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 "Que j'ai prise de la main de l'Amorréen avec mon épée et mon arc." (Vayé'hi 48,22)

1°/ == par ma prière et [l'expression de] ma volonté (selon le Targoum)

Pourquoi la prière est-elle comparée à un arc?

Selon le Rabbi de Kotsk === Parce que plus l'homme tend la corde de son arc, plus la flèche vole loin.
De même, plus l'homme se concentre dans sa prière, plus elle monte haut et perce les cieux.

La volonté est à rapprocher du Téhilim (148;19) : "Il fait la volonté de ceux qui Le craignent." (même avant d'avoir fait une prière)

 

2°/ == par mon épée et mon arc = par les mitsvot et les bonnes actions (selon le midrach)

A la guerre, on commence par utiliser l'arc pour atteindre l'ennemi de loin et seulement ensuite, si l'ennemi parvient à se rapprocher, on utilise l'épée dans le combat face à face.

Si le verset ne voulait parler que d'épée et d'arc au sens littéral, il aurait d'abord dit "avec mon arc" et ensuite "avec mon épée".

En fait, cette expression fait ici allusion aux mitsvot et aux bonnes actions ; la guerre est la lutte contre le mauvais penchant.

Dans la guerre contre le mauvais penchant, l'ordre est inversé : au début, on mène le combat de près afin de chasser le mauvais penchant de son cœur où il est installé depuis la naissance ("le penchant du cœur de l'homme est mauvais depuis son enfance" - Béréchit 8;21).
Ensuite, seulement, lorsqu'on a réussi à éloigner le mauvais penchant, il faut mener contre lui une guerre à distance afin de l'empêcher de reprendre sa place dans notre cœur.

Yaakov voulait dire : "par mon épée et mon arc" === la guerre contre le mauvais penchant, je l'ai menée, de près puis de loin avec les mitsvot et les bonnes actions.

A l'attaque du yétser ara!!!

Source : issu du livre "Mayana chel Torah" d’Alexander Zoucha Friedman

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-> "Par mon glaive et par mon arc"

Le Targoum dit que cela désigne la prière.

Le Admour Sar Shalom de Belz dit à ce propos : En général, une arme est utilisée pour la préparation, aiguiser le glaive, tendre l’arc et ainsi de suite, alors que le tir lui-même s’effectue en un clin d’œil.
C’est la même chose en ce qui concerne la prière.
Les Sages (guémara Béra'hot 30b) disent : "Les premiers 'hassidim se préparaient à la prière pendant une heure", c’est-à-dire que le principal était la préparation à la prière, et la prière elle-même était déjà concentrée et rapide.
C’est pour cela que "par mon glaive et par mon arc" signifie la prière.

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-> "Et moi, je t’ai donné Chékhem – une portion supérieure à celle de tes frères – que j’ai conquise des mains des Emoréens par mon épée et mon arc" (Vayé'hi 48,22)

-> Onkelos interprète ainsi les derniers mots du verset : "Par ma prière (Tséloti) et mes supplications (Baoti)".

Après la bénédiction des fils de Yossef, Yaakov informe ce dernier qu’il lui lègue la terre de Chékhem, en plus. Yaakov explique qu’il prit Chékhem des mains des Emoréens à l’aide de son arc et de son épée, mots que le Targoum Onkelos n’interprète pas au sens littéral ; Yaakov fait allusion à ses prières, pour lesquelles il emploie deux termes distincts.
=> Quelle est la différence entre ces deux formes d’invocations?

-> Le Messe'h 'Hokhma explique que ces mots dénotent 2 manières très différentes de s’adresser à Hachem.
"Tséloti" fait référence à une prière fixe, établie, telle que l’une des 3 prières quotidiennes, tandis que "Baoti" correspond aux prières "modifiables" que l’on peut réciter à tout moment.
Il ajoute que dans le cas d’une prière fixe (récitée en minyan), si l’individu n’est pas très concentré (pas de kavana), la prière reste efficace. [et plus on se concentre dans la prière, plus cette dernière est encore davantage puissante et capable de transformer celui qui la récite].
En revanche, une prière personnelle, non instaurée requiert un niveau de Kavana bien plus élevé pour être utile ; la personne qui prie doit être entièrement concentrée, prêter attention et comprendre tout ce qu’elle dit.

