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L’unité du peuple juif

+ L'unité du peuple juif :

-> "Quand un homme se coupe un doigt de la main gauche en découpant de la viande, lui viendrait-il à l’esprit de prendre le couteau, et de se couper un doigt de la main droite?
C’est un seul corps …

De même, les enfants d’Israël sont garants l’un de l’autre, et il ne saurait y avoir entre eux, ni vengeance, ni rancune."

[Guémara Talmud de Jérusalem – Nédarim 9,4]

-> Le 'Hazon Ich (Kovets Igros II,62) explique que de même que chacun des membres et des organes d'un corps ont une utilité, de même, le peuple juif, qui est semblable à un corps, est composé d'une multitude d'individus dont chacun a une mission dans la vie qui lui est propre.

-> Rabbi Yehezkel Levinstein (Ohr Yéhezkel - Middot) dit que malgré le fait que nous ayons tous des corps et des aspirations personnelles différentes, nous partageons une âme juive commune, qui aspire à l'unité, à l'image d'une famille dispersée qui se retrouve réunie lors d'une joie familiale.

Il fait également remarquer que lorsque nos ennemis souhaitent nous exterminer, cela conduit à mettre de côté toute distinction entre nous (dont l'origine est dans la matérialité), et à nous voir tous comme une seule entité : des juifs (dont l'origine est la spiritualité, le service de D.).

Rabbi Yehezkel d'enseigner que lorsque nous faisons des efforts afin de nous rapprocher de D., la distance entre nous diminue.

-> Le Tomer Déborah enseigne : "Toutes les âmes juives sont liées ensemble, chacune a son lot, son destin ... lorsqu'une personne faute, elle va s'endommager elle-même, et ainsi que le destin de son prochain".

-> "C'est parce qu'il y a de l'amour entre une personne et son prochain, que le peuple juif peut être considéré comme un seul corps, et qu'il peut alors véritablement s'unir pour accomplir pleinement toutes les mitsvot"
[le Anaf Yossef - guémara Shabbath 31a
-> sur le fait que plusieurs mitsvot ne sont réalisables que par certaines personnes - ex: un Cohen, un Lévi, un riche, ...
La religion juive, par nature, impose une cohésion afin que l'on puisse être quitte de toutes les mitsvot.]

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+ "Rassemblez-vous et je vous dirai ce qui vous arrivera à la fin des jours. Regroupez-vous et écoutez" (Béréchit 49,1-2)

Le Rambam explique "la fin des jours" comme en relation avec les jours du Machia'h.
Par ces mots, Yaakov révèle à ses descendants la condition nécessaire à l'accueil de la guéoula : "Regroupez-vous".

-> Le midrach (Béréchit rabba 98,1) dit : "A l'heure où les juifs s'unissent et se rassemblent ensembles, vous serez délivrés"

-> Un autre midrach (Tan'houma Nitsavim) va en ce sens : "Lorsque les juifs sont liés ensembles, ils accueilleront la présence divine"

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-> "Israël campa là en face de la montagne" (Chémot 19,2)

Rachi de commenter : "la multitude des enfants d'Israël a campé comme un seul homme, animé d'un seul et même désir".

Selon le midrach (Masseches Déréh Eretz - Pérék Shalom), D. a dit :"Parce que le peuple juif déteste la discorde et aime la paix, qu'il a campé comme un, alors maintenant, je vais lui donner la Torah".

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+ Dans la Torah, pour décrire Yaakov et sa famille descendant en Egypte, il est écrit :
-> "Toutes les personnes arrivant avec Yaakov en Egypte ... toutes ces personnes (néfech) [au nombre de] 70" (Béréchit 46,26)
-> "Toutes les personnes (néfech) issues du flanc de Yaakov étaient 70 âmes" (Chémot 1,5)

On peut remarquer qu'un terme pluriel (des personnes, âmes) est dénommé par un terme singulier (néfech : une âme).
De plus, ce terme de néfech (âme) renvoie à une notion de spiritualité.

=> Ainsi, nos ancêtres nous apprennent que dans l'exil, la nation juive se doit de rester unie, et cela passe par un objectif spirituel commun.

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-> Mordé'haï dit à Esther : "Va rassembler tous les juifs" (Méguilat Esther 4,16)

Le Maharal dit que c'est parce que les juifs se sont rassembler tous ensemble, afin de se tourner vers D., en prières et en téchouva, que la délivrance est arrivée.

Une brindille se casse facilement, mais un beau bouquet de brindilles est très difficilement cassable.
Telle est la force de l'unité ...
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-> Egalement sur ce sujet (b'h) : https://todahm.com/2017/09/27/5662
-> et aussi (b'h) : https://todahm.com/2019/10/03/10956
-> le bel exemple des Nassi des tribus à l'inauguration du Michkan : https://todahm.com/2021/04/25/31478

Lorsque le beau-frère du rav Yonathan Eibshitz est décédé, il a écrit une lettre à sa sœur veuve pour lui donner du 'hizouk.
Après avoir compati à sa douleur, il a ajouté : "Je t'en supplie, honore Hachem et ne souffre pas trop. Accepter la volonté d'Hachem avec amour te guérira et apportera la bénédiction à tes enfants. C'est Hachem qui élève nos enfants et Il n'a besoin de l'aide de personne pour le faire".

+ Le mensonge :

Suite du dvar Torah sur la vérité (b"h), disponible ci-après : https://todahm.com/2015/12/27/la-verite/

1°/ Un mensonge se dit en hébreu : "shéker" (שקר), mot ayant une valeur numérique de : 600.
A qui appartient le mensonge?

A celui qui est mauvais (לרשע - laracha), mot ayant également une guématria de 600.

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2°/ Quel est le crime commis par Amalek pour que l'on doive s'en souvenir toujours en mal?

Il est écrit dans la Torah (Dévarim 25,17-18) : "Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek, lors de votre voyage, au sortir de l'Egypte ; comme il t'a surpris chemin faisant" (achèr kar'ha badéré'h)

Le mot : "kar'ha" (קרך - il t'a surpris) a pour racine le mot : "kar" (קר - froid).
Malgré toutes les manifestations éclatantes de la grandeur de l'aide divine à notre égard, Amalek a osé attaquer le peuple juif, comme une personne qui saute dans une baignoire brûlante, dans le but de montrer que c'est envisageable et que la température baisse un peu en son contact.

Amalek a refroidi notre passion, notre amour pour D. et Ses mitsvot.
C'est également la conséquence du mensonge (שקר : shéker, shékar), qui refroidit tout idéalisme qu'inspire la vérité.

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3°/ Le mot émet (vérité - אמת) est composé de la 1ere lettre de l'alphabet (א), de celle du milieu (מ), et de la dernière (ת). Chacune de ces lettres a au moins 2 appuis au "sol" (en bas).
Ce qui est vrai l'est du début à la fin, et est solide, éternel.

Le mot shéker (mensonge - שקר) est composé de 3 lettres de la fin de l'alphabet, qui se suivent, indiquant comme un semblant d'ordre, de logique.
De même, un mensonge pour fonctionner doit avoir une partie de vérité.
Chacune des lettres de ce mot n'a qu'un seul appui, indiquant un concept peu solide, bancal, basé sur une réalité tronquée, faussée.

On peut noter que la lettre qui suit celles du mot Shéker (שקר) est le : "tav" (ת), faisant référence à la Torah (תורה).
Celui qui dit un mensonge peut se convaincre qu'il est dans le vrai, mais à la fin c'est toujours la vérité qu'il l'emporte.

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4°/ En réorganisant les lettres du mot shéker (mensonge - שקר), on obtient le mot : késer (קשר), qui renvoie à la notion de bande, de groupe.
Qu'est-ce qui contribue à donner de la force à un mensonge?

L'effet de groupe donne de la crédibilité, de la légitimité, renforce le sentiment de vérité d'un mensonge, et va contribuer à le diffuser le plus largement possible.

Selon la Torah, le diffamateur (motsi ra) devient lépreux (métsora), et il doit être isoler d'autrui, afin entre autre, d'arrêter de donner du poids et du partage aux mauvaises paroles.

Source (b"h) : traduction, adaptation et compilation personnelle de divrei Torah du rabbi Benjamin Blech

"Nos Sages disent que dans le futur, D. invitera les tsadikim à former un cercle pour danser tandis qu'Il sera assis parmi eux au gan Eden.
Et chacun [Le] désignera du doigt, comme il est dit : "C'est Lui Hachem en Qui j'ai espéré". "

[fin de la massékhet Taanit]

Rabbi Akiva Eiger explique que chacun de ceux qui forment un cercle se trouve à un endroit différent des autres et voit le centre sous un angle et un point de vue différents, ce qui ne les empêche pas de se trouver tous à la même distance du centre.

Il en est de même avec les tsadikim : même si chacun a sa propre conception du service de D. et sa façon d'accomplir les mitsvot, et même si chacun met davantage en relief un certain aspect du service de D., un dénominateur commun les relie : "C'est Lui Hachem en Qui j'ai espéré".

