Aux délices de la Torah

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La Soucca = une leçon de hichtadlout pour l’année à venir

+++ La Soucca = une leçon de hichtadlout pour l'année à venir :

+ "Dans des Souccot vous habiterez pendant 7 jours ; tous les habitants d'Israël habiteront dans des Souccot" (Emor 23,42)

-> "La Torah dit : 'Pendant ces 7 jours, quittez votre habitation permanente et habitez dans une habitation temporaire.
Jusqu'à une hauteur inférieure à 20 amot, l'habitation d'un homme est une construction temporaire. A une hauteur supérieure à 20 amot, l'homme ne fait pas une construction temporaire, mais une construction permanente". [guémara Soucca 2a]

-> "Nos Sages enseignent : Vous habiterez [dans la soucca] comme vous logez [chez vous], c'est-à-dire que pendant les 7 jours de [Souccot], un homme doit faire de sa soucca une habitation permanente et de sa maison, une habitation temporaire. Comment? S'il a de beaux plats, il doit les apporter dans la soucca. [S'il a de beaux tissus], il doit les apporter dans la soucca." [guémara Soucca 28b]

=> Pourquoi la soucca doit-elle être une construction essentiellement temporaire, si on demande à un homme de s'y conduire de la même façon que dans sa maison (construction permanente)?

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+ "Afin que vos générations sachent que J'ai fait habiter les Bné Israël dans des cabanes (souccot) lorsque Je les ai fait sortir d'Egypte" (Emor 23,43)

-> La guémara (Soucca 11b) apporte 2 avis :
- selon Rabbi Akiva : le mot "souccot" est à prendre littéralement : les Bné Israël ont construit de réelles cabanes [pendant leur 40 années d'errance dans le désert].
Rachi explique que ces cabanes avaient pour but de les protéger du soleil pendant leurs campements.
- selon Rabbi El'azar : le mot "souccot" fait référence aux Nuées de Gloire (Anané haKavod) qui entouraient le peuple juif dans le désert.

=> Selon l'explication de Rabbi Akiva, il est difficile de comprendre l'expression : "J'ai fait habiter les Bné Israël dans des cabanes". Pourquoi le verset laisse-t-il entendre que l'acte venait de D. [alors que c'est plutôt des Bné Israël en raison de la chaleur]?
De plus, selon Rabbi Akiva, il semble ne rien y avoir de significatif aux souccot du le peuple juif, car les voyageurs ont l'habitude de construire des cabanes dans le désert pour se protéger du soleil. Pourquoi alors la Torah nous demande-t-elle de commémorer éternellement ces cabanes?

-> Cette question a été posée par Ramban (Emor 23,43).
Il répond que selon Rabbi Akiva, le but de la mitsva est de se souvenir des cabanes que nos ancêtres construisirent dans le désert afin de nous rappeler "qu'ils étaient dans le désert, dépourvus de maison, sans rencontrer la moindre ville habitée pendant 40 ans, mais que D. était avec eux et ils ne manquèrent de rien".

=> Cette explication ne résout pas complètement, semble-t-il, la difficulté que nous avons soulevée.
Les souccot que les Bné Israël construisirent dans le désert n'étaient pas plus qu'un effort naturel (hichtadlout) pour se protéger du soleil du désert. Pourquoi commémorerions-nous ces souccot, fabriquées par des hommes, pour nous souvenir que D. nous a miraculeusement fourni tout ce dont nous avions besoin pendant les 40 ans dans le désert?

-> Le Netsiv (Méromé Sadé, Soucca 2b) déduit du commentaire de Rachi (qui ne mentionne que l'opinion de Rabbi Eliézer et pas celle de Rabbi Akiva), que Rabbi Akiva ne nie pas que le peuple juif était entouré par les Nuées de Gloire dans le désert ; il affirme simplement qu'ils ont construit de réelles souccot lors de leurs campements.
Telle est, ajoute le Netsiv, l'opinion du Tour et du Choul'han Aroukh, qui tous deux, citent uniquement l'opinion de Rabbi Eliézèr selon laquelle la soucca a pour but de commémorer les Nuées de Gloire.

=> Si donc Rabbi Akiva ne conteste pas l'existence des Nuées de Gloire et leur protection, pourquoi affirme-t-il que la soucca doit commémorer les cabanes construites par le peuple juif plutôt que les Nuées miraculeuses?

-> Le rabbi Dovid Hofstedter explique :
La réponse est peut-être que, selon Rabbi Akiva, c'est justement parce que le peuple juif était entouré des Nuées de Gloire dans le désert que la Torah nous ordonne de commémorer les cabanes qu'ils ont construites.
Ces souccot édifiées par les Bné Israël dans le désert étaient une forme de hichtadlout, un effort physique qu'ils ont dû fournir pour se protéger des conditions pénibles du désert. En fin de compte, ce n'étaient pas elles qui les protégeaient des éléments. S'ils n'avaient pas été protégés par les Nuées de Gloire, les cabanes n'auraient pas été efficaces.
Ainsi, lorsque le verset dit que : "J'ai fait résider les Bné Israël dans des cabanes" dans le désert, il faut effectivement l'interpréter comme signifiant que D. Lui-même "a fait résider" le peuple juif dans les cabanes qu'ils se construisirent, car ils étaient en réalité protégés par Ses Nuées de Gloire, et pas par leurs cabanes.

Ceci explique pourquoi, selon Rabbi Akiva, nous avons reçu l'ordre de commémorer ces souccot pour toutes les générations. De même que nos ancêtres ont construit de vraies cabanes dans le désert, mais que leur réelle protection provenait des Nuées de Gloire, tous les efforts physiques que nous déployons pour pourvoir à nos besoins, et qui semblent nous aider, ne sont pas réellement la source de notre bien-être.
Le monde est ainsi fait que nous devons faire semblant d'entreprendre une hichtadlont matérielle alors qu'en réalité, chaque forme de réussite dans ce monde provient de D. seul.
Si D. ne nous protège pas, tout effort pour nous protéger ne servira à rien.

Ceci explique le commentaire de Ramban : même selon Rabbi Akiva, la soucca nous rappelle que D. a pourvu à tous nos besoins dans le désert. D'après notre approche, nous voyons que, même lorsque nos ancêtres ont entrepris une hichtadlout physique, les bénéfices qu'ils en ont tirée n'étaient pas réellement le produit de leur hichtadlout, mais venaient de D. Lui-même.
De même, ce n'étaient pas leurs cabanes qui les protégeaient du soleil, mais les Nuées de Gloire.

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+ Être chez soi dans la Soucca :

-> Nous comprenons mieux pourquoi la Torah demande que la soucca soit une construction temporaire : cela fait partie intégrante du sens et du message de la soucca.
Les souccat que nous construisons aujourd'hui commémorent le temps, dans le désert, où les Bné Israël habitaient dans de fragiles demeures temporaires, pas vraiment adéquates pour les protéger de l'environnement. Sans l'intervention miraculeuse de D., le peuple juif aurait souffert de la faim, de la soif et de l'exposition aux éléments naturels durant son long séjour dans le désert aride.
C'est par Son amour pour les Bné Israël que D. les a protégés et les a fait vivre pendant 40 ans.

La Torah demande que nous vivions dans nos souccot de la même façon que nous habitons dans nos maisons, que nous traitions la soucca comme notre résidence permanente.
Cela aussi contribue à nous transmettre le message de la soucca : notre nourriture et notre sécurité de toute l'année ne dépendent pas de notre hichtadlout ; c'est Hachem qui nous fournit tout.
Habiter dans la soucca de cette façon, ce qui veut dire en fait s'installer dans la soucca plutôt que dans notre maison, montre que cette habitation temporaire, qui représente notre foi et notre confiance en D., est le paradigme de notre bita'hon en D. pendant toute l'année.
En "déménageant" dans la soucca, nous nous imprégnons de la confiance en D. qui restera en nous pendant toute l'année, accomplissant ainsi le verset : "Ayez confiance en Lui à jamais" (Téhillim 62,9).

Souccot – le yétser ara nous attaque après qu’on le vainc

+++ Souccot - le yétser ara nous attaque après qu'on le vainc :

+ "Car Il me cachera dans Sa soucca au jour du malheur ; Il me dissimulera à l'intérieur de Sa tente" (Téhillim 27,5)

-> Ce chapitre de Téhillim commence par les mots : "A David ; D. est ma lumière et ma délivrance; de qui aurais-je peur?"
Nos Sages (midrach Téhillim - Cho'her Tov 27,4)" que le terme "ma lumière" fait allusion au jour du Jugement (Roch Hachana) ... le terme de "délivrance" évoque Yom Kippour, quand D. nous délivre en pardonnant toutes nos fautes.
Le Matté Ephram (Elèf Lamatté 581.6) dit que les mots "Il me cachera dans Sa soucca" font allusion à la fête de Souccot.
Or, le Zohar (Emor 103a) dit qu'un homme assis dans la soucca se trouve "abrité par la émouna" et est considéré comme protégé par D.

=> Comment comprendre le verset de Téhilim (attribué à Souccot) qui décrit un homme "caché" dans une soucca pour échapper, semble-t-il, à un malheur.
La fète de Souccot est-elle désignée pour la punition divine?

-> Rabbi Dovid Hofstedter développe l'idée qu'en période de guerre contre notre yétser ara, ce dernier va chercher à nous désorienter/perturber pour nous inciter à la faute.
Mais une fois la guerre passée, on doit continuer à se méfier du yétser ara qui cherchera à nous vaicnre justement une fois la guerre calmée, quand nous commençons à sentir que c'est plus la peine de rester sur nos gardes et de se défendre contre les tentations du yétser ara.
Ainsi, non seulement le yétser ara essaie de prendre l'homme au piège, et il va attaquer lorsque l'homme goûte au calme, après avoir repoussé la tentation du péché, qu'il devient vulnérable [pensant que le danger est passé, vaincu].

-> Rabbi Dovid Hofstedter écrit :
Ce principe peut expliquer pourquoi une allusion à Souccot figure dans un verset décrivant l'homme qui cherche refuge au moment du malheur.
A la fin des Yamim Noraïm, le peuple juif a bénéficié d'un jugement favorable et a été purifié de toutes ses fautes. A ce moment-là, il pourrait se croire dispensé de lutter contre le yétsèr ara et libre de profiter de la sainteté et de l'élévation spirituelle offerts par la fête de Souccot et toutes ses mitsvot.
Comme nous l'avons expliqué, c'est justement à un moment pareil que le yétser ara redouble d'efforts pour faire fauter l'homme. A de tels moments, le yétser ara sait que l'homme n'est plus sur ses gardes et attend de le prendre dans son filet. Il emploie donc toutes sortes de stratagèmes pour le faire fauter.

Une protection spéciale est donc nécessaire justement après les Yamim Noraim. A ce moment-là, chaque juif est considéré comme un tsadik car ses fautes sont pardonnées et son âme, purifiée.
A Souccot en particulier, alors que nous sommes dans la soucca dans la paix et la tranquillité, le danger d'être vaincus par le yétsèr ara est encore plus grand que d'ordinaire.
Comme le dit le roi David
: "Le méchant guette le juste et cherche à le tuer" (Tehillim 37,32). C'est justement lorsque l'homme est juste que le "méchant", le yétser ara, cherche à le prendre au piège.

Nos Sages enseignent que "si D. n'aidait pas [l'homme], il serait incapable de le vaincre" (guémara Kidouchin 30b). A Souccot donc, nous avons besoin du refuge que D. nous offre dans Sa "soucca" afin d'échapper à notre plus grand ennemi.
Le verset appelle ces jours-là "le jour du malheur" : le danger posé par le yétser ara est particulièrement prononcé pendant cette période de calme.

[la Soucca vient donc nous rappeler de cette statrégie du yétser ara, qui va parfois faire exprès que nous gagnons contre lui, pour ensuite mieux nous faire tomber, profitant du fait que nous avons baissé la garde.
D'une certaine façon, nous agissons d'une façon inverse avec le yétser ara, nous lui envoyons un cadeau (un azazel), pour qu'ensuite il baisse la garde, de même notre yéser ara nous laisse une victoire, une montée spirituelle, pour mieux nous faire tomber ensuite.
Ce message est actuel après ces jours d'énorme élévation (d'Elloul à Roch Hachana et Kippour).]

