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"Car en 6 jours, Hachem a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu'ils renferment et Il s'est reposé le 7e jour.
C'est pourquoi Hachem a béni le jour du Shabbath et l'a sanctifié" (Yitro 20,11)

-> En réalité, la Torah écrit littéralement : "Car 6 (chéchét) jours, Hachem a fait le ciel et la terre".
Or, la Torah ne devrait-elle pas plutôt dire [comme on le traduit habituellement] : "En 6 jours (béchéchét) jours ..."?

Si la Torah avait dit : "En 6 jours", nous aurions pu penser que le temps a toujours existé et qu'il n'a pas de commencement.

[Ce passage se traduit littéralement : "6 jours Hachem a fait avec le ciel et la terre" (chéchét yamim assa Hachem ét achamayim véét aarets).
=> Ce choix de termes indique donc que les jours eux-mêmes ont été crées par Hachem, et qu'avant Son oeuvre de création, absolument rien n'existait, pas même le temps.

[de même qu'Il a créé le ciel et la terre, de même Il a créé la notion de temps!
Ainsi, en respectant le Shabbath, nous affirmons concrètement que Hachem est infiniment au-dessus de tout : chaque chose/être n'a été créé et ne peut exister que grâce à Lui, et même la notion de temps n'existe que grâce à Lui! ]

[Méam Loez - Yitro 20,11]

Les 10 Commandements contiennent les 613 mitsvot de la Torah

+ Les 10 Commandements contiennent les 613 mitsvot de la Torah :

-> Si l'on compte les lettres des 10 Commandements, on en trouvera 620 :
- les 613 premières correspondent aux 613 mitsvot de la Torah, chaque lettre faisant allusion à une mitsva ;

- les 7 dernières lettres correspondent aux 7 jours de la Création pour nous enseigner que l'univers n'a été créé que pour la Torah.
[D'autres commentateurs affirment qu'elles renvoient aux 7 lois noa’hiques incombant à toute l’humanité.]

-> Rabbi Chimon dit : "Il y a 3 couronnes : la couronne de la Torah (כֶּתֶר תּוֹרָה), la couronne de la prêtrise et la couronne de la royauté" (Pirké Avot 4,13)

La valeur numérique de : "kéter" (כֶּתֶר) est de 620, comme le nombre de lettres contenues dans les 10 Commandements.
Cela nous enseigne que quiconque étudie dans une intention pure mérite la Couronne de la Torah.

[Néanmoins, si l'on inverse l'ordre des lettres du mot "kéter", on obtient le mot : "karét" (כרת), la punition de retranchement spirituel,] pour nous apprendre que si l'on n'a pas de bons motifs en étudiant la Torah, kéter (couronne) devient alors karét (retranchement) et l'homme est "retranché" de sa source spirituelle.

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-> Les 10 Commandements sont constitués de 172 mots.
En hébreu, ce nombre s'écrit : קעב, dont les lettres forment le mot : עקב (ékév), qui signifie récompense, comme dans le verset : "Pour l'observance [des commandements], il y a une grande récompense (ékev)" (Téhilim 19,12).

Cela est également en allusion dans le passage de la prière : "Hachem méléh, Hachem mala'h, Hachem yimlo'h léolam vaéd" (Hachem est Roi, Hachem était Roi, Hachem sera Roi pour toujours - יהוה מלך יהוה מלך יהוה ימלוך לעולם ועד).
En effet, la valeur numérique de ce passage est de 620, comme le mot "kéter" (référence à la Couronne de la Torah), et au nombre de lettres contenues dans les 10 Commandements.

[la plus belle des récompenses de l'étude de la Torah est de faire régner Hachem dans le monde, et en nous même.
Plus il y a de Torah, plus on permet à D. d'être proche de nous, et il n'y a pas de plus grands kiff! ]

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-> "Parce qu'Avraham écoute Ma voix et gara Mon observance" (עֵקֶב אֲשֶׁר שָׁמַע אַבְרָהָם בְּקֹלִי וַיִּשְׁמֹר מִשְׁמַרְתִּי מִצְו‍ֹתַי חֻקּוֹתַי וְתוֹרֹתָי - Toldot 26,5).
Le Baal haTourim explique que ce verset contient 10 mots correspondant aux 10 Commandements.
Le verset est formé de 172 lettres qui est aussi la valeur numérique du mot "ékev" (עקב).
De plus, Avraham fut éprouvé par 10 épreuves, tout comme le monde fut créé par 10 paroles.
Les 10 paroles par lesquelles le monde fut créé sont le réceptacle des 10 Commandements.

-> Le mot "ékev" signifie "talon", car la Torah devait être donnée dans le plus matériel de tous les mondes, le "talon" des mondes, le nôtre.
C'est le parallèle qui existe avec Avraham : "ékev avec chama Avraham békoli" (parce qu'Avraham écoute Ma voix).

Les Tables de la Loi (Lou'hot) sur lesquelles étaient inscrits les 10 Commandements font allusion au nom Yaakov (יעקב).
En effet, les 10 Commandements sont constitués de 10 paroles formées par 172 (עקב - ékev) mots contenant au total 620 (כתר - kéter) lettres.
La lettre "youd" (י) de Yaakov a pour valeur 10, correspondant aux 10 Commandements, les 3 lettres suivantes du nom de notre Patriarche עקב ont une guématria de 172 correspondant au nombre de mots qu'il y a dans les 10 Commandements.
De plus, si on écrit la lettre י de façon pleine comme ceci : יוד, nous obtenons une valeur numérique de 20 qui s'écrit en hébreu : עשרים (échrim). Ce terme a une valeur numérique de 620, comme le nombre de lettres contenues dans les 10 Commandements.
Nous pouvons remarquer également que les 2 Tables (lou'hot - לחת), qui sont le support sur lesquelles sont écrites les 10 paroles, ont comme valeur numérique 438, qui est aussi la guématria des 4 femmes de Yaakov : Ra'hél, Léa, Bil'a et Zilpa.
[rav Beniahou]

-> Le Zohar (Vaét'hanan) enseigne : "Les 10 épreuves auxquelles Avraham sur faire face avec succès correspondent aux 10 Commandements. Chaque épreuve correspond à l'un des 10 Commandements. Il se trouve donc qu'après avoir surmonté ces 10 épreuves dont la dernière fut la Akéda, Avraham et ses descendants furent aptes à recevoir la Torah qui sera donnée au mont Sinaï."
[on a bien un parallèle entre les 10 Commandements et les 10 épreuves d'Avraham]

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-> Le verset introduisant les 10 Commandements est : "Hachem prononça toutes ces paroles en disant" (Yitro 20,1 - וַיְדַבֵּר אֱלֹהִים, אֵת כָּל-הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה לֵאמֹר).
Ce verset contient 7 mots et 28 lettres, comme le 1er verset de la Torah : "Au commencement, Hachem créa le ciel et la terre" (Béréchit 1,1 - בְּרֵאשִׁית, בָּרָא אֱלֹהִים, אֵת הַשָּׁמַיִם, וְאֵת הָאָרֶץ).

Le même nombre de lettres et de mots figure également dans la réponse du kadich : "yéhé chémé raba mévara'h léalam lé'almé almaya" (Que Son grand Nom soit béni pour toujours, pour toute éternité - יהא שמה רבא מברך לעלם ולעלמיה עלמיא).

=> Le Panéa'h Raza enseigne que ceci montre que lorsque l'on répond au kaddich avec ferveur, en prononçant chaque mot distinctement, on est considéré comme l'associé de Hachem dans la Création et comme ayant été présent au don des 10 Commandements Divins au mont Sinaï.

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-> Le Léka’h Tov (Vaét’hanan) dit que les 10 Commandements correspondent aux 10 paroles par lesquelles D. a créé le monde (ainsi qu’aux 10 plaies d’Egypte).

Tant qu'Israël observe la Torah, le monde subsiste, sinon le monde connaît des catastrophes tragiques.
Hachem dit : "Si ce n'était pour Mon alliance de jour et de nuit, Je n'aurais pas fixé les décrets du ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25).

Par l'étude de la Torah le jour et la nuit, le ciel et la terre subsistent. [Zohar - Vayikra]

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-> "Une cuillère d'or de 10 sicles plein d'encens" (Bamidbar 7,14).

Le système de guématria At-Bach permet d'échanger au choix les lettres d'un mot : la 1ere lettre de l'alphabet (alèph) est échangée avec la dernière (tav), la 2e lettre (bét) avec l’avant dernière (shin), …
En appliquant cela uniquement sur la 1ere lettre du mot : "kétorét" (encens - קְטֹרֶת), on obtient : détorét (דטרת), qui a une valeur numérique de 613.
[en at-bach : le kouf devient dalét]

=> Ainsi en allusion, la cuillère de 10 sicles d'argent (référence aux 10 Commandements) contenait de l'encens (les 613 mitsvot). [rabbénou Bé'hayé]

Les 613 mitsvot de la Torah sont comprises dans les 10 Commandements.

[b'h, compilation personnelle principalement issue du Méam Loez (Yitro 20,1)]

Quelques miracles lors du don de la Torah

+ Quelques miracles lors du don de la Torah :

-> 1°/ Lorsque Hachem se préparait à donner la Torah à Israël, toutes les montagnes se disputèrent le privilège d'être choisie.
Les 2 montagnes les plus hautes de cette partie du monde se déracinèrent pour venir au Sinaï où campaient les juifs.
Il ne s'agit pas d'une simple allégorie : les montagnes se déracinèrent réellement et se déplacèrent jusqu'au désert du Sinaï. C'était un miracle d'une grande ampleur ...

Hachem accomplit ce miracle ... pour que tout le monde voie ces montagnes renvoyées à leur place d'origine à cause de leur fierté.
La Torah a été donné sur le mont Sinaï pour nous enseigner que pour l'apprendre, la 1ere condition à remplir est d'acquérir le trait d'humilité.

[la Torah n'a pas été donnée dans une plaine (à 0 mètre d'altitude), mais sur une petite montagne (Sinaï), car nous devons éprouver de la fierté pour notre âme et être conscience de son importance.]

-> La Torah a été donnée sur une montagne basse, en allusion à l'importance de l'humilité (guémara Sotah 5a).

Mais quelle était la nécessité de la transmettre sur une montagne (ayant de la hauteur!), et non pas à une altitude zéro, dans une plaine (ce qui symboliserait davantage la modestie)?

Le rav Karelenstein répond que d'un côté nous devons être humble, en reconnaissant que tous nos succès sont totalement dépendants de Hachem, et que comparés à Lui nous ne sommes rien.
Mais en même temps, nous devons reconnaître que l'étude de la Torah a une capacité à élever spirituellement une personne à de très hauts niveaux.

Rabbi Nissim Yaguen enseigne à ce sujet :
Le fait est qu'une montagne symbolise les difficultés naturelles dans le service Divin, "le yétser ara apparaîtra aux tsadikim comme une haute montagne, et aux réchaïm comme un cheveu" (guémara Soucca 52a).
Hachem nous a donné la Torah sur le mont Sinaï, pour nous apprendre qu'il est impossible de mériter la Torah sur une plaine, c'est-à-dire sans problèmes. Et celui qui veut recevoir la Torah sur une vallée, c'est-à-dire avec facilité, il est évident que cela est impossible, il s'effondrera au 1er obstacle.
La Torah doit se recevoir sur une montagne, et l'ascension sur la montagne s'accompagne de difficultés.

En réalité, Hachem a dit qu'Il fera en sorte que la montagne soit la plus petite possible afin de ne pas nous rendre difficile son ascension, mais on doit tenir, s'accrocher, il n'y a pas d'autre voie.
Le chemin pour acquérir la Torah passe par l'ascension de la montagne.

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-> 2°/ Le jour où la Torah fut donnée, les juifs perçurent les voix des anges exprimant leur louange quotidienne à Hachem.

-> 3°/ Hachem accomplit des miracles faisant intervenir les 4 éléments.
L'air produisit le tonnerre et les éclaires, l'eau produisit la pluie, la terre produisit les tremblements de terre. Le feu était également présent de façon miraculeuse (cf. Yitro 19,18).

Par le mérite de la Torah, Hachem fit des miracles mettant en jeu les 4 éléments.
Ceci nous enseigne que lorsqu'un homme se consacre à la Torah, il n'est plus soumis aux éléments naturels. Hachem accomplit pour lui des miracles chaque fois qu'il en a besoin ...

Lors du don de la Torah, la pluie tombait sans éteindre le feu [que Hachem avait mis à la montagne], et sans que ce dernier ne la fasse s'évaporer.
[...]

Rabbi Its'hak dit : "Pourquoi la Torah a-t-elle été donnée dans le feu et les ténèbres?
Pour enseigner que quiconque s'efforce de se vouer à la Torah et de l'observer est sauvé du feu du Guéhinam, et des ténèbres des persécutions et de l'exil."

Ce jour-là, Hachem montra également aux juifs le Guéhinam de façon claire.

