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"Hachem dit à Moché : Parle à Aharon, ton frère : qu'il ne vienne pas à tout moment dans le Sanctuaire (aKodéch)" (A'haré Mot 16,2)

-> Kippour est le jour du repentir, durant lequel chaque juif regrette ses fautes et accepte de les supprimer.

Or, selon nos Sages : "A l’endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim parfaits ne peuvent se tenir" (guémara Béra'hot 34b).

=> C'est ainsi qu'uniquement en ce jour de Kippour, il devient possible de pénétrer dans l'endroit le plus Kadoch (le Saint des Saints). En effet, cela symbolise le fait qu'en cet endroit d'une extrême sainteté le repentant peut s'y trouver, alors que le tsadik parfait ne peut pas accéder.

[Sfat Emet]

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-> Selon le midrach (sur v.16,17), lorsque le Cohen Gadol entrait dans le Saint des Saints, le roua'h aKodech résidait sur lui, et en conséquent il avait son visage illuminé comme une torche.
Le Sifté Cohen ajoute que c'était un moment spécial d'intimité entre le Maître et son serviteur.

-> Selon la guémara (Yérouchalmi Yoma 1,5), pendant le Service du Cohen Gadol à Yom Kippour, même les anges n'avaient pas le droit d'y entrer.
Le Rékanati explique que seulement le Cohen Gadol pouvait y entrer, car la bénédiction ne se trouve que dans l'intimité.

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-> "Avec ceci viendra Aharon dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,3)

Le Gaon de Vilna cite le midrach (Vayikra rabba 21,7), qui enseigne que tous les Cohanim Guédolim n'auront la permission d'entrer dans le Saint des Saints (kodech kodachim) que le jour de Kippour, à l'exception de Aharon qui pouvait y entrer quand il le désirait durant toute l'année, et ce tant qu'il y réalisait le même service qu'à Yom Kippour.

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-> "Il ne viendra pas en tout temps dans le saint" (A'haré mot 16,2)

=> La Torah juxtapose la mort de Nadav et Avihou avec le thème de Kippour. Quel lien entre ces deux passages?

-> Nos Sages discutent pour savoir si le monde a été créé en Nissan ou en Tichri. Tossefot expliquent que les deux avis sont vrais. Hachem a eu le projet de la création en Tichri et la réalisation a eu lieu en Nissan.

Ainsi, de même que le 10 Tichri est un jour de pardon pour Israël, il aurait dû en être ainsi également pour le 10 Nissan. Ainsi, le 10 Nissan, tout comme le 10 Tichri, le Cohen Gadol aurait dû pénétrer dans le saint des saints pour obtenir auprès d'Hachem l'expiation des fautes. Mais après que Nadav et Avihou moururent le 1er Nissan, et nos Sages d'enseigner que la mort des Justes apporte l'expiation pour le peuple, aussi l'expiation de Nissan est obtenu par le mérite de Nadav et Avihou.
C'est leur mort qui apporte l'expiation de Nissan. Il est donc devenu inutile d'y réaliser un autre jour de Kippour. Et de ce fait, le Cohen Gadol ne peut plus entrer dans le saint des saints le 10 Nissan, comme le 10 Tichri. Car puisque cela n'est plus nécessaire, cela lui est donc devenu interdit, car il n'est pas autorisé d'entrer dans le saint des saints, sans nécessité.

Ainsi, le verset dit : "Après la mort des deux enfants d'Aharon", qui moururent en Nissan, apportant ainsi une expiation pour Israël. Aussi, le jour d'expiation prévu le 10 Nissan a donc été supprimé.
Dès lors, Hachem enjoint pour Aharon : "Il ne viendra pas à tout moment dans le saint". Tous les moments prévus pour cela étaient le 10 Tichri et le 10 Nissan. Mais à présent que les deux enfants d'Aharon moururent en Nissan, Aharon reçut l'interdiction d'entrer dans le saint des saints à tous ces moments. Seul le 10 Tichri fut conservé, et pas le 10 Nissan.
[rav Yonathan Eibschutz - Tiferet Yonathan]

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-> "Aharon [le Cohen Gadol] ... ne peut entrer à tout moment dans le Saint des saints [mais uniquement le jour de Kippour]" (A'haré Mot 16,2)

Le Kli Yakar explique : Le Cohen Gadol ne peut pas entrer "à tout moment", qui est lié à une notion de temps. Cependant, il peut y entrer un jour qui est au-dessus du temps, c'est-à-dire à Kippour.
Le Kli Yakar écrit clairement : "Tous les jours de l'année sont une partie du temps, Yom Kippour est le seul jour qui est au-dessus du temps".