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+ Un autre regard sur Hachana Rabba : la fin du jugement :

-> Nous savons que le jugement des Yamim Noraim est scellé à Yom Kippour, mais il est enseigné aussi qu'il est scellé à Hochana Rabba (voir Choul'han Aroukh, Ora'h 'Haïm 664,1). Ce jour-là, une missive est envoyée aux messagers célestes (voir Zohar Térouma 142a).
=> Que signifie cette étape du jugement?

On pourrait l'interpréter comme une prolongation du jugement céleste jusqu'à Hochana Rabba par pitié divine, en donnant à certains une chance supplémentaire de se racheter et de mériter une bonne année.
Mais d'après ce que nous venons de voir, il semble nécessaire de reprendre le jugement de tous, même de ceux qui ont été scellés à Yom Kippour pour une année de vie.
Lorsqu'arrive Hochana Rabba, chacun est jugé pour examiner s'il a réussi, à travers les jours paisibles qui viennent de s'écouler, à garder sa tsidkout fraichement acquise.

[selon le Zohar enseigne que le Loulav est comme une arme qui vient proclamer : "Les nôtres ont vaincu", en faisant référence aux juifs qui sont sortis vainqueurs dans le combat qu'ils livrèrent pendant les jours de jugement (à Roch Hachana et Kippour)]
Une fois les Yamim Noraim passés, la tendance naturelle de sentir que la bataille contre le yétser ara a été gagnée refait surface et le mauvais penchant redouble d'efforts.
Ainsi, un nouveau "jour de jugement" est fixé pour s'assurer que chaque personne a résisté aux épreuves de cette période.

=> Cette discussion doit nous ouvrir les yeux sur les stratagèmes qu'emploie le yétser ara qui essaie perpétuellement de nous faire fauter même, et plus particulièrement lorsque nous nous sentons en sécurité. Chacun doit donc être constamment sur ses gardes pour éviter de tomber dans ses pièges et mettre sa confiance en D. pour l'aider dans cette bataille.
En fin de compte, c'est D. Qui nous aidera à maîtriser le yétsèr hara en nous "dissimulant" dans Sa "souca" pour nous protéger de ses attaques.

Hochaana Rabba : frapper les Aravot sur le sol

+ Hochaana Rabba : frapper les Aravot sur le sol :

Après les hakafot de Hochaana Rabba, on frappe l'Arava sur le sol.
On peut citer les raisons suivante :

-> La arava sert d'expiation pour les juifs.
La arava a la forme de lèvres. Abaisser les aravot jusqu'au sol symbolise qu'en s'engageant à s'abstenir de dire des paroles interdites, on peut s'attendre à une année pleine de bontés et de bénédictions.
[rav Tséma'h Gaon - Téchouvat haGaonim (Chaaré Téchouva 340)]

-> En frappant sur le sol les aravot, qui ont la forme de lèvres, cela signifie que les lèvres de tous les accusateurs au Ciel seront jetés au sol et empêchés de parler.
[rav Tséma'h Gaon - Téchouvat haGaonim (Chaaré Téchouva 340)]

-> Le fait de frapper les aravot jusqu'à ce que ses feuilles tombent, symbolise la fin de toutes les formes de justice stricte contre nous.
[Maharit, cité dans le Bikouré Yaakov (Ora'h 'Haïm 664,15)]
[selon le Arizal on frappe les aravot 5 fois]

-> Les aravot représentent les réchaïm parmi les juifs. Pendant Souccot, la arava se joint aux 4 espèces.
Cela symbolise que dans le monde nous permettons aux réchaïm de se joindre à notre service Divin, dans l'espoir qu'ils amélioreront leur comportement.
Cette cérémonie [de la arava] sert d'avertissement que si les réchaïm ne se repentent pas de leur vivant, ils seront isolés du restant de leurs frères et qu'ils recevront leur punition dans le monde à venir.
[rabbi Shlomo Kluger ('Hokhmat Shlomo - Ora'h 'Haïm 664,2)]

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-> Hochana Rabba est appelé : "Yom haArava".
Les Aravot qui n'ont pas de goût et pas d'odeur, représentent les juifs au niveau le plus bas et le plus distant dans le peuple d'Israël, et les Aravot correspondant aussi aux lèvres.
Cela nous enseigne que c'est spécialement les prières d'un juif qui se sent si bas (si modeste), qui sont chéries et acceptées par Hachem avec un grand amour.
[Sfat Emet]

-> Celui qui se considère humblement, sa prière ne sera pas repoussée.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2021/11/07/33471

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-> Le Imré Noam voit une allusion dans la coutume, qui consiste à Hochaana Rabba à enlever les anneaux qui attachent les 4 espèces du Loulav à ce que dit le verset : "Le roi ôta son anneau, qu'il avait fait enlever à Haman, et le remit à Mordé'haï" (Esther 8,2).
Car, explique-t-il, le sceau se trouve dans l'anneau du roi, comme il est écrit : "Et ils le scellèrent de l'anneau du roi" (Esther 8,8) ; or, on sait qu'à chaque fois qu'il est écrit "le roi" dans la Méguilat Esther (sans le nom A'hachvéroch), cela évoque le Roi des rois.
Dès lors, cela vient suggérer qu'Hachem remet son sceau aux tsadikim et leur dit (comme dans la Méguila) : "Ecrivez vous-mêmes, au nom du Roi, en faveur des juifs" (Esther 8,8), et Il leur donne ainsi le pouvoir de décision.
Par ailleurs, nos Sages (midrach Vayikra rabba 30,9) enseignent que le Loulav évoque Hachem.
C'est pourquoi on ôte du Loulav son anneau afin de montrer par cela que le scellement du jugement de Hochaana Rabba, pour le bien ou pour le pire, est remis par Hachem entre les mains des Bné Israël pour qu'ils en fassent l'usage qu'ils désirent.

-> La guémara (Soucca 48a) enseigne : "Comment accomplissait-on la mitsva de la Arava? Un endroit existait en contre-bas de Jérusalem nommé Motsa (''sortie''). On y descendait pour y cueillir des bouquets de Arava".
La guémara poursuit : "Pourquoi appelait-on cet endroit Motsa? Du fait qu'on l'avait exempté (sorti) de l’impôt Royal."

Dans son livre "Chir Maone", l'auteur explique que l’impôt dont il est question est une allusion à l'impôt du Ciel qui représente les "souffrances qu’il a été décrété qu’un homme subisse dans ce monde".
On sait par ailleurs au nom du Arizal qu'à Hochaana Rabba, tous les décrets rigoureux s'annulent lorsque l'on frappe la Arava sur le sol. Dès lors, l'impôt Royal disparaît et c'est la raison pour laquelle cette Arava est cueillie à Motsa afin de suggérer que l'on est exempté de cet impôt en ce jour.

-> Le Beit Aharon écrit :
"A Hochaana Rabba, grâce au fait de la frapper sur le sol, tous les décrets rigoureux sont adoucis, et une abondance de bonté est déversée par le Ciel."

Il ajoute dans un autre endroit :
"Particulièrement à Hochaana Rabba, il faut veiller à bien se repentir au moment où l'on frappe la Arava sur le sol, car cet instant est celui où s'achève le scellement final. L'homme doit alors abondamment se repentir, ce qui provoquera la création d’un nouvel être, comme on le sait, car la Arava (ערבה) possède la même valeur numérique que le mot זרע (zéra - semence) qui est aussi celle du mot עזר (ézer - une
aide)."

Souccot – l’importance d’être joyeux

+ Souccot - l’importance d'être joyeux :

-> La fête de Souccot est dénommée "zman sim'haténou" (le temps de notre joie).
Hachem nous ordonne alors de nous réjouir, comme il est écrit : "Tu te réjouiras pendant la fête [de Souccot] ... et tu seras exclusivement joyeux" (Réé 16, 14-15).

-> Le Imré Noam enseigne que la mitsva de la joie est supérieure à celle du Loulav ; la preuve en est qu'elle est en vigueur durant 7 jours alors que la mitsva de "Vous prendrez pour vous (les 4 espèces du Loulav)" n'existe que le 1er jour de Soucot (les autres jours, cette mitsva n'étant que d'ordre rabbinique, et non de la Torah).
La Torah veut nous enseigner par-là que Hachem aime la joie et désire que Ses créatures vivent dans celle-ci. C'est pour cette raison qu'il a donné une importance particulière à cette mitsva.

-> "Tu te réjouiras pendant la fête [de Souccot] ... et tu seras exclusivement joyeux"
Le Ibn Ezra commente : "Tu seras exclusivement joyeux" est au futur pour dire que tu le seras constamment, et le mot "exclusivement" vient suggérer que cela n'aura lieu qu'à cette condition.
Cela signifie que la récompense de s'être réjoui durant Souccot est que cette joie se prolongera pendant toute l'année. Mais si au contraire, durant la fête, elle est absente, alors elle le sera également le reste de l'année.

-> Le Abrabanel (paracha Réé) déclare : "Tu seras exclusivement joyeux" est une promesse que si l'homme est joyeux et allègre durant la fête de Souccot, il sera joyeux durant toute l'année, et il conclut : "Et s'il s'afflige en début d'année, il trouvera la tristesse. Car telle est la nature des choses : celui qui est content de son sort parviendra à la joie et à l'allégresse."

-> Le Pélé Yoèts écrit : "Il nous est ordonné de ressentir la joie d’accomplir une mitsva, et c'est un bon signe pour toute l'année, car les disciples du Arizal ont écrit que : "Celui qui est joyeux, qui a le cœur allègre et qui ne s'afflige pas du tout durant cette sainte fête [Souccot], est assuré de passer une bonne année et d'être tout le temps joyeux.""

-> Rabbi Mordé'haï de Tchernobyl explique l'expression "zman sim'haténou" en la rapprochant du terme "azmana" qui évoque la "préparation", afin de suggérer que "la mitsva de Souca que nous accomplissons durant les 7 jours de fête, est une préparation afin de prolonger la joie sur toute l'année";

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-> La joie constitue également un formidable remède contre toute épreuve et tout malheur, comme l'enseignent nos Sages (rapporté dans Rachi sur Pin'has 29,18) : "Les 98 moutons que l'on apportait en offrande durant toute la fête de Souccot viennent expier les 98 malédictions énumérées dans la paracha de Ki Tavo".

Le Avné Nézer (rapporté par son fils [Chem miChmouël - Soucot 5673]) l'explique en disant que c'est grâce à la joie inhérente à cette période ("zman sim'haténou") que sont expiées les 98 malédictions de Ki Tavo, qui proviennent elles-mêmes d'un manque de joie, comme il est écrit : "Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton D. dans la joie" (Ki Tavo 28,47).

-> Le Beit Aharon enseigne :
"De même que durant les Yamim Noraïm (Roch Hachana et Yom Kippour), les sources s'ouvrent grâce à la crainte, durant cette période (Souccot), les sources de miséricorde et de bonté s'ouvrent grâce à l'amour et à la joie."

-> Nos Sages (Yérouchalmi, rapporté dans Tossefot Soucca 50b) enseignent que la "Sim'ha (joie) de Beit Hachoéva" (qui avait lieu au temps du Temple) est ainsi dénommée car c'était d'elle que l'on puisait (''Choèv'' : puiser, aspirer) le Roua'h Hakodech (l'esprit saint).

Le Sfat Emet explique que de cette même joie noble et élevée qui se manifestait au Temple, on est en mesure même aujourd'hui, dans nos générations où la joie est incomplète de puiser un "Roua'h Hakodech" et une joie intense.
Il ajoute à ce sujet que la phrase : "Tu seras exclusivement joyeux" est une promesse d'être joyeux en permanence. Par ailleurs, il est rapporté dans la guémara (Soucca 48a) à propos du même verset qu'il vient inclure la joie des derniers soirs de Yom Tov.
Il explique qu’il s’agit d’une évocation des soirs des dernières fêtes des dernières générations, même si celles-ci sont plongées dans la nuit de l'exil et des souffrances. Car elles aussi reçoivent du Ciel la force de la joie.

