Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Un être vivant c’est celui qui vit dans le présent

+ Un être vivant c'est celui qui vit dans le présent :

-> Le yétser ara principal est celui qui nous pousse au désespoir après une faute.
D'ailleurs, le mot "avéra" (faute - עבירה) a pour racine : "avar" (le passé - עבר), car après qu'on ait fauté le yétser ara nous pousse à penser à cette faute passée, ce qui génère en nous du désespoir.
[Yessod véChorech haAvoda]

[selon le rav Akiva Tatz, la joie est le sentiment de faire ce qu’on doit faire (la volonté de l’âme et nos actions sont similaires). Ainsi, toute faute provoque un sentiment de mal-être (plus ou moins fort), qui peut inciter à la téchouva, mais le yétser ara l'utilise pour nous dévaloriser à nos yeux, pour nous décourager de faire de belles choses car nous sommes qu'un bon un rien, ...
Selon nos Sages lorsque nous faisons une téchouva par amour, nos fautes se transforment en mérites, ainsi le "passé" (עבר), ne doit plus être une source de désespoir au contraire!
Le yétser ara veut nous faire oublier que la téchouva prend quelques secondes, quelques paroles sincères, et alors : "Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n’avait rien transgressé" (Rambam - Hilkhot Téchouva 7,4). ]

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-> "Ne sois pas un racha à tes yeux" (al té'i racha bifné atsmé'ha - Pirké Avot 2,13)

Le 'Hafets 'Haïm disait que l'interdit de lachon ara s'applique également envers nous même!

-> Rachi ('Houkat 19,2) écrit à propos de la vache rousse : Étant donné que le Satan et les peuples du monde se sont moqués d’Israël en disant : "Qu’est-ce que cette mitsva et quel en est le motif?", le texte emploie ici le terme 'houka ("statut"), destiné à marquer que "c’est un décret émanant de Moi que tu n’as pas le droit de critiquer".

Le rabbi Yéhochoua Alt dit qu'en réalité le Satan et les nations du monde voulaient nous faire penser au Veau d'or, puisque la vache rousse vient en réparation de cela, et ainsi bien nous rappeler à quel point nous sommes tombés d'un niveau si sublime au mont Sinaï (don de la Torah) à une faute si grave le Veau d'or.
Le but étaient d'entraîner du désespoir aux juifs.

La réponse de Hachem est : "tu n’as pas le droit de critiquer" = une fois que tu as fait téchouva, alors nous ne devons plus y penser, mais plutôt aller de l'avant et s'améliorer.

Dans la prière d'Arvit, nous disons : "Retire le Satan de devant nous et de derrière nous" (véasser aSatan milfanénou ouméa’harénou).
En effet, "de devant nous" = c'est le yétser ara qui nous pousse à fauter, "et de derrière nous" = c'est celui qui après la faute nous pousse à penser à quel point nous sommes nuls de chez nul d'avoir pu fautés.
[ainsi à Arvit, nous prions Hachem de ne pas en venir à désespérer en songeant à notre bassesse après avoir trébuché. ]

-> Nos Sages nous disent que le 2e est le pire car il va refroidir notre feu d'agir spirituellement, et il va nous pousser à fauter (si je suis un mauvais alors c'est normal si je fais des actions mauvaises!)

En ce sens, le le Sabba de Novardok dit : "Il y a pire que le mal véhiculé par le péché, il y a la perte de confiance liée à notre échec!".

De même, le désespoir amène une tristesse, et le rabbi Aharon de Karlin affirme : "La tristesse n’est pas une avéra en soi, mais elle peut mener l’homme à des extrémités auxquelles aucune faute ne pourrait mener!"

-> Après que les juifs aient fauté avec le Veau d'or, Moché a prié pendant 40 jours afin qu'ils soient pardonnés.
Selon la Torah (Ekev 9,19), Moché a prié car : "ki yaguorti mipéné aaf" (car j'étais terrifié par la colère).
Le rabbi Moché de Korbin explique que Moché était terrifié (ki yaguorti) de "mipéné aaf" = de voir que le nez (aaf) des juifs allait se rabaisser suite à leur honte qui a suivi la faute.
Pour Moché c'était le problème principal (plus que la faute du Veau d'or en elle-même), car s'ils se sentaient déprimés alors cet état pouvait mener à de très nombreuses fautes.

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-> "Un feu permanent sera entretenu sur l'autel (mizbéa'h) il ne devra point s'éteindre" (Tsav 6,6)
Le Divré 'Haïm explique : il doit toujours y avoir un feu (de joie, d'enthousiaste, de fierté d'être juif) dans notre cœur pour servir Hachem, et même lorsque nous fautons ce feu ne doit jamais être éteint.
[la avodat Hachem (service Divin) est symbolisée par l'autel]

-> Se sentir indigne de servir Hachem est pire que l'arrogance
[Beit Israël]

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-> "Louer Hachem avec ce que l’on a à l’instant présent" (azaméra léLoaï béodi - Téhilim 16,2).
C’est-à-dire qu’il faut servir Hachem au mieux, quel que soient son passif et ses fautes antérieures.

-> Le Gaon de Vilna dit que la qualité de se satisfaire de ce que l'on a (histapkout) est supérieure au niveau d'avoir de la confiance en Hachem (bita'hon).
Mais, il y a une qualité qui les surpasse toutes, c'est la mida de "kol".
Au niveau matériel, il s'agit du fait d'être heureux de son sort (saméa'h bé'helko), c'est-à-dire être persuadé que l'on a absolument tout ce qu'il nous faut (D. me comble), et que l'on ne désire pas plus (sinon Hachem nous l'aurait déjà octroyé).
Avraham est appelé : "tamim" (parfait - Béréchit 17,1), car la véritable perfection ne peut être atteindre que lorsque l'on maîtrise la midda de "kol".
[Rav Aharon Kotler - Michnat Rabbi Aharon - sur 'Hayé Sarah 24,1]

[même au niveau spirituel, certes on doit avoir une ambition spirituelle sans limite (faire de notre mieux et prier à l'aide Hachem pour le plus possible se développer spirituellement), mais on doit aussi accepter les capacités dont Hachem nous a octroyées ("heureux de son sort"), et ne pas être dans un état de tristesse de ne pas avoir celles d'autrui.
En effet, on peut en venir à penser que notre service Divin ne vaut rien puisqu'autrui le fait infiniment mieux que moi. Mais aux yeux d'Hachem ce qui compte c'est l'exploitation de mes capacités personnelles, et si je les exploite plus qu'autrui, alors bien qu'extérieurement il fait davantage, en réalité ce que je fais à plus de valeur aux yeux d'Hachem.
Ainsi, on ne doit pas désespérer mais être sincère avec soi-même en s'investissant de notre mieux pour papa Hachem.  (qu'est-ce que je peux faire actuellement)]

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-> Toutes les pensées concernant le passé, au sujet de la spiritualité ou de la matérialité, qui ne portent pas d'importance pour le futur proviennent du Chariot d'impureté (merkava hatméa).
[Gaon de Vilna]

Selon le rav Elimélé'h Biderman, si une chose passée peut aider notre futur alors nous pouvons prendre occasionnellement un temps pour penser à elle. Mais si notre passé n'amènera rien de positif, alors il faut autant que possible l'oublier, et avancer plus loin dans notre service d'Hachem.