De façon intéressante, la guémara (Méguila 10b) rapporte à propos du Aron (objet central du Saint des saints du Temple) : "nous avons reçu la tradition de nos ancêtres que le Aron ne prenait aucune place."
Rachi commente : "Le Aron était au milieu du Saint des saints. La distance entre le Aron et les murs était de chaque côté de 10 amot. La taille entière du Kodech haKodachim était de 20 amot par 20 amot.
Nous voyons que le Aron ne prenait aucune place".

=> La particularité de Yom Kippour est que c'est le seul jour où le Cohen Gadol (représentant tout le peuple juif) pouvait entrer dans le Kodech haKodachim, qui est une réalité en dehors de l'espace (à l'image du Aron qui ne prenait pas de place).

[ b'h, issu de : Kippour - Un jour hors de ce monde : https://todahm.com/2020/10/11/kippour-un-jour-hors-de-ce-monde ]

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-> Le Arizal (séfer haguilgoulim chap.35) : "La meilleure partie de la néchama (âme) de Caïn se trouvait à l'intérieur d'Aharon".
Aharon était la réincarnation de la partie non-entachée par le mal de l'âme de Caïn.
Il est écrit : "Hachem dit à Moché : parle à Aharon ton frère, qu'il ne vienne pas à tout moment dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,2).
Pour quelle raison la Torah fait-elle usage des termes "ton frère"? Ne savons-nous pas qu'Aharon est le frère de Moché?
Le Mégalé Amoukot explique : Hachem avertit Moché par allusion de prévenir Aharon d'être vigilant lors de son service au Sanctuaire et de ne pas s'y présenter à tout instant au risque d'y contempler la Présence divine et d'être condamné à mort à son tour comme le fut Hével.

-> On peut ajouter que : "Moché était la réincarnation d'Hével" (Tikouné Zohar 69,100a).
Le Arizal explique que la réincarnation d'Hével en Moché avait pour but de réparer le dommage causé par Hével qui fut condamné à mort pour avoir contemplé la Chekhina lorsque Hachem fit descendre un feu pour accepter son sacrifice.
Ainsi, lorsque Hachem se dévoila à Moché à travers le feu du buisson ardent, il est écrit : "Moché cacha son visage car il craignait de regarder vers D." (Chémot 3,6) = Moché cacha son visage car il eut peur de contempler ce qu'il avait déjà vu autrefois, lors de sa réincarnation (guilgoul) précédente, tel un homme qui a honte de revivre la même situation inconvenante déjà vécue par le passé.

De même, Rabbénou Bé'hayé s'interroge sur le verset suivant: pourquoi est-il écrit : "Moché était berger" (Moché aya roé ét tson Yitro - Chémot 3,1). Pourquoi la Torah ne s'exprime-t-elle pas au présent au sujet de Moché : "Moché est berger"?
La Torah fait allusion au fait que Moché était déjà un berger durant sa vie antérieure, celle d'Hével, comme il est écrit : "Hével était berger" (vayéhi Hével roé tson - Béréchit 4,2).

-> Le Tsor ha'Haïm (Nasso) enseigne à ce sujet :
Ainsi, dans cette réincarnation, Aharon et Moché réussirent à entamer la réparation de l'âme de Caïn grâce à la solidarité extraordinaire dont ils firent preuve. En effet, Aharon ne fut à aucun moment jaloux de la grandeur de son frère cadet.
Au contraire, il s'en réjouit grandement, comme l'explique Rachi au sujet du verset : "Voici, il sort à ta rencontre, il te verra et se réjouira dans son cœur" (Chémot 4,14). Hachem dit à Moché : "Ne crois pas qu'il pourrait t'en vouloir si tu accèdes à la grandeur. Par ce mérite, Aharon héritera des ornements du pectoral qui seront placés sur son cœur. [guémara Shabbath 139a]
Aharon procéda à la réparation de l'attribut de rigueur qu'avait endommagé Caiïn et c'est le sens des paroles d'Hachem : "Si tu t'améliores, il te sera pardonné" (Béréchit 4,7) = en d'autres termes, si tu te renforces pour dominer ta jalousie contre Hével ton frère, tu pourras mériter de t'élever et d'accéder à la prêtrise.
Ainsi, après avoir procédé à la réparation de Cain, Aharon accéda au rang de Cohen Gadol.

Le Arizal (séfer haLikoutim - Haazinou) nous dévoile à quel point Adam Harichon fut affecté par la mort d'Hével. Il donna 70 années de sa vie au roi David qui sera sa réincarnation et qui déclarera : "Qu'il est bon, qu'il est doux pour des frères de résider ensemble!" (Téhilim 133,1) car finalement, après plusieurs réincarnations, les deux frères réussirent à accomplir leur réparation et à s'unir dans la sainteté.