Le Messe'h 'Hokhma rapporte une guémara (Taanit 8a) qui distingue de cette façon la prière communautaire de la prière individuelle : si un groupe de gens prie sans concentration, Hachem écoute néanmoins leur requête, mais si un individu fait une prière personnelle, il doit avoir la Kavana pour que celle-ci soit exaucée.

Le Messe'h 'Hokhma explique ensuite la symbolique de l’épée et de l’arc.
La lame de l’épée est dangereuse en soi, il suffit d’un petit effort et de peu de précision pour causer un dommage important. L’épée correspond à la prière instaurée qui nécessite peu de kavana pour être opérante.
Par contre, l’arc est relativement inoffensif s’il n’est pas utilisé de manière experte. C’est la caractéristique de la prière individuelle, non fixée qui nécessite une grande concentration et une entière compréhension des mots prononcés pour être reçue.

Cette explication du Méchekh ’Hokhma nous éclaire quant à la signification des 2 formes de prières et les domaines qui nécessitent une attention particulière. En ce qui concerne les prières fixes, l’enseignement premier est bien sûr l’importance de réciter ces prières aux moments appropriés, et pour les hommes de s’efforcer de prier en présence d’un minyan (groupe de dix hommes priant ensemble). Les femmes n’ont pas l’obligation de prier en présence d’un minyan.
À propos de la prière non instaurée, personnelle, l’accent est mis sur la kavana (l'intention, la ferveur).

[ Yaakov nous a enseigné l’importance des 2 formes principales de prières.]

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-> Comme une épée ou un arc, la prière est l'arme et la protection des justes et remplace les armes conventionnelles.
[Gour Aryié]

-> Bien que Yaakov ait acheté le droit d'aînesse avec un plat de lentilles, c'est uniquement par le mérite de sa prière et de ses bonnes actions que D. a donné Son accord à cette transaction.
[Yéfé Toar - Vayé'hi 48,22]

Pour vous se sera 1/5e du prix normal …

"Ce sera, aux récoltes, que vous donnerez 1/5e à Pharaon" (Vayigach 47,24)

 

-> Le Na'hal Eliyahou trouve ici une allusion à la durée de l'esclavage des juifs en Égypte.

Paracha Bo (12,40) : "et le séjour des Bnei Israël qui avaient résidé en Egypte fut de 430 ans." (durée calculée à partir de l'alliance "entre les morceaux" conclue entre D. et Avraham).

Les juifs ne sont toutefois restés en Egypte que 210 ans (*) , dont seulement 86 ans sous une véritable servitude (avec une souffrance intense).

Or, le nombre 86 représente exactement 1/5e de 430.

Ainsi, lorsque la Torah précise : "vous donnerez 1/5e à Pharaon", elle indique que l'esclavage réel n'aura lieu que pendant 1/5e de la durée total de l'exil.
[la grande souffrance constitua le cinquième de la durée théorique de l'exil = "Vous donnerez le cinquième à Pharaon"]

 

(*) selon Rachi - Béréchit 15;13 : 430 années = la somme totale des années que vécurent les Bné Israël "étrangers dans des pays pas à eux".

 

Source : issu du livre "talelei Oroth" du Rav Yissa'har Dov Rubin

"Toutes les personnes (kol hanéfech) arrivant avec Yaakov d'Egypte, ses propres descendants, à part les épouses des fils de Yaakov, toutes ces personnes (kol néféch) [au nombre de] 66
... Toutes les personnes (kol hanéfech) de la maison de Yaakov arrivée en Egypte : 70."
(Vayigach 46,26-27)

Comment comprendre l'utilisation d'un singulier : "hanéfech" pour faire allusion à une donnée plurielle : 70 personnes? Pourquoi n'est-il pas plutôt utilisé le pluriel : "hanéfachot"?

La réponse est que tous les membres du peuple d'Israël ne forment qu'une seule est même entité, provenant d'une seule âme spirituelle, que seule la matière semble diviser.

Chacun d'entre nous doit veiller à ne pas causer de préjudice à son prochain, car cela revient à porter atteinte à soi-même.
En aidant autrui, j'aide cette personne, et par ricochet tout le peuple d'Israël dans sa globalité, et donc par ricochet je m'aide moi-même.
Le : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" prend tout son sens!

