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Atséret de Shavouot et Souccot

+++ Atséret de Shavouot et Souccot :

+ Pour les fêtes auxquelles aucune mitzva spécifique n'est associée, la lumière Divine qui brille lors de ces fêtes peut être canalisée dans ce qu'une personne désire :

Shavouot et le 8e jour de Souccot sont tous deux appelés "Atséret".
Il existe deux types de lumière que Hachem fait briller sur le peuple juif. La première provient des mitsvot et des lois ('houkotav) que le peuple juif accomplit.
La deuxième sorte de lumière ne provient pas de l'observation d'une mitsva mais de l'abondante sainteté inhérente aux fêtes elles-mêmes.
Nous allons maintenant expliquer la différence.

L'illumination qui provient de l'observation des mitsvot est limitée et confinée par les commandements, qui sont eux-mêmes circonscrits, [ limités par l'espace et le temps ; les objets avec lesquels les mitsvot sont accomplies doivent être de dimensions données, les mitsvot ne doivent être réalisées qu'à des moments donnés, et ainsi de suite. ]

L'illumination émanant de l'abondante sainteté des fêtes n'est cependant pas confinée ou restreinte.
À Souccot et à Pessa'h, nous limitons l'illumination illimitée afin de pouvoir la recevoir correctement en observant les mitsvot associées à ces fêtes. À Souccot, nous observons la mitsva de la soucca et du loulav, et à Pessa'h, nous observons la mitsva de manger de la matsa et les autres mitsvot associées à ces jours, comme on le sait.

Les fêtes de Shavouot et de Shémini Atséret, en revanche, ne font l'objet d'aucune mitsva particulière. Par conséquent, la lumière de ces jours reste éloignée et non condensée.
Par conséquent, nous devons contenir et condenser cette illumination afin que les mondes inférieurs puissent la recevoir. Car sans une certaine constriction de cette illumination, le monde ne peut pas l'absorber.
Chaque individu doit canaliser cette lumière vers ce dont il a besoin, qu'il s'agisse de l'intellect, des enfants, de la santé, des moyens de subsistance, ... en fonction de ce dont chacun a besoin, il doit condenser l'illumination.

Compte tenu de cette explication, ces 2 fêtes : le 8e jour de Souccot et de Shavouot, sont appelées Atséret, car le mot Atséret fait allusion à cette condensation, car sa forme verbale ("vatéatsar" Bamidbar 17,13&15) connote la "constriction".
En d'autres termes, il nous est demandé de condenser l'illumination qui brille pendant ces jours. Lors de ces fêtes particulières, Shavouot et Shémini Atséret, une personne doit canaliser cette illumination afin que les mondes inférieurs puissent accepter la bonté généreuse de D.
En effet, si cette générosité n'est pas contractée, elle ne peut pénétrer dans notre monde inférieur.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

Pourquoi lire Ruth à Shavouot?

-> "Pourquoi lit-on le livre de Ruth à Shavouot?
C'est parce que ce livre est fondé tout entier sur la générosité, et que la Torah, qui a été donné à Shavouot, est pure générosité elle aussi, comme il est dit :"une Torah de bonté sur sa langue" (Michlé 31,26)."
[midrach Léka'h Tov]

-> "Rabbi Zeïra demande : Pourquoi le livre de Ruth, qui ne contient ni règles de pureté, ni règles d'impureté, ni commandements positifs ou négatifs, a-t-il été écrit?
Pour t'apprendre le salaire important qui attend ceux qui pratiquent la bonté!"
[midrach Ruth rabba 2,15]

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-> "Rabbi Chmalaï explique : La Torah débute par un acte de bienfaisance, comme il est écrit : "D. fit pour l’homme et pour sa femme des tuniques de peau et les en vêtit" (Béréchit 3,21), et se termine également par un acte de bienveillance, comme il est écrit : "Il [selon Rachi : D. Lui-même] l’enterra (Moché) dans la vallée." (Dévarim 24,6)"
[guémara Sota 14a]

-> Le rav Wolbe de dire :
"La Torah aurait très bien pu débuter par l’énoncé de ses premiers commandements.

Si la Torah débute et se termine par la narration d’un acte de bonté, c’est que la bonté est son essence même."

=> Nous lisons la méguilat Ruth qui est remplie d'actes de bonté du début à la fin, le jour du don de la Torah, qui commence et se termine elle-même par un acte de bonté.

La Méguilat Ruth

+ La Méguilat Ruth

-> "Me séparer de vous et de la Torah, c'est me séparer de la vie même!"
[Paroles de Ruth à Naomi - midrach Ruth rabba 3,5 - avec Yeffé Anaf]
Le Rokéa'h dit que pour Ruth, Naomi représente la Torah, et elle veut s'y attacher éternellement pour rester en vie.

-> "J'aime Hachem et la Torah d'un amour sincère et profond. Je veux me joindre à Son peuple quoi qu'il advienne.
Je veux partager son destin même si cela signifie l'exil ou les souffrances"
[Paroles de Ruth à Naomi - rapporté dans le Echkol HaKofer de Yéhouda Hadassi]

-> La présence de Ruth en pays de Moav réduisait l'immoralité qui y régnait, et après qu'elle soit partie en Israël, la débauche va se réinstaller.
Il s'est produit la même chose lorsque Yaakov a quitté Béer Chéva, et qu'il a laissé un grand vide, car la présence d'un juste dans une ville fait sa fierté et sa joie.
[midrach Ruth rabba 2,12]

-> Sur le chemin vers Israël, Naomi a demandé par 3 fois à Ruth et à Orpah de rentrer chez elles.
De façon analogue, un candidat à la conversion est repoussé 3 fois avant d'être accepté au sein du judaïsme afin, entre autres, d'authentifier et de confirmer que son désir de conversion est total et sans réserve.

-> "Elles ont élevé la voix et ont pleuré de nouveau. Orpa a embrassé sa belle-mère mais Ruth s'est jointe à elle" (Méguilat Ruth 1,14)
Le Méam Loez commente : Nos Sages déduisent que par le mérite des 4 larmes que Orpa a versée [évoquées par les 4 mots : "vatisséna kolan vativkéna od" - Elles ont élevé la voix et ont pleuré de nouveau], 4 puissants guerriers allaient descendre d'elle.
Il est écrit : "Ces 4 [hommes] sont nés de Harafa à Gat" (Chmouël II 21,22) ; il s'agit de Sag, Madon (Lahmi), Goliath et Yichbi" ...
Des générations après la séparation des 2 belles-sœurs (Orpa et Ruth), les 4 guerriers descendants de Orpa ont été tués par David, arrière petit-fils de Ruth, et ses hommes (Divré haYamim I 20).

-> "Le fils de celle qui a embrassé sa belle-mère tombera (il s'agit de Goliath qui est un descendant de la sœur de Ruth : Orpah, et qui a préféré retourner chez elle plutôt que de suivre Naomi) devant le fils de celle qui s'est attachée à sa belle-mère (il s'agit de David, descendant de Ruth, qui est restée fidèle à Naomi)."
[guémara Sota 42b]

-> Goliat était le fils d'Orpa. Par le mérite de sa mère, qui a marché 40 pas avec sa belle-mère Noémie avant de la quitter et d'abandonner sa foi, Goliat a bénéficié de 40 jours où il a pu se tenir devant les Bné Israël pour les provoquer.
[midrach Ruth rabba 2,20]
[issu de : https://todahm.com/2014/12/21/un-nouveau-regard-sur-la-declaration-du-shema-israel ]

-> Selon le midrach (Ruth rabba 7,14), Ruth était stérile et ne pouvait pas avoir d'enfant sans intervention miraculeuse.
Mais lorsqu'elle s'est mariée avec Boaz, elle a eu un fils.

-> Selon le midrach (Ruth rabba 3,6), Ruth est arrivée en Israël (Beth Lé'hem), le jour même où Boaz a perdu son épouse.
Ce n'est pas une coïncidence, au contraire, celui-ci pleurera son épouse défunte, le décor se mettant en place, afin que lorsque tout sera prêt et que Boaz songera à se marier, Ruth fasse son apparition.

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-> Selon le Yérouchalmi (Yébamot 48b), on a dit à Ruth que si elle était arrivée 2 ou 3 jours plus tôt, sa conversion n'aurait pas été acceptée, car la loi juive n'avait pas encore été débattue et tranchée, en ce qui concerne une femme de Moav.

En effet, Boaz et les autres sages du beit din, ont tranché cette question, qui était laissée en attente depuis la mort de Moché, statuant qu'à l'inverse des hommes, les femmes de Moav sont autorisées à se convertir à la religion juive.

La Torah dit : "Un Amonite et une Moabite ne seront pas admis dans l'assemblée de D. [...] parce qu'ils ne vous ont pas offert le pain et l'eau à votre passage, au sortir d'Egypte ..." (Dévarim 23,4-5)
Les Sages en déduisent que les femmes qui, de façon naturelle, ne sortent pas de chez elles, n'avaient aucune obligation d'offrir du pain et de l'eau aux juifs, et qu'elles ne sont pas concernées par l'interdiction de la Torah, et elles peuvent se convertir.

Nos Sages (guémara Yébamot 77b) disent que c'est uniquement à l'époque du roi David que le peuple juif va accepter totalement ces loi.

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-> Ruth va dans les champs pour glaner, profitant de la mitsva du lékét, c'est-à-dire la possibilité de ramasser les 1-2 épis que les moissonneurs laissent tomber par inadvertance, après avoir ramassés ce qu'ils ont fauché.

Suite à ses prières et grâce à ses mérites, Hachem va lui envoyer un ange pour la guider vers les champs de Boaz, qui sera son futur mari.
[Léka'h Tov - sur Ruth 2,3]

-> Le 1er jour où Ruth va glaner dans son champ, Boaz qui se rend rarement sur place, laissant sa gestion courantes à des hommes de confiance, va ressentir un besoin urgent d'y aller voir ce qui s'y passe.
Hachem fait germer cette idée dans son esprit et l'oblige à y aller et à y rencontrer Ruth, sans qu'il ne sache lui-même pourquoi il va voir ses champs.
[Rav Vidal haTsarfati]

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-> Ruth demande au contre-maître l'autorisation de glaner, bien que ce ne soit pas nécessaire .
Tout en glanant, elle a soin de garder une petite distance entre elle et les moissonneurs, et les autres glaneurs (Malbim).
Elle se fait discrète évitant de parler à haute voix, et d'engager la conversation avec les hommes.

Évitant soigneusement de se pencher en avant, elle se baisse avec beaucoup de pudeur pour ramasser les épis (midrach Ruth rabba 4,5).
Pour travailler plus vite, les autres glaneuses soulèvent continuellement le bas de leur jupe et leurs manches afin de remplir leurs sacs de blé et les porter.
Souvent, elles se permettent de prendre plus d'épis que la Torah ne les y autorise, se disant que Boaz le leur permettrait sûrement.
Ruth était prête à prendre le risque de ne rien trouver pourvu qu'elle ne compromette pas sa pudeur.

Si elle voit quelqu'un regarder dans sa direction, elle se tourne modestement de côté, ce qui ne l'empêche pas de toujours offrir son aide aux femmes qui glanent avec elle.

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-> Autour de Ruth flotte une aura de sainteté et de grandeur, qui provient de l'ange qui l'a escorté [jusqu'au champ de Boaz].
[Echkol HaKofer - sur Ruth 2,4]

-> Boaz lui dira entre autre :
"La bénédiction repose partout où tu poses les yeux car tu ne te sers de ton regard qu'avec réserve et modestie. Pose donc tes yeux sur mes champs et donne la bénédiction à mes récoltes"
[Zohar Vayakel 217b ]

"Ta conversion est une preuve de ton altruisme car tu as agi pour l'amour de D.
En un sens, tu as agi avec une foi encore plus totale que celle d'Avraham, le 1er de nos Patriarches, qui a quitté la maison de son père qu'après en avoir reçu l'ordre explicite de D., tandis que toi, ma fille, tu l'as fait de ta propre initiative alors que tu avais une vie pleine de promesses toute tracée devant toi! [elle a renoncé à la riche royauté de Moav, pour une vie juive dans la pauvreté] ..."
[Iguéret Chmouël - Ruth 2,12]

"La noblesse de tes sentiments te fera mériter de retrouver tout ce que tu as sanctifié.
Je vois par inspiration divine que des rois, des érudits et des prophètes descendront de toi.
Tu verras ton arrière petit-fils assis sur le trône d'Israël, et tu seras assise à ses côtés ...
Tu mériteras une place à côté de nos Matriarches : Sarah, Rivka, Ra'hel et Léa."
[le Targoum]

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-> Ruth va glaner inlassablement pendant 3 mois, jusqu'à ce que la moisson s'achève.
Selon le Tiféret Tsion (sur ce midrach Ruth rabba 5,11), Boaz n'est plus entré en contact avec Ruth pendant ces 3 mois.

C'est à ce moment, alors que l'on célèbre la fin de la récolte, que Naomi va forcer le destin en envoyant Ruth s'allonger aux pieds de Boaz, alors qu'il dort profondément, en lui découvrant le bas des pieds, et après s'être enduite d'huile parfumée, de s'être revêtue de ses habits de Shabbath, et de s'être parer de ses bijoux.

-> Tous nos Sages sont d'accord sur le fait que Naomi a bien agi.
Le 'Hafets 'Haïm écrit à ce sujet : "Le Satan cherche à empêcher les choses les plus grandes et élevées et il n'y a pas d'autre solution que de prendre une voie détournée, c'est-à-dire de procéder d'une façon interdite en apparence afin de donner un appât au Satan, car si l'on faisait les choses d'après la voie droite, la voie de la Torah, le Satan se porterait en accusateur et la chose ne se réaliserait pas en pratique".