-> Le Ramban (Béréchit 12,6) explique que la tribu de Lévi provient de la néchama de Caïn et en faisant l'ablution des mains aux Cohanim, qui proviennent de l'âme d'Hével, ils se mettent ainsi à leur service dans la paix et c'est grâce à cela qu'ils peuvent bénir tout Israël dans la paix.

Quand Moché demanda à Hachem de pardonner la faute du Veau d’or, sinon, qu’Il efface son nom de la Torah, Hachem répondit : "Celui qui a fauté envers Moi, Je l’effacerai de Mon livre" (Ki Tissa 32,33).

En plus du sens simple, ce verset fait allusion que "celui qui a fauté", c'est-à-dire celui qui reconnaît sa faute et avoue son péché, alors : "Je l’effacerai de mon livre" = J’effacerai sa faute de Mon livre, où sont inscrites toutes les actions.

[le Divré Méïr]

[toute chose que nous accomplissons au cours de notre vie est consignée dans un livre. Ainsi, en faisant téchouva, nous nous permettons d'en retirer ce que nous avons fait de mal, pour n'y laisser que nos bonnes actions!]

"Vous compterez pour vous 7 semaines entières à partir du lendemain du Shabbath [1er jour de Pessa'h], depuis le jour où vous avez offert le Omer en offrande balancée, jusqu'au lendemain de la 7e semaine, vous compterez 50 jours. Vous offrirez une offrande de nouveau blé à Hachem." (Emor 23,15-16)

-> Bien que les juifs se fussent écartés de l'idolâtrie dès leur sortie d'Egypte, ils étaient encore impurs.
Ils ressemblaient à une femme ayant eu ses règles et qui reste impure bien que le flux ait cessé.
Elle n'est pas autorisée à avoir de relations conjugales avec son mari avant d'avoir compté 7 jours de pureté.
Après ces 7 jours, elle doit se tremper dans un mikvé pour être permise à son mari.

Ainsi en était-il des juifs. Après avoir quitté l'Egypte et s'être éloigné de l'idolâtrie, ils commencèrent, dès le lendemain, à compter 7 semaines.
Une femme doit compter 7 jours de pureté après ses règles mais les juifs durent compter 7 semaines.
En effet, il existe 7 sortes d'impureté (touma), et pour chacune la Torah demande un compte de 7 jours.

Voici ces 7 catégories d'impureté : la menstruation (15,24) ; les flux masculins et féminins (15,13 ; 15,28) ; l'accouchement (12,3) ; le contact avec un mort (Dévarim 19,16) ; la tsaraat (13,34) ; la tsaraat des vêtements (13,50) ; et la tsaraat des maisons (14,38).

En Egypte, les juifs ne s'étaient pas préservés de ces impuretés.
Pour le purifier, Hachem leur ordonna donc de compter 7 fois 7 jours, soit 49 jours au total.

Chaque jour, les juifs franchirent une nouvelle porte de sainteté.
Le 50e jour, ils franchirent donc la 50e porte. A ce moment-là, ils furent totalement débarrassés de leur impureté et ressemblaient à une mariée sous le dais nuptial. Alors Hachem leur donna la Torah le 6 Sivan, fête de Shavouot.
[...]

La Torah dit : "Vous compterez pour vous-même ... depuis le lendemain du Shabbath" (23,15), et non "depuis le lendemain de Pessa'h".
En hébreu, Shabbath signifie le repos ou l'arrêt.
[Le verset peut donc être traduit : "Vous compterez pour vous-mêmes ... depuis le lendemain de l'arrêt (Shabbath) de votre impureté"].

Lorsqu'ils cessèrent d'adhérer à l'idolâtrie le 1er jour de Pessa'h, les juifs ressemblaient à une femme dont le flux menstruel a cessé.
Etant donné que l'idolâtrie ressemble à l'impureté de la menstruation (nidda), les juifs durent compter 7 semaines, au cours desquelles leur impureté s'estompa peu à peu.
C'est pourquoi la Torah désigne ces semaines par l'expression "Shabbath" (cessation).
La Torah dit : "Il y aura 7 Shabbath complets" et non "7 semaines complètes".

Cela nous enseigne qu'à chacun de ces Shabbath, leur impureté décroissait.
Enfin, à la fin du 7e Shabbath, l'impureté des juifs disparut totalement.
[Méam Loez - Emor 23,15-16]

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-> Les Bné Israël eurent besoin d’une période pour se délivrer de l’impureté égyptienne qu’ils avaient contractée (considérée aussi comme une période de "convalescence" de 49 jours [valeur numérique du mot : חולה (‘Holé - malade) ] pour les guérir de leurs impuretés).