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-> Le rav Shlomo Wolbe (Igrot Ouksavim 1,24) écrit :
Souvent nous en sommes vainqueurs, mais parfois le yétser nous vainc.
Lorsque cela arrive malheureusement, il ne faut pas y penser et y prêter attention!
Nous devons bannir toutes les pensées à propos de ce qui s'est passé, et tout particulièrement les sentiments de détresse.
En effet, c'est l'objectif principal du yétser ara : faire tomber une personne et développer en elle le désespoir.

Ne le laissons pas nous vaincre! Continuons à ... [agir] dans la joie, comme si rien ne s'était passé ...
De plus, il faut oublier ce que nous avons vu dans les livres à propos des punitions et des difficultés à faire téchouva suite à une faute ...
Cependant, il est difficile d'être habitué à ne pas prêter attention, car les pensées de remords, d'angoisse, de désespoir se réveillent constamment en nous.

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-> Le Chla haKadoch écrit :
"Ceux qui sont stricts et affirment qu'ils n'y a pas réparation à une faute ... ce sont ceux qui poussent à augmenter les fautes parmi nous et ils entraînent les gens à s'éloigner de Hachem. En effet, lorsque le fauteur entend qu'il n'y a pas de téchouva possible pour sa faute, alors il va abandonner toute tentative de s'améliorer.
Ces personnes strictes font que la Présence Divine part en exil, et au lieu d'être appelé des : 'hassidim (les pieux) ils doivent être appelés les : 'hassérim (les manquants), et leur punition sera très sévère."

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-> Si vous êtes tristes concernant des sujets de spiritualité ... dites vous : "Ce n'est pas le bon moment" ... Car on doit avoir un temps bien déterminé, où l'on peut avoir l'esprit posé (yichouv hadaat), où l'on pense à la grandeur d'Hachem devant qui nous avons fauté, faisant que notre cœur en devienne brisé et amer.

Et alors immédiatement après ces moments [fixés] où on a son cœur brisé, nous devons entièrement retirer la tristesse de notre cœur, et croire d'une émouna totale que Hachem nous a pardonné car Hachem est plein de pardaon (rav lisloa'h).
C'est la réelle joie en Hachem qui suit la tristesse."

-> Il n’y a pas de "maintenant" si ce n’est pour un langage de téchouva
[midrach Béréchit rabba 21,6 – en véata ella lachon téchouva]

Selon le Tiféret Shlomo (Vayé'hi), la téchouva ce n'est pas se morfondre sur notre passé, mais plutôt faire de notre présent quelque chose de meilleur.

b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2019/04/16/8855-2

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-> La première chose sur laquelle nous devons prier, est d'oublier toutes les bêtises que nous avons faites dans le passé.
[Beit Aharon de Karlin]

[nos erreurs passées de la vie ne doivent pas venir entraver notre capacité actuelle à grandir positivement]

-> Penser à une faute après l'avoir commise est encore plus grave que la faute elle-même.
Comme l'affirme la guémara (Yoma 29a) : "penser à une faute est plus grave que la faute" (הרהורי עבירה קשו מעבירה).
['Hazon Ich]

[une fois qu'on a fait une téchouva sincère dessus, elle est effacée, elle est extérieure à nous, et il faut aller de l'avant!]

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-> Le passé c'est des rêves, le futur de l'imaginaire, et le présent des épreuves.
[...]
Le passé est un rabbi (car on peut y apprendre, et s'améliorer pour la suite), le futur est un étudiant (car il permet de créer de la grandeur), et le présent est notre ami."
[...]

La guémara ('Houlin 89a) enseigne : "Le monde ne se maintient que grâce à celui qui garde la bouche fermée lors d’une dispute"
On peut également l'expliquer en référence à une personne qui va rester silencieuse lorsqu'elle a une dispute avec elle-même.
En effet, les gens se font souvent de la peine à eux-mêmes, leur conscience les raillant souvent : "Comment as-tu pu réaliser une erreur si stupide? Pourquoi n'as-tu pas fait plus attention?"

On doit s'habituer à "fermer sa bouche" à ces pensées déprimantes et non productives.
Par ce mérite, notre monde, et le monde entier, se maintient.
[rav Gadel Eisner]

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-> Le Téhilim (30,6) est : "ki réga béapo 'haïm birtsono".

Le Beit Aharon de Stolin explique que lorsqu'on se focalise uniquement sur "ki réga" (car un seul instant) = sur ce moment [actuel], il n'a pas à s'inquiéter sur le futur, et il ne se morfond pas à propos du passé, et c'est ainsi que "'haïm birtsono" (une vie dans Sa bonté) = il vit une bonne vie spirituelle et matérielle.

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-> Le rabbi Yé'hezkel de Kouzmir enseigne que le yétser ara ressemble à quelqu'un qui va payer un enfant pour prendre un petit article d'une boutique et ensuite partir en courant.
Le propriétaire va alors partir à la poursuite de l'enfant, et pendant ce temps la personne va rentrer dans le magasin prendre tranquillement tout l'argent.
Le rabbi de Kouzmir dit que le yétser fait de même nous poussant à faire une petite faute, qui va beaucoup nous préoccuper.
Ensuite on va se réprimander : "Pourquoi n'ai-je pas été plus prudent? Pourquoi ai-je fauté?"
C'est précisément ce que veut le yétser ara : que nous ayons des sentiments de déprime, de découragement, car alors il peut nous voler tellement plus.

Nos Sages enseignent : "Le yétser ara ne veut pas tant que nous fautions, mais il désire plutôt la tristesse qui suit la faute".

