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+ "Quiconque abonde en détails sur le récit de la sortie d’Égypte est digne de louanges".

==> Plus nous développons le récit de la sortie d’Égypte, plus nous louons et nous remercions D. d'avoir élevé nos âmes en nous libérant de l'impureté et de la dépravation de l’Égypte, plus nous attestons notre aspiration à nous rapprocher de Lui et à Le servir dans l'amour et la joie!!

Le Rav Mordé'haï de Korvine, qui fut le chamach du 'Hafets 'Hayim, pendant les dernières années de sa vie, raconte, avoir vu par la fenêtre, un vendredi soir, vers minuit, le 'Hafets 'Haïm assis sur son lit et étudiant la paracha de Vaéra dans son 'houmach.
Arrivé aux plaies infligées à l’Égypte, il a élevé la voix avec passion, et à chaque calamité, il s'écriait : "Eh, Eh!!!"

Ayant atteint les versets sur les ulcères, quand il a lu (Chémot 9;11) : "Et les devins ne purent se tenir devant Moché à cause des ulcères", il a soudain éclaté d'un rire tonitruant, comme je n'en avais jamais entendu sortir de sa bouche, un rire issu de tout son être, comme s'il voyait de ses propres yeux ce fléau, ainsi que tous les autres!

==> Tâchons de vivre le séder non comme des spectateurs, mais comme des personnes, vivant dans les moindres détails la sortie d’Égypte!!

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Le Rav Eliyahou Lopian (1876-1970) relate que le Rav Yom Tov Lipmann Heller (1579-1654), lorsqu'il était assis à la table du Séder, il introduisait le récit de la Haggada par ces mots :

"De même, que je suis maintenant chez moi en train de diriger le Séder, ainsi se trouvent tous les autres juifs de la ville.
De même, en est-il de tous les juifs de la région, du pays et de tous ceux à travers le monde!

Nous tous buvons les 4 coupes de vin.
Nous tous mangeons la matsa et le maror et récitons la Haggada!
Tous les juifs de notre génération, font la même chose!!

Comment savons-nous que c'est ce que nous devons faire ce soir?
= Nous le savons parce que nous l'avons vu faire par nos parents en cette même nuit.

Et comment nos parents l'ont-ils su?
= Ils l'on vu faire par leurs propres parents, et ce à travers toute l'histoire juive.

Les Richonim l'ont vu faire par leurs parents, et de même les Guéonim.
De même, les Savoraïm, les Amoraïm (Maîtres de la guémara), les Tanaïm (ceux de la michna), les Membres de la grande Assemblée, les Prophétes, les Anciens, et ainsi de suite en remontant jusqu'à la génération de Moché, Aharon, Yéhochoua et Calev, la génération du désert, celle qui a reçu la Torah au Sinaï, celle à qui D. a déclaré : "Vous avez vu ce que J'ai fait en Égypte!"

==> Tous ensemble : juifs de toutes les époques, juifs de tout endroit du monde, vibrons à l'unissons pour réaliser dans les moindres détails la sortie d’Égypte, notre sortie d’Égypte!!!

Source (b"h) : compilation de divré Torah issus du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

« Ya’hats »= on divise en 2 la matsa du milieu

+ "Ya'hats"= on divise en 2 la matsa du milieu (Séder de Péssa'h) :

Le 'Hatam Sofer explique que nous divisons la matsa en 2, pour indiquer que le Séder se compose de 2 parties :
- l'une rappelant la libération d’Égypte ;
- et l'autre relative à notre délivrance future, finale et définitive.

Celle-ci, la plus extraordinaire et la plus complète, nous est cachée, et nous ne savons pas quand elle aura lieu.

==> C'est pourquoi, le plus grand morceau de la matsa coupée, celui qui se rapporte à cette prodigieuse rédemption, est l'afikomane, appelé aussi "tsafoune" = caché.

Source (b"h) : issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

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-> Le mot Afikoman est un mot Grec renvoyant au dessert.

-> Selon le Rachbam, le mot Afikoman est la contraction de : "afikou" (mettre en évidence) et "man" (des choses [douces]).
Puisque nous devons terminer le repas du Séder par de la matsa et non par un dessert comme à l'ordinaire, cette matsa a été appelée : Afikoman.

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+ Pourquoi terminer par l'Afikoman?

-> Le Rachbam et les Tossafot (guémara Pessa'him 119b) enseignent qu'en terminant de manger par un morceau de matsa, nous témoignons notre amour et notre appréciation des mitsvot : nous voulons que le goût de l'Afikoman puisse rester le plus longtemps possible dans notre bouche!!

-> La guémara (Erouvin 82b) dit qu'en général nous avons toujours de l'appétit pour un dessert délicieux, et ce même si nous n'avons plus faim.
Selon le Ahavat Shalom, en mangeant l'Afikoman en dernier, alors que nous n'avons plus vraiment faim, nous montrons que c'est un dessert délicieux (car ordonné par Hachem).

-> Selon le 'Hatam Sofer, le fait de manger de la matsa comme dernier aliment du Séder, symbolise que nous devons être satisfait par tout ce que fait Hachem, même si cela nous semble incompréhensible comme cette matsa sans goût.

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+ Pourquoi l'Afikoman est-elle "volée"?

-> Le Michtav Sofer (fils du 'Hatam Sofer) dit que c'est pour nous rappeler d'une bonté de Hachem cette nuit-là : le fait que les chiens n'ont pas aboyé à notre sortie d'Egypte.
Nos Sages (guémara Pessa'him 113a) disent que nous ne devons pas habiter dans une ville qui n'a pas de chiens.
Rachi explique que c'est parce qu'ils nous gardent des voleurs. [leur aboiement étant comme un moyen de sécurité!]
Cette nuit les chiens n'ont pas aboyé, laissant l'Egypte vulnérable aux "voleurs" : les juifs avec l'or et l'argent des égyptiens.
=> Ainsi, pour nous rappeler de cela, nous avons la coutume de voler l'Afikoman.