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-> Le Sfat Emet (5643) explique que les jours de Souccot sont appelés "zman sim'haténou" (le temps de notre joie), car à Souccot, Hachem nous donne le mérite de résider à son ombre, ce qui est un aspect du Gan Eden et suscite la joie, comme il est dit : "késim'ha béGan Eden" (comme ta joie au Gan Eden - כשמחך בגן עדן - rituel des bénédictions prononcées en présence d'un jeune marié).
Et bien que l'homme en ait été chassé, il existe certaines périodes où jaillit, dans une certaine mesure, cette émanation spirituelle du Gan Eden. Hachem nous fait entrer dans cette habitation précaire que représente la Soucca, sur laquelle repose le Nom d'Hachem, comme l'enseigne la guémara, et la joie réside alors en "Sa demeure".
C'est pourquoi le fait de résider dans la Soucca apporte la joie.
Et grâce à la purification des Bné Israël à Yom Kippour, il est certain que la joie est présente devant Lui [Hachem] dans les cieux. Par conséquent, nous devons nous réjouir de la joie du Créateur. C’est là le sens du verset : "tit'arou lifné Hachem" (c'est devant Hachem que vous vous purifiez' - תטהרו לפני ה).

-> Le Alchikh haKadoch développe sur le thème de la joie de Souccot : celle-ci est le fruit de la joie qui réside auprès d'Hachem à ce moment.
Le Alchikh haKadoch dit : "Car Hachem ne s'est plus réjoui de l'œuvre de Ses mains depuis le jour de la création jusqu'à ce jour (de la construction du Sanctuaire), et aussi dans chaque génération, Hachem n'a pas de joie comme celle de la fête de Souccot, puisque les Bné Israël sont alors lavés de toutes leurs fautes qui leur ont été pardonnées à Yom Kippour.
Par conséquent, comme toute la joie d'Hachem provient de la purification de nos âmes, il convenait qu'en souvenir d'avoir atteint cette aptitude, Hachem célèbre une fête qui vienne grâce aux Souccot."

Chémini Atsérét – notre repas pour Hachem

+ Chémini Atsérét - notre repas pour Hachem :

-> "Pourquoi un seul taureau [est-il offert à Chemini Atsérèt]?
Pour symboliser la nation unique. Cela peut être comparé à un roi qui ordonne à ses serviteurs : 'Faites moi un grand banquet' puis dit à son ami proche : 'Fais-moi un petit repas pour le dernier jour, afin que je profite de ta compagnie'."
[guémara Soucca 55b]

-> "On peut le comparer à un roi qui fit un banquet de 7 jours et invita tous les citoyens aux 7 jours de festivités. Une fois ces 7 jours terminés, il dit à son ami proche : "A présent que nous avons fait notre devoir envers tous les citoyens, toi et moi allons faire un repas de n'importe quelle chose tu trouveras, un "litra" de viande, de poisson ou de légumes'.
De même, D. dit aux Bné Israël (Pin'has 29,35) : 'Le 8e jour, ce sera une atsérèt pour vous' = [ce qui signifie] faites un 'repas' de toute chose que vous trouverez : un seul taureau ou un seul
bélier."
[midrach Bamidbar rabba 21,24]

=> Pourquoi, dans cette parabole du midrach, le roi se contente-t-il de n'importe quelle nourriture disponible ("un litra de viande, de poisson ou de légumes") pour le repas pris en compagnie de son ami proche?
Le roi a reçu tous ses sujets pour sept jours de festivités, pendant lesquels on a certainement servi au peuple des repas somptueux composés de toutes sortes de mets de choix. Pourquoi, lorsque le roi désire partager un repas plus intime avec son proche ami, se satisferait-il d'un repas bien plus frugal?
Le roi a même dit à son ami qu'ils feront "un repas de n'importe quelle chose tu trouveras" : le repas sera offert par cet ami, dont les ressources sont évidemment bien plus limitées que celles du roi. Pourquoi le roi ne ferait-il pas préparer ce repas dans les cuisines royales, comme le grand banquet offert à tous les sujets?
[Bien que, dans la version de la guémara, le roi dise à ses serviteurs de préparer le grand festin, il semble évident qu'il veuille qu'ils le préparent avec de la nourriture des cuisines royales. Les serviteurs d'un roi dépendent de lui pour leur subsistance. Il est raisonnable de penser que, lorsqu'ils reçoivent la tâche de préparer un repas digne du roi, ils sont censés se servir des biens royaux sans payer le repas de leurs propres deniers. ]

-> Rabbi Dovid Hofstedter enseigne :
Le sens de cette parabole est vraisemblablement que le roi cherche une preuve d'amour et de dévouement de son ami, ainsi faut-il que ami offre le repas qu'ils partageront. En faisant l'effort de préparer ce repas, l'ami montrera son amour pour le roi et son désir de lui faire plaisir.
Ceci explique la version de la guémara : "Fais-moi un petit banquet afin que je profite de ta compagnie". Certes, tout ce que l'ami peut offrir au roi est terme par rapport aux banquets somptueux que le roi est capable de donner, mais l'effort et l'amour sont plus importants pour le roi que la qualité ou la quantité des mets les plus délicats.

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+ Les offrandes des Bné Israël

L'attitude du roi dans cette parabole décrit celle de D. envers les Bné Israël. Le midrach raconte que D. dit au peuple juif de Lui offrir des sacrifices de "toute chose que vous trouverez, un seul taureau ou un seul bélier".
On peut l'interpréter de la même façon que la requête du roi de la parabole.
Pendant les 7 jours de Souccot, c'est D. qui offre le "banquet", pour ainsi dire : Il déverse sur le peuple juif un épanchement abondant de spiritualité, ce qui permet à Israël de servir Hachem convenablement pendant toute la fête.
Le 8e jour, la Torah nous enjoint d'observer un jour de fête "pour vous". Ceci indique que nous devons prendre tout notre progrès et nos accomplissements spirituels accumulés pendant les 7 jours de Souccot, de nous-mêmes, pour servir Hachem.
Ce jour-là, nous démontrons notre amour pour Hachem et notre proximité avec Lui.
Bien que le maigre "repas" que nous pouvons offrir est insignifiant par rapport au "banquet" de D. cela reste une façon très significative de servir D., car nous offrons le produit de nos efforts qui laisse une empreinte durable sur l'âme.

Cela peut aussi expliquer pourquoi les mitsvot spéciales liées à Souccot (la soucca et les 4 Espèces) ne concernent pas Chemini Atsérèt. A Souccot, nous recevons une abondance d'influence spirituelle d'en Haut, et les mitsvot relatives à la fête nous sont données pour nous permettre d'absorber cette influence céleste.
A Chemini Atsérèt, notre avoda ne consiste pas en actes, comme offrir de nombreux sacrifices, mais en une transformation intérieure. Nous intériorisons, dans notre cœur et notre âme, les niveaux spirituels que nous avons atteints à Souccot, afin de les mettre au service de D. au cours de l'année.
[Chemini Atsérèt est le moment où l'homme commence à appliquer le niveau spirituel qu'il a atteint à Souccot, pendant toute l'année. ]

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+ Le message du nombre décroissant des sacrifices

D'après ce qui précède, il existe 2 dimensions à la diminution du nombre de taureaux offerts pendant Souccot. D'une part, les taureaux symbolisent les nations du monde, et leur diminution progressive fait allusion à leur destruction finale. D'autre part, les korbanot font allusion au service de D. du peuple juif à Souccot. La progression des sacrifices (korbanot) pendant la fête représente les influences célestes spirituelles qui pénètrent dans le monde à Souccot. Comme le déversement céleste de spiritualité diminue au cours de Souccot, le nombre d'animaux diminue aussi.
A la fin de la fête, le peuple juif a pour tâche d'appliquer tout ce qu'il a absorbé à Souccot et de développer ses propres qualités spirituelles afin de continuer à servir D. durant l'année à venir.

C'est peut-être la raison pour laquelle la Torah nous demande d'accomplir la mitsva des 4 Espèces (arbaa minim) le premier jour de Souccot seulement (hors du Temple), une allusion à la diminution régulière des influences spirituelles divines au cours de la fête, qui laisse au peuple juif la place pour servir D. avec ses propres forces et capacités, sans compter sur la contribution spirituelle divine.

Cette discussion nous permet de tirer une leçon importante sur la façon de servir D. pendant Souccot ; cette fête est un moment où l'homme doit travailler sur son perfectionnement et chercher à atteindre un niveau de croissance spirituelle qui lui permettra de continuer à servir D. pendant toute l'année.
A partir de Chemini Atsérèt, il doit prendre ces qualités et les utiliser pour servir D. par lui-même, car il ne sera plus aidé par la grande inspiration spirituelle divine déversée sur les Bné Israël pendant Souccot.
A la fin de Souccot, Hachem attend, pour ainsi dire, que nous Lui préparions le "petit repas" que nous sommes capables d'offrir et de Le servir avec les capacités que nous possédons.

Souccot = une période de téchouva motivée par l’amour

+ Souccot = une période de téchouva motivée par l'amour (d'après le rabbi Dovid Hofstedter) :

-> A la sortie de Yom Kippour, chaque juif, a passé la journée, plongé dans le repentir et s'est efforcé de vaincre son yétsèr hara. Il s'est élevé dans son dévouement pour D. et s'est dissocié de la faute. La plupart des gens ont cependant tendance à reprendre leurs habitudes passées après Yom Kippour.
Comme le dit Rav Eliyahou Eliézer Dessler (Mikhtav méEliyahou Vol.1) : "Motsaé Yom Kippour... dès la fin du jeûne, la plupart des gens rejettent le joug de Yom Kippour, le joug de leurs pensées, et plus profondément, le joug de leurs résolutions".
La raison en est que la téchouva de Yom Kippour est le produit de la crainte du jugement divin. Il est donc naturel qu'une fois le jugement terminé, la crainte se dissipe et que de nombreuses personnes se rendent compte que leurs bonnes résolutions se sont affaiblies.

Si une personne désire faire une téchouva durable et démontrer qu'elle a sincèrement l'intention d'améliorer sa conduite, elle doit prendre des mesures pour éviter la régression typique qui suit Yom Kippour. La façon de le faire, c'est de s'investir dans la forme de repentir capable de créer un changement permanent : la techouva motivée par l'amour de D.
C'est pourquoi la fête de Souccot, où le peuple juif a le devoir de se réjouir, suit immédiatement Yom Kippour.
Servir D. avec joie pendant Souccot donnera un caractère permanent à la téchouva de Yom Kippour, car la téchouva réellement susceptible de produire un changement permanent est celle qui vient de l'amour pour Hachem.

Le midrach (Tan'houma - Emor 22) dit : "A Yom Kippour, tous les Bné Israël jeûnent et demandent la pitié, hommes, femmes et enfants, et D. leur pardonne tout, comme il est écrit : 'Car ce jour-ci, il fera expiation pour vous' (A'haré Mot 16,30). Que fait le peuple juif ? Ils prennent leurs loulavim le premier jour de Souccot et louent D., Hachem leur répond, leur pardonne et leur dit : Voyez, Je vous ai pardonné toutes vos fautes passées".
Cela veut dire que la réjouissance de Souccot permet à l'expiation de Yom Kippour de purifier le peuple juif de ses fautes.
D'après notre discussion, la raison en est claire : la joie de Souccot crée la techouva par amour (méaava) qui suit la téchouva par crainte (méyira) de Yom Kippour. Elle parachève le repentir de Yom Kippour et conduit à une expiation complète.

=> Selon cette explication, les 10 jours qui séparent Yom Kippour de Hochana Rabba sont désignés pour la téchouva par amour, de même que les 10 jours de téchouva sont 10 jours désignés pour le repentir par crainte d'Hachem.
Ce 2e cycle de 10 jours termine l'avoda des 10 jours de repentir (Assérèt Yémé Techouva).

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-> Ceci explique pourquoi la "clôture du jugement" de Yom Kippour n'est pas réellement réalisée avant Hochana Rabba. A la fin de Yom Kippour, il n'est pas certain que la téchouva d'un homme sera durable. Mais lorsqu'il atteint des sommets spirituels plus élevés à Souccot et réussit à servir D. avec joie, cela montre clairement que son repentir est authentique et constant. Il mérite alors vraiment le jugement favorable qui a été scellé pour lui à Yom Kippour.