-> "Le tsadik tombe 7 fois, et se relève ; mais les réchaïm sont effondrés par le malheur" (Michlé 24,16)
Tout être humain par définition tombe. Par contre, nous devons être vigilants après la faute a ne pas être "effondrés par le malheur", mais plutôt à se relever émotionnellement, à aller de l'avant dans la joie.
Certes nous devons faire téchouva, tout faire pour apprendre de nos erreurs passées, mais il faut repousser les pensées négatives, déprimantes, liées à des actions que nous avons pu faire.
Le yétser ara souhaite plus que tout nous faire perdre notre ambition, nos désirs de grandeur dans la spiritualité, en se basant sur nos fautes, nos échecs pour baisser notre valeur à nos yeux.
Il faut se gonfler le moral, viser des hauteurs spirituelles, plutôt que de rester quasi statique dans la boue du yétser ara.
[le tsadik et le racha tombent tous les deux, la différence entre eux réside dans la capacité à se relever pour aller de nouveau de l'avant!]

Le rav Elimélé'h Biderman dit que lorsque nous avons des remords et que nous sommes déçus de nos échecs et de nos fautes, c'est souvent le yétser ara qui cause cela.

Selon le Arizal, avant de dormir nous devons revoir nos actions du jour et nous repentir de nos fautes.
Le Arizal enseigne qu'il en est de même la veille de Shabbath (revoir toute sa semaine), la veille de Roch' Hodech (revoir ses actes du mois).
Ce sont des moments définis pour effectuer une introspection, faire téchouva et regretter nos erreurs.
Mais nous ne devons pas nous répéter constamment nos fautes, car cela amène sur nous du désespoir.
Et même pendant ces moments précis d'introspection, nous devons être vigilants à penser d'une façon qui ne va pas générer de désespoir, mais plutôt d'une manière qui va nous stimuler à s'améliorer.

[il ne faut pas que nos chutes deviennent une justification pour ne plus agir avec ambition.
De plus, le yétser ara peut vouloir que nous cultivons des sentiments de déprime, sous couvert de faire une plus belle téchouva. Plutôt que de se dire je fais téchouva de tout mon cœur, et ensuite je vais de l'avant avec une belle page blanche. Il va nous faire constamment revenir dessus.]

-> Le 'Hafets 'Haïm rapporte qu'une personne vendait des pommes dans un marché.
Un jour, quelqu'un lui a renversé toute ses pommes par terre, et alors plein de gens du marché en ont profité pour lui prendre ses pommes.
Alors que la vendeuse se lamentait, on lui a dit : "De même qu'on te prend tes pommes, attrape toi aussi ce que tu peux".
Le 'Hafets 'Haïm enseigne qu'après que nous soyons tombés dans la faute, ce n'est pas le moment de se lamenter, de pleurer. Mais à la place, nous devons attraper tout le bien que nous pouvons obtenir, et l'utiliser pour aller de l'avant.

[dans la vie, il y a des hauts et des bas.
Lorsque nous sommes en bas, il faut regarder vers le haut (se valoriser, voir grand)], et s'appuyer sur toute cette positivité pour s'élancer vers le haut.
Lorsque nous sommes en haut, il faut capitaliser de ces bons sentiments pour alimenter nos moments plus difficiles, et ne jamais oublier que tout ne provient que grâce à Hachem.]

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-> Ce sont justement les descentes et les difficultés que l'homme rencontre dans son Service d'Hachem qui peuvent le faire se construire spirituellement.
C'est parce qu'il tombe que quand il se relèvera, il s'élèvera encore plus. Toutes les chutes qu'il pourra rencontrer ont la capacité d'être justement des moyens de le rapprocher davantage. Encore faut-il se renforcer et ne pas en désespérer.
[rabbi Tsadok Hacohen de Lublin - le Pri Tsadik]

-> Ceci est la signification de : "Le juste (tsadik) tombe 7 fois, et se relève" (Michlé 24,16) = c'est ses chutes (défaillances) qui lui permettent d'atteindre des niveaux toujours plus élevés.
[Méor Enayim - Vayétsé]

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+ Le passé peut nous décevoir, le futur peut nous inquiéter, mais nous sommes actuellement en vie et nous devons en faire le maximum.

Les morts ont un futur, car ils bénéficieront de la résurrection des morts.
Ils ont également un passé : la vie qu'ils ont pu vivre dans ce monde. Cependant, ils n'ont pas de présent, puisque maintenant ils sont allongés passivement dans leur tombe.
En revanche, une personne vivante doit se focaliser sur le présent. Lorsque nous sommes déçus par notre passé, et inquiets de notre futur, nous sommes comme le mort, qui ne vit pas dans le présent, mais uniquement dans le passé et le futur.

Le Téhilim (115,17) est : "Les morts ne louent pas Hachem" (lo amétim yéalélou ka).
Cela signifie que ceux qui sont comme des morts, car ils se focalisent sur leur passé et leur futur, et pas sur leur présent, alors ils ne peuvent pas louer Hachem, car leur cœur est constamment rempli d'inquiétudes et de souffrances.

Le Téhilim continue : "et nous" (vaana'hnou) qui sommes concentrés sur le présent, alors "névaré'h ka" = nous sommes capables de louer Hachem pour toutes ses bontés.
[rav Elimélé'h Biderman]

[certes le passé et le présent sont utiles par moment pour sublimer notre présent, mais d'une manière générale il faut se laisser savourer et apprécier notre présent.
En effet, à trop être parasités par notre passé et notre futur, nous n'avons plus de présent, et nous ne vivons plus!]

Hachem est heureux de nos actions, de nos mitsvot et de notre Torah.
Comme il est écrit : "Un fils sage fait la joie de son père" (Michlé 10,1), et nous sommes appelés les enfants d'Hachem ...

Le service Divin principal est d'apporter de la satisfaction au Créateur.
Mais si une personne perd espoir en elle-même, et qu'elle pense que Hachem ne tire pas de plaisir de ses actes, alors même si elle croit que c'est de l'humilité, ce n'est en réalité absolument pas le cas.
A l'inverse, c'est une sorte d'hérésie [le contraire de la émouna] ...