Comme une femme "Nidda" (rendue impure par sa menstruation), ils devaient se purifier par une "abstinence" de 7 semaines, symbolisant les "7 jours de pureté" (chiva nékiim) qui font suite à la période de menstruation et qui nécessitent d’être comptés ("elle comptera" [voir Métsora 15,28)]), à l’instar des jours de l’Omer (7 semaines de purification plutôt que 7 jours car ils contractèrent en Egypte les 7 sortes d’impuretés).

Ensuite, ils purent s’unir à D. le jour du dont de la Torah (considéré comme celui du mariage entre Hachem [le ‘Hatan] et Israël [la Kala]).
Quant à l’immersion dans l’eau, dont le "Mikvé" est le symbole, elle est représentée par le "bain" de la Torah. [Zohar III 97b - Ohr ha'Haïm haKadoch]
["L’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b – én mayim ella Torah]

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-> "Vous compterez pour vous 7 semaines entières à partir du lendemain du Shabbath ..."

-> Rachi précie que nous parlons du lendemain du 1er jour de la fête de Pessa'h, car si tu dis que c’est un Shabbath, tu ne sauras pas duquel il s’agit.

=> Pourquoi la Torah appelle la fête de Pessa'h Shabbath?

-> Le Kédouchat Levi explique que le Shabbath exprime le couronnement du projet divin, le but de la création du monde. La création du monde, l’œuvre de D. n’a de valeur que par le Shabbath.
Si l’homme reconnaît la maîtrise de D. sur le monde en observant le Shabbath, le Shabbath aura achevé l’œuvre de la création en lui donnant un sens.
Malheureusement bien vite, l’homme a oublié D. ; il a pensé que la nature pouvait exister en dehors du créateur du monde. Alors, D. a dû intervenir par un miracle pour briser les lois de la nature. Cependant malgré ses interventions surnaturelles l’Humanité n’a pas compris ; elle ne s’est repenti ni après le déluge ni après La tour de Babel ni après qu’Abraham eut été sauvé de la fournaise ardente.
La première fois qu’un peuple aura tiré la leçon des miracles et fait téchouva, ce sera lors de la sortie d’Égypte.
Le Peuple juif a suivi Hachem dans le désert comme il est écrit: "je te garde le souvenir de l’affection de ta jeunesse de l’amour de tes fiançailles lorsque tu m'as suivi dans le désert dans une terre inculte" (Yirmiyahou 2,2).

Pessah est donc devenu le couronnement de l’œuvre de la création, car c’est à ce moment-là que les hommes ont enfin reconnu D. comme le maître du monde.
=> C’est la raison pour laquelle Pessah, à propos de l’offrande du Omer, est appelée Shabbath par la Torah. En effet, on apportait cette offrande à récolte pour bien nous rappeler que tout appartient à D.
Ainsi nous comprenons aisément pourquoi il est écrit dans le verset le lendemain du Shabbath.

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-> "Vous compterez pour vous au lendemain du Chabbat" (Emor 23,15)

-> Il s'agit de la mitsva de compter les 49 jours du Omer. La loi orale révèle que ce "Shabbat" dont il est question dans ce verset, fait référence à Pessa'h. Le compte du Omer débute le lendemain du 1er jour de Pessa'h.
Mais les Baïtoussim, qui renient la tradition orale, comprennent que la Torah parle du "samedi" [compréhension littérale basée que sur la Torah Ecrite, sans la compréhension par la Torah Orale].
Ainsi, ils commençaient à compter le Omer à partir du lendemain du samedi, c'est à dire le premier dimanche, qui suivait Pessa'h.
=> Mais pourquoi la Torah ne dit-elle pas explicitement que le compte du Omer doit débuter le lendemain de Pessa'h, cela aurait ainsi évité un débat inutile et une erreur d'interprétation?

Le Heguioné Halakha fait remarquer que la fête de Shavouot, qui célèbre le don de la Thora, tombe à la suite du compte du Omer. Après avoir compté les 49 jours, le 50e jour, c'est Shavouot.
Hachem veut nous apprendre qu'il est impossible de dissocier la Torah orale de la Torah écrite. Il n'est pas envisageable qu'une personne se contente uniquement de la Torah écrite, et ne souhaite célébrer à Shavouot que le don de celle-ci. C'est pour cela que la Torah écrite fait intentionnellement débuter le compte du Omer "le lendemain du Shabbat", qui est interprété comme "le lendemain de Pessa'h" par la Torah orale, pour que lorsque l'on fêtera 50 jours plus tard la fête de Shavouot, célébrant le don de la Torah, cette fête tombera le jour fixé par la Torah écrite selon l'interprétation de la Torah orale. Comme pour dire qu'il ne peut y avoir de Shavouot et de don de la Torah qu'avec l'association de la Torah orale, qui est inséparable de la loi écrite.