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-> 4°/ "Le son du Shofar était très puissant" (Yitro 19,16)

Le Shofar était fait de la corne du bélier sacrifié à la place d'Its'hak :
- le son devenait de plus en plus fort, signe manifeste d'un phénomène surnaturel.
- Le peuple entendait simultanément le son du Shofar et la voix de Moché s'entretenant avec Hachem.
Si Moché avait soufflé dans la corne, aurait-il pu parler au même moment avec Hachem?
Ceci indique clairement que le Shofar se faisait entendre sans nulle intervention humaine.

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-> 5°/ Il est écrit : "La montagne entière trembla violemment" (Yitro 19,18).

La montagne était secouée comme par un puissant tremblement.
Dès que le mont Sinaï commença à trembler, toutes les montagnes s'agitèrent de haut en bas.
Mers et fleuves quittèrent leur lit, et le Jourdain remonta en arrière. Tous les arbres s'abattirent.

[cf. Téhilim (114,5-6) : "Qu'as-tu Mer à t'enfuir, et toi Jourdain à reculer? Montagnes, pourquoi dansez-vous comme des béliers, et vous vallées comme des moutons?"]
[...]

Le sage rabbi Yirmiya dit que cela peut nous servir de leçon. Si toutes les montagnes du monde tremblèrent le jour où Hachem se révéla au mont Sinaï, combien grande sera la frayeur éprouvée au jour du Jugement, lorsque D. punira ceux qui n'ont pas observé Sa Torah et n'ont pas consacré au moins un petit moment chaque jour pour l'étudier.

[dans le même ordre d'idée, il est écrit : "Le peuple vit et trembla, et se tient à distance ... Que D. ne nous parle pas de crainte que nous ne mourrions" (Yitro 20,15-16)
Le Méam Loez (20,17) explique qu'en entendant la voix de D., les juifs ont presque perdu l'âme et il a fallu les ressusciter.
Hachem est venu pour nous éprouver en nous donnant une épreuve par laquelle nous connaîtrons Sa grandeur.
En effet, si notre âme nous a quittés au son de Sa voix, imaginons alors la grande souffrance que nous causera Sa voix nous réprimandant d'avoir transgressé Ses commandements.]

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-> 6°/ Il est écrit : "[Hachem] inclina les cieux et descendit" (Téhilim 18,10).
Lorsque Hachem se révéla au Sinaï, Il rapprocha le soleil de la lune de sorte que cette dernière brilla très forte.

-> 7°/ Au mont Sinaï, les 7 firmaments s'ouvrirent, révélant le Trône de Gloire.
Alors Hachem dit aux juifs : "Voyez, il n'existe nul autre que Moi. Je suis le Tout-Puissant".

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-> 8°/ Le mont Moriah fut déraciné et transporté au désert du Sinaï afin que la Torah soit donnée près de ce lieu particulièrement saint, voué depuis le début de la Création à des fins sacrées.

En effet, le mont Moriah était le site où Adam et Noa'h offrirent des sacrifices (Béréchit 8,20).
Avraham y fit la Akédat Its'hak (pour l'offrir en sacrifice - Béréchit 22,9).
Il était également destiné à être l'emplacement du Temple.

Pour toutes ces raisons, la Torah aurait dû être donnée sur le mont Moriah. Cependant, Hachem choisit le Sinaï, la montagne la plus humble pour montrer à quel point Il méprise la fierté et apprécie l'humilité.

Ceci dit, le mont Moriah possédait tant d'atouts spirituels que Hachem tint à ce qu'il fût présent au Sinaï.

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-> 9°/ Le matin, comme pour convoquer les juifs, il y a eut : le tonnerre, les éclairs, le son du Shofar.
Cependant dès que tous les juifs se trouvèrent prêts à recevoir la Torah ... le monde entier devint silencieux : pas un oiseaux ne vola dans le ciel, pas une vache ne meugla. Nulle créature n'émit de son. Les anges demeurèrent eux aussi muets.
On aurait dit que le monde était vidé de ses habitants.

Dans ce calme absolu, la voix de D. proclama : "Je suis Hachem, ton D., qui t'a fait sortir du pays d'Egypte" (Yitro 20,2).
Il fallait que le monde entier entendît la révélation au Sinaï et fût conscient de la grandeur de D.
Puisque les paroles Divines au Sinaï devinrent perceptibles à tous, il n'y aurait alors pas le moindre doute sur la révélation, même parmi les nations ...

Nous ne croyons pas en la Torah parce que nous avons foi en la prophétie de Moché mais parce que nous avons vu de nos propres yeux la révélation au Sinaï et avons entendu les commandements de D. de nos propres oreilles.

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-> 10°/ Le mont Sinaï fut déraciné et resta suspendu en l'air au-dessus de la tête des juifs.
La montagne scintillait comme du pur cristal, et les juifs se trouvèrent réellement "sous la montagne" (béta'htit ha'ar - Yitro 19,17).

Le mont Sinaï s'élargit considérablement pour que le peuple entier puisse se tenir en dessous, comme 'houpa du mariage du peuple juif avec Hachem.

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-> 11°/ Hachem ordonna à Moché d'élever "une frontière autour de [la montagne] disant : "Veillez à ne pas monter sur la montagne et à ne pas toucher son extrémité"" (Yitro 19,12), afin d'empêcher les juifs de s'approcher du mont Sinaï.

Cette frontière était un phénomène miraculeux : elle allait prévenir verbalement les juifs de ne pas monter sur la montagne ni d'en toucher l'extrémité car quiconque le ferait serait mis à mort.
Hachem employa donc l'expression : "disant : veillez" = indiquant que la frontière elle-même allait prononcer ces mots.

Au moment de la révélation, le mont Sinaï possédait une si grande sainteté que quiconque le touchait méritait la peine de mort. Il devint donc l'objet d'une mitsva.

Hachem a le pouvoir de transformer une pierre inerte en un objet doué de la parole.

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-> 12°/ A cause des fautes des premières générations la Présence Divine fut repoussée de plus en plus loin de la terre ... au moment du don de la Torah, Moché eut le mérite de faire descendre la Présence Divine sur le mont Sinaï [parachevant le travail qu'avait pu entreprendre Avraham, Its'hak, Yaakov, Lévi, Kéhat et Amran] ...

L'univers a été créé pour Israël, et Hachem aurait donc dû laisser Sa Présence ici sur terre davantage que dans le Ciel. C'est seulement à cause des fautes des hommes que D. se retira du domaine terrestre.
[lorsque nous désirons la venue du machia'h, c'est afin de pouvoir bénéficier de cette incroyable proximité avec notre papa Hachem!]

[Suite à la faute du Veau d'or,] la Présence Divine redescendra à nouveau sur terre lors de l'inauguration du Tabernacle (Michkan), ainsi que D. l'avait proclamé : "Ils me feront un sanctuaire et Je résiderai parmi eux" (Chémot 25,8).

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-> 13°/ Du feu brûlant sur le mont Sinaï, un son puissant émana qui annonça les 10 Commandements.
Ce son était un phénomène miraculeux.

En effet, le son se partagea
- en 7 voix = Hachem envoya une voix que chacun entendit selon ses facultés. Il y avait 7 groupes : les anciens, les jeunes, les célibataires, les enfants, les nourrissons, les femmes, et Moché.
- chaque mot fut perçu en 70 langues = les 70 nations du monde entendirent les 10 Commandements dans leur propre langue et les comprirent.
[...]

Chaque personne entendit la voix de D. selon sa capacité personnelle.
Par exemple, les femmes enceintes perçurent une voix très douce afin que la frayeur ne provoque pas de fausse couche ...
Au Sinaï, la voix de D. était si puissante qu'elle fit trembler toute la terre. Cependant, les personnes faibles l'entendirent comme une voix douce et délicate pour pouvoir la supporter et la comprendre.

Chaque personne présente au Sinaï saisit la Torah selon sa connaissance préalable.
Certains la comprirent au niveau de la guémara (analyse logique), d'autres au niveau de la michna (les lois), tandis que d'autres ne la comprirent qu'au niveau de la Torah (selon son sens littéral).
Certains saisirent la signification externe des mots tandis que d'autres en perçurent les mystères kabbalistiques plus profonds.

Le jour où la Torah fut donnée, tout dépendait de la préparation spirituelle individuelle de chacun.
[...]

Au début, Hachem exprima les 10 Commandements en un seul mot. Ni la parole ne peut décrire ce phénomène, ni l'oreille le saisir.
Ce n'était pas un miracle pour D., mais pour les juifs que de comprendre les 10 Commandements en une seule parole.

Cependant, ils acquirent de ce mot unique une compréhension générale. Hachem répéta ensuite chaque commandement pour l'expliquer plus clairement.
[...]

Le verset dit : "Moché parlait et Hachem lui répondait par une voix" (Yitro 19,19)

Après que D. eût proclamé les 10 Commandements, Moché alla les expliquer aux juifs.
Par miracle, la voix de Moché fut si forte que tout Israël, malgré la présence de 5 ou 6 fois 600 000 personnes (3-3,61 millions) fut à même de l'entendre ...

Ceci est particulièrement miraculeux si l'on se souvient que le camp du peuple juif mesurait 12 milles de côté (environ 14 kilomètres).
La plus grande partie du peuple se trouvait ainsi très loin de Moché.

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-> 14°/ Chacune des Paroles de Hachem suivit chaque juif et lui dit : "Vas-tu m'accepter? Vois combien de commandements et de lois je renferme. Sois conscient de la punition de celui qui transgresse chaque mort".
A cela, chaque juif répondit positivement. Ce mot l'embrassait alors sur la bouche.
[les juifs dirent : "Qu'Il m'embrasse des baisers de Sa bouche" - Chir haChirim 1,2]

Moché dit aux juifs : "Faites très attention ... d'oublier les choses qu'ont vues vos yeux" (Dévarim 4,9). N'oubliez pas que vous avez réellement vu les paroles de D., qui plus est , elles vous ont parlé." [Zohar - Térouma]
[pour ne laisser aucun doute sur l'écriture, la prononciation, les juifs ont pu voir chaque mot, et l'accepter pleinement.]

Après que chaque Parole ait parlé aux juifs et eut été acceptée, elle fut gravée sur les Tables (lou'hot).
Chaque mot des 10 Commandements fut gravé sur les Tables et entendu d'une extrémité du monde à l'autre.

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-> 15°/ Lorsque les juifs quittèrent l'Egypte, la plupart d'entre eux étaient handicapés ou amputés.
Contraints d'exécuter des travaux pénibles sans aucune mesure de sécurité au cours de leur asservissement, ils avaient reçu sur le corps des briques et des poutres, certains avaient perdu un œil, une main ou un pied.

Lorsqu'ils arrivèrent au mont Sinaï, Hachem dit : "Il ne convint pas de donner la Torah à des handicapés", et ordonna à des anges de descendre les guérir ...

Les juifs devinrent de nouvelles personnes. Toutes leurs malformations et leurs blessures disparurent.
Parmi tous les juifs, pas un n'avait la lèpre. Personne n'était boiteux, muet ou sourd.
Aucun ne souffrait de maladie mentale ou d'une quelconque déficience.
Chaque personne présente était parfaite, physiquement comme mentalement.

A ce propos, Hachem dit allégoriquement à Israël : "Tu es entièrement belle, mon aimée, tu n'as pas de défaut" (Chir haChirim 4,7).
Toutes les personnes rassemblées au mont Sinaï étaient belles, spirituellement comme psychologiquement.

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-> 16°/ Le verset dit : "Prosternez-vous devant Hachem, vous, toutes les divinités" (Téhilim 97,7).

Au moment du don de la Torah, D. convoqua toutes les idoles du monde au Sinaï et les fit se prosterner devant la Présence Divine.
Ceci se produira de nouveau à l'époque du machia'h afin de faire honte à tous leurs adorateurs.

Lorsque les idoles retournèrent à leur lieu d'origine, leur bouche s'emplit d'eau et elles se mirent à rendre sur leurs fidèles.
Elles les insultèrent en ces termes : "Comment avez-vous pu abandonner le Maître de l'univers, Créateur du ciel et de la terre, pour adorer des statues muettes?"

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-> 17°/ Hachem dit à Moché : "afin que le peuple entende lorsque je parle avec toi" (Yitro 19,9).

Ce verset indique que les millions de personnes présentes au Sinaï furent élevées au niveau de la prophétie par le mérite de Moché. Toutes devinrent prophètes sans pourtant s'y être préparées au préalable. Ceci résultait de la sainteté du mont Sinaï.
A ce moment-là, les juifs furent dépouillés de leur impureté physique et transformés en être purement spirituels ... Moché dira aux juifs : "Face à face, D. vous a parlé" (Dévarim 5,4) ...

Au Sinaï, les juifs se trouvèrent débarrassés de la souillure spirituelle du serpent. Ils atteignirent le niveau où tous purent être prophètes et entendre la voix de D. à l'état de veille et même les hommes les plus simples car cette souillure spirituelle les quitta tous ...
En effet, seule cette tâche spirituelle empêchait la prophétie et se dressait comme un mur de fer entre le peuple et D.
Cette tâche effacée, la prophétie devint une faculté naturelle.
[...]