-> L'huile, signe de royauté, symbolise que la rencontre de Ruth avec Boaz donnerait une descendance des rois.

-> Le fait de lui découvrir le bas des pieds est une allusion au fait que lorsqu'une personne susceptible de faire le yiboum (lévirat) refuse de prendre la veuve du défunt pour épouse, on procède à ce qu'on appelle la 'halitsa, et la veuve lui retire sa chaussure.

-> Le mérite de la Torah qu'a étudiée Boaz l'a empêché de commettre une faute avec Ruth (Chorèch Yichaï).
De plus Hachem l'a aidé à ne pas maudire, se mettre en colère contre elle, par surprise de voir un corps à ses pieds.

-> Normalement la quantité de vin qu'avait bu Boaz aurait dû le garder endormi mais Hachem a veillé à ce qu'il se réveille à minuit pour que la rencontre avec Ruth puisse avoir lieu. [Eschkom haKofer]

-> En allusion aux 6 justes que Ruth va maître au monde (cf.point généalogie ci-dessous), Boaz va lui donner 6 séa d'orges.
De même que le sceptre de A'hachvéroch s'est allongé de façon miraculeuse, le châle de Ruth s'est suffisamment élargi pour contenir la quantité de grains. [le 'Helek bné Yéhouda]

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-> Tov, frère d'Elimélé'h, avait priorité sur Boaz pour se marier avec Ruth, en accomplissant la mitsva du yiboum.
En présence des sages du beit din, Boaz va recueillir le renoncement de Tov, lui donnant alors champ libre pour se marier avec Ruth.

Tov sort rarement de chez lui, et encore moins au beit din.
Selon le Léka'h Tov, Hachem va lui envoyer un messager divin qui lui fera prendre, tout à coup, la direction de la porte de la ville bien qu'à priori, il n'ait eu aucune raison de se rendre de ce côté là.
Le midrach (Ruth rabba 7,7) dit que puisque tous les intervenants ont fait le maximum en prières et en actions, alors Hachem "va y mettre du sien", et même si Tov aurait été à l'autre bout du monde, il serait arrivé immédiatement à la porte de la ville, afin que Boaz n'ait pas à l'attendre.

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-> Lors du mariage de Boaz et de Ruth, c'était à qui les couvrira des bénédictions les plus généreuses, chacun rivalisant d'imagination pour exprimer sa joie et son admiration.
[le Malbim]

-> Selon Ruth Zouta, Boaz est mort la nuit même de son mariage, mais tous les commentateurs ne sont pas d'accord à ce sujet.

A l'image de nos matriarches, Hachem va faire un miracle afin que Ruth puisse avoir un enfant, malgré le fait qu'elle soit stérile (midrach Ruth rabba 7,14).
Afin de taire toute mauvaise rumeur sur sa légitimité, Hachem va faire en sorte que cet enfant naisse exactement 9 mois, jour pour jour, après le mariage. [guémara Nidda 38b]

La naissance est facile et sans douleur, et il va naître tout comme Moché déjà circoncis. [Méam Loez]
Cette enfant va s'appeler : Ovèd. Il est l'une des très rares personnes qui ne va commettre aucune faute durant toute sa vie.
Il va mettre au monde le père du roi David : Yichaï.

-> Ruth va vivre assez longtemps pour voir son arrière petit-fils : David, monter sur le trône.
En effet, selon le midrach, à la mort du roi David, lorsque Chelomo a été appelé à régner, Ruth avait sa place à côté de lui.

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+ Au moment du mariage entre Boaz et Ruth :
-> Ruth a alors 40 ans, mais a l'air très jeune, comme notre matriarche Sarah (michnat rav Eliézer sur Ruth 2,5).
-> Boaz a 80 ans à cette même époque.
-> Boaz est le président du Sanhédrin, ce qui signifie que de fait, c'est lui qui dirige le peuple.
[midrach Ruth rabba 5,10]

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+ Point généalogie :

Na'hon ben Aminadav est le prince de la tribu de Yéhouda pendant la traversée du désert, et il s'est rendu célèbre en faisant preuve d'une foi inébranlable lorsqu'il se jettera dans les eaux de la mer Rouge, qui s'ouvriront suite à cela, laissant le passage à tout le peuple juif.
Il a 5 enfants, dont Elimélekh, Salmon et Tov.

Elimélékh épouse sa nièce, Naomi, fille d'un autre fils de Na'hchon.
Salmon va donner naissance à Boaz.
De l'union entre Ruth et Boaz, naîtra un fils (Ovèd), qui donnera naissance à Yichaï, le père du roi David.

Nos Sages (guémara Sanhédrin 93b) citent les 6 justes que va engendrer Ruth : David, 'Hizkiyahou, Yochiyahoun 'Hanania, Michaël, Azaria et le Machia'h.
['Hanina, Michaël et Azaria étant considérés comme une seule entité]

Loth, le neveu d'Avraham, après la destruction de Sodome et Gomorhe, va avoir des relations incestueuses avec ses filles, persuadées que le monde a été entièrement détruit et qu'elles et leur père en sont les seules survivants.
L'une de ces filles donne naissance à un fils qu'elle nomme Moav, père de la nation Mabite.

Balak et son fils Eglon ont régné successivement sur Moav.
Eglon a pour filles : Ruth et Orpah.
Ruth va être à l'origine de David, et Orpah de Goliath.
Chlomo, arrière petit-fils de Ruth, va construire le 1er Temple.

Le don de la Torah

+ Le don de la Torah :

-> Pour Hachem, ce jour du don de la Torah est plus grand et plus glorieux que celui où il a créé le monde, l'objectif ayant été atteint.
[guémara Pessa'him 68b ; Zohar 92b]

-> Juste avant de dire les 10 Commandements, D. a fait réciter le Shéma aux enfants d'Israël.
Hachem a dit : Shéma Israël!
Le peuple a répondu : Hachem Elokénou, Hachem é'had!
Moché a conclut : Barou'h chem kévod mal'houto léolam vaèd.
[midrach Dévarim Rabba 2,31]

-> La voix de D. était si puissante que la terre entière va l'entendre, provenant du Sinaï.
[Zohar]

-> Le monde entier, le souffle coupé, reste en suspens pour écouter la présence divine.
Le soleil interrompt sa course, les eaux suspendent leurs cours, les oiseaux cessent de gazouiller, les vaches de meugler, ...
Dans les cieux, les anges se taisent et s’immobilisent.

Au moment où la présence divine se fait entendre, le silence est absolu empêchant quiconque de penser qu'une autre divinité se soit exprimée au même moment.
[Pirké déRabbi Eliézer 41]

-> Selon certaines opinions, toutes les idoles et icônes se rassemblent au mont Sinaï pour se prosterner devant Hachem.
A leur retour dans le temples et les lieux de culte, elles feront sortir des liquides et vomiront, comme pour proclamer : "Comment peut-on abandonner Hachem et servir des statues sans valeur, incapables de parler et de rester propres?"
[le Yalkout Téhilim 714]

-> Avant de dire le 1er commandement, D. énonce les 10 commandements d'une seule traite, sans qu'il soit possible au peuple juif de les saisir, entendant alors une combinaison indéchiffrable de sons.
Le message sous-jacent est que la Torah représente une entité totale, indivisible, directement prononcée par la bouche de D., et que la transgression d'un seul commandement est d'une grande gravité, autant que s'ils transgressaient toute la Torah.
[le Gour Arié]

-> En fin de compte, D. ne répétera ensuite que les 2 premiers commandements, Moché transmettant les autres.
Il est écrit : "Moché a reçu la Torah du Sinaï et l'a transmise à Israël" (Pirké Avot 1,1).
La valeur numérique du mot : Torah (תּוֹרָה) est de 611, allusion au 611 mitsvot transmises par Moché, les 2 autres des 613 mitsvot ayant été entendues directement de D.

-> Selon les Tossefot, la guématria de : Torah, et la même que celle du mot : yirat (la crainte - יראת).
Le prérequis des autres mitsvot, est le fait d'entendre directement de D. les 2 premiers commandements, qui portent sur la souveraineté et la domination de Hachem sur l'univers tout entier.

-> Lorsque Hachem va prononcer le 1er commandement, 7 sons seront émis, adaptés au niveau de chacun : Moché, les Anciens, les hommes, les femmes, les adolescents, les enfants et les nourrissons.
Les embryons eux-mêmes, encore dans la matrice, reçoivent la Torah d'une façon qui leur permet de l'assimiler.
[midrach Tan'houma 11,25]

Selon le Abarvanel, pour les jeunes enfants, le son prenait la forme d'une berceuse, et chacun entendait les sons selon son âge et son degré de compréhension.
De la même façon, les sons se faisaient supportables pour que les femmes enceintes n'en soient pas affectées.

Le Zohar dit que chaque personne du peuple a vu les mots et les a perçu selon son niveau.
Selon Rav Saadia Gaon, lorsque la présence divine parlait, les enfants d'Israël pouvaient voir les lettres et les mots apparaître à la manière de la buée sortant de la bouche lorsqu'il fait très froid.

Chacun des sons émis est traduit en 70 langues afin que la Torah soit révélée dans toutes les langues.
Elle sera ainsi accessible à tous les juifs, quel que soit leur lieu de résidence et leur langue usuelle.
[guémara Shabbath 88b]

-> En ce jour extraordinaire, toutes les âmes juives, présentes et futures, sont rassemblées au Sinaï.
L'âme de ceux qui ont déjà quitté ce monde comme celle de ceux qui n'ont pas encore vu le jour vient se joindre l'assemblée debout au pied du mont Sinaï de sorte que tous les enfants d'Israël, jusqu'à la fin des temps, se trouvent personnellement liés à la Torah.
[Zohar 82a]

-> Selon la Mekhilta, le peuple voit ce qu'aucun mortel n'a jamais vu et ne verra jamais, à tel point qu'ils voient également les sons.
C'est ainsi, qu'ils ont vu le tonnerre et entendu les éclairs.
[Léka'h Tov - Chémot 20,15]

-> Le 1er mot : Ano'hi (אָנֹכִי), jaillit sous une forme perceptible pour les sens de tous ceux qui se tiennent au pied de la montagne.
Les lettres aléf, noun, kaf, et youd, brillent d'un feu ardent dans toutes les directions.
Le peuple tend les bras comme pour les saisir mais les lettres leur échappent : D. leur fait comprendre qu'Il ne se trouve pas au-dessus d'eux, mais absolument partout.
[Zohar - 81a et 82a]

-> Chacun des commandements, sous la forme d'un ange, vient demander individuellement à chaque personne présente, si elle accepte, selon son niveau, toutes les mitsvot, et tous, l'un après l'autre, répondent affirmativement : "Oui, nous les acceptons!"
[Zohar 146a]

Selon le Chela haKadoch, les embryons eux-mêmes, percevant la Révélation comme à travers une fenêtre de cristal, sont interrogés, et donnent la même réponse.

Après avoir sondé le peuple, ces anges, qui ne sont autres que les lettres elles-mêmes, déposent un baiser sur chacun des enfants d'Israël et remontent au Ciel pour se fondre dans les Tables et en former les différentes paroles.
[Zohar 146]

-> Selon le Tour (Chémot 20,15), c'est à cause des tremblements qui ont secoué le mont Sinaï qu'on a coutume de se balancer en priant et en étudiant.

-> Les flammes dévorantes, la sonnerie du Shofar et le bruit terrifiant de la voix de D. sont trop bouleversants pour qu'ils puissent les supporter.
Un grand nombre d'entre eux regrette d'avoir émis le souhait de voir directement la présence divine.
Incapable de supporter cela, les plus faibles rendent l'âme (par crainte ou par amour ardent de s'unir à D.), les plus forts battent en retraite, en espérant pouvoir mieux supporter la présence divine de loin.

Deux anges de service, Michaël et Gavriel, viennent ranimer ceux qui ont expiré ou se sont évanouis, les soutenant et les aidant à rester debout, leur prodiguant des caresses, ...

Puis, ils se dirigent vers ceux qui ont pris la fuite et leur murmurent doucement des paroles de réconfort, à la manière d'une mère prononçant des douces paroles pour rassurer un enfant apeuré : "Heureux êtes vous, peuple d'Israël! Vos souffrances et vos chagrins sont derrière vous. A présent, le bien et la grandeur vous attendent", ou bien : "Vous n'avez rien à craindre, vous êtes les enfants de D."

Sentant la bonté, la miséricorde et l'amour que D. leur témoigne, ils reviennent à la vie.
[Chir haChirim rabba 6,3]

Les anges les ramènent en un instant là où ils se trouvaient.
La même scène va se reproduire après le 2e commandement.

-> Comme le peuple l'a demandé, la voix de D. cesse de lui être directement adressée, et Moché promulgue la suite des commandements.
Michael et Gavriel, les anges de service, prennent Moché par les bras et le conduisent à travers les airs jusqu'au sommet de la montagne, à l'intérieur du arafél, ce brouillard très dense qui entoure la présence divine et où les anges eux-même n'ont pas accès (Pirké déRabbi Eliézer 41).

D. va augmenter l'intensité de la voix de Moché.
Après chaque commandement, D. fait entendre une puissante sonnerie de Shofar afin de convaincre le peuple que c'est en Son nom que Moché leur parle, et non en son nom propre.

Après être redescendu du mont Sinaï, pour "répéter" les 10 Commandements que D. lui a transmis, Moché remonte une fois de plus, pour demeurer pendant 40 jours, au terme desquels il redescendra avec les Tables de la Loi.

