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Yom Kippour & restaurer la paix avec notre prochain juif

+++ Yom Kippour & restaurer la paix avec notre prochain juif :

+ Fauter contre autrui c'est fauter contre Hachem :

-> Le rabbi Dovid Hofstedter enseigne :
En réalité, chaque faute envers son prochain crée entre le fauteur et la victime une scission qui affaiblit l'unité du peuple juif et porte atteinte à l'honneur d'Hachem.
Comme le dit le Séfer ha'Harédim (chap.7) : "Les âmes des Bné Israël sont gravées de sous le Trône de Gloire et toutes contribuent à l'Unité du Nom divin.
Les Bné Israël sont décrits [dans la Torah] au singulier, par exemple chivim néfech - 70 âme (au singulier).
Lorsqu'il existe des divisions entre eux dans ce monde, elles sont discernables sur le Trône de Gloire".

Lorsqu'un juif cause du tort à son prochain, il réduit l'honneur divin. Pour rectifier cette faute, il lui faut apaiser la personne lésée.
Lorsque le fauteur soulage les mauvais sentiments de la victime et met fin à leur discorde, la brèche dans l'unité du peuple juif est réparée et le dommage à l'honneur divin est défait.

Nous comprenons donc que l'expiation pour cette dimension de la faute soit retardée jusqu'à ce que le fauteur reçoive le pardon de sa victime. Tant que l'animosité règne entre eux, l'honneur de D. n'est pas restauré et le délit du fautif envers D. restera en place. Il peut être pardonné seulement quand sa relation avec la personne qu'il a lésée est restaurée.

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+ "Quand Rabbi Zéra était offensé par une personne, il passait plusieurs fois devant elle afin qu'elle le voie et vienne lui demander pardon.
Un certain boucher fit un jour du tort à Rav et ne vint pas à lui [pour lui demander pardon]. La veille de Yom Kippour, [Rav] dit : 'Je vais aller moi-même l'apaiser'."
[guémara Yoma 87a]

-> On a vu que chaque fois qu'un homme fait du mal à l'autre, tous deux ont le devoir, dans une certaine mesure, de réparer le manque d'honneur divin qui en résulte, car il provient du manque d'harmonie entre eux. Rav et Rabbi Zéra ont donc cherché à causer une réconciliation afin de restaurer la paix, pour accroître l'honneur d'Hachem.
[selon le Ramak (cité dans Chlah - Massékhèt Roch Hachana, Torah Ohr 26), chaque fois que deux personnes éprouvent de mauvais sentiments l'une envers l'autre, le manque d'harmonie entre elles crée aussi, dans une certaine mesure, une distance entre D. et elles, ce qui rend une téchouva authentique moins facile à effectuer. Bien que Rav et Rabbi Zéra fussent les personnes lésées, chacun d'eux fit un effort pour donner à l'autre partie l'occasion de se racheter. ]

-> Le Roch (Yoma 8,24) explique que la raison pour laquelle Rav et Rabbi Zéra allaient chercher les hommes qui leur avaient causé du tort, et la raison de la coutume universelle de demander pardon à ses prochains la veille de Yom Kippour, est qu'à ce moment-là, il est particulièrement important que tous les juifs soient en paix les uns avec les autres.
Le Roch le tire d'un passage de Pirké d'Rabbi Eliézèr (45) : "[Le satan] dit qu'il ne trouvait aucune faute parmi les Bné Israël Yom Kippour et déclara : Maitre du monde, Tu as une nation unique semblable aux anges célestes! ... De même que la paix règne parmi les anges célestes, (elle règne] parmi le peuple juif à Yom Kippour".
Le Roch affirme donc que la pratique courante de demander pardon à ses prochains la veille de Yom Kippour a pour but de nous élever au niveau des anges en restaurant l'harmonie parmi les juifs.