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-> 7 semaines séparent Pessa'h de Shavouot, ce qui est à mettre en relation avec les 7 jours de pureté de Nidda.
Il est connu que le sang de la mère se transforme pour devenir du lait pour le nourrisson, c'est-à-dire qu'il passe de l'Attribut de rigueur à celui de miséricorde.
C'est pour cela que nous mangeons des produits laitiers [à Shavouot, 50e jour, marquant le terme des 7 semaines de sang de Nidda, transformé en lait], pour être à ce moment-même sous l'Attributs de miséricorde.
[d'après le Zohar]

L’essence du jeûne

"Pourquoi avons-nous jeûné et n'as-Tu pas vu? Pourquoi avons-nous affligé notre âme et agis-Tu comme si Tu ne le savais pas?" (Haftara de Yom Kippour)

-> Selon le Méam Loez (A'haré Mot 16,26-34) :
Hachem répond : "Comment puis-Je agréer votre jeûne? Vous ne vous repentez pas! ...
Votre jeûne n'est qu'un acte superficiel. Appelez-vous réellement Hachem afin qu'Il vous délivre de vos malheurs?
Vous ne jeûnez pas aujourd'hui pour que votre voix soit entendue en Haut.

De l'extérieur, on pourrait vous prendre pour des anges. Mais vous ne pouvez Me tromper car Je connais les pensées de chacun. Je sais qu'il aurait mieux valu que vous ne jeûniez pas.

Ce que Je désire, c'est que vous déliiez les liens de la méchanceté, que chacun abandonne ses mauvaises actions, se repente, et ne reproduise pus jamais ses fautes.
Que chacun accomplisse de bonnes actions selon ses possibilités! Si vous voyez un homme sans vêtements, couvrez-le et n'oubliez pas votre propre chair : les membres de votre famille.
Accomplissez toutes les bonne actions possibles!

Alors vous appellerez et Hachem répondra. Vous crierez et Il dira : Me voici!"

En réalité, Hachem n'a pas besoin de notre jeûne. Tout ce qu'il désire de nous est le repentir et l'abandon de nos mauvaises actions.
Nous pourrons alors être sûrs qu'Il nous pardonnera et nous purifiera de nos fautes.

"Vous serez purifiés devant Hachem" (A'haré Mot 16,30) = votre purification doit d'abord intervenir dans notre cœur et être visible "devant Hachem".

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-> b'h, sur la notion de jeûne juif : https://todahm.com/2020/03/23/le-sens-dun-jeune

"Si les nations savaient quel bénéfice le Michkan (plus tard le Temple) leur apporte, elle l'entoureraient de gardes et le protégeraient pour qu'il dure à jamais."

[rabbi Yéhochoua ben Lévi - midrach]

‘Hanoucca & Torah & jeu de cartes

+ 'Hanoucca & Torah & jeu de cartes :

-> Le principal miracle de Hanouca est que, bien que les Grecs aient tenté de nous forcer à abandonner la Torah, Hachem, par Sa grande compassion, nous a sauvés de ce terrible décret. Par conséquent, il convient que chaque juif prenne soin d'étudier assidûment la Torah pendant Hanouca, car ces jours sont propices à cet égard, puisque pendant Hanouca, la lumière de Sa Torah a recommencé à briller sur nous.

Par conséquent, nous ne devrions absolument pas jouer à des jeux, à D. ne plaise, pendant cette fête. J'ai constaté qu'aujourd'hui en particulier, à cause de nos nombreuses fautes, une entorse au bon comportement a été faite parmi nos frères juifs, en jouant aux cartes. Cette question leur paraît insignifiante.

Mais sachez que sur chaque carte repose une horrible klipa, dont le nom ne peut même pas être mentionné. Le ciel m'est témoin que je ne soulève cette question que pour ôter une pierre d'achoppement parmi nos frères. Sachez, mes frères et amis, que ce jeu comporte de nombreuses pierres d'achoppement.
Premièrement, il est certain qu'en jouant à ce jeu, on oublie la crainte d'Hachem.
Deuxièmement, à mon avis, lorsque le jeu est joué pour de l'argent, la personne qui gagne le jeu vole son prochain.
Troisièmement, une personne se souille dans ces klipot, dont le nom ne devrait pas être mentionné par la bouche.