Hachem dit à Moché : "Je veux que le peuple entende lorsque Je parle avec toi. Il comprendra ainsi que tu es capable de capter la prophétie en étant tout à fait éveillé, et non en rêve comme les prophètes précédents."
[...]

Les juifs virent les 4 'Hayot ("Créatures") entourant le Char Divin (Merkava) et en comprirent tous les mystères.

Depuis la Création, il n'y eut jamais de révélation semblable à celle du Sinaï.
En effet, lors de l'ouverture de la mer Rouge, chaque juif perçut plus que Yé'hezkel dans ses plus grands prophéties, mais cependant au Sinaï, le peuple atteignit un niveau encore plus élevé : débarrassé de la souillure du serpent, il devint aussi spirituel que les anges ...

Lorsque la Torah fut donnée, Moché atteignit un niveau spirituel extraordinaire.
Les plus grands anges : Mikhaël et Gavriel, craignirent de regarder son visage.
Lorsque Moché parla à Hachem, seuls ses pieds se tenaient sur le mont Sinaï, le reste de son corps n'était plus sur terre.
A ce propos, il est écrit : "Hachem parla à Moché face à face" (Chémot 33,11).

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-> 18°/ Lors de la révélation au Sinaï, les embryons dans le ventre de leur mère virent la gloire de Hachem, chacun percevant autant qu'il en était capable.

Les matrices de toutes les femmes enceintes devinrent transparentes afin que leur fœtus voie et entende tout. Les bébés purent même répondre à chacun des commandements ...

Toutes les âmes destinées à naître jusqu'à la fin des temps étaient présentes au Sinaï, chacun reçut sa part de prophétie.
De plus, tous les érudits de toutes les générations à venir ont reçu au Sinaï leur aptitude à percevoir les secrets de la Torah.

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-> 19°/ Rabbi Yéhochou ben Lévi enseigne qu'à chaque mot que D. prononçait, les juifs tremblaient de ce son terrifiant et reculaient de 12 milles (environ 14 kilomètres).
Nul ne put demeurer à sa place. Même ceux qui se trouvaient à l'extrémité du camp, soit à 12 milles de la montagne, en étaient si bouleversés qu'ils étaient repoussés à 12 milles plus loin ...

Le verset nous dit : "Les anges des armées trottinent, trottinent" (Téhilim 68,13) = les anges vinrent aider les juifs.
Ils les prirent par la main, comme l'on fait trotter un enfant qui ne sait pas encore marcher, et les raccompagnèrent chaque fois au mont Sinaï.

Dans ce verset le mot voulant dire "anges" est "malkhé" sans aléph, qui signifie "les rois des armées" = ceci indique que les anges qui aidèrent les juifs étaient les rois des armées célestes, les anges les plus illustres : Mikhaël et Gavriel
Les juifs étaient si éminents que Mikhaël et Gavriel descendirent dans le monde physique pour leur venir en aide.

Ce phénomène se produisit à chacun des 10 Commandements.
Les juifs reculaient de 12 milles, accompagnés des anges qui les aidaient à revenir.
Ceci revint donc à dire que ce jour-là, les juifs parcoururent 240 milles (soit environ 280 km!).
A chaque commandement, ils reculaient de 12 milles puis revenaient sur leurs pas, soit 24 milles ...

Lorsque les juifs voulaient avancer, ils n'avaient qu'à faire un pas et les anges venaient à leur aide comme s'ils les portaient dans leurs bras.
Deux anges soutenaient chaque juif. L'un lui plaçait la main sur le cœur pour donner du courage. L'autre lui relevait la tête pour lui permettre de voir la Présence Divine.

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-> 20°/ Le jour où la Torah fut donnée, le soleil demeura immobile.

Nos Sages enseignent que ce phénomène se produisit à 5 reprises par le mérite de Moché pendant :
- la sortie d'Egypte ;
- le 7e jour de Pessa'h = l'ouverture de la mer Rouge ;
- la bataille contre Amalek ;
- le don de la Torah ;
- la bataille contre Si'hon au fleuve d'Arnon (Bamidbar 21,24).

Dans la guémara (Avoda Zara 25a), rabbi Eliézer dit qu'à chacun de ces événements, la journée dura 3 jours.
[se basant sur le verset où Moché dit : "Préparez-vous pour les 3 jours" (Yitro 19,15) = allusion au jour d'une longueur de 72 heures à l'issue duquel la Torah allait être donnée.]

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-> 21°/ Le jour où la Torah fut donnée, les morts revinrent à la vie.

Dans la guémara (Shabbath 88b), rabbi Yéhochoua ben Lévi enseigne qu'à chaque mot que Hachem prononçait, l'âme des juifs les quittait comme le verset y fait allusion : "Mon âme s'échappa lorsqu’Il parla" (Chir haChirim 5,6).
Chaque âme monta au Trône de Gloire.

La Torah s'adressa à D. : "... Un roi marie-t-il sa fille pour tuer, au même moment, toute sa famille?"
Alors, Hachem donna à la Torah le pouvoir de rendre leurs âmes aux juifs, comme le dit allusivement le verset : "La Torah de D. est parfaite, elle restaure l'âme" (Téhilim 19,8).

En réalité, les seuls qui moururent faisaient partie de la masse "ignorante" qui ne méritait pas de voir la gloire de D.
Par contre, les hommes spirituellement élevés tels qu'Aharon, ses fils (Nadav, Avihou, El'azar et Itamar), ainsi que les 70 anciens, restèrent en vie avec Moché.
[...]

La guémara (Shabbath 88b) pose la question suivante : puisque les juifs moururent en entendant le 1er mot, comment purent-ils entendre le reste des 10 Commandements?

La réponse est que D. répandit sur eux la rosée de la Résurrection qui les ramena à la vie.
C'est la même rosée qui fera revivre les morts lors de la Résurrection finale.
Les juifs rendirent l'âme et furent ramenés à la vie à 10 reprises.

Les hommes morts antérieurement se levèrent eux également de leur tombe.

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-> 22°/ Rabbi Pin'has dit : tous ceux qui entendirent la voix de D. au mont Sinaï devinrent semblables à des anges.
Aucun homme n'eut jamais plus d'émission séminale nocturne (kéri).
Nul moustique, nul poux ne put les piquer.
Lorsque ces hommes moururent, les vers ne purent attaquer leur corps et leur chair ne se décomposa pas.

A ce propos, il est écrit : "Heureux le peuple dont tel est le lot (chéka'ha lo), heureux le peuple dont Hachem est le D." (Téhilim 144,15).
La valeur numérique du terme : "chéka'ha lo" (tel est le lot) est de 345, comme celle du nom de Moché.
Ainsi, ce verset signifie que la nation qui a Moché pour guide est heureuse vu la grandeur et la sainteté qu'il lui fit atteindre.
Grâce à Moché, la génération de la sortie d'Egypte put être appelée : "la génération de la connaissance" (dor déa).

[Source (b'h) : compilation personnelle du Méam Loez - Yitro 20,1]

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=> b'h, que nous puissions bénéficier de la venue du machia'h très rapidement, pour vivre de nouveau de magnifiques moments d'infinie proximité avec notre papa Hachem.

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b'h, quelques autres divré Torah :
-> sur : "Le don de la Torah" : https://todahm.com/2017/07/10/le-don-de-la-torah
-> sur : Pourquoi la Torah a-t-elle été donnée sur une montagne? : https://todahm.com/2019/07/08/pourquoi-la-torah-a-t-elle-ete-donnee-sur-une-montagne
-> sur : L’étude de la Torah & l’expérience du mont Sinaï : https://todahm.com/2015/05/10/letude-de-la-torah-lexperience-du-mont-sinai

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-> Petit ajout :
Il existe une différence d'opinion quant à la façon dont les juifs entendirent les 10 Commandements :
-> "Moché nous a ordonné la Torah" (Dévarim 33,4).
La guématria de "Torah" est de 611, et pourtant la Torah comprend 613 mitsvot.
Ainsi, Moché nous a enseigné tous les commandements, à l'exception des 2 premiers, que nous avons entendus de D. Lui-même.

-> selon une autre opinion : "Hachem exprima toutes ces paroles en disant" (Yitro 20,1);
"Toutes" = les juifs entendirent les 10 Commandements par D., mais cependant ils comprirent parfaitement les 2 premiers, quant aux 8 autres, ils ne les saisirent pas parce qu'ils étaient quasiment morts de frayeur à l'écoute de la voix de Hachem.
Moché dut donc leur répéter les 8 derniers commandements pour les leur faire comprendre.

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-> Il est rapporté dans la guémara (Shabbath 89a) que la montagne sur laquelle fut donnée la Torah s'appelle le mont Sinaï (סיני) au nom des miracles (nissim - נסים) qu'ont vécus le peuple d'Israël.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique ce passage au nom du Arizal : un des grands miracles dont bénéficia le peuple d'Israël au mont Sinaï fut qu'au moment du don de la Torah, l'espace où se tenait le peuple se vida de son air et de l'oxygène qu'il contenait.
D'après les lois de la nature, il est impossible de survivre dans de telles conditions en serait-ce quelques instants.
Le Ben Ich 'Haï explique que le peuple d'Israël se tenait debout face au mont Sinaï sans oxygène de façon miraculeuse.

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-> D'après le midrach (Chémot rabba 2) le mont Sinaï est nommé par 5 appellations :
1°/ "har aélohim" = car Israël reçut le joug divin d'Hachem ;
2°/ "har bachan" = car si l'homme a la capacité de manger aujourd'hui, c'est par le mérite du don de la Torah ;
3°/ "har guavnounim" = car le peuple était épuré de tout défaut comme un fromage qu'on écrème ;
4°/ "har 'horev" = car le Sanhédrin y reçut la permission de tuer par l'épée ;
5°/ "har sinaï" = cette montagne est aussi appelée "mont Sinaï" car depuis le don de la Torah, la haine est descendue au sein des nations du monde.

-> Le Mégalé Amoukot fait remarque que la guématria de "har 'Horev" (הר חורב) est égale à celle de "kédoucha" (sainteté - קדושה).
Rabbi Chimchon d'Ostropoli explique au nom du Arizal que la montagne est aussi appelée "har 'Horev", afin que les juifs puissent continuellement s'affairer à l'étude de la Torah même au moment de la destruction du Temple, en période de famine et de grandes souffrances, afin de recevoir la kédoucha.

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-> Le midrach rapporte qu'on moment du don de la Torah, le mont Moria fut déraciné et déplacé dans le désert afin que la Torah soit donnée sur cet endroit très élevé.
Il se trouve donc que la Torah ne nous fut pas donnée sur une montagne, mais sur deux : le mont Moria et mont Sinaï.

Quelques privilèges provoqués par le don de la Torah

+ Quelques privilèges provoqués par le don de la Torah :

-> La Torah et ses commandements furent donnés à Israël car ils ne conviennent qu'à un peuple à la nature spirituelle élevée ... les autres nations n'avaient tout simplement pas les qualifications spirituelles nécessaires.

Non seulement, les autres nations refusèrent la Torah, mais leur nature même allait contre ses enseignements.
Les bénédictions données par leurs ancêtres correspondaient à leur nature profonde, mauvaise et corrompue.
C'est pourquoi Essav avait répondu qu'Its'hak l'avait béni en ces termes : "par ton épée tu vivras (Béréchit 27,40) et Ichmaël que sa bénédiction était d'être un bandit : "Sa main sera contre tout homme" (Béréchit 16,12).

Ceci indique clairement que leur nature intrinsèque était corrompue et que l'honnêteté et l'amour pour leur prochain étaient étrangères à leur personnalité.
Par contre, l'âme des juifs était aussi sainte et pure que les anges.
L’honnêteté et la justice envers autrui faisaient partie intégrante de leur nature. Leur âme avait aspiré depuis toujours à l'honnêteté et à la justice, et ils furent dignes de recevoir la Torah.
[Tiférét Israël (chap.1) - Maharal]

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-> Hachem dit à Israël : "Vous serez pour Moi un trésor particulier parmi toutes les nations" (viéyitem li ségoula mikol aamim - Yitro 19,5) = si vous acceptez la Torah, la lumière [spirituelle] de tous les anges des nations sera vôtre. Je la leur prendrai pour vous la donner.

Cette lumière ne sera pas votre seul avantage, vous en mériterez de nombreux autres par l'observance de la Torah. Je ferai de vous un royaume de Cohanim (prêtres) et une nation sainte (Yitro 19,6)".
[Chné Lou'hot haBrit]

-> "C’est toi qu’Il a choisi, Hachem, pour Lui être un peuple spécial (am ségoula) entre tous les peuples répandus sur la terre" (Réé 14,2)

Le Yalkout Chimoni de commenter :
"L’expression "c’est toi qu’Il a choisi", nous enseigne que chacun des membres du peuple juif est aimé de D., plus que tous les autres peuples de la terre."

