Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Les juifs sont tous liés entre eux.
Leurs âmes sont unies, chacune contenant [en elle] une partie de toutes les autres [âmes].

C'est pourquoi : "Tous [les juifs] sont responsables les uns des autres." (guémara Sanhédrin 27b )
[En effet,] Lorsqu'un juif faute, il porte atteinte non seulement à son âme, mais également à sa partie de lui-même qui est présente au sein de tous les autres juifs.

Chacun de nous est le garant de cette partie de nous-même qui se trouve dans le restant de notre peuple.

Puisque tous les juifs sont une même famille, on doit désirer uniquement le meilleur pour notre prochain, regarder positivement la réussite de son voisin, et chérir l'honneur de son ami comme le sien."

[rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora]

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-> Dans le domaine matériel, si nous nous cognons violemment notre doigt, c'est le corps entier qui a mal, puisqu'il constitue une seule entité.

Il en est de même dans notre monde spirituel.
Puisque nous sommes tous intimement connectés, toutes mes décisions spirituelles vont affecter l'âme collective [juive].

[C'est ainsi que,] Ma croissance spirituelle va accroître la fibre morale de l'ensemble des juifs, tandis qu'à l'inverse mes mauvaises actions vont impacter négativement la spiritualité de l'ensemble de la nation juive.

[Rav Eliahou Dessler - Mikhtav méEliyahou]

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-> "Si l’homme s’élève spirituellement, l’univers entier s’élèvera avec lui, mais s’il s’abîme, l’univers entier s’abîme avec lui."
[Ram’hal]

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-> Lorsqu'un juif faute, c'est tous les juifs qui souffrent du renforcement du mal que cela engendre.

S'il en est ainsi, par exemple, lorsqu'un juif est tenté d'aller dans un restaurant sans contrôle de la cacherout, il doit penser : "Si je mange ici j'aurai un plaisir momentané, mais à quel prix?
Je vais nuire à mes amis et à mon entourage. Suis-je égoïste au point de porter atteinte à autant de personnes, et ce uniquement pour pouvoir manger ce sandwich?
Notre exil n'a-t-il pas duré assez longtemps, pour que je sois celui qui va prolonger les souffrances de l'ensemble des juifs?"

Une personne qui aime véritablement son prochain juif évitera d'infliger ce type de dommage.

[Rabbi El'hanan Wasserman - Kovets Maamarim]

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-> "Si un juif s'écarte de sa judaïcité à Paris, c'est parce des gens se relâchent dans leur étude de la Torah à Kovno (en Lituanie)"
[Rabbi Israël Salanter]

[la réalité est que tous les juifs sont liés, dépendants les uns avec les autres.
La réussite d'autrui devient également la mienne! Lorsqu'il va mieux, je vais forcément mieux!
Quand je demande à mon prochain : "Comment ça va?", d'une certaine façon c'est comme si je prends des nouvelles d'une partie de moi-même!]

Les golems

+++ Les golems (paracha Vayéchev) :

"Avraham courut vers le troupeau" (Vayéra 18,7)

-> Le Malbim commente que le veau s'est échappé, et que Avraham ne pouvant pas le rattraper, il a été obligé d'en créer un nouveau.
C'est le sens de la suite du verset (v.18,7) : "il s'est dépêché de le faire (laassot oto)".

-> Le grand-père du 'Hida, le 'Hessed léAvraham, écrit que Avraham créait du bétail en utilisant le Séfer Yétsira, comme il est écrit dans le verset : "le veau qu'il a fait (achèr assa)" (Vayéra 18,8).

D'ailleurs, le Malbim explique que c'est la raison pour laquelle Avraham a donné à ses invités (les anges) du lait et de la viande (mélange interdit selon la Torah).
Ceci n'a été possible, que parce que la viande qu'il leur a donné n'était pas de la vraie viande naturelle, mais une qu'il avait créé lui-même.

-> Le Raavad écrit que Avraham créait également des golems humains.
Cela peut se voir directement dans la lecture littérale des mots : "les gens qu'ils avaient faits (achèr assou) à 'Haran" (Lé'h Lé'ha 12,5).
[dans son Pirouch haRaavad léSéfer Yétsira 6,4]

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+ Les Golems dans la guémara :

---> Golem humain :

Rava créa un homme (un golem en utilisant les forces de la sainteté), et l'envoya voir Rabbi Zeira.
Rabbi Zeira commença à parler avec lui, mais celui-ci n'a pas répondu. [En effet, un golem ne possédant pas d'âme, n'a pas la capacité de parler]

Rabbi Zeira (réalisant que ce n'était pas réellement un homme) va s'exclamer : "Mon ami (Rava) a dû te créer. Retourne à ta poussière."
[guémara Sanhédrin 65b]

---> Golem animal :
Rav 'Hanina et Rav Ochia s'asseyaient ensemble tous les vendredis pour étudier le Séfer Yétsira (le livre de la création). Au travers de leur étude, un veau se créait, qu'ils mangeaient par la suite [en l'honneur du Shabbath].
[guémara Sanhédrin 67b]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Sanhédrin 65b) dit que manger de la viande qui a été créée par le Séfer Yétsira ne rassasie pas, ni ne nourrit le corps ... et sûrement on ne ressent pas le goût de la nourriture.
Si tel est le cas, pourquoi Rabbi 'Hanina and Rav Ochia ont-ils créé un veau la veille de Shabbath avec le Séfer Yétsira (en utilisant différents arrangements des lettres du Nom d'Hachem à partir desquels Il a créé le monde), et l'ont mangé pendant Shabbath?
Ils ont agi ainsi afin de montrer la puissance de la sainteté des Noms saints d'Hachem, qui [par exemple] ont permis de créer ces veaux.