[Bien que] dans tous les autres domaines nous devons être humbles, cependant ... dans la conscience du fait qu'Hachem est heureux des mitsvot et de la Torah que nous étudions, une personne ne doit pas en être humble ... car tel est le désir du Créateur, de se réjouir des mitsvot que les juifs réalisent."
[Kédouchat Lévi - Pourim (Kédoucha chlichit) - se basant sur les enseignements de son maître le maggid de Mézéritch]

-> Tout celui qui ne croit pas que Hachem réside toujours parmi les juifs, et ce même lorsqu'ils sont impurs, est un apikoros (hérétique).
[le Bat Ayin - disciple du Baal Chem Tov]

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-> Absolument tout juif, même celui au niveau le plus bas, doit être persuadé que chacune de ses actions positives a un impact énorme au Ciel.
[Le yétser ara nous fait oublier cette réalité, car] tant que nous n'avons pas conscience de la grandeur de nos actes, alors nous ne changeons pas véritablement nos actions [pour agir avec grandeur selon la volonté de D.]
[Beit Aharon - 'Hanouca p.48]

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+ Se revêtir d'orgueil pour servir Hachem :

-> Le Baal Chem Tov nous dévoile une grande règle générale : le trait de caractère de l'humilité, dans toute sa grandeur, n'est positive que lorsque cela nous concerne personnellement. En revanche, lorsque cela concerne l'honneur de l'Eternel, nous avons alors besoin de nous "habiller" du trait de caractère de l'orgueil dans la kédoucha. Nous devons être jaloux pour le D. des armées [Hachem].
Sans quoi viendra alors le mauvais penchant qui fera tomber l'homme entre ses mains, en disant : "N'est-ce pas que tu es un grand fauteur, il est clair et évident qu'Hachem ne veut pas de ta Torah ni de tes commandements".
Par ces paroles, le mauvais penchant ferait tomber l'homme dans les abîmes du désespoir, jusqu'à ce qu'il quitte complètement le service divin. Aussi, l'homme se doit de se renforcer et d'enorgueillir son cœur dans les chemins d'Hachem, et servir Hachem de toutes ses forces.
[malheureusement notre yétser ara inverse les priorités dans notre vie. Nous faisons preuve d'une fausse humilité pour moins agir pour Hachem (pour qui tu te prends pour penser que tes prières, ton étude, ... as beaucoup de valeur!), mais pour satisfaire nos envies nous sommes plus enclin à laisser faire notre égo (le MOI JE veux, MOI qui décide, ...). ]

-> Rabbi Bounim de Pchisha dit : "Tout homme a besoin de posséder deux poches dans son pantalon (faisant allusion aux 2 traits de caractère). La première poche doit contenir : "Je suis poussière et cendre" ou autrement dit, l'humilité. Tandis que la deuxième poche doit contenir : "Tout l'univers n'a été créé que pour moi" (guémara Sanhédrin 37b) soit, l'orgueil dans la kédoucha (sainteté).
[ainsi, le pantalon symbolise le fait d'évoluer/d'avancer dans notre vie, et pour cela on a besoin d'avoir facilement accessible à notre conscience : parfois de revêtir de l'orgueil, et parfois de refroidir lorsqu'on s'enflamme dans l'orgueil. ]

‘Hanouca : chaque juif est une lumière aux yeux d’Hachem!

+'Hanouca : chaque juif est une lumière aux yeux d'Hachem!

-> A l'époque de 'Hanouca, les grecs ont décrété que chaque juif devait écrire sur les cornes de son bœuf : vous n'avez pas de part dans le D. d'Israël (ché'én la'hem 'hélék bééloké Israël).

=> Ces mots se contredisent. En effet, "éloké Israël" (D. d'Israël) implique que Hachem est le D. des juifs, alors que signifie le fait qu'il n'en a pas part?

Le Sfat Emet répond que les grecs étaient d'accords sur le fait que Hachem soit le D. d'Israël, et cela ne les dérangeait pas si les érudits en Torah (talmid 'hacham) affirmaient qu'ils étaient associés avec le D. d'Israël.
En effet, au regard de leur érudition, de leurs sublimes actions, les grecques étaient d'accord pour voir un lien avec Hachem.

Cependant, ils ne pouvaient pas accepter qu'un juif moyen puisse se considérer comme étant connecté avec Hachem.
Au regard de ses fautes, parfois graves, son lien avec D. doit forcément s'abîmer.
Comment un juif normal [qui la plupart du temps vit sa vie de son côté] peut-il se proclamer être proche d'Hachem!
Pour les grecs, cela n'est pas rationnel!

C'est pourquoi, les grecs demandaient d'écrire : VOUS n'avez pas de part dans le D. d'Israël = ils mettaient bien l'accent sur le mot "vous" (la'hém) pour faire rentrer dans l'essence du juif : toi qui n'est pas un tsadik, toi qui commet des fautes, alors tu ne dois pas te considérer comme unique et précieux aux yeux d'Hachem.

De même, les grecs ont interdit de fêter le Roch 'Hodech, car ils n'acceptaient pas l'idée que les juifs simples, ceux qui fautent, puissent contrôler le temps et être si important dans le monde.
[ex: 2 témoins de la nouvelle lune parmi tous les juifs permettent de fixer la date du nouveau mois, et donc des fêtes éventuelles à venir ...]

Il est écrit : "l'obscurité sur la surface de l'abîme" (Béréchit 1,2), qui selon nos Sages (midrach Béréchit rabba 2,4) fait référence aux grecs qui "ont obscurcis les yeux des juifs par leurs décrets".

Ces décrets avaient pour objectif d'entraîner les juifs à croire qu'ils ne sont pas si importants que ça aux yeux Hachem, et ce en noircissant tout l'amour infini qu'a Hachem pour chacun de Ses enfants uniques (les juifs), et ce indépendamment de leurs actions.

Ainsi, le message éternel de 'Hanoucca, que nous nous répétons chaque année, est que Hachem dit à chaque juif qu'il est spécial devant Lui, et que ses mitsvot ont un impact énorme (envoyant des flux de spiritualité et de bénédictions dans les mondes d'en bas et d'en-haut).

Les grecs voulaient nous obscurcir le fait que : "Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé’h koulam tsadikim – Yéchayahou 60,21).
=> A 'Hanoucca nous fêtons et allumons dans notre cœur la réalité que tout juif est brillant, il illumine ce monde, et aux yeux d'Hachem nous sommes tous des tsadikim (koulam tsadikim).

Le message de 'Hanoucca est que même le plus mauvais des juifs restera toujours une lumière aux yeux d'Hachem, qu'il aura toujours en lui une âme sublime et brillante qui est une partie Divine, et que Hachem l'aime (indépendamment de son comportement) et attend impatiemment qu'il retourne plus proche de Lui par la téchouva.