Le grand jour de Shavouot

+ Le grand jour de Shavouot :

-> Depuis la création du monde, 26 générations se sont succédées jusqu'au don de la Torah, le monde ne pouvant se maintenir jusque là que grâce à la miséricorde de D.
En effet, le Néfech ha'Haïm dit que si l'espace d'une seconde, la Torah n'était pas étudiée, alors le monde ne pourrait continuer à exister.

D'après certaines opinions, la Torah a été créée 2 000 ans avant la création du monde.

-> Le Tiférét Israël note que le don de la Torah, aboutissement spirituel de ce monde, nous a été donné pendant un Shabbath, jour où le monde atteint son achèvement matériel.

-> Selon nos Sages, de même que celui qui s'approche trop près du feu risque de se brûler et que celui qui s'en éloigne trop aura froid, on doit s'approcher suffisamment de la Torah pour se réchauffer à sa flamme mais ne pas sonder sa profondeur au-delà des capacités qu'on possède, de peur d'y brûler.

-> Le peuple d'Israël, la plus humble des nations, reçoit la Torah des mains de Moché, le plus humble des hommes, sur la plus humble des montagnes, le mont Sinaï.

Le Rabbi de Kotzk explique que la Torah n'a pas été donnée dans une vallée basse (totalement plate à l'inverse d'une montagne, même petite), car il n'y a pas de grand mérite, pour une vallée, à se sentir humble en comparaison des montagnes, qui sont beaucoup plus élevées qu'elle.
Un bel exemple est Moché qui d'un côté est l'être humain ayant atteint le plus haut niveau de toute l'histoire de l'univers, mais par ailleurs, il est également celui qui en est le plus humble.

La montagne représente également la petite partie d'orgueil parfois nécessaire pour répondre au yétser ara (ex : je suis quelqu'un de grand : un juif, descendant d'Avraham, Its'hak et Yaakov, je ne peux pas me permettre de faire un acte aussi mauvais, contraire à Hachem!!).

-> Selon le Aboudraham, à Roch Hachana, lorsque nous entendons le son du Shofar, nous devons avoir en mémoire les sons du Shofar entendus au Sinaï.

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+ Shavouot : le jour de notre mariage

-> "Shavouot est considérée comme notre jour de mariage, durant lequel Hachem, le fiancé, prend le peuple juif comme Sa fiancée."
[Kédouchat Lévi]

-> Lors du don de la Torah, les nuages représentaient la 'houpa, et les Tables de la loi : la kétouba.
[rav Ephraïm al haTorah]

Selon le Radal (commentaire au Pirké déRabbi Eliézer 41), toutes les coutumes observées pour la cérémonie de mariage ont leur origine au don de la Torah.

Rabbi Baroukh Cohen dit que le 2e commandement : "Tu n'auras pas d'autres dieux" symbolise la déclaration de D. à la communauté d'Israël : 'Je t'ai épousé et tu n'auras donc pas d'autres époux' (mékoudéchét).

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-> Selon Rabbénou Bé'hayé, le mont Sinaï symbolisait le Temple.
Le dessus de la montagne couvert d'épais nuages était la partie la plus sacrée et représentait le Kodéch haKodachim (le saint des Saints). Le reste de la partie couverte par les nuages ressemblait au Heikhal.
Le sommet du Sinaï, d'un degré de sainteté moins grand, représentait la Azara (la cour du Temple), et le bas de la montagne évoquait les portes du Parvis.
Comme le Cohen gadol, Moché était autorisé à pénétrer dans la partie couverte de l'épais brouillard.

Selon le Pirké déRabbi Eliézer, les femmes étaient complètement séparées des hommes.
La guémara (Soucca 51b, 52a) rappelle qu'à l'occasion des fêtes de Souccot, les hommes et les femmes étaient séparés dans le Temple.

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-> C'est seulement lorsque D. a vu l'amour du peuple juif et son profond désir de s'unir à Lui, qu'Il a commencé à leur donné la Torah.
[Pessikta Rabba 21]

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-> Avant le don de la Torah, et après plusieurs jours de préparation, le peuple juif est allé dormir afin d'être frais et bien disposé.
Lorsque le jour se lève, le peuple dort à poings fermés.
Selon Rabbénou Bé'hayé, D. va alors ralentir la course du soleil afin que cette journée dure 72 heures, 3 fois plus qu'une journée normale.

-> Le grand moment arrivant, la terre se met à trembler, le Shofar sonne, les tonnerres et les éclairs sont de toutes parts, ...

On peut aussi citer l'immense colonne de feu qui a jailli au pied de la montagne, se dressant jusqu'aux cieux.
Le Panim Yafot dit qu'elle était si brillante qu'il était impossible de savoir si c'était son feu qui illuminait la nuit ou bien si c'était le jour qui s'était levé.
Une nuée rafraîchissante surnaturelle permettait au peuple de s'approcher malgré les flammes.
Le Zohar (Yitro 84) dit que la senteur de la fumée provenait des parfums et aromates du Gan Eden.

Moché parcourt tout le campement en s'écriant :
"Mes frères, il n'y a rien à craindre! Allez tous au Sinaï, sans exception! Immédiatement! Notre Fiancé attend Sa fiancée. Notre Maître attend Ses disciples. Ne perdez pas de temps! Venez tout de suite!"
[Zohar - Chémot]

-> Les cieux et la terre se rapprochent l'un de l'autre, puis s'étreignent, et c'est dans cette étreinte que la présence divine fait sa demeure. [Mekhilta Chémot 19,20]
C'est un peu comme si les cieux se désolaient de ce que la Torah quitte les sphères célestes pour les sphères terrestres, et comme si la terre manifestait son plaisir de l'accueillir en son sein.
Les 7 cieux s'ouvrent pour révéler la gloire de la présence divine dans toute sa majesté. [Pessikta Rabba 20]

Selon le midrach Tan'houma (Vayichla'h), les juifs contemplent alors les 22 000 chariots d'anges de feu se tenant d'un côté de la présence divine, qui vont placer des couronnes sur la tête des lévi'im lors du don de la Torah.
Les anges chantent des hymnes de louanges à D.

Certains ajoutent que 60 myriades d'anges (soit 603 550 anges!), se tenaient d'un autre côté, correspondant au nombre d'enfants d'Israël présents.
A l'image des juifs au Temple, malgré l'espace restreint, il ne manquait de place pour personne (anges compris!).

-> Personne n'a pu être empêché d'être témoin de la révélation au Sinaï.
Tous les enfants d'Israël seront en parfaite santé et en pleine possession de leurs moyens, parfaitement aptes à voir, entendre et comprendre ce qui s'y passera.
[la Mekhilta]

De plus, ils seront lavés de toutes fautes et deviennent alors aussi purs que les anges.
Lorsque le serpent a convaincu 'Hava de manger de l'arbre de la Connaissance et qu'elle l'a écouté, il a fait pénétrer en elle une impureté, qu'elle a ensuite communiquée à toute l'humanité, de génération en génération.
A présent, ils sont débarrassés de cette impureté, revenant à un niveau d'avant cette faute.
Malheureusement, cette impureté reviendra suite à la faute du veau d'or.

[Le Hadar Zékénim dit qu'après la faute d'Adam, D. s'est éloigné de ce monde d'une distance de 7 firmaments, et en acceptant unanimement la Torah, le peuple d'Israël a mérité Son retour au plus proche (et ce jusqu'au veau d'or). ]

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-> Tandis que le peuple s'assemble autour du Sinaï, la montagne, soudain, se déracine et s'élève dans les airs pour aller se placer au-dessus de la foule qui la voit à présent comme un disque de verre étincelant suspendu au-dessus de leur tête (guémara Nédarim 20a).
Après avoir acceptés la Torah (sous cette contrainte), ils doivent donner une caution/garantie à Hachem, qui n'acceptera que lorsqu'ils Lui diront : "Nos enfants seront nos garants." (Midrach Rabba 1:3,1).

Au temps de Mordé'haï et Esther, les juifs vont, accepter de se soumettre de plein gré (sans contrainte) et de façon pleinement intériorisée, à la Torah Orale et Écrite.

Certains (comme le Maharal) expliquent qu'au Sinaï le peuple était parfaitement consentant et aurait pu accepter sans aucune contrainte la Torah, mais Hachem désirait cependant sceller ce contrat de "mariage" de façon durable à tout jamais.
En effet, tout comme un homme ayant fait violence à une femme a l'obligation de la garder à jamais pour épouse, D. a 'fait violence' au peuple d'Israël en le forçant à accepter la Torah afin qu'il Lui reste uni pour toujours et que le contrat établi ne puisse jamais être abrogé.

Selon le Gour Arié, l'acception de la Torah a déjà été faite par la déclaration : "Nous ferons et nous comprendrons". Ainsi, le but de cette manœuvre est de faire comprendre au peuple que sans la Torah, il est impossible de vivre.
[c'est soit la Torah, soit la mort enseveli sous la montagne!]

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-> Hachem demande à Moché de prévenir les enfants d'Israël de ne pas dépasser une limite tout autour du Sinaï (Chémot 19,21), et ce malgré l'empressement et le zèle de l'événement.
Comme le rapporte Rachi, D. transmet le message que même si une seule personne venait à mourir, Il verrait en cela une tragédie aussi grande que si plusieurs étaient tombés car chacun des juifs est précieux à Ses yeux.
[La Mékhilta conclut ces paroles de D. à Moché : "Chaque juif est aussi important pour Moi que la Création toute entière".]

Les Tossefot prennent les 3 derniers mots de ce verset et le suivant : "vénéfal miménou rav végam", et font remarquer que les lettres finales forment le mot : "maboul", ce qui sous-entend que si une seule personne tombait, cela serait comme si tous les juifs avaient été effacés par le Déluge.

=> Quelle leçon pour notre vie : nous avons chacun individuellement une valeur immense aux yeux de Hachem.

On ne peut pas se dire que ce n'est pas grave de dépasser les limites fixées par D., parce qu'après tout qui sommes nous et plein d'autres personnes font de même.
Car, même s'il y a des millions de juifs, Hachem s'attriste de notre comportement à chaque fois que nous ne sommes pas à la hauteur (encore plus qu'un papa avec Son fils unique!).

Le Séfer 'Hassidim affirme que si une seule personne du peuple juif n'aurait pas accepté toute la Torah du fond du cœur, alors Hachem ne l'aurait pas donné.

Nous ferons et nous comprendrons

+ Nous ferons et nous comprendrons :

-> Avant de conclure l'alliance avec Israël, D. va proposer la Torah aux autres peuples de la terre, afin d'écarter toute protestation de leur part lorsqu'ils se plaindront qu'on ne leur a pas laissé le choix de la refuser ou de l'accepter.
[Rachi - Dévarim 2,26]

-> Selon la Mékhilta (Yitro), Hachem dira aux nations :
"Comment vouliez-vous que Je vous confie les 613 mitsvot alors que vous ne vous êtes pas montrées prêtes à observer les 7 mitsvot noa'hqiues qui s'appliquent à tous les êtres humains?"

-> Selon le Zohar, à peine les nations du monde ont-elles respiré une bouffée de Torah, qu'elles ont dit :
"Le peuple d'Israël n'a qu'à recevoir la Torah, elle n'est pas pour nous!
Toutes ses interdictions sont une source de déboires qui les mènera rapidement à leur perte ; nous nous emparerons alors des trésors qu'ils laisseront après eux".

-> La guémara (Avoda Zara 3a) enseigne qu'un jour viendra où :
"Les ennemis jurés des juifs s'avanceront tous et témoigneront de la force d'âme et de la loyauté du peuple d'Israël. Ils témoigneront qu'en dépit de toutes les difficulté qu'ils ont endurées, les juifs ont fidèlement observé la Torah".

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-> En contraste total avec l'insolence des autres peuples, les juifs se préparent à recevoir la Torah.
Un vendredi matin, veille du jour du don de la Torah, tout le peuple qui compte 3 000 000 d'hommes, de femmes et d'enfants, se rassemble et déclare d'une seule voix : "Naassé véNichma" (Nous ferons et nous comprendrons).

-> Selon le Malbim (Chémot 24,7), cela implique :
Nous ferons tout ce que D. nous dit de faire même si nous n'en comprenons pas la logique, et nous écouterons attentivement afin de comprendre l'essence des commandements et de les accomplir convenablement, comme un esclave sert son maître.

-> Le Kéli 'Hemda (Béchala'h) enseigne que, de même que les non-juifs devaient, pour accepter la Torah, aller à l'encontre de leur tendance au meurtre, à l'immoralité, et au vol, de même, le peuple juif devait s'opposer à ses inclinations naturelles et s'abstenir de s'approcher de la montagne, malgré leur amour pour D. et la Torah.

Les nations ont refusé toute limitation, et Israël les a toutes acceptées, au point qu'une condition préalable au don de la Torah, était l'interdiction de s'approcher de la montagne!!

-> "Nous ferons et nous écouterons" : Comment faire une action si on n’a pas écouté au préalable ce qu’il faut faire?
Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotsk donne la réponse suivante :
En général, les savants connaissent la sagesse de par leur réflexion, entraînant qu'au final chacun ne peut atteindre qu’une compréhension limitée à son niveau et ses capacités intellectuelles.
Cependant, Hachem a accordé aux juifs un moyen d’atteindre une compréhension des choses qui dépasse même leurs facultés intellectuelles. Ce secret, c’est la pratique des mitsvot.

Quand on accomplit une mitsva, on reçoit du Ciel un éclairage spirituel qui permet à l’homme d’atteindre des dimensions de compréhension qui dépassent ses capacités habituelles.
=> "Nous ferons et nous écouterons" = quand on agit, par le fait même de l’action et de l’accomplissement des mitsvot, on arrive à une écoute des choses et une compréhension encore plus grande que celle qu’on avait avant d’avoir fait.
=> Le secret du peuple Juif, c’est l’action.