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On peut citer certains emplois du Nom d'Hachem :
1°/ Rachi (Chémot 2,14) nous dit que Moché a utilisé le chem haméforach (le Nom Divin Havaya tel qu'il est écrit) pour tuer l'égyptien qui a frappé un juif ;
2°/ Rabbi 'Hanina and Rav Ochia se plongeaient dans les lois de la création (Séfer Yétsira) la veille de Shabbath, ils créaient un veau et le mangeaient. Cela était réalisé uniquement en combinant les lettres du Nom d'Hachem avec lesquelles le monde a été créé. [Rachi - guémara Sanhédrin 67b]
3°/ Rava créait un personne avec le séfer yétsira, puisqu'il avait appris comment arranger les lettres du Nom d'Hachem, avec lesquelles Il a créé le monde. [Rachi - guémara Sanhédrin 65b]

4°/ Rabbi Avraham Weinsberger (1805-1885) a une fois rendu visite au 'Hatam Sofer, et ils ont discuté de l'antisémitisme rampant de l'époque, en plus des difficultés à obtenir sa subsistance.
En raison cette situation, la émouna de nombreux juifs commençait à diminuer.
Rabbi Weinsberger a alors proposé au 'Hatam Sofer qu'il serait peut-être approprié d'utiliser les Noms saints d'Hachem pour créer un golem ou autre créature similaire, afin d'augmenter la émouna des juifs.
Le 'Hatam Sofer lui a dit : "Crois-moi. J'ai la capacité avec les Noms saints et la combinaison des Noms d'Hachem de créer un golem sans beaucoup d'effort, comme avaler un verre d'eau.
Mais la raison pour laquelle je ne le fais pas est à cause de la guémara (Yérouchalmi Yoma 3,7) qui dit que celui qui est familier avec le Nom Divin ne peut tirer aucun avantage d'autrui, et je tire avantage d'autrui puisque je reçois différentes choses des gens car je suis un rav".
[Shu"t 'Hatam Sofer - Ora'h 'Haïm 198]

5°/ Rabbi Shimshon d'Ostropoli enseigne que les noms : אדני et יהוה ont été utilisés pour ouvrir la mer Rouge.
Il est écrit : "Et toi, lève ton bâton et étends ta main au-dessus de la mer et fends-la" (véata arèm ét maté'ha ounété ét yadékha al ayam ouvkaéou - Béchala'h 14,16).
Si tu lève (arèm) les lettres de : "maté'ha" (ton bâton - מַטְּךָ), alors nous avons : ניל qui a une valeur de 90.
Ensuite, on va sous (nété) les lettres de : "yadé'ha' (ta main - יָדְךָ), nous avons : טגי qui a une guématria de 22.
Puis, au-dessus (al) des lettres de yam (mer - יָּם), on a : כנ, soit une valeur de 70.
Nous avons un total de 182 (soit : 90+22+70).
La dernière étape est "fends-la" (ouvkaéou), divise en deux 182 = 91, qui correspond à la guématria de la sommes de אדני et יהוה.

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-> Selon le Kouzari (maamar 4,25), l'auteur du Séfer Yétsira (livre de la création) est notre Patriarche Avraham.

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin écrit sur son maître le Gaon de Vilna :
"Le Séfer Yétsira était totalement clair pour lui depuis qu'il était enfant ...
En discutant d'une certaine partie du Séfer Yétsira avec lui, je lui ai dis que selon ce qu'il était en train de signifier, le fait de créer un golem est une grande tâche à accomplir.

Il m'a répondu qu'une fois, il a commencé à créer un golem, mais cependant en plein milieu du processus, une certaine image est passée dans sa tête, de laquelle il a compris qu'il ne devait pas continuer, car il était alors trop jeûne.
Je lui ai demandé quel âge il avait à ce moment là, et il m'a répondu qu'il n'avait pas encore 13 ans.

[Hakdamat Rabbi 'Haïm Volozhin au Biour haGra léSafra déTsniouta]

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-> Le Tséma'h David, un des principaux élèves du Maharal de Prague, a écrit un livre d'histoire, dans lequel il y a la biographie de son illustre maître.
Cependant, il ne mentionne à aucun moment qu'il a créé un golem.

De même, le 'Hida a écrit le livre : Shèm haGuédolim, qui consiste en des biographies des personnages importants de l'histoire juive.
Il y rapporte que Rabbi Eliyahou Baal Chem (1550-1583) a créé un golem, mais en abordant le Maharal de Prague, il ne faut aucune mention de cela.

=> Il semblerait que le Maharal de Prage n'a jamais créé de golem.

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-> Rabbi Yaakov Emden (le Yaavets), fils du Chacham Tzvi, qui était lui-même le petit-fils de Rabbi Eliezer Baal Chem de Chelm, raconte que son ancêtre a créé un golem qui a beaucoup trop grandi, au point qu'il a décidé de le tuer.
Au moment où son ancêtre essayait de faire cela, le golem l'a griffé à son visage.
[Le 'Hida rapporte qu'ayant beaucoup grandi, il a craint qu’il ne détruise le monde, c’est pourquoi il a enlevé le Nom de D. de son front et il est retourné à la poussière.]

Rabbi Yaakov Emden aborde également le fait qu'un golem ne peut pas compter dans un minyan, car il n'a pas la capacité de parler ou d'entendre.
[Chéélat Yaavets - vol.2, 82]

-> Le 'Hida (Birké Yossef - Ora'h 'Haïm 55,4) écrit :
"Il n’y a pas de doute qu’un tel homme a le même statut que quelqu’un qui est sourd-muet. En effet, quand on crée un tel homme, il n’a la force que de respirer, donc il ne peut certainement pas participer à un minyan, car il est comme un homme qui n’entend pas et ne parle pas, il ne participe pas à un minyan."

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"Yossef rapportait des paroles médisantes sur eux, à leur père" (Vayéchev 37,2)

-> Rachi rapporte : Tout ce qu’il voyait de mal chez ses frères, les fils de Léa, il le rapportait à son père.
Il s'agit du fait : qu’ils mangeaient de la viande arrachée à des animaux vivants, qu’ils humiliaient les fils des servantes en les traitant de serviteurs, qu’ils étaient soupçonnés d’actes de débauche.

=> Comment comprendre que ces enfants de Yaakov, si justes (à l'origine de tribus!) puissent commettre de telles fautes?
Et s'ils ne les ont pas commises comment Yossef a-t-il pu dire de tels mensonges à leur sujet?

D'ailleurs, le Chla haKadoch fait remarquer que l'utilisation du terme : "vayavé" (rapportait - וַיָּבֵא), et non pas : "véotsi" (mot impliquant le fait d'inventer une histoire), implique que les frères avait réellement fait ce que Yaakov a rapporté.

-> Le Chla haKadoch répond en rapportant que Avraham a écrit le Séfer Yétsira, et qu'il l'utilisait pour créer des golems.
Il a ensuite transmis ce livre à Its'hak, qui l'a passé à Yaakov, qui l'a alors transmis aux enfants de Léa, puisqu'ils avaient une généalogie plus pure que celle des servantes : Bila et Zilpa.

Utilisant le Séfer Yétsira, les enfants de Léa, ont créé des animaux (cf. à l'image de rav 'Hanina et rav Ochia ci-dessus).
Un animal qui est créé de cette façon ne nécessite pas d'abattage rituel (ché'hita), et l'interdiction de manger de sa chair alors qu'il est toujours vivant (Sanhédrin 65b), ne s'applique pas.
Yossef a été témoin de ses frères agissant ainsi, mais il n'a pas réalisé que l'animal en question n'était pas un vrai.