-> Cette explication peut nous faire comprendre un incident impliquant le rav 'Haïm de Brisk :
le boucher de la ville de Brisk comparut devant rav Haim pour un din Torah. Lorsque rav 'Haim trancha à son désavantage, le boucher devint insolent et se mit à parler contre le Rav de façon outrageuse au point que rav 'Haïm dut lui ordonner de quitter le beth din. Quelques mois plus tard, la veille de Yom Kippour, alors que toute la communauté était déjà arrivée à la synagogue pour la Tefila Zaka, rav 'Haim
demanda à ses trois fils de l'accompagner pour apaiser le boucher.
La conduite de rav 'Haim dans cet incident est très étonnante. Le boucher avait tort : il avait humilié rav 'Haim et aurait dû être excommunié pour son insolence au beth din. N'était- ce pas une atteinte à l'honneur de la Torah et aux dayanim que rav 'Haïm cherche à apaiser le boucher? De plus, si rav 'Haim pensait qu'il devait apaiser le boucher, pourquoi a-t-il attendu la veille de Yom Kippour?

Selon notre explication, la réponse est claire : effectivement, d'un point de vue halakhique, rav 'Haim n'avait aucune obligation vis-à-vis du boucher car rav 'Haim ne lui avait causé aucun tort. Le boucher l'avait insulté et devait lui demander pardon.
Mais quand Yom Kippour est arrivé, il fallait que toute querelle soit calmée pour que le peuple juif puisse atteindre le niveau d'harmonie des anges, et même la partie lésée, dans ce cas rav 'Haim avait la responsabilité de faire tout son possible pour réparer la situation.

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+ "Yom Kippour ne fait pas expiation pour les fautes commises contre son prochain avant que [le coupable] n'ait apaisé la [victime]" (Michna Yoma 8,9)

-> Plusieurs A'haronim (Pri 'Hadach, Ora'h 'Haim 606:1 ; Min'hat Hinoukh 364:32 et Kovets Chiourim, Baba Batra 315) expliquent que chaque faute commise contre son prochain est aussi une faute commise contre D. ; si le fauteur n'obtient pas le pardon de sa victime, son repentir sera incomplet même pour sa faute contre Hachem.

-> Selon le Min'hat Hinoukh :
"Un homme qui cause du tort à son prochain est coupable de 2 délits : une faute envers son prochain et une rébellion contre D.
Ainsi, il faut qu'il fasse téchouva, mais son repentir ne sera pas complet tant que sa faute contre son prochain n'aura pas été corrigée. Il semble que tant qu'il n'a pas apaisé son prochain, même [la part de sa faute qui touche sa relation avec] le Ciel n'est pas pardonnée, car le repentir n'a aucun effet tant que le fauteur n'a pas rectifié la faute qu'il a commise contre son prochain. C'est seulement après l'avoir apaisé que la téchouva peut faire expiation pour la part de [la faute dirigée contre] le ciel."

-> Le Kovèts Chiourim dit : "Quant [à la faute] entre l'homme et son prochain, tant qu'il ne l'a pas apaisé, même s'il n'est pas en faute, le repentir ne fera pas expiation pour la part [de la faute] qui est entre l'homme et D. de même que Yom Kippour ne fait pas expiation tant qu'on n'a pas apaisé son prochain."
De même le Rif (Yoma 85b, 42a dans le folio du Rif), affirme que tant qu'un homme n'a pas reçu le pardon pour ses fautes envers ses prochains, l'expiation de Yom Kippour pour toutes ses fautes, même celles qui sont uniquement contre D., n'est pas obtenue.
ATTENTION : le Birké Yossef (Ora'h Haim 606.1) commente que cette opinion extrême [du Rif] n'est pas acceptée par la plupart des autorités. [mais cela nous montre l'importance de demander pardon à autrui]
[selon le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 606,1), si la personne offensée refuse d’accorder son pardon, l’auteur de l’offense doit renouveler sa demande une 2e et une 3e fois, après quoi il est quitte. (voir les détails halakhiques)]

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 4,18) écrit :
"Nos Sages (guémara Yoma 85b) enseignent [sur le verset] : 'Vous serez purifiés de toutes vos fautes devant D.' = Yom Kippour fait expiation pour les fautes entre l'homme et D., mais pas pour les fautes entre l'homme et son prochain tant qu'il n'a pas obtenu le pardon de la victime. Par conséquent, un homme qui a volé son prochain doit rendre l'objet volé puis reconnaitre [sa faute devant D.]. S'il commence par exprimer verbalement sa faute, sa confession ne lui sera pas utile."