Le corps des tsadikim après leur mort

+ Le corps des tsadikim après leur mort :

-> Lorsque le corps de grands tsadikim a pu être ramenés en Israël et réinhumés, bien qu'ils soient décédés il y a de nombreuses années, leurs corps sont restés intacts et on a l'impression qu'ils ne sont décédés que récemment. Or, nous savons que le corps, une fois enterré, commence à se décomposer.
Y a-t-il une signification au fait que le corps du tsadik ne semble pas se décomposer?

Lorsque nous sommes en vie, notre corps et notre âme se combinent pour créer l'être humain. L'âme a besoin du corps et le corps a besoin de l'âme.
Au moment de la mort, les deux partenaires de vie se séparent. Lorsque l'âme voit ce qu'est devenu le corps qu'elle appelait autrefois son foyer, elle est très peinée.
Pour alléger la souffrance de l'âme d'un tsadik, Hachem veille à ce que le corps du tsadik ne se détériore pas et soit dans le même état que lorsque l'âme et le corps ne formaient qu'une seule entité vivante.

[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach 1 ]

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[on peut noter que moins on donne d'importance à la matérialité dans ce monde (développant sa spiritualité), plus on aura de pouvoir d'impacter notre élément matériel (corps) après notre mort! ]

Prononcer des paroles de Torah d’un défunt

+ Prononcer des paroles de Torah d'un défunt :

-> "Rabban Shimon ben Gamliel a dit : le juste n'a pas besoin d'une pierre tombale élaborée afin de rendre éternelle sa mémoire.
Ses enseignements [qui sont répétés même après sa mort], sont pour lui un monument commémoratif."

[guémara Yérouchalmi Shékalim 2,5]

-> Le roi David a dit : "Je voudrais séjourner à jamais sous ta tente" (Téhilim 61,5).
Est-ce qu'il pensait vivre éternellement?
Non, il voulait dire : "Maître du monde! Puis-je mériter que l'on partage mes enseignements même après ma mort."

-> La guémara poursuit en déclarant :
"Shimon ben Nézira a dit au nom de Rabbi Yits'hak : lorsque les mots d'un sage en Torah sont répétés par un vivant [dans ce monde], les lèvres de son corps, de la tombe où il repose, commencent à bouger comme s'il étudiait son enseignement."

-> Bien que ce soit une notion totalement au-delà de notre compréhension, la guémara nous livre un très bel enseignement :
"Comment cela (le fait que les lèvres bougent lorsque des enseignements sont étudiés) va précisément profiter au défunt?
Bar Nézira a expliqué : c'est comme s'il recevait une boisson délicieuse à base de miel.
Rabbi Yits'hak diffère légèrement : c'est comme s'il buvait un vin bon et bien vieilli, dont le goût reste dans sa bouche même après qu'il ai fini de boire."

-> La guémara conclut par :
"Rav Guidal a dit : Une personne qui rapporte un enseignement au nom de la personne qui l'a dit à l'origine, verra l'auteur de ses paroles en face de lui."

-> "L'âme d'un défunt devient présente, à tout endroit et à tout moment, où ses pensées de Torah sont rapportées."
[Zohar - paracha Pin'has]

-> Rabbeinou Méchoulam commente les paroles de Rav Guidal en nous expliquant que lorsqu'on rapporte les paroles de Torah d'un défunt, son auteur nous observe de sa place au Ciel.
Cela va provoquer un sentiment particulier au défunt envers celui qui maintient son souvenir et ses enseignements.
Il va intercéder auprès des royaumes divins en faveur de ce disciple.

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[Il existe plusieurs façons de diffuser des paroles de Torah : en permettant la publication, en donnant un cours, par un apprentissage individuel, ... à chaque fois, on permet au mort de "vivre" l'expérience de bouger ses lèvres dans sa tombe (sifsosav dovévos bakéver) ].

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+ Rendre visite à un défunt :

-> "Cela amène du plaisir aux personnes décédées lorsque ceux qu'elles aiment, rendent visite à leur lieu de sépulture, et qu'elles prient pour le bien de l'âme de la personne partie."

[Séfer 'Hassidim - 450]

-> "Il se trouve qu'une personne décédée prie pour ses enfants ... De même, la prière d'un vivant pour le bénéfice d'un mort a un impact."
[Séfer 'Hassidim - 1171]

-> "S'il n'y avait pas les prières faites par les personnes décédées pour le bien être des vivants, les vivants ne pourraient survivre même pas une demi-journée."
[Ma'avar Yabok - Sfat Emet - citant le Zohar]

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Un cimetière, de par le fait qu'il est le lieu où reposent des tsadikim, possède une atmosphère de sainteté.

-> Selon le Souccat Shalom, un cimetière possède les qualités du Temple.
De nos jours, la présence divine réside sur les lieux où sont enterrés les tsadikim.
En raison de cette sainteté et du mérite des tsadikim enterrés, les prières faites dans un cimetière sont facilement acceptées par D.

 

Source (b"h) : traduction & compilation personnelle issue du livre du Rabbi Tzvi Hebel (The Neshamah Should Have an Aliyah)

Honorer ses parents après leur mort … (2e partie)

+ Honorer ses parents après leur mort ... (2e partie)

---> Toute action positive peut être dédiée pour l'élévation de l'âme d'une personne décédée, mais il existe une différence entre un lien parent/enfant et les autres liens d'affinités :

-> envers toute personne (autre que ses parents) : le mérite d'une action est transféré au défunt, uniquement si la mitsva a été réalisée spécialement pour cette personne (en ayant en pensée ou en parole mentionné le nom de la personne avant d'agir).

-> envers ses parents : puisqu'un enfant est considéré comme une extension (la "jambe") de ses parents, comme s'ils étaient vivants et qu'ils accomplissaient eux-mêmes la mitsva, le mérite leur est transféré même sans aucune intention.
=> A chaque fois, qu'une fille ou un fils réalise une bonne action, les parents prennent part automatiquement aux bénéfices de cet acte méritant, même si l'enfant ne pensait pas à ses parents à ce moment.
Cela est valable pour tous les actes de notre vie.

-> Le Zohar nous enseigne que le moment principal pour honorer, comme il le faut ses parents, est après leur mort.
Il y est écrit (zohar - fin de la paracha bé'houkotaï) :
"Malgré le fait qu'un parent a pu décéder, l'obligation des enfants de l'honorer devient plus importante ...
car si l'enfant ne marche pas sur le bon chemin, il cause, pour sûr, à ses parents de ressentir une honte énorme dans l'autre monde.
Cependant, si les actes de l'enfant sont louables, il amène, certainement, un grand honneur à ses parents au même moment.
Il amène de l'honneur au nom de ses parents parmi les vivants dans ce monde ; et leur accorde de l'honneur aux yeux de D.
Par conséquence, D. aura certainement de la miséricorde et va les installer sur un trône de gloire."

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva n°33) de nous enseigner :
"Une personne doit penser au fait que son père et sa mère lui ont permis d'exister.
Pour cette raison, il ne peut être qu'approprié qu'un enfant fasse le maximum, de toutes ses forces afin de les honorer et de les aider.
Après tout, ils lui ont donné la vie et ont investi énormément de labeur et d'efforts afin de l'élever."

-> "Chaque bonne action qui va générer du mérite à une personne décédée, va amener en même temps une abondante récompense à la personne qui en est à l'origine".
[Séfer Taarich Yisrael - chap.19 - citant à ce sujet le rav Kamenetzky, le rav Kanievsky ...]

-> En ce qui concerne les parents, cela conduit à un double mérite.
Par exemple, par le fait de donner de l'argent à la tsédaka en l'honneur de ses parents, on va recevoir la récompense pour la mitsva de tsédaka, et la récompense d'honorer ses parents.

-> De plus, lorsque les parents décédés voient (de leur place au sein du monde de vérité) que leurs enfants réalisent des mitsvot en leur honneur, ils sont remplis d'une grande joie et ils prient pour leurs enfants.
Ils supplient D. d'accorder à leurs enfants une longue vie, pleine de prospérité, dans l'honneur et la miséricorde de D.
[cf. à ce sujet : le Séfer 'Hassidim - 170 ; le Téchouvot 'Haïm Béyad (Rav 'Haïm Palagi) ; le Yoré Déa - 116 ]

-> Cela a également beaucoup d'importance au niveau émotionnelle.
Suite à la perte d'un proche, il est normal d'avoir des émotions comme : de la tristesse, du découragement, de la culpabilité, des regrets, ...
On en vient à se répéter sans cesse : "J'aurai pu lui faire tellement plus!! ..."

=> Par le fait de rechercher activement à réaliser de bonnes actions au bénéfice de l'âme, l'endeuillé fait quelque chose de réel et de concret envers la personne qu'il a aimé.
Ces efforts et la prise de conscience que tout n'est pas perdu, que le lien n'est pas cassé, vont contribuer pour beaucoup afin d'amener l'endeuillé dans une direction positive.

-> Lorsque Yaakov va demander de transporter son corps après sa mort d'Egypte en Israël, il va demander à son fils : "Si tu as quelque affection pour moi, mets, je te prie, ta main sous ma hanche pour attester que tu agiras envers moi avec bonté et fidélité ('Hessed chel émet), en ne m'ensevelissant point en Egypte" (Béréchit 47,29)
Rachi explique que faire une bonté pour un défunt est une véritable bonté, car elle est faite de façon totalement altruiste (le mort ne pouvant faire un retour de sa gentillesse).