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-> Dans la paracha Béchala’h, pendant l’attaque surprise de Amalek, à chaque fois que Moché avait ses mains au-dessus de sa tête, le peuple juif avait le dessus, et sinon, c’était l’inverse.
Selon rabbi Akiva Tatz, une des explications est que lorsque les mains (naaché, l’action) sont au-dessus de la réflexion (nichma), alors on a : "naaché, vénichma", et Israël gagne.
Cependant Amalek (le yétser ara qui est en nous!) souhaite que nous inversions les priorités, nous faisant aller à notre perte.

Le Ohr Guédaliyahou enseigne que nous devons avoir les mains au-dessus de notre tête, vers le Ciel, démontrant notre certitude que rien ne peut avoir lieu dans ce monde, si Hachem n’a pas donné au préalable son accord.

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+ Quelques conséquences de la déclaration : "Naassé véNichma" :

-> Elle a causé une grande agitation dans le Ciel, et "une senteur s'est élevée jusqu'aux sphères supérieures pour s'offrir à D."
[midrach Chir hachirim rabba 1,12]

-> Soudain, une voix céleste retentit : "Qui a révélé à Mes enfants ce secret connu uniquement des anges de services?" [guémara Shabbath 88a]

Rachi commente ce passage en disant que les juifs se sont avérés d'exceptionnels serviteurs de D., semblables aux anges de service, déclarant à leur Maître : "Vos désirs sont des ordres".

Ils se sont même élevés plus haut que les anges qui, d'essence purement spirituelle, n'ont pas de mauvais penchant.

-> Au même moment, tandis que la voix céleste fait la louange d'Israël, 600 000 anges de service descendent sur le mont Sinaï, chacun tenant 2 couronnes, qui sont chacune formées par l'éclat de la présence divine.
Les anges les déposent sur la tête de chacun des membres du peuple juif, l'une venant les récompenser d'avoir dit : "nous ferons" et l'autre d'avoir dit : "nous écouterons".

Le Maharcha dit qu'une était pour les commandements positifs et l'autre pour les commandements négatifs qu'ils ont accepté de respecter.
La couronne placé sur le côté droit représente également la prêtrise, et celle du côté gauche : la royauté.

-> Le midrach Tan'houma (Tétsavé) dit qu'un 2e groupe de 600 000 anges de service est descendu du ciel pour revêtir les enfants d'Israël d'une armure spirituelle destinée à les protéger contre les maladies, les souffrances et l'ange de la mort.

Les anges ont effleuré également le visage des enfants d'Israël pour le faire resplendir d'un éclat sublime.

Lorsque peuple commettra la faute du veau d'or, 1 200 000 descendront leur reprendre les couronnes et les armures, qu'ils ne mériteront, hélas, plus.
Mais, ces présents seront rendus lorsque le macchia'h viendra.
[guémara Shabbath 88a ; Pessikta déRav Kahana]

Les Tossefot font remarquer que les anges ont pu mettre 2 couronnes sur la tête des juifs, mais ils n'ont pu en retirer qu'une seule à la fois.
Cela nous apprend que, b"h, les anges de destruction ont moins de force que les anges de service.

-> Dès que le peuple a déclaré : "Nous ferons et nous comprendrons", D. lui a accordé 3 récompenses : le pays d'Israël, le machia'h et le monde futur.
[Rokéa'h - Chémot 24,7]

-> Hachem lui accorde aussi officiellement le titre de : "Mon peuple premier-né", confirmant ainsi le droit d'aînesse de Yaakov.
Les enfants d'Israël deviennent ainsi le peuple bien aimé de D. et l'aînée des nations du monde.
[guémara Shabbath 89b]

-> Suite à cette déclaration, Israël a mérité l'assurance que la paix régnerait parmi eux.
[midrach Bamidbar rabba 14,10]

-> En récompense immédiate, D. guérit tout le peuple de toutes les maladies et de tous les handicaps et infirmités.
Les aveugles deviennent clairvoyants, les sourds entendent et les boiteux marchent normalement.
Les handicapés mentaux se trouvent soudain en pleine possession de toutes leurs facultés.
[midrach Vayikra rabba 18,4]

Selon le Komèts haMin'ha, le peuple juif qui s'est purifié et élevé au plan spirituel en s'engageant inconditionnellement à respecter la Torah, vient de mériter, à l'instant même, la perfection physique.

-> Hachem retire à l'ange de la mort toute autorité sur Son peuple et lui dit : "Ce sont Mes enfants. Ne leur fais aucun mal!" [midrach Vayikra rabba 18,3]

D. lui dit également : "Tu as toujours le même pouvoir sur les nations du monde.
Seul le peuple d'Israël est soustrait à ta juridiction [...] Je les ai fait pénétrer à l'intérieur du rayonnement de Ma présence, dans lequel tu n'es pas autorisé à l'introduire. Tu auras suffisamment à faire avec les autres nations."

Malheureusement ce fait ne durera pas longtemps, dès que la faute du veau d'or sera commise, D. leur retirera le rayonnement qui les protège, et l'ange de la mort se remettra à l'ouvrage.

-> C'est ce même jour (veille du don de la Torah), grâce à leur mérite acquis, que chacun va pouvoir percevoir selon son niveau la présence divine.

"Moché monta ainsi que Aharon, Nadav et Avihou, et 70 des Anciens d'Israël. Ils virent le D. d'Israël et sous Ses pieds, il y avait quelque chose de semblables à une brique de saphir, et pure comme la substance du Ciel" (Michpatim 24,9-10)

-> Rachi commente : Elle (la brique) était devant Ses yeux pendant le temps qu’a duré la servitude afin de lui rappeler les souffrances d’Israël qui était asservi à la fabrication de briques. Dès l’instant de leur libération, elle devint devant Lui lumière et joie.

-> Ils vont également tous voir un aperçu du Ciel et du Trône de Gloire, avec sous ce Trône, quelque chose de semblable à une brique de spahir.
Elle symbolise la pitié de Hachem pour les souffrances de Ses enfants forcés de fabriquer des briques sous le fouet des égyptiens. En effet, lorsque l'asservissement avait atteint son paroxysme, les égyptiens arrachaient des enfants juifs à leur mère et les utilisaient comme brique, afin d'arriver aux quotas irréalisables qu'ils avaient imposé. Ils couvraient ainsi l'enfant de chaux et de ciment, dans l'indifférence totale des cris déchirants de la mère et de l'enfant.

L'ange Michaël était descendu prendre une brique, symbole de la souffrance du peuple d'Israël et l'avait déposée sous le Trône de Gloire.
['Hizkouni ; Hadar Zékénim - Chémot 24,10]

-> D'après le Zohar, la brique est restée sous le Trône de Gloire jusqu'à la destruction du Temple, moment où D. l'a jetée en symbole de la "colère" et de l'absence de compassion qu'Il entretenait vis-à-vis de Ses enfants.

-> D'après la guémara (Yérouchalmi Soucca 4,3), la brique est restée jusqu'à ce que Son peuple soit délivré.
Cela témoigne bien de la notion que lorsque nous souffrons, D. souffre aussi en parallèle (un papa ne peut pas être bien si Son fils ne va pas bien!).

-> Rabbénou Bé'hayé rapporte que cette pierre avait aussi une signification spéciale pour les Anciens du peuple.
En Egypte, ils étaient contremaître sur leurs frères, et ils ont préféré se taire plutôt que que de dénoncer ceux qui n'avaient pas achevé leur quota de briques, quitte à recevoir les coups à leur place.
Leur compassion pour leurs frères leur a fait mériter d'être élevés, de faire faire partie des gardiens de la loi, au sein du peuple juif et d'avoir une vision moins confuse de la présence divine.

-> "Aux yeux d'Hachem, chaque brique faite de boue et d'argile était précieuse comme du saphir.
Le travail très difficile a transformé les juifs en une nation méritante de recevoir la Torah, capable d'atteindre des sommets de proximité avec Hachem.
Dans notre vie individuelle, quelques soient nos souffrances, nous pouvons révéler notre grandeur en prenant des "briques de boue" et en les transformant en pierres précieuses d'une rare beauté [aux yeux d'Hachem]."
[Rabbi 'Haïm Israël Belsky - Enei Israël]

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-> Le rav Yérouh'am Lébovitz (Daat Torah) enseigne que pour "porter" réellement la douleur de son prochain, cela suppose que l'on s'imprègne de sa situation de manière sensible, en la matérialisant sous nos yeux, car il n'y a de souffrance partagée que celle qu'on éprouve physiquement.
Au sujet de Moché, Rachi écrit : "Il fut témoin de leurs souffrances = il concentra sur eux son regard et ses pensées pour ressentir leurs souffrances". Le midrach (Chémot rabba chap.1) ajoute qu'après avoir été témoin des souffrances de ses frères : "il courbait l'échine et aidait chacun d'eux".
=> S'il agit ainsi, ce n'était pas pour leur prêter main-forte, mais pour ressentir leur servitude de manière concrète et sensible.

De même que pour partager la douleur d'autrui, une implication active s'impose, de même doit-on s'associer physiquement aux réjouissance de notre prochain.

=> On voit cela dans la brique :
- association aux souffrances : "Elle était devant Ses yeux pendant le temps qu’a duré la servitude afin de Lui rappeler les souffrances d’Israël qui était asservi à la fabrication de briques" ;
- association à leur joie : "Dès l’instant de leur libération, elle devint devant Lui lumière et joie".

[lorsque l'on rencontre quelqu'un qui a pu subir d'importantes souffrances même longtemps après (comme les rescapés de la Shoa), nous devons garder clairement en face de nous ce rappel, et agir avec tout le respect et la considération que cela implique.]

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"Moché monta avec Aharon, Nadav Avihou et 70 des Anciens d'Israël. Ils virent le D. d'Israël ... [Hachem] n'envoya pas la main contre les dirigeant d'Israël. Ils eurent une vision de D. et mangèrent et burent"(Michpatim 24,11)

-> Selon le Targoum : ils perçurent une vision de l'éclat Divin et se réjouirent que leurs sacrifices eussent été agréés par Hachem.
Cette joie était aussi satisfaisante que de la nourriture et de la boisson.

-> A ce moment-là, ils éprouvèrent un grand plaisir à atteindre le niveau de la prophétie et à découvrir cette vision. Il en furent satisfaits et réconfortés comme s'ils avaient mangé.
Le contentement physique ne dure que l'instant où le palais goûte l'aliment, alors que la nourriture du monde futur consiste en la vision du Divin, un goût éternel.
[le Sifté Cohen]

-> Comment imaginer que les anciens mangèrent et burent en percevant la Présence Divine?
En fait, ces anciens n'étaient pas arrivés au niveau de Moché de "se nourrir" de la Présence Divine au point de ne plus avoir besoin de manger. Eux, bien qu'ils perçurent la Présence Divine, malgré tout, ils avaient quand même besoin de manger et boire.
[Yad David]

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-> Rabbi Méïr de Lublin enseigne que : "Notre maître Moché était bègue. Pourquoi?
Afin que les gens ne puissent pas prétendre que c'est parce qu'ils furent séduits par ses discours que les juifs s'exclamèrent : 'Nous ferons et nous entendrons'."

Les 10 Commandements

+ Les 10 Commandements :

-> Ils recèlent des allusions à la Torah toute entière.
Les 620 lettres qui les composent font allusion aux 613 mitsvot plus les 7 jours de la Création.
D'après certains commentateurs, elles font allusion aux 613 mitsvot plus les 7 lois noa'hiques incombant à toute l'humanité.

Ces 620 lettres font également allusion aux 248 membres plus les 365 nerfs du corps.
Selon le midrach (haHéfets), les 248 mitsvot positives sont symbolisées par les 248 lettres des 3 commandements positifs : Ano'hi ; za'hor et kabéd.

Selon Rabbénou B'hayé, les 10 Commandements correspondent aux 10 organes principaux du corps : le cœur, le cerveau, la bouche, les yeux, les oreilles, les mains, les pieds, le foie, les reins et la mila.

Le mot "kéter" (couronne - כתר) a une valeur numérique de 620.
Si l'on respect la Torah, elle forme une couronne, sinon, elle se transforme en "karét" (כרת), retranché du monde.

Le Léka'h Tov (Vaét'hanan) dit que les 10 Commandements correspondent aux 10 paroles par lesquelles D. a créé le monde, ainsi qu'aux 10 plaies d'Egypte.

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-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) écrit que les 10 commandements contiennent 620 lettres qui correspondent aux 613 commandements de la Torah ainsi qu'à 7 commandements des Sages ce qui fait en tout 620.

Le 'Hatam Sofer ajoute que les 7 dernières lettres des 10 commandements "acher léréékha" (אשר לרעך) correspondent aux 7 commandements des Sages.
Nous en trouvons une allusion à travers les 7 dernières lettres [des 10 commandements] qui sont les acronymes :
- le א = avélout = le deuil = correspond aux 7 jours de deuil ;
- le ש = sim'ha = la joie = correspond à la joie des nouveaux mariés durant les 7 jours de fête ;
- le ר = ré'hitsa = l'ablution des mains = représente la mitsva de nétilat yadaïm ;
- le ל = lé'hem = le pain = la consommation d'un pain cuit par un non-juif est prohibée par les Sages ;
- le ר = rachouyot (רשויות) = les domaines = représente toutes les lois concernant le érouv ;
- le ע = Amalek = il s'agit de la lecture de la méguilat Esther qui fut instituée par les Sages en souvenir de la disparition d'Haman et de ses conseillers, descendants d'Amalek, qui furent tués le 13 du mois d'Adar ;
- le ך = Cohanim = représente le miracle de 'Hanoucca qui fut institué par les Cohanim.