[le yétser ara cherche (plus ou moins inconsciemment) à nous faire croire qu'il y a les tsadikim et nous ..., et que nous n'avons pas vraiment part au D. d'Israël. Cela est faux!
Nous avons tous des capacités uniques, et si je les exploite à 100% alors je suis aussi parfait qu'un tsadik, car nous faisons tous les 2 de notre mieux, même si en apparence l'écart semble énorme.
Si j'existe à chaque seconde, c'est grâce à D. qui me donne la vie, et par là croit et a confiance en moi!
Plus nous avons conscience d'être précieux aux yeux de D., plus nous avons envie de nous donner à fond pour faire Sa volonté et être encore plus proches de Lui.]

Si une personne est vigilante dans l'allumage des bougies [de Shabbath et de 'Hanoucca - selon Rachi], il lui sera accordé des enfants qui seront des érudits en Torah (talmidé 'hakhamim).
[guémara Shabbath 23b]

-> Le 'Hidouché haRim ajoute que la personne qui allume les bougies deviendra également un talmid 'hakham.
En effet, si cela est propice pour avoir des enfants, alors cela est également très propice pour celui qui allume les bougies.

=> On peut s'interroger : Un très grand nombre de juifs sont vigilants à allumer chaque année les bougies de 'Hanoucca, et pourtant nous ne les voyons pas devenir des talmidé 'hakhamim?

On peut rapporter les paroles du Méïri :
"Tout celui qui est vigilant d'allumer les bougies de 'Hanoucca avec amour et enthousiasme, on lui accordera des enfants qui seront des tamidé 'hakhamim".

Il en découle que la bénédiction d'avoir de bons enfants est fonction de l'intensité de l'amour, de l'enthousiasme et de la joie que nous avons de faire cette mitsva.

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-> Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Shoulkhan Shlomo - Ora'h 'Haïm 263:1,1) explique que puisque les grecs ont essayé de faire que les juifs oublient la Torah, alors mesure pour mesure, le fait d'allumer la ménora va générer que plus de Torah soit amenée dans le monde, et ceux qui sont vigilants avec cette mitsva vont ainsi mériter une descendance qui sera des érudits de la Torah.

‘Hanouca : la joie d’être juif!

+ 'Hanouca : la joie d'être juif!

-> Les grecs ont émis une loi interdisant le fait de donner du bois pour l'autel (mizbéa'h) et ils ont [également] interdit d'apporter les bikourim à Jérusalem.
[guémara Taanit 28]

Le Maharal commente :
"Pourquoi les grecs ont-ils interdit ces 2 mitsvot?
C'est parce que ces mitsvot sont réalisées avec une joie immense.
Ceux qui donnaient le bois pour le mizbéa'h allaient ensuite fêter cela, et les bikourim étaient amenés au Temple dans une ambiance de grande joie, [comme le rapporte par exemple] la michna : "on jouait de la flûte devant eux ..."
Les grecs ne voulaient pas que les juifs soient joyeux."

-> Les grecs adoraient la culture. Ils n'étaient pas contre que les juifs gardent la Torah et les mitsvot comme si c'était une culture comme une autre.
En revanche, les juifs observaient les mitsvot avec enthousiasme et joie, et les grecs ne pouvaient pas tolérer cela.
Ils ont fait tout leur possible pour retirer des juifs leur joie dans les mitsvot.

Les grecs ont réussi en partie.
Le Bach (670) enseigne que les juifs se sont relâchés dans les sacrifices (korbanot), et c'est ainsi que les grecs ont pu conquérir le Temple.
Le Chem miChmouël explique que "se sont relâchés dans les sacrifices", ne veut pas dire qu'ils n'ont pas apporté de sacrifices.
En réalité, ils amenaient tous les sacrifices, mais ils le faisaient sans joie, et c'est pour cela que les sacrifices leur ont été retirés [par la destruction du Temple].
[rav Elimélé'h Biderman]

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-> Dans le Téhilim (40,3), le roi David dit que Hachem l'a sauvé de : "מטיט היון".
On le lit habituellement par : "mitit ayavén" (de la boue épaisse), mais sans les voyelles cela donne également : "mitit ayavan" (de la boue de Yavan [grecque]).

En se basant sur cela, le Sfat Emet explique qu'il y a 4 éléments : le feu, l'eau, le vent et la terre.
L'exil de Yavan est appelé : "tit haYavan" (la boue de Yavan), car la boue est faite à partir de la terre et de l'eau, mais il n'y a pas de feu en elle.
Cela illustre l'approche de Yavan (des grecs) qui désiraient éteindre le feu intérieur des juifs.

[notre yétser ara nous pousse à la faute pour que nous tombions à terre dans la boue. Mais cela n'est pas son but principal.
Ce qu'il désire plus que tout c'est nous faire rester dans la boue qui va éteindre notre feu ardent de faire la volonté d'Hachem, en développant en nous de la culpabilité d'avoir fauté, de la déprime, un cruel manque de valeur de soi d'être descendu si bas, ... ]

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-> A Roch Hachana, Yom Kippour et à Souccot, nous construisons un bel édifice spirituel, qui est la source des bontés et des bénédictions pour notre nouvelle année.
Cependant, il manque quelque chose. Il n'y a pas de lumière.
'Hanouca ajoute la lumière, et maintenant l'édifice est [vraiment] complet.
La lumière correspond à la joie d'être juif, au bonheur de faire les mitsvot.
[le rabbi de Skulen - rabbi Eliézer Zusia]

[imaginons un magnifique palace sans électricité (pas de lumière, de chauffage, climatisation, ...). C'est peut être un très bel édifice, avec une sublime décoration, mais il manque quelque chose!
Heureusement 'Hanouca est là!]

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-> Lorsque nous allumons les bougies de 'Hanouca, c'est comme allumer les lumières afin de pouvoir bien voir.
Auparavant nous ne pouvions pas voir les miracles dans notre vie, maintenant nous le pouvons.
Cependant après l'allumage des bougies, il appartient à chacun d'observer les miracles, car sinon c'est comme allumer les lumières et ne toujours rien voir, car nos yeux sont fermés.