-> La différence entre une ségoula et une réfoua, est qu'une réfoua peut être expliquée médicalement, logiquement, tandis qu'une ségoula est une chose qui n'a pas d'explication selon les lois de la science.
Hachem a promis aux juifs qu'ils seront une ségoula. Cela signifie que Hachem nous aime et nous chérit, même quand il n'y a aucune raison pour cela.
De même qu'une ségoula n'a pas forcément besoin d'avoir un sens logique (des fois c'est alambiqué), de même l'amour d'Hachem à notre égard n'a pas pas besoin d'être expliqué. C'est un fait qui ne peut pas être changé.
[de même qu'Il est éternel et infini, Son amour pour les juifs est éternel et infini.]

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2019/01/12/8102-2
-> https://todahm.com/2019/10/03/10910-2
-> https://todahm.com/2019/10/02/10766-2

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-> "Vous serez pour Moi un trésor particulier parmi toutes les nations" (viéyitem li ségoula mikol aamim - Yitro 19,5)

-> Le Arizal explique qu'après la faute d'Adam, de nombreuses étincelles d'âmes furent éparpillées sur toute la surface de la terre et furent mélangées au sein des nations du monde, qui ne sont qu'obscurité et ténèbres, comme il est écrit : "Et la terre était tohu bohu et les ténèbres régnaient sur la surface de l'abîme" (Béréchit 1,2).
Ainsi, le peuple d'Israël fut exilé aux 4 coins du monde afin d'extraire toutes les étincelles saintes qui y furent dispersées.

Nos Sages expliquent que pour libérer ces étincelles d'âmes saintes de l'obscurité, l'étude de la Torah est le moyen par excellence, comme en fait allusion le verset : "Car la mitsva est une lanterne, et la Torah une lumière" (Michlé 6,23).
De la même façon qu'un homme qui a perdu un objet a besoin de lumière pour le retrouver, il en est de même pour la lumière de la Torah qui la capacité d'extraire les étincelles des âmes qui se trouvent dans l'obscurité des nations.

Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Yitro 19,5) explique que ces étincelles de sainteté n'ont pas la capacité de s'extraire seules des forces du l'impureté (klipot). C'est par le mérite du peuple d'Israël, affairé à l'étude de la Torah qu'elles seront délivrées. Ces étincelles de sainteté sont ainsi appelées "ségoula" (trésor) ... et c'est la raison pour laquelle le peuple juif fut dispersé aux 4 coins du monde afin de rechercher ce "trésor" perdu.
Ainsi, Hachem dit à Israël : "Et maintenant, si vous écoutez bien Ma voix et si vous gardez Mon alliance" = c'est-à-dire si vous êtes affairés dans l'étude de la Torah et dans le service Divin, alors "vous serez pour Moi un trésor (ségoula) parmi tous les peuples", vous pourrez ainsi rassembler le trésor que sont les étincelles saintes parmi les nations.
"Car toute la terre est à Moi" = toutes ces étincelles dispersées à travers le monde Me reviennent et Je vous enjoins de les récupérer.

C'est pourquoi Moché répondit aux anges lorsqu'il monta aux ciel pour recevoir la Torah : "Etes-vous descendu en Egypte? Avez-vous été asservis par Pharaon? Pourquoi la Torah resterait-elle parmi vous?" (guémara Shabbath 88b ; Sanhédrin 38b).
Si l'enjeu du don de la Torah est avant tout d'extraire de l'obscurité des nations les étincelles des âmes qui y sont éparpillées, si vous les anges, n'avez pas la capacité de descendre dans l'impureté des nations, à quoi vous servirait-elle?
[rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has)]

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-> "Vous serez pour Moi une סְגֻלָּה Ségoula entre tous les peuples" (Yitro 19,5)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch rapporte plusieurs explications que nous pouvons résumer comme suit :
Israël, contrairement aux autres peuples a été purifié, au pied du mont Sinaï, de l’impureté du Serpent Originel (Zohama). Il est appelé "Ségoula", car il est aussi le "Mystère", le "Secret" et le "Joyau" de D. (tous ces termes qualifiant le sens de "Ségoula"), défiant toute règle de la logique et de la Nature.
En effet, lorsqu’un juif pense à faire une mitsva mais s’en trouve empêché, D. Lui octroie une récompense pour sa bonne intention. En revanche, si sa pensée de faire mal ne se concrétise pas, D. ne lui en tient pas rigueur. Ce principe est non seulement pas vrai pour les autres peuples mais, plus encore, c’est le principe inverse qui leur est appliqué.

De même, les mitsvot sont propres au peuple juif et leur sont exclusivement bénéfiques. Malgré leurs formes "d’adoration" pour le Créateur, la récompense des peuples est sans aucune mesure avec celle d’Israël.
De plus, il leur est interdit de respecter Shabbath ou d’étudier la Torah, au risque d’être condamnés à mort, alors qu’il s’agit du Service divin pour Israël.
Par ailleurs, l’étude de la Torah permet aux juifs de trier les "Etincelles de Sainteté" au sein des peuples, justifiant aussi l’appellation d’Israël de "Ségoula entre tous les peuples".

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-> "Vous serez pour moi une dynastie de Cohanim et une nation sainte. Tel est le langage que tu tiendras aux enfants d'Israël" (Yitro 19,6)

-> Rachi commente : Rien de moins ni rien de plus.

-> Sur ces mots de Rachi, le Shar Shalom de Belz commente
- "rien de moins" = personne n'est inférieur à celui qui n'étudie pas la Torah ;
- "rien de plus" = personne n'est plus important que celui qui étudie la Torah.

-> De son côté, le 'Hatam Sofer commente :
- "rien de plus" = il n'y a rien de plus grand que l'étude de la Torah. C'est le niveau [d'accomplissement] le plus élevé possible.
- "rien de moins" = personne n'est trop petit, à un niveau trop bas, pour ne pas étudier la Torah.

-> Il est écrit : "Je vous ai portés sur l'aile des aigles, Je vous ai rapprochés de Moi" (Yitro 19,4)
L'aigle est un animal non cashère, impur.
Le Sfat Emet explicite ce passage : même celui qui est à un niveau bas et impur (aigle), s'il étudie la Torah alors il sera rapproché d'Hachem.
En effet, peu importe le niveau où l'on est, l'étude de la Torah a la faculté de nous élever à de très hauts niveaux.
C'est ce qui s'est passé en Egypte : les Bné Israël étaient au 49e niveau d'impureté, et Hachem les a amené très proche de Lui jusqu'à ce qu'ils soient aptes à recevoir la Torah, qu'Il leur parle directement.

Le 'Hatam Sofer écrit : "C'est pourquoi la Torah a été donnée ... peu après la sortie d'Egypte, bien qu'ils n'y avaient pas le niveau. Cela indique que nous ne devons jamais perdre espoir d'atteindre une part dans la Torah, même si nous sommes à un niveau bas"
[en ce sens c'est pour cela que l'on se rappelle tous les jours de la sortie d'Egypte, car on doit toujours avoir espoir d'atteindre des grandeurs spirituelles, où et qui que l'on soit! ]

=> Nous devons avoir conscience du pouvoir énorme de la Torah, de la grande lumière de sainteté qu'elle contient.
Quelque soit notre niveau, en se consacrant fréquemment à son étude, la Torah va nous changer, elle va nous élever!

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-> Jusqu'au don de la Torah, les juifs étaient soumis aux forces astrologiques (mazal).
La destinée de chacun était principalement déterminée par son signe astrologique.

A partir du jour où les juifs se tinrent au mont Sinaï, ils méritèrent d'être affranchis de ces forces.
Nos Sages enseignent : "Il n'y a pas d'astrologie pour Israël" (én mazal léIsraël).
Même dans le cas où, selon les signes astrologiques, une personne devrait subir des malheurs, en observant la Torah, elle n'aura rien à craindre. Le mérite de la Torah peut transformer une destinée funeste en son contraire.
[...]

"Tu es monté en Haut, tu as capturé un prisonnier, tu as reçu des cadeaux en tant qu'Homme (Adam)" (Téhilim 68,19)
Ce verset indique que lorsque Moché monta sur le mont Sinaï, les juifs firent 3 acquisitions : la Torah, les cadeaux des anges des nations et le titre d'Homme".
=> Par la Torah, les juifs devinrent l'élément principal de l'humanité et méritèrent vraiment d'être appelés Homme (adam).

Lorsque le serpent incita 'Hava à manger à manger de l'arbre de la connaissance, il couvrit Adam d'une tâche spirituelle (zohama) provenant des forces malfaisantes de l'Autre côté (Sitra a'hra).
Celle-ci demeura attachée à tous les descendants d'Adam jusqu'au don de la Torah.

Lorsqu'Israël se tint au mont Sinaï, cette tâche disparut.
Les juifs se trouvaient sous la montagne suspendue au-dessus de leur tête. Cette situation les fit considérer comme morts.
[La mort fut imposée à Adam et ses descendants, entre autres raisons, pour les purifier de cette tâche spirituelle car seule la mort à ce pouvoir.]

Cependant, les non-juifs ne s'étant jamais tenus au mont Sinaï, cette tâche reste attachée à eux.
C'est pour cela que nous récitons, dans la Haggada de Pessa'h : "S'Il nous avait conduits devant le mont Sinaï mais ne nous avait pas donné la Torah, cela nous aurait suffi (dayénou)".
[En effet, le seul fait de nous amener au mont Sinaï suffit pour effacer la tâche que le serpent avait introduite en l'homme.]
[...]

Suite au don de la Torah, si les juifs avaient suivi le droit chemin et n'avaient pas fauté, ils seraient restés immortels. Mais nos fautes nous ont fait perdre le privilège de l'immortalité ...
Les passages de la Torah concernant la mort (comme le lévirat - Dévarim 24,5 ; ou les héritages) ne furent exposés que conditionnellement, et ces commandements n'auraient alors pas été nécessaires.

A ce sujet, Hachem déclare : "J'ai dit que vous êtes des anges, tous des fils d'en-haut. Mais vous mourrez [à présent] comme Adam" (Téhilim 82,6-7).
Hachem dit à Israël : "Lorsque Je vous ai donné la Torah, Je vous aimais tant que Je voulais vous rendre spirituels et immortels comme les anges. Lorsque vous avez fauté, vous avez mérité la mort comme Adam lorsqu'il transgressa Mon commandement."

Cependant, malgré leur faute, les juifs acquirent un certain degré d'immortalité : une immortalité collective.
Dès que les juifs dirent : "nous ferons et nous écouterons", Hachem décréta que les nations ne pourraient jamais détruire le peuple d'Israël. Quoi qu'elles fassent, Israël en tant que nation demeure immortelle. [Zohar - Balak]
[...]

Lorsque Hachem se révéla à Israël pour lui donner la Torah, 600 000 anges descendirent et remirent à chaque juif 2 couronnes gravées du nom de D. ... la couronne témoignait de la noblesse des juifs ... qui ne seraient plus assujettis à quiconque parce que la Torah avait fait d'eux des rois.

Hachem leur dit : "Vous serez pour Moi un royaume de prêtes (Cohanim) et une nation sainte" (Yitro 19,6). Il est enseigné dans la michna : "Tous les juifs sont considérés comme des fils de roi" ...

Les anges remirent à chaque juif 2 couronnes, comme pour dire : "Tu es à présent supérieur à nous. Nous ne pouvons qu'écouter mais tu peux à la fois écouter et accomplir. Tu mérites donc 2 couronnes."
Selon certains commentateurs, les 600 000 anges donnèrent à chaque juif 2 couronnes.

Nos Sages enseignent qu'aux portes du Gan Eden se trouvent 600 000 anges. A la mort d'un tsadik, ils retirent le linceul dans lequel il était enterré, l'habillent de vêtements spirituels tirés des Nués de Gloire (Anané Kavod) et placent une couronne sur sa tête.
Un tsadik a donc tant de valeur qu'il mérite que 600 000 anges, pas moins, l'accueillent , l'habillent et le couronnent. En effet, dans l'autre monde, les tsadik sont bien supérieurs aux anges.

[b'h, compilation personnelle issue du Méam Loez - Yitro 20,1]

Le don de la Torah = le jour de notre mariage avec Hachem

+ Le don de la Torah : le jour de notre mariage avec Hachem

-> "Shavouot est considérée comme notre jour de mariage, durant lequel Hachem, le fiancé, prend le peuple juif comme Sa fiancée."
[Kédouchat Lévi]
[cf. https://todahm.com/2019/07/08/9650-2 ]

-> La révélation au mont Sinaï était comparable à un mariage faisant d'Israël une nation exclusivement liée à Hachem, comme une femme exclusivement consacrée à son mari.
[Sifté Cohen]

-> Lors du don de la Torah, les nuages représentaient la ‘houpa, et les Tables de la loi : la kétouba.
[rav Ephraïm al haTorah]

-> Selon le Radal (commentaire au Pirké déRabbi Eliézer 41), toutes les coutumes observées pour la cérémonie de mariage ont leur origine au don de la Torah.

-> Le Pirké déRabbi Eliézer (41) enseigne que lorsque le peuple juif se tint au pied du mont Sinaï, au moment du don de la Torah, Moché l'accompagna sous le dais nuptial. En effet, Hachem sanctifia l'assemblée d'Israël par l'intermédiaire d'une 'houpa et de kidouchin.

