Aux délices de la Torah

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+ Rabbi Yéhochoua ben Lévi rencontra un jour le prophète Eliyahou qui se tenait à l'entrée de la grotte (selon d'autres : du lieu de sépulture) de Rabbi Chimon bar Yo'haï ...
Rabbi Yéhochoua demanda à Eliyahou : "Quand le Machia'h viendra t-il?". Eliyahou répondit : "Va questionner le Machia'h lui-même".
Rabbi Yéhochoua demanda à Eliyahou : "Où se trouve-t-il?". Il répondit : "Aux portes de la ville". Rabbi Yéhochoua dit : "A quel signe le reconnaitrai-je?". Eliyahou répondit : "Il est assis au milieu des miséreux qui souffrent de plaies; alors que tous ces miséreux défont tous leurs pansements à la fois (nettoient la plaie) et remettent leurs pansements, lui (le Machia'h) défait ses pansements et les refait un après l'autre, car peut-être aurait-il besoin (de libérer le peuple d'Israël) et il ne veut pas retarder (cette "guéoula")".

Rabbi Yéhochoua alla donc auprès du Machia'h et lui dit : "Shalom à toi, mon Maître et mon Guide" ; le Machia'h répondit : "Shalom à toi, fils de Lévi".
Rabbi Yéhochoua lui demanda : "Quand viendras-tu, Maître?". Le Machia'h répondit : "Aujourd'hui (je viendrai)".

Rabbi Yéhochoua retourna auprès d'Eliyahou qui lui demanda ce que le Machia'h lui avait dit ... Rabi Yéhochou'a dit enfin à Eliyahou : "Le Machia'h m'a menti en me disant qu'il viendra aujourd'hui, et il n'est pas venu!"
Eliyahou haNavi répondit : "Il voulait te dire (Téhilim 95,7) : "Aujourd'hui, si vous écoutez Sa voix".
[guémara Sanhédrin 98a]

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=> Aux portes de quelle ville le Machia'h se trouve-t-il?

-> A la question de Rabbi Yéhochoua ben Lévi : "Où le Machia'h se trouve-t-il?", Eliyahou a répondu : "apit'ha déqarta" (à la porte de la ville) ; selon le Gaon de Vilna, il aurait : "apit'ha déromi" (à la porte de Rome, ou bien à la porte Sud).

-> Rachi nous explique :
Le Machia'h ne se trouve pas aux portes de la ville de Rome, mais au Gan 'Eden, à l'endroit dirigé en face des portes de Rome.

[le commentateur Ein Eliyahou demande pourquoi le Machia'h se trouve-t-il en face des portes de Rome? C'est parce que, selon le midrach (Béréchit raba 11,2), le Machia'h qui est le dernier libérateur (goel) ressemble au premier libérateur, Moché Rabénou. Du fait que Moché a grandi dans le palais royal de Pharaon en Egypte, le Machia'h doit se trouver en direction du palais impérial de la ville de Rome. ]

-> Le Maharcha s'oppose à l'explication de Rachi ; il ne lit pas "à la porte de Rome" mais "à la porte du Sud (darom)".
Ainsi, le Machia'h, né le 9 Av qui coïncide avec la date de la destruction du Temple, réside au Gan 'Eden (qui possède 4 portes d'entrée à chacun des points cardinaux) du côté de la porte Sud du Gan 'Eden qui correspond à la sagesse de la Torah.

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël, ch. 28) explique l'expression "aux portes de Rome" d'une façon imagée : les "portes de Rome" signifient la fin (sof) de la domination de Rome. Ainsi, le Machia'h ne pourra se révéler qu'à la fin de la période de la disparition de la puissance de Rome dans le monde.