-> Le 'Hafets 'Haïm (chmirat halachone sec.3, chap.7) rapporte une histoire tirée du midrach haNéélam, qui permet de se rendre compte à quel point l'étude de la Torah va impacter l'âme d'un défunt.
Rabbi Zemira'ah a rencontré l'âme d'un racha, qui souffrait énormément suite à sa mort.
Ressantant sa grande peine, Rabbi a compris que D. le chargeait d'une mission : soulager la néchama de ce mort.

C'est ainsi, qu'il va retrouver son fils, totalement ignorant de la Torah, et lui permettre d'agir positivement selon la Torah, pour le bien de son père.
Une nuit, le père décédé est apparu au Rabbi et lui a rapporté :
-> dès que mon fils a su lire un verset pour la 1ere fois = "on m'a temporairement soulager des souffrances de ce jour" ;
-> dès que mon fils est entré en yéchiva pour personnes avancées = "toutes les punitions ont cessé immédiatement. J'étais libre des tourments de l'enfer!"
-> lorsqu'il a progressé au point de pouvoir établir lui-même ses propres décisions en halakha = "l'incroyable a eu lieu : j'ai été admis au gan eden! Un trône m'a été préparé parmi les justes."
-> Chaque jour que mon fils présente une nouvelle idées dans l'étude de la Torah = "des anges me couronnent par la même couronne que portent les grands tsadikim!"

Le décédé a conclu en disant : "Quelle chance a une personne qui laisse derrière lui un fils qui peine dans la Torah!"

=> Nos Sages (par ce midrach) nous enseigne que l'étude de la Torah permet une totale transformation pour l'âme, même d'un racha total.
A plus forte raison, l'âme d'un juif sincère, va être délivrée et propulsée aux plus hauts niveaux dans le Ciel.

-> "Toute personne qui a un lien avec la lumière de la Torah (en l'ayant étudié ou en ayant soutenu ceux qui l'étudient), cette lumière va (dans le futur : lors de la résurrection des morts) la ramener à la vie".
[guémara Kétouvot 111b -> sur le verset de Yéchayahou 26,19 : "Puisse les morts revenir à la vie ..."]

-> Le rav Leizer Yudel Finkel, Roch Yéchiva de Mir, observait l'année de décès de son père, le fameux : Alter de Slabodka.

Une nuit, l'Alter lui est apparu en rêve avec une requête urgente : "Shik mir pekala'h " (envoie-moi des paquets!).
= Il implorait son fils de lui envoyer des paquets d'actes méritants.

 

Source (b »h) : traduction & compilation personnelle issue du livre du Rabbi Tzvi Hebel (The Neshamah Should Have an Aliyah)

Honorer ses parents après leur mort … (1ere partie)

+ Honorer ses parents après leur mort ... (1ere partie)

-> "Tu observeras donc la mitsva, et les décrets ('houkim) et les règles (michpatim), que je t'ordonne d'exécuter aujourd'hui." (Dévarim 7,11)

La guémara (Erouvin 22a) explique : "Aujourd'hui (dans ce monde) afin de les accomplir ; demain (dans le monde à venir) afin d'y recevoir leurs récompenses."

-> Le Gaon de Vilna, avant de mourir, a attrapé ses tsitsit et a dit en larmes :
"Dans ce monde, avec quelques pièces, il est possible d'acquérir et de réaliser des mitsvot à chaque instant.
Dans le monde à venir, cependant, il n'est pas possible d'en accomplir une seule, même en échange de tout l'argent du monde."

-> Nos Sages (guémara Sanhedrin 104a) nous révèlent le fondement du fait de réaliser des actes : "léilou néchama" (en souvenir de l'âme, d'une personne décédée), en parlant du concept de : "béra mézaké" (par ses actes positifs, un fils va donner du mérite à son père, va lui permettre d'expier ses fautes, bien qu'il ne soit plus vivant).

-> Le Ramban (Béréchit 11,32) donne un exemple de ce principe.
Le père de notre patriarche Avraham s'appellait : Téra'h, était un fervant adorateur des idoles, et il a mis pleins d'obstacles à son fils (Avraham) afin de l'empêcher à avancer dans sa volonté de servir D.

Selon l'avis de certains de nos Sages, il n'a même pas fait téchouva avant de mourir.
Néanmoins, le Ramban nous dit qu'il a pu d'accéder au monde à venir par le mérite de son fils.

-> "Par chacune des mitsvot ou des actes méritoires qu'un de ses descendants va accomplir après sa mort, l'âme du père va recevoir de l'expiation."
('Hafets 'Haïm - Ahavas Chessed II - chap.15 - notes).

Le 'Hafets 'Haïm y poursuit également en disant qu'un fils peut, par la puissance positive de ses actions, épargner ses parents défunts de souffrir de leurs fautes dans le monde à venir, et va avoir un impact sur leur entrée au gan eden.

-> Le Chla haKadoch dit que cela s'applique à tout parent (quoi qu'il ai pu faire!) car : "un enfant est la jambe du père" (kara davouha).
Etant une extension du père, les actions du fils sont considérées comme celle du père lui-même.

-> "Lorsqu'une mère juive décède, que ses enfants craignent D. et s'occupent de la Torah et des mitsvot, cela est considéré comme si elle-même était en vie et qu'elle réalisait toutes ces actions."
[Rabbénou Yona - Iguéret haTéchouva - Drouch 3 - 79]

-> Pourquoi un enfant est appelé la jambe du père, et non sa main, ou tout autre membre de son corps?

Le rav Yts'hak Hutner explique que la jambe est le seul membre avec lequel une personne se déplace (cf.personne en béquille, en chaise roulante) ; et sans elle, elle serait complètement immobile.

D'ailleurs, ceci est la véritable différence entre un être humain et un ange.

-> Un ange est : un omeid, un être qui stagne au niveau dont D. l'a créé, sans possibilité d'évoluer.

-> L'homme est : un méhalé'h, un être qui marche.
Il peut débuter sa vie à un niveau très inférieur à celui d'un ange, mais par un travail sur lui-même et par son succès dans les tests de la vie que D. lui a envoyé, un être humain peut atteindre, voir dépasser un ange.
Ainsi, toute personne est constamment "en mouvement".

[Comme dit le Gaon de Vilna : "Dans la vie, soit on avance, soit on recule"
=> la notion de neutralité de nos actes n'existe pas.
Par exemple : si je me détends dans un but de reprendre des forces afin d'agir positivement (selon la volonté de D.), c'est bon, sinon c'est de la perte de temps, de la paresse.]

Cela est valable uniquement tant qu'on est en vie.
Une fois mort, il n'y a plus d'opportunités de grandir, on reste au même niveau pour l'éternité.

[une énorme souffrance future est le sentiment de honte/de regret devant ce qu'on aurait pu faire, qu'on a pas fait, et qu'il nous est alors plus possible de réaliser .... "Ah si seulement, j'aurais ... !!" ]

Une fois mort, à l'image des anges, on devient un immobile, un stagnant.

Le rav Yits'hak Hutner (Pa'had Yits'hak) enseigne que c'est à ce moment que la notion de : "la jambe du père" (kara davouha) prend tout son sens, permettant à la personne décédée (le père ou la mère) de garder un pied sur terre, monde incroyable/unique qui permet de gagner des mérites éternels.

=> Si une personne a laissé une descendance méritante, elle a des "jambes", qui vont lui permettre de continuer à marcher malgré sa mort.
Les actions des enfants étant attribuées aux parents, ils continuent à monter d'un niveau à un autre.

=> Ceux qui ont la chance d'avoir une descendance louable, continuent à avancer avec elle, et ils sont ainsi toujours parmi les vivants.

 

Source (b"h) : traduction & compilation personnelle issue du livre du Rabbi Tzvi Hebel (The Neshamah Should Have an Aliyah)

Les anges (partie n°2)

+ Les anges (partie n°2) :

-> Les noms des anges :
La première mention des noms des anges se trouve dans le livre de Daniel. [Daniel 10,13&21 & 12,1 ...]
La tradition rabbinique regorge de noms et de descriptions d'anges.
Les mystiques mettent notamment en garde contre la mention inconsidérée des noms des anges.
[en effet, il existe une idée selon laquelle il faut décourager les gens de prononcer inutilement les noms des anges. Hachem a ordonné aux anges d'aller vers une personne qui les appelle par leur nom, et nous ne voulons donc pas les déranger inutilement (Taamé Hamitsvot du Arizal - Vayé'hi).
Par conséquent, on s'adresse généralement aux anges sous une forme abrégée, comme "Mata"» ou "Samé'h Mem", plutôt que de prononcer leur nom complet. Beaucoup ne réalisent pas qu'il s'agit d'abréviations et non des noms complets.
Cela ne s'applique pas lorsqu'on fait simplement référence à une personne dont le nom est le même que celui d'un ange ; si des êtres humains sont également appelés par ce nom, il est alors permis de le prononcer. ]

La littérature de la Torah parle de quatre êtres angéliques principaux, qui correspondent aux quatre divisions du campement des Bné Israël dans le désert. En général, le chiffre quatre représente le lieu où l'existence trouve son expression, le support sur lequel une fondation est construite (ex: les quatre points cardinaux, quatre mondes célestes, quatre éléments, ...).
Tout comme Hachem a créé quatre directions et quatre camps pour les juifs dans le désert, il a également créé quatre anges pour entourer son trône : Mikhael, Gavriel, Raphaël et Ouriel. [midrach Bamidbar rabba 2,9-10. Chacun des anges était positionné autour du char divin qui a quatre pieds (Zohar 1:248b). ]

Ces anges sont parfois appelés archanges. Cela signifie qu'ils sont les commandants d'anges subordonnés de rang inférieur. Ainsi, les anges sous les ordres de Mikhael incarnent un aspect de la bonté et ceux sous les ordres de Gavriel dispensent une forme de justice divine, ...