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-> Dans la bénédiction "boré néfachot", il y a une contradiction apparente. En effet, nous disons tout d'abord : "[Hachem] créé des âmes nombreuses avec leurs manquements (besoins)" (boré néfachot rabbot vé'hesronam) , et ensuite : "pour donner la vie à chaque âme" (léa'hayot bahém néfech kol 'haï).
Comment expliquer ce passage du pluriel au singulier?

Rav Eliyahou Chmouël Zakheim de répondre :
-> Rachi commente (Vayigach 46,26) :
Lorsque Essav a quitté Canaan (Israël), sa famille ne comptait que 6 personnes (lui-même et ses 5 fils), que le texte appelle "les gens (nafchot, au pluriel, littéralement : "les âmes") de sa maison" (cf. Vayichla'h 36,6). En effet, ils adoraient des divinités multiples.
En revanche, la famille de Yaakov en comptait 70, et la Torah les appelle "personnes (néfech, au singulier, littéralement : "l’âme")", parce qu’elles n’adoraient qu’un seul D.

Le rav Zakheim de continuer : Ceci est le sens simple (pschat), mais on peut le comprendre plus profondément ainsi :
- Hachem "boré néfachot rabot" = Il a créé de nombreuses nations qui idolâtrent plusieurs divinités, mais ces dernières sont pleines de défauts. [néfachot = pas fonction du nombre, mais en essence c'est le fait de donner de l'importance à plusieurs dieux]
Alors, pourquoi ont-elles été créées?
- "léa'hayot bahem néfech" = le monde entier n'a été créé que pour le profit du peuple juif, et tout ce que les autres nations accomplissent ne l'est uniquement pour Israël. [néfech = quelque soit le nombre, tant que l'objectif est de servir un Seul D. : Hachem!]

[Rav Zakheim précise qu'il a pu raconter ce dvar Torah au 'Hafets 'Haïm, qui l'a apprécié]

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-> Rachi rapporte que lorsqu'Essav quitta Cénaan, sa famille ne comptait que 6 personnes que le texte appelle : "néfachot"(les gens) = ils adoraient en effet des divinités multiples.
En revanche, la famille de Yaakov en comptait 70, et la Torah les appelle "néféch" (âme) au singulier, parce qu'ils n'adoraient qu'une seule Divinité.

Le rav Chlomo Wolbe explique que "néfech", évoquée à propos de la famille de Yaakov, ne signifie pas qu'ils avaient tous la même conception du monde.
Celle-ci étant liée à la spiritualité, ils avaient développé des forces et des aptitudes propres à chacun d'eux. Chacun réfléchissait et réagissait selon sa situation et sa compréhension personnelles.
Le terme "néfech" signifie que les enfants de Yaakov vivaient tous dans la fraternité et l'union : chacun deux avait conscience de l'existence d'autrui, s'en souciait et l'aimait de tout cœur.
Car, assurément, les hommes qui ne se soucient pas des autres et ne s'aiment pas, ne servent pas Hachem : ils servent leurs propres traits de caractère, comme l'envie, l'honneur, l'orgueil, ...

+ Le saviez-vous? - Kiddouch :

1°/ Kiddouch du vendredi soir (Béréchit ch.1 ; v.31 et  ch.2 ; v.1-3) :

יוֹם הַשִּׁשִּׁי וַיְכֻלּוּ הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ, וְכָל-צְבָאָם וַיְכַל אֱלֹהִים בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה וַיִּשְׁבֹּת בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי

- les 1eres lettres des 4 premiers mots forment le nom de D. (Tétragramme) dans son aspect de miséricorde ;
- à partir du youd du 2e mot (achichi), chaque 7e lettre permet de former le nom : Israël (ישראל).

Chaque jour de la semaine est tourné vers ce 7e jour (yom rishon = 1er jour = dimanche, ...), véritable aboutissement, qu'est le Shabbath.

Ainsi, le kiddouch témoigne du fait que D. et Israël sont en tête-à-tête, sans rien pouvant/devant déranger ce moment de grande proximité.

Le Ben Ich 'Haï (paracha Béchala'h) dit que l'étude de la Torah pendant Shabbath est 1 000 fois plus productive que durant la semaine.