Cela implique que tant que l'homme n'a pas convaincu les personnes lésées de lui pardonner, même la confession, l'aspect "entre l'homme et D." de sa faute [à autrui], n'aura pas d'effet pour expier ses fautes.
Cela implique que même si, dans des circonstances indépendantes de sa volonté, un voleur est empêché de rendre un objet volé, son repentir ne fera pas expiation même pour la dimension de sa faute qui est une faute contre D.
Le Yaavets (Chéélat Yaavets 1,79) tranche aussi qu'un voleur incapable de rendre son vol (par manque d'argent) doit promettre de rembourser la victime lorsqu'il le pourra, signer une reconnaissance de dette et obtenir son pardon. Une fois qu'il a fait tout ce qu'il pouvait pour se racheter, D. aura pitié et lui pardonnera ses fautes.
Yaavets ajoute que ceci est indiqué par nos Sages (guémara Kidouchin 49b) : si un homme fait un acte de kidouchin et stipule qu'il prendra effet "à la condition que je sois un tsadik parfait", s'il a été pervers toute sa vie, on présume que les kidouchin peuvent être valides car il s'est peut-être repenti intérieurement. Dans cette loi, nos Sages ne font pas de différence entre les sortes de fauteurs, ce qui signifie que même si le fauteur était coupable de vol, il peut être considéré comme un tsadik simplement parce qu'il s'est engagé à rembourser la victime.

Rabbénou Yerou'ham (Toldot Adam Ve'hava 2,4) cite également l'opinion de "certaines autorités" selon lesquelles même un voleur est considéré comme un juste parfait une fois qu'il a pris la décision de se repentir et de rectifier ses méfaits, même s'il n'a pas encore rendu les objets qu'il a volés.
De même, Mabit (Beit Elokim, Hatechouva ch.2) et Elèf Hamaguèn (606.3 citant Yafé Lalèv) disent que si la victime d'un vol n'est plus dans la ville ou si le voleur n'a pas d'argent pour rembourser le vol, le voleur peut malgré tout devenir un "juste parfait" en s'engageant simplement à rembourser la victime lorsqu'il le pourra.

Yom Kippour – Quelques enseignements

+ Yom Kippour - Quelques enseignements :

1°/ Nos Sages (guémara Taanit 26b ; 31a) rapporte qu'à l'époque du Temple, les jeunes de Jérusalem allait dehors le jour de Kippour et elles dansaient dans les vignobles en présence des hommes non mariés afin de chercher leur chidoukh.

-> Rabbi Tsadok haCohen (Ressissé Laïla 54) explique cela ainsi :
Nos Sages (Yoma 20a) disent que le jour de Kippour le Satan n'a pas la permission de porter d'accusation contre les juifs.
Cela ne signifie pas seulement que le Satan n'a pas de pouvoir d'élever des accusations au ciel, mais plus encore, sur terre il est rendu sans force pour tenter les juifs à la faute.
Puisque les juifs sont épargnés de tentation en ce saint jour, ils pouvaient s'engager dans de telles activités (trouver leur zivoug) avec les motivations les plus pures.
Mais après la destruction du Temple, bien que le Satan n'a toujours aucune force dans les royaumes célestes, sur terre il a la capacité de nous attirer à la faute.