Des gens étaient en train de regarder une vidéo dans une pièce obscure.
Quelqu'un voulait voir quelque chose, et ainsi il a allumé la lumière.
Les autres gens lui ont crié : "Qu'est-ce que tu fais? Maintenant nous ne pouvons plus voir le spectacle?"
Il a répondu : "Oui, mais maintenant nous pouvons voir tout le reste"
De même dans la vie, lorsque nous allumons les bougies de 'Hanouca, nous ne voyons plus l'illusion que ce monde est dirigé par la nature. Maintenant, nous pouvons voir clairement que Hachem est derrière absolument toute chose qui est produite dans le monde.

La Grèce est appelée : "obscurité" ('hochekh - cf. midrach Béréchit rabba 2,4), car lorsque nous pensons que la vie est gérée par la nature alors nous vivons dans l'obscurité, dans une vie décevante, car nous n'avons alors pas la capacité de s'encourager avec la réalisation que tout est pour le bien ...
Nous allumons les bougies de 'Hanouca après le coucher du soleil pour se rappeler que même lorsque l'intervention de D. (hachga'hat pratit) est très dissimulée, alors même là des miracles se produisent pour nous.
[ce n'est pas parce que l'on a éteint la lumière qu'il n'y a plus rien dans la pièce. De même, ce monde a beau être obscur, mais cela n'enlève pas le fait que Hachem est présent à nos côtés en permanence pour notre bien! ]
[rav Elimélé'h Biderman]

[le fait de voir la vie avec émouna, nous apporte de la joie et de la sérénité.
De plus, selon le rav Akiva Tatz, la joie est le sentiment de faire ce qu’on doit faire (la volonté de l’âme et nos actions sont similaires).
'Hanouca, en illuminant les vraies priorités et vérités de notre vie et du monde, permet de nous illuminer de joie, car nous faisons vraiment ce qu'il y a de mieux à faire, et ce dans un cocon épanouissant d'émouna.]

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['Hanoucca c'est regarder le monde avec la émouna, prendre conscience que nous sommes entre les meilleures mains possibles : celle de Hachem, et il en découle une joie énorme.
Dans une même situation un juif a le visage qui brille, tandis que les autres ont le visage noir d'inquiétude, d'angoisse.]

Si ce n'était pour 'Hanoucca et Pourim, les juifs ne pourraient pas exister en exil.

['Hidouché haRim - rapporté par le Chem miChmouël (Mikets 5677)]

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-> Le Tikouné HaZohar (58b, 113b) enseigne :
"Les fêtes d'Hachem (élé moadé Hachem) sont : Pessa'h, Shavouo't, Souccot, Roch Hachana, 'Hanouca et Pourim.
Pessa'h ressemble au bras droit du Roi, le bras droit incarnant le 'hessed.
Roch Hachana incarne le bras gauche du Roi : la Rigueur.
Le corps du Roi est incarné par Shavou'ot, c’est la mida du milieu que l’on appelle tiférét (c’est également la mida de la Torah, tiférét, qui est incarnée par Yaakov et qui est représentée ici par Shavou'ot).
Pourim et 'Hanouca représentent les deux jambes du Roi et incarnent les midot de Netsa'h et Od (éternité et splendeur).
La dernière fête des Moadé Hachem, c’est Souccot qui incarne la mida de Yessod."

=> Le but des jambes est d'assurer le maintien de tout le corps sur terre, et il en va de même de ces 2 midot, de ces 2 fêtes.
Le rav Pinkous ajoute que Moché et Aharon incarnent les midot de Nétsa'h et Od, car ce sont eux qui ont permis la transmission et le maintien de la Torah Divine aux peuple juif, à l'instar des 2 jambes.

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-> D'après le Tikouné Zohar (28b), od (8e des 10 sphères célestes) est la mida qui est l'essence de 'Hanouca, qui dure 8 jours.
Le Sifté 'Haïm enseigne que la mida de Od est liée à la qualité de Odaa (remercier Hachem), car lorsque l'homme remercie Hachem pour tous les éléments matériels qu'Il lui donne, il permet alors de créer un lien entre la matière et son Créateur.
[Par la Odaa (remerciement), chaque objet ou élément reçoit son Od (rayonnement).]

Nous sommes toujours en guerre contre les grecs!

+ Dans "Al haNissim", nous remercions Hachem pour les guerres (al amil'hamot).
Ne devrait-on pas plutôt remercier Hachem pour nous avoir permis de gagner les batailles?

Le rav de Poniovitch répond qu'en réalité nous n'avons jamais terminé la guerre contre les grecs, et que jusqu'à l'arrivée du machi'ah nous sommes en plein milieu de la bataille.
En effet, la guerre s'est terminée uniquement sur son aspect physique, mais concernant l'idéologie la guerre continue encore jusqu'à aujourd'hui.
Le champ de bataille se trouve dans notre cerveau et dans notre cœur.

C'est pourquoi, nous ne pouvons pas louer Hachem pour notre victoire, car nous sommes toujours en plein milieu de la bataille.
Nous remercions Hachem sur le fait de ne pas avoir abandonner, et de toujours être en train de mener le combat dans cette guerre.

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[Les 'Hachmonaïm auraient pu se dire : "Est-ce vraiment une guerre (on est quelques personnes âgées, pas entraînées, ni vraiment armées, et en face on a des jeûnes forts entraînés, armés et très très nombreux)? Cela ressemble plus à du suicide! En effet, selon la logique et le bon sens, nous n'avons aucune chance de gagner la guerre ..."
De même, le yétser ara est un ange. Ainsi, comment pouvons-nous se bagarrer à lui et penser le vaincre?

Nos Sages (guémara Soucca 52) affirme : "le yétser ara de l’homme se dresse constamment contre lui, et si Hachem ne l’aidait pas, il ne pourrait pas le maîtriser".
Ainsi, à l'image des 'Hachmonaïm, nous devons lutter dans la guerre spirituelle actuelle contre les grecs, en allant courageusement à la bataille, car Hachem nous sauvera et nous accordera la victoire!
Nous devons être effrontés, combattre de toutes nos forces, et n'avoir peur de rien, car nous avons papa Hachem avec nous!]