[Selon Rav Dessler (tome 3, p.205), ce n'est que lorsque la civilisation de Rome disparaîtra, et avec elle l'annulation de l'attrait vers le matérialisme de ce 'Ola Hazé, que les gens seront capables de s'élever et de voir le monde sous l'angle spirituel grâce à la lumière révélée par l'arrivée du Machia'h. ]

-> Le Alchikh haKadoch (Chir Hachirim 7,6) enseigne :
Pourquoi le Machia'h se trouvait-il en face des portes de Rome et non pas en face des portes d'une ville d'Israël ? De plus, comment Rabbi Yéhochoua ben Lévi, qui habitait en Eretz Israël, a-t-il pu rejoindre la "résidence" du Machia'h en un jour (hayom) alors que le déplacement jusqu'à Rome nécessitait de très nombreux jours ? En fait, il existait en terre d'Israël une petite ville, proche de la ville de Tsipori en Galilée, où résidait l'empereur Antoninus ami de Rabbi, désignée Rome, du même nom que la capitale de l'empire Romain en Italie. Le Machia'h se trouvait donc dans cette petite ville nommée Rome, située en Israël.

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=> Pourquoi le Machia'h souffrirait-il de maladies et de plaies?

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar, si'ha 18) nous explique :
Selon la guémara (Sanhédrin 98), Rabi Yéhouda Hanassi aurait pu être le Machia'h pour sa piété et pour avoir été atteint de maladies douloureuses ; Daniel aussi aurait pu être le Machia'h pour sa piété et pour avoir souffert dans la fosse aux lions.
Ainsi, le Machia'h ne sera pas choisi parmi les Sages qui étudient la Torah, mais parmi ceux qui sont pieux et souffrent de grandes épreuves. Pourquoi?
C'est parce que ceux qui ont beaucoup souffert sont plus sensibles à la souffrance d'autrui et comprennent mieux les problèmes du prochain. Or, le Machia'h (le goël d'Israël) devra être capable de ressentir les problèmes de la Communauté (klal). C'est cette capacité de ressentir les tourments de chacun qui va conférer au Machia'h le pouvoir de guéoula, de délivrance du klal ; pour cela une des conditions est qu'il ait souffert lui-même.
C'est ainsi qu'Hachem n'a choisi Moché Rabénou pour réaliser la guéoula du peuple d'Israël exilé en Egypte qu'après l'avoir testé sur sa sensibilité à la souffrance d'un agneau.

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=> A quoi le verset : "Aujourd'hui, si vous écoutez Sa voix" fait-il allusion?

-> "Moi Hachem, à l'heure venue, vite (J'accomplirai Ma promesse" (Yéchayahou 60,22).
Il faut comprendre ainsi : si on ne le mérite pas, le Machia'h viendra au temps fixé (bé'ita), mais si on le mérite en écoutant la voix d'Hachem, il viendra plus vite (a'hichéna) aujourd'hui-même.
[guémara Sanhédrin 98a].

-> Le Yafé Talmoud écrit :
Dans la fin du verset 7 du Téhilim 95 : "im békolo
tichmé'ou" (si vous écoutez Sa voix - אִם בְּקֹלוֹ תִשְׁמָעוּ), les lettres finales מ, ו et ו ont une valeur numérique totale 40+6+6 = 52, la même que celle du nom (Eliyahou - אליהו) : 1+30+10+5+6 = 52.
Cette guématria commune fait allusion au fait que le Machia'h se révélera sur Terre juste après qu'on ait entendu la voix d'Eliyahou haNavi venu nous annoncer la délivrance (guéoula).

-> Selon le Maharcha :
La réponse du Machia'h : "Aujourd'hui (hayom)" ne doit pas être prise à la lettre, car selon la guémara (Erouvine 42b), Eliyahou haNavi viendra nous annoncer, la veille, la bonne nouvelle de la guéoula. En effet, ce verset du prophète Malakhi précise : "Je vous enverrai le prophète Elie avant qu'arrive le jour de Hachem" (Malakhi 3,23).