La Torah répète à 12 reprises la mitsva du Shabbath, d'où l'importance attachée à ce commandement.
Nos Sages affirment que le respect du Shabbath équivaut à accomplir toutes les 613 mitsvot de la Torah, et le manque de respect à cette mitsva équivaut à la transgression de toute la Torah.
Le Gaon de Vilna considère chaque mot de Torah étudié, comme une mitsva.
Le Shabbath, chaque mot de Torah étudié devient 613 mitsvot!!!

Imaginez qu'un jour par semaine, votre salaire/revenu horaire soit multiplié par 613.
Que ferez-vous?
Est-ce le moment de dormir à maximum? de parler pour parler? ...

 
2°/ Kiddouch du samedi : 

- "laasot ét aShabbath lédorotam." (= pour pratiquer [les lois] du Shabbath pour leurs générations)

Pourquoi le mot 'lédorotam' est écrit sans un vav?

= sans le vav, on peut lire ce mot : 'lédirotam' (לְדֹרֹתָם) = leur lieux d'habitation.

Ainsi :
- "laasot ét aShabbath" = les juifs doivent tous s'efforcer de faire un Shabbath beau et magique
"lédorotam" = leurs maisons doivent être imprégnées de l'esprit de Shabbath.

 

 

Sources  : adaptation personnelle (b"h) : d'un commentaire issu du livre "pardess ména'hem" du Rav Ména'hem Berros (pour le kiddouch du soir) +  d'un commentaire sur Shabbath du Rabbi Moshe Bogomilsky (pour le kiddouch du samedi midi) 

Paracha Vayigach

+ Paracha Vayigach :

Il y a 106 versets dans cette paracha, nombre qui correspond à la formulation mnémotechnique : "yéalel El" (=il louera D.)

De même, que nous devons louer D. pour le bien qu'Il nous dispense, de même devons-nous Le bénir pour ce qui nous apparaît comme un malheur.

Venant de D., tout est pour le bien!!!

 
(Rav David Feinstein).

L’intégrité de Yossef

+ "Yossef répondit à Pharaon, disant : "C'est au-dessus de moi ; c'est D. qui répondra du bien être de Pharaon! " (Mikets 41;16)

Rashi :
"loin de moi" = la sagesse n'est pas de moi
"D. répondra" = D. mettra une réponse dans ma bouche pour le bien-être de Pharaon.

Dans son intégrité, Yossef, refuse de reconnaître les pouvoirs surnaturels qu'on lui prête, et ainsi de s'attribuer des honneurs, en dépit du risque bien réel que Pharaon le renvoie en prison, s'il ne décèle rien de particulier en lui.

Mikets & ‘Hanoucca

Paracha de la semaine : paracha Mikets :

Cette paracha commence :
- 2 ans, jour pour jour, après la libération du maître échanson ;
- 12 ans après que Yossef ai été jeté en prison ;
- Yossef a 30 ans, Yaakov a 120 ans et Its'hak a 180 ans (c'est à cette époque qu'il décède).

++ Nombre de mots dans la paracha = 2025 = allusion à la fête de 'Hannoucca.

En effet :
- les 8 soirs de 'Hannoucca, nous allumons un nouveau nér (mot ayant une guématria de 250, soit durant les 8 jours : 8*250 = 2000) ;
- la fête débute le 25 Kislev
=== ainsi le nombre : 2025 (2000+25), fait allusion aux lumières et à la date de 'Hannoucca = nombre de mot de la paracha mikets, habituellement lue pendant cette fête.

Source : 'Houmach Artscroll 

[ Il n’empêche que lorsque l’on compte soi-même les mots de la Paracha, nous n’en trouvons que 2024!
Le Gaon de Vilna propose donc, pour trouver le juste nombre, de compter double le mot אַבְרֵךְ Avrékh (dit à propos de Yossef : "Il le fit monter sur son second char ; on cria devant lui : Avrêkh (אַבְרֵךְ) et il fut installé chef de tout le pays d’Égypte" (Mikets 41, 43), car ce terme est interprété comme la composition des mots: אב (Av) et רך (Rekh). ]

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-> Le Mégalé Amoukot (rabbi Nathan Shapira) écrit que la pureté et la sainteté de Yossef ont permis d'annuler les forces négatives (klipa) de la Grèce (Yavan). En effet, la guématria de : Yossef (יוסף) est de 156, qui est la même que : "mélé'h yavan" (מלך יון - le roi de Grèce) et également que Antiochus (אנטיוכס). La culture grecque se tient à l'opposé de l'attribut de sainteté de Yossef, et c'est d'ailleurs pour cette raison que les grecs ont interdit entre autre la mitsva de la brit mila, qui est le symbole de la sainteté de Yossef.
Ils voulaient développer l'immoralité, ce que Yossef a totalement évité, bien que résidant en Egypte, la capitale de la corruption et de la débauche.