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+ 1er Commandement : Je suis Hachem

-> Au départ, nos Sages ont pensé instituer la récitation des 10 Commandements tous les jours, de la même façon que nous récitons quotidiennement le Shéma.
Ils ne l'ont pas fait de crainte que les hérétiques ne soutiennent que cette seule lecture suffit, et ne rejettent alors toute la Torah.

-> La Torah commence par la lettre bét (ב), représentant le chiffre 2, en symbole aux 2 premiers commandements qui proclament la souveraineté et la Toute Puissance de D. sur tout l'univers [Tikouné Zohar 32 - 76a].

La lettre bét (ב) par laquelle débute la Torah vient mettre en relief que, de la même façon que rien ne la précède excepté le aléph (א), rien n'a précédé la Création, excepté l'Unique, Hachem.
[michna Rabbi Eliézer sur Yitro]

--> Les 10 Commandements commencent par le mot : Ano'hi (Je - אנכי), dont les lettres renvoient :
-> pour le א : le chiffre 1 représente l'Unité de D. ;
-> pour נכ : soit 50 (noun) + 20 (kaf), faisant un total de : 70, en allusion aux 70 nations de la terre que D. domine ;
-> pour le י : il représente les 10 Commandements.

Selon la guémara (Shabbath 105a), le mot : Ano'hi, est aussi un acronyme de l'affirmation araméenne : "Ana nafchi katavit yaavit" (Moi [Hachem], mon âme, Je l'ai écrite et Je l'ai donné [dans la Torah]).
=> Tâchons de regarder la Torah comme elle l'est réellement : l'âme de D.!!
L'étudier et la vivre, c'est faire un avec l'âme de D. (concept totalement infini, au-delà de notre compréhension), c'est à chaque fois Lui être plus lié et plus proche.
Son origine prestigieuse et sa véracité totale ne peuvent pas être remise en question (puisque qu'étant l'âme de D.).

-> En proclamant : "Je suis votre D.", aux enfants d'Israël, Hachem leur disait que même si un seul juif Le rejetait, c'est comme si toute la nation Le rejetait.
[midrach haGadol]

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+ 2e Commandement : Tu n'auras pas d'autres dieux

-> La Mekhilta rapporte que le général romain Aggripas demanda à Rabban Gamliel : "Pourquoi D., toujours plein de miséricorde, affirme-t-il être jaloux des idoles et promet-Il de détruire sans pitié ceux qui les servent? Comment peut-Il être jaloux d'idoles de pierre et de métal, de gravats insignifiants qui ne représentent pour Lui aucune menace et ne peuvent Lui faire concurrence?"

Rabban Gamliel répond que cela ressemble à une femme qui apprend que son mari a pris une autre épouse qui a moins de qualités qu'elle, attristée de voir son mari perdre son temps avec une femme tout à fait quelconque.

=> Rabban Gamliel de conclure : "D. est en colère contre les idolâtres, car au lieu de Lui consacrer leur temps, ils se perdent à servir de vulgaires morceaux de bois et de pierre".

-> Il est intéressant de noter que D. punit ceux qui ont pratiqué l’idolâtrie pendant 4 générations, tandis que la récompense pour le respect de ce 2e Commandements (Tu n'auras pas d'autres dieux) s'étend sur 2 000 générations, soit 500 fois plus longtemps!!

-> Le Yalkout Réouvéni dit au nom du Zohar que lorsqu'un homme n'éduque pas son fils, c'est comme s'il fabriquait une idole. L'enfant finira par devenir un fils rebelle.

-> La guémara (Sanhédrin 102a) rapporte que Rav Achi a demandé au roi Ménaché : "Tu es un grand érudit! Comment as-tu pu adorer des idoles?"
Le roi Ménaché lui a répondu : "Si tu avais vécu à mon époque, tu aurais relevé le bas de ton vêtement et tu aurais couru auprès des lieux d'idoles".

A plus forte raison, nous-même si l'on avait vécu à cette époque ...

-> La guémara (Yoma 69b) rapporte que les Sages de la grande Assemblée ont prié pour l'élimination de la force de l’idolâtrie, qui était très puissante à l'époque.
Après 3 jours et 3 nuits, un jeune lion fougueux sortit du Saint des Saints.
Le prophète Zé'haria a alors dit : "C'est le yétser ara de l’idolâtrie".
Suivant les instructions du prophète, nos Sages l'ont mis dans un pot de plomb et l'ont scellé avec du plomb, ce qui limita énormément la passion pour ce type de yétser ara.

Bien que nous n'avons plus conscience de ce que représente ce yétser ara, nous devons faire attention à l’idolâtrie moderne, qui fait que l'on donne davantage d'importance à quelque chose d'autre plutôt qu'à Hachem (comme le culte de l'argent).

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+ 3e Commandement : Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain

-> Selon le Tiféret Israël, il est plus grave d'enfreindre ce commandement que le précédant (avoir d'autres dieux), car en adorant les idoles, on se détourne de D. et on cherche d'autres voies d'accès à la divinité, mais en proférant un serment futile au nom de D., on continue à voir en Lui le Maître du monde tout en Le déshonorant et en Le rabaissant.

-> Prononcer le nom de D. inutilement amoindrit notre crainte et notre respect envers D.

-> La guémara (Shavouot 39a) enseigne que la terre a tremblé en entendant Moché transmettre ce commandement et dire : "Car D. ne laissera pas impuni celui qui invoque Son Nom en vain".

Le Zohar (Yitro 91b) rapporte que si la terre a tremblé, c'est parce qu'elle s'est sentie en danger.
En effet, le ventre de la terre contient d'immenses réservoirs capables d'inonder le monde entier.
Ils sont scellés par une pierre sur laquelle est gravé le Nom de D.
Lorsqu'un homme prononce ce Nom en vain, ces lettres se détachent peu à peu, et le sceau se desserre, menaçant de céder sous la pression des eaux souterraines.
Dans Sa miséricordes, Hachem envoie un ange graver à nouveau le Nom sur la pierre et empêcher les eaux de s'échapper.
On comprend ainsi facilement que la terre ait tremblé.

-> Comme punition pour la transgression de ce commandement, le pécheur peut soit : perdre sa part au monde futur (Eliyahou rabba 26), perdre ses enfants et sa famille toute entière (guémara Shavouot 39a), être attaqué par des bêtes sauvages ou des envahisseurs, perdre son bétail ou sa fortune (guémara Shabbath 33a).

Le roi Yanaï qui avait souvent prononcé le nom de D. en vain, bien que ce fût pour attester de choses vraies, vit détruire 2 000 villes et villages lui appartenant (midach tan'houma Vayikra 7).

La guémara (Guittin 35a) raconte l'histoire d'un homme qui avait confié la garde d'une pièce d'or à une veuve.
Après l'avoir mise dans la poche de son tablier, la femme se mit à pétrir du pain, et la pièce tomba dans la pâte.
Un peu plus tard, un mendiant se présenta à la porte et, la veuve, ignorant que la pièce d'or se trouvait dans l'une de ses miches, lui donna un morceau du pain fraîchement cuit.
Lorsque le propriétaire de la pièce vint la réclamer, la femme, qui avait complètement oublié son existence, n'avait pas la moindre idée de l'endroit où elle se trouver, mais elle était certaine de ne l'avoir pas utilisée pour son propre compte.
Elle lui répondit ainsi : "Je ne la trouve pas pour l'instant, mais sachez que je ne l'ai pas volée. Que la mort emporte mon fils si j'ai utilisé cette pièce!"

Or, quelque temps plus tard, son fils mourut car elle avait utilisée la pièce, à son insu, et avait alors invoqué en vain le Nom de D. (Rachi et commentaires sur cette guémara).

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-> "Tu ne prendras pas le Nom de Hachem ton Dieu en vain, car Hachem ne pardonnera pas à celui qui aura pris son Nom en vain"

=> Pourquoi cette faute est-elle si grave que s’en repentir ne sert à rien?

Rabbi Meïr de Prémichlan enseigne :
Si par exemple quelqu’un mange un aliment interdit, et qu’il est écrit dans le livre d’en haut qu’il a mangé un aliment interdit, quand il se repent, toute cette phrase est effacée du livre et on ne voit plus rien.
Mais quand il est écrit dans le livre qu’il a juré en vain par le Nom de Hachem, le Nom de Hachem est écrit
dans le livre, et par conséquent même s’il se repent, il est impossible d’effacer la phrase, car il est interdit d’effacer le Nom de Dieu.
Il reste donc des traces de la faute.
C’est ce que veut dire le verset "Hachem ne pardonnera pas".

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique le 3e commandement : "Tu n'invoqueras pas le nom d'Hachem ton D. à l'appui d'un mensonge" = "Cela signifie qu'il ne faut pas chercher à se montrer aux autres plus pieux qu'on l'est en vérité".

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+ 4e Commandement : Souviens-toi du jour du Shabbat

-> "La sainteté du Shabbath est si grande que, de la même façon qu'un roi s'installe sur son trône, la présence divine réside sur celui qui respecte le Shabbath"
[Yalkout Réouvéni]

-> Par respect pour la sainteté du Shabbath, les châtiments imposés aux âmes, dans l'autre monde, sont suspendus ce jour-là et, à peine le Shabbath commence, tous ceux qui se trouvent en enfer sont relâchés et n'y reviennent qu'après la fin du Shabbath (midrach Asséret haAdibrot).

Un grand rabbin (le 'Hafets 'Haïm?) donnait un cours de Torah à une communauté, et une fois l'heure de la fin de Shabbath dépassée, il sentit une impatience grandissante dans l'assemblée : faisons arvit au plus vite, Shabbath est terminé!

Le rabbin a dit : qui peut dire que dans sa famille, il n'a pas un ancêtre qui est en enfer?
La règle est que l'on remet souffrir en enfer les personnes, que lorsque le dernier minyan de sa ville fait sortir Shabbath.
Etes-vous impatient d'amener au plus vite les atroces souffrances de l'enfer sur vos ancêtres, en voulant faire sortir au plus vite Shabbath?

-> Bien que D. nous a interdit de faire des images et autres représentations permettant de le représenter, Il nous a donné une façon symbolique de le faire : en vivant le Shabbath, nous gardons Sa présence en mémoire.
=> En pensant au Shabbath toute la semaine et en nous y préparant, nous gardons à l'esprit l'image de D., si l'on peut s'exprimer ainsi, et Son rôle en tant que Créateur du monde.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> L'étude des lois de Shabbath est si importante qu'elle est comparable à l'étude de toute la Torah.
[guémara 'Houlin 5a, Zohar 88]

-> "Za'hor ét yom haShabbath lékadécho" (Pense au jour du Shabbath pour le sanctifier - Chémot 20,7).
Selon le Baal haTourim, les 5 mots de ce verset suggère que l'observation du Shabbath est équivalente aux 5 livres de la Torah.

-> Pour d'autres réflexions sur le Shabbath : https://todahm.com/category/fetes-2/shabbath

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+ 5e Commandement : Honore ton père et ta mère

-> En honorant ses parents qui l'ont mis au monde, l'ont entretenu et élevé, l'homme apprend à éprouver de la reconnaissance à l'égard de D. pour Ses multiples bienfaits.
[Ramban]

-> 3 partenaires participent à la formation d'un être humain : un père, sa mère et Hachem.
Le père fournit les os, les nerfs, le cerveau, les ongles et le blanc des yeux de l'enfant.
La mère lui fournit la peau, la chair, le sang, les cheveux et la pupille de l’œil.
Quant à Hachem, Il lui fournit l'esprit, l'âme, la vue, l'ouïe, le toucher, la parole, la marche, l'intuition, la compréhension et la raison.
[Zohar 93a]

-> D. désire que ces 3 partenaires soient honorés.
Cependant, si un parent dit à son fils de commettre une faute, il doit ignorer cet ordre, et obéir à Hachem.

-> La récompense promise est la longévité (Mékhilta), d'éviter de commettre la moindre faute, et en particulier la profanation du Shabbath, ainsi que l'honneur et la richesse dans ce monde et une part plus importante dans le monde futur (Eliyahou rabba 26).

-> La longévité est la conséquence naturelle de la mitsva de respect ses parents.
Hachem n'a pas besoin d'y interférer, les jours [de sa vie] s'allongeant d'eux-mêmes.
[le Or ha'Haïm]

-> Rachel voulait anéantir tout objet d’idolâtrie de la maison de son père, en volant ses idoles (térafim).
Le Zohar (1,8) rapporte qu'elle a, quand même, été puni pour avoir porté atteinte à son père (même si l'intention est bonne), en mourant durant sa grossesse, sans pouvoir profiter d'un moment avec son bébé Binyamin.

[Certes, au regard de sa grandeur, D. l'a jugé très sévèrement, mais cela nous apprend à quel point il faut être vigilant à l'honneur et au respect de nos parents]

-> La guémara (Kiddouchin 31a) nous rapporte l'épisode du remplacement d'une des pierres du pectoral du Cohen Gadol, appelée le "Yachfé", et qui lui empêchait de réaliser son service sacrificiel dans le Temple.
Nos Sages sont allés voir un non-juif s'appelant : Dama Ben Nétina, qui possédait une telle pierre très précieuse.
Il était prêt à la leur céder, en échange de 60 bourses remplies de dinars d’or.