[Certains de nos Sages expliquent que du fait que le Machia'h pansait une plaie après l'autre, afin de ne pas retarder éventuellement son arrivée, est une preuve qu'il arrivera le jour même (hayom) ; dans cette guéoula a'hichéna (devancée), le Machia'h arrivera à l'instant où les mérites d'Israël seront suffisants sans attendre plus longtemps, accompagné d'Eliyahou haNavi.
Par contre, c'est dans la guéoula bé'ita (en son temps) qu'Eliyahou précédera d'un jour l'arrivée du Machia'h. ]

Notre âme et notre corps se feront juger ensemble

+ Notre âme et notre corps se feront juger ensemble :

-> Antoninous a dit à Rabbi : Le corps et l'âme peuvent se soustraire au jugement Divin. Comment? Le corps pourra dire : "C'est l'âme qui a péché, car depuis qu'elle m'a quitté, je gis dans la tombe comme une pierre inerte". Et l'âme pourra dire : "C'est le corps qui a péché, car depuis que je me suis séparée de lui, je suis comme un oiseau qui plane dans les airs".

Rabbi répondit par une parabole : Cela peut être comparé au cas d'un roi qui possédait un beau verger qui produisait d'excellentes figues. Il y plaça deux gardiens ; l'un était paralytique et l'autre aveugle. Le paralytique dit à l'aveugle : "Je vois dans le verger de belles figues mûres. Viens, laisse-moi monter sur ton dos et nous les cueillerons pour les manger". Le paralytique monta à califourchon sur le dos de l'aveugle, ils cueillirent les figues et les mangèrent. Quelques jours après, le roi vint (dans le verger) et dit (aux deux gardiens) : "Que sont devenues ces belles figues précoces?" Le paralytique répondit : "Ai-je des jambes pour me déplacer (et les cueillir)?" L'aveugle enchaîna : "Ai-je des yeux pour les voir?". Que fit le roi?
Il fit monter le paralytique sur le dos de l'aveugle et il les jugea (sanctionna) ensemble. Il en sera de même (lors du Jugement) : Hachem fera venir l'âme, l'introduira dans le corps et les jugera tous deux ensemble, conformément à ce verset (Téhilim 50, 4) : "Il adressera Son appel aux Cieux d'en haut, ainsi qu'à la Terre, pour les faire comparaître en jugement devant Lui". "Il adressera Son appel aux Cieux" pour faire venir l'âme ; "ainsi qu'à la Terre" pour faire comparaître le corps, afin de juger le corps en même temps que l'âme (yadine imo).
[guémara Sanhédrin 91a-91b]

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=> A quel moment Hachem réunit-Il le corps et l'âme pour les juger ensemble?

-> Selon le commentateur Yad Rama, Hachem réintroduira la néchama (âme) dans le gouf (corps), afin de les juger ensemble, au moment de la résurrection des morts (té'hiat hamétim).

-> Le Séfer ha'Ikarim nous enseigne :
L'expression de notre agada : "Hachem fera venir la néchama et l'introduira dans le gouf" ne doit pas être prise à la lettre. En effet, le mot gouf ne désigne pas ici le corps, mais le Guéhinam ; donc Hachem introduira la néchama dans la zone limitée du Guéhinam pour être sanctionnée pour les mauvaises actions sur terre, bien que la néchama purement rou'hani (spirituelle) soit immatérielle et n'occupe pas de place.
Si le Guéhinam est désigné gouf (corps), c'est parce que de même que du vivant de l'homme, le corps humain limitait l'emplacement de la néchama (âme), le Guéhinam, dans lequel la néchama a été placée, limitera pour un temps donné l'emplacement de la néchama.
Ainsi, cette introduction de l'âme dans le gouf (Guéhinam) s'effectuera juste après le Jugement qui suit le décès, afin qu'elle soit purifiée de ses fautes.

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-> Bien que le corps et l'âme sont punis ensemble, l'âme assume en fait une plus grande responsabilité en raison de sa position supérieure, comme l'enseigne le midrach (Vayikra rabba 4) :
À l'avenir, l'âme et le corps seront jugés.
Hachem mettra de côté le corps et dirigera son jugement vers l'âme. L'âme demandera alors : "Maître de l'univers, nous avons tous 2 fautés ensemble. Pourquoi diriges-tu ton jugement loin du corps et vers moi?"
Hachem lui répondra : "Le corps vient du monde inférieur, d'un lieu de fautes. Toi, tu viens des mondes supérieurs, où personne ne faute devant Moi. C'est pourquoi Je mets de côté le corps et dirige Mon jugement vers vous."