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-> Selon le 'Hida, les premiers mots de la paracha Mikets correspondent au miracle de 'Hanoucca.
En effet, les lettres des mots : "וַיְהִי, מִקֵּץ שְׁנָתַיִם יָמִים" permettent de former (acronyme) : וכאשר יוחנן השמיד יונים מבית קדשנו צונו שנדליק נרות תמניא יומי מחנוכה יניחנה מצד ימין מהיוצא (Et lorsque Yonathan a détruit les grecs de notre saint Temple, nous avons reçu le commandement d'allumer 8 jours de 'Hanoucca, positionné sur le côté droit de la porte d'entrée [lorsqu'on] sort).

-> Le rav Ye'hezkel Eliyahou Horowitz fait remarquer :
- la guématria du 1er verset de la paracha : וַיְהִי, מִקֵּץ שְׁנָתַיִם יָמִים; וּפַרְעֹה חֹלֵם, וְהִנֵּה עֹמֵד עַל-הַיְאֹר (Mikets 41,1) est de 2114, qui est la même que : קבעו שמונת ימי חנוכה להודות ולהלל לשמך הגדול ([Nos Sages] ont établi 8 jours de 'Hanoucca pour remercier et louer Son grand Nom [Hachem]).

- "Il (Yossef) répondit : Ce que vous dites maintenant est juste" (Mikets 44,10 - וַיֹּאמֶר, גַּם-עַתָּה כְדִבְרֵיכֶם כֶּן-הוּא)
Les mots : "גַּם-עַתָּה" ont une guématria de 518, qui est identique à : "להדליק נר חנוכה" ;
Les mots : "כְדִבְרֵיכֶם כֶּן-הוּא" ont une guématria de 378, qui correspond à : "בחסד ורחמים".
C'est allusion au fait que les tsadikim au moment d'allumer les bougies de 'Hanoucca, ont la capacité d'amener de la bonté et des libérations aux autres.

Prier les mains pleines de sang

+ "Yehouda dit à ses frères : quel profit (= bétsa) y a t-il si nous tuons notre frère ..." (Vayéshev ch.37 ; v.26)

Le mot בצע est l'acrostiche des 3 prières quotidiennes : בקר צהרים ערב = boker (matin) , tsaorayim (après-midi) et érev (soir).

Chacune des lettres du mot בצע constitue la 2e lettre du nom de celui qui a institué la prière au moment afférent ci-dessus :
--- le ב est la 2e lettre du nom Avraham, qui a institué la prière du matin : boker (cha'harit) ;
--- le צ est la 2e lettre du nom Itshak, qui a institué la prière de l'après-midi : tsaorayim (min'ha) ;
--- le ע est la 2e lettre du nom Yaakov, lequel a institué la prière du soir : érev (arvit).

Yéhouda voulait mettre en garde ses frères, qui en commettant un tel crime (le laisser mourir dans le puits), se discréditaient envers D. et aucune prière ne pouvait réparer ce méfait.

Ainsi qu'il est dit dans Yéchayahou (1,15) : "même si vous multipliez les prières, je ne pourrais les écouter, vos mains sont pleines de sang".

[Rav Yéhouda Assad]

La tsniou’t

+ Sarah Iménou - La tsniou't :

Le peuple juif a connu de nombreux événements très douloureux, comme par exemple, les récits atroces se passant durant la période de l'Inquisition.

Il y a l'histoire bouleversante de cette jeune fille qui a refusé de céder aux pressions des prêtres en se convertissant et qui a été exécutée d'une façon atroce.
Ses nattes ont été nouées à la queue d'un cheval au galop, et elle a été traînée devant la foule jusqu'à ce qu'elle rende l'âme, le corps entièrement déchiqueté.
Mais avant l'exécution, l'héroïque condamnée a supplié qu'on lui accorde une dernière demande : des épingles!
Dans quel but?
Pour attacher ses habits à sa chair vive afin que ses jambes ne se découvrent pas lorsqu'elle serait traînée à terre!
A quoi cette jeune fille martyre a-t-elle pensé en ces moments terribles?
== A la tsni'out d'une fille d'Israël/juive!!