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+ La raison de "voler" l'Afikoman :

-> Il est écrit : "Ce fut quand Yaakov sortait de chez son père Its'hak, lorsqu'Essav son frère revint de la chasse" (Toldot 27,30-35).
Its'hak le questionna : "Qui es-tu"?" Essav lui répondit : "Je suis ton fils, ton premier-né Essav".
Its'hak lui dit : "Ton frère a usé de ruse et t'a spolié ton droit d'aînesse".
Rachi commente : "Par ruse : avec sagesse."
De quelle sagesse fit-il preuve ici ?

Le rav Eliahou Hacohen d'Izmir, dans le Baal Hachévet Moussar, nous dit : Yaakov Avinou craignait qu'Essav n'entre à tout moment et qu'il apporte à Its'hak des bons plats, auquel cas Its'hak mangerait et le bénirait. Que fit Yaakov? Il donna à Its'hak à manger deux Kazétim".
II lui dit : "Père, le premier Kazaït est pour le sacrifice de Pessa'h et le deuxième est pour l'Afikoman".
La loi (Pessa'him 119b) est que l'on ne doit manger aucun dessert après le sacrifice de Pessa'h, l'Afikoman ...

Les craintes de Yaakov se réalisèrent. "Il prépara lui aussi un ragoût et le présenta à son père, en lui disant : que mon père se dispose à manger de la chasse de son fils afin que ton cœur me bénisse" (verset 31). Essav présenta à son père un plateau garni de mets succulents qu'il lui avait préparés et lui dit : "S'il te plaît, papa, mange ..."
Its'hak lui répondit : "Je suis désolé, je viens de manger de l'Afikoman et il m'est interdit de goûter à quoi que ce soit!"

-> Dans le livre Léma'har Aatir, l'auteur ajoute l'idée suivante :
les enfants ont l'habitude de "voler" l'Afikoman. La raison en est de les tenir en haleine jusqu'à la fin du Séder.
Selon cette explication, Yaakov reçut cette nuit les bénédictions en venant avec ruse chez son père.
Rachi commente qu'il fit preuve d'intelligence. Il donna à manger l'Afikoman et il ne put donc pas goûter aux plats d'Essav.
C'est la raison pour laquelle les enfants volent l'Afikoman comme Yaakov qui "déroba" les bénédictions.
Le vol de l'Afikoman éveille le mérite du "vol" de Yaakov qui lui permit d'obtenir les bénédictions.

++ Remarque pleine de bon sens du Rav Soloveitchik ...

+ "Et ils dissertèrent sur la sortie d'Egypte toute cette nuit-là"
(véayou méchapérim bitsi'at mitsrayim kol oto alaïla - Haggada de Pessa'h)

= On doit, la nuit du Séder, rester éveillé et parler de la sortie d’Égypte jusqu'à ce que, accablé par la fatigue, on s'endorme malgré soi.

Rav Yits'hak Zéev Soloveitchik s'étonnait que de nombreuses personnes s'imposent des efforts surhumains pour se priver de sommeil toute la nuit de Shavou'ot, alors que ce n'est qu'un minhag.
---> Le soir du Séder, en revanche, quand c'est la "loi" qui nous y oblige, on se permet, bien souvent, de se lever de table et d'aller se coucher!!

 

Source (b"h) : issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

Shabbath haGadol …

+ Pourquoi appelle-t-on le shabbath précédant Péssa'h : Shabbath haGadol?

1°/ Lorsque les 1ers nés égyptiens ont demandé aux juifs, ce qu'ils comptaient faire avec l'agneau, les juifs leurs ont répondu qu'ils préparaient un sacrifice à D., et que D. va tuer les 1ers nés égyptiens.
En entendu cela, les 1ers nés sont allés voir leurs parents et Pharaon afin qu'ils libèrent les juifs.
A l'écoute de leur refus, les 1ers nés ont déclaré la guerre à leurs parents et en ont tué beaucoup, comme il est écrit dans les Téhilim (136,10) : "Lui qui frappe l’Égypte PAR ses 1ers nés" (lémaké mitsrayim biv'horéhem).D. a fait que les 1ers nés égyptiens se battent contre les égyptiens, au nom des juifs.

En raison du grand miracle (néss gadol), qui a eu lieu ce jour de Shabbath, le Shabbath précédant Péssa'h est appelé : Shabbath haGdol.
[rapporté par les Tossafot (guémara Shabbath 87b) citant un midrach]

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2°/ Les égyptiens ont été horrifiés, à la vue du traitement que leurs esclaves juifs, ont fait subir aux agneaux, qui étaient leurs idoles adorées/vénérées.
Ils ont alors demandé : "Que comptez-vous faire des agneaux?"
Les juifs n'ont pas essayé de fuir la question, et ont répondu fièrement : "Nous avons un D., qui nous a demandé de les lui égorger, comme offrande."

La principale différence entre un jeune (immature - katan) et un adulte (gadol), est que le jeune est plus souvent timide, et a tendance à cacher/dissimuler la vérité avec des excuses.

Durant le shabbath précédant la sortie d’Égypte, les juifs se sont comportés comme des adultes matures (comme des gédolim), en proclamant sans hésitation leur appartenance à D.
En raison du fait, qu'ils ont agit comme des gédolim, on appel ce shabbath, le Shabbath haGadol.