[Hochana Rabba n'est pas compris dans ces 10 jours, car le peuple juif est jugé au tout début de Hochana Rabba pour ses actes des 10 jours précédents, le jugement céleste pour chaque personne est rendu au début de la nuit de Hochana Rabba (comme l’indique le Zohar Béréchit 220a). ]

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-> "Yom Kippour, tout le monde jeûne ... hommes, femmes et enfants, et D. leur pardonne tout... Une Voix céleste émane et leur dit : 'Va manger ton pain dans la joie' car votre prière a été entendue"
[midrach Kohélèt rabba 9,7]

-> Les 5 jours entre Yom Kippour et Souccot, y compris le premier jour de Souccot, sont des jours de joie pour le peuple juif car leurs fautes ont été expiées"
[Daat Zekénim, Bamidbar 11,19]

-> "Juste après Yom Kippour, chacun doit commencer à construire sa soucca. Comme les jours de repentir sont achevés et que c'est le premier jour où l'on risque d'en venir à fauter, D. en préserve, il faut le commencer par une mitsva afin d'accomplir le verset : 'Ils iront de force en force' "
[Maharil - Minhaguim, Hilkhot Souccot 1]

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) explique :
D'après ce que nous avons vu, la "joie" de la sortie de Yom Kippour n'est pas facultative mais quasiment obligatoire, car elle amorce l'étape suivante de la téchouva.
La sortie de Yom Kippour est semblable à un Yom Tov (Tossafot haRoch - guémara Béra'hot 26a) car c'est le moment où nous faisons la transition vers le service de D. dans la joie. Cette façon de Le servir montre que notre repentir provient de l'amour pour Hachem.
La joie atteint son apogée à Souccot où nous avons le devoir de nous "réjouir devant Hachem ton D.".
C'est le sens du commentaire du Daat Zekénim (cité ci-dessus) disant que les 5 jours compris entre Yom Kippour et Souccot, puis Souccot, sont "des jours de joie pour les Bné Israël car leurs fautes ont été expiées".

Cela explique aussi le lien entre les 2 halakhot de Motsaé Yom Kippour exprimées par le verbe "aller".
Ces 2 halakhot (manger un repas de fête après le jeûne et commencer la construction de la Soucca) ont un dénominateur commun : servir D. dans la joie dès la fin de Yom Kippour.
L'expression "aller" évoque la transition entre une forme de téchouva et l'autre. L'injonction "d'aller de force en force" évoque cette transition qui nous fait passer du repentir mû par la crainte au repentir mû par l'amour de D., et qui nous conduira au point culminant de notre avoda à ce moment de l'année.

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-> Ainsi, à Roch Hachana et Yom Kippour, il y a une téchouva dont la dominante est par la crainte (jugement stricte par le Roi des rois), cela permet de mieux passer à Souccot où la majeur est la téchouva par amour (confiance d'avoir été jugé par papa Hachem, dans la Soucca qui est une étreinte Divine).
En effet, plus on a conscience de la rigueur, de la grandeur d'Hachem, plus on pourra apprécier d'être sorti vainqueur du jugement, d'avoir une relation privilégiée avec Hachem.
La téchouva par crainte est moteur, sublime, la crainte par amour. [à l'image d'un ressort, qui plus se rétracte (la crainte), va plus se détendre (l'amour - s'élançant vers l'aimé : D.).]

-> b'h, voir également : La téchouva par crainte et la téchouva par amour : https://todahm.com/2022/09/28/la-techouva-par-crainte-et-la-techouva-par-amour

Souccot – Quelques enseignements

+ Souccot - Quelques enseignements :

1°/ Pourquoi Soucot tombe pendant le mois de Tichri, immédiatement après Yom Kippour?
Le Alshich haKadoch (Emor 23,33-34) présente l'approche suivante :
Bien que notre monde tienne sur "l’étude, la avoda (le service au Temple) et le 'hessed (la bonté)" (Pirké avot 1,2), chacun de ces 3 piliers est apparu progressivement dans l'histoire du monde.
Le midrach (Bamidbar rabba 12,12) rapporte que du moment où Hachem a créé le monde jusqu'au don de la Torah au mont Sinaï, le monde a existé uniquement par la bonté Divine.
Après le don de la Torah, le monde a reçu un 2e pilier, celui de la Torah.
La terre était toujours instable jusqu'à ce que le Michkan soit construit et que le service du Temple soit établi.

Ces 3 piliers sont représentés dans le cycle des fêtes juives durant l'année :
- Pessa'h correspond aux actes de bonté, puisque les juifs n'étaient pas dignes d'être délivrés (étant arrivés au 49e niveau d'impureté sur 50), et ils ne sont sortis d'Egypte que grâce à l'énorme bonté d'Hachem.
Le Alshich haKadoch note que puisque Hachem nous a délivrés à Pesa'h par Sa bonté, nous suivons son exemple en commençant le Séder par un acte de bonté, en invitant toute personne dans le besoin à se joindre à nous. En effet, au début de la Haggada, nous disons : "kol dikhfin yité véyékhol" (que tout celui qui a faim, vienne et mange!).
- Shavouot est le moment où le monde a reçu un 2e pilier, celui de la Torah ; mais le monde était instable en raison de l'imperfection de l'homme à vivre selon la Torah.
- Souccot a lieu après Yom Kippour, lorsque les juifs reçoivent leur expiation et ont alors reçu l'ordre de construire le Michkan, le lieu du service du Temple (avoda).

=> De même qu'à Souccot nous célébrons la fin de la saison des récoltes, de même elle symbolise l'achèvement harmonieux de l'homme dans les domaines spirituels.
Souccot est l'apogée des 3 fêtes (chaloch régalim), et c'est ainsi approprié de la célébrer une fois que le monde a atteint la perfection par le bais de la Torah, de la Avoda et des actes de bontés.

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-> L'Alter de Kelm (Ohr Rashaz - Bamidbar) donne une autre raison pour laquelle Souccot suit immédiatement Yom Kippour.
Il explique qu'on ne peut pas maintenir le niveau de pureté que l'on a atteint à Yom Kippour à moins de réussir à voir ce monde comme un lieu temporel.
[nos Sages nous conseillent d'avoir en tête le jour de notre mort, pour mieux appréhender qu'ici tout est éphémère, et que ça sert à rien de se prendre la tête puisque nous ne sommes que de bref passage, et qu'il vaut plutôt mieux se prendre la tête pour améliorer notre monde éternel.]
Puisque cela est difficile pour une personne ordinaire d'y parvenir d'une manière générale, la Torah nous ordonne de s'asseoir temporairement dans une Soucca pendant 7 jours.
Bien que nous puissions par moment revenir à voir le monde matériel comme étant permanent, la Soucca sert chaque année comme un mécanisme de sécurité pour nous assurer que nous ne vivions pas constamment d'une manière matérialiste.

[d'une certaine façon, on peut ajouter que la chose qui fait tomber l'homme dans la faute, c'est le manque de joie. C'est pourquoi juste après Yom Kippour, nous avons Souccot qui est notre rappel annuel où l'on se rend compte qu'avec le triste nécessaire on peut avoir énormément de joie, on se rend compte que plus on donne de l'importance au matériel plus on est perpétuellement à la recherche d'un nouveau plaisir, sans apprécier le moment présent.
Ainsi, Souccot (zman sim'haténou) injecte en nous une vision de la vie pleine de joie : nous sommes reconnaissants et apprécions ce que nous avons, nous apprécions des moments de proximité avec nos proches, avec Hachem, nous ressentons à quel point c'est agréable d'être juif, d'étudier la Torah, ...
Le bonheur est déjà en nous, à notre portée, alors pourquoi passer notre courte vie à le rechercher à l'extérieur de nous!
Souccot développe notre joie de vivre, notre reconnaissance et par là nous offre une super protection pour ne pas tomber dans la faute. ]

-> b'h, de belles explications à voir également : https://todahm.com/2014/10/23/et-juste-apres-kippour-cest-souccot

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2°/ "Tu fêteras ces sept jours [de Souccot] ... et tu seras seulement joyeux" (Réé 16,15)

-> Rachi commente : Selon le sens littéral, ce n’est pas un ordre mais une promesse.

-> Abarbanel dit que si quelqu'un atteint une véritable joie pendant Souccot, alors il est assuré qu'il sera joyeux toute l'année à venir.

Abarbanel (Réé 16,13) écrit :
"Car c'est la nature de la réalité. La personne qui est contente de ce qu'elle a va parvenir au bonheur et à la joie. Et celui qui soupire et qui se plaint sans aucune raison, aura de quoi se plaindre tous les jours.
C'est pourquoi la Torah nous demande : "et tu seras seulement joyeux" pendant Souccot.
La Torah nous assure que si on se réjouit et qu'on célèbre la fête de Souccot, alors on sera content et joyeux pendant toute l'année.
Mais si on est malheureux au début de l'année [juive], alors ainsi sera notre lot [pour le restant de l'année]."

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3°/ Le Gaon de Vilna ('Houmach haGra - Emor 23,34) enseigne :
- "Car, au jour du malheur, il m’abriterait sous sa Soucca" (ki yitspénéni bésoucco béyom raa - Téhilim 27,5) = c'est une référence la mitsva de la Soucca. Par le mérite de s'asseoir dans la soucca, on est protégé des dangers qui survienne dans la vie.
- "il me cacherait dans la retraite de sa tente" (yastiréni, bésséder aolo - Téhilim 27,5) = c'est une référence à la cérémonie de la Arava. Les larges branches d'Arava encerclaient l'autel, le cachant partiellement de notre vue.
Cela sert à une autre forme de protection : de cacher Israël (les juifs) des yeux de leurs ennemis.
- "il me ferait monter sur un rocher" (bétsour yéroméméni -Téhilim 27,5) = c'est une allusion à la cérémonie de la libation des eaux. Hachem a une puissance illimitée, comme Il l'a démontré dans le désert lorsque "Il a changé le rocher en une nappe d’eau, le granit en sources jaillissantes" (Téhilim 114,8). Cela indique qu'Hachem va toujours nous fournir notre nourriture dans nos moments de besoin.

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4°/ Les sacrifices de Souccot :

-> Les 70 taureaux apportés en sacrifice à Souccot correspondent aux 70 nations du monde, et ils servent également à expier les fautes impliquant une profanation du Temple et des offrandes sanctifiées. (guémara Soucca 55b)

=> Quel est le lien entre ces 2 concepts en apparence sans aucun rapport?

-> Le Messekh 'Hokhma (Pin'has 29,19) commente que l'essence du sanctuaire n'est pas l'édifice physique à Jérusalem, mais il s'agit des juifs eux-mêmes, comme il est écrit : "Ils [les juifs] sont le sanctuaire d'Hachem" (Yirmiyahou 7,4).
Lorsque les nations du monde influencent négativement le peuple juif, ils sont en réalité en train de profaner le sanctuaire d'Hachem
Les juifs sont si proches d'Hachem pendant Souccot qu'ils sont capables de se débarrasser de toutes les influences non-juives.
En agissant ainsi, ils parviennent non seulement à leur propre rectification, mais également à la rectification de toutes les autres nations.

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-> A Souccot, le nombre d'offrandes de taureaux diminue progressivement chaque jour, alors que le nombre d'offrandes d'agneaux reste constant tous les 7 jours de la fête, soit 14 agneaux sacrifiés en totalité.

Le rav Biyamin Wurzburger rapporte l'explication suivante :
Les puissants taureaux représentent les nations puissantes du monde, tandis que les agneaux doux représentent les juifs, et le nombre de 14 a la même valeur numérique que le mot : "yad" (main - יד).
Le total de 14 offrandes d'agneaux offertes pendant Souccot suggère que la "Main" d'Hachem est constamment sur le peuple d'Israël, le protégeant des nations qui se lèvent constamment contre eux.

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5°/ La libation des eaux :

-> La mitsva de "nissoukh hamayim" (libation des eaux) était réalisée au Temple pendant Souccot.
La guémara (Taanit) rapporte que dans les versets relatifs aux offrandes du 2e, 6e et 7e jour de Souccot, on trouve des lettres qui semblent superflues, et il s'agit de : מ et du ' et du מ, ce qui forme le mot : "mayim" (eau - מים).
On peut noter que ces 3 jours : 2e (2e lettre = bét), 6e (6e lettre = vav) et 7e (7e lettre = zaïn), forment le mot : "bouz" (dédain/mépris - בוז).

=> Quel est la signification de ces 2 mots : "bouz mayim"?