+ Mikhael :

-> Mikhael et Gavriel sont les anges les plus importants et sont souvent mentionnés ensemble. Les sages commentent que ce sont eux qui ont rendu visite à Avraham après sa circoncision.
Le nom Mikhael signifie littéralement "qui est comme D.".
C'est Mikhael qui a annoncé la naissance prochaine d'Its'hak. [Béréchit rabba 48,9 ; 50,2]
Mikhael et Gavriel ont consigné que le droit d'aînesse avait été vendu à Yaakov par Essav (Béréchit rabba 63,14), et ils ont accompagné Hachem lors de sa descente sur le mont Sinaï (Dévarim rabba 2,34).
Ce sont eux aussi qui ont refusé de prendre l'âme de Moché lorsque son heure était venue (Kohélet rabba 9,11), et ce sont eux qui se sont tenus à ses côtés après sa mort (Dévarim rabba 11,10).
[Dévarim rabba 11,6 rapporte qu'il n'a pas voulu prendre son âme parce qu'il a été l'enseignant de Moché. ]

Les anges sont composés de feu et d'eau, ou selon un autre récit, des quatre éléments célestes : la miséricorde, la force, la beauté et la domination, correspondant aux quatre éléments terrestres : l'eau, le feu, la terre et l'air. [séfer Yétsira 1,7 ; Pardess Rimonim sect.24, chap.10]
Chaque nation a son ange gardien ; Mikhael est considéré comme l'ange gardien de la nation juive. [Chémot rabba 18,5]
Mikhael est l'ange qui a empêché Avraham de sacrifier son fils Its'hak. [Yalkout Réouvéni - Vayéra]
C'est aussi lui qui informe Sarah qu'elle donnera naissance à un garçon. [Baba Métsia 86b ]
C'est lui qui sauve Avraham de la fournaise (Béréchit rabba 44,13), qui protège Yaakov de Lavan (Pirké déRabbi Eliézer - chap.34), qui tente d'empêcher l'exil en plaidant en faveur du peuple juif (Yoma 77a), et intercède également en leur faveur lorsque Satan déclare qu'ils devraient être noyés dans la mer Rouge parce qu'ils ont adoré des idoles en Égypte (Chémot rabba 18,5).
Il est également le défenseur des juifs de Perse lorsque Haman complote pour les détruire. [Esther rabba 3,8 & 7,12 ]

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+ Gavriel :

-> Gavriel signifie "D. est ma force", et il est chargé de missions qui nécessitent la force pour être menées à bien. [séfer Otsar Hachémot]
L'ange Gavriel est mentionné comme le messager de nombreuses missions, souvent avec l'ange Mikhael, et également comme le défenseur du peuple juif.
C'est l'ange qui détruit Sodome (Baba Métsia 96b). Il protège Yossef contre l'immoralité de Potiphar (Sotah 13b) et lui enseigne les 70 langues du monde (Sotah 15b & 33a).
C'est Gavriel qui fait pleurer le nourrisson Moché afin que la fille du Pharaon l'accueille (Chémot rabba 1,24).

Le midrach (Chémot rabba 1,26) enseigne que Pharaon a mis à l'épreuve l'enfant Moché pour voir s'il chercherait à usurper son trône en plaçant des bijoux d'un côté et des charbons chauds de l'autre. Tendre la main vers les bijoux d'Égypte était le "signe" que Moché chercherait finalement à usurper Pharaon, et qu'il devait donc être tué.
L'ange Gavriel a poussé la main de Moché pour qu'il touche les charbons à la place afin de lui épargner la vie.

La guémara (Sanhédrin 21b) enseigne que lorsque le roi Salomon épousa la fille du Pharaon, Gavriel descendit et planta un roseau dans la mer, et un banc de boue se forma autour de celui-ci, qui devint plus tard la ville de Rome.

Gavriel est l'ange qui marque un "tav" sur le front des justes (tsadikim) à Jérusalem, les protégeant des anges de destruction (de la ville). [Shabbath 55a]
Gavriel représente l'élément feu (Yoma 21b), et c'est donc lui qui délivre 'Hananya, Mikhael et Azarya de la fournaise ardente. [Pessa'him 18a ; Chémot rabba 18,5]
C'est lui qui a empêché Vachti d'apparaître devant A'hachvéroch, conduisant ainsi au salut de la nation juive. [Méguila 12b]
Il est également considéré comme celui qui conduit l'âme dans le corps des justes. [séfer Yalkout 'Hadach 68b]
C'est lui qui mènera la chasse au Léviathan lors du repas où le Machia'h viendra. [Baba Batra 75a]

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+ Raphaël :

-> Raphaël signifie "D. guérit" et est identifié comme la force angélique qui apporte la guérison.
C'est lui qui guérit Avraham de sa douleur après sa circoncision (Yoma 37a ; Baba Métsia 86b).
Dans le Zohar, il est l'ange qui domine les heures du matin, apportant le soulagement aux malades et aux souffrants.

+ Ouriel :

-> Ouriel signifie "lumière de D.", et cet être angélique était le médium par lequel la connaissance d'Hachem parvenait à l'homme. Le midrach (Bamidbar rabba 2,10) demande : "Pourquoi a-t-il été nommé Ouriel? En raison de la Torah, des Prophètes et des Écrits par lesquels Hachem expie les fautes péchés et donne la lumière à Israël."

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+ Autres anges célèbres :

-> Il existe de nombreux autres anges mentionnés nommément dans la littérature juive. On peut citer quelques exemples parmi les dizaines mentionnés à divers endroits :
Layla est appelé le prince de la nuit (Sanhédrin 96a), et l'ange qui supervise la naissance et annonce quel type de personne ce bébé est destiné à devenir (Nida 16b).
D'autres exemples d'anges nommés sont Yurkamo, le prince de la grêle (Pessa'him 118a), Af Beri et Ridya (Taanit 25b), qui sont chargés des pluies.
[cela semble un peu étrange, car la guémara (Taanit 2a) dit que la pluie est l'une des choses de la création que Hachem ne confie pas à un messager. Une réponse possible à ce dilemme est la suivante : la guémara (Taanit 10a) dit que Hachem donne la pluie à la Terre d'Israël par Lui-même, et à d'autres endroits par l'intermédiaire d'un messager. Rabbi Yo'hanan, qui se trouvait en Terre d'Israël, disait que la pluie venait directement d'Hachem. Rabba, qui se trouvait en dehors d'Israël, voyait l'ange Ridya, qui est chargé de cette pluie. Les deux anges mentionnés peuvent être désignés pour deux types de pluies en dehors de la Terre d'Israël. ]

Ra'hav est l'ange de la mer (Baba Batra 74b), et Douma, qui est chargé des âmes des morts (Béra'hot 18b & Rachi - Sanhédrin 94a).

-> L'ange Matat (Métatron) joue un rôle important. Il agit en tant qu'agent d'Hachem dans l'entretien de la terre. Matat est l'ange qui a libéré les juifs de leur servitude en Egypte (Ramban - Bo 12,12).
Son rôle est si important dans la littérature juive que certains ont confondu à tort cet ange avec
D. lui-même, mais il va sans dire qu'une telle classification est hérétique. [la guémara ('Haguiga 15a) rapporte que c'est précisément cette erreur qui a conduit Elicha Ben Abouya (A'her) à s'égarer. ]

Le Zohar (sur Chémot) fait référence à l'ange Mikhael comme étant le grand prêtre du tabernacle céleste, qui a été construit par Metatron et qui est parallèle au tabernacle physique que la nation juive utilisait dans le désert.
Le midrach (Bamidbar rabba 12,12) dit également que Metatron a érigé un Tabernacle (Michkan) pour Hachem en même temps que les juifs dans le désert, et qu'en outre, Metatron offre sur son autel des sacrifices pour expier les fautes du peuple juif pendant son exil.
Certains diront également que Metatron est un autre nom de l'ange Mikhael. [rabbi Réouven Margolis - Mala'hé Elyon ]

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+ Les humains devenus anges

-> Il existe également quelques individus qui, selon la tradition juive, sont réellement devenus des anges.
Par exemple, 'Hanokh est devenu l'ange Matat (Métatron) [voir Zohar 1:27a ; 3:189a], le prophète Eliyahou est associé à l'ange Sandalfon (séfer haGuilgoulim), et certaines sources classent également Moïse dans la catégorie des anges (midrach haGadol - sur Béréchit 5,24).
De plus, Rabbénou Maïmon, le père du Rambam, dans son Iguéret Haéchama aux Juifs de Fès, écrit que l'âme de Moché : "s'est unie aux anges dans les cieux et est entrée dans le corps d'un ange" lorsqu'il est décédé, ajoutant que "ce n'était pas quelque chose de nouveau pour lui car lorsqu'il vivait encore dans un corps humain, il était actif parmi les anges".