-> Le "Séfer haPardess", attribué à Rachi, dit :
On a l’habitude d’appeler le Shabbat qui précède Pessa’h "Shabbat HaGadol", sans savoir en quoi il est plus grand que tous les autres Shabbat de l’année, mais parce que Nissan où ils sont sortis d’Egypte était un jeudi, comme il est dit dans "Séder Olam", et on a pris le sacrifice de Pessa’h le 10 Nissan, le Shabbat qui a précédé Pessa’h.
Les juifs se sont dit : "Nous allons égorger leur idole à leurs yeux et ils ne nous lapideraient pas?"
Hachem leur a répondu : "Maintenant, vous allez voir le miracle que Je vais vous faire."
Ils ont pris chacun son sacrifice pour le garder jusqu’au 14 Nissan.
Quand les égyptiens ont vu cela, ils voulaient se lever pour se venger d’eux, mais leurs entrailles étaient en feu, ils étaient accablés de souffrances et de mauvaises maladies, et ils n’ont pas pu faire de mal aux juifs.
Le Shabbat qui précède Pessa’h est appelé "Shabbat HaGadol" à cause des miracles qui ont été faits à Israël.

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-> Le Michna Broura (Ora'h ‘Haïm 430) mentionne dans son commentaire :
"Le 10 du mois de Nissan qui, cette année-là, tombait un Shabbath, chaque famille (au sens large du mot) prit un agneau et l’attacha au pied du lit. En réponse aux questions des Egyptiens, on leur expliquait que, sur ordre de D., on allait le sacrifier, ce qui agaçait leurs dents (littéralement: ‘leur faisait perdre leur force’), car ils vénéraient cet animal et qu’ils ne pouvaient rien faire. Et parce que le 10 du mois tomba un Shabbath, ils ont fixé (la commémoration du miracle) le Shabbath qui précède Pessa’h et l’appelèrent Shabbath haGadol".

-> Se fondant sur les commentateurs, le Beit Yossef explique ainsi le miracle :
"‘Les dents des Egyptiens avaient perdu leur force’, car jusqu’à ce jour, ils nous dévoraient ; en revanche, ce Shabbath, par miracle, ils n’avaient plus aucun pouvoir sur nous bien qu’ils eussent appris ce que nous allions faire de leurs idoles. Il y a eu miracle parce qu’à l’époque le peuple d’Israël avait pris sur lui de faire la Volonté de D. au péril de sa vie, sans se soumettre à ses maîtres égyptiens".

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-> Le Beit Avraham enseigne :
La miséricorde du Roi des rois est sans borne, et elle se manifeste donc chez ses plus proches et atteint même les pécheurs et fauteurs.
Il est en effet écrit : "Tu pardonneras mon péché, car il est grand" (Téhilim 21,11), et les commentateurs de demander en quoi le fait qu’il soit grand est une raison de pardonner. Au contraire, si le péché est grand, pourquoi le pécheur bénéficierait-il du pardon?

Cependant, on peut l’expliquer par la parabole qui précède, en convenant que l’expression "il est grand" ne se rapporte pas au péché, mais à Hachem et à Sa bonté.
Celle-ci se déverse sur le monde avec une mesure tellement immense que, pour ne pas qu’elle se perde, on en fait profiter même les pécheurs et les fauteurs.
=> Partant de là, le Beit Avraham explique également le nom de "Shabbat Hagadol" = la sainteté du
Shabbat est tellement grande qu’elle peut même abriter sous ses ailes les plus misérables du peuple, les pécheurs et les rebelles, afin de les purifier et de les préparer ainsi à cette sainte fête de Pessa’h!

-> Le Nétivot Shalom revenait souvent sur ces paroles du Beit Avraham, et disait que, a priori, elles demandent un éclaircissement : en quoi ce Shabbat est-il mieux que tous les autres? Chaque Shabbat est "grand", comme nous le mentionnons dans l’ajout que nous faisons ce jour-là dans le birkat hamazon (dans rétsé) : "Car c’est un grand et saint jour" (ki yom zé gadol vékadoch ou).
Dès lors, où réside la grandeur du Shabbat Hagadol?
Le Nétivot Shalom répond : C’est que ce Shabbat est le plus grand de tous les grands!

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3°/ La 1ere mitsva/obligation que les juifs ont reçu avant de quitter l’Égypte était de préparer un sacrifice de Péssa'h avec l'agneau (ainsi que d'autres détails afin de célébrer la fête).

Guémara Kiddouchin 31a = "Une personne qui agit en ayant l'obligation est plus grande, que celle qui agit sans en avoir l'obligation." (Gadol amétsouvé véoché mimi chééno métsouvé véoché)

Ce Shabbath haGadol met en avant toute la grandeur (gadol) d'agir en étant dans l'obligation de le faire.
[Faire les mitsvot de D.,parce qu'on doit le faire, et non uniquement parce qu'on le veut, donne beaucoup plus de valeur!!)
[Bné Yissa'har]

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4°/ Le sacrifice de Péssa'h renvoie à l'importance de la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même = "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Vayikra 19;18 - véaavta léréa'ha kamo'ha).

En effet, ce sacrifice est un moyen permettant aux personnes de se retrouver ensemble : les familles, les voisins, ... comme la Torah le dit : "Il prendra pour lui et son voisin proche de sa maison ..." (Chémot 12;4).
De plus, durant Péssa'h, il y a une mitsva de donner plus que d'habitude aux nécessiteux, afin que tout le monde puisse célébrer convenablement la fête.