-> La bague fut représentée par les 2 Tables de la Loi (lou'hot) tandis que la 'houpa fut incarnée par le mont Sinaï déraciné et placé au-dessus de la tête du peuple juif comme une cloche (voir guémara Shabbath 88a).
Ainsi, les Sages comparent Hachem à un 'hatan (jeune marié) et l'assemblée d'Israël à sa kala.

-> A propos de l'expression : "Qui sanctifie Son peuple Israël par la 'houpa et les kidouchin", la Chita Mekoubétsèt (Kétouvot 7b, citant Guilyon HaTossafot) fait remarquer : "La 'houpa fait référence à la montagne suspendue comme un tonneau, et les kidouchin représentent la Torah car [les Bné Israël] reçurent la Torah. Et c'est une belle explication."

Le Arou'h haChoul'han (Evèn Haézèr 34,4) le dit encore plus nettement : "La 'houpa et les kidouchin sont ceux du Klal Israël, mariés à D. au moment du don de la Torah. La 'houpa était le mont Sinaï, car Il a tenu la montagne en l'air au-dessus de nous comme un tonneau et nous, nous nous tenions au-dessous comme un homme se tient sous la houpa ; les kidouchin étaient le don de la Torah."

Le Aroukh haChoul'han utilise ce point pour expliquer pourquoi la 'houpa précède les kidouchin dans la bénédiction : "Qui sanctifie Son peuple Israël par la 'boupa et les kidouchin" bien qu'en pratique, l'ordre soit inversé.
L'ordre de la bénédiction, selon le Aroukh Hachoul'han, est basé sur les événements survenus au don de la Torah, lorsque la montagne fut soulevée au-dessus du peuple juif, correspondant à la 'houpa, avant que la Torah ou acte des kidouchin, leur soit donnée.

-> De son côté, le Yam chel Chlomo (Kétouvot 7b) affirme que la 'houpa était représentée non pas par la montagne suspendue en l'air, mais par la nuée qui planait sur la montagne. Il écrit : "Cette [bénédiction] renferme aussi une louange et une métaphore du Don de la Torah, car D. effectua les kidouchin avec le peuple juif (en leur donnant) la Torah ... et une nuée recouvrit la montagne comme un dais nuptial."

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-> Rabbi Baroukh Cohen dit que le 2e commandement : "Tu n’auras pas d’autres dieux" symbolise la déclaration de D. à la communauté d’Israël : "Je t’ai épousé et tu n’auras donc pas d’autres époux" (aré at mékoudéchét li).

-> Le Mégalé Amoukot enseigne : lorsqu'un homme dit à une femme "aré at mékoudéchét li" (voici que je te sanctifie pour moi), l'homme sanctifie ainsi la femme qui lui devient permise, et de manière automatique, interdite à tous les autres hommes (Kidouchin 8b ; Choul'han Aroukh Ora'h 'Haïm sim 27,1).
Ainsi, si le 'hatan ne prononce pas le mot : "pour moi" (li - לי), la kala n'est pas sanctifiée.
Lorsque les Bné Israël campèrent devant le mont Sinaï, Hachem leur dit : "Vous êtes pour Moi unique parmi toutes les nations" (viéyitem lo ségoula mikol aamim - Yitro 19,5).
En prononçant le mot "li" (pour moi), Hachem sanctifia le peuple d'Israël pour qu'il devienne unique parmi tous les peuples de la terre.

Le midrach (Vayikra rabba 2,2) affirme qu'à chaque fois qu'il est mentionné dans la Torah le mot "li" (pour moi - לי), il s'agit d'un lien éternel, aussi bien dans ce monde-ci que dans le monde futur.
Hachem sanctifia le peuple juif en prononçant le mot לי afin de faire perdurer le mariage pour toujours.
C'est le sens des paroles du roi David : "Cantique des degrés. Vers Hachem j'ai crié dans ma détresse et Il m'a répondu" (Téhilim 130,1).
Il faut comprendre le verset ainsi : dans les moments de détresse, je rappelle à Hachem qu'il nous a sanctifié par le mariage avec le mot "pour moi" (לי), et ainsi Hachem me répond.

Le Mégalé Amoukot ajoute que le mot לי fait allusion à l'union entre Hachem et l'assemblée d'Israël. En effet, la lettre "lamed" (ל) est la lettre qui a la plus grande taille parmi les 22 lettres de l'alphabet. Or, il est écrit : "Car grand est Hachem et infiniment digne de louanges" (Téhilim 96,4).
De plus, le Arizal explique que la lettre ל fait allusion au Nom d'Hachem dans sa conception. En effet, elle est constituée de 2 lettres : un kaf (כ) à sa base, et d'un vav (ו) au-dessus, qui additionnées, ont une guématria de 26, qui équivaut à la valeur numérique du Nom d'Hachem (יהוה).

A l'inverse, la lettre "youd" (י) est la plus petite des 22 lettres de l'alphabet hébraïque, elle fait allusion au peuple d'Israël comme il est dit : "Car vous êtes les moins nombreux parmi les peuples" (Vaét'hanan 7,7).

Il se trouve donc que lorsque nous unissons la la lettre ל qui fait allusion au Maître du monde avec la lettre י qui fait allusion au peuple d'Israël, nous obtenons לי qui fait allusion à l'union entre Hachem et l'assemblée d'Israël pour l'éternité.

-> Nous pouvons remarquer que dans la majorité des mitsvot de la Torah ordonnées par Hachem, les mots utilisés sont : "vayédaber Hachem él Moché lémor ... dabér él Bné Israël véamarta aléhem (ואמרת אלהם)" (Hachem parla à Moché en disant : parle aux Bné Israël et tu leur diras).
=> La Torah aurait pu mentionner uniquement "parle aux Bné Israël". Pourquoi est-il aussi écrit : "et tu leur diras"?

véamarta aléhem (ואמרת אלהם) : cette expression contient en allusion dans chacun de ses lettres : "aré at mékoudéchét li" (voici que je te sanctifie pour moi (הרי את מקודשת לי), les premières lettres forment le mot : "aléhem" (leur).
Le Mégalé Amoukot explique : ceci afin d'enseigner à Israël que les obligations sont mutuelles, comme dans un mariage à proprement parler. En effet, Hachem doit leur procurer du pain et des habits tel un 'hatan.
Israël, comparé à la kala, devra à son tour accomplir ses obligations envers son 'hatan que sont les mitsvot de la Torah.

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-> L'allégorie compare la relation entre Hachem et le peuple d'Israël à un mariage entre un homme et une femme.
Ainsi, lorsque Hachem leur dit : "Tu n'auras pas d'autres dieux que Moi" (Yitro 20,2), le Créateur interdit le peuple juif à tout autre culte car Il les sanctifia pour Le servir exclusivement.

Or, il est rapporté dans le midrach de Rabbi Néhouria ben Hakana que les mains de l'homme sont constituées de 10 doigts qui correspondent aux 10 commandements. [midrach Yalkout Réouveni Béréchit]
De ce fait, il convient donc de sanctifier la femme par le 2e doigt de sa main qui correspond au second commandement de la Torah : "Tu n'auras pas d'autres dieux que Moi".
Effectivement, lorsque l'homme sanctifie une femme sous la 'houpa, il lui dépose la bague sur le 2e doigt de la main, l'index, en lui déclarant : "Tu es sanctifiée pour moi".
Ainsi, elle deviendra automatiquement interdite à toute autre personne.

Ainsi, la kala qui se tient à la droite du 'hatan présente l'index de la main droite qui correspondent au 2e des 10 commandements qui étaient sur le côté droit des tables de la Loi.
[Bichouroun Mélé'h]

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-> Le mariage [du peuple juif avec Hachem] s'est déroulé au mont Sinaï, et une des raisons pour lesquelles Hachem s'est marié à nous tout de suite après l'esclavage en Egypte est car Il voulait spécifiquement que nous devenions les siens immédiatement après avoir atteint le 49e niveau d'impureté.
Hachem voulait nous montrer que Son amour pour nous est inconditionnel. Même lorsque nous sommes au niveau le plus bas, nous sommes toujours adorés aux yeux d'Hachem.

[Maharal]

-> Le rav David Ashear commente : ainsi, lorsqu'un juif faute et qu'il doit être puni, cela ne veut pas dire que Hachem l'aime moins. La personne a besoin d'une expiation pour pouvoir redevenir pure, mais même pendant la punition, l'amour d'Hachem pour lui ne change pas. Hachem a un amour inconditionnel pour nous et nous sommes censés avoir un amour inconditionnel pour lui.

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-> "Au 3e mois de la sortie des enfants d'Israël du pays d'Égypte, le jour même, ils arrivèrent au désert de Sinaï. Partis de Refidim, ils entrèrent dans le désert de Sinaï et y campèrent, Israël y campa en face de la montagne." (Yitro 19,1-2)

-> Au 3e mois :
selon ce que l'on sait de l'amour que D. a pour le peuple d'Israël et son profond désir de nous donner, en fiancée, Sa sainte Torah, il convient de se demander pourquoi D. a tardé, jusqu'au troisième mois après notre sortie d'Égypte, afin nous donner la Torah.
Le signe d'amour d'un fiancé envers sa fiancée pour la demander en mariage est justement de ne pas tarder.
Hachem donne une raison valable : ce n'est pas un manque de désir, mais uniquement un temps qu'il fallait afin de préparer le 'Hatan (le fiancé).

Les Bné Israël n'étaient pas aptes à recevoir la sainte Torah, ayant vécu un grand nombre d'années sur une terre impure au sein d'un peuple impur ils étaient comme une femme impure parmi eux.
Il fallu qu'ils comptent sept semaines de purification, comme une femme impure qui, avant de se purifier dans un mikvé, doit compter sept jours de pureté.
La preuve : que dès qu'ils ont achevé cette période de préparation, le jour même où ils sont partis, ils sont arrivés devant le Mont Sinaï. C'est ce que le verset précise ce jour même.

J'ai constaté à travers le comportement de D. envers nous la grandeur de l'amour qu'il a pour le peuple d'Israël.
Effectivement, pourquoi D. a-t-il tant rallongé le chemin des Bné Israël « en les faisant trainer » jusqu'au troisième mois aprés leur sortie d'Egypte?

Cela vient nous prouver combien Hachem était impatient de nous donner la Torah. Il n'a pas voulu les amener devant le Mont Sinaï et les faire attendre 3 mois avant de célébrer le mariage.
Ainsi, Il a choisi de les laisser tout ce temps loin de la 'Houpa, (le dais nuptial) afin qu'ils deviennent purs pour recevoir la Torah.
Par contre, dès que le peuple d'Israël (la fiancée) fut prêt à entrer sous la 'Houpa, et sans plus attendre, Il les a amenés, devant le Mont Sinaï.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

-> Ils ont quitté Réfidim :
Puisque ce jour-là était si désiré, espéré et attendu par le Créateur, pour la Torah, pour les mondes supérieurs et celui du bas, depuis la création du monde, tous attendaient ce moment avec impatience. Quand les Bné Israël vont-ils se présenter au mont Sinaï?
C'est pour cela que dès qu'ils sont arrivés là-bas, D. n'a pas pu contenir sa joie et immédiatement, il décrit dans sa Torah ce jour même sont arrivés les enfants d'Israël!

Ce jour-là, est arrivé le peuple tant aimé et désiré à la rencontre d'Hachem, et ils se sont attachés à Celui qui les aime si profondément; et qui Lui-même, est si aimé et désiré par ce saint peuple.
Et se sont réjouis le Ciel et la Terre!
C'était tout le but de la création, et son plus profond désir, et ce à quoi elle aspirait. Ensuite, la Torah raconte les détails de leur voyage.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> C’est seulement lorsque D. a vu l’amour du peuple juif et son profond désir de s’unir à Lui, qu’Il a commencé à leur donné la Torah.
[Pessikta Rabba 21]

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-> [Juste avant le don de la Torah,] Moché parcourut le camp en réveillant le peuple et en annonçant : "Le moment est venu d'amener la fiancée sous le dais nuptial".
Le verset y fait allusion : "Moché amena le peuple hors du camp à la rencontre de Hachem" (Yitro 19,17).
=> Israël était comparable à une fiancée et Moché aux demoiselles d'honneur qui la conduisent vers son fiancé.

Dans Son humilité infinie, Hachem alla à la rencontra d'Israël et le précéda jusqu'au pied de la montagne, ainsi que le verset y fait allusion : "Hachem, Tu sortis devant Ton peuple" (Téhilim 68,8).
=> Au moment de donner la Torah, Hachem honora Son peuple en avançant, si l'on peut dire, à sa rencontre.
[...]

Quand la Torah a été donnée, Israël devint une nation entièrement vouée à Hachem.
=> Israël était désormais comme une femme mariée qui ne peut connaître d'autres hommes.
"Tu n'auras pas d'autres dieux devant Moi" (Yitro 20,3) = les dieux étrangers sont interdits à Israël comme les hommes étrangers à une femme mariée.