Le 'Hida demande : d'où les femmes ont-elles puisé cette force surnaturelle de supporter les souffrances les plus terribles comme celles du temps de l'Inquisition?
Le 'Hida disait : elles ont tiré leur force de leur tsinou't.
Sarah était supérieure en prophétie à Avraham, grâce à sa tsniou't, comme il est dit : "La voici, elle est dans la tente".
C'était sa louange essentielle.

- Rav Avraham Wolf a demandé un jour au 'Hazon Ich :
"Comment protéger les jeunes filles de l'esprit d'impureté et de libertinage qui souffle aujourd'hui dans le monde?
Pour les hommes, c'est l'étude de la Torah qui est le meilleur remède contre le yétser ara.
Et qu'en est-il des femmes?"
- Le 'Hazon Ich lui a répondu :
"Par la force de la tsniou't!
Le Gaon de Vilna disait : ce que les hommes acquièrent par la Torah, les femmes l'acquièrent par la tsniou't de leur habits et de leur comportement".

C'est Sarah Iménou, qui nous a légué cette arme défensive secrète.

Rabbi Yaakov Galinzki a dit, que de ces paroles du 'Hazon Ich, on peut déduire un 'hidouch intéressant :
"Il est écrit que lorsque les enfants d'Israël se fatiguent et transpirent en étudiant la Torah, D. recueille chaque goutte de sueur et elles deviendront les gouttes de la rosée, ce "Tal ré'hiya" qui les fera revivre à la résurrection des morts.
Ceci s'applique aux hommes.
Mais les femmes qui n'ont pas l'obligation d'étudier la Torah, comment vont-elles revivre à la résurrection des morts?
Pour elles, D. recueille chaque goutte de sueur qui coule à cause des habits tsnou'im (selon la tsniou't) qu'elles portent et c'est cela qui sera leur rosée de résurrection!"

+ A cette même occasion, le rav Yaakov Galinzki a ajouté un autre 'hidouch :
"Il est écrit : "les enfants d'Israël ont emprunté aux Égyptiens des ustensiles d'argent et d'or et des vêtements".
Que pouvaient faire les filles d'Israël avec les robes des égyptiennes qui n'étaient certainement pas pudiques?
Elles les ont utilisées pour leurs enfants, comme D. l'avait dit à l'avance à Moshé, au buisson ardent (Shémot 3;22) : "chaque femme empruntera à sa voisine ... des ustensiles d'argent et d'or et des habits et vous les mettrez sur vos fils et filles!"

+ La Torah fait allusion à la tsniou't exceptionnelle de Sarah Iménou.
Lorsqu'ils étaient en route vers l'Egypte, Avraham dit à Sarah: "Maintenant, je sais que tu es une femme belle" (Lé'h Lé'ha 12;11), et le Midrach explique que, jusqu'à ce moment, il ne s'en était pas vraiment rendu compte tant elle était tsnoua'h (pudique).
Ils menaient une vie commune depuis des dizaines d'années mais Avraham n'a découvert la beauté de ses traits que dans le miroir de l'eau, lorsqu'elle s'est penchée au-dessus d'un ruisseau pour se laver le visage.

----Attention ----- Ce degré de tsniou't ne convient, bien sûr, qu'à Sarah Iménou, mais c'est ainsi qu'elle a légué cette vertu particulière à toutes les filles d'Israël.

+ Guémara Méguila 13b = "Par le mérite de sa tsniou't, Ra'hel a eu le mérite d'avoir le roi Chaoul comme descendant ..."
Le Ben Ich 'Haï explique que Yaakov a vécu 7 ans dans la maison de Lavan avant son mariage.
Après toutes ces années où il a côtoyé sa fiancée, Yaakov ne pouvait-il pas l'identifier et la distinguer de sa sœur Léa (en effet, il a du lui transmettre des signes particuliers afin de pouvoir la reconnaître!)?
N'ont-ils pas mangé à la même table?
Ne se sont-ils pas rencontrés alors qu'il gardait les troupeaux et qu'elle allait régulièrement aux puits?
Comment pouvait-il la confondre avec sa sœur qui ne lui ressemblait pas?
C'est que Ra'hel se comportait avec une tsniou't (pudeur, discrétion, ...) si extrême que, durant toutes ces années, elle a caché son visage de Yaakov, comme Sarah dissimulait sa beauté à Avraham.
Yaakov craignait qu'ayant oublié ses traits, il ne puisse faire la différence entre Rah'el et Léa !