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+ Apparition des anges :

-> Le Rambam (Moré Névou'him 2,42 ; Michné Torah - Hilkhot Yessodé haTorah 2,3-4) écrit que chaque fois que la Bible parle de personnes voyant des anges, il s'agit d'une vision, car les anges sont incorporels et ne peuvent être vus.
Ainsi, par exemple, lorsque les anges viennent réconforter Avraham, le Rambam suggère que cela ne s'est pas produit au sens littéral.

Le Ramban n'est pas du tout d'accord. Les détails du récit semblent dénués de sens s'ils ne se sont jamais réellement produits. Si les anges n'étaient qu'une vision, Lot et sa famille n'ont-ils jamais quitté Sodome?
Le Ramban explique que les anges apparaissent généralement dans des visions, mais lorsque la Bible indique explicitement que les anges sont apparus sous forme humaine, cela signifie qu'ils ont reçu une sorte de forme corporelle.
Les autorités ultérieures ont également discuté de la nature des anges prenant une forme corporelle. [comme le Abarbanel (son commentaire sur Moré Névou'him 2,42) ]
La pensée juive traditionnelle semble suivre le Ramban. [voir le séfer Hazikaron du Ritva - Vayéra]

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+ Faire des demandes aux anges :

-> Les anges sont des entités spirituelles raffinées, mais en fin de compte, ce sont des entités créées, tout comme un arbre ou un rocher. De la même manière qu'il est interdit de prier toute forme de création, il est interdit de prier les anges.
Il existe cependant plusieurs exemples dans la littérature et les prières juives où il semble que les anges puissent être au moins indirectement impliqués dans nos supplications à Hachem.
[Moché demande à la terre, aux étoiles, aux montagnes, aux vallées, à la mer et aux anges d'intercéder en sa faveur auprès d'Hachem - voir midrach Tan'houma - Vaét'hanan 6 ]

Il existe un débat intéressant sur la question de savoir si l'on est autorisé à implorer les anges d'intercéder en notre faveur, et dans quelle mesure. Certaines sources suggèrent que l'on peut "prier pour obtenir l'aide des anges administrateurs afin de renforcer le pouvoir de la prière" (Rachi - Sanhédrin 44b).
En fait, comme nous le verrons ci-dessous, des prières ont été composées à travers les âges, semblent utiliser cette ligne de pensée.

Le rabbi Aryeh Leib Gordon (19e siècle), cite une réponse du Rav Sherira Gaon, qui dit : "Lorsque l'on prie les anges, il faut le faire en hébreu. Cependant, lorsque l'on prie directement Hachem, la prière peut être récitée dans n'importe quelle langue." [introduction de son Sidour Otsar haTéfilot]
Cela semble impliquer qu'il est permis de prier pour que les anges intercèdent.

Certains Richonim, dont le rabbin El'azar de Worms et le rabbi Tsédakia ben Avraham Anav, défendent la pratique consistant à demander aux anges d'intercéder auprès d'Hachem. [Shibolé haLéket n°282 ]
Il existe même une prière attribuée à rabbi Yaakov ben Meir (Rabbénou Tam), qui commence par implorer les archanges de se tenir en prière devant Hachem. [rabbi Yossef Hahn - Yossef Omets - n°484 ]
Plusieurs autorités anciennes (ex: rabbi Israël Bruna (15e siècle) - Téchouvot Mahari Bruna n°275) et plus récentes (ex: rabbi Yaakov Emden - Mor Ouketsia n°3) sont également d'accord.

D'autres autorités sont plus réticentes à approuver ce comportement. Le Abarbanel désapprouve, citant une référence talmudique qui stipule : "Si les juifs sont confrontés à des difficultés, ils ne doivent pas implorer les anges Mikhael ou Gavriel, mais c'est moi [Hachem] qui dois recevoir leurs cris." [séfer Roch Amana 12, citant le Yérouchalmi chap.9,13a]

Bon nombre des autorités postérieures (qui s'opposaient peut-être personnellement aux prières mentionnant les anges) n'ont pas totalement interdit cette pratique et ont déclaré que ceux qui font preuve d'indulgence à cet égard ont sur qui s'appuyer. [rabbi Shmouël Kauders - Olat Shmouël n°88 ; Gesher ha'Haïm 3,26 ]

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+ Ma'hnissé Ra'hamim :

-> La prière de Ma'hnissé Ra'hamim est récitée juste après les prières de supplication dans la version ashkénaze des Selichos. Il s'agit essentiellement d'un appel aux anges afin qu'ils nous aident en présentant personnellement nos prières et nos supplications devant Hachem. Cette prière fait l'objet d'une controverse de longue date, car elle semble solliciter les anges en tant qu'intermédiaires.
Le Talmud (Yérouchalmi - Béra'hot 9,1) stipule qu'il est convenable, lorsqu'on implore un roi mortel, d'envoyer d'abord un serviteur à l'intérieur pour annoncer son arrivée, puis d'organiser sa rencontre avec le roi. Peut-être sera-t-il autorisé à entrer pour plaider sa cause, peut-être pas.
Cependant, Hachem attend de nous que nous implorions exclusivement Lui.

Le Rambam (commentaire sur Michna - Sanhédrin 10a) écrit dans le cinquième de ses Treize principes de foi qu'il est interdit de prier pour que les anges intercèdent en notre faveur en présentant nos prières à Dieu.
Le Ramban (Torat Hachem Témima) soutient également une position similaire à celle du Rambam. Il écrit que le simple fait de demander aux anges d'être nos intermédiaires pour transmettre nos prières à Hachem est une forme d'idolâtrie.
Cependant, certaines preuves semblent indiquer le contraire. Comme le Shibbolé HaLéket (282), qui cite la guémara (Sanhedrin 44b) selon laquelle une personne doit constamment prier pour que, dans les cieux, les anges donnent toujours de la force à ses prières et les protègent des anges Accusateurs.
Le midrach (Shir Hachirim rabba 2,7) mentionne également que la communauté juive devrait demander aux anges qui se tiennent aux portes de la prière et aux portes des larmes de veiller à transmettre les prières du peuple juif devant le trône d'Hachem.

-> Le rabbi Israël Bruna, un sage du 15e siècle, explique pourquoi cette prière est acceptable sous un angle différent. Il écrit que demander aux anges de transmettre nos prières à Hachem démontre simplement de la modestie, le sentiment de ne pas être digne de se présenter devant Hachem. [Téchouvot Mahari Bruna 275]

De plus, le rabbi Yéhouda bar Yakar, un sage du 13e siècle, souligne que nous ne récitons la prière de Ma'hnissé Ra'hamim qu'à la fin des Séli'hot, après avoir prié directement Hachem. S'adresser aux anges est une forme plus passive de supplication, afin qu'ils agissent en tant qu'intermédiaires pour s'assurer que nos prières parviennent à Hachem. [Pérouch Hatéfilot véhaBéra'hot]

Néanmoins, en raison des questions et des complications que cela soulève, le Maharal de Prague a déclaré qu'il était interdit d'adresser une prière à quelqu'un d'autre q'Hachem. [Nétivot Olam - Nétiv Avoda 12 ]
Le rabbi Moché Sofer s'est personnellement abstenu de réciter Ma'hnissé Ra'hamim. [Téchouvot 'Hatam Sofer 166. Cependant, il récitait d'autres passages des Séli'hot qui invoquent les anges pour qu'ils intercèdent en notre faveur, mais il le faisait discrètement lorsqu'il les récitait avec le reste de la communauté. Il agissait ainsi afin de ne pas se dissocier ouvertement des prières de la communauté, car il existe un principe selon lequel Hachem ne rejette pas les prières de la communauté. ]
Le Tséma'h Tsédek, troisième rabbin de Loubavitch, écrit qu'il ne faut réciter aucun des poèmes liturgiques qui sollicitent les anges comme intermédiaires. Il suggère de remplacer les mots faisant référence aux anges par des mots faisant appel aux Patriarches. Ce type d'intervention est mentionné dans de nombreux écrits des sages. [ Otsar Minhagé 'Habad - Elloul. Malgré cela, la coutume de 'Habad reste de réciter Ma'hnissé Ra'hamim ainsi que la prière de Midat Ha'rakhamim Alénou Hitgalgelou.]
Le rabbi Moché Feinstein est d'accord. [Igrot Moché - vol.5 - 43:6]

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+ Le Shalom Alé'hem le vendredi soir :

-> Le chant du Shalom Aleichem, qui est habituellement chantée après la synagogue avant de sanctifier le vin lors du repas du Shabbath, vendredi soir. Ce chant a été composée par les kabbalistes au 17e siècle, bien que son auteur exact soit inconnu, il a été acceptée par toutes les communautés.