Le Talmud de Jérusalem (Nédarim 9;4) commente la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même en disant = "Rabbi Akiva a dit : c'est une grande règle de la Torah." (zé'ou klal gadol baTorah).

Ainsi, l'appellation de Shabbath haGadol renvoie à l'importance d'aimer son prochain comme soi-même.
[klal gadol de la Torah ...]

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5°/ Les juifs ont été libérés en 2448 après la création du monde.

Ils ont eu leur 1er goût de liberté et de fierté d'être juif, au cours du shabbath, précédant la sortie d’Égypte.
Les mots : "Shabbath haGadol" (שבת הגדול) renvoient à ce fait :
- le shin (ש) = renvoie au Shabbath ;
- le bét (ב) = renvoie au chiffre 2 000
- le taf (ת) = renvoie à la valeur de cette lettre = 400 ;
- le mot "haGadol" (הגדול) = a une valeur numérique de 48.
== le tout fait : Shabbath 2448 (comme l'année de la sortie d’Égypte!).

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

-> Le Méam Loez (Bo 12,10) écrit en ce sens :
Moché avait obtenu de Pharaon un jour de congé hebdomadaire pour les juifs, et avait fait en sorte que ce jour fût le Shabbath.
Cependant, tant que les juifs étaient esclaves, ils ne pouvaient réellement se détendre le Shababth : dès le lendemain ils allaient reprendre leurs travaux forcés.
Bien qu'ils fussent exemptés de tout travail depuis le début des 10 plaies, ils n'étaient pas encore des hommes libres, mais avec l'approche de leur libération, les juifs purent réellement, pour la 1ere fois, goûter au Shabbath

Le jour du Shabbath représente plus qu'un simple jour de repos. C'est un jour de renouveau spirituel.
Néanmoins, tant que les juifs étaient asservis, ils ne pouvaient attribuer au Shabbath une signification autre que celle d'un simple jour de repos.
[Shabbath haGadol = c'est à partir de ce Shabbath que les juifs ont véritablement pu apprécier ce jour énorme de chez énorme (gadol de chez gadol!).]

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6°/ Selon le rav 'Haïm Kanievsky, c'est le mérite du Shabbath (que nos ancêtres ont observé en Egypte - cf. midrach Chémot rabba 1,28), qui a protégé le peuple juif des égyptiens.
Pour souligner cela, nous marquons le miracle à Shabbath.

7°/ Deux raisons sont données pour expliquer le sens du Shabbath.
Dans les 1eres Tables de la loi, il est dit que le Shabbath vient rappeler la Création du monde. Et dans les secondes, il est dit que le Shabbath vient rappeler la sortie d’Egypte.
Ainsi, au départ, avant la sortie d’Egypte, le Shabbath n’avait que la 1ere raison : rappeler la création. Mais, le Shabbath de la semaine de la libération, qui a introduit la sortie d’Egypte, où les Juifs furent sur le point de sortir, la 2e raison apparut : rappeler la sortie d’Egypte qu’on était en train de vivre.
=> Ce Shabbath est donc devenu un Shabbath plus grand, car dès lors, il fut agrandi par cette 2e raison de rappeler la sortie d’Egypte, qui n’était pas encore à propos jusqu’à lors.
[Sfat Emet]

Ainsi, le Shabbath haGadol est le 1er Shabbath à partir duquel, nous avons gagné une 2e raison de témoignage (Création & sortie Egypte) pour le fêter, comme il est écrit : "Tu te souviendras que tu étais esclave dans le pays d'Egypte et que Hachem ton D. t'en a fait sortir d'une main puissante et d'un bras étendu ; c'est pourquoi Hachem ton D. t'a ordonné de faire le jour du Shabbath." (Vaét'hanan 5,15)

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-> Les Richonim (Aboudraham, 'Hizkouni) écrivent que ce Shabbath (précédant la sortie d'Egypte) était le 1er réalisé par les juifs en tant que peuple au service de Hachem. Ils sont entrés sous le joug des mitsvot en ce 1er Shabbath.
Les Tossafot disent que de même qu'un enfant qui a 13 ans, qui commence à réaliser les mitsvot est appelé : "gadol", de même ce Shabbath où le peuple juif est devenu "gadol", est dénommé : Shabbath Gadol.

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-> En prenant un agneau, les juifs observèrent Shabbath en Egypte. Ce fut leur premier Shabbath en tant que Peuple, un moment de transition pour devenir une Nation : ils avaient atteint l’âge de la majorité, étaient devenus des adultes (guédolim) qui avaient des responsabilités.
Ce fut donc un Shabbath "haGadol".
[Sfat Emet]

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8°/ Le 'Hatam Sofer dit que la période estivale est un moment plein de dangers spirituels, où des tragédies peuvent se passer.
[Shabbath haGadol précède Pessa'h, et le Shabbath Shouva précède Yom Kippour. Ces 2 moments permettent de nous influencer pour une moitié d'année : la partie hivernale et la partie estivale.]

Un tsadik qui ne faute pas est considéré comme un "gadol" (un grand), et quelqu'un qui faute et se repent comme : un "guibor" (un fort), qui a conquis sont yétser ara (cf. qui est fort? -> Pirké Avot 4,1).
=> Le Shabbath qui éveille les gens à éviter de fauter (l'été approchant) est appelé Shabbath haGadol, et celui où l'on incite à faire téchouva sur nos fautes s'appelle : Shabbath Shouva.