Dama alla chercher la pierre quand il vit que son père était allongé, ses jambes étendues et ses pieds posés sur le coffre dans laquelle elle se trouvait. Il retourna auprès des Sages et les informa que, pour l’instant, il ne pouvait la leur donner.
Ils pensèrent que peut-être il en voulait davantage et doublèrent la somme proposée ! Cependant, Dama s’en tint à son refus. Les Sages essayèrent d’augmenter leur offre encore et encore ! Mais il campa sur sa position. Quand ils se rendirent compte qu’il resterait inflexible, ils s’en allèrent.

Quand son père se réveilla, Dama rappela les Sages et leur dit : "Voici, je suis prêt maintenant à vous vendre la pierre".
Les Sages voulurent lui payer la dernière somme proposée. Dama leur dit : "Vais-je vous vendre l’honneur que j’ai rendu à mon père pour de l’argent ? Je n’en tirerai aucun profit !"

Quelle récompense Hachem lui réserva-t-il ?
L’année suivante naquit dans son troupeau une vache rousse et le peuple d’Israël la lui acheta pour l’équivalent de son poids en or !

Nos Sages enseignent que cela met en avant le comportement des juifs, qui n'agissent pas uniquement en suivant la logique (comme Dama et les non-juifs), mais parce que : "comme t'a ordonné Hachem, ton D." (ils sont prêts à dépenser un somme énorme pour acheter une vache rousse, l'exemple type des mitsvot ['hok] dont nous ne comprenons pas le sens).

Le Meshech Chochma demande, pourquoi est-ce qu'il s'agit particulièrement de la pierre précieuse appelée : "Yachfé", et qui est liée à la tribu de Binyamin.
La raison est que c'est le seul qui n'a pas été lié à la vente de Yossef, qui a causé à leur père Yaakov une peine infinie.
Puisqu'il a honoré son père à la perfection, il a mérité que se soit sa pierre qui soit liée à l'exemplarité du respect des parents.

-> Le Séder haDorot (10) rapporte que Rabbi Yéhochoua ben Elem va partager le même Gan Eden que le boucher de sa ville : Nanas, ce-dernier accomplissant tous les jours la mitsva de respect de ses parents âgés, de son mieux.
Rabbi Yéhochoua s'est même exclamé : "Quelle chance j'ai d'être ton voisin dans le monde à venir!"
[nous voyons ici que le fait d'honorer ses parents peut nous faire gagner une récompense équivalente à celle d'un saint Tana. La récompense est énorme!]

-> Pour d'autres réflexions sur le respect des parents : https://todahm.com/category/moussarpensee-juive/respect-des-parents

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+ 6e Commandement : Tu ne tueras point

-> Ce commandement vient immédiatement après l'honneur des parents car il implique que quiconque néglige de soutenir ses parents est considéré comme un meurtrier.
[Eliyahou rabba 26]

Il enseigne aussi qu'il y a des limites à l'honneur des parents et qu'il est interdit de donner la mort à un homme sous prétexte de défendre l'honneur des parents.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> Le 6e commandements, en tête des commandements figurant sur la 2 Table, fait face au 1er commandement qui demande de reconnaître la puissance de Hachem.
L'homme a été créé à l'image de D.
Ainsi, quiconque fait couler le sang d'un homme est, en un certain sens, considéré comme ayant porté atteinte à l'image de D.

-> Lorsqu'une personne commet un crime, l'âme de la victime crie vers D. :
"Maître du monde, regarde ce qui est arrivé.
Tu m'as créé, Tu as veillé sur moi depuis la matrice de ma mère pour que la naissance se passe sans incident.
Dans Ta grande miséricorde, Tu m'as guidé et soutenu toute ma vie. Tu m'as édifié et maintenant, ce meurtrier est venu et a détruit Ton oeuvre.
Tu as créé le monde pour qu'il soit peuplé et celui-là le dépeuple?
Ô, mon D.! Exerce sur lui Ta vengeance!"

A ce moment, la colère de Hachem se réveille. Il condamne le meurtrier aux flammes de l'enfer, et la victime trouve l'apaisement.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> De plus, le meurtrier nie l'existence de D., car il se dissimule de ses semblables pour qu'on ne le voie pas commettre son crime.
Il ne se soucie pas du fait que D. l'observe.
Là aussi, nous voyons un lien entre le 1er et le 6e commandement.

-> L'interdiction du meurtre inclut le suicide.
Celui qui prend sa propre vie ou se met en danger sans se soucier de préserver son existence est coupable de meurtre et perd sa place au monde futur (Pessikta rabba 23).

Nos Sages emploient la notion de : "suicide personnel", dans le cas où l'on perd notre temps pour des choses futiles.
Chaque seconde qui passe est une part de notre vie que l'on ne peut plus récupérer.
Le fait de l'utiliser pour rien, le fait de tuer le temps, c'est comme tuer sa vie ...

-> Il existe de nombreuse façon de 'faire périr' une personne, comme : embarrasser ou humilier quelqu'un et le faire pâlir ou rougir (guémara Baba métsia 58b), tout ce qui peut potentiellement entraîner la mort (ex: porter de faux témoignage, répandre des calomnies, donner un mauvais conseil), ...

-> Le meurtre est si grave que la seule façon de faire justice est la mort du meurtrier.
[Pessikta Rabba 23]

-> Selon le Targoum Yonathan, Hachem a prévenu le peuple juif : le mépris de la vie humaine entraîne l'arrivée d'envahisseurs assoiffés de sang.

-> Selon la guémara (Shabbath 33), c'est à cause du sang versé que le 1er Temple a été détruit et que la présence divine a quitté le peuple juif.

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+ 7e Commandement : Tu ne commettras pas d’adultère

-> Ce commandement vient en 2e position sur la 2e Table, et est placé en face du 2e commandement (ne pas avoir d'autres dieux).
La Mekhilta nous enseigne : Se détourner de son ou sa conjoint(e) pour en rechercher d'autres équivaut à se détourner de D. pour rechercher des dieux étrangers.

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+ 8e Commandement : Tu ne voleras pas

-> On transgresse ce commandement même si la victime est si riche que qu'elle ne sent pas la perte subie [rav Saadia Gaon].

-> Le Kad haKéma'h précise que voler ce qui appartient à un non juif, est d'une certaine façon pire que voler un autre juif, car cela entraîne une profanation du nom de D. ('hilloul Hachem).

-> L'interdiction du vol, 3e commandement de la 2e Table, est placé en face de l'interdiction d'invoquer le nom de D. en vain, parce que le voleur sera facilement porté à prêter un faux serment pour faire croire à son innocence.

-> Celui qui vole en cachette est arrogant parce que sa dissimulation montre qu'il n'a peur que des hommes mais n'éprouve aucune crainte de D.

-> "Viens et vois comment est grande la force du vol. La génération du déluge a transgressé toutes les prescriptions qui lui avaient été faites, mais finalement, elle n’a été détruite qu’à cause du vol."
[guémara Sanhédrin 108a]

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-> "Tous les gains d’une personne sont prédéterminés d’un Roch Hachana à l’autre [et personne n'est en mesure ]" (guémara Beitsa 16a)
-> "Personne ne peut rien prendre de la portion réservée à un autre, fût-ce l’épaisseur d’un cheveu" (guémara Yoma 38b)

Le rav de Kozheglov (Séfer Erets Tsvi) enseigne :
Dès lors, lorsque le yétser ara incite une personne à poursuivre une hichtadlout superflue au détriment de l'étude de la Torah ou de la prière ou encore en transgressant un quelconque interdit, elle devra se souvenir que la jouissance qu'elle espère en retirer lui a déjà été octroyé à Roch Hachana.
Le choix de quand et comment obtenir cette jouissance réside dans ses mains.
S'il se retient de la prendre de manière interdite, elle lui parviendra exactement dans la même mesure de manière permise.
La pensée suivante pourra l'aider à se renforcer au moment de l'épreuve : si on lui a donné la possibilité de l'obtenir en transgressant un interdit, c'est qu'il est certain qu'elle lui revient. Ainsi, ne vaut-il pas mieux s'en abstenir?
Hachem lui sera alors (si on peut dire) "redevable" de cette jouissance qu'il lui accordera avec un "supplément" en récompense de sa retenue.

Il en est de même de la subsistance d'un homme qui est fixée d'un Roch Hachana à l'autre.
Même le voleur qui a l'impression d'avoir "gagné" l'argent de son forfait doit savoir qu'en réalité il ne lui a été donné l'opportunité de pouvoir voler que parce que cette somme devait lui revenir. S'il n'avait pas été stupide, il l'aurait obtenue proprement.

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+ 9e Commandement : Tu ne feras pas de faux témoignage

-> Cet interdit, 4e sur la 2e des Tables de la Loi, se trouve en face du commandement ordonnant d'observer le Shabbath, parce que porter un faux témoignage équivaut à nier le témoignage du jour du Shabbath selon lequel D. a créé le monde en 6 jours et S'est reposé le 7e.

[le vendredi soir, lors de la récitation du Kidouch, nous attestons de ce fait là : "ot hi léolam" (c'est un signe éternel). Comment peut-on alors faire de faux témoignages, reniant l'origine divine de toute chose, alors que nous vivons le témoignage évident du Shabbath chaque semaine? ]

-> De même qu'il est interdit de porter un faux témoignage, il est défendu de s'abstenir de porter un témoignage véridique.
Se taire lorsqu'il faudrait parler est une autre forme de mensonge qui équivaut à un faux témoignage.
[Yeffé Toar 6,1]

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+ 10e Commandement : Tu ne convoiteras pas

-> L'interdiction de convoiter, 5e commandement de la 2e colonne sur les Tables est placée en face de l'obligation de respecter ses parents.
Selon certaines opinions, cela sous entend que celui qui convoite finira par donner naissance à un enfant qui le méprisera et honorera un homme qui n'est pas son père.

D'après d'autres opinions, les parents qui convoitent donnent un mauvais exemple, ce qui conduira leurs enfants à leur manquer de respect.

-> L'interdit de convoiter, dernier des 10 commandements représente l'opposé absolu du 1er commandement qui nous ordonne d'avoir foi en D.
En effet, celui qui croit sincèrement en D. ne convoitera jamais ce que Hachem a donné à un autre.
Le 1er commandement s'adresse au côté positif du cœur de l'homme et le 2e, à son côté négatif.
[Kad haKéma'h]

-> Selon le Rambam (Hilkhot Guézéla), l'interdiction de convoiter peut affecter toutes les lois de la Torah.
Lorsqu'on se laisse dominer par le désir, il n'y a pas de fin à ce qu'on se permet de faire et aucun des interdits de la Torah ne peut empêcher un individu de commettre une transgression pour assouvir ce dont son cœur à soif.

Le Ramban fait remarquer qu'à l'inverse, celui qui ne se laisse pas aller à la convoitise sera toujours bienveillant à l'égard de ses prochains, car les sujets habituels de désaccord seront inexistants.

[combien la vie nous est-elle plus agréable lorsque ce que possède autrui n'est pas à mes yeux, source de jalousie, mais au contraire une source de joie.
Personne ne peut rien me prendre, ni rien recevoir, sans qu'un décret divin n'en a pas décidé ainsi.
Il n'y a pas de concurrence de bonheur (comme un enfant jaloux de ce qu'a son frère/sœur), car D. n'a pas de limite dans ce qu'il peut nous donner.
Ce que je n'ai pas, c'est parce que Hachem, dans son infinie sagesse, sait que cela ne me serait pas profitable! ]

-> Pour celui qui a foi en D. et est convaincu que Hachem donne à chacun ce qui lui revient, toute chose appartenant à autrui sera exclue du domaine des possibilités et il ne les convoitera pas.
[Ibn Ezra]

-> Nous disons dans le Shéma : "Tu aimeras D. de tout ton cœur".
Pour celui qui aime Hachem de tout son cœur, il n'y a pas de place pour la convoitise en son cœur.
[haKétav véhaKabala]

-> Il est permis d'être 'jaloux' des érudits et d'envier leur vaste connaissance de la Torah car cela stimule et inspire à étudier davantage.
[Zohar ; guémara Baba Batra 21a]

-> Selon le Targoum Yonathan, de même qu'un individu aura convoité ce qui ne lui appartient pas, le gouvernement lui prendra ce qui ne lui appartient pas.

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+ 5 vs. 5 :

-> Les 5 premiers commandements reflètent les principes fondamentaux de la foi selon la Torah.
Si on veille scrupuleusement à l'observance des 5 premiers commandements, on n'envisagera jamais de transgresser les 5 derniers parce qu'on sera sincèrement convaincu que le Maître de l'univers observe chacun de nos gestes.
[Tossefta Chévou'ot]

-> Le serpent du Gan Eden a enfreint les 5 derniers commandements.
Il a porté un faux témoignage en disant à 'Hava que D. leur avait interdit la consommation de tous les arbres du Jardin.
Il l'a induite en erreur, a tenté de la souiller puis a amené la mort sur toute l'humanité à tout jamais, devenant lui-même un meurtrier.
Tout cela, parce qu'il convoité 'Hava.
[Yalkout Réouvéni]

-> Celui qui convoite, non seulement n'obtiendra pas l'objet de son désir mais finira par perdre ce qu'il a déjà.
On a tout à perdre à un tel comportement.
Ainsi, lorsque le serpent a convoité 'Hava, non seulement il n'a pas réussi à satisfaire son désir mais il a perdu son statut de roi des animaux et a été privé des pieds qui le plaçaient au-dessus de tous, le laissant diminué et rampant sur la terre (guémara Sotah 9b).