La raison de son adoption repose sur une description talmudique (Shabbath 113b) de la veille du sabbat. Chaque vendredi soir, deux anges, l'un positif et l'autre négatif, accompagnent une personne qui rentre chez elle après la synagogue. Lorsqu'ils arrivent à la maison et trouvent les bougies allumées, la table dressée et les lits faits, l'ange positif dit : "Que cela soit ainsi la semaine prochaine", ce à quoi l'ange négatif doit concéder et répondre "Amen".
Cependant, l'inverse est également vrai. Si, à leur retour à la maison, ces éléments sont en désordre, l'ange négatif dit : "Puisse-t-il en être ainsi la semaine prochaine ", et l'ange positif est contraint d'admettre et de dire "Amen".
Le chant de Shalom Alé'hem est une salutation chantée pour accueillir ces anges ministériels.

-> En général, ce chant comporte quatre strophes. Les deux premières accueillent les anges, la troisième leur demande leur bénédiction et la quatrième les renvoie.
Le 'Hatam Sofer n'avait pas pour coutume de chanter cette chanson, car il disait qu'aujourd'hui, nous ne sommes plus à un niveau spirituel digne d'être accompagné par les anges.

Certains sages omettent cette 3e strophe, qui demande aux anges de nous bénir. [comme Rabbi Yaakov Emden (Sidour Beit Yaakov), le Gaon de Vilna, son élève rabbi 'Haïm de Volozhin, ainsi que rabbi Soloveitchik et le père de rabbi Moché Feinstein (Téchouvot Igrot Moché - OH vol.5) ]
Selon eux, il s'agit d'une demande inappropriée, car elle s'apparente à une prière adressée aux anges, ce que le judaïsme interdit.
Cependant, la plupart des autres sages juifs affirment qu'il ne s'agit pas d'une prière adressée aux anges.
[ en fait, notre Yaakov demande deux fois la bénédiction des anges. Lorsqu'il bénit ses petits-enfants, Ménaché et Efraïm, il demande que "que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces jeunes gens" (Vayé'hi 48,16). De plus, après avoir lutté avec l'ange, Yaakov déclare : "Je ne te laisserai pas partir avant que tu ne m'aies béni" (Vayichla'h 32,27), et la Torah rapporte que "[l'ange] bénit [Yaakov] là" (Vayichla'h 32,30).
Le sens simple de ces versets semble soutenir la récitation de la 3e strophe (baré'houni léshalom - que les 2 anges me bénissent pour la paix).
De plus, il existe une autre différence entre prier les anges et demander une bénédiction. En priant les anges, on sous-entend qu'Hachem n'est pas la seule entité à qui il convient de prier. Cependant, pour celui qui demande une bénédiction, une telle implication n'est pas présente. ]

-> Par ailleurs, certains sages omettent de dire la quatrième strophe (de shalom alé'hem - en demandant aux anges de nous laisser, de partir), car pourquoi voudrait-on renvoyer les anges? ['Hatam Sofer ; Divré 'Haïm ; rav de Satmar ... ]
D'autres sages suggèrent des raisons pour lesquelles cette strophe est appropriée :
- Le rabbi Yaakov Emden suggère que, puisque nous sommes sur le point de prendre un repas et que les gens ne se comportent pas toujours parfaitement pendant un repas, il est préférable que les anges partent en paix plutôt que de partir plus tard avec dégoût.
- Le précédent Rabbi de Loubavitch écrit que, puisque les anges ne mangent pas, il n'est tout simplement pas agréable de les laisser debout pendant que nous mangeons.
- Le Sfat Emes suggère qu'il existe en fait deux groupes d'anges, un pour les jours de semaine et un pour le Sabbath. Nous saluons d'abord les anges du Sabbath, puis nous faisons nos adieux aux anges des jours de semaine.
- Le rav Tsadok HaKohen de Lublin offre une autre perspective. Il répond qu'à Sabbath, nous sommes comme des mariés avec Hachem. Au début du Sabbath, les anges viennent se joindre aux festivités du mariage. Cependant, lorsque nous prenons notre repas, c'est un moment privé, notre yih'oud avec Hachem.
Lorsque nous, les mariés, nous rendons dans la chambre du yi'houd, en toute intimité avec notre bien-aimé, nous y allons seuls. Nous sommes tellement aimés d'Hachem qu'au moment où nous sommes sur le point d'atteindre une connexion aussi élevée avec Lui, les anges ne peuvent pas nous accompagner.

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+ Les anges et les humains :

-> La sainteté de l'âme juive surpasse de loin celle des anges.
Les anges sont unidimensionnels, n'accomplissant qu'une seule tâche spécifique, tandis que l'âme humaine peut servir de multiples façons. Seule l'âme est considérée comme une "une partie du D. en-Haut" ('hélek Eloka mimaal - Iyov 31,2) [le Tanya (Likouté Amarim - chap.2) ajoute le mot "mamach" pour montrer qu'on doit le comprendre au sens le plus littéral], tandis que les anges ne sont qu'une partie de la création.
En fait, le midrach écrit que certains anges souhaitaient "s'élever" au niveau des êtres humains et ont supplié Hachem de leur permettre d'essayer la vie d'un être humain.
Une fois placés dans un corps, ils n'ont pu s'empêcher de succomber aux tentations et ont connu des défaillances morales. Ce sont les néfilim ou "les déchus" dont il est question dans le livre de Béréchit (6,4).
[ainsi, notre libre arbitre (se matérialisant par nos chutes spirituelles par moment) est ce qui fait notre grandeur même par rapport aux anges. ]

-> Le rabbi Schnéour Zalman de Liadi (Iguéret Kodech - 23) écrit que "si un ange se tenait en présence d'un groupe de 10 juifs, même s'il n'y avait pas de paroles de la Torah [discutées] entre eux, une terreur et une crainte infinies et illimitées s'abattraient alors sur lui en raison de la présence divine qui règne sur eux, au point qu'il serait complètement anéanti!"
[la raison pour laquelle les êtres humains ne réagissent pas de la même manière est qu'ils sont moins raffinés (purs) et ont beaucoup moins de sensibilité et de perception spirituelles que les anges, et qu'ils ne sont donc pas conscients de la présence dans laquelle ils se trouvent. (cela permet aussi au libre arbitre d'exister). ]

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+ Pourquoi les êtres humains sont-ils supérieurs aux anges ?

-> Les anges sont des entités préprogrammées. Ils n'ont pas de libre arbitre (Béréchit rabba 48,11), pas d'identité propre, pas d'intérêts personnels, pas d'ego ; ils se contentent d'accomplir la volonté de leur Créateur.
[il existe en fait un débat dans la littérature rabbinique sur l'existence, la nature et les paramètres du libre arbitre angélique ou de son absence.
Il existe un débat sur la capacité des anges à modifier leur mission divine. Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 3,6) mentionne des anges qui "fautent".
Le rabbi Yonathan Eibeshutz (Yaarot Dvach I 15b-16a - drouch 2) apporte quelques éclaircissements. Il écrit que dans la prière Ountané Tokef (récitée à Roch Hachana, Kippour), il est question de rassembler les armées célestes pour le jugement. S'il y a jugement, alors il doit y avoir faute. Il postule qu'il ne s'agit pas d'une "faute" au sens où l'on succombe aux tentations de la mauvaise inclination, mais qu'ils peuvent simplement "se tromper" dans l'exécution d'une tâche divine, tout en ayant de bonnes intentions tout au long du processus. Ils peuvent commettre une erreur, mais ce n'est pas un acte de rébellion.
Le Ram'hal (Guinzé Ram'hal 40-1) écrit également que les anges peuvent se tromper parce qu'ils ne sont pas suffisamment informés de leur mission (voir Ginzei Ramchal, 40-1). ]

D'un côté, cela est particulier, car toute leur existence est en accord avec le but pour lequel ils ont été créés. D'un autre côté, leur service est limité, et dans un certain sens, sans valeur, car ils n'ont d'autre choix que de faire le bien. Ils ne peuvent pas choisir d'aller à l'encontre de Hachem.
[ ils peuvent commettre des erreurs ou des fautes de jugement quant à la manière d'exécuter la volonté d'Hachem ; voir 'Haguiga 15a, concernant l'ange Matat. Voir également le midrach Béréchit rabba 50,9 au sujet des anges qui ont été bannis pendant 138 ans parce qu'ils avaient donné trop d'informations à Lot au sujet de la destruction de Sodome. ]

C'est pour cette raison que les anges sont parfois appelés 'hayot, ce qui signifie littéralement "animaux". [par exemple dans Yé'hezkel 1,5 - "au milieu l'image de quatre 'hayot" ]
Ils partagent une caractéristique commune avec les animaux, à savoir qu'ils ne peuvent pas transcender leur nature. [Likouté Amarim - Tanya - chap.39 ]

En revanche, les commandements accomplis par un être humain ont une valeur bien plus grande, car ils résultent d'une victoire sur la tentation (yétser ara) et transcendent souvent les pulsions naturelles.
C'est parce que les humains peuvent aller à l'encontre d'Hachem que leur service est précieux lorsqu'ils choisissent d'être en harmonie avec Hachem. Ainsi, ils propulsent la personne vers des sommets spirituels infiniment plus élevés, contrairement aux anges qui sont bloqués à un niveau constant de conscience spirituelle.