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9°/ Bien que les juifs observassent le Shabbath, ils ne le faisaient pas pour observer un commandement Divin, mais simplement parce que ce jour de repos leur convenait.
En effet, puisque de nombreux juifs pratiquaient la religion égyptienne, observer le Shabbath avait-il la moindre signification religieuse?
Cependant, en ce Shabbath où ils acquirent l'agneau Pessa'h (le 10 Nissan), les juifs durent renoncer totalement à leur foi en les religions égyptiennes.
Leur observance du Shabbath devint alors un acte d'obéissance à Hachem.
=> Puisque ce Shabbath était le 1er que les juifs observèrent à l'égard de Hachem, il était digne qu'il fût commémoré [pour les générations à venir].
[Magen Avraham]

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-> Le Séfer Olam (chap.5) rapporte que les Bné Israël bénéficièrent d'un grand miracle ce Shabbath [hagadol - celui avant Pessa'h] : "Le 15 Nissan qui fut le jour où les Bné Israël sortirent d'Egypte était un jeudi. Ainsi, le 10 du mois où il leur fut ordonné de prendre chacun un agneau tomba un Shabbath.
Un miracle eut alors lieu (comme le rapporte le Tour - Ora'h 'Haïm chap.130) au nom du midrach : "Chacun prit alors son agneau destiné au sacrifice de Pessa'h et l'attacha au pied de son lit. Les égyptiens leur demandèrent : ''à quoi cela vous servira-t-il''?, et ils répondirent ''afin de sacrifier pour Pessa'h, comme nous l'a ordonné Hachem ''.
Cette réponse les agaça, mais ils ne purent rien leur dire [D. ne leur donna pas la permission de le faire]. D'après ce miracle, on appela ce Shabbath, le Shabbath hagadol."

Les commentateurs demandent pourquoi ce miracle se réfère au Shabbath [précédant Pessa'h] et non à la date du 10 Nissan où il eut lieu, à l'instar de toutes les autres solennités qui sont fixées suivant la date et non suivant le jour de la semaine.

Le Ohev Israël répond que seul Shabbath donna la force aux Bné Israël d'accomplir le 10 Nissan l'ordre de se détacher de l'idolâtrie en prenant un agneau destiné à la mitsva.
Car ils durent pour cela rattacher leur âme au Créateur et cela ne fut possible que grâce au Shabbath dénommé selon le Zohar (2,205a) : le "jour de l'âme" (yoma déNichmata).
C'est pourquoi cette délivrance fut fixée dans les générations précisément le jour du Shabbath car grâce à lui l'âme peut sortir de son exil.

Le 'Hidouché haRim compare ce Shabbath à Yom Kippour en faisant un rapprochement entre le 10 Nissan (date à laquelle eut lieu le miracle de Shabbath hagadol) et le 10 Tichri (date de Yom Kippour).
Cela vient nous enseigner que ce jour a le pouvoir de purifier et de ramener l'homme à la droiture (cf. Zohar 2,39b).
Par ailleurs, Yom Kippour est appelé "Yoma Rabba" (le Grand Jour), et ce Shabbath est également nommé le "Grand Shabbath" (Shabbath hagadol), car il purifie et sanctifie l'âme juive de tous ses défauts et de toutes ses fautes.

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-> "Je vous enverrai Eliyahou haNavi avant qu'arrive le jour d'Hachem, jour grand et redoutable (hagadol vé'anora)" (Mala'hi 3,24)
Rabbi Elimélé'h Biderman dit que selon certains, le Shabbath haGadol fait allusion à ce grand jour où le machia'h va venir, et il est appelé ainsi en anticipation de ce grand moment.
[de même que nos ancêtres ont pu être libérés miraculeusement, avec précipitation, d'Egypte avec Moché, de même nous serons très très prochainement délivrés définitivement de notre exil par le machia'h!]

-> Certains ont écrit que comme ce Shabbat, contrairement à ceux des 4 parachiot (Para, Shékalim, ...), il n’y a pas de lecture spéciale de la Torah mais seulement une haftara spéciale, et que le verset qui termine cette haftara à la fin du livre de Mala'hi, la dernière prophétie des livres des prophètes, est: "Voici que Je vous envoie le prophète Eliyahou avant la venue du jour de Hachem, grand et redoutable", le Shabbat où l’on lit ce verset qui contient le mot "gadol" (grand) s’appelle Shabbat HaGadol.

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-> Le Shabbath haGadol est traditionnellement associé au commencement de notre Libération d’Egypte. Par ailleurs, la Haftara de ce Shabbath se termine par le verset bien connu qui annonce l’arrivée du Prophète Eliyahou, le précurseur de la Délivrance finale : "Voici, Je vous envoie Elie le Prophète, avant qu’arrive le Jour de Hachem, Jour Grand (Hagadol - הַגדָּוֹל) et Redoutable!" (Mala'hi 3,23).
Ainsi, le Shabbath précédant Pessa’h emprunte-t-il le nom "haGadol" à notre Haftara messianique afin de lier la première Délivrance à la dernière Délivrance, selon l’enseignement (guémara Roch Hachana 11a) : "C’est en Nissan qu’ils furent délivrés, c’est en Nissan qu’ils le seront dans les temps futurs".

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-> Le Lévouch (430,1) explique cette appellation de 'Grand Shabbat’ : selon lui, ce Shabbat est ainsi appelé parce qu'il constitue une introduction à la délivrance future, au sujet de laquelle il est écrit : "Voici, Je vous envoie le Prophète Eliyahou avant le jour d'Hachem, grand et redoutable, et il ramènera le cœur des pères à leurs fils et le cœur des fils à leur père" (Mala'hi 3,23 - haftara de Shabbat Hagadol).

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-> Le Ohev Israël (Likouté Na'h - Shabbath haGadol) écrit :
"L'origine et la fontaine de tous les Shabbath de l'année provient de 2 Shabbath : du Shabbath haGadol et du Shabbath Chouva.
Ils sont la tête de tous les Shabbath de l'année."