De plus, ses frères créaient des golems sous une forme féminine, et lorsque Yossef a vu ses frères marchant avec une femme, il a supposé à tord que c'était une vraie femme.

Par ailleurs, lorsque les enfants de Léa étaient en train d'étudier le Séfer Yétsira, et que leurs autres frères souhaitaient les rejoindre, ils l'interdisaient au motif qu'ils étaient les enfants de servantes (et non d'une lignée généalogique directe menant à Avraham).
Yossef ne voyant pas toute l'histoire, a rapporté à Yaakov qu'ils humiliaient les enfants de Bila et Zilpa, en les traitant de serviteurs.

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-> Yossef raconta à son père que ses frères consommaient de la chair d'un animal vivant, ce qui constitue un interdit des 7 lois noa'hides (guémara Yérouchalmi Péa 1,1).
En réalité, les frères de Yossef ne souhaitaient pas prendre des animaux du troupeau de leur père. Ils avaient appris de leur père les profondeurs des secrets de la Torah. Or lorsqu'ils voulaient manger de la viande, ils utilisaient la kabbala pour créer un animal à partir de rien. Ce type d'animal ne nécessite pas de ché'hita réglementaire.
Yossef n'ayant pas encore atteint l'âge de 20 ans, il n'avait pu recevoir de Yaakov l'enseignement de cette sagesse et donc ne connaissait pas ces choses.
Il pensa, par conséquent, que ces animaux nécessitaient un abattage rituel d'après la halakha.
[...]

De plus, la guémara (Sanhédrin 59b) demande s'il est possible que la viande tombe du Ciel?
La guémara répond par l'affirmative et rapporte l'histoire de Rabbi Chimon ben Halafta qui rencontra en chemin des lions affamés qui voulaient le dévorer. Il mentionna donc le verset : "Le lionceaux rugissent après la proie, demandant à D. leur pâture" (Téhilim 104).
Deux morceaux de viande tombèrent alors du Ciel pour épargner Rabbi Chimon. Le premier morceau fut dévoré par les lions, Rabbi Chimon emporta au beit hamidrach le second morceau et demanda si cette viande était impure et inapte à la consommation ou si elle était pure et consommable.
Il fut répondu qu'il n'y a rien qui ne tombe du ciel qui soit impur.
[Tsor ha'Haïm]

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-> Les liens entre Yossef et ses frères commencèrent à se détériorer quand il fit des rapports négatifs à leur père, Ya'acov. L’une d’elles concernait le "Ever min ha'haï" : les frères consommaient d’un animal abattu tandis que le corps de l’animal continuait de bouger (ce qu’on appelle "méfarkesset"). Yossef pensait qu’ils transgressaient l’interdit de Ever min ha’haï, consommer d’un animal qui vit encore.

Le Parachat Dérakhim (darouch 1) précise que d’après les lois de la Torah pour les Bné Israël, une fois l’animal abattu, il est autorisé d’en consommer les membres, même s’il remue encore. Mais selon la loi pour les Bné Noa’h, même si l’animal a été tué, tant qu’il bouge, il est considéré comme vivant et il est alors interdit de le consommer.

Le Parachat Dérakhim ajoute que les frères se considéraient comme des Bné Israël en tous points et qu’il leur était donc parfaitement permis de manger la bête même si son corps remuait encore.
Yossef était d’accord sur ce statut des Bné Israël, mais du fait de sa sublime vertu, il estimait qu’il ne devait prendre compte de ce rang que quand la Halakha était plus exigeante. Par contre, quand le statut de Ben Israël permettait plus de souplesse, il agissait avec rigueur, comme s’il était un Ben Noa’h.
Le fait qu’il ait été très strict envers lui-même n’aurait certainement pas dérangé les frères, mais ce qui posa problème, c’est que Yossef pensait qu’ils devaient être aussi rigoureux que lui.
Il alla jusqu’à informer Yaakov qu’ils transgressaient l’interdit de Ever min ha'haï en consommant d’un animal qui remuait encore (ce qui n’est interdit que pour les Bné Noa’h).

-> Le rav Yéhonathan Gefen commente :
Comme c’est toujours le cas, nos Sages mettent en avant les défauts des grands personnages de la Torah et grossissent leurs erreurs pour qu’elles nous touchent, à notre niveau. Ainsi, il semblerait que l’erreur de Yossef ait été de vouloir imposer ses exigences personnelles aux autres, ce qui engendra en un profond ressentiment de leur part.

Ce développement nous permet donc de tirer la leçon suivante : il ne fait pas imposer ses comportements louables ou exigences à autrui.
Ceci s’applique également à la façon dont nous considérons les personnes qui ne sont pas à ce niveau ; lorsqu’une personne fait preuve d’une certaine rigueur en matière de Halakha, elle a tendance à regarder de haut les individus qui n’agissent pas de la sorte. Les dégâts causés par cette attitude supplantent les bénéfices de la bonne action en question.
Un grand Rav dit à quelqu’un qui voulait s’imposer une nouvelle ’Houmra que si, à cause de celle-ci, il allait regarder les autres de haut, il valait mieux s’en abstenir, car le fait de se sentir supérieur aux autres entraîne un préjudice qui outrepasse le bénéfice apporté par la nouvelle exigence.

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+ Bonus (b'h) : Yossef et le lachon ara :

-> "... avec les fils de Bilha et les fils de Zilpa, épouses de son père ; Yossef rapportait des paroles médisante sur eux, à leur père" (Vayéchev 37,2)

Comment est-ce que Yossef a-t-il pu dire du lachon ara sur ses frères?

Il a bien respecté les 3 conditions cumulatives permettant de rapporter des paroles dénigrantes :

1°/ Si on a pu dire à cette personne d'arrêter son mauvaise action, et qu'elle ne nous a pas écouté, alors nous pouvons le dire à quelqu'un d'autre que cette personne sera susceptible d'écouter.

"avec les fils de Bilha et les fils de Zilpa" = Yossef a essayé de les faire changer, mais ils ont répondu que s'il se permettait de dire cela, c'est uniquement parce qu'ils sont les fils des servantes, et qu'il pensait être meilleur qu'eux.

2°/ On doit rapporter exactement ce qui s'est passé sans ajouter d'opinion subjective.

"Yossef rapportait (des paroles)" (vayavé Yossef) : le verset utilise : "rapportait" plutôt que : "disait/racontait", afin de signifier qu'il répétait exactement l'histoire sans aucunement l'enjoliver.

3°/ On ne doit pas tirer de profit du fait de donner l'information.