C'est pourquoi, mes frères, mes amis, je vous exhorte à ne pas prendre cette affaire à la légère. Au lieu de jouer, ne serait-il pas préférable d'utiliser ce temps pour étudier la Torah, ou d'aller chez un érudit voisin pour l'écouter parler de la Torah?
Ainsi, l'éclat du miracle nous illuminerait et D. accomplirait des miracles et des merveilles par l'intermédiaire de sa Torah, et ce, rapidement de nos jours! Amen.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Hanoucca]

Shabbath = retour vers la spiritualité

+ Shabbath = retour vers la spiritualité :

-> Par ses actes, un juif, bien que créature terrestre, peut mériter tout au long de sa vie de voyager dans les mondes supérieurs.
[ "voyager dans les mondes supérieurs" signifie s'accrocher mentalement (dvékout) à D.
Le Ramban (Dévarim 11,22) décrit cet état comme le fait de penser constamment à D., même, par exemple, lors de conversations avec d'autres personnes.]

C'est particulièrement le cas pendant le saint Shabbath. La sainteté du Shabbat étant si grande, un juif qui l'observe s'attache automatiquement ce jour-là à une sainteté très intense.
Ainsi, le juif retourne à sa source le Shabbath.

Le verset continue "de toute Son œuvre que D. a créée pour faire" (mikol méla'hto acher bara Elokim laassot), en insistant sur le verbe "faire" (lasssot), ce qui signifie que même Son œuvre qu'Il a créée dans le monde de Assiya, c'est-à-dire l'être humain, retourne dans ses pensées le Shabbath vers les mondes supérieurs, en raison de l'éclat et de la sainteté extraordinaires du Shabbath.

[la Torah nous informe que même une personne dont la conscience est fermement ancrée dans la matérialité du monde matériel d'Assiya peut s'élever à la conscience spirituelle le Shabbath, afin que personne ne pense que seules les personnes "saintes" (dont la conscience divine peut être décrite comme reflétant les mondes d'Atsilout, de Béria ou de Yétsira) peuvent faire l'expérience de cet attachement le Shabbath.
Ainsi, toute la phrase doit être lue comme suit : "Le [Shabbath], [le juif] retourne [à sa source], même [le juif matériel,] l'œuvre de D., qu'Il a créée [dans le monde d'Assiya]".

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 2,3]

Le Temple

+ "[Yossef] tomba au cou de Binyamin et pleura" (Vayigach 45,14).

-> "Ton cou est comme la tour de David" (Chir haChirim 4,4)
Comme le cou, situé au haut du corps, le Temple est la couronne de gloire du peuple juif.
Tout comme c'est dans le cou que passent les artères indispensables pour la vie dans le corps, c'est par le Temple que passent les artères apportant la vie au peuple d'Israël.
De même que c'est autour du cou qu'on porte des bijoux, le Temple est paré par les Cohanim et les Lévi'im qui sont "les ornements" du peuple d'Israël.
De même que les ornements sont suspendus au cou, la réussite du monde est suspendue au Temple.
De même que le cou est plus belle partie du corps, le Temple est le lieu le plus beau du monde.
[rabbi Yossef Deutsch]

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-> Le Temple est appelé "cou", ainsi qu'il est écrit : "Ton cou est comme une tour d'ivoire" (Chir haChirim 7,5).
Tant que le Temple existait, Israël fut prospère et libre, et pouvait marcher la tête haute et la nuque raide.
Dès la destruction du Temple, Israël commença à subir des humiliations et des persécutions.
Les nuques des juifs se courbèrent, ils ne purent plus jamais relever la tête au sein des nations.

Le Temple est désigné de cette façon pour une autre raison. A la différence des autres parties du corps, si le cou d'une personne est tranché, celle-ci meurt. Il en va de même du Temple sans lequel Israël ne peut vivre.

Lorsque le Temple existait, si un homme péchait par inadvertance, il offrait un sacrifice pour expier sa faute.
Nos Sages enseignent que personne, à Jérusalem, n'allait dormir avant d'avoir expié un péché.
Deux sacrifices quotidiens étaient offerts dans le Temple : un le matin et un autre le soir (Bamidbar 28,4).
Le sacrifice du matin servait à expier les péchés commis durant la nuit, tandis que celui du soir annulait les fautes de la journée.
Les gens étaient ainsi purifiés de tout péché. Aujourd'hui, malheureusement, nous ne sommes plus en mesure d'effacer nos péchés.
[Méam Loez - Vayigach 45,14]