Le Aziral (cité dans le 'Hasdé David - Tossefta Soucca 3,6) commente que ces 2 mots font allusion à ce verset : "Des torrents d'eau (מַיִם) ne sauraient éteindre l'amour ... Quand un homme donnerait toute la fortune de sa maison pour acheter l'amour, il ne recueillerait que dédain (בּוֹז)" (Chir haChirim 8,7).

Le Maharal (Gour Aryé - Bamidbar 29,18) explique que les nations sont comparées à "mayim rabim" (des torrents d'eau), et la libation des eaux à Souccot apporte du mérite aux nations (de même que les 70 sacrifices de taureaux amenés à Souccot pour le mérite des 70 nations non-juives du monde).
Les nations pensent à tord que puisque ces sacrifices sont offerts en leur honneur, elles vont grâce à cela réussir à éteindre l'amour entre Hachem et le peuple juif.
Ce verset de Chir haChirim fait ainsi allusion que "les torrents d'eau" [les nations non-juives] ne réussiront pas à éteindre l'amour entre Hachem et les juifs.

[on comprend mieux la joie de cette cérémonie de libation des eaux, par laquelle on témoigne et renforce en nous la réalité que rien ne pourra éteindre l'amour infini que Hachem a pour nous!]

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6°/ Souccot est rapporté dans la Torah : "Uniquement (akh - אַךְ) le 15e jour du 7e mois, quand vous aurez rentré la récolte de la terre, vous fêterez la fête d'Hachem (Souccot), qui durera 7 jour" (Emor 23,39)
=> Pourquoi ce verset commence-t-il par le terme apparemment superflus : "uniquement"?

Le Panéa'h Raza apporte les explications suivantes :
- Le terme "uniquement" vient opposer la joie de Souccot à celle des autres fêtes juives.
Pessa'h et Shavouot ont lieu à un moment où les récoltes sont encore dans les champs, et puisqu'une personne est préoccupée par ses récoltes, sa joie ne peut pas être complète (ex: est-ce qu'il y aura un sécheresse? est-ce qu'il y aura de la grêle qui va tout ruinée?).
Puisqu'à Souccot, les récoltes sont déjà moissonnées et stockées en toute sécurité, on peut pleinement s'adonner à se réjouir pendant cette fête.

- Le mot "akh" (אַךְ) peut être traduit comme un gémissement (cf. midrach Béréchit rabba 32,11).
A Souccot, la joie d'une personne peut être réduite par le fait de devoir quitter sa confortable maison et de devoir résider dans une cabane primitive au début de la saison des pluies.
La Torah reconnaît ce défi (comme en témoigne le "akh"), et nous encourage à malgré tout aller dans la Soucca avec joie, en l'honneur d'Hachem.

- Le mot "akh" (אַךְ) a une guématria de 21.
C'est une allusion aux 21 jours de cette période qui démarre à Roch Hachana et qui se conclut à Hochana Rabba.
Nos Sages voit dans ce mot apparemment superflu : "akh" (uniquement - אַךְ), une notion d'exclusion. Le 21e jour, Chémini Atsérét, est à considérer comme une fête à part, qui ne fait pas partie de cette unité de 21 jours en allusion dans ce verset.
[il y a Roch Hachana, il y a Yom Kippour, il y a Souccot et il y a Hochana Rabba. Ce qui souligne à nos yeux que c'est également un grand jour! ]

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7°/ Le retour des fêtes perdues :

=> Pourquoi certains ont-ils la coutume de ne pas réciter les ta'hanoun d'après Yom Kippour à la fin du mois de Tichri?

Le 'Hida ('Haïm Sha'al 2,35) explique la base de cette coutume :
Le midrach (Yalkout Chimoni - Pin'has 782) rapporte que Hachem avait initialement l'intention que chaque mois d'été ait sa propre fête.
Nissan a reçu Pessa'h, Iyar a reçu Pessa'h Katan, et Sivan a reçu Shavouot.
Pour Tamouz, D. voulait lui donner un "grand Yom tov", mais lorsque les Bné Israël ont fauté avec le Veau d'or, Hachem s'est retenu de leur donner une fête pour les 3 mois suivants cette faute du Veau d'or (soit en Tamouz, en Av et en Elloul).
Après que les juifs aient été pardonnés pour la faute du Veau d'or, Hachem a retourné les 3 fêtes qui avaient été prises, et il a octroyé : Roch Hachana, Yom Kippour et Souccot, et les a établi pendant le mois de Tichri.
Hachem dit : "Est-ce que le mois de Tichri doit recevoir uniquement les fêtes qui ont été prises aux autres mois, et ne pas recevoir de fête pour lui-même?", [comme il est écrit], "le 8e jour sera un Atsérét pour vous" (Pin'has 29,35).

Si on se dispenserait de ne lire pas les ta'hanoun de Yom Kippour à Souccot, on attribuerait cela à la joie de la fête de Souccot qui arrive.
Mais en omettant de lire les ta'hanoun de Yom Kippour à la fin du mois de Tichri, cela indique une raison supplémentaire de se réjouir : c'est également le fait que Hachem a rendu les 3 fêtes manquantes à en ce mois.

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8°/ Gog et Magog :

La haftara qui est lue pendant le Shabbath de Souccot traite de la guerre de Gog et Magog qui se déroulera avant l'arrivée du machia'h (guémara Méguila 31a).

=> Pourquoi la guerre de Gog et Magog est-elle lue spécifiquement à Souccot?

- Il y a une tradition que la guerre de Gog et Magog aura lieu à Souccot.
C'est pourquoi nous lisons une haftara décrivant la guerre qui aura lieu à ce moment.
[rav Ovadia de Barténoura (Méguila 3,5)]

- La valeur numérique de גוג ומגוג (Gog ouMagog) est de 70, qui est une allusion aux 70 [racines de] nations du monde. [midrach Tan'houma - Kora'h]
Pendant la guerre de Gog et Magog, toutes les nations du monde vont s'unir pour faire la guerre contre Israël.
En ce sens, rabbi 'Haïm Vittal (Eitz 'Haïm - Chaar haLoulav - chap.5) écrit que la chute finale de Gog et maGog va avoir lieu à Hochana Rabba.
Durant la fête de Souccot, on amenait 70 taureaux en sacrifices au Temple, en correspondance avec les 70 nations (non-juive) dans le monde. A Hochana Rabba, qui est le dernier jour de Souccot, l'offrande des 70 taureaux est terminée.
Cela symbolise le fait que Israël va vaincre les 70 nations pendant la guerre de Gog et Magog, et uniquement la nation juive restera, qui est représentée par l'offrande de un seul taureau qui est amenée à Chémini Atséret (Yalkout Yachar).

Les personnes des nations ennemies qui se repentiront et survivront à la guerre finale de Gog et Magog, viendront à Jérusalem chaque année, comme il est écrit : "Et quiconque aura survécu, parmi tous les peuples qui seront venus contre Jérusalem, devra s'y rendre chaque année pour se prosterner devant le Roi, Hachem, et pour célébrer la fête de Souccot" (Zé'haria 14,16).

- Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch (Bamidbar 29,13) note que "Gog" est relié au mot hébreu : "gag" (toit - גג). Un toit a la particularité de nous protéger des influences du ciel comme la pluie et le soleil. Cela fait allusion à l'homme qui s'imagine indépendant de D.
Le symbole du toit fixe d'un bâtiment vient donc en totale opposition avec le toit faible de la Soucca.
Une Soucca, qui est recouverte par de maigres branches (on doit pouvoir voir le ciel), symbolisent notre dépendance à Hachem.
Ainsi, la bataille de Gog est celle du "toit" contre la "Soucca", et ceux qui croient dans la capacité de l'homme de manipuler la nature vont essayer d'éradiquer les juifs, dont l'existence vient du fait de placer sa confiance en la protection d'Hachem avec joie et sérénité.

Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch fait remarquer qu'en grammaire hébraïque, le préfixe "mém" exprime l'idée de projeter quelque chose. Par exemple, "or" (lumière) -> "maor" (un luminaire, un corps céleste projetant de la lumière).
Ainsi, "gog" représente la philosophie que l'homme peut agir tout seul, en indépendance avec Hachem, et "Magog" est cette tentative de projeter cette philosophie dans le monde.

La Soucca – Quelques enseignements

+ La Soucca - Quelques enseignements :

1°/ Un sanctuaire en miniature :

Le Eliyahou Rabba (Ora'h 'Haïm 630,17) écrit que le Maharach marquait l'ordre des panneaux verticaux de sa Soucca afin qu'ils restent dans la même position d'année en année.
Un précédent à ce concept peut être trouvé en se basant sur le verset : "Tu érigeras ainsi le Michkan, suivant la loi qui t'a été enseignée", et la guémara (Yérouchalmi Shabbath 12,3) qui commente : "Est-ce qu'il existe une "loi" pour ériger les poutres du Michkan? Cela vient nous apprendre qu'une poutre qui a été érigée à l'origine au côté sud devra toujours être place au côté sud."

Le Bikouré Yaakov (Ora'h 'Haïm 630,16) demande : quel est le lien entre la construction du sancturaire et celle d'une Soucca ordinaire?
D'après la vision du Maharach, on peut répondre que la Soucca est un sancturaire miniature, et que le Sanctuaire est une Soucca glorifiée.
Et c'est pour cette raison que pour le Temple, il est fait référence de : "la Soucca de la paix" (cf. Kav haYachar chap.95).

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2°/ Pourquoi construire la Soucca tout de suite après Kippour :

Yaakov s'est préparé à sa rencontre fatidique avec son frère Essav (qui avait l'intention de le tuer) en lui envoyant de somptueux cadeaux dans le but d'apaiser sa colère et de trouver faveur à ses yeux.
Essav a accepté ces cadeaux, et dans un moment d'amour fraternel, il a proposé de voyager avec Yaakov.
Par prudence pour cette camaraderie indésirable, Yaakov est parti de son côté, et Essav a pris ses cadeaux et est retourné à Séïr, laissant Yaakov en paix.
Dans la Torah ce récit se termine par : "Quant à Yaakov, il se dirigea vers Souccot ... il fit des Souccot : c'est pourquoi l'on appela cet endroit Souccot" (Vayichla'h 33,17).

[selon le Tour (Ora'h 'Haïm 417), les 3 fêtes correspondent à nos 3 Patriarches :
- Pessa'h correspond à Avraham (cf. Béréchit 18,6 - où il a préparé des matsot à ses invités, et selon le midrach cet épisode a eu lieu à Pessa'h) ;
- Shavouot correspond à Its'hak (le Shofar qui a sonné au don de la Torah est celui du bélier qui a été égorgé à la Akédat Its'hak, à sa place) ;
- Souccot correspond à Yaakov (cf. verset ci-dessus).]

=> Pourquoi la Torah mentionne-t-elle ces éléments en apparence inutiles (il a construit des Souccot et a appelé cet endroit Souccot)?

Le Zohar (Zohar - Emor 100b) écrit que les descendants de Yaakov refont ce même scénario chaque année à la fin de Yom Kippour.
A la fin de la Néïla, le Satan se propose d'accompagner les juifs et d'être leur gardien et défenseur.
Les enfants de Yaakov ne désire "ni son miel, ni sa piqûre", et demande de prendre congé de sa compagnie.
[A l'image d'Essav,] à Kippour on offre au Satan un séïr la'azazel, et une fois qu'il part avec ce présent, Hachem pardonne les fautes des juifs et Il vient se réjouir avec Ses enfants.
Lorsque les juifs résident dans leur Soucca, Hachem se réjouit avec eux.

Le Panim Yafot (Béréchit 33,9) voit une très belle allusion entre le sé'ir laAzazel et Souccot.
Les lettres qui viennent immédiatement avant celles de : Azazel (עֲזָאזֵל) forment le mot : סוכות (Souccot) [la dernière lettre "tav" précède la 1ere lettre "aléph"].
Cela symbolise que le peuple juif a la capacité de se distancier de leur yétser ara par le biais de l'offrande en Azazel, et d'ainsi mériter les qualités spirituelles inhérentes à la Soucca.
Nos Sages (comme le rav Eliyahou Desslev) affirment que bien que l'offrande en Azazel a cessé avant la destruction du Temple, son message sous-jacent a toujours une implication dans la pratique de nos jours.