Regarder les bougies de ‘Hanouca

-> A mon avis la mitsva principale est que celui qui allume les bougies [de 'Hanouca] doit rester à proximité des bougies pendant une demi heure, les regardant et se réjouissant avec elles.
['Hovot Yaïr]

-> Une coutume dans le peuple juif est ... de s'asseoir et de regarder les bougies.
La raison est que l'on fait descendre les miracles de 'Hanouca en regardant les bougies.
[Yétev Panim]

-> Hachem dit à Moché : "Fais toi-même un serpent et place-le en haut d'une perche : quiconque aura été mordu, qu'il le regarde et il vivra" ('Houkat 21,8).
Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que ce verset fait allusion aux bénédictions de 'Hanouca :
- "Fais toi-même un serpent" (assé lé'ha charaf) = c'est la 1ere bénédiction (léadlik nér 'Hanouca), car "charaf" (שרף) veut également dire : brûlait, comme les bougies qui brûlent (lis'hof - לשרוף).
- "et place-le au haut d'une perche" (véssim oto al néss) = le mot "néss" (נס - perche/étendard) renvoie à la bénédiction de : chéassa nissim laavoténou.
- "qu'il le regarde et il vivra" (véraa oto va'haï) = le mot va'haï ( וָחָי - il vivra) renvoie à "chéé'hiyanou" (שהחיינו).

=> 'Hanouca est en allusion dans ce verset car si quelqu'un a été mordu par le yétser ara (le serpent), qu'il regarde les bougies de 'Hanouca, et alors il vivra comme une nouvelle personne.

-> Le Divré 'Haïm compare le fait de regarder les bougies de 'Hanouca au fait d'aller chez un médecin qui va regarder dans les yeux d'un patient, et qui va y voir la maladie et comment la guérir.
De même, en regardant les bougies de 'Hanouca, on peut parvenir à une guérison de tous les maux de notre âme.

-> Le Beit Avraham sur "élla lir'otam bilvad" (si ce n'est qu'uniquement les voir) dit que cela implique que regarder les bougies de 'Hanouca est une guérison (réfoua) et une réparation des fautes liées à ceux qui n'ont pas été vigilants avec leurs yeux.

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-> Le Nétivot Shalom ('Hanoucca p.85) explique le verset : "Car Sa colère ne dure qu'un instant" (ki réga béapo - כי רגע באפו - Téhilim 30,6), que באפו (béapo) a la même guématria que חנוכה ('Hanoucca).
Le verset dit : כי רגע באפו , que pendant 'Hanoucca, on peut atteindre la pureté en un instant.
Il est très difficile de corriger ses mauvaises actions et ses habitudes destructrices, mais en regardant attentivement les lumières de 'Hanoucca, tout peut être rectifié en un instant.

Il est également fait allusion à cela dans le verset : "Tu ne feras que regarder de tes yeux et tu verras l'annihilation des réchaïm" (rak bééné'ha tabit ouchiloumat réchaïm tirtsé - רק בעיניך תביט ושלמת רשעים תראה - Téhilim 91,8).
En regardant simplement les lumières de 'Hanoucca, שלמת , on atteint la chélémout, la perfection, רשעים , dans tous les domaines où l'on est déficient et toujours considéré comme un racha.

Le Nétivot Shalom dit : "Lorsqu'un juif dit les bénédiction des lumières de 'Hanoucca, les regarde et accepte sur lui-même qu'à partir de maintenant il ne reviendra pas à ses mauvaises habitudes, avec la force de 'Hanoucca, cela suffit à tout rectifier en un instant."

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-> Une source possible de la coutume de regarder les bougies à 'Hanoucca provient d'une pratique de Moché.
Puisque par le biais de la Ménora on est capable d'accéder à la sagesse de la Torah, et en particulier à la Torah Orale, Moché avait l'habitude d'aller dans le Michkan pour regarder les lumières de la Ménora et méditer sur les préceptes de la Torah.
La force spirituelle inhérente à la Ménora du Michkan est également contenue dans les lumières de notre ménora à 'Hanoucca, et peut être exploitée d'une manière similaire.
[cf. Nétsiv - Haémek Davar - Chémot 38,8 ; 27,20]

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-> Le Imré Pin’has (un élève du Baal Chem Tov) rapporte que le Maggid de Kouznitz (un élève du Maggid de Mézéritch) enseigne que la contemplation des lumières de ‘Hanoucca a le pouvoir de transmettre la sainteté de ces jours particuliers aux semaines plus ordinaires qui suivent cette fête durant les mois de Tévet et Chevat.

Au moment de l’allumage des bougies de ‘Hanoucca, se répand sur le monde une partie de la lumière infinie, appelée : "Or haGanouz".
Ainsi a-t-on tout intérêt à rester devant les bougies de ‘Hanoucca toute la demi-heure qui suit l’allumage.
Car cette lumière n’est pas de ce monde, elle ne peut jamais descendre sur terre très longtemps tant elle est insoutenable pour le commun des mortels.
Elle ne "reste" que la demi-heure qui suit l’allumage des bougies de ‘Hanoucca.

[b'h, cf. également le passage à ce sujet : https://todahm.com/2018/12/09/hanoucca-et-torah-orale ]

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik) nous enseigne que durant la demi-heure qui suit l’allumage des bougies de ‘Hanoucca, la sainteté des lumières pénètre dans le cœur de chaque juif.

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-> Ceux qui ont des yeux purs peuvent voir le Nom d'Hachem (havaya - יהוה) briller dans les bougies de 'Hanoucca.
[Yichma'h Israël]

-> Les lois de 'Hanoucca commencent dans le Choul'han Aroukh par les simanim (תרע - תרעא).
En araméen : תרעא, signifie : une porte.
Selon le Beit Israël, c'est parce qu'à 'Hanoucca les Portes du Ciel sont grandes ouvertes et tout le monde peut y entrer.

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-> Chaque bougie qui est allumée pour une mitsva [comme à Shabbath, 'Hanoucca, dans le Temple, ...] est extrêmement sainte.
Si nous avions l'esprit saint (roua'h akodech), alors nous percevrions le futur lorsque nous allumons ces bougies.
Car les bougies utilisaient pour une mitsva rapportent des prophéties. Elles sont comme des prophètes qui disent ce qu'ils ont entendu de la bouche d'Hachem.
[Kav haYachar - 96]

-> A partir des bougies de Shabbat, on peut savoir ce qu'il va se passer durant la semaine à venir, et avec les bougies de 'Hanoucca, on peut savoir ce qu'il va se passer pendant l'année à venir.
[rabbi Pin'has de Koritz]

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-> Une ménora placée à plus de 20 amot de hauteur est disqualifiée, puisqu'elle n'est pas bien visible.
Selon le rav Yossef Shalom Eliyachiv (Achré aIch - Ora'h 'Haïm vol.3), cela démontre que la ménora a pour objectif de servir de rappel visuel afin que l'on en vienne à méditer les leçons relatives à 'Hanoucca.
D'ailleurs le rav Eliyachiv écrit : "A quoi bon placer une ménora en dessous de 20 amot si une personne est aveugle à la contemplation de son message?"