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-> Le cœur de tous les juifs doit être dirigé vers un seul et même endroit : le Temple.
Le cou est ce qui relie la tête avec le restant du corps, et cela symbolique la liaison entre la spiritualité (la tête) et la matérialité (le restant du corps).
Il en est de même avec la fonction du Temple, qui est de relier ensemble : la spiritualité avec la matérialité, le Ciel avec la terre.
La guémara (Béra'hot 30a) affirme que le Temple est le conduit qui nous connecte avec le Ciel (chamayim).
La prière de chaque juif s'élève au Ciel par le biais du Temple, et Hachem nous comble de bénédictions d'En-Haut jusqu'à ce monde par le biais du Temple.
[Avné Nézer]

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-> b'h, provenant du divré Torah : https://todahm.com/2015/12/27/4266

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+ "Ton cou est comme la tour de David" (Chir haChirim 4,4)

-> Comme le cou est dans la partie haute de l'homme (juste sous sa tête), et représente sa splendeur, le Temple est dans la partie haute de la terre d'Israël (à Jérusalem) et représente sa splendeur.
[Maharcha]

-> C'est à travers la trachée artère du cou que s'effectue la respiration (néchima) qui assure la vitalité de l'âme (néfech) et c'est à travers l’œsophage du cou que s'effectue le transit de la nourriture et de la boisson qui assurent la vitalité du corps.
De même, c'est à travers le Temple que se déverse dans le monde l'abondance sur le plan spirituel et sur le plan matériel.
[Sifté 'Hakhamim]

-> De même que c'est sur le cou d'une femme que sont placées la majorité de ses bijoux et parures, c'est pour le Temple qu'Israël a prélevé son or, son argent et ses parures.
[Torah Témima]

-> Durant la période d'existence du Temple, le cou d'Israël est levée et dressé.
Cependant, durant la période où le Temple est détruit, Israël marche la tête basse et son cou est courbé.
[Méam Loez]

-> Les lettres du mot : "tsavar" (cou - צואר) peuvent se réarranger pour former le mot : "otsar" (trésor - אוצר) qui désigne le Temple selon le verset : "Apportez toutes les dîmes dans Mon "otsar" (trésor) afin qu'il y ait des provisions dans Ma maison" (Mala'hi 3,10).
Ainsi, le cou (צואר) et le Temple (אוצר) sont formés des mêmes lettres hébraïques.
[Ben Ich 'Haï]

Shofar – La force des sanglots, des larmes

+ Shofar - La force des sanglots, des larmes :

=> Pourquoi sonne-t-on 100 sonneries de Shofar à Roch Hachana?

-> Nos Sages (guémara Roch Hachana 33b) nous enseignent que les 100 sonneries du Shofar font le pendant des cent sanglots de la mère de Sissera.

-> Rabbi Chabtaï Youdélévitz (Drachot Hamaguid) demande si c'est parce que la mère de Sissera a pleuré que l'on sonne 100 sonneries.
Sissera était un homme valeureux. Il sortait victorieux de ses combats très rapidement. Aucune bataille ne se prolongeait plus de 6 heures.

Lorsqu'il sortit contre Barak ben Avino'am, il se munit de 900 chars et 40 000 chefs de légion. Il était sûr d'arriver à bout de l'armée d'Israël.
Mais cela ne se déroula pas ainsi. La mère de Sissera attendit son retour du champ de bataille.
Très inquiète, elle se mit à pleurer, comme il est écrit : "Elle a regardé par la fenêtre. À travers le grillage, elle a jeté sa plainte". Elle émit 100 sanglots.

À la 6e heure, voyant qu'il ne revenait pas, elle craignit pour la vie de son fils. Elle se demanda : "Où est mon fils?", "Pourquoi son char tarde-t-il à venir? Qui retient donc la course de ses chariots?" (Choftim 5,28)

D'où nos Sages déduisent-ils qu'elle a émis 100 sanglots? Si nos Sages le savent, c'est que le Ciel le leur a dévoilé.
Hachem envoie un ange pour compter les larmes et les sanglots de l'homme. Un ange a décompté les sanglots de la mère de Sissera, qui souffrait de ne pas voir son fils de retour. Une larme s'est ajoutée à l'autre, jusqu'à ce qu'elle en ait versé cent.

Ces pleurs ont grandement impressionné les cieux. C'est pourquoi la coutume de sonner 100 fois du Shofar a été instituée afin d'amoindrir la puissance de ces sanglots. Un sanglot de notre initiative permet de nous épargner de nombreux sanglots.