Le Rama (Ora'h 'Haïm 625,1) écrit que c'est une mitsva de commencer la construction de la Soucca immédiatement après Yom Kippour.
Certains (comme le Kav haYachar 95,1) affirment que la source de cette coutume est dans le Zohar ci-dessus, qui fait un lien direct entre Yom Kippour et Souccot, le scénario d'Its'hav avec Essav se reproduisant chaque année entre nous (ses descendants) et le Satan.

[en plus de cela, nous faisons preuve de zèle et notre amour envers cette mitsva!]

On peut également citer :
-> Le Arizal dit à partir de la guémara (Soucca 4) que la Soucca sera cachère si elle comporte au moins deux pans /tofanots en forme d'équerre avec un troisième coin. Seulement ce dernier pan de la Souka peut se suffire d'un seul Téfa’h c'est à dire d'une largeur de 10 cm sur toute la hauteur qui devra se tenir à un peu moins de 30 cm du 2e coin. Le Arizal enseigne que cela ressemble à un homme qui vient enlacer son ami avec son bras. Et on sait tous, que le bras comporte deux parties - bras et avant-bras - et la main! De la même manière la Souka représente le 'bras' d'Hachem - si on peut dire – avec sa main qui enlace chacun qui pénètre dans la Souka!
D'après cette magnifique explication on comprendra que la fête de Soukot suit immédiatement les jours de grande Téchouva du début de ce mois.
Après avoir obtenu son pardon : nous sommes reçus à bras ouverts par la Chekhina. (à nous de courir dans les bras de papa Hachem en construisant la Soucca au plus vite après Kippour)

-> Lorsque les juifs sont sortis d'Egypte, ils ont été entourés de Nuées de Gloire.
Le Gaon de Vilna explique qu'au moment de la faute du veau d'or les nuées se sont retirées le 17 Tamouz et ne sont réapparues que bien plus tard lors du Pardon du 10 Tichri. C'est-à-dire que le lendemain de Kippour, Moché commence à demander la contribution du Peuple pour construire le Tabernacle, et d'après le calcul du Gaon de Vilna c'est le 15 Tichri que les offrandes sont collectées. C'est précisément à ce moment que sont revenues
les nuées de gloire sur le campement!
D'après cette explication, la Soucca est construite en souvenir du PARDON de la faute du veau d'or et du début de l'édification du Sanctuaire. Nécessairement on devra donc faire Souccot après
Yom Kippour, le 15 Tichri!

-> Enfin une 3e explication à partir du
Midrach qui enseigne que si le klal Israel avait
reçu la peine de l'exil à Roch Hachana et Kippour,
alors pour prévenir ce terrible décret, les Bné Israel DEVANCENT la punition et sortent de leurs maisons une semaine pour accomplir le décret
d'Hachem!! Ainsi il n'y aura PLUS besoin de les punir l'année à venir!
En cela encore la fête est liée avec le jugement de Rosh Hashana et Yom Kippour!!

-> Le Tsor haMor dit : Souccot suit Roch Hachana et Yom Kippour, puisque nous y célébrons notre jugement méritoire ; vivre une vie sûre et heureuse à l'ombre d'Hachem (symbolisé par la Soucca).

-> A l’issue de Yom Kippour, jour où nous sommes comme des anges, nous sommes fatigués, faibles, du jeûne. Or, une mitsva faite dans la difficulté a beaucoup plus de valeur. Ainsi, on se dépêche de construire la Soucca.
De plus cela matérialise nos belles aspirations de Kippour, et témoigne de la grandeur des hommes par rapport aux anges qui agissent malgré leur libre arbitre (ex: vas-y il y a le temps avant Souccot! Reposes-toi de façon méritée après ce Kippour!)

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3°/ Les Nuées volantes :

Il est écrit : "afin que vos générations sachent que j'ai donné des Souccot pour demeure aux Bné Israël, quand je les ai fait sortir du pays d'Egypte, moi, Hachem, votre D.!" (Emor 23,43)

Le Panéa'h Raza (Emor 23,43) enseigne :
Selon rabbi Yossef ben Kim'hi, le mot "Souccot" ne fait pas référence à des "cabanes", mais à un lieu appelé : Souccot.
Il est écrit : "Les enfants d'Israël partirent de Ramsès, dans la direction de Souccot ; environ 600 000 voyageurs, hommes faits, sans compter les enfants" (Bo 12,37).
Rachi commente : "Soit une distance de cent vingt milles, qu’ils ont franchie en une heure, comme il est écrit : "je vous ai portés sur des ailes d’aigles" (Yitro 19, 4)

=> Quel est le lien entre ce miraculeux voyage express, et le lieu (ville) de Souccot?

Rabbi Yaakov Kouli (Yalkout Méam Loez - Chémot 15,1) répond que la ville a été appelée Souccot suite à la façon miraculeuse dont Hachem a transporté les juifs à leur destination.
Hachem les a entourés de tous les côtés par des Nuées de Gloire, comme s'ils étaient à l'intérieur d'une cabane. Cette "cabane" céleste était en réalité un véhicule en mouvement qui a très rapidement transporté ses passagers comme sur "des ailes d’aigles" (kanfé nécharim).

Le midrach (Yalkout Yéchayahou 503) rapporte que de même que Hachem a fait sortir les juifs d'Egypte avec des Nuées de Gloire, de même Il nous prendra hors de cet exil lors de l'arrivée du machia'h.
A ce moment, les Nuées transporteront les juifs du bout de la terre jusqu'à Jérusalem, comme il est écrit : "[Les nations du monde demanderont étonnées : ] Qui sont ceux-ci, qui volent comme une nuée ... pour ramener de loin tes fils" (Yéchayahou 60,8-9).

Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.5) note qu'au moment de la guéoula, toutes les technologies modernes deviendront obsolètes. [Avec la venue du machia'h,] les gens communiqueront par télépathie, parcourront de vastes distances en un éclair, et la médecine ne sera plus nécessaire puisque personne ne tombera malade.
Le Yalkout (Yéchayahou 503) ajoute également qu'on n'aura pas besoin de la lumière du soleil ou de la lune, car la Présence Divine nous donnera la capacité de voir même ce qui est caché dans des barriques et dans les pots.

[ => c'est également cela le message sur l'aspect éphémère de la vie matérielle. En effet, certes nous ne sommes que de court passage dans ce monde, mais également le machia'h peut venir à tout moment, et alors tout ce dans lequel on aura mis tellement de valeur n'en aura plus. Que nous restera-t-il alors pour notre éternité?
Lorsque nous sommes dans la Soucca, revivons le voyage dans les Nuées de Gloire, comme une cabane, dans laquelle Hachem nous bichonne. Nous devons s'imaginer qu'il en est de même chaque instant de notre vie où Hachem nous porte, nous permet de vivre et nous comble de ce qu'il y a de vraiment meilleur pour nous. ]

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4°/ Des Nuées ou des cabanes?

Il y a une discussion dans la guémara (Souccot 11b) à savoir si Souccot est en souvenir des Nuées de Gloire ou des cabanes.
Selon le Nétsiv (Haémek Davar - Béaaloté'ha 10,34), les 2 visions sont justes : durant leurs campements dans le désert, les Bné Israël étaient protégés par leur propre tente, alors que lorsqu'ils voyageaient ils étaient recouverts par les Nuées de Gloire.
Cela est sous-entendu dans le verset : "tandis que la nuée divine planait au-dessus d'eux, le jour, à leur départ du camp" (Béaaloté'ha 10,34), mais pas lorsqu'ils étaient stationnés dans le camp.

=> Pourquoi les Nuées de Gloire ne les protégeaient pas pendant leur campement?

Le Targoum (Chir haChririm 2,17) rapporte que lorsque les juifs ont fauté avec le Veau d'or, les Nuées de Gloire sont parties.
Rabbi 'Haïm Kanievsky (Déré'h Si'ha - Chémot 33,11) explique que Hachem n'a pas retiré le manne ou le puits de Myriam, car seul les Nuées de Gloire avaient pour objectif d'offrir une protection. Or, lorsqu'il y a faute, il n'y a pas de protection!

[Suite à la faute du Veau d'or les Nuées se sont retirées le 17 Tamouz et ne sont réapparues que bien plus tard juste après Yom Kippour (qui est le 10 Tichri).]
Rabbi 'Haïm Kanievsky dit que bien qu'alors ils ne méritaient plus les 6 Nuées de Gloire qui les protégeaient de tous les côtés (devant, derrière, 2 côtés, bas & haut), Hachem dans Sa miséricorde leur a fourni une Nuée de Gloire pour les mener pendant leurs déplacements.

[en ce sens, la Soucca témoigne de l'amour et de la compassion d'Hachem à notre égard!]

[par exemple, sur les 7 Nuées : https://todahm.com/2021/09/09/32816 ]

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5°/ Le retour des Nuées :

La mitsva de la Soucca est en souvenir des Nuées de Gloire qui ont protégé les juifs pendant leur séjour dans le désert.
Selon le Gaon de Vilna (Biour haGra - Chir haChirim 1,4), la Soucca ne commémore pas l'apparition initiale des Nuées de Gloire lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, mais plutôt elle commémore le retour des Nuées qui avaient temporairement abandonnées le peuple juif après qu'ils aient fauté avec le Veau d'or.

=> Pourquoi commémorons-nous le retour des Nuées de Gloire? N'aurait-il pas été plus logique de se rappeler des Nuées de Gloire qui ont accompagné les juifs à leur sortie d'Egypte?

Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Chémot 34,10) explique :
Le retour des Nuées de Gloire surpasse les Nuées initiales d'un point très important.
Les Nuées originales étaient invisibles aux nations du monde et même de la majorité d'Israël ; c'est uniquement les prophètes parmi les Bné Israël qui étaient capables de les voir.
Lorsque les juifs se sont repentis et ont été pardonné de la faute du Veau d'or, les Nuées de Gloire sont retournées et tout le monde pouvait les voir. Même les nations du monde les voyaient, elles en étaient frappées d'émerveillement et proclamaient : "Qu'est-ce ceci qui s'élève du désert comme des colonnes de fumée, mêlées de vapeurs de myrrhe et d'encens et de toutes les poudres du parfumeur?" (Chir haChirim 3,6).

Ainsi, le retour des Nuées de Gloire démontrait que le repentir des juifs a été fait par amour, et ainsi cela a transformé les Nuées en un objet de mérite et en un signe visible de l'amour abondant d'Hachem pour Sa nation.

[selon la guémara (Yoma 86b), lorsqu’une personne fait téchouva par amour pour Hachem, ses fautes ne sont pas seulement effacées, mais elles sont transformées en mérites.]

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6°/ Le toit de la Soucca :

Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haüm 531,3) dit que le toit de la Soucca (le scha'h) doit être idéalement construit d'une manière qui nous permet de voir les étoiles depuis l'intérieur de la Soucca.

Nos commentateurs donnent différentes explications sur cette symbolique :
- vivre sous un revêtement mince de toit nous rappelle la nature transitoire de la vie d'un homme sur terre. [Pri Mégadim - Eshel Avraham] ;

- le fait de regarder les étoiles, nous rappelle la grandeur d'Hachem, comme il est écrit : "Levez les regards vers les cieux et voyez! Qui les a appelés à l'existence? Qui fait défiler leur armée [les étoiles] en bon ordre?" (Yéchayahou 40,26) et "Lorsque je contemple tes cieux, œuvre de ta main, la lune et les étoiles que tu as formée" (Téhilim 8,4) ;

- Les étoiles représentent des "étincelles de bonté". En permettant aux étoiles d'être visibles dans la Soucca, la Soucca s'imprègne du flux Divin de bonté.
[Arizal - Pri Ets 'Haïm - Chaar 'Hag haSouccot - chap.3]

- le mot "Soucca" est liée à la vue (Kad haKéma'h - Soucca ; Rachi - Béchala'h 14,24). Par le fait de voir les cieux depuis la Soucca, on devient conscient que Hachem veille sur nous. [Shalmé Moéd - chap.42]
[de même que nous voyons les étoiles dans la Soucca, de même en permanence Hachem nous regarde et prend soin de nous en nous octroyant le meilleur!]