-> On peut noter également que le nom de D. ne figure pas sur le côté gauche des Tables (commandement 6 à 10), car Hachem ne désirait pas que Son nom soit associé aux meurtriers, voleurs, ...
Cela aurait été comparable à placer l'effigie ou le nom du Roi dans un lieu impur, ce qui causerait un déshonneur au Roi.
['Hizkouni - Dévarim 2,12]

Shavouot

+ Shavouot :

-> "La joie que nous avons vécu lors du don de la Torah dépasse le bonheur que nous avons eu au moment de la sortie d'Egypte."
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 306]

La période du Omer est là afin de nous permettre de prendre conscience que : "N’est d’homme libre que celui qui se voue à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2)
=> La finalité d'un homme libre n'est pas de se libérer d'Egypte, mais d'être un serviteur de Hachem ...

-> "A chaque Shavouot, une étincelle d'envie et de désir s'éveille dans le cœur de chaque juif.
C'est cette même étincelle que les juifs ont ressenti au moment du don de la Torah"
[Yaavetz - Siddour de rav Yaakov Emden]

-> "Shavouot, qui est située entre Pessa'h et Souccot est considérée comme [la fête] qui a le plus de valeur"
[Sfat Emet - Shavouot]

-> "Chacun des yamin tovim a une mitsva qui lui est spécifique : la matsa à Pessa'h, la Soucca et les 4 espèces à Souccot, le Shofar à Roch Hachana.
Mais Shavouot, qui incarne les 613 mitsvot, est la plus magnifique."
[le Tiféret Shlomo]

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+ Shavouot : jour du pardon de nos fautes

-> "Chaque année à Shavouot, lorsque nous acceptons sur nous les obligations de la Torah, Hachem nous pardonne nos fautes"
[guémara Yérouchalmi Roch Hachana 4:5]

-> "Shavouot est considérée comme notre jour de mariage, durant lequel Hachem, le fiancé, prend le peuple juif comme Sa fiancée. [...]
Toutes nos fautes sont pardonnées à Shavouot, de la même façon que Hachem pardonne les fautes de chaque fiancé et fiancée le jour de leur mariage."
[Kédouchat Lévi]

-> "D. a fixé Yom Kippour, jour où Il a donné les 2e Table de la Loi aux juifs, comme le jour du pardon des fautes.
Sans aucun doute, Il pardonnera nos fautes à Shavouot, le jour où nous avons reçu la Torah"
['Hessed lé'Avraham]

-> Durant un Shavouot, le Rabbi de Berditchev a plaidé :
"Maître du monde! A Roch Hachana, Tu es le Roi et le Juge. Tu ne peux pas renoncer à Ton honneur, car la loi juive est qu'un roi ne peut pas renoncer à l'honneur qui lui est dû.
Mais aujourd'hui, à Shavouot, le moment du don de la Torah, Tu es notre Rav. Aujourd'hui, Tu peux pardonner toutes nos fautes et échecs, car la loi juive est qu'un rav a le droit d'abandonner son honneur"

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+ Shavouot : le jour où nos prières sont exaucées :

-> Le Zohar nous enseigne qu'à Shavouot, Hachem déclare : "Demandez moi tout ce dont vous avez besoin, et Je vous le donnerai!"

-> "Je suis (ano'hi), Hachem, ton D. qui t’ai tiré du pays d’Egypte. Ouvre largement ta bouche et je la remplirai." (Téhilim 81,11)
Rachi commente que cela signifie de prier pour toute chose que nous avons besoin, et Hachem réalisera nos demandes.

Le 'Hessed lé'Avraham fait remarquer que ce verset des Téhilim commence par : "ano'hi", et que c'est peut être une allusion à Shavouot, le jour où Hachem a donné les 10 Commandements, qui commencent par : "Ano'hi Hachem" (Je suis Hachem).
Cela nous indique que c'est à Shavouot que Hachem accomplira nos prières venant du fond du cœur.

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+ "Tu célébreras la fête de Shavouot en l'honneur de Hachem, ton Dieu" (Dévarim 16,10)
Comment célébrer Shavouot en faisant un honneur à Hachem?

En priant pour une fin de l'exil de la présence divine, c'est-à-dire prier pour que la présence divine puisse se réjouir, lorsqu'elle résidera à nouveau dans le Temple.
[le Tiféret Shlomo - Shavouot]

Veillée de Shavouot

Etudier la nuit de Shavouot dans la joie et l'enthousiasme est très apprécié au Ciel, et cela a un grand impact sur les mondes supérieurs.
Celui qui étudie avec ferveur sera richement récompensé.
[Kaf ha'Haïm]

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-> En restant éveillés, nous démontrons notre amour de la Torah. Le désir d'étudier n'est pas comme le désir des plaisirs physiques du monde. Plus on s'adonne aux plaisirs physiques, moins on en a envie. Mais avec la Torah, plus on étudie, plus on a envie d'étudier.
Etudier la Torah toute la nuit à Shavouot augmente notre désir de recevoir la Torah le matin.
[Sfat Emet]
[ l'étude en cette nuit augmente notre amour/désir pour la Torah avec laquelle on va se marier le matin, ce qui donne beaucoup de joie au papa : Hachem.
d'une certaine façon, la nuit de Shavouot permet d'avoir un récipient plus grand pour capter un maximum des flux de bénédictions du don de la Torah, Shavouot matin. ]

-> Toute la nuit, nous sommes remplis d'admiration et de désir pour le don de la Torah. Comment pourrions-nous nous endormir? L'impatience nous tient éveillés toute la nuit!
[Sifté Tsadik ]

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-> Le midrach nous informe que toute la nation juive a dormi profondément la nuit précédant le don de la Torah. Lorsque Hachem descendit le matin et les trouva tous endormis, Il fit retentir de fortes détonations, comme il est dit : "Le 3e jour, le matin, il y eut des tonnerres et des éclairs" (Yitro 19,16).
Moché réveilla les Bné Israël et les conduisit vers le Roi des rois, Hachem, comme il est dit :
"Moché fit sortir le peuple du camp pour aller à la rencontre de D." (Yitro 19,17)

En restant éveillés et en étudiant la Torah la nuit de Shavouot, nous compensons le manquement de nos ancêtres, en priant Hachem de leur pardonner de s'être trop endormis au don de la Torah [même s'ils l'ont fait initialement avec une bonne intention : avoir le maximum de forces pour la recevoir].
[Magen Avraham 494 ]

-> Lorsque Moché était dans les cieux, absorbant les paroles de la Torah d'Hachem, il ne pouvait discerner le jour de la nuit, sauf en vertu de ce qu'il étudiait. Lorsque Moché étudiait la Torah Ecrite, il savait qu'il faisait jour. Lorsqu'il étudiait la Torah Orale, il savait que c'était la nuit.
Nous en déduisons que le meilleur moment pour apprendre la Torah orale est la nuit.

Les Bné Israël étaient très désireux d'accepter la Torah Ecrite. Mais ils refusèrent d'accepter la Torah Orale. Hachem a soulevé la montagne et l'a suspendue au-dessus de leurs têtes. "Acceptez la Torah orale, ou la montagne tombera!"
Rester éveillé la nuit de Shavouot et étudier la Torah Orale rectifie le refus de nos ancêtres de l'accepter.
[ Yéchouot Yaakov ]

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-> Si les 10 jours de repentir relient Roch Hachana à Yom Kippour, les 7 semaines de compte du Omer relient Pessa'h à Shavouot, faisant de Shavouot le pendant de Yom Kippour.
Tout comme Yom Kippour expie les fautes qui entraînent la punition de karét (coupure de l'âme et mort spirituelle prématurée), la nuit de Shavouot expie les fautes.

En ce qui concerne Yom Kippour, la Torah dit : "Lifné Hachem tit'arou" (devant Hachem vous serez purifiés). Le verset a une valeur numérique de 620, identique au mot karét (כרת).

Karét a les mêmes lettres que le mot kéter (couronne - כתר), et donc la même guématria.
Le jour où nous acceptons la couronne d'Hachem (la Torah), nos fautes pour lesquelles nous avons mérité l'excision spirituelle sont pardonnés.
[Beit Avraham]

[ on fait attention à être bien habillé, coiffé, ... le jour de son mariage.
De même, un juif verra attention à avoir un bel habit spirituel le jour de son mariage avec la Torah, sous le dais nuptial du mon Sinaï. D'un côté, Shavouot apporte naturellement une expiation des fautes (à l'image de Yom Kippour), mais nous devons aussi d'être actif en faisant des efforts pour être particulièrement beau. Ainsi, nous étudions la Torah qui purifie et nous revêt de sublimes lumières spirituelles. ]

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-> La personne qui trouve des idées novatrices en matière de Torah le jour de Shavouot créera des 'hidouché Torah tout au long de l'année.
Une personne incapable de créer de nouvelles pensées de Torah devrait au moins étudier des sujets de Torah qu'elle n'a jamais appris auparavant.
['Hida , Kaf ha'Haïm 494:35 ]

-> Créer de nouvelles idées de Torah à Shavouot comporte un grand mérite. Shavouot célèbre le jour du mariage de la Torah avec Israël. Le mariage est l'accomplissement de l'expression "soyez féconds et multipliez-vous".
La création de nouvelles idées de Torah multiplie et augmente la Torah, accomplissant ainsi la raison pour laquelle la Torah a été donnée au peuple juif.
[Divré Yoel]

-> Shavouot est le jour du mariage de Israël avec son Père céleste. Quel est le but principal du mariage?
D'avoir des enfants. Et que sont les nouvelles idées de la Torah si ce n'est des enfants spirituels?
[rabbi de Satmar]

[étudier la nuit de Shavouot, c'est exprimer à la Torah notre désir d'avoir le maximum d'enfants spirituels avec elles! Que b'h cela puisse s'accomplir en abondance, et que papa Hachem soit fier de notre descendance spirituelle. ]

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-> Des prières de mauvaise qualité après avoir veillé toute la nuit annulent le bénéfice de l'étude de la Torah pendant la nuit de Shavouot. Fatigués, les fidèles se précipitent pendant les offices et s'assoupissent pendant la lecture de la Torah. Il est préférable de dormir et de faire la prière correctement après s'être levé complètement reposé.
[Maharal]

-> Après 3 jours de préparation, les Bné Israël se sont endormis lors du don de la Torah. Aujourd'hui, nous sommes usés et épuisés par le long exil. Combien plus devrions-nous faire la grasse matinée!
Si nous dormons tard pour le bien du Ciel, afin de prendre des forces pour accomplir les mitsvot, nous serons même récompensés pour avoir trop dormi.
[le Yaavets - Sidour Rabbi Yaakov Emden]

-> Une personne doit prier avec un esprit clair, en particulier lors d'un jour saint comme Shavouot.
De plus, le moment le plus opportun pour prier est celui où toute la congrégation prie : "dans la multitude se trouve la gloire du Roi" (Michlé 14,28).
[Michméret Shalom]

-> Un groupe de ba'hourim d'une yechiva ashkénaze est venu passer Shavouot avec le rabbi deVizhnitz, le Ahavat Israël. Comme ils en avaient l'habitude, ils sont restés debout toute la nuit à réciter le tikoun leil Shavouot et ont commencé les offices à l'aube, anticipant une sieste bien nécessaire après les prières.
Les sons des birkot hacha'har se sont infiltrés dans le bureau du Rabbi. Le Rabbi de Vizhnitz a temporairement abandonné ses préparatifs matinaux pour répondre amen aux bénédictions dans le beit midrach.

"J'ai l'habitude d'entendre parler de personnes qui s'endorment pour se lever afin de faire la prière", a plaisanté le Rabbi lorsqu'ils eurent terminé, "mais je n'ai jamais entendu parler de personnes qui font la prière pour s'endormir".
Les étudiants de la yéchiva ont interrompu leurs prières et ont attendu que le minyan officiel commence.
Ils ont ensuite commencé l'office à l'aube, anticipant une sieste bien méritée après avoir prié.
[Kédoch Israel ]

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+ La veillée de Shavouot :

-> Les décisionnaires (cf. le Michna Broura 494,1) rapportent au nom du Arizal (Chaar HaKavanot) que "celui qui ne dort pas du tout pendant la nuit de Shavouot et s'adonne à l'étude de la Torah est certain de vivre toute cette année et de ne subir aucun dommage".

Le Arizal ajoute : "Ce n'est pas tout mais encore de cela dépend la décision de faire vivre l'homme pendant cette année."

-> "Quiconque ne dort pas un seul instant pendant cette nuit pour s’adonner entièrement à l’étude de la Torah ... Hachem lui accordera 70 bénédictions ... il lui est garanti qu’il finira l’année et qu’il ne lui arrivera aucun malheur cette année" (Zohar ; Cha'ar Hakavanot chap. 494, 6).

-> Cet enseignement puise en réalité sa source dans les paroles suivantes du Zohar (dans l'introduction) qui rapporte que Rabbi Chimon et tous ses fidèles s'adonnaient à l'étude de la Torah pendant toute cette nuit et chacun d'entre eux innovait des paroles inédites de Torah. Leur joie était immense au point que Rabbi Chimon leur dit alors :
"Mes enfants, heureux est votre sort car la fiancée, la Présence Divine, ne pénétrera sous le dais nuptial demain qu'en votre compagnie, car tous ceux qui s'occupent d'arranger les apparats de la fiancée pendant cette nuit dans la joie, seront inscrits dans le Livre du Souvenir et Hachem les bénira de soixante-dix bénédictions et de soixante-dix couronnes des mondes supérieurs."

Plus loin, ce Zohar poursuit en disant : "Celui qui s'associe à Elle pendant cette nuit, sera protégé En Haut et en bas pendant toute cette année et il finira cette année en paix."