Rabbi Méïr dit : Adam haRichone fut créé avec la poussière rassemblée de toutes les terres du monde ...
Rabbi Ocha'iya dit au nom de Rav : le corps d'Adam haRichone fut créé à partir de la terre de Bavél, sa tête à partir de la terre d'Israël et ses membres des autres terres ...
[guémara Sanhédrin 38a]

=> Pourquoi la tête d'Adam haRichone fut-elle créée à partir de la terre d'Israël?

-> La tête est la partie la plus haute et la plus importante de l'homme. C'est pourquoi, elle a été créée avec la poussière de la terre d'Israël qui est la terre la plus "élevée" et la plus importante parmi les autres terres du globe terrestre.
[Rachi]

-> La poussière qui a servi à façonner la tête, siège principal de la
Sagesse d'Adam haRichone, a été prise de la terre d'Israël, car sur cette terre, l'aptitude à acquérir la Sagesse est supérieure à celle de toutes les autres terres, d'après cet enseignement de Rabi Zira dans la guémara (Baba-Batra 158a) : "L'atmosphère de la Terre d'Israël rend plus sage".
De plus, c'est sur la terre d'Israël que se situe la ville de Jérusalem qui est la porte d'accès au Ciel pour la néchama (l'âme).
[Maharcha]

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-> Par contre, d'après le Maharcha, les autres membres (les bras et les iambes) ne sont que des kélim (outils) au service de la tête et du cour de l'homme : donc ces membres sont secondaires par rapport à la tête et au coeur. C'est pourquoi, ils ont été façonnés avec la poussière des autres terres qui sont secondaires par rapport à la terre d'Israël.

La bonté Divine est parfois cachée dans la rigueur

+ La bonté Divine est parfois cachée dans la rigueur :

-> Le Nom divin représentant le strict jugement est le Nom : Elokim (אלהים).
En réarrangeant ces lettres, nous remarquons qu’il s’écrit : מלא י-ה (malé youd hé), la plénitude de י et ה.
En épelant de façon pleine (מלא) les 2 lettres י et ה , qu’obtenons-nous?

Le "youd" (י) s’orthographie "youd, vav, dalet" = יוד, et la lettre hé (ה), "hé, alef" = הא.
En additionnant ces lettres, nous arrivons à un total de 26, comme le Tétragramme יהוה , c’est-à-dire le Nom divin de Miséricorde.

=> On a donc là une allusion au fait que ce qui nous apparaît comme de la rigueur, le Nom אלהים , est en vérité de la bonté cachée.
[rav Yéhochoua Alt]

Celui qui respecte et honore le Shabbath comme il convient, aura la crainte de D. durant les 6 jours de la semaine.
[Zohar - tikoun 9 daf 24b]

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-> Ainsi, le Shabbath est une ségoula pour la crainte du Ciel, comme nous l'enseignent nos Sages : "La crainte du Shabbath se troue même chez un ignorant" (guémara Yérouchalmi Dmaï פ"ד ה"א ח).

La force de reconnaître : « j’ai fauté »

+ La force de reconnaître : "j'ai fauté" :

"Bilaam dit à l'ange d'Hachem : j'ai péché" (Balak 22,34)

-> Il ressort de ce passage de la Torah une preuve établie que celui qui confesse ses fautes même s'il n'est pas sincère, sera épargné des souffrances et des accusations. Comme cela est rapporté dans le midrach (Bamidbar rabba 20,13) sur : "Bilaam dit à l'ange d'Hachem : j'ai péché". Bilaam était un grand racha dénué de bonnes actions et savait parfaitement que face au repentir, la punition ne peut se tenir.
Tout celui qui a péché et qui dit : "j'ai péché", ôte la permission à l'ange de le frapper.

Pour appuyer cet enseignement du midrach, voici ce qui est écrit dans le Zohar haKadoch : "Un homme doit devancer le Satan en exprimant ses fautes ce qui empêchera ce dernier de porter des accusations contre lui" (Zohar ח"ג רלא).
Ce tut le cas de Bilaam dont la confession était uniquement motivée par la crainte du châtiment et non par un quelconque repentir.
=> S'il en est ainsi concernant un racha, à plus forte raison pour le juif qui est le fils bien-aimé du Créateur et qui lorsqu'il exprime juste ses fautes, même s'il ne ressent pas encore la force du repentir sincère le bouleverser, se crée indéniablement un bouclier qui le préserve des souffrances et des accusateurs.