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7°/ Une véritable Soucca :

Après la destruction du 1er Temple, un petit nombre de juifs sont retournés en terre d'Israël.
Ezra et les autres chefs de la Torah ont instruit ces rapatriés [en Israël] : "Sortez ... pour faire Souccot comme il est écrit [dans la Torah]. Le peuple sortit et ils se dressèrent des Souccot, chacun sur son toit ... Toute la communauté de ceux qui étaient revenus de captivité établirent des Souccot et demeurèrent dans ces Souccot ; aussi bien, depuis les jours de Yéhochoua, fils de Noun, jusqu'à ce jour, les enfants d'Israël n'avaient pas agi de la sort. La joie fut donc extrêmement grande." (Né'hémia 8,15-17)

=> Comment est-il concevable que les juifs n'ont pas construit de Souccot des jours de Yéhochoua jusqu'à la destruction du 1er Temple (9 siècles plus tard)?

Rabbi Yossef Shalom Eliyashiv (Kisvé haGrich - Souccot) explique :
L'essence de la fragile, éphémère Soucca est le plus mis en évidence lorsqu'elle est accomplie par un juif en exil.
La Soucca commémore les habitations temporaires que Hachem a fourni aux juifs pendant leur séjour de 40 années dans le désert inhospitalier.
Un juif doit se rappeler où qu'il puisse se trouver, même en exil, que la Présence Divine l'accompagne toujours, de même qu'Hachem a enveloppé avec amour les juifs avec les Nuées de Gloire dans le désert.

[ le rav Eliyashiv dit qu'un de nos derniers prophètes a transmis ce même message à sa génération avant qu'ils ne soient expulsés en exil : "Et tous les peuples vous féliciteront, car vous serez, vous, une terre de délices, dit Hachem" (Mala'hi 3,12).
Comment un juif en exil peut-il être considéré sur "une terre de délices"?
La réponse est qu'en exil un juif vit avec la présence d'Hachem, son propre corps devient "une terre de délices", identique à la terre d'Israël. ]
[On peut citer : "lorsque les juifs ont été exilés, la Présence Divine est partie avec eux" (midrach Eikha 1,32).]

Il est certain que les juifs ont résidé dans des Souccot tout au long du 1er Temple. Néanmoins, puisqu'ils vivaient en paix dans leur terre et qu'ils possédaient toute la bonté matérielle, il leur manquait un profond sentiment de ce que la Soucca représente véritablement.
Cependant, les rapatriés de Bavél étaient soumis à l'oppression et à la persécution de l'exil, et même à leur retour en Israël ils ont trouvé une terre dévastée et entourée d'ennmis de tous les côtés.
Pourtant malgré toutes leurs difficultés, ils sont restés fidèles à Hachem et ont réalisé la mitsva de la Soucca avec une grande joie.
Ces gens ont pleinement actualisé le message de la Soucca et l'ont accompli d'une manière inégalée depuis le moment où le 1er juif est entré en terre d'Israël [à l'époque de Yéhochoua bin Noun].

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8°/ Cas de la pluie dérangeante :

-> Nos Sages (guémara Soucca 25b) disent : "si quelqu'un est dérangé à être dans la Soucca (ex: à cause de la pluie), alors il est exempt de la mitsva"
La guémara (Soucca 28b) donne un exemple de cela lorsqu'une pluie dérangeante rentre dans la Soucca.

Selon le Rama (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 639,7), si une personne décide de s'asseoir dans une Soucca dans de telles conditions, elle ne reçoit pas de récompense pour ses actions, et elle est considérée comme "hedyot" (une personne inférieure).

=> Pourquoi nos Sages dénigrent-ils cette âme qui démontre un sacrifice de soi en tentant de réaliser la mitsva de la Soucca dans des conditions si inconfortables (ex: pluie forte)?

-> Nos Sages (guémara Soucca 28b) dit que cette situation (d'une personne qui s'asseoit dans la Soucca sous la pluie) est comparable à celle d'un serviteur qui vient pour préparer une coupe de vin pour son maître en le diluant avec de l'eau, et le maître prend une cruche d'eau et lui verse sur le visage.
Le Biour Halakha (639) explique que c'est un clair signe de non respect pour le serviteur d'imposer son service à son maître après que son maître lui ait indiqué qu'il ne désire pas son service.

=> Pourquoi la michna ci-dessus ne dit-elle pas uniquement qu'un esclave est venu remettre une coupe à son maître, qui la lui a versée au visage?

Le Gaon de Vilna (Divré Eliyahou - Souca) explique : Roch Hachana et Yom Kippour sont des jours de jugement, où des punitions sévères sont décrétées.
Après ces jours vient la fête de Souccot avec son abondance de mitsvot, comme prendre les 4 espèces et résider dans la Soucca. Toutes ces mitsvot ont pour but de provoquer la miséricorde d'Hachem.
En ne nous permettant pas de faire la mitsva de la Soucca, Hachem nous dit qu'Il ne désire pas adoucir Sa justice/rigueur avec Sa miséricorde.

D'après la kabbale, le vin représente la justice sévère et l'eau représente l'adoucissement par la miséricorde.
La michna ci-dessus emploi le mot : "limzog" (diluer - למזוג) pour indiquer que l'esclave vient pour diluer la coupe de vin tenue par son maître. Israël cherche à adoucir les sévères et durs jugements par la miséricorde/bonté.
Mais si le maître prend la cruche d'eau tenue par l'esclave [l'agent adoucissant] et le verse au visage de l'esclave, aucune dilution [de la rigueur] n'aura lieu.
En ne permettant pas aux juifs de réaliser la mitva de la Soucca, Hachem indique qu'Il ne désire pas contrebalancer la justice par la miséricorde.

-> Toutes les mitsvot sont conforment au principe général : "Ses voies sont des voies pleines de délices, et tous ses sentiers aboutissent au bonheur" (Michlé 3,17).
Puisque Hachem désire que nos mitsvot soient accomplies d'une manière agréable, la Torah nous dispense de manger dans la Soucca lorsque cela nous cause du désagrément.
Le fait de s'asseoir dans la Soucca sous de telles circonstances [desagréables] n'est pas considéré comme méritant, mais plutôt comme de la piété malavisée. [Maharival - 191]

-> Puisque personne n'est obligé de s'asseoir dans la Soucca lorsqu'il pleut, un personne qui le fait quand même : "apparaît comme arrogante", car elle se présente elle-même comme plus pieuses que les autres. [Ra'avyah 597 ; Maharam Padva 39]

-> Certains suggèrent que s'asseoir dans la Soucca tandis qu'il pleut, peut nous conduire à transgresser l’interdit de la Torah de profiter du matériel de la Soucca.
L'unique raison pour laquelle nous avons normallement le droit de profiter de l'ombre de la Soucca est car nous réalisons alors la mitsva de la Soucca.
Cependant, pendant un moment où la mitsva de la Soucca ne s'applique plus (ex: il pleut fort), alors profiter des matériaux de la Soucca serait interdit. [Oneg Yom Tov - Ora'h 'Haïm 49]

-> b'h, également sur ce sujet : https://todahm.com/2014/10/23/souccot-le-saviez-vous ]

Les 4 espèces – Quelques enseignements

+ Les 4 espèces - Quelques enseignements :

1°/ Les big 4 :
-> [Hachem a dit : ] "Par le mérite de prendre les 4 espèces (cf. Emor 23,40), Je Me révèlerai d'abord à vous, Je ferai payer la punition d'Essav, Je reconstruirai le Temple, et J'aménerai le machia'h" (midrach Vayikra rabba 30,16)

=> Comment le mérite de prendre les 4 espèces à Souccot peut-il accomplir de telles choses si énormes?

Le midrach (Vayikra rabba 30,16) dit que les 4 espèces correspondent aux 3 Patriarches et à Yossef :
- l'Etrog = correspond à Avraham.
- le loulav = Its'hak
- Hadass = Yaakov ;
- Arava = Yossef.
Le rav Guédaliah Schorr (Ohr Guédaliyahou - Vayé'hi) explique que Yossef a le statut d'un "quasi-Patriarche" et il partage certaines caractéristiques de nos Patriarches.

-> Rabbénou Bé'hayé (Emor 23,40) explique l'implication de ce midrach : lorsque nous réalisons la mitsva de prendre les 4 espèces, et de les agiter dans toutes les directions, nous implorons Hachem de se rappeler du mérite de nos Patriarches afin qu'Il nous protège par leur mérite.

-> Le Alchikh haKadoch (Emor 23,40) fait le lien entre ces 2 midrach :
- Avraham a été la 1ere personne à laquelle Hachem est apparu et qui a réussi Sa mission sur terre. Par ce mérite, Hachem se révélera tout d'abord aux Bné Israël.

- Le midrach (Béréchit rabba 56,5) rapporte que lorsque Avraham attacha Itsh'ak sur l'autel, Hachem a attaché les puissances angéliques, qui représentent les nations du monde, sous la domination d'Israël.
C'est pourquoi par le mérite d'Its'hak, Israël va également vaincre son dernier ennemi, Essav.

- Le futur Temple sera construit par le mérite de Yaakov.
Le Alchikh haKadoch (Emor 23,40) écrit que le 1er Temple a été construit par le mérite d'Avraham.
Puisque Avraham a donné naissance à l'ignoble Ichmaël, Hachem a permis aux descendants de contribuer à la destruction du 1er Temple (cf. guémara Yérouchalmi Taanit 4,5).
Le 2e Temple a été construit par le mérite d'Its'hak. Puisque Its'hak fait naître Essav le racha, la destruction du 2e Temple sera menée par les mains d'Essav.
Le 3e Temple sera construit par le mérite de Yaakov. Puisque tous les enfants de Yaakov sont des tasdikim, le 3e Temple va durer pour l'éternité.

- Yossef sera le signe avant-coureur de la délivrance finale.
Machia'h ben Yossef, le machia'h qui descend de Yossef, va apparaître le premier pour annoncer la guéoula finale. Cependant, il se fera tuer dans la guerre de Gog et Magog, et la délivrance totale sera amenée par le Machia'h qui descend de David.
C'est en allusion dans l'arava qui se fane/sèche avant les 3 autres espèces.
Le Alchikh haKadoch ajoute de façon réconfortante que bien que Machia'h ben Yossef sera tué pendant la guerre de Gog et Magog, il réssuscitera à l'arrivée de Machia'h ben David.

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2°/ Le sceptre Royal :

-> "Il existe sur terre 4 êtres tout petits, et qui sont sages par excellence" (Michlé 30,24)
Le midrach (Tan'houma Emor 29) commente : "cela fait référence aux 4 espèces qui sont prises à Souccot.
Bien que ces espèces apparaissent petites et insignifiantes aux yeux de l'homme, elles sont importantes devant Hachem, car elles témoignent du mérite de la nation juive et Son amour pour elle."

-> Bien que les 4 espèces semblent être similaire aux autres formes de végétaux, elles sont en réalité une classe spéciale à part.
Le midrach (Béréchit rabba 10,6) enseigne que chaque arbre, chaque arbuste ou brin d'herbe a un ange céleste qui lui est désigné, lui fournissant ses forces de vie et sa subsistance.
Le Séder haYom (Kavanat haLoulav véAgoudato) ajoute que la seule exception concerne les 4 espèces, qui ne dépendent pas d'un ange mais c'est Hachem qui s'occupent directement d'elles.
Le Séder haYom conclut : en prenant ces 4 espèces à Souccot, nous témoignons que nous sommes la nation d'Hachem, et qu'aucune force céleste ou terrestre n'a de pouvoir sur nous.

=> Comment est-ce ainsi?

Le 'Hida ('Hadré Béten - Béaaloté'ha 11) explique que le concept de téchouva ne s'applique qu'aux juifs.
Ceci est dû au fait que la relation entre les non-juifs et Hachem est celle d'un serviteur avec le roi. Or, selon la guémara (Kétoubot 17a), il y a un principe dans la loi juive que le roi ne peut pas pardonner le manque de respect à son honneur.
Cependant d'après la guémara (Kidouchin 32a), un père peut pardonner le manque de respect de son enfant.
La relation entre le peuple juif et Hachem est celle d'un Père avec son fils.