=> Sissera était un impie incirconcis et malgré tout, si sa mère le pleure, la force de ses sanglots est incommensurable. Et si les larmes de la mère de Sissera ont un tel impact, à plus forte raison les larmes d'une mère juive, qui se soucie de l'éducation sainte et pure de ses enfants et qui pleure des tréfonds de son âme.
[de même pour tout juif, qui sera toujours l'enfant adoré de papa Hachem. ]

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-> Les sons du Chofar reflètent les 3 états d'âme de l'homme.
La première Tékiya est un son simple et direct qui s'apparente à l'état sain de l'individu. Hachem a créé l'individu droit et c'est lui qui s'est détérioré et est devenu un homme têtu et pervers.
Chévarim ressemble à des gémissements. Ils font allusion à la maladie (spirituelle) de l'homme.
La Téroua, ces sons saccadés représentent la situation où l'individu a tellement fauté que son âme est perdue et retranchée du peuple juif.

Le Chlah haKadoch ajoute : l'homme doit gémir et émettre de longs sanglots, verser des larmes à plus soif et se repentir, car Hachem accepte ceux qui reviennent vers Lui.
Grâce à la téchouva, l'être humain redevient droit comme il était à sa création.
C'est la dernière Tékiya, qui est un son simple et direct, car Hachem est bon et droit et c'est pourquoi, Il indique les fautes en chemin.

-> Le Tiféret Chmouël reprend les propos du Chlah haKadoch et ajoute un aspect : le son du Shofar fait trembler l'homme, comme il est écrit : "Le Chofar sonnera-t-il dans une ville sans mettre le peuple en émoi?" (Amos 3,6). La peur, la honte et la frayeur incitent l'individu à faire téchouva. Ce dernier est littéralement ressuscité et devient comme un nouveau-né.

-> C'est ce qu'explique le rabbi de Pchiss'ha, de souvenir de juste béni, que les lettres du mot Shofar forment "Shorech - Poré - Roch Véla'ana".
Le Shofar lave le cerveau de tout faute, la lumière de la Téchouva et de la pureté pénètre alors l'homme. Il est appelé shofar, car il est "Mé'haper" améliore l'individu comme nous l'enseignent nos Sages (guémara Sota 11b) : que la sage-femme embellit le nourrisson.

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+ Le Shofar - message qu'il n'ait jamais trop tard pour revenir vers Hachem, que rien n'est perdu, que tout le monde peut mériter le meilleur d'Hachem :

-> Les fils de Kora'h se sont ravisés à la dernière minute

-> Dans le livre Divré Haggada, est rapportée la question suivante du rav Elyachiv : pourquoi dit-on 7 fois : "Lamnatséa'h Livné Kora'h" avant les sonneries du Shofar et quel mérite a eu Kora'h pour qu'on mentionne ses enfants (qui plus est en ce jour si important de Roch Hachana, au moment crucial de la sonnerie du Shofar!).

Le rav Elyachiv nous dit que Rachi dans le Téhilim (42,1) nous enseigne :
"Livné Kora'h" ce sont Assir, Elkana et Aviassaf, qui étaient au début du même avis que leur père (Kora'h), et qui ont abandonné ensuite la dispute. Quand leur entourage a été englouti, la terre a ouvert sa bouche et ils y avaient leur place, comme il est écrit : "Les fils de Kora'h ne sont pas morts".
Ils ont alors chanté et institué des psaumes (téhilim). Puis ils sont remontés des entrailles de la terre et ils ont prophétisé sur les exils, la destruction du Temple et la royauté de David.

Les enfants de Kora'h ont eu le mérite de chanter devant Hachem, car ils se sont ravisés à la dernière minute. (il n'est jamais trop tard, même pour quelqu'un qui a fait une faute grave comme celle de Kora'h!)

Dans le livre Emounat Ité'ha, il est dit : "Et tous les Bné Israël qui étaient autour d'eux s'enfuirent à leurs cris" (Kora'h 16,34). Pourquoi se sont-ils enfuis?
"À leurs voix" (lékolam), car ils ont entendu les fils de Kora'h dire "Lamnatséa'h Livné Kora'h Mizmor", qui sont les initiales de Lékolam.
Les fils de Kora'h se sont ravisés et de leur chant, ceux qui étaient autour d'eux (dans le cadre de la révolte de Kora'h) se sont enfuis.

=> Nous rappelons cela au moment du Shofar car : de la même façon, nous sommes à même de profiter de ces saints instants avant la sonnerie du Chofar, d'atteindre des sommets inégalés et de mériter une récompense éternelle.
[même si notre vie était une chute vers les bassesses de la terre, à l'image des fils de Kora'h en un instant on peut en sortir et mériter le meilleur pour l'éternité (Hachem étant plein de miséricorde à ce moment, mais à nous de Lui faire ce trou pour commencer à briser notre cœur pour Lui). ]

Le jour de Roch Hachana, Hachem distribue à tout juif une part dans la mission de Le couronner dans le monde pendant l'année à venir.

[rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm) - au nom du Ram'hal]