Hachem nous promit également de ne jamais nous abandonner pour une autre nation.
Lorsqu'un homme signe un contrat de mariage (kétouba), il s'engage à ne pas divorcer de sa femme contre son gré.
=> De la même façon, Hachem promit de ne jamais rompre Son alliance avec Israël.

Lorsque nos Sages comparent Israël et Hachem à des époux, cela n'est certainement pas à prendre littéralement. L'idée est utilisée allégoriquement pour évoquer l'amour profond que D. éprouve envers Israël.

Dans le midrach, rabbi 'Hiya haGadol expliqua pourquoi la Torah fut donnée le 3e mois de la sortie d'Egypte. En effet, selon la loi juive, une femme qui se convertit, une prisonnière libérée ou une esclave affranchie n'est pas autorisée à se marier avant les 3 mois qui suivent sa conversion ou sa libération. [guémara Yébamot 34b]

En Egypte, les juifs étaient prisonniers et esclaves. Lors de la sortie d'Egypte, ils devinrent semblables à des convertis.
Le don de la Torah (comparable à un mariage par lequel Israël devint, si l'on peut dire, l'épouse de D.) exigeait une période d'attente de 3 mois.
Pendant cet intervalle, les juifs se purifièrent totalement de l'impureté dont ils s'étaient souillés en Egypte. Cela ressemblait au cas d'un converti, d'une prisonnière ou d'une esclave affranchie, tenue d'attendre 3 mois avant de se marier afin que ses enfants légitimes ne soient pas confondus avec les autres.
La Torah ne pouvait être donnée immédiatement après la sortie d'Egypte car les juifs étaient encore souillés par les mauvaises actions commises en imitant les égyptiens.

Si, dans le cas d'une femme, la période d'attente est de 3 mois entiers (soit 90 jours), la Torah fut donnée 49 jours seulement après la sortie d'Egypte.
En effet, bien que la situation fût comparable dans l'allégorie, elle n'était pas rigoureusement semblable.
Cependant, on peut tout de même dire qu'il y avait 3 mois d'intervalle : Nissan, Iyar et Sivan.
["Le 3e mois de la sortie des juifs du pays d'Egypte" - Yitro 19,1
Nos Sages expliquent également que puisque les juifs venaient d'un pays impur et étaient comme une femme nida, ils devaient compter 7 semaines de purification (7 semaines entre Pessa'h et Shavouot) comparable aux 7 jours de la pureté de la femme.]
[...]

Il est écrit littéralement que les juifs se tinrent : "sous la montagne" (Yitro 19,17 - béta'htit ha'ar).
Le mont Sinaï fut déraciné et resta suspendu en l'air au-dessus de la tête des juifs.
La montagne scintillait comme du pur cristal.
Les juifs se trouvèrent alors réellement "sous la montagne".

Le mont Sinaï ressemblait à un dais nuptial.
La révélation au Sinaï ressemblait à un mariage lors duquel Hachem prit Israël comme épouse et en fit Son peuple.
Le ciel et la terre constituaient les 2 témoins, la Torah faisait office de contrat de mariage (kétouba) avec pour dais nuptial ('houpa), le mont Sinaï.

[Le Yalkout Chimoni rapporte que] le mont Sinaï s'élargit considérablement. En effet, Hachem enjoignit la montagne de s'étendre afin que [tout] le peuple entier puisse se tenir dans son ombre.
Un miracle semblable se produira, lors de la rédemption finale, lorsque tout Israël se rassemblera à Jérusalem.
Hachem dira à la ville de s'étendre.
[...]

La guémara (Béra'hot 6b) enseigne que la Torah fut donné par 5 sons (kolot) mentionnés dans la Torah : "il y eut des sons (kolot)" (v.19,16) [le pluriel indique qu'il y en avait deux] ; "il y eut un très fort son (kol) d'une corne de bélier" (v.19,16) ; "il y eut le son (kol) de la corne de bélier qui augmentait beaucoup en intensité" (v.19,19) , ce qui fait 4.
Enfin, le verset : "Moché parlait et Hachem répondait par une voix (kol)" (v.19,19).

[Selon cette même guémara,] Si l'on assiste à un repas de mariage sans réjouir les mariés, on commet la faute de négliger les 5 sons par lesquels Hachem bénit Israël mentionnés dans le verset : "Le son de joie (kol sasson), le son d'allégresse (kol sim'ha), la voix du marié (kol 'hatan), la voix de la mariée (kol kala), la voix de ceux qui disent (kol omrim) : "Remerciez D."" (Yirmiyahou 33,11).

A l'inverse, celui qui réjouit les nouveaux mariés mérite la Torah qui fut donnée par 5 sons.

[Selon le Abarbanel, ] il s'agit là d'une récompense appropriée : le don de la Torah ressemblait véritablement à un mariage, et à ce moment là, Israël atteignit une relation unique avec Hachem, comme une mariée avec son époux.

[b'h, compilation personnelle issue du Méam Loez - Yitro 20,1]

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-> Lorsque la Présence Divine reposait parmi les juifs, dans le Michkan, dans le 1er et 2e Temple, la situation était semblable à une union conjugale.
Le jour où la Présence Divine pénétra dans le Michkan était comparable à un jour de noces.
[Méam Loez - Pékoudé 40,38]

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-> "Hachem parla en ces termes à Moché, dans le désert du Sinaï (midbar Sinaï), dans la Tente d’Assignation (Ohel Moéd), le premier jour du second mois de la deuxième année après leur sortie du pays d’Egypte" (Bamidbar 1,1).
=> Pourquoi la Thora précise-t-elle par 2 fois le lieu où Hachem a parlé à Moché : "dans le désert du Sinaï" et "dans la Tente d’Assignation"?

-> Le Kli Yakar donne l'explication suivante :
les 2 expressions ("dans le désert du Sinaï» et "dans la Tente d’Assignation") correspondent aux 2 unions avec D. que vécurent les Bné Israël : le Don de la Thora ("dans le désert du Sinaï") considéré comme les "Fiançailles", et l’inauguration du Michkan ("dans la Tente d’Assignation") considérée comme le "Mariage" (la Chékhina résida véritablement au sein du peuple juif lorsqu’ils furent comptés le premier jour du mois d’Iyar. Soit 30 jours après l’inauguration du Michkan [le 1er Nissan], car prit fin alors le temps du mariage, "durant30 jours la mariée est appelée Kala" (voir Rachi sur la Michna Yoma 8,1), et commença celui de la fixation de la Résidence divine).

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-> "La Torah que Moché vous a prescrite est un héritage (moracha) pour l'assemblée de Yaakov" (Vézot haBéra'ha 33,4)

Rabbi 'Hiya (guémara Pessa'him 49b) commente : "Ne lis pas moracha (héritage), mais méorassa (fiancée)."

Le Haflaa (sur guémara Kétoubot 7b) commente : "ainsi les fiançailles (kidouchin) et le mariage ('houppa) entre Hachem et l'assemblée d'Israël, qui ont scellé une union indéfectible, ont tous 2 eu lieu lorsqu'on s'est tenu devant Hachem au mont Sinaï."

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-> "Ils se tinrent debout au bas de la montagne" (Chémot 19,17)
Rabbi Avdimi bar 'Hama bar 'Hassa apprend que Hachem renversa sur l'assemblée d'Israël la montagne comme une coupole.
Puis Hachem leur dit : "Si vous acceptez la Torah, c'est bien, sinon là sera votre tombe!" [guémara Shabbath 88a]

-> Le Torah Ohr enseigne :
A la sortie d'Egypte, l'assemblée d'Israël n'avait pas un niveau spirituel élevé.
Cependant, l'amour qu'Hachem a dispensé à Ses enfants leur a communiqué réciproquement, un élan d'amour envers Hachem jusqu'à déclarer : "Naassé véNichma" et avoir mérité de recevoir la Torah.
Alors, Hachem a manifesté Sa satisfaction et Son amour intense en renversant sur eux la montagne (har) afin de les entourer dans toutes les directions.
En effet, la montagne symbolise l'amour et l'affection d'Hachem pour Ses enfants, puisqu'Avraham est appelé "har", lui dont tout le service Divin était l'amour porté à son prochain.

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-> "Il donna à Moché, lorsqu'il eut achevé de parler avec lui sur le Mont Sinaï, les 2 Tables de la Loi" (Ki Tissa 31,18)

Rachi commente que :
"[Dans la Torah] le mot : kékaloto (כְּכַלֹּתוֹ - lorsqu'il eut achevé) est écrit sans vav (ככלותו), et peut donc être lu : kékalato ("comme sa nouvelle épouse") : La Torah lui a été remise en cadeau, comme l’épouse à l’époux (guémara Nedarim 38a). Car il ne pouvait pas, dans un temps aussi limité, l’étudier dans tous ses détails.
Autre explication : De même que la fiancée, [le jour du mariage], est parée des 24 ornements énumérés dans le livre de Yechayahou (v.3,18 et suivants), de même l’homme érudit doit-il être instruit dans les 24 livres de la Torah."

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-> Il est écrit dans le midrach Chokher Tov (119,97) :
"Le roi Chlomo dit : "La Torah est comparable à une brebis d'amour" (Michlé 5,19), et elle est pleine de grâce.
Tous ceux qui s'approchent d'elle se mettent à l'aimer et Hachem dit au peuple d'Israël : Pourquoi vous égarez-vous avec des filles étrangères ; c'est justement pour cela que Je vous ai donné Ma Fille : la Torah."

-> Le midrach Chémot (rabba 41,6) écrit :
"Tout celui qui dit des paroles de Torah qui ne sont pas agréables et désirables pour ceux qui les entendent comme une fiancée aux yeux de son fiancé, il ferait mieux de ne pas les dire.
D'où apprend-on cela? Car lorsqu'Hachem a donné la Torah au peuple d'Israël, elle était agréable et désirable comme une fiancée (kalla) pour son fiancé ('hatan)."

-> "Si tu t'éloignes de la Torah même un seul jour, alors elle s'éloignera de toi 2 jours.
Cela ressemble à 2 personnes qui se sont croisées et ont continué leur chemin pendant une journée entière. A la fin de la journée, elles se trouvent éloignées à 2 jours de distance."
[guémara Béra'hot Yérouchalmi 9,5]
[d'une certaine façon cela représente un couple qui doit marcher ensemble dans la même direction]

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-> Rabbi 'Hanina ben Aguil demanda à Rabbi 'Hiya ben Abba : "Pourquoi (dans le Commandement relatif au respect des parents) n'est-il pas dit : "tov" dans les 1eres Tables de la Loi (rapportées dans la paracha Yitro), alors que ce mot "tov" figure dans les seconde Tables (rapportée dans la paracha Vaét'hanan)?" ...
Rabbi Tan'houm dit ... le mot "tov est absent des 1eres Tables, car elles finiront par être brisées.
Objection : même si elles seront finalement brisées, en quoi cela justifierait-il l'absence du mot "tov" dans ces Tables (lou'hot)?
Rav Achi répond : si le mot "tov" était écrit dans les 1eres Tables, le bonheur aurait disparu de ce monde, qu'Hachem nous en préserve.
[guémara Baba Kama 54b et 55a]

-> La Pisskata Zoutrata (Dévarim 5,11) écrit :
"Pour justifier l'absence du mot "tov" (טוב), donc l'absence de la lettre ט (tét) dans les 1eres Tables de la Loi, on peut citer la parabole suivante : un roi a volontairement écrit un contrat de mariage inapte (passoul) afin que dans l'hypothèse où cette femme lui serait infidèle, elle ne soit pas considérée comme une femme mariée et échappera ainsi à la sanction.
De même ici, Hachem a fait écrire les 1ere Lou'hot (contrat de mariage entre Hachem et les Bné Israël) sans la lettre ט (tét), les rendant ainsi inaptes, et c'est comme si les "fiançailles" des Bné Israël n'avaient jamais eu lieu.
Ainsi, les Bné Israël ont été épargnés d'une destruction après la faute du Veau d'or."

-> Le 'Hatam Sofer fait un commentaire avec une idée similaire :
Il est écrit : "Souviens-toi ... de Tes serviteurs à qui Tu as juré par Toi-même" (Ki Tissa 32,13).
Moché dit à Hachem qu'Il avait fait serment à Ses serviteurs : Avraham, Its'hak et Yaakov, en jurant sur la Torah qui contient toutes les 22 lettres de l'alphabet, en allusion à la guématria du mot [du verset] : "ba'h" (par Toi même - בך) : 22.
Donc l'absence d'une seule lettre, la lettre ט (tét), dans les 1eres Tables de la Loi, est en faveur des Bné Israël qui ne devraient pas être sanctionnés à la suite de la faute du Veau d'or, grâce à cette lettre manquante.