-> Un homme vint un jour voir le rabbin de Lekhivitz pour se plaindre que la conscience de ses échecs dans le service de Dieu le rendait triste. Le rabbin lui répondit par une parabole :
"Un roi avait un orchestre de palais qui jouait de la musique à son gré. Il avait également un rossignol qui chantait de temps en temps. Le roi appréciait davantage les mélodies naturelles et spontanées du rossignol que les harmonies étudiées (apprises par coeur) de son orchestre.
De même, le Roi des rois a une multitude d'anges qui chantent devant lui en parfaite harmonie, mais Il préfère entendre les louanges imparfaites et souvent discordantes de nous, mortels. Tant que nous offrons notre service au mieux de nos capacités, nous ne devons jamais nous sentir découragés par nos défauts."

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+ Conclusion

-> Ainsi, les accomplissements de l'être humain sont bien plus précieux que les services rendus par les anges. C'est pourquoi le sujet des anges a toujours été considéré comme secondaire, car il n'a que peu d'importance pratique.
En fait, lorsque les anges sont mentionnés dans les textes 'hassidiques, c'est souvent pour montrer leur insignifiance totale par rapport aux accomplissements humains.
[ en ce sens, le Rabbi de Loubavitch raconte qu'un 'hassid vint voir le précédent Rabbi de Loubavitch avec deux questions : l'une concernant le service des anges, l'autre concernant son propre service personnel. Le Rabbi ne répondit qu'à celle concernant le service divin humain, apparemment parce que c'était la seule qui avait une importance pratique - Torat Ména'hem 1,30.]

En réalité, leur service est extrêmement insuffisant par rapport à ce qu'un être humain peut accomplir. Les anges donneraient n'importe quoi pour pouvoir accomplir ce que les êtres humains peuvent accomplir. [rabbi Schneur Zalman de Liadi - mentionné dans Hayom Yom 17 Adar I]
Tous les mondes supérieurs n'ont été créés que comme un mécanisme permettant de relier l'action humaine au Divin.
[ le rabbin Moshe de Karlin commente le verset (Vayétsé 28,12) avec l'échelle de Yaakov où des anges montaient et descendaient, en disant que cela symbolise le fait que tous les mouvements des anges dépendent des actions humaines. ]

L'être humain peut choisir de vivre avec la conscience spirituelle d'un animal ou celle d'un ange.
Lorsque l'être humain choisit la perception de l'ange, son service divin et ses réalisations ont plus de valeur que ceux du plus élevé des anges.

Les anges (partie n°1)

+ Les anges (partie n°1) :

-> La croyance juive dans les anges remonte aux origines mêmes du judaïsme. Les anges sont considérés comme des émissaires d'Hachem, envoyés pour accomplir Sa volonté.
Le mot hébreu pour ange (mala'h), vient de la racine "envoyer" et est utilisé à la fois dans le sens ordinaire de messager et dans le sens d'ange "envoyé " par D.
Le seul but d'un ange est d'accomplir la tâche que Hachem lui assigne. Les anges sont mentionnés à de nombreuses reprises dans la Torah, les Prophètes et les Écrits.

Les anges sont des êtres spirituels dépourvus de toute caractéristique physique.
[la littérature juive débat pour savoir si les anges sont des êtres dotés d'une âme et d'un
"corps" ou s'ils sont dépourvus de corps. La philosophie 'hassidique soutient qu'ils ont
également un "corps", fait d'une version spirituellement raffinée du "vent" et du "feu", d'après : "Des vents tu fais tes messagers ; des flammes ardentes, tes ministres" (ossé mal'akhav rou'hot, méchartav éch loét - Téhilim 104,4). ]
Toutes les descriptions dans la littérature juive qui mentionnent des caractéristiques physiques telles que des ailes ou des membres sont purement anthropomorphiques et font référence à leurs capacités et tâches spirituelles.
Par exemple, lorsqu'ils sont décrits comme "ailés", cela décrit leur désir constant de "s'envoler" et d'être plus proches d'Hachem.
En réalité, les anges sont appelés "forme sans substance" (Rambam - Hilkhot Yessodé haTorah 1:3). Cela ne signifie pas une forme au sens physique, mais plutôt des manifestations spirituelles de différents types d'énergie divine.
[par exemple, le Rambam (Guide des égarés - par.1 chap.49) écrit que les anges n'ont pas de masse et sont réputés capables de traverser des objets solides sans difficulté. ]

Il est intéressant de noter que le texte biblique décrit la course effrénée et le retour, le flux constant des anges qui vont et viennent en présence d'Hachem. [ex: "les 'Hayot (créatures célestes) allaient et venaient, tel l'éclair" (Yé'hezkel 1,14) ]
Les kabbalistes écrivent que la course de ces anges représente leur perte d'identité et de sens de soi dans la source transcendante de l'univers.
Le retour signifie qu'ils retrouvent leur sens de soi lorsqu'ils redescendent dans l'univers naturel, la réalité créée. [Tséma'h Tsédek - Déré'h Mitsvoté'ha]
D'une certaine manière, cela ressemble aux actions frénétiques des particules élémentaires. Cela nous donne peut-être un aperçu de ce qui se passe dans les royaumes spirituels, à partir d'une compréhension scientifique de notre univers matériel.

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+ Pourquoi des anges? :

-> L'un des piliers de la foi juive est que Hachem est l'unité absolue dans tous les sens du terme. Son essence ne peut être disséquée, analysée ou séparée en parties.
Dans un but d'interagir avec un monde multiforme, Hachem a créé les royaumes spirituels, afin de canaliser sa providence vers le monde. [rabbi Moché Cordovéro - Pardes Rimonim 2:6 ]

C'est ce domaine spirituel, comparable à un programme informatique spirituel, qui canalise et exécute en fin de compte la volonté d'Hachem dans le monde. La littérature juive décrit tout un système de traitement qui permet à l'énergie de nature céleste, conceptuelle et spirituelle d'être expérimentée de manière tangible et matérielle.

1°/ Un mécanisme de canalisation de la bonté Divine :
Le premier objectif des anges est d'être les mécanismes par lesquels cette énergie divine infinie est canalisée et traitée dans le monde (limité, car matériel).
Ainsi, lorsque la guémara ('Haguiga 14a) dit : "Chaque mot émanant d'Hachem crée un ange", cela signifie que la force qui émane afin de se manifester dans ce monde est appelée un ange. [Rambam - Moré Névou'him 2,6 ]
Les anges sont donc les moyens qui font descendre la bonté Divine d'en-Haut dans ce monde, permettant à la bénédiction de D. de s'exprimer de manière physique.

Cette interaction entre le haut et le bas, entre Hachem et l'humanité, peut être comparée à l'interaction entre les personnes. On ne peut exprimer ses sentiments les plus intimes à autrui qu'à l'aide de ses membres, de sa bouche ou d'autres mécanismes. On exprime son amour pour quelqu'un en l'embrassant ou en le serrant dans ses bras, en lui disant des mots tendres ou peut-être en lui offrant un cadeau. L'autre personne apprécie ces expressions parce qu'elles "montrent que vous vous souciez d'elle". Elles constituent le mécanisme par lequel le sentiment immatériel d'amour peut s'exprimer.
De la même manière, c'est par le mécanisme des anges dans leur évolution dans les mondes spirituels qu'Hachem transmet ce qu'Il souhaite accorder.

2°/ Afin d'affiner et élever nos actions :
Le deuxième objectif des anges est de transmettre les pensées et les sentiments humains à Hachem, permettant ainsi aux commandements accomplis par les êtres humains d'être reçus dans les cieux.
[un exemple de cela se trouve dans le midrach (Chémot rabba 21,4) : "Une fois que tous les lieux de culte ont terminé leurs offices, l'ange chargé de la prière rassemble toutes les dévotions qui ont été offertes dans tous les lieux de culte, les transforme en couronnes et les place sur la tête d'Hachem." ]

Comme l'écrit le Tséma'h Tsédek (Déré'h Mitsvoté'ha 27a) :
"Tout comme il existe des anges qui sont des émissaires du Ciel pour transmettre le flux divin vers le bas, il existe également des anges qui reçoivent les actes et les sentiments du peuple juif et les présentent à Hachem.
C'est ce que le Zohar entend par "les anges reçoivent les prières" ; car il n'est pas possible que les sons et les mots physiques montent au ciel et ne fassent plus qu'un avec leur source sans avoir d'abord subi le raffinement spirituel des anges."

Le Tséma'h Tsédek relate une idée selon laquelle, lorsque le machia'h viendra, le monde sera tellement raffiné que les anges ne seront plus nécessaires en tant que mécanisme.

Dans le même ordre d'idées, le midrach (Tan'houma - Michpatim 19) dit également que "lorsqu'une personne accomplit une mitsva, elle reçoit un ange. Si elle accomplit deux mitsvot, elle reçoit deux anges. Celle qui accomplit tous les commandements reçoit de nombreux anges".
Le midrach poursuit : "Qui sont ces anges? Ce sont ceux qui protègent une personne contre le mal".
En plus d'agir comme un mécanisme de communication, les anges agissent également comme une sorte d'énergie positive résultant de l'accomplissement des commandements (mitsvot). Le concept d' "ange gardien (défenseur)" pourrait trouver son origine dans cette idée.