-> Le Ohev Israël mentionne la sainteté très élevée de ce Shabbat car, explique-t-il, tous les jours de la semaine tirent leur subsistance du Chabbat qui précède (Zohar II,63b) et tous les Shabbatot de l'année se nourrissent du Shabbat Hagadol et du Shabbat Chouva. On voit donc bien que tous les Shabbatot de toute l'année sont en germe dans ce Shabbat.

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-> Nos Sages (guémara Shabbath 118b) nous enseignent que si tout le peuple d’Israël observe complètement 2 Shabbath seulement, il méritera la venue du Machia’h : "Si Israël observait 2 Chabbath selon les Lois qui s’y rapportent, il serait immédiatement délivré".

Le rav Ye’hiel Epstein explique que les 2 Chabbath devant être observés sont Shabbath HaGadol (avant Pessa’h) et Shabbath Shouva (avant Yom Kippour).
Chacun de ces 2 Shabbatoth possède un pouvoir spécifique qui lui est propre : Shabbath Shouva tombe entre Roch Hachana et Yom Kippour et enseigne à l’homme la manière de retourner vers D. : la téchouva (condition nécessaire à la Délivrance). Shabbath haGadol fut le premier Shabbath observé en Egypte et contient en lui les germes de la Délivrance.

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-> Le livre "Zé'her léDavid" demande au nom du "mikdach Mélé'h" pourquoi on dit "Shabbat Hagadol" et non "Shabbat Gadol".
Il répond que les initiales de "Shabbat HaGadol" forment le mot "Séh" (agneau), et les dernières lettres forment le mot "Tal" (rosée). Or le mot "tal" a la valeur numérique de 430, ce qui est une allusion au fait que ce Shabbat-là se terminaient les 430 ans de l’esclavage des juifs en Egypte. C’est pourquoi Hachem a ordonné justement ce Shabbat-là d’attacher l’agneau, pour montrer que le peuple sortait de l’idolâtrie pour rentrer dans le domaine de Hachem.

-> On peut rapprocher un enseignement de rabbi David Pinto à ce Shabbath hagadol, précédant Pessa'h, et qui nous permet de redéfinir ce qui doit être gadol (grand, important) à nos yeux dans la vie :
Quand arrive le soir de Pessa’h, où il y a un ordre d’égorger l’agneau (le Séh) et de mettre son sang sur les montants et le linteau de la porte, Hachem a voulu ainsi nous dire en allusion : jusqu’à aujourd’hui vous avez adoré l’agneau, qui est l’idole des Egyptiens, et aujourd’hui vous annulez l’idolâtrie et vous utilisez l’agneau
pour offrir le sacrifice de Pessa’h, exactement de la même façon que jusqu’à aujourd’hui vous avez utilisé l’argent pour les besoins de l’idolâtrie, et qu’à partir d’aujourd’hui, vous utilisez l’argent pour acheter une mezouza, des tefilin et faire des mitsvot.

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-> Certains expliquent que le Shabbat s’appelle ainsi parce qu’ensuite il y a la fête de Pessa’h, qui s’appelle également selon la tradition des Sages "Shabbat", comme il est écrit [au sujet du compte du Omer] : "Vous compterez pour vous à partir du lendemain du Shabbat".
Contre les Saducéens, qui niaient la tradition des Sages, et décidaient que "le lendemain du Shabbat" signifiait vraiment Shabbat, on appelle le Shabbat qui précède Pessa’h : Shabbat haGadol, pour marquer qu’ensuite vient un Shabbat supplémentaire : Shabbat haKatan.

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-> En se préparant à tuer le dieu des égyptiens, chose qu'ils adoraient eux-mêmes, le peuple juif se préparait à abandonner son lien avec l'adoration des idoles en faveur du service d'Hachem (Mékhilta - Bo 11).
Non seulement le peuple juif devait faire face à sa propre conscience concernant l'agneau, mais il était également confronté physiquement aux égyptiens qui bouillaient de colère à la vue des juifs prenant leur dieu pour l'abattre. Lorsque les égyptiens leur demandèrent ce qu'ils comptaient faire de leur dieu, le peuple juif n'eut pas peur et leur fit part de ses projets.
Furieux, les égyptiens tentèrent de les tuer, mais Hachem protégea miraculeusement le peuple juif en donnant aux égyptiens des maladies étranges et atroces qui les empêchèrent de faire du mal aux juifs.
C'est pourquoi, explique le Kol Bo (47), le Shabbat qui précède Pessa'h est appelé Shabbat haGadol, le grand Shabbat, en référence à ce grand miracle.

Pessa’h = ma, ma, ma???

Pessa'h représente la fête de la connaissance (le da'at), qui est la base de toute vie juive.
+++ Pessa'h = ma, ma, ma???
Chaque juif a une néchama (une âme - נשמה), mot faisant allusion à : néchem ma (il respire le "ma", le questionnement - נשם מה).= La force du juif réside dans sa capacité à s'interroger pour parvenir à s'élever et de le faire humblement.

La matsa symbolise l'humilité.
Le 'hamets (l’orgueil) n'ayant pas eu le temps de s'y développer.

On peut remarquer que le mot : "matsa" (מצה), a la lettre tsadik (signifiant : "un juste"), qui est entourée par les 2 lettres formant la question : "ma?" (quoi? - מה).
Un tsadik est toujours entouré de questions.