"à leur père" (el avihem) : Yossef ne dit pas : "à son père", car il ne souhaitait obtenir aucun honneur, aucune faveur de son père pour son comportement. Son seul désir était que leur père à eux (Yaakov) puisse les influencer afin qu'ils changent leur comportement pour le mieux.

La tsédaka nous sauve de la mort

-> "Ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté d'Hachem fermera la marche"
Le Radal explique : nos bonnes actions nous précéderont pour que l'on soit jugé favorablement et tenteront de nous sauver de la mort, comme il est écrit 'la tsédaka sauve de la mort' (Michlé 11,4 & 10,2)."

-> Nos commentateurs expliquent, qu'en hébreu, les initiales de la phrase "et la tsédaka sauve de la mort" (וצדקה תציל ממות - Michlé 11,4) forment le mot "mort" (mavét - מות).
Cela permet de déduire que lorsqu'on donne de la tsédaka, on est préservé de la pauvreté, et donc automatiquement, on n'est pas concerné par ce qu'affirment nos Sages (guémara Nédarim 64a), qu'un pauvre est considéré comme mort.

En ce sens, selon le Zohar haKadoch (Ekev 273b) : "Nous disons que la tsédaka sauve de la mort, car le pauvre est considéré comme mort, et donc, celui qui lui donne de l'argent lui redonne vie, et en retour, Hachem lui accordera également la vie".

Il faut comprendre quel est ce système de "mesure pour mesure" dont parle le Zohar : pourquoi le bienfaiteur bénéficie-t-il d'une protection contre la mort?
Le pauvre a un statut de mort, et lorsque quelqu'un lui accorde la charité, il le "ressuscite".
Par conséquent, du fait que le donateur s'est investi dans la résurrection des morts en sauvant le pauvre de la mort, Hachem le récompense en lui accordant la vie à lui aussi.

-> "Il existe deux sortes de tsédaka: celle qui sert à sauver l'homme d'une mort violente, et celle qui sert à sauver l'homme du jugement de l'enfer" [guémara Baba Batra 10a]
[ainsi la tsédaka nous apporte de la 'vie' dans ce monde et dans le monde à Venir. ]

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-> "L'homme ne subira jamais le moindre préjudice en accomplissant la mitsva de tsédaka"
[Rambam - Lois sur les dons aux pauvres 10,2 ]

-> "4 choses déchirent la sentence de l'homme: la charité, les cris d'imploration, le changement de prénom et le changement au niveau des actes."
[guémara Roch Hachana 16b]

"Les nations du monde se plaignent que les juifs empêchent les bénédictions de les atteindre.
Elles voient que les juifs sont trop riches, trop talentueux, trop intelligents, et qu'ils prennent tout pour eux-mêmes.

Mais la réalité est qu'ils sont le conduit dans lequel passent toutes les bénédictions.
Dans chaque pays où les juifs prospèrent, c'est l'ensemble du pays qui prospère avec eux.
Il en a été ainsi tout au long de l'histoire."

[Sfat Emet]

Ceux qui ont jeûné 40 jours

+ Ceux qui ont jeûné 40 jours :

Il y a une limite naturelle à la durée pendant laquelle une personne peut jeûner et rester en vie.
Pourtant, il existe des personnes qui ont pu miraculeusement jeûner pendant 40 jours. On peut citer :
- Moché sur le mont Sinaï. [Ekev 9,9]
- Les Bné Israël pendant la dernière série de quarante jours que Moché passa sur le mont Sinaï (pour récupérer les 2e Tables de la Loi). [Tana déBé Eliyahou Zouta 4]
- le roi Shlomo. [Yalkout Chimoni - Michlé 929]
- Eliyahou. [Méla'him I 19,8]
- les mouton de Yitro que Moché gardait. [midrach haGadol Chémot 3,1 ; midrach Agada Chémot 3,1]

La réincarnation

+ La réincarnation :

-> "Toutes les âmes d'Israël doivent être réincarnées de nombreuses fois afin d 'accomplir la totalité des 613 commandements de la Torah par la pensée, par la parole, et par l'action"
[Tanya - Iguéret haKodech 7,29]

-> "Aussi longtemps qu'une personne ne parvient pas à réaliser sa finalité dans ce monde, Hachem la déracine pour la replanter encore et encore."
[Zohar I ; 186b]

-> "Toutes les âmes sont sujettes à la réincarnation.
Les gens ignorent les voies de Hachem. Ils ne savent pas qu'ils sont amenés devant le tribunal avant d'entrer dans ce monde, comme après l'avoir quitté.

Ils sont dans l'ignorance des nombreuses réincarnations et des processus secrets par lesquels ils sont passés, ainsi que le nombre d'âmes nues et combien d'esprits nus errent dans l'autre monde sans être en mesure de passer l'entrée du palais du Roi.

Les hommes ne savent pas que les âmes tournent comme une pierre lancée par une fronde.
Mais le temps viendra où ces mystères seront dévoilés."
[Zohar II ; 99b]

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-> "La chose essentielle [à garder à l'esprit est que la finalité de la réincarnation] a pour effet de réparer une influence [négative] provenant d'une vie précédente ...

Le type de mal auquel aspire le plus notre âme correspond sans doute à quelque chose auquel nous nous sommes habitués dans notre précédente vie.
Par conséquent, prêtons attention à nos vices [car ils nous indiqueront exactement les domaines sur lesquels nous devons travailler]. "

[Gaon de Vilna - commentaire sur Yona]

[Le mot hébreu pour réincarnation : "guilgoul" a la même guématria que : 'hesséd (bonté).]

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+ Quelques questions/réponses :

-> Un retard dans l'enterrement peut-il affecter la réincarnation?

"Après que l'âme ait quitté le corps, et que celui-ci soit resté sans souffle, il est interdit de le laisser sans sépulture (guémara Moéd Katan 28a ; ainsi que Baba Kama 82b).

Car une personne défunte laissée sans sépulture durant 24 heures ... empêche que le plan Divin soit accompli, car peut-être D. a-t-Il décrété qu'elle devait être réincarnée immédiatement au jour de sa mort.
Cela aurait mieux valu pour elle, mais tant que le corps n'est pas enterré, l'âme ne peut se retrouver en présence de Hachem, ni être transférée dans un autre corps.

En effet, une âme ne peut pénétrer un second corps tant que le 1er n'est pas enterré."

[Zohar III ; 88b]

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-> Un homme peut se réincarner dans une femme, mais pas le contraire.

Un être humain peut se réincarner dans un animal, dans une plante ou même dans un minéral mais pas le contraire (cf. Chaar haGuilgoulim du Ari zal).