" Le Shabbath est la paix pour les créatures des mondes supérieurs comme du monde inférieur, et tout celui qui est contre le Shabbath se coupe du monde."
[Zohar - Kora'h 176b]

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-> Toutes les bénédictions d'en haut et d'en bas dépendent du 7e jour [Shabbath].
[Zohar - Yitro 88a]

-> "[Shabbath] est la source de toutes les bénédictions" (ki y mékor abéra'ha - chant du Lé'ha Dodi)

-> Selon le midrach (Béréchit rabba 10,9), le monde était incomplet et instable durant toute la Création jusqu'à ce que le Shabbath arrive.
De même, l’enfant n’a pas les forces pour la brit mila jusqu’à ce qu’il vive un Shabbath complet, et les 8 jours permettent de garantir cela.
Le Ohr ha’Haïm haKadoch (Vayikra 12,3) dit à ce sujet : "Shabbath amène une âme de vie au monde, donnant à l’enfant la capacité de survivre".
[de même, le Shabbath est tellement la source des bénédictions, que selon le Ohr ha'Haïm haKadoch, c'est grâce à lui que le monde a les énergies et bénédictions nécessaires pour exister encore 6 jours jusqu'au Shabbath suivant. Et cela fonctionne ainsi depuis le 1er Shabbath de la Création! ]

-> "6 jours durant, le travail sera effectué" (Vayakél 35,2)
Le verset nous enseigne que le fait de traiter le Shabbath comme il le faut, aura pour conséquence de nous rendre les 6 autres jours de la semaine plus faciles.
[Rabbénou Bé'hayé]

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-> Le Shabbath est la source de toute la kédoucha (sainteté) et de toute la spiritualité.
Seul le Shabbath peut assurer le développement spirituel."
[Rabbi de Slonim - Nétivot Shalom]

Roch Hachana – Le saviez-vous?

+ Roch Hachana - Le saviez-vous?

1°/ Pleurer à Roch Hachana?

Il y a un différent quant à savoir si on est autorisé à pleurer sur le fait que ce soit Roch Hachana :
-> Le Arizal avait l'habitude de pleurer à Roch Hachana et il disait que si l'on ne pleure pas à Roch Hachana, cela indique une déficience de l'âme. [Béer Hétev - Ora'h 'Haïm 584:2]
On peut apporter une preuve de cette opinion d'Onkelos, qui traduit le verset : "Ce sera pour vous un jour du son de la corne [de bélier = le Shofar]" (Pin'has 29,1), par : "Ce sera pour vous un jour de pleurs".
-> Le Gaon de Vilna interdit de pleurer à Roch Hachana et apporte un soutien à son point de vue de l'histoire de Né'hémia dans laquelle Ezra et Né'hémia ont dissuadé la population de pleurer à Roch Hachana : "Ne manifestez pas de deuil et ne pleurez point ... Ne vous attristez donc pas aujourd'hui [Roch Hachana], car la joie en Hachem est votre force (ki 'hedvat Hachem hi maouzé'hém)" (Né'hémia 8,9-10).

Rabbi Moché Sternbuch (Téchouvot vé'anhagot 2:268) concilie ces opinions contradictoires en suggérant que pendant la prière, tout le monde est d'accord sur le fait qu'il est permis de pleurer, tandis qu'en dehors de la prière, tous conviennent qu'il est interdit de pleurer, comme nous le voyons dans l'histoire de Né'hémia.
La raison pour laquelle il est permis de pleurer pendant la prière est que ces pleurs ne viennent pas de la tristesse, qui est l'antithèse de l'essence de Roch Hachana, mais du désir de l'âme de s'attacher à Hachem (kirvat Elokim).