-> Dans un autre endroit, le Zohar (98a) rapporte :
"C'est pourquoi les Anciens ne dormaient par durant toute cette nuit et étudiaient la Torah en disant : "Venons hériter de la Torah qui est un patrimoine sacré pour nous-mêmes et pour nos enfants dans ce monde et dans le monde futur.""

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-> Rabbi 'Haïm Brime aperçut une fois un juif qui somnolait pendant la prière du matin de Shavouot (en ayant succombé au sommeil après une nuit entière d'étude).
Lorsqu'il se réveilla, Rabbi 'Haïm lui demanda : "As-tu déjà vu dans ta vie un fiancé qui somnole sous le dais nuptial? Le jour des noces du peuple d'Israël, c'est le jour du don de la Torah!"

-> Un homme demanda une fois à rav Shlomo Zalman Auerbach : connaissant sa propre nature, il savait qu'en veillant toute la nuit pour étudier la Torah, il allait somnoler le matin lors de la prière. A quoi
devait-il donner priorité?

Rav Shlomo Zalman Auerbach lui répondit alors sagement :
"Bien que selon la loi, la prière du matin a la priorité sur la veillée qui n'est qu'une coutume, néanmoins, tu dois veiller à l'âme de tes enfants (en lui signifiant ainsi : que D. préserve qu'ils apprennent de toi à traiter avec désinvolture cette coutume ancestrale observée par tous les juifs!)."

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-> Rabbi Chlomo Alkabèts (l'auteur du chant de Lé'ha Dodi) pendant la nuit de Shavouot :
"Lorsque nous commençâmes à étudier la Michna et après avoir terminé 2 traités, notre Créateur nous fit mériter d'entendre une voix Céleste qui disait : "Ecoutez mes amis qui recherchez la perfection, mes amis bien-aimés, que la paix soit sur vous, heureux soyez-vous et heureux soient celles qui vous ont mis au monde, heureux soyez-vous dans le monde futur, vous qui vous efforcerez de Me couronner cette nuit! Voilà plusieurs années déjà que Ma couronne est tombée et personne ne Me console. Je suis jeté dans la poussière en étreignant les immondices. A présent, vous M'avez restitué Ma couronne.
Efforcez-vous encore mes amis, soyez courageux mes bien-aimés, réjouissez-vous et sachez que vous comptez parmi les gens de valeur et que vous faites partie du Sanctuaire du Roi, que la voix de votre Torah et que le souffle sacré de votre bouche sont montés jusque devant Hachem et qu'ils ont transpercé plusieurs espaces et plusieurs Cieux avant d'y arriver.
Les anges célestes se sont tu, les Séraphins sont demeurés inertes, les saintes 'Hayot se sont arrêtées, toute l'armée Céleste et Hachem écoutent votre voix ...!
Vous êtes tellement élevés ! Heureux soyez-vous et heureux celles qui vous ont mis au monde, mes amis qui n'avez pas donné le sommeil à vos yeux ! Grâce à vous, Je me suis élevé cette nuit!
C'est pourquoi, renforcez-vous et réjouissez-vous mes chers enfants qui recherchez la perfection, ne vous arrêtez pas d'étudier, car une nuée de bonté vous recouvre et votre Torah est suave pour Hachem!
Levez-vous, élevez-Moi et dites à voix haute comme le jour de Kippour : Barou'h Chem Kévod Mal'houto Léolam Vaèd!" "

=> Cela pour nous enseigner que la sainteté de la nuit de Shavouot est comparable à celle de Yom Kippour. Et en particulier, s’il s'adonne à l'étude de la Torah à ce moment, un juif a le pouvoir d'élever grâce à cela la Présence Divine, de compter parmi les fidèles du Sanctuaire Royal et de pénétrer avec la fiancée, la Présence Divine, sous le dais nuptial.
(Certes cela a été dit au sujet des grands de notre peuple comme le Beit Yossef et la sainte assemblée des kabbalistes, néanmoins, tout cela est valable pour nous chacun à son échelle, même le plus faible d'entre les juifs possède un potentiel immense!)

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-> Le Mégalé Amoukot rapporte pour sa part au nom du Avizal que demeurer éveillé une nuit entière en étudiant la Torah a la force d'expier une peine de Karèt (retranchement) dont un juif se serait rendu passible. Et si cela est vrai au sujet d'une nuit d'étude n'importe quand dans l'année, combien a fortiori la nuit de Shavouot possède-t-elle la force d'expier une multitude de peines de Karèt!

Mettre de la verdure à Shavouot

+ Mettre de la verdure à Shavouot :

-> Il est de coutume de décorer la synagogue et la maison avec de la verdure et des fleurs pour commémorer la joie du don de la Torah, car le mont Sinaï s'est alors couvert de végétation.
Comme le dit le verset : "Que ni les troupeaux ni les bêtes ne paissent devant la montagne" (Ki Tissa
34,3), preuve que la montagne [qui était dans le désert] était couverte de pâturages luxuriants.
[Rema 494:2 ]

-> Le midrah raconte que lorsque Hachem a parlé lors du don de la Torah, un parfum aromatique s'est répandu sur le monde entier.
L'odeur des fleurs dans la synagogue et nos maisons nous rappelle de ce parfum merveilleux.
[midrach Talpiot]

-> Moché est né le 7 Adar.
Trois mois plus tard, le 7 Sivan, il a été placé dans les roseaux près de la rive du Nil, sauvé par le mérite de la Torah qu'il était destiné à donner aux Bné Israel. Nous décorons la synagogue avec de la verdure pour rappeler son sauvetage miraculeux dans les roseaux.
[ 'Hidouché haRim]

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-> L'inhalation d'odeurs parfumées apporte du plaisir à l'âme, car l'odorat reste saint : il n'a pas été impliqué dans la faute d'Adam. Tous les autres sens y ont participé : il a vu le fruit, a entendu l'invitation de 'Hava à prendre part au fruit, l'a touché et l'a goûté.
Le parfum des décorations florales nous rappelle que lors du don de la Torah, la transgression d'Adam a été rectifiée.
[Bné Yissa'har]

[la verdure à Shavouot, peut nous rappeler que la Torah est l'antidote du yétser ara (elle nous protége de la faute), et qu'elle a la capacité de nous purifier de la souillure de nos fautes. On sentira bon dans le monde à Venir! ]

-> "Comme une rose parmi les épines, Mon bien-aimé est parmi les jeunes fillesé (Chir haChirim 2,2)
Hachem a créé le monde pour l'amour de la Torah. Mais après 26 générations, le monde était envahi par les épines et les chardons de la génération idolâtre d'Enoch, de la génération maléfique du Déluge et de la génération rebelle de la Dispersion.

Dans Sa colère, Hachem voulait détruire le monde.
Puis Il a trouvé une belle rose : le peuple juif. Ravi du parfum exquis de la rose, Sa colère s'apaisa.
"En raison de cette rose unique, a déclaré Hachem, j'épargnerai le monde entier", et il leur a donné la Torah. C'est pourquoi nous décorons nos maisons et nos lieux de culte avec des roses le jour de Shavouot.
[Bné Yissa'har ]

[à Shavouot, la verdure peut nous rappeler à quel point dans ce monde les juifs sont semblable à la bonne odeur pour Hachem, à quel point Il est fier de nous, à quel point Il nous aime, à quel point nous sommes important pour Lui et nous pouvons Lui faire plaisir (en étudiant et vivant la Torah), ...]

-> Le Zohar compare les 13 Attributs Divins de miséricorde (Ki Tissa 34,6-7) aux 13 pétales d'une rose (dans la kabbale).
La rose est entourée de verticilles verts qui protègent le bouton floral avant qu'il ne s'épanouisse.
Lorsque les verticilles s'ouvrent, les magnifiques couleurs de la fleur de rose apparaissent.
Il en va de même pour le peuple juif. À l'extérieur, ils peuvent sembler ordinaires, mais dans leur cœur et leurs pensées, ils sont purs et beaux.
[...]
Hachem a choisi Israël comme nation par le mérite de nos Pères et de nos Mères. Les noms Avraham, Its'hak et Yaakov contiennent ensemble treize lettres, et les noms Sarah, Rivka, Ra'hel et Léa ont également 13 lettres.
Treize est la guématria du mot "é'had" (אחד). Hachem, Israël et la Torah sont un (é'had).
[haMélakét - rav David Dov Meisels]

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-> Il est de coutume de décorer la synagogue et notre maison avec de la verdure et des arbres, car la récolte de fruits est jugée le jour de Shavouot. Nous plaçons des arbres dans la synagogue pour nous rappeler de prier pour que les arbres portent des fruits en abondance.
[Magen Avraham 494:5]

-> Alors que la récolte de fruits est jugée à Shavouot, les arbres eux-mêmes sont jugés à Tou biChevat. Pourtant, nous mangeons des fruits à Tou biChevat et nous décorons avec de la verdure à Shavouot. Ne serait-il pas plus logique de faire le contraire?

Le Chlah haKadoch remarque que le Ciel prend en compte le caractère des parents d'une personne lorsqu'elle est jugée. Un fils racha de parents honnêtes est jugé plus sévèrement qu'un fils racha de parents racha. Et lorsque les parents sont jugés, les actes de leurs enfants sont également pris en considération.

À Tou biChvat, le jour où les arbres sont jugés, nous mangeons des fruits savoureux, en espérant que les "enfants" de l'arbre évoqueront un bon jugement pour ses "parents".
Et lorsque la récolte de fruits est jugée à Shavouot, nous plaçons des arbres gracieux dans les synagogues, en espérant que les fruits seront jugés en fonction des arbres, ses "parents".
[rabbi Yoel Teitelbaum]

-> Il est de coutume de décorer la synagogue avec des arbres qui ne portent pas de fruits, exprimant ainsi l'idée que les juifs non éduqués qui soutiennent les institutions de la Torah ont également une part dans la Torah.
[ 'Hatam Sofer]

-> Le Chla haKadoch, citant le Séfer Tolaat Yaakov, explique que les "fruits des arbres" font référence aux âmes des personnes qui sont "tombées de l'arbre de D.", négligeant l'étude de la Torah et n'accomplissant pas les mitsvot correctement.

[éventuellement, en mettant de la végétation d'arbres qui ne portent pas de fruits, Shavouot transmet un message d'espoir : tout juif peut avoir une belle relation avec la Torah (selon ses capacités), même le pire des racha à sa part dans la Torah, rien n'est perdu par une téchouva sincère il peut réparer et aller de l'avant, adoré et chéri par papa Hachem. ]

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-> Rabbi Pin'has de Koretz rapporte :
La guémara (Erouvin 22a) raconte que Rav Adda bar Matna décida d'apprendre dans la yéchiva de Rav. Sa femme lui dit : "Que vais-je faire de nos enfants? Nous n'avons rien à manger". Il a répondu : "N'y a-t-il plus d'herbe dans le champ?"

Qu'avait à l'esprit Rav Adda bar Matna?
Il ne voulait certainement pas que sa femme envoie les enfants au pâturage pour qu'ils mangent de l'herbe comme le bétail!
Il lui disait que tout comme Hachem fournit de l'herbe aux vaches, qui n'ont pas besoin de gagner leur vie, Il peut lui fournir de la nourriture à elle aussi.
En effet, si Adam n'avait pas mangé de l'Arbre de la Connaissance, Hachem lui aurait donné une nourriture abondante sans qu'il ait besoin de travailler. Une fois que l'homme a voulu acquérir des connaissances et devenir indépendant, il a dû travailler dur pour gagner sa vie.
Mais ceux qui placent leur confiance en Hachem et comptent sur Lui pour les soutenir seront soutenus, tout comme Il soutient les animaux, comme il est dit : 'Il donne de la nourriture à toute chair4.

Lorsque Rav Adda dit à sa femme : "N'y a-t-il pas d'herbe dans le champ? il voulait dire : "Aie confiance en Hachem! Il ne laissera certainement pas nos enfants souffrir de la faim, comme il est dit : "Je n'ai jamais vu un homme juste abandonné, avec ses enfants mendiant leur pain."

Lors du don de la Torah, les juifs ont posé la même question : "Nous sommes prêts à étudier la Torah jour et nuit, mais comment allons-nous gagner notre vie?'
Hachem montra le mont Sinaï, couvert d'une herbe luxuriante. N'y a-t-il plus d'herbe dans les pâturages? Si vous avez la foi, vous aurez de la nourriture sans effort, tout comme l'herbe nourrit les vaches".

Nous répandons de l'herbe sur le sol pour répondre à ceux qui se demandent comment ils peuvent gagner leur vie s'ils consacrent leur vie à l'étude de la Torah.

[ Shavouot est le don de la Torah, c'est un moment où l'on renouvelle notre attachement et notre envie de toujours mieux la connaître en l'étudiant, mais le problème c'est que notre yétser ara trouve plein d'excuses pour vite réduire cet enthousiasme.
De même que la verdure embellit le lieu, de même chaque effort que nous faisons va considérablement embellir le Nom d'Hachem et notre part dans le monde à Venir.
Chaque effort que nous faisons pour la Torah peut venir en déduction d'efforts/souffrances que nous pourrions avoir dans d'autres choses de la vie, plus nous nous investissons sincèrement pour la Torah, plus nous avons de l'aide et des bénédictions d'Hachem, ... (la Torah est un arbre de Vie pour tous ceux qui s'y accroche, la verdure faire allusion à cela)
Le monde environnant a plein de belles tentations éphémères à nous offrir, et en mettant de la verdure à Shavouot, nous exprimons que l'herbe la plus verte n'est pas ailleurs, c'est celle que nous avons en nous, celle d'une vie de Torah, car elle provient d'Hachem qui sait ce qu'il y a d'éternellement mieux pour nous. ]