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-> "Pourquoi une bonne chose arrive à une personne vertueuse, alors qu'à un [autre] tsadik, ce sont de mauvaises choses qui surviennent?

C'est parce que le [dernier] tsadik avait mal agi dans une vie antérieure, et il en supporte à présent les conséquences."
[Né'hounia ben haKana - Séfer haBahir]

-> Le Ramban fait également remarquer que la réincarnation résout toutes les difficultés liées à cette question : "Pourquoi de mauvaises choses arrivent-elles à de bonnes personnes?"

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-> Quel corps sera ressuscité et qu'arrivera-t-il aux corps n'atteignant pas l'ultime perfection?

"Rabbi Yossé répondit : "Ces corps ne furent pas méritants et qui ne réalisèrent pas leur finalité seront considérés comme n'ayant jamais existé"

Rabbi Its'hak [ne fut pas d'accord et] dit : "A de tels corps, Hachem procurera d'autres esprits, s'ils se révèlent méritants, ils seront capables de se maintenir dans le monde, et sinon, ils seront des cendres sous les pas des Justes". "

[Zohar I ; 131a]

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-> Combien de chances une âme a-t-elle d'atteindre la complétude par le biais de la réincarnation?

Le Zohar (III;216a) et les Tikouné Zohar (6;22b), par exemple, suggèrent 3 ou 4 chances.

Les Tikouné Zohar (69;103a) avancent l'idée que même si l'âme n'effectue qu'un petit progrès à chaque fois, il peut lui être donné l'opportunité de revenir dans ce monde afin d'atteindre sa complétude.

Après la mort : revoir toute son existence

+ Après la mort : Revoir toute son existence :

-> Tous les actes d'une personne sont écrits dans un livre"
[Pirké Avot 2,1]

-> "Ne pense pas que la tombe sera un refuge pour toi ... Dans le monde futur, tu devras rendre compte de tous tes actes devant le Roi des rois"
[Pirké Avot 4,22]

-> "[Même les actes qu'une personne] foule au pied [c'est-à-dire qu'elle considère sans importance] seront présentés en jugement"
[guémara Avoda Zara 18a]

-> "Lorsqu'une personne se rend à sa dernière demeure, tous ses actes sont détaillés devant elle, et on lui dit : "Tu as fait ceci et cela à tel et tel endroit, tel et tel jour".
Et elle répond : "Oui".
On lui dit alors : "Signe". Et elle signe ...

Et plus encore, elle reconnaît la justice du verdict et affirme : "Vous m'avez bien jugé". "
[...]
"Qui témoigne [à son propre jugement après la mort]?
L'âme de celui qui est jugé."
[guémara Taanit 11a]

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-> Le rav Aryeh Kaplan nous aide à réaliser le déroulement :

"Imaginez-vous debout nu devant D., avec votre mémoire grande ouverte, complètement transparente, sans le moindre mécanisme permettant de diminuer sa force.
Vous vous souviendrez de tout ce que vous avez fait dans votre vie ...

Le souvenir de chaque bonne action constituera le plus sublime des plaisirs ...
Mais votre mémoire sera aussi ravivée à toutes les choses dont vous avez honte.
Elles ne peuvent être justifiées, ou rejetées. Vous serez face à vous-même, pleinement conscient des conséquences de tous vos actes.

Nous savons tous quelle honte et humiliation terribles subit celui qui est surpris en train de faire quelque chose de mal.

Imaginez ce que peut représenter le fait d'être pris la main dans le sac, par sa propre mémoire, sans le moindre espoir de fuite"

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+ La téchouva :

-> "Hachem ne se réjouit pas de la punition du méchant"
[guémara Méguila 10b ; et ainsi que Sanhedrin 39b]

-> La téchouva, terme signifiant littéralement "retour", comme celui qui retrouve ses esprits, revient vers lui, de retour vers son véritable moi.

Dans ce monde, ce retour (téchouva) permet de retirer du film de sa vie des événements négatifs.
Dans le monde futur, il ne sera plus possible d'y effectuer des modifications.

-> Au sujet de l'importance d'une prise de conscience tant que nous sommes en vie, nos Sages nous disent :
- "Mieux vaut subir la honte dans ce monde que dans le monde futur" [guémara Kidouchin 81a]

- "Béni soit D., Qui a donné à l'humanité l'opportunité de ressentir la honte dans ce monde plutôt que dans le suivant" [guémara Yébamot 105b]

-> Le jugement n'est pas une punition, mais une relation de cause à effet de la vie d'une personne.

Notre monde futur, qui est éternel, dépend de chacun de nos actes (net de téchouva).
Nous avons constamment la possibilité de l'embellir, en faisant de belles actions.

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-> Selon nos Sages, pour un méchant, l'enfer ne peut durer plus que 12 mois maximum (Edouyot 2,10).

-> Beaucoup (le Maharal, le rav Dessler, ...) sont d'avis que l'enfer n'est pas un endroit géographique, mais un vide énorme que la personne ressent en étant détachée du monde matériel, et parfois, la demande du plaisir matériel est tellement forte qu'elle "brûle" la personne car elle ne peut plus réaliser ses désirs.

Plus on donne d'importance à la matérialité, plus il nous sera difficile de la quitter au moment de notre mort.

Au-delà du prix à payer pour nos fautes, le plus douloureux sera cette sensation de honte éternelle (Comment ai-je pu me faire avoir à ce point en agissant de la sorte ? En passant à côté de ma vie ... et maintenant il est trop tard!).

-> Chacun aura pour juges les sages de sa génération, qui sont à même de prendre en compte toutes les difficultés propres à cette génération.

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-> Selon le Ramban (Chaar haGuémoul), il existe 3 jours de jugement durant lesquels l'âme est jugée :

1°/ à Roch Hachana : passage en revue de l'année passée et détermination des conditions matérielles pour l'année à venir ;

2°/ le jour de la mort : la vie du défunt est passée en revue, et il est déterminé si l'âme devra poursuivre l'expérience éprouvante d'un examen plus attentif de sa vie ou si elle est prête à entrer au paradis ;

3°/ le Grand Jour du Jugement (suite à la venue du machia'h).

A quoi sert-il?

Selon le rav Aharon Kotler (Michnat Aharon), l'une des réponses est qu'après la mort, tous les actes bons et mauvais, ainsi que toutes les influences qu'une personne aura exercées sur les autres, sont "encore en mouvement", puisque que ses enfants, lorsqu'ils font le bien, peuvent ajouter du mérite.

Ce ne sera qu'à la fin de l'histoire de l'humanité que le "décompte final" pourra être établi, déterminant ainsi l'impact qu'un individu aura eu sur le monde au cours de son existence.