Le roi David fait aussi cette même allusion dans le verset : "Certes (akh - אך), D. est bon pour Israël"(Téhilim 73,1), où le mot אך de guématria 21, fait allusion aux 21 lettres (au lieu de 22, car la lettre ט (tét) est absente dans les premières Tables de la Loi brisées).
Ainsi, la brisure des Tables de la Loi (contrat de mariage entre Hachem et les Bné Israël) ne fera pas cesser les bienfaits d'Hachem envers Israël. [ce qui témoigne de l'infini bonté, amour, d'Hachem à notre égard, et qui nous a choisi en nous donnant la Torah!]

-> Rabbi Yhochoua ben Lévi dit : "Voir la lettre ט (tét) dans un rêve constitue un bon présage" (guémara Baba Kama 55a).
Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik 4,57) explique cela :
"Au début de la 1ere paracha (Béréchit), la lettre ט (tét) n'est employée pour la 1ere fois qu'à la 121e lettre dans le mot : "tov" (טוב). Du fait qu'elle est mentionnée la 1ere fois pour le bien, cela est une preuve qu'elle est toujours associée au bien, même si parfois cette lettre ט (tét) apparaît ailleurs dans des mots qui correspondent au contraire du bien.
De façon plus générale, la première fois où une lettre, un mot ou une notion apparaît dans la Torah, c'est là sa racine, c'est là sa réalité essentielle".

[A Shavouot, Hachem nous donne le plus grand (tov) = la possibilité d'être toujours plus proche de Lui, par le biais de la Torah!]

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-> A Shavouot, nous sommes capable de détourner notre regard des distractions de la vie quotidienne pour rencontrer de nouveaux le regard plein d'amour d'Hachem [à notre égard].
[rabbi Nathan de Breslev]

[la Torah ne doit pas être vue comme une série de contraintes, mais plutôt comme le signe ultime de l'amour d'Hachem à notre égard, en nous donnant ce qu'Il a de plus cher : Lui-même!]

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Lorsque nous (les juifs) avons reçu la Torah, Hachem a dit : "En ce jour, tu es devenus le peuple!"
Avec la Torah il y a un peuple, sans Torah il n'y a pas de peuple, et selon rabbénou Saadia Gaon : "Notre peuple n'est un peuple uniquement lorsqu'il se trouve dans la Torah" ...
Puisque Hachem nous a mariés avec la Torah, si un homme n'étudie pas la Torah, la jeune mariée va se plaindre auprès de son père, Hachem : "Avec qui m'as-tu mariée? Mon mari n'est jamais à la maison, il ne m'adresse jamais la parole!" ...
Rabbi Chimon ben Lakich a dit : "celui qui prononce des paroles de Torah, qui ne sont pas exquises à ceux qui les entendent, comme est chère une nouvelle mariée à son époux, il aurait été préférable qu'il ne les prononce pas. Car lorsque Hachem a donné la Torah à Israël, elle leur était aussi chère qu'une jeune épouse pour son époux" (midrach Chémot rabba 41,5).

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-> Le midrach (Tané déBé Eliyahou 17) enseigne :
Puisqu'Israël accepta le joug de la royauté divine dans la joie en déclarant : "Tout ce que Hachem dira, nous ferons et nous écouterons", immédiatement Hachem dit à Moché : "Parle aux Bné Israël ... Ils me feront un Sanctuaire et Je demeurerai parmi eux" (Térouma 25,8).

=> Tout comme le jeune marié qui amène son épouse dans leur nouvelle demeure, dans laquelle ils vont se découvrir et s'unir, Hachem désira édifier le Sanctuaire afin de faire résider Sa présence et déverser sur l'assemblée d'Israël Sa bonté infinie.
[d'après le Tsor ha'Haïm - Térouma]

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-> Au don de la Torah, les juifs se sont mariés avec Hachem.
Par conséquent, selon le Tachbetz (Katan 466-67), de nombreuses coutumes du mariage juif proviennent de cette expérience :
- par exemple, la coutume d'avoir des jongleurs de feu à la fête, découle du tonnerre et de la foudre qui ont accompagné le don de la Torah au mont Sinaï.
- de plus, de même que le nom d'Hachem est mentionné 14 fois dans les 10 Commandements (Asséret haDibrot), de même le nom d'Hachem est mentionné à 14 reprises dans les Chéva Bra'hot qui sont récitées sous la 'houppa.

- selon le Pri Mégadim (Michbétsot Zahav), le fait que le 'hatan brise un verre sous la 'houppa, est afin de rappeler la faute du Veau d'or, dont la résultante a été que les 1eres Lou'hot ont été brisées.

=> Pourquoi souhaitons-nous gâcher le moment joyeux du mariage par cette pensée si sérieuse?

-> Rabbi Yoël Teitelbaum répond qu’un des effets secondaires de la brisure des Lou'hot a été que cela a provoqué que les juifs oublient la Torah qu'ils étudient (guémara Erouvin 54a). [sans cela on oublierait jamais aucune parole de Torah que nous apprendrions]
Nous cassons le verre sous la 'houppa pour fournir une leçon au 'hatan et à la kalla : le moyen de réussir à construire une maison de paix et d'amour est en acquérant le trait de l'oubli.
Lorsque chaque membre du couple choisit d'oublier les offenses que son conjoint peut lui faire, alors leur vie à tous les deux sera remplie de bonheur.

[on casse le verre au mariage pour rappeler que la faute du Veau d'or a brisé les Lou'hot et donc entraîné l'oubli de la Torah. Cela enseigne au couple que cette capacité d'oublier est une arme (évidemment si nécessaire on discute à froid de ce qu'il est important de changer dans le couple), mais à l'inverse on doit faire un travail à se focaliser sur les qualités, sur les choses positives de son conjoint, pour la/le rendre sublime à nos yeux.
Or la tendance naturelle est inverse, on se focalise, on garde en tête le négatif de l'autre, et on prend pour acquis/normal, ce qu'il peut faire de bien.
De même, on doit aller contre notre nature pour garder en mémoire la Torah que nous étudions. ]

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+ Comme un 'hatan salue sa kalla :
-> Lorsque les mondes ont été unis et que les barrières entre Hachem et le peuple juif se sont effondrées, au moment du don de la Torah, Hachem n'a pas attendu que Sa nation bien-aimée vienne à lui.
Plutôt Il est allé la saluer [en signe d'amour] comme un 'hatan va saluer sa kalla (Mékhilta Yitro bé'hodech 3).
De plus, Son amour pour eux était si grand qu'Il a décidé de se faire une résidence permanente dans ce monde inférieur (Michkan), afin de pouvoir toujours rester avec eux.
[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov - 2e discours matan Torah]

"Quand on coupe une branche d'un arbre, une voix va d'un bout du monde à l'autre, mais elle ne s'entend pas."

[Pirké déRabbi Eliézer - chap.34]

=> Tou biChvat (le nouvel an des arbres) constitue pour un juif l'occasion de porter un regard sur le monde végétal, qui nous paraît à nous être "inerte", alors que nos Sages nous révèlent qu'il a des sentiments et même parfois exprime de la douleur.

Nous devons en tirer une grande humilité : ce que nous percevons du monde, ce qui s'y déroule réellement nous dépasse totalement : tout est entièrement dans les mains de papa Hachem.
A partir de ce constat, comment ne pas suivre avec joie la volonté de D., comme unique GPS nous permettant d'avancer sur le bon chemin de notre vie.

-> Dans le midrach (rabba Bamidbar 3), il est rapporté :
"Il y avait un palmier qui était à 'Hamatan, et qui ne donnait pas de fruits. On l'a greffé, et il ne donnait toujours pas de fruits.
Rabbi Tan'houma a dit : "Il voit un palmier dattier de Jéricho et le désire en son cœur".
On en a amené, on l'a greffé avec, et immédiatement il a donné des fruits."

[Plus on a conscience de notre petitesse, plus on permet à Hachem d'avoir une grande place dans notre cœur, plus on lui permet d'être grand à nos yeux!

Par ailleurs, on a tendance à se moquer, à parler d'autrui en se persuadant que cela n'est rien! (à l'image d'un arbre qui reçoit des rafales de vent, mais qui reste stoïque!)
Mais si nous prenons conscience que même l'inerte a des sentiments, alors à combien plus forte raison devons-nous faire attention à l'extrême à l'honneur et à la susceptibilité de notre prochain!]

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-> Que peut-on apprendre de l'arbre?

1°/ L'arbre n'est vivant que lorsqu'il est relié à ses racines. Quand il est détaché, il se flétrit.
De même l'homme, qui est comparé à un arbre, ne tire sa vie (une vie riche de sens) que lorsqu'il est relié par ses actes à son Créateur.

2°/ Sans eau, l'arbre se flétrit et ne peut pas vivre.
C'est une allusion à l'homme, qui sans eau se flétrit et ne peut pas vivre.
[ "L’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b – én mayim ella Torah]

3°/ Si l'arbre a de nombreuses racines, le vent ne peut pas le déraciner. Mais s'il a peu de racines, le vent le déracine.
De même, l'homme quand il est fortement enraciné dans sa foi, rien ne peut le détourner de servir Hachem. Mais si les racines de sa foi sont faibles, n'importe quoi le dérange dans son service de Hachem. [Yaavets - Pirké Avot 3,7]

4°/ L'écorce des fruits de l'arbre se forme avant le fruit.
De même, le mauvais penchant vient en l'homme avant le bon penchant. Malgré tout, il faut jeter l'écorce et ne manger que le fruit.

5°/ S'il y a une égratignure sur le noyau, cela va ensuite devenir un défaut voyant de l'arbre qui aura poussé à partir de ce noyau.
De même dans l'éducation des enfants, une petite déviation dans la petite enfance se transformera en un grand défaut à l'âge adulte.

6°/ Le tronc de l'arbre ne se renouvelle pas tous les ans, mais reste fixe ; les fruits, eux se renouvellent tous les ans.
C'est une allusion à la Torah qui est éternelle et existe perpétuellement, mais en qui on découvre tous les ans de nouveaux trésors de douceur et de charme.

[issu du Séfer Ziv haMinhaguim ]

"Vous garderez les matsot" (Bo 12,17)

-> Rachi commente : "Ne lis matsot, mais mitsvot.
Ainsi, de même qu'on ne laisse pas fermenter les matsot, on ne doit pas laisser "fermenter" les mitsvot : lorsque se présente à toi l'occasion d'accomplir une mitsva, saisis-là immédiatement."

-> De la même façon qu'une matsa qu'on a laissée fermenter perd son statut de matsa et devient 'hamets, et celui qui en mangerait pendant Pessa'h serait passible de retranchement (karét) du peuple à jamais, de la même façon en est-il pour toutes les mitsvot : la différence entre accomplir une mitsva avec empressement (zérizout) ou négligemment ressemble à celle qui sépare une mitsva d'une transgression (avéra).

Cela est également vrai pour les avérot : il est fondamental de les fuir avec une grande rapidité.
C'est pourquoi, nos Sages (guémara Yoma 22b) disent que le roi David fauta à 2 reprises et ne fut pas puni, tandis que Chaoul ne fauta qu'une seule fois et il en fut puni.
En effet, lorsqu'on reprocha à David d'avoir fauté, il s'en repentit immédiatement (cf. Chmouel II 12,3).
En revanche, Chaoul après avoir reçu des reproches (Chmouel I 15,20) affirma avoir accompli la parole Divine, car il était incapable de faire un rapide examen de conscience, et il lui fallut du temps avant de reconnaître sa faute.
[rav Réouven Grozovsky]

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-> "On ne fait pas attendre une mitsva, même si on pense l'accomplir plus tard avec plus de splendeur, car il n'y a pas de qualité plus grande que l'empressement."
['Hafets 'Haïm - michna Broura (90,28)]

-> "N'atteindront le bien que ceux qui s'y précipitent"
[Rabbénou Bé'hayé - 'Hovot haLévavot]

-> "L'homme se lèvera le matin comme un lion pour le service Divin"
[au tout début du Choul'han Arou'h.
Ainsi, le livre compilant les lois juives démarre en mettant en avant l'aspect vital d'avoir du zèle à faire les mitsvot et à ne pas faire des avérot.]

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-> b'h, également sur l'importance du zèle : https://todahm.com/2019/02/14/8341

"Ils mangeront ... cette nuit-là ... des matsot" (Bo 12,8)

La Torah nous ordonne de manger de la matsa la 1ere nuit de Pessa'h.
=> Pourquoi de nombreuses personnes ont l'habitude d'utiliser spécifiquement des matsot rondes pour réaliser cette mitsva?

-> Le rav Yéhouda Assad suggère qu'au moment de sortir les juifs ont cuisiné des "galettes azymes" ("ougot matsot" - Bo 12,39) : la pâte n'a pas fermenté puisqu'ils sont partis sans s'attarder.
Le terme : "ouga" est souvent utilisé pour connoter une forme ronde (ex: guémara Taanit 19a).
=> Ainsi pour s'en rappeler nous utilisons des matsot rondes.

-> Le Réma (Ora'h 'Haïm 476,2) écrit que de nombreuses personnes ont l'habitude de manger un œuf au Séder, comme symbole de deuil, puisque la nuit du 9 Av tombe toujours le même jour de la semaine que la nuit du Séder (1er jour de Pessa'h).

