), qui est le mauvais penchant.
Le verset nous enseigne ainsi que Myriam réussit à soumettre les 480 campements de L-ilit qui dresse sans cesse des obstacles pour faire fauter l'homme. Il n'y avait donc plus à craindre que les voix des femmes, considérées comme une nudité, ne viennent faire fauter les hommes puisque le mauvais penchant fut soumis entre les mains de Myriam la prophétesse.
De ce fait, les forces du mal n'ayant plus la capacité d'opérer, les femmes purent chanter à la gloire d'Hachem.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

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+ Le chant des femmes :

-> Myriam leur répondit : "Chantez Hachem, Il est souverain et majestueux ; Le cheval et son cavalier Il a lances dans la mer" (Béchala'h 15, 21)

On peut se poser 2 questions :
- A quelle question répondit Myriam?
- Pourquoi Myriam a-t-elle choisi spécialement ce verset parmi toute la Chira ?

Le Rav 'Hachine dans son livre "Yalkout Mahamarim" répond ainsi :
"Les femmes ont souffert terriblement de l'exil, et grâce a elles nous sommes sortis d'Egypte, mais cependant, le but de la sortie d'Egypte était d'arriver au Sinaï pour recevoir la Torah.
Lorsque Myriam proposa aux filles d'Israël de proclamer des louanges à Hachem pour tous les miracles qu'il avait fait, les femmes s'étonnèrent car elles avaient été exemptes de l'étude de la Torah, Torah qui était le but de la sortie d'Egypte.
Elles ne voyaient donc pas le besoin de chanter.

A cela, Myriam leur répondit : "Le cheval et son cavalier, il a lance dans la mer."
Pourquoi les chevaux furent-ils aussi noyés dans la mer ? Qu'elle était leur faute ?

En fait, étant donné que les chevaux aidèrent les Egyptiens a poursuivre les juifs, ils avaient leur part de responsabilité et furent punis pour cela.
Par raisonnement inverse, nous apprenons que celui qui aide son prochain a étudier la Torah en est infiniment récompensé, en particulier les femmes qui aident leur mari.

-> Il faut voir l'image cavalier avec son cheval de la bonne façon, car il n'y a pas de concurrence au sein d'un couple, chacun ayant un rôle complémentaire à jouer.

Grâce à un cheval, un homme peut parcourir une distance beaucoup plus importante, et ce sans avoir à faire beaucoup d'efforts.

L'homme et la femme sont nécessaires afin de se sublimer sur la bonne route de ce monde, qui est rempli des tromperies du yétser ara.

On peut citer les paroles du 'Hafets 'Haïm sur sa femme Freida :
"C’est au crédit de ma femme si j’ai pu étudier la Torah durant toute ma vie et que j’ai pu être l’auteur de livres.
Elle était toujours contente de son sort et n’a jamais été attirée par les tentations de ce monde.
Grâce à elle, j’ai toujours pu étudier la Torah entouré de tranquillité."

On peut également citer les paroles de Rabbi Akiva, qui a son retour après 24 années d'étude de la Torah, il dit à ses 24 000 élèves : "C’est à elle que nous devons ma Torah, et la vôtre!"

-> Nos Sages disent que la récompense pour les femmes est plus grande que celle des hommes, car par le fait de permettre à leur mari/enfants d'étudier la Torah, elles sont récompensées sur la base d'une étude parfaite et totale de leur part.
Quand à lui, l'homme doit éviter de papoter, de se laisser aller en n'étant pas entièrement investi, ... car sinon il n'aura que peu de récompenses dessus (à l'inverse de sa femme).