Certains apportent une preuve à cette distinction à partir de l'histoire de 'Hanna, qui suppliait en larmes Hachem d'avoir un enfant à Roch Hachana, malgré le fait qu'à Roch Hachana, il est également interdit de pleurer. Puisqu'elle a pleuré pendant sa prière, non pas de tristesse mais de désir intense pour Hachem, cela était permis. [Zé'her Yossef 192]

[plus on développe la crainte en s'imaginant en détail le jugement terrible, plus on peut alors développer à partir de cela une confiance sereine et joyeuse (quelle chance que ce soit papa Hachem, qui nous aime tellement!)]

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+ Roch Hachana : est-ce une fête ('hag)?

Il y a un débat parmi les Guéonim pour savoir si Roch Hachana est considérée comme une fête ('hag). Une différence pratique entre ces opinions est de savoir s'il y a une mitsva d'être joyeux à Roch Hachana, et si l'on doit réciter dans la Amida de Roch Hachana : "Et Tu nous as donné des fêtes pour se réjouir". [cf. le Roch - fin de Roch Hachana]

-> Certaines opinions sont d'avis que, bien que Roch Hachana soit un jour de jugement, il y a néanmoins une mitsva d'être joyeux ce jour-là. [Maharil 128 ; Achré haIch 14,15]
Ils tirent leur preuve que Roch Hachana est considérée comme une fête dans le verset : "sonnez le Shofar... au jour fixé pour notre fête (léyom 'haguénou)" (Téhilim 81,4).
-> Selon d'autres, puisque la Torah ne fait jamais référence à Roch Hachana comme d'une 'hag, les lois de joie (sim'ha) ne s'appliquent pas à Roch Hachana. [Malbim - Vayikra 23,39 ; Igrot Moché OH 5:43]
Bien que le verset des Téhilim appelle Roch Hachana une "fête", on ne peut pas dériver les lois de la Torah d'une phraséologie utilisée par les Prophètes et Ecrits, qui employaient couramment des expressions familières plutôt que des termes halakhiques techniques.

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2°/ Les simanim :

-> Le soir de Roch Hachana, il est de coutume de manger en simanim certains aliments qui sont sucrés ou dont les noms évoquent des connotations de bénédictions et de bonté.
=> Quelle est la raison de cette coutume?

-> Le rav Shlomo Kluger ('Hokhmat Shlomo - OH 583:1) explique que la raison pour laquelle nous mangeons ces aliments est afin de démontrer notre foi ferme et notre confiance en Hachem.
Le "Yéhi Ratson" récité avant de prendre ces aliments n'est donc pas tant une prière que nous méritons une douce année, mais une proclamation de foi que c'est certainement ainsi que l'année se déroulera.
Par le mérite de faire confiance à la bonté d'Hachem, même si l'on devait mériter une punition dans l'année à venir (que D. nous en préserve), Hachem annule Son décret sévère et le remplace par la bénédiction.
On devra donc être joyeux à Roch Hachana et s'habituer à dire : "Tout ce que Hachem fait est pour le bien", à travers cela tout ira pour le bien.

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3°/ Manger de l'Etrog :

-> Il est coutume de manger une "tapoua'h" trempée dans le miel la nuit de Roch Hachana.
Alors, que "tapoua'h" est communément traduit par "pomme", le Targoum (Chir haChirim 2,3) le traduit par : "Etrog". [les Tossafot (Shabbath 88a ; Taanit 29b) identifient aussi "tapoua'h" comme le Etrog]
Selon le Tour (Ora'h 'Haïm 583), l'Etrog est inclus parmi les fruits que la guémara énumère et qui doivent être consommés à Roch Hachana pour représenter un bon présage.

=> Pourquoi l'Etrog est-il de bon augure pour Roch Hachana?