Le 'Hida (Roch David - Emor) enseigne que les 4 espèces (dont le loulav) sont comparables au sceptre du roi, puisque les 4 espèces relèvent directement et exclusivement d'Hachem.
Si un serviteur prend en main le sceptre du roi, il serait sommairement exécuté pour son comportement de traite (porter atteinte à l'honneur du roi).
Cependant, le fils du roi peut prendre le sceptre de son père sans être puni pour cela.
Nous avons reçu l'ordre de prendre les 4 espèces à Souccot pour prouver que nous sommes les enfants du Roi, qui a permission de tenir le spectre spécial du Roi.
Et en tant qu'enfants du Roi, nos mauvaises actions nous sont pardonnées de la même façon qu'un parent pardonne les mauvaises actions de ses enfants après qu'ils aient manifesté des remords.

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3°/ Les 4 espèces = en souvenir du Temple :

Il y avait une grande différence entre la réalisation de la mitsva du loulav dans le Temple (beit hamikdach) ou bien ailleurs.
Lorsque l'on prenait le loulav dans le Temple, il y avait une mitsva supplémentaire d'être joyeux, comme il est écrit : "vous vous réjouirez [avec les 4 espèces], en présence d'Hachem [c'est-à-dire au Temple]" (Emor 23,40).

=> Pourquoi peut-on ressentir une joie pure uniquement en tenant les 4 espèces à proximité du Temple?

Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo 11,120) explique que cette joie spirituelle est le résultat d'atteindre une unité complète entre les juifs.
Les 4 espèces représentent l'unité des différents groupes de juifs, et l'unique endroit où l'on pouvait arriver à cela à la perfection était à l'intérieur du Temple.

-> Selon la Torah, c'est uniquement dans le Temple que que l'on pouvait prendre le loulav tous les jours de Souccot. Dans tous les autres endroits, on ne le prenait que le 1er jour.
Après la destruction du Temple, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a institué que le loulav soit pris tous les jours de Souccot (à l'exception de Shabbath), partout dans le monde.
La motivation de cela est basée sur le verset : "cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (Yirmiyahou 30,17) = cela implique qu'il convient de chercher le bien de Sion en commémorant la manière dont le loulav était pris au Temple. [guémara Roch Hachana 30a ; ainsi que guémara Souccot 41a]

=> Comment rabbi Yo'hanan ben Zakaï a pu promulguer que prendre le loulav à Souccot va encourager les gens à "chercher Sion" et à prier pour son bien?

Le Ram’hal (Messilat Yécharim - chap.19) explique que la commémoration de rabbi Yo'hanan n'a pas était établi comme une fin en soi, mais plutôt son but était que les gens se rappellent de la joie qui existait au Temple et qu'ils soient ainsi inspirés à prier pour sa restauration.

-> Le Sfat Emet (5652) commente ce passage de la guémara :
"cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (tsion hi dorech én la - Yirmiyahou 30,17)
[litt. "dorech" = rechercher]. Cela signifie qu'en "recherchant" (dorech) le Temple, nous pouvons atteindre le même accomplissement spirituel que le Temple lui-même fournissait.
Le prophète Yirmiyahou écrit ailleurs : "nos danses joyeuses sont changées en deuil" (Eikha 5,15). Le cri plaintif du prophète peut aussi être interprété dans un sens plus positif : notre deuil sur la destruction du Temple a le même effet sur nos âmes que sa réjouissance pendant qu'il existait.
Ainsi prendre le deuil du Temple de nos jours, nous permet de toujours en ressentir les effets!

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-> Le rav Moché Feinstein (Darach Moché) enseigne qu'une personne chérit pleinement un objet qui lui appartient.
C'est pourquoi la Torah nous demande de posséder personnellement les 4 espèces : afin d'avoir une joie maximale en faisant la mitsva.

Le rav Feinstein explique que c'est pour cette raison qu'il y a une mitsva d'écrire son propre Séfer Torah ou bien d'acheter des livres [séfarim] (selon l'avis du Roch, cité par le Tour - Yoré Déa 270).
En effet, bien qu'une personne peut réaliser la mitsva d'étudier la Torah en empruntant un livre, l'affection de la mitsva d'étudier la Torah requiert que nous possédions le livre.

En ce sens aussi, Rachi (Pin'has 27,1) explique les filles de Tsélof'had ont demandé à Moché une portion de la terre d'Israël, car la terre était très précieuse à leurs yeux.
Pourquoi leur était-il nécessaire de posséder la terre? Ne pouvaient-elles pas se suffir d'y vivre?
Le rav Feinstein explique qu'on ne peut chérir pleinement ce que l'on ne possède pas.

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4°/ Une fois qu'une personne a trouvé un loulav et une étrog cashers, combien de temps doit-elle consacrer à trouver des 4 espèces plus beaux, si à la place ce temps serait consacré à étudier la Torah?

-> Le 'Hazaon Ich ('Hout Shani - Souccot) recherchait uniquement un ensemble des 4 espèces qui soit casher, et rien de plus.
Il préférait avoir un ensemble casher basique, et utiliser son temps pour étudier la Torah.

-> Rabbi 'Haïm Kanievsky (Sim'hat Israël - vol.2) statue de même qu'une personne qui si à la place elle étudierait, doit chercher un ensemble des 4 espèces qui soit casher, et elle n'est pas obligée de rechercher davantage.

-> Rabbi Binyamin Zilber (Az Nidb'rou - vol.13) écrit : "Nous voyons qu'il y a des gens qui perdent des heures pour essayer d'avoir un magnifique ensemble des 4 espèces. Leur recherche excessive va parfois même provoquer des dommages dans la marchandise de loulav de vendeurs, leur entraînant d'être disqualifié à l'utilisation.
[ex: une personne veut bien faire, mais à force de manipuler des loulav, elle peut indirectement les abîmer, et ainsi causer un dommage pour le vendeur]
Si une personne dont l'étude de la Torah est son gagne-pain me demandait s'il convient de dépenser un temps excessif pour rechercher un beau loulav et étrog, au détriment de son étude de la Torah, je lui conseillerais ... d'acheter un simple ensemble [casher des 4 espèces] et il recevra une récompense céleste pour cela".

-> D'un autre côté, rabbi Yaakov Kamenetsky (béMekhitsat rabbéou) a une autre approche, et il dit : "Je ne suis pas capable d'offrir le montant exact de temps qu'on doit passer à rechercher le plus bel étrog. Cependant, chercher un étrog méhoudar n'est pas moins important qu'une autre mitsva de nos Sages (déRabbanan), pour laquelle on doit investir du temps au dépend de notre étude de la Torah".

[n'oublions pas également que cela ne doit pas se faire au détriment de la mitsva d'acheter un cadeau à notre femme, des sucreries à enfants, ...]

Yom Kippour & purification par notre proximité avec Hachem

+++ Yom Kippour & purification par notre proximité avec Hachem :

+ "D. est le mikvé (litt. l'espoir) d'Israël" (Yirmiyahou 17,13).
Nos Sages (Yoma 85b) commentent : "De même qu'un mikvé purifie les impurs, ainsi D. purifie les Bné Israël".

-> Le Chem MiChemouel (Moadim - Shabbat Téchouva 5674) explique qu'en fait, deux processus de purification se produisent dans un mikvé : un mikvé peut purifier une personne ou un objet lorsqu'ils sont entièrement immergés dans l'eau, mais également l'eau du mikvé elle-même est purifiée par le processus de hachaka (toucher) qui se produit quand l'eau du mikvé vient en contact avec de l'eau pure.
Contrairement aux personnes et aux objets, l'eau peut être purifiée dans un mikvé sans immersion totale.

De même, poursuit le Chem MiChemouel, la téchouva peut purifier une personne de 2 façons.
L'une est semblable à l'immersion dans un mikvé : la personne peut "se plonger" totalement dans la téchouva en exprimant un profond remord pour ses fautes et en prenant des résolutions fermes pour changer de voie. Cette forme de techouva suppose se débarrasser de tout vestige de faute, de même qu'aucune matière étrangère ne doit s'interposer entre l'eau et le corps. En fait, cette sorte de repentir est une forme de re-création.
Mais la téchouva peut également purifier l'homme à la façon de la hachaka. S'il ne peut pas se libérer seul de la faute, il peut décider de s'attacher à D., la Source de toute pureté et ce lien l'épurera de tous ses défauts spirituels.

=> La téchouva de Yom Kippour peut prendre la seconde de ces deux formes : cultiver un lien avec D. et accroître son dévouement envers Lui. Ainsi, l'homme peut-il créer avec Lui un lien qui brisera automatiquement toutes les barrières. S'attacher à D. est une force purificatrice si puissante que rien ne peut lui résister.

[il est à noter que le Messé'h 'Hokhma (Tsav 8,7) explique le processus de purification de téchouva de Kippour d'une façon similaire.]

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-> Le Sfat Emet (Shabat Techouva 5652) dit que de même qu'il existe des "portes de de téfila (prière)" au Ciel, chaque personne a aussi ses propres "portes de téfila" qui sont parfois scellées à cause de ses fautes, l'empêchant de prier convenablement.
Mais les "portes de téchouva" dans le cœur de l'homme ne sont jamais scellées. Chaque être humain possède la force de briser à tout moment les barrières qui le séparent de D. Une fois qu'il les a éliminées, rien n'interfèrera avec son repentir. Chacun est donc toujours capable de faire téchouva.

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-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) écrit :
Une personne pourrait sentir que ses fautes sont trop importantes pour lui permettre de se repentir, qu'elle a commis trop de transgressions pour pouvoir faire téchouva. Ce n'est pas une raison pour désespérer!
L'exemple du mikvé nous enseigne qu'il existe une autre façon de se repentir : adopter le processus de purification de l'eau du mikvé par la hachaka. Même si un homme se sent incapable de se repentir convenablement, qu'il se lie à Hachem. La sainteté que ce lien infusera dans sa vie aura un impact sur toutes ses actions futures. Les barrières qui le séparent de D. finiront par tomber et sa téchouva sera un repentir authentique.
[...]

Dans son essence réelle, Yom Kippour est un jour de téchouva, .... et si nous réussissons à tisser ce lien [d'attachement à Hachem], il sera pour nous une source de pureté pour toute l'année et nous aidera à atteindre le but ultime d'effacer toutes nos fautes ...

Les lois de téchouva nous demandent de confesser et d'exprimer notre remords pour chaque transgression. Il existe pourtant une option supplémentaire : rechercher la forme de téchouva représentée par la hachaka, un repentir auquel nos fautes n'obstruent le chemin.
Nous portons du blanc depuis le début de Yom Kippour pour montrer notre désir de ressembler aux anges avant même de nous être purifiés, ce que nous faisons en cultivant le lien avec D. et en démontrant notre dévouement envers Lui.
De même, s'abstenir de nourriture et de boisson Yom Kippour n'a pas pour but de nous faire souffrir mais de nous faire ressembler aux anges, des êtres spirituels n'ayant pas besoin de nourriture et n'ayant aucun intérêt pour les choses matérielles. Leur essence spirituelle est d'être proches de D. ...

La mitsva de manger la veille de Yom Kippour exprime notre joie à l'arrivée imminente de Yom Kippour, ce jour saint où nous élevons au-dessus des signes extérieurs de notre existence matérielle pour atteindre le degré le plus élevé possible de proximité à Hachem. L'acte même de manger la veille de Yom Kippour est donc mis sur le même pied d'égalité qu'une mitsva accompagnée d'une souffrance, car il obtient le même effet : il révèle le dévouement du peuple juif envers D., même sans la mortification du jeûne ...
De même que nous exprimons notre proximité à D. en jeûnant Yom Kippour, nous célébrons la veille par la nourriture et la boisson l'expiation imminente de Yom Kippour.

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-> Le Messé'h 'Hokhma (Tsav 8,7) enseigne qu'en respectant les 5 afflictions de Yom Kippour, une personne se libère des chaines du monde physique et se relie à son essence spirituelle.
C'est pourquoi la Michna (Yoma 8,9) dit : "Qui vous purifie? Votre Père au Ciel". En se détachant de ses activités physiques normales, à Yom Kippour, l'homme se hisse aux plus hauts sommets spirituels - "au Ciel" - et se lie à D.

-> Selon le Sifté Cohen (Nasso 6,12) : "Hachem ne désire pas que l'homme souffre physiquement, car dans toute la Torah, Il nous a ordonné de nous mortifier un seul jour par an et même cela est pour notre bénéfice, pour expier nos fautes, et Il nous a ordonné de manger et de boire avant.
Tout cela provient de Sa grande miséricorde. D. ne désire donc pas la mortification : le but recherché est que (l'homme] se rapproche de D."