Le Gaon de Vilna fait remarquer, que dans la Haggada, il est écrit : "Que dit le sage? ...", et pas directement : "Le sage dit ...", pourquoi cela? [de même pour le racha et le tam]

Le Gaon de répondre, qu'on peut reconnaît une personne à la façon dont elle va se comporter dans le feu de l'action.
Le sage s'emporte, certes, mais c'est parce qu'il veut ardemment comprendre.
Le racha, pour sa part, veut se débarrasser et rejeter (afin d'assouvir son orgueil en refusant de ne pas comprendre, ... - "pour vous ..." et pas pour moi!).

+ Dans la vie, il faut de l'humilité et de la force:
Le mot : 'ho'hma (la sagesse - חכמה), peut se décomposer en 2 :
- ma (מה) = l'humilité (Quoi? Que suis-je?)
- et : koa'h (כח) = la force, la puissance de l'audace sainte.

On commence la haggada par le passage "a la'hma aniya ...", qui parle de notre situation de misère/de détresse en Egypte, en levant une matsa (symbole de l'humilité).
Ce passage est composé de 28 mots, qui est la valeur numérique du mot: "koa'h" (=la force/la puissance).

Un tsadik est fort et humble à la fois ; il est celui qui a compris sa place dans la création ET sa place face à D.
Une place gigantesque et fabuleuse (le monde a été créé pour moi!), mais malgré tout minuscule face à D. (je ne suis rien!).

== b"h, que nous pussions vivre le message de Pessah, c'est-à-dire unir harmonieusement, en nous, la force et l'humilité, afin d'avoir un vie faite dans la 'ho'hma, une vie pleinement réussie!!

Source (b"h) : compilation personnelle (b"h) d'un dvar torah du rav Ména'hem Berros (dans son Pardess Ména'hem)

La fête de Péssa’h & la parole

Nous venons de finir la fête de Pourim, dont le fait de manger et de boire (le michté) a été une mitsva.
Nous avons devant nous la fête de Pessa'h, dont le fait de parler est une mitsva.
Elle est pas belle, la religion!! [N'oublions pas d'avoir l'intention de le faire, car telle est la volonté de D. ...]
+++ La fête de Péssa'h & la parole (1ere partie) :
Le Zohar (paracha bo) dit = "la mitsva de la Haggada est de formuler les louanges, dues à D., au sujet de la sortie d’Égypte.
Tel est ainsi le devoir de l'homme, pour toutes les générations : raconter ces louanges! [...]
D. se réjouit de cette narration et dit aux anges : "Venez et écoutez l'histoire de ma louange!
Voici que Mes enfants racontent et se réjouissent de la délivrance que Je leur ai octroyée!" "
La fête de Péssa'h = la fête de la parole.
D'ailleurs, le mot : Péssa'h (פסח), se divise en 2 mots : "pé sa'h" (la bouche parle - פה סח)

Le mot : sa'h (סח) a pour valeur numérique 68, tout comme le mot : haïm (la vie - חיים).
Ainsi, Péssa'h = pé sa'h = la bouche de la vie!

A l'inverse, Pharaon (פרעה) = pé ra (la bouche mauvaise - פה רע)

Le Ari Zal enseigne = "la force de l'homme dans ce monde, et l'essentiel de sa mission, est de séparer le mal du bien!"

Grâce à Pessa'h, nous allons aborder le sujet de la vie, celle que D. nous octroie, seconde après seconde, pour Le servir et pour parvenir à devenir des êtres droits et généreux au sein de son peuple, sachant séparer le bon du mauvais!

++ La fête de Péssa'h & la parole (suite) :Le mot traduisant la détresse est : "métsarim" (מצרים), mot pouvant aussi se lire : "mitsraïm" (Égypte - מצרים), le lieu de toutes les détresses des juifs, le lieu qui tenta d'étrangler l'âme juive ...
Le Séder = il y a une mitsva de parler de la délivrance d'Egypte (de la détresse) par D.Selon le Rav Yéhouda Lébovits = "Le fait d'extérioriser par la parole ce qui est à l'intérieur de soi-même est déjà une libération en soi ..."
De même, le roi Salomon a dit = "Lorsque quelqu'un a des soucis, qu'il le raconte aux autres!"
Lorsque nous communiquons à autrui notre infortune, la pression et le poids des soucis s'évacuent, et nous avons enfin le champ libre : nous pouvons respirer, prendre du recul, afin de continuer à vivre pour nous construire et nous élever!

Tout ce qui est gardé à l'intérieur de nous-mêmes produit une sorte d'asservissement cruel de notre propre être!
Nous nous retrouvons comme cloîtrés dans notre souffrance.

Ainsi, la cérémonie du Séder de Péssa'h vient délivrer (par la parole) notre être de tout asservissement intérieur!

D'ailleurs nos Sages ont dit = "Celui qui multiplie les explications au sujet de la sortie d'Egypte est méchouba'h (=digne de louanges!)."
Dans le mot : "méchouba'h" (משובח) , on peut y découvrir l'idée de délivrance intérieure et d'apaisement : "machav roua'h" (=une bouffée d'air - משב רח).

== Raconter la sortie d’Égypte est une véritable oxygénation de l'âme!!

Source (b"h) : compilation d'un dvar torah du rav Ména'hem Berros (dans son Pardess Ména'hem)

La sainteté de la nuit du Séder

++ La sainteté de la nuit du Séder - Péssa'h :

---> Le chla haKadoch = "la sainteté de cette nuit et de toutes ses prescriptions est très grande, car elle correspond au moment où D. nous a choisis parmi tous les autres peuples, et nous a sanctifiés par Ses commandements.
Il incombe donc de ne pas y parler de sujets qui ne relèvent pas de la Torah et des mitsvot.
Il faut aussi en avertir les membres de sa famille, dont chacun devra suivre mot après mot le déroulement du Séder tout en appliquant sa pensée à D.
Notre seule préoccupation doit être l'accomplissement des commandements liés à cette nuit et le récit des miracles en Égypte."