Le Pri Mégadim ajoute (Michbétsot Zahav 476,3) que les œufs sont aussi un signe de deuil pour la mort de Avraham, qui a eu lieu la 1ere nuit de Pessa'h.

Rachi écrit (Toldot 25,30) : L’œuf est rond et entièrement fermé. Une personne en deuil reste également la bouche close.

=> Ainsi, nous mangeons des matsot rondes, également en expression de notre deuil pour la destruction du Temple (9 Av), et pour la mort de notre Patriarche Avraham.

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-> Les égyptiens avaient l'habitude de manger des pains carrés, ayant plusieurs coins, en référence aux multiples dieux qu'ils idolâtraient, tandis que leurs esclaves juifs mangeaient des pains ronds.
C'est pourquoi, afin de se souvenir de cette distinction, nous mangeons également des matsot rondes.
[rav Yéhouda Assad]

-> Le Séfer haDrach véa'Iyoun, cite le Ibn Ezra (Vayikra 2,4), qui écrit que les miches de pain offertes en offrandes dans le Temple étaient rondes, et c'est pour cela que nous procédons de même en ayant des matsot rondes au Séder.

-> Le rav Aharon Levin fait remarquer que Hachem semble apprécier les objets ronds, comme le soleil, la lune, la terre et les étoiles qui sont ronds, tandis que que rien n'a été créé avec une forme carrée (guémara Yérouchalmi Maasserot 25b), c'est pour cela que nous nous efforçons de manger des matsot rondes, forme qui semble appréciée aux yeux de D.

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[la forme ronde peut renvoyer au fait que : les festivités juives sont cycliques, dans le sens où à chaque fête nous revivons la même puissance et influence originelle (ce n'est pas qu'un simple souvenir du passé).
Cela renvoie au fait que le peuple juif est éternel à l'image du cycle de la lune (alternant des périodes de forte présence, avec une absence en apparence quasi totale), et au fait que tout chose de ce monde à un cycle de vie et que seul Hachem est l'Eternel (à par Lui, toute chose à une date de naissance et une date de fin!), ...]

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-> L’œuf est un symbole de deuil (Choul'han Aroukh - Yoré Déa 378,9)
=> Si c'est ainsi, pourquoi mange-t-on de l’œuf à Pessa'h

-> Le 'Hatam Sofer (dans ses Drachot vol.2 p.236) donne la réponse suivante.

Cela était une coutume des juifs en Egypte, car pour nos Sages et anciens, tels que Aharon et les Lévi'im, la 1ere nuit de Pessa'h était une nuit de deuil comme le 9 Av.
[aussi longtemps qu'ils étaient esclaves en Egypte, les juifs traitaient la date du premier jour de Pessa'h comme un moment de deuil, semblable au 9 Av. Car de nombreux évènements tragiques ont eu lieu en ce jour.
Ainsi, nous mangeons des œufs au Séder pour nous rappeler du deuil que prenaient nos ancêtres en Egypte à cette date.]

La raison est que :
- c'est en cette nuit qu'a été décrétée la brit ben habétarim (Séder Olam rabba 5) ;
- en ce jour Sarah a été prise comme captive dans le palais de Pharaon (Pirké déRabbi Eliézer 26) ;
- c'est ce jour que Yaakov s'est tenu devant Pharaon lorsqu'il est venu en Egypte ;
- c'est en ce jour qu'a été décrété et qu'a commencé la période d'esclavage très difficile/intense d'une durée de 86 années.

Lorsque Hachem a parlé à Moché dans le buisson, lui demanda d'aller chez Pharaon, c'était Roch 'Hodech Nissan.
C'est le moment où l'esclavage était le plus difficile, et leur souffrance ayant été doublée [par les décrets de Pharaon], et ils étaient alors dans un état de désolation.

Soudainement est arrivé le temps de la joie : le peuple était libéré et devenant la nation de D.

=> Cependant, au Séder, nous mangeons des œufs pour se souvenir de nos moments difficiles passés [et d'à quel point Hachem peut nous libérer rapidement de tous nos soucis!].

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-> Rabbi Leibele Eiger dit que nous mangeons des œufs au Séder pour indiquer que de même qu'un simple œuf devient un poulet lorsqu'il est couvé au chaud sous une poule, de la même façon de nombreuses choses peuvent se passer pour nous durant le Séder. En effet, notre chaleur, notre enthousiasme et notre joie, on la capacité de nous faire mériter d'énormes choses.

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-> En Egypte, chaque année les juifs avaient l'habitude de se rassembler et ils s'endeuillaient sur leur esclavage en mangeant des œufs, le symbole traditionnel du deuil.
Ils se réunissaient ensemble le 15 Nissan, la nuit où leur esclavage avait été décrétée lors de l'Alliance des morceaux (brit ben habétarim) entre Hachem et Avraham, et ils se désolaient sur leur triste état.
Pour se souvenir de cela, nous mangeons également des œufs à notre Séder.
['Hatam Sofer]

-> Le rav Abba Levin dit que d'une façon similaire nous pouvons également nous imaginer qu'un jour nous mangerons des œufs à notre repas de fête du 9 Av [suite à la venue du machia'h et la reconstruction du Temple], commémorant le fait que ce jour était auparavant un jour de deuil, où nous mangions des œufs symbolisant notre peine sur la perte du Temple.

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-> Les œufs, plat symbolisant le deuil, sont mangés selon la coutume au début de Choul'han Orekh, afin de nous rappeler le deuil que subissaient les juifs lorsque Pharaon a décrété de tuer leurs enfants.
[Yafé l'Lev 476,2]

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-> Selon le Gaon de Vilna (Massé Rav 191), il y a un œuf qui est mangé est c'est celui du plateau du Séder, ce qui est un rappel pour le Korban 'Haguiga qui était apporté à Pessa'h au Temple.
De ce point de vue, l'œuf n'a rien à voir avec le deuil, car "que D. nous en préserve de se rappeler du deuil du 9 Av en ce jour [de fête (Yom Tov) de Pessa'h]".

-> De son côté, le Maharil (Seder haHaggada 27) enseigne :
le mot pour "œuf" en araméen est ביעא, qui est également le mot araméen pour : "demander".
Nous mangeons des œufs la nuit du Séder comme un signe : "que nous demandons le Miséricordieux de nous délivrer".

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-> La coutume consiste à manger un œuf cuit dur.
Le Pné Ména'hem explique qu'un œuf est un aliment qui existe à l'intérieur d'un autre aliment, le poulet, qui est également mangé.
Cela indique que même à l'intérieur de l'exil, les graines de la géoula sont déjà cachées.
Et dans l'œuf lui-même, sous sa coquille dure, se trouve la nourriture, capable de nourrir et de soutenir, la géoula cachée dans l'exil (galout).

"Les égyptiens asservirent les enfants d'Israël avec une extrême rigueur" (Chémot 1,13)

-> Les Tossafot (Pesachim 117b) utilise le système at'bach (א-ת ב-ש), dans lequel chaque lettre hébraïque est substituée par son inverse en partant de la fin de l'alphabet.
Ainsi, à la place de la 1ere lettre (aleph), on prend la 1ere en partant de la fin (tav), pour la 2e lettre (bét), on prend la 2e en partant de la fin (shin), ...

Le mot : "faré'h" (une extrême rigueur - פָרֶךְ), se transforme alors en : וגל, qui a une guématria de 39.
Cela fait allusion au fait que les égyptiens obligeaient leurs esclaves juifs à accomplir l'ensemble des 39 méla'hot (travaux créatifs).
Par conséquent, après leur libération de l'esclavage, Hachem leur a ordonné d'observer le Shabbath en n'accomplissant pas ces 39 méla'hot.

Cela permet de mieux comprendre pourquoi nous récitons dans le Kidouch : "en souvenir de la sortie d'Egypte" (זכר ליציאת מצרים).
De même que sur : "Tu te souviendras que tu étais esclave dans le pays d'Egypte et que Hachem ton D. t'en a fait sortir d'une main puissante et d'un bras étendu ; c'est pourquoi Hachem ton D. t'a ordonné de faire le jour du Shabbath" (Vaét'hanan 5,15)

Le sens d’un jeûne

+ Le sens d'un jeûne :

1°/ La tsédaka :

-> "Taanit" (jeûne - תענית) est formé des mêmes lettres que : "tat ani" (donner aux pauvres - תת עני).
"Taanit" a la même valeur numérique que : "kématnat yado" (comme il donne), cela nous enseigne qu'il faut donner de la tsédaka pendant les jeûnes.
[Chla haKadoch]

-> Cela fait référence à la parole de nos Sages : "La récompense principale d’un jour de jeûne est déterminée par le montant de tsédaka donné" (guémara Béra’hot 6b).

- Le Ba'h en donne la raison : nos Sages ont dit que certaines personnes aiment leur argent plus que leur corps, et le jeûne ne leur est ainsi pas tellement difficile.
C'est pourquoi, si on jeûne est qu'on donne en même temps de la tsédaka, alors l'expiation est complète.

- Le Guilioné haShass donne une autre raison : c'est afin que le jeûne soit totalement pour l'amour du Ciel, et qu'il n'y ait pas un profit du fait qu'on a gagné l'argent des repas de ce jour-là.
C'est pourquoi, on donne aux pauvres l'argent qu'il aurait fallu dépenser pour les repas, ainsi le jeûne est entièrement pour l'amour du Ciel.

- Le Maté Moché enseigne : Par le fait qu’il ne nous est pas agréable de devoir nous priver de nourriture en jeûnant, nous pouvons nous rendre compte de la souffrance de nos frères pauvres qui sont dans cette situation au quotidien.
En effet, aimer son prochain comme soi-même, c’est vivre son vécu (ex: ne pas avoir forcément de quoi manger tous les jours!), pour mieux comprendre, ressentir sa douleur physique et psychologique.
=> Ainsi : comment alors ne pas donner à la tsédaka, à destination de nos frères qui sont contraints à quasiment jeûner tous les jours, faute de moyens suffisants?

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2°/ La téchouva

-> Au sujet des jeûnes d’une manière générale, il est écrit dans la michna Béroura (549:1) :
"C’est pourquoi chacun doit faire son introspection lors des jours de jeûne, évaluer ses actions, et faire téchouva [corriger ses actions et ses traits de caractère].
Parce que l’essence de ce jour n’est pas le jeûne. […]
Parce que le jeûne n’est qu’un prélude à la téchouva.
C’est pourquoi ces personnes qui vont se promener et perdent leur temps les jours où ils jeûnent ont placé ce qui est secondaire [jeûner] avant ce qui est primordial [la téchouva]."

-> Le rav Shlomo Ganzfried (Kitsour Shoul’han Arou’h 121,1) enseigne que le but d’un jeûne est d’éveiller notre cœur à la téchouva.
En un tel jour, l’essentiel n’est pas le jeûne, mais c’est la téchouva.

Pour preuve, dans le livre de Yona, il est écrit : "Hachem considéra leur conduite, voyant qu’ils avaient abandonné leur mauvaise voie" (Yona 3,10).
Nos Sages commentent qu’il n’est pas dit que Hachem a vu qu’ils jeûnaient, mais qu’Il a vu "leur conduite", le fait qu’ils ont "abandonné leur mauvaise voie".

=> Ainsi, le jeûne n’est qu’une mise en condition préalable à la téchouva, et ne se focaliser que sur la partie jeûne s’est : "se saisir de l’accessoire, et abandonner l’essentiel".

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-> A chaque jeûne, il faut éveiller son cœur aux larmes ... c'est un grand devoir pour l'homme de se lamenter et de regretter amèrement tous ces événements qui ont pour ainsi dire provoqué une grande douleur au Créateur [Hachem], et un grand malheur à Ses enfants [les juifs].
[Yessod véChorech haaVoda]

-> [L'essentiel d'un jeûne du calendrier juif] est d'éveiller les cœurs à s'ouvrir au repentir (téchouva), et que ce soit un souvenir de nos mauvaises actions et des actions de nos pères qui ressemblent à nos actions actuelles, au point qu'elles leur ont causé, à eux et à nous, ces malheurs, pour que par le souvenir de ces choses nous revenions à une meilleure conduite.
[Rambam]

[Cela peut éventuellement s'expliquer par le parallèle suivant :
-> Selon la guémara (Yoma 86b), lorsqu'une personne fait téchouva par amour pour Hachem, ses fautes ne sont pas seulement effacées, mais elles sont transformées en mérites ;
-> "Ainsi dit D. : [Les 4 jours de jeûne] seront pour la maison de Yéhouda pour la joie et le bonheur, et pour des fêtes joyeuses." (Zé’haria 8,19).
Nos 4 jours de jeûne actuels, deviendront des jours de joie lorsque le Temple sera reconstruit
=> Ainsi, notre téchouva par amour, en ces jours de jeûnes actuels, va nous générer tellement de mérites que ces jours deviendront éternellement des moments de joie, de bonheur, ...]

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b'h, à ce sujet :
-> https://todahm.com/2020/03/11/13316
-> https://todahm.com/2017/03/10/5535