-> En gardant à l'esprit l'idée ci-dessus, nos sages écrivent qu'il existe différents niveaux d'anges, chacun classé selon sa perception de la divinité et de son raffinement [spirituel]. Ensemble, ils forment le mécanisme qui apporte la providence d'Hachem au monde.
Le Rambam (Hilkhot Yessodé haTorah 2:7) les énumère, en commençant par les plus élevés (raffinés) : les 'Hayot, Ofanim, Erelim, 'Hachmalim, Séraphins, Mala'him, Elokim, Bné Elokim, Chérouvim et Ichim.
[le Zohar (2:43a) a une variation à cet ordre. ]
Ces dix noms reflètent les dix niveaux spirituels différents des anges. Le dixième et dernier niveau est appelé ichim, qui communique avec les prophètes et est perçu à travers des visions prophétiques. Ils sont appelés ichim, qui signifie "hommes", car leur niveau est proche de celui de la connaissance humaine.

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+ Leur présence dans le texte biblique :

-> Le texte biblique parle explicitement des anges, mais donne peu de détails à leur sujet.
Ils apparaissent à Hagar (Lé'h Lé'ha 16,9), à Lot (Vayéra 19,1), et trois anges apparaissent à Avraham (Vayéra 18,1).
Un ange sauve Its'hak d'être sacrifié par son père (Vayéra 22,11), et ils montent et descendent l'échelle de Yaakov (Vayétsé 28,12), et lui apparaissent à nouveau plus tard (Vayétsé 28,11-13), et il lutte avec l'un d'eux, ce qui entraîne le changement de son nom (Vayichla'h 32,22-32).
Hachem promet d'en envoyer un à Moché (J'enverrai devant toi un ange - Ki Tissa 33,2), et envoie un ange pour barrer la route à Bil'am (Balak 22,31).
Ceci n'est qu'une toute petite partie ; il existe des dizaines d'autres références dans toute la Bible (Tana'h). [ex: Shoftim 13,19 ; Méla'him I 22,19 ; Yéchayahou 63,9 ; Iyov 1,6 ; Téhilim 91,11 ; ...]

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+ Un regard rabbinique sur les anges :

-> Dans certains cercles non juifs, les anges sont considérés comme de simples intermédiaires entre
D. et le monde. La vision juive traditionnelle semble très différente.
Le véritable but des anges est la glorification d'Hachem. Plus le monarque est magnifique, plus son entourage est important, et de même, le Roi des rois a créé un tel système, où il dispose de nombreux ministres pour accomplir ses missions.

-> Quand les anges ont-ils été créés ?
Les sources classiques débattent du jour où les anges ont été créés dans le processus de la Création.
Certains sages suggèrent que c'était le 2e jour de la Création, tandis que d'autres affirment que c'était le 5e jour. [midrach Béréchit rabba 1,3 & 3,8 ; Chémot rabba 15,22 ]
Toutes les sources classiques semblent toutefois s'accorder sur le fait que ce n'était pas le premier jour de la Création, afin que les anges ne semblent pas avoir contribué à la création.
[Rabbi Yo'hanan dit qu'ils ont été créés le 2e jour, en se basant sur un verset concernant les eaux Supérieures. Rabbi 'Hanina dit que c'était le 5e jour, avec d'autres créatures ailées, puisque Yéchayahou les décrit comme des créatures ailées (Yéchayahou 6,2) ]

Dans certaines sources, les anges sont décrits comme ayant été créés à partir de chaque parole d'Hachem ("par la parole d'Hachem les cieux se sont formés, par le souffle de sa bouche, toutes leurs milices (tséva'am) - Téhilim 33,6 ; guémara 'Haguiga 14a : "À chaque parole qui sort de la bouche d'Hachem, un ange est créé").

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-> Les types d'anges :

Il semble qu'il existe en général deux types d'anges :
1°/ La guémara enseigne que les anges de service sont créés à partir d'un courant de feu et qu'après avoir chanté leurs louanges à Hachem (certains anges attendent cela très longtemps), ils retournent au néant et cessent d'exister. ['Haguiga 14a - un nouveau groupe d'anges est créé chaque matin, voir Béréchit rabba 78,1 ]
2°/ D'autres anges ne cessent pas d'exister, comme Michael et Gavriel, qui sont des résidents permanents des cieux et offrent des louanges continuelles. [Eikha rabba 3,8, avec Pérouch Maharzou ]

Les anges permanents attendent tandis que les anges nouvellement créés se précipitent pour commencer à chanter, pour être ensuite consumés lorsqu'ils se trouvent face à la Majesté divine. [Avot déRabbi Nathan 12:6]
Ces deux types d'anges sont évoqués dans les prières matinales récitées quotidiennement (dans les bénédictions du Shéma).
En effet, les kabbalistes précisent que l'existence même de ces deux types d'anges explique les deux traditions différentes concernant leur création : les anges temporaires ont été créés le 2e jour, et les anges permanents (qui ont des noms) ont été créés le 5e jour. [Radal sur Pirké déRabbi Eliézer 4:1 ; Rabbénou Bé'hayé investe cet ordre dans Béréchit - Vayétsé 28,12]

Les anges se délectent continuellement de la splendeur de la Présence divine et ne sont pas soumis aux passions du yétser ara. [midrach Béréchit rabba 48,11]
Les anges ne mangent pas, ne boivent pas et n'ont pas d'autres besoins physiques. [Yoma 4b ; Béréchit rabba 48,14]
Le Talmud enseigne que ce sont Mikhael, Gavriel et Raphaël qui sont venus voir Avraham et qu'en général, un ange n'accomplit qu'une seule mission à la fois.
[cette idée est expliquée de différentes manières. Tossafot suggère que cela signifie qu'un ange n'est pas chargé de deux missions au même endroit (commentaire sur Baba Métsia 86b).
Le Maharal de Prague écrit qu'il existe trois types de missions : celles qui apportent la bonté divine, celles qui apportent la destruction et celles qui maintiennent le statu quo. Il écrit qu'un ange peut avoir plusieurs missions, mais qu'il est limité à une seule catégorie de mission. ]
On dit que les anges et les êtres humains ont trois qualités similaires : tous deux ont la compréhension, tous deux marchent debout et tous deux parlent la langue sacrée. [ 'Haguiga 16a ]
[ Les êtres humains parlent également d'autres langues. Les anges ne peuvent pas parler l'araméen (Maharacha sur cette guémara), et l'hébreu était la langue originelle de l'humanité (Targoum Yonathan ben Ouziel - Noa'h11,1) ]

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b'h, également d'autres divré Torah sur les anges :
- La jalousie existe même chez les anges : https://todahm.com/2025/06/06/la-jalousie-existe-meme-chez-les-anges
- Les anges parlent, certains peuvent les écouter : https://todahm.com/2024/05/28/les-anges-parlent-certains-peuvent-les-ecouter
- Etre juif = faire des mitsvot = nourrir les anges : https://todahm.com/2024/02/28/etre-juif-faire-des-mitsvot-nourrir-les-anges

- Les anges portent chacune de nos bonnes paroles : https://todahm.com/2025/02/24/les-anges-portent-chacune-de-nos-bonnes-paroles
- Protection par Hachem vs. protection par les anges : https://todahm.com/2025/01/10/protection-par-hachem-vs-protection-par-les-anges
- Les mauvaises paroles créent des anges Accusateurs : https://todahm.com/2025/02/24/les-mauvaises-paroles-creent-des-anges-accusateurs

- Les anges ne peuvent pas donner à la tsédaka : https://todahm.com/2025/01/26/les-anges-ne-peuvent-pas-donner-a-la-tsedaka
- Les juifs surpassent les anges : https://todahm.com/2024/02/29/les-juifs-surpassent-les-anges
- Machiah & les juifs dépasseront totalement les anges : https://todahm.com/2024/02/28/machiah-les-juifs-depasseront-totalement-les-anges
- Les juifs = plus hauts que les anges (selon le Ben Ich 'Haï) : https://todahm.com/2023/04/13/les-juifs-plus-hauts-que-les-anges-selon-le-ben-ich-hai
- Les juifs surpassent les anges : https://todahm.com/2018/10/10/les-juifs-surpassent-les-anges-2
- Hachem tire plus de plaisir de tout juif que des anges : https://todahm.com/2025/02/25/hachem-tire-plus-de-plaisir-de-tout-juif-que-des-anges
- Des anges déchus : https://todahm.com/2017/10/23/des-anges-dechus

- Ls 3 anges reçus par Avraham : https://todahm.com/2020/03/23/les-anges
- Nos Patriarches vivaient constamment avec des anges : https://todahm.com/2024/02/28/nos-patriarches-vivaient-constamment-avec-des-anges
- La bataille de Moché avec les anges pour obtenir la Torah : https://todahm.com/2015/06/07/la-bataille-de-moche-avec-les-anges-pour-obtenir-la-torah
- Roch Hachana - Pour que les anges parlent bien de nous : https://todahm.com/2025/10/09/roch-hachana-pour-que-les-anges-parlent-bien-de-nous