-> Le Pricha répond que puisque l'étrog s'appelle : "pri ets adar" (un beau fruit), c'est donc le signe d'une belle année.
-> La guémara (Béra'hot 57a) écrit que celui qui voit un étrog dans un rêve est beau aux yeux de son Créateur.
-> Il est de coutume de manger un étrog à Roch Hachana afin que l'on prie pour trouver un étrog convenable à Souccot. [Sdé 'Hémed - vol.9]
-> Selon certaines opinions, l'arbre interdit de la Connaissance dont Adam a mangé au Gan Eden était un étroguier. Réciter une bénédiction sur l'étrog à Roch Hachana rectifie le péché d'Adam qui a mangé de l'Arbre de la Connaissance ce jour-là. [Sdé 'Hémed - vol.9]
-> Lorsque Yaakov est apparu devant Its'hak pour recevoir ses bénédictions, il a enfilé les vêtements d'Essav, qui étaient à l'origine portés par Adam.
Its'hak a senti le parfum de ses vêtements et s'est exclamé qu'il avait le parfum du Gan Eden.
La guémara (Taanit 29b) commente qu'il sentait "comme le parfum d'un champ d'arbres à étrog". [selon l'avis des Tossafot]
[le Maharcha (Taanit 29b) écrit : les vêtements d'Adam ont absorbé l'exquis parfum du fruit de l'étrog qui poussait sur l'arbre de la Connaissance, et c'était ce parfum que Its'hak sentit des siècles plus tard.]

Le Sdé 'Hémed suggère que cette coutume est tombée en désuétude car il était difficile d'obtenir un étrog pour Roch Hachana en diaspora.

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4°/ Le jour le plus long :

-> Adam a été créé le jour de Roch Hachana, le vendredi, 6e jour de la création. Ce jour même, il a péché en mangeant de l'arbre interdit de la Connaissance. L'une des conséquences de son péché était que Hachem a caché la brillante lumière primitive qu'il avait créée.
Cependant, en l'honneur de l'approche du Shabbath, Hachem a reporté la punition jusqu'après le Shabbath (midrach Béréchit rabba 12,6).
Il en a résulté que le soleil a brillé pendant 36 heures consécutives (12 heures le vendredi, 12 heures le vendredi soir et 12 heures le jour du Shabbath.)
[midrach (Béréchit rabba 12,6) expose les mots "Hachem ori" (Hachem est ma lumière - Téhilim 27,1), comme faisant référence à Roch Hachana. Nous pouvons suggérer que la raison pour laquelle il y a une abondance de lumière à Roch Hachana est que l'homme possédait encore la lumière primordiale pendant son 1er Roch Hachana. Bien qu'elle ait été cachée par la suite, le jour de Roch Hachana conserve une empreinte pour toutes les générations futures. (rav Israël Greenwald)]

=> Est-ce que le vendredi soir de ce premier jour de Roch Hachana (où l'homme a été créé), la lune est apparue avec le soleil?

Il existe 2 approches divergentes :
-> Selon le Zéra Shimshon, la lune n'est pas apparue le premier vendredi soir, car il serait superflu que la lune donne de la lumière en présence du soleil (beaucoup plus brillant).
Ainsi, le jour de la création d'Adam a duré, dans un certain sens, 2 jours.
La Torah utilise donc l'article défini : "ה" (hé), en référence au 6e jour de la Création (יום הששי - Béréchit 1,31), car c'était le jour le plus long des 6 jours de la Création puisque le soleil a brillé consécutivement pendant 2 jours.

-> Le rav Yonathan Eibschutz (midrach Yonathan - Roch Hachana maamar 214) n'est pas d'accord.
Selon lui, la lune s'est levée normalement le premier vendredi soir. Il en est résulté que la date du mois lunaire arrivait un jour plus tôt que son homologue solaire.
Le Satan a voulu susciter des accusations contre Adam à Yom Kippour, qui tombe 10 jours plus tard, puisque c'est ce jour-là que le jugement de Roch Hachana est scellé.
Le Satan a compté 10 jours mais a mal calculé (en comptant les jours solaires au lieu de la date lunaire correcte), ce qui l'a amené à porter des accusations le lendemain de Yom Kippour!
Hachem a dit à Satan que tout comme il était inefficace pour porter des accusations contre Adam lors du 1er Yom Kippour, de même il sera impuissant à porter des accusations contre Israël à l'avenir, ce jour-là.

Les étincelles d'âmes de Moché se déploient dans tous les tsadikim de toutes les générations.
[Tikouné Zohar 69,114a]