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[par exemple : un sourire ou un mot positif qu'on aura exprimé à une autre personne, peut totalement la changer (un sourire redonne de la vie, de la joie, de la confiance, de la motivation ... C'est comme si c'était une nouvelle personne, et par ricochet cela change positivement toute sa descendance.).
Il en est de même d'une écoute d'autrui, d'un conseil, ...

Que de conséquences positives pour un acte apparemment si petit, banal! ]

Après la mort

+ Après la mort (Quelques pensées selon nos Sages) :

-> "Ceux qui sont sur le point de venir [dans ce monde] sont vêtus de vêtements, avec des visages, des corps, comme ceux de ce monde ...
[Au moment où ils pénètrent réellement dans ce monde], ils retirent leurs vêtements spirituels et enfilent ceux de ce monde ...

Lorsqu'il est temps pour eux de quitter ce monde, le vêtement du corps [est retiré] et ils [remettent] le vêtement dont ils s'étaient dépouillés au moment d'entrer dans ce monde."
[Zohar II 150a]

-> Le midrach (Béréchit rabba 20,12) rapporte comment suite à sa faute, Adam est passé d'un "vêtement de lumière" à un "vêtement de peau".

-> "L'âme ne sort du corps que si elle se tient devant la présence divine, ainsi qu'il est dit : 'car un homme ne peut Me voir et survivre' (Chémot - Ki Tissa 33,20). "
[Pirké déRabbi Eliézer 34]

-> Selon la loi juive, les proches parents du défunt doivent déchirer leurs vêtements, et cela peut être une façon de dire au défunt errant aux alentours qu'ils perçoivent sa perte comme le déchirement de leur propre corps.

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-> "L'homme entend ses louanges [lors de son oraison funèbre] comme s'il était dans un rêve"
[midrach Béréchit rabba 96,24]

-> "Sois fervent lors de mon éloge funèbre, car je me tiendrai là"
[guémara 153a]

-> "Le mort sait tout ce qui est dit en sa présence jusqu'à ce que la tombe soit remplie ...
[Une autre opinion est :] jusqu'à ce que la chair se désagrège."
[guémara Shabbath 152b]

De même, la loi juive interdit les propos futiles ou stupides en présence du défunt (guémara Béra'hot 3b), car l'âme entend tout.

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-> "Durant 3 jours [après la mort], l'âme erre au-dessus du corps, tentant de le pénétrer à nouveau, mais dès qu'elle voit l'apparence [de son visage] se modifier [c'est-à-dire lorsque le corps commence à se désagréger], elle s'en va"
[midrach Vayikra rabba 18]

-> "Durant les 7 jours de deuil, l'âme va et vient entre son domicile [sur terre] et sa résidence céleste, et de sa résidence céleste jusqu'à son domicile [précédent]"
[Pirké déRabbi Eliézer 34]

-> "L'âme d'un homme est en deuil d'elle-même durant 7 jours"
[guémara Shabbath 152a]

C'est une période de deuil pour l'endeuillé, et également pour le défunt.

-> "Tant que le corps existe, l'âme monte et descend [entre le monde céleste et le monde matériel] ; au bout de 12 mois, le corps se désagrège et l'âme ne monte ni ne descend plus"
[guémara Shabbath 152b]

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+ Le lieu de sépulture :

-> "Le Zohar et les écrits du Arizal expliquent que ... le néféch [contrairement au roua'h et à la néchama, qui sont d'autres composants de l'âme] reste constamment à errer au-dessus de la tombe ...
En l'honneur du néfech et afin de lui définir un endroit où résider, nous démarquons le lieu de sépulture ou nous bâtissons une structure par-dessus"
[Taamé haMinhaguim]

-> Nos Sages (guémara Yérouchalmi - Taanit chap.2) nomment même ce monument : "néféch", en allusion au fait qu'un résidu de l'âme du défunt demeure perpétuellement attaché à l'emplacement de sa sépulture.

=> Ainsi, ce monument est destiné à l'endeuillé, et également au défunt.

-> "Lorsque l'âme quitte le corps, les tsadikim viennent et disent : 'Venez en paix!' "
[Pirké déRabbi Eliézer 34]

-> "[L'âme est] lumineuse comme la lumière"
[Rabbi Saadia Gaon - Emounot véDéot 6,3]

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+ Le tunnel :

-> "Que sous-entend la phrase : "L'âme n'est pas remplie" (Tsav 6,7) ?

Elle signifie qu'au moment de la mort, l'âme ne quitte pas le corps en douceur.
Comment l'âme s'en va-t-elle? ...

Comme le son d'eau rugissante ... ou bien, comme le son d'un jaillissement d'eau à travers un canal"
[midrach Kohélet rabba 6,7]

=> Il en ressort une sensation auditive et un passage éventuel dans une sorte de tunnel.

-> Le Zohar (1;127a) nous enseigne que "l'entrée du paradis" correspond à la caverne de la Ma'hpéla, située à 'Hévron, et tous les êtres humains passent à travers cette caverne lorsqu'ils quittent ce monde.

Le Zohar fait également mention du fait qu'après qu'Avraham soit entré dans la caverne pour l'inspecter, il aperçut "une porte ouverte vers le paradis", et "de plus, il vit une lumière brillante qui éclairait la caverne".

En hébreu, la racine à l'origine du mot 'Hévron, signifie : "joindre".
C'est un lieu de jonction entre le Ciel et la terre.

=> Il en ressort une notion de perception d'une lumière, et d'un lieu de passage entre 2 domaines (la terre et le Ciel).

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-> Autre divré Torah sur ce sujet : https://todahm.com/2015/10/24/3775

Le 1er Ouchpizim : Avraham

+ Le 1er Ouchpizim : Avraham

-> "Avraham est comparé au soleil"
[Souccat Shalom - Rabbi Eliyahou Guttmacher]

-> "Hachem a révélé Ses secrets à personne, si ce n'est à notre Patriarche Avraham"
[midrach Tapliot]

-> "Avraham devait être créé avant Adam, mais D. a raisonné : 'Si Avraham échoue, aucune autre personne ne sera capable de rectifier sa faute. Je vais créer d'abord Adam. S'il s'égare, Avraham va en effectuer les réparations' "
[midrach Béréchit rabba 14,6]

-> D. a promis à Avraham : 'Je vais te faire aussi élevé que Adam haRichon'
[midrach Avkir]

-> Hachem a béni Avraham : 'Que tous tes descendants soient comme toi!'
[midrach Béréchit rabba Bamidbar 2,12]

-> Avraham avait un bijou précieux suspendu à son cou. Toute personne malade qui le regardait, était immédiatement guérie
[guémara Baba Batra 16b]

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-> A la naissance d'Avraham, une étoile est montée à l'est, et a avalé 4 autres étoiles dans les 4 directions du ciel.
Les sages du roi Nimrod lui ont interprété cela : 'Un fils est né à Téra'h! Ses descendants vont devenir une nation qui va hériter de ce monde et du monde à venir. Nous vous conseillons de le tuer.'