-> D'ailleurs, dans le Hanérot Halalou, nous disons : "durant les 8 jours de 'Hanoucca, ces lumières sont sacrées, et nous n'avons pas le droit d'en faire usage, mais seulement de les observer, afin de rendre hommage et louer Ton saint Nom, pour Tes miracles, pour Tes merveilles et pour Tes actes de rédemption".

-> Le rav Avigdor Miller encourageait ses élèves à pratiquer un exercice de méditation en s'asseyant en silence et en contemplant les messages de 'Hanoucca, tout en fixant du regard les lumières de la 'hanoukia.

-> L'Alter de Kelm ('Hokhma ouMoussar - vol.1) écrit que la mitsva d'allumer la ménora de 'Hanoucca a pour objectif de rappeler à une personne les miracles d'Hachem pendant la période de 'Hanoucca.
Il compare cela à un patron qui demande à un employé d'attacher à son doigt une ficelle afin de se rappeler de faire une certaine tâche.
Si le travailleur attache docilement la ficelle à son doigt, mais qu'il oublie d'accomplir la tâche, le simple placement de la corde autour du doigt a été un acte totalement inutile.

Le temps de l'allumage des bougies de 'Hanoucca s'étend "depuis que le soleil se couche jusqu'à la fin du passage des gens dehors".
[guémara Shabbath 21b]

-> Le Kédouchat Lévi explique que le coucher du soleil évoque les moments de l'existence où Hachem se comporte envers l'homme avec rigueur à l'instar de l'heure où le soleil se couche et où les ténèbres obscurcissent le monde.
Dans ces périodes, l'homme a du mal à discerner la conduite d'Hachem et Sa bienveillance.
=> Que doit-il faire alors?

Il allumera les lumières de 'Hanouca, et grâce à cela la lumière de la émouna selon laquelle Hachem dirige le monde à chaque instant éclairera son cœur.
Il ressentira que cette obscurité n'existe pas, mais qu'au contraire seuls l'éclat et la joie sont présents pour son plus grand bien.

C'est ce que l'heure de la "fin du passage des gens dehors", symbolise : "dehors" fait allusion aux influences extérieures et néfastes.
On vient dès lors par cela enjoindre l'homme à mettre fin et à repousser toutes les pensées selon lesquelles le monde se conduit suivant des lois naturelles immuables.
Car elles ne sont que le fruit du monde extérieur au judaïsme et du yétser ara.

Il y 2 façons [principales] de réveiller quelqu'un qui dort : soit en faisant un bruit fort, soit en allumant les lumières.
D'une manière imagée, les gens dorment car ils oublient Hachem.
A Roch Hachana, nous les réveillons par le son fort du Shofar.
A 'Hanouca, nous les réveillons par la lumière brillante des bougies de la 'hanoukia.
Nous les réveillons à la émouna.
[rav Shlomo Eiger de Lublin - le fils du Shévet Yéhouda]

=> 'Hanouca est un moment propice pour s'éveiller à se souvenir que Hachem est partout, qu'Il voit tout, et qu'Il fait tout (sans son accord rien ne peut se passer, exister, ...).

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-> Le mot 'Hanoucca (חנוכה) peut se décomposer en : חנו כ"ה ('hanou kaf-hé) : "ils [les Maccabim] se sont reposés [de la guerre] le 25 [Kislev]".

Pourquoi la fête de 'Hanouca a-t-elle la particularité d'avoir un nom lié à sa date, et non pas en fonction du miracle qui s'y est déroulé, comme pour les autres fêtes (Pourim (le pour) : le tirage au sort ; Pessa'h (passa'h) : D. a sauté sur les maisons juives n'y tuant personne, ...)?

Le Tsor haMor dit :
Le כ"ה a une guématria de 25, ce qui est le nombre de lettres dans le 1er verset du Shéma Israël : שְׁמַע, יִשְׂרָאֵל יְהוָה אֱלֹהֵינוּ יְהוָה אֶחָד
Ainsi, 'Hanouca signifie : חנו ('hanou) = les juifs se sont reposés et ont été victorieux dans la guerre contre les grecques par le mérite du כ"ה, c'est-à-dire grâce à leur émouna en Hachem, ce que nous proclamons dans le Shéma Israël (la déclaration de foi juive).

Le Tsor haMor (Vét'hanan) écrit : "Du fait des innombrables épreuves et des persécutions qu'ils subissaient, les 'Hachmonaïm n'étaient pas en mesure d'étudier la Torah et de prier normalement.
Il concentrèrent dès lors leurs efforts sur une seule chose : proclamer l'unicité du nom d'Hachem [d'abord sur eux-mêmes, dont le Shéma Israël en est le symbole, avec ses 25 lettres, en lien avec le 25 Kislev, date de la victoire].

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+ Les 'Hachmonaïm ont gagné la guerre contre les grecs grâce à la émouna et au bita'hon.
Selon les lois de la nature, une armée minuscule ne peut pas vaincre dans une grande guerre, mais comme ils avaient confiance en Hachem, alors Hachem les a sauvés.

La guématria de כהן (Cohen) est la même que celle de : bita'hon (בטחון), soit 75.
Les 'Hachmonaïm étaient des Cohanim, et ils ont gagné les batailles grâce à leur bita'hon.

Après l'allumage des bougies de 'Hanouca, de nombreuses personnes ont l'habitude de réciter le Téhilim 91 (yochev bésséter éliyon).
Ce Téhilim parle de bita'hon, et on y trouve par exemple : "Je dirai de D. qu'Il est mon refuge et ma forteresse, mon D. en qui j'aurai confiance car Il te sauvera d'un piège ... Il te couvrira et sous Ses ailes tu te réfugieras ... Tu ne craindras ni les frayeurs de la nuit ni la flèche qui voltigera la nuit ... car tu [as dis] D. est mon refuge ... alors ne t'atteindra aucun mal ... car à Ses anges Il donnera l'ordre de te garder dans toutes tes voies ..."

Le Aboudraham fait remarquer qu'il n'y a pas la lettre "zaïn" dans ce Téhilim.
La raison est que celui qui a confiance en Hachem, alors il n'a pas besoin d'armes (qui se dit en hébreu : "zaïn" ou "klé zaïn" - כְּלֵי זַיִן).
En effet, Hachem va détruire et assujettir tous Ses ennemis.
[rav Elimélé'h Biderman]