---> Rabbi Akiva Eiger = "Pendant la nuit de Péssa'h, on doit se conduire dans la sainteté et la crainte du Ciel.
Il faut en même temps se réjouir que D. nous a donné l'occasion d'accomplir en cette nuit-là de nombreuses mitsvot."

---> Le 'Hida = "Un juif doit toujours faire en sorte que ses actions soient compatibles avec la hala'ha, tout particulièrement le soir du Séder.
Quoi que l'on fasse, il faut s'efforcer d'agir d'une manière acceptable selon toutes les opinions. Évitons les formes de conduite fondées sur les avis plus indulgents (koulot), surtout pendant la sainte nuit du séder!"

---> Le 'Hida a dit aussi : "Comme elle est belle et plaisante l'habitude de ceux qui craignent D.!
Du kiddouch jusqu'à la fin du Hallel, ils n'émettent pas une parole de 'conversation profane', car la nuit entière est consacrée à la proclamation de l'unité de D., ce qui rend impossible toute interruption!"

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+ Allusion du Gaon de Vilna à ce sujet :

La 1ere des 4 questions est : "ma nichtana alaïla azé" - En quoi cette nuit est-elle différente?

Le mot 'yom' (le jour) est du genre masculin.
Le mot laïla (la nuit) est un féminin.

Le moment de l'accomplissement de presque toutes les mitsvot de la Torah est le jour, de même que les femmes sont d'habitude exemptées des commandements (mitsvot liées au temps), et que seuls les hommes y sont assujettis.
On remarque, que contrairement aux autres jours de l'année, les mitsvot du Séder, s'appliquent à la nuit, et non au jour.

Par ailleurs, dans cette 1ere question, il est écrit "alaïla azé" (---> azé = un masculin), et non "alaïla azot" (---> azot = un féminin).
Il y a dans cette question un passage du féminin (alaïla) au masculin (azé).

Ainsi, la Haggada demande au travers cette 1ere question :
"Quelle différence a cette nuit (mot au féminin) par rapport aux autres nuits, pour être appelée azé (mot au masculin), et qu'on doive y accomplir plus de mitsvot que d'habitude?"

== La nuit du Séder, n'est pas comme les autres nuits qui sont "féminines" et "manquent de mitsvot", mais est, au contraire, investie d'une sainteté spéciale qui la change complétement, de sorte que la Torah l'appelle le "jour".

[ L'injonction de la Torah :
- Chémot 12;18 = "la nuit vous mangerez des matsot".
- Chémot 13;8 = "bayom a'ou" - ce jour-là (les enfants posent des questions et leurs pères y répondent en montrant la matsa et le maror - selon l'injonction de ce verset :"léma'an" - c'est pour cela ].

Source (b"h) : compilation de divré Torah issus du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

"Si nous n'avions été envoyés sur terre que pour exécuter correctement les mitsvot liées à la veille de Péssa'h, cela nous aurait suffi!"

(Le Rav Yérou'ham Lévovitz - machguia'h de la Yéchiva de Mir - 1873-1936)

"Des jours de festin (littéralement : boisson - michté) et de joie" (Méguilat Esther 9;22)

Pourquoi nos Sages ont institué que nous exprimions et louions le miracle par l'ivresse?

1°/ Elle nous rappelle en quelque sorte la situation dans laquelle nous nous trouvions à cette époque.
- Au début de l'histoire de Pourim, nous avions toutes les raisons d'être désespérés et de céder à l'ivrognerie, tant les dangers qui nous menaçaient étaient immenses.
- Et après notre salut miraculeux, quand nous fûmes hissés au summum du succès, la boisson et l'ivresse seyaient également à notre position nouvellement acquise.

2°/ Selon le Choèl ouMéchiv = Ce devoir de s'enivrer à Pourim, souligne allusivement l'obligation que nous avons d'ancrer en nos esprits que D. a accompli ces prodiges, et a suscité tous ces événements, ce "au point de ne plus faire la différence entre maudit Haman et béni Mordé'haï".

N'imaginons surtout pas que la cause du décret d'extermination était Haman, et que Mordé'haï a amené la délivrance!
=== Tout, absolument tout a été causé/provoqué et dirigé par D., le Roi de l'univers!!

Source (b"h) : issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

"Le jeûne d'Esther est particulièrement propice à rappeler l'immense mérite de Mordé'haï et Esther, et quiconque doit implorer la miséricorde divine, et prier D. pour un certain sujet trouvera tout bénéfice à procéder en ce jour.

Il commencera par réciter le Téhilim n°22, intitulé "al ayélét acha'har" (=la biche de l'aurore), que nos sages attribuent à Esther (cf. guémara Méguila 15b).
Après cela, il se répandra en prière, et adressera sa requête particulière, tout en demandant que par le mérite de ces Justes, D. veuille ouvrir les portes de la miséricorde, et l'agréer."

[le Kav haYachar - chapitre 97]

[Dans ce psaume n°22, qu'on raproche à Esther, il est dit 2 fois : Elie, Elie. Le Rav Daniel Abdelhak a dit que c'est à rapprocher du fait que les juifs étaient à l'époque : "Ma'h" et "Shar". Or, si on ajoute à chacun de ces 2 mots les lettres du nom Elie, on obtient : Michaël (מיכאל), qui est l'ange d'Israël (Sar Israël, et Israël (יִשְׂרָאֵל). D'où ce double : Elie, Elie!]