Cherchant à protéger son fils de la colère, Téra'h a caché Avraham dans une grotte pendant 13 années.
Hachem lui a fourni 2 ouvertures : un trou d'où jaillissait un flot d'huile, et un autre de la farine fine.

Lorsqu'il est sorti de la grotte, il était rempli de questions : "Qui a créé le ciel et la terre, et qui m'a amené à la vie?"
Le matin, il a vu le soleil monté dans le ciel, il a alors prié le soleil.
Le soir au moment du couché du soleil, la lune a pris sa place dans le ciel, il a alors prié la lune en pensant qu'elle était supérieure au soleil.

Le matin, au levé du soleil, la lune étant chassée, il dit : "Les 2 : la lune et le soleil, ont un Maître qui les a créé et règne sur eux. C'est à Lui que je vais prier et m'incliner"

Témoin de la foi de Avraham, D. s'est révélé et lui a parlé.

[Zohar - vol.I,6]

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-> Le roi Nimrod lui a dit : "J'idolâtre le feu et je vais te jeter dans une fournaise ardente. Je laisse ton D. venir et te sauver des flammes!"
[midrach Béréchi rabba 38,8]

A ce sujet, la guémara (Pessa'him 118a) nous raconte :
Lorsque l'ange Grabriel a vu Avraham dans la fournaise ardente, il a supplié D. : 'Laisse-moi descendre et refroidir la fournaise. Laisse-moi sauver ce juste du feu éclatant'

Hachem lui a répondu : 'Je suis Unique dans Mon monde, et Avraham est unique dans son monde. Il convient à celui qui est Unique de sauver celui qui est unique'

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+ Les accomplissements d'Avraham :

-> "Avraham a ébranlé la force de l'idolâtrie.
S'il n'avait pas pris cette initiative, aucune personne aujourd'hui ne pourrait résister à l’attrait de l'idolâtrie"
[Souccat Shalom - Rabbi Eliyahou Guttmacher]

-> "La présence divine a parlé à Avraham 8 fois"
[Michna - Pirké Eliézer]

-> "Avraham a transformé sa pulsion au mal, en une pulsion au bien"
[guémara Yérouchalmi - Béra'hot 10,5]

-> Avraham a reconnu que D. a créé le monde à l'âge de 5 ans (guémara Nédarim 32a).
Selon d'autres, c'était à 48 ans (Pessikta Rabbati 21,81).

-> Avraham est allé étudier la Torah chez Chem, le fils de Noa'h, pendant 39 ans, avant de revenir à la maison de son père.
[Séfer haYachar - Noa'h]

-> Les chameaux d'Avraham n'entraient pas dans une propriété qui contenait une idole.
[Avot déRabbi Nathan 8,8]

-> Avraham observait même les lois de nos rabbanim, comme le érouv tavchilin, une disposition qui permet de préparer le Shabbath pendant Yom Tov.
[guémara Yoma 28b]

-> Le traité de Avraham sur les lois de l'idolâtrie (Avoda Zara), contenait 400 chapitres.
[guémara Avoda Zara 14b]
[Actuellement, à notre niveau, il n'y a plus que 5 chapitres dans ce traité de guémara ...]

->Avraham est l'auteur du livre précurseur de la Kabbale : le Séfer Yétsira.
[Zohar - vol.II, 36]

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-> Par le mérite de la bonté et de l'hospitalité de Avraham, Hachem a transmis à sa descendance la mitsva de la Soucca.
[midrach Tan'houma]

-> Selon le Zohar (vol I,102b), l'arbre révélait à Avraham les pensées internes de ses visiteurs.
S'ils croyaient dans le Créateur, l'arbre déployait ses branches, amenant de l'ombre.
S'ils étaient des idolâtres convaincus, l'arbre repliait ses branches, retirant l'ombre.
Avraham n'était alors pas apaisé tant que ses invités ne croyaient pas en D.

[ On comprend l'appellation par le Zohar de la Soucca, comme : "ombre de la foi" (tsila diméEménouta).

-> "J'ai donné des Soucca pour demeure aux Bné Israël, quand je les ai fais sortir d'Egypte" (Emor 23,43)
Le Yad Yossef fait remarquer que si c'était l'unique raison, les convertis devraient en être exemptés, puisqu'ils n'ont pas résidé temporairement dans une Soucca dans le désert.
Ils doivent accomplir cette mitsva car elle vient en mérite de Avraham, qui est le père de tous les convertis.

-> "Hachem bénit Avraham en toutes choses (bakol)" ('Hayé Sarah 24,1)
Le midrach dit que cela prouve que Avraham a accompli la mitsva de la Soucca.
Quel en est le lien?

Le Rimzé Méir dit que la réponse tient dans le mot : bakol (בַּכֹּל) :
- le bét en liaison avec : "béSouccot téch'vou chiv'at yamim" (Vous demeurerez dans des Souccot durant 7 jours - Emor 23,42) ;
- le kaf : "kol aézra'h béIsraël yéchévou baSouccot" (toute personne originaire d'Israël demeurera dans la Soucca - Emor 23,42) ;
- le lamèd : "léma'an yéd'ou doroté'hèm, ki baSouccot ochavti ét béné Israël (afin que vos générations sachent que j'ai donné des Souccot pour demeure aux bné Israël - Emor 23,43).

-> Selon certaines opinions, lorsque Avraham a reçu les 3 anges, c'était pendant la fête de Souccot (guémara Roch Hachana 11a ; midrach Bamidbar rabba 14,2)

Puisque qu'Avraham accomplissait toute la Torah, pourquoi est-ce qu'il était assis à l'entrée de sa tente, plutôt que d'être dans la Soucca (Béréchit 18,1)?

Rav 'Haïm Kanievsky répond que le verset se termine par "pendant la chaleur du jour".
Puisqu'il souffrait en raison de la chaleur extrême et du fait d'avoir était circoncis, il était dispensé de la mitsva. Il est donc resté à l'ombre de sa tente, où la chaleur est moindre.

-> Avraham a demandé à ses invités (les 3 anges), de se poser sous l'arbre, afin qu'ils puissent accomplir la mitsva de la Soucca (midrach Bamidbar rabba 14,2).