Voilà ce qu'était la tsniou't de nos Ima'ot !!!

Essayons chacune à son niveau, pas à pas, d'essayer de tendre vers la façon d'agir de nos Mères, les Matriarches ...

[on a tout à y gagner même si c'est pas toujours facile, et en plus, on permet à toutes les femmes mortes car étant juives, de pouvoir vivre au travers nos actions. Ainsi, elles ne sont pas mortes en vain ... ]

 

Source : adaptation personnelle (b"h) issu du "Binéoth Déché" du Rav David Chaoul Greenfeld

Les larmes d’une mère/d’une femme

+ Sarah Iménou - les larmes d'une mère/d'une femme :

Sarah était supérieure à Avraham en prophétie.
Ainsi, il est probable qu'elle avait également perçu (intuitivement) la nécessité d'une préparation aux korbanot (sacrifices) par une aqéda (ligature).
Avraham lui donna une réponse énigmatique : "Prie D. que ce soit bien pour nous".
= Peut-être, par tes nombreuses larmes, D. empêchera-t-Il le sacrifice de Yits'hak et proposera-t-Il un substitut?

Sarah a saisi la nécessité d'une Aqéda et compris ce qui allait se passer, et elle a pleuré sans fin en voyant son fils s'éloigner car son "âme était attachée à la sienne".
Lorsque le Satan est venu lui annoncer que Yits'hak avait presque été égorgé, son âme s'est envolée sous l'effet du choc et du chagrin.

Si, de justesse, il n'a pas été égorgé, pourquoi son âme l'a-t-elle quittée?
Peut-être a-t-elle pensé que son fils n'avait pas été jugé assez digne de servir de sacrifice pour les générations à venir.
Peut-être avait-on trouvé un défaut spirituel dont elle se sentait responsable!
L'amour de D., de Sarah, était si sublime, qu'elle a ressenti une peine immense à la pensée que son fils puisse avoir été jugé inapte à la Aqéda qui devait préparer les sacrifices des générations futures.

=== Les larmes qui jaillissent du fond du cœur d'une mère sont capables de transformer le décret le plus sévère.
On ne peut imaginer la puissance des larmes d'une mère.
La guémara met les maris en garde (Baba métsia 59a) : "l'homme doit faire très attention de ne pas faire de peine à son épouse car elle a les larmes faciles et il risquerait, très tôt, d'être puni de l'avoir fait souffrir" et il est dit ensuite : "bien que les portes de la prière soient closes (depuis la destruction du Temple), les portes des larmes ne le sont pas".
On est prêt à chercher des ségoulot à l'autre bout du monde, mais la vraie bénédiction est très très proche de nous.
Prendre le plus grand soin de sa femme (selon ses attentes et non les nôtres), tout faire pour éviter qu'une larme ne coule sur son visage (même en cachette) est le meilleur moyen de permettre aux bénédictions de couler à flot.

 

Source : adaptation personnelle (b"h) issu du "Binéoth Déché" du Rav David Chaoul Greenfeld

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-> Sur la puissance des larmes d'une femme qui se sent négligée par son mari, on peut rapporter la guémara Kétouvot (62b) :

"Rabbi Ri'houmi avait l'habitude de ne rentrer chez lui qu'une fois par an : la veille de Yom Kippour.
Une année, il était tellement plongé dans son étude qu'il oublia que c'était la veille de Kipour et qu'il devait rentrer chez lui.
Sa femme, qui l'attendait avec impatience, se répétait continuellement : "Maintenant il va arriver!"
Mais comme il tardait, ses yeux laissèrent échapper quelques larmes ... Au même moment, le toit de la maison dans laquelle son mari étudiait s'écroula sur lui et il mourut"
                                                                                                               -

=> Ainsi, même si elle ne désirait absolument pas la mort de son mari, le fait qu'il a provoqué la sortie de quelques larmes a eu un impact énorme! [et ce même s'il étudiait la Torah!]

Au combien un mari se doit d'être vigilant aux besoins plus ou moins clairement exprimés par sa femme.