On peut se poser plusieurs questions :
1°/ Puisqu'un arbre est attaché au sol, il ne peut pas être utilisé comme scha'h (toit de la Soucca) ;
2°/ Puisqu'Avraham réalisait personnellement la mitsva de la Soucca, qui sera donné plus tard à ses descendants, pourquoi voulait-il également que des non juifs l'accomplissent?
3°/ Puisque la loi juive est que les voyageurs sont exemptés de Soucca, pourquoi Avraham a-t-il insisté pour qu'ils s'y assoient?

Rav 'Haïm Kanievsky (Taama Dékra) répond à ces questions :
1°/ Nous devons dire que l'arbre de Avraham était forcément détaché du sol, et il pouvait ainsi s'en servir pour une Soucca cashère ;
2°/ Puisque Avraham avait l'intention de convertir les gens au judaïsme, il voulait les habituer à la pratique ;
3°/ La loi juive est que si un voyageur a la chance de trouver un Soucca pendant son déplacement, et qu'il n'est pas dérangé par s'y asseoir, il est obligé d'y résider.
Puisque les voyageurs ne se sont pas opposés à la volonté d'Avraham, ils n'étaient pas exemptés de la mitsva.

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+ Par son mérite :

-> "L'arbre qui a grandi dans le jardin d'Avraham a rectifié la faute d'Adam de manger du fruit de l'arbre de la connaissance"
[midrach Avkir]

-> Bien que victorieux sur les 4 rois, Avraham a refusé de prendre la moindre chose pour lui-même.
"Je jure que fût-ce un fil, fût-ce la courroie d'une sandale, je ne prendrai rien de ce qui est à toi ; que tu ne dises pas : 'C'est moi qui ai enrichi Avram' " (Lé'h Lé'ha 14,23)
La guémara (Sotah 17a et 'Houlin 89a) rapporte qu'en récompense de cette attitude, ses enfants vont recevoir 2 mitsvot : les fils de tsitsit et les lanières des téfilin.

-> Chaque année, le jour de Kippour nous rappelons le sang de la circoncision d'Avraham, qui a été accomplie en ce jour, il y a des milliers d'années.
Et chaque année, Hachem se rappelle de l'amour et du dévouement d'Avraham, et pardonne nos fautes.
[Yalkout 'Hadach]

-> "Avraham était assis à l'entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour" (Vayéra 18,1)
Cela afin de compenser la chaleur qui a fait rage le jour où les juifs ont idolâtré le veau d'or.
[Souccat Shalom - Rabbi Eliyahou Guttmacher]

-> Puisqu'Avraham a préparé de l'eau pour les 3 anges afin qu'ils se lavent les pieds (Vayéra 18,4), D. a fourni une source d'eau aux juifs qui les a accompagné pendant 40 ans dans le désert.
[Zohar - vol.I,127]

-> Si ce n'était pour le mérite de Avraham, la mer ne se serait pas séparée en 2 pour Israël.
[Yalkout 'Hadach]

Les miracles que D. a fait pour le peuple juif : la sortie d'Egypte, la séparation de la mer, le don de la Torah, sont tous venus par le mérite d'Avraham.
[Souccat Shalom - Rabbi Eliyahou Guttmacher]

-> Dans le futur, Avraham sera assis aux portes de l'enfer.
Il laissera la porte fermée, empêchant tout fauteur circoncis d'y entrer.
[midrach rabba 48,8]

Le midrach (Chémot rabba 19,5) rapporte que Hachem privera les hérétiques et les calomniateurs de ce mérite (de ne pas tomber en enfer), en envoyant des messagers divins pour masquer leur circoncision.

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-> Avraham est appelé "ha ivri", celui qui se tient sur l'autre côté.
Il a transmis des gènes spirituels à ses enfants, dont le fait que même si tout le monde se tient d'un côté en vouant un culte à la modernité, nous restons de l'autre côté fidèle aux valeurs éternelles et de vérité, celles de papa Hachem.

Le 2e Ouchpizim : Yits’hak

+ Le 2e Ouchpizim : Yits'hak

-> Yits'hak est né à Roch Hachana (guémara Roch Hachana 10b).
A sa naissance, tous les malades ont été guéris, tous les sourds pouvaient de nouveau entendre, et tous les aveugles ont retrouvé la vue (midrach Tan'houma - Vayéra 37).

-> Yits'hak ressemblait physiquement totalement à son père Avraham.
[guémara Baba Métsia 87a]

Cette guémara nous enseigne également que jusqu'à alors le passage du temps n'avait aucun impact sur une personne (pas de rides, ni de cheveux blancs, ...).
Avraham et Yits'hak se ressemblaient tellement qu'on allait voir l'un en pensant qu'on parlait à l'autre.
Avraham a alors prié pour qu'on puisse faire la différence entre un jeune et une personne plus âgée.
=> C'est alors, que Hachem a établi les traces de l'âge.

-> "Yits'hak est sorti dans les champs pour prier, à l'approche du soir" ('Hayé Sarah 24,63)
Lorsque Adam a été chassé du Gan Eden, c'était à l'approche du soir, et au milieu de toute l'agitation et de la confusion, il a raté la prière de min'ha.
Par le fait d'établir la propice prière de l'après-midi, Yits'hak a rectifié la faute d'Adam.
[Yalkout 'Hadach]

-> Le nom de Avraham a été changé à partir de Avram.
Le nom de Yaakov a été changé en Israël.
Mais le nom de Yits'hak est demeuré inchangé, car c'est D. Lui-même, qui lui a donné ce nom.
"Hachem dit : ... et tu le nommeras Its'hak" (Lé'h Lé'ha 17,19)
[guémara Yérouchalmi - Béra'hot 1,6]

Rachi (Lé'h Lé'ha 17,19) commente ce nom : le youd (10) faisant allusion aux 10 épreuves imposées à Avraham ; le tsadik (90) : l'âge de Sarah lorsqu'elle a enfanté Yits'hak ; le 'hét (8) : le jour de sa circoncision ; et le kouf (100) : l'âge de Avraham lorsqu'il est né.

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+ Par son mérite :

-> "Tant que Yits'hak était vivant, les enfants d'Essav ont observé la circoncision.
Après sa mort, ils abandonnèrent cette pratique."
[Yalkout 'Hadach]

-> "Les juifs ont reçu la Torah directement de D., au milieu de flammes et de sonneries du Shofar, ce qui est une allusion à la Akéda et au bélier qui a été offert à la place de Yits'hak"
[Yalkout 'Hadach]

-> "[Par son mérite,] la présence divine réside sur le Sanctuaire (michkan) ... et le peuple juif va entrer en Israël"
[Souccat Shalom - Rabbi Eliyahou Guttmacher]