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2°/ Nos Sages (guémara Yoma 20a) disent que le jour de Kippour le Satan n'a pas la permission de porter d'accusation contre les juifs.
Selon le Rokéa'h (ainsi que le Maharil - fin Yom Kippour Moussaf), le Satan n'est limité que dans la mesure où il ne peut pas porter d'accusation sur les fautes réalisées en ce jour-là de Kippour.

=> Comment comprendre cela. Quelles fautes les juifs peuvent-ils commettre à Kippour alors qu'ils passent la journée à la synagogue à prier et jeûner? Quel avantage est-ce vraiment pour nous?

Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo - Yom Kippour 4,7) répond que Yom Kippour est un cadeau Divin par lequel on peut facilement retirer la valeur d'une année entière de fautes.
La plus grande mauvaise action et tragédie qu'on peut commettre à Yom Kippour est de mépriser cette opportunité si précieuse que Kippour nous offre, en ne saisissant pas chaque instant de ce jour pour faire téchouva et prier.
Dans Sa grande miséricorde pour les juifs, c'est sur cette faute ultime que Hachem empêche le Satan de lever toute accusation en ce jour.

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3°/ Toutes les fois où la Torah parle du Shabbath, elle en fait référence comme : "Shabbath l'Hachem" (Sabbat en l'honneur d'Hachem - שַׁבָּת לַיהוָה - cf. Chémot 16,23 ; 16,25 ; 20,9 ; ...).
Une exception est faire au sujet de Yom Kippour, que la Torah appelle : "Shabbaté'hem" (votre Shabbath - שַׁבַּתְּכֶם - Vayikra 23,32).

=> Pourquoi Yom Kippour est plus notre qu'un Shabbath ordinaire?

Rabbi Zalman Sorotzkin (Oznayim laTorah - Vayikra 23,32) répond qu'après qu'un juif passe la journée entière à prier et à jeûner, il s'élève jusqu'à atteindre le niveau d'un ange, et il convient d'appeler ce saint jour d'après lui.
La guémara (Avoda Zara 19a) rapporte que lorsque quelqu'un commence à étudier la Torah, la Torah s'appelle : "la Torah d'Hachem" (תורת ה), mais après qu'il ait peiné dans son étude, alors elle s'appelle : "sa Torah" (torato - תורתו).

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4°/ L'obligation de manger davantage la veille de Yom Kippour :

=> Quelle mitsva manifeste un meilleur accomplissement de la volonté d'Hachem : une réalisée dans la douleur et l'inconfort, ou bien une qui apporte un plaisir physique et une jouissance?

De façon surprenante, le Kouzari (2,50) dit qu'on n'atteint pas davantage de proximité avec Hachem un jour de jeûne, par rapport à un jour de réjouissance pendant les Yom Tov.
En réalité, nous trouvons qu'une mitsva accomplie avec plaisir est même plus grande. En effet, nos Sages (guémara Yoma 81b) nous enseignent que la récompense pour avoir mangé la veille de Yom Kippour est équivalente à avoir jeûné le 9 et le 10 Tichri (soit similaire à 2 jours de jeûne!).

Rabbi Yaakov Kamenetsky (Emet léYaakov - Avot 2,1) commente que la justification de manger la veille de Yom Kippour est de démontrer ce point là. Lorsque Hachem nous ordonne de réaliser une mitsva, c'est afin de donner à une personne de la joie, à la fois dans ce monde et dans le monde à venir, et certainement pas de nous causer de la douleur et des souffrances.
La raison pour laquelle nous jeûnons à Kippour est parce que Hachem dans Sa sagesse Divine, sait que c'est l'unique moyen par lequel nous pouvons atteindre l'état élevé nécessaire pour nous nettoyer de nos fautes que nous avons accumulées tout au long de l'année.
=> Cependant pour contrer la croyance erronée que Hachem désire un service Divin dans la souffrance/douleur, D. nous a ordonné de manger et retirer un plaisir physique la veille de Kippour.

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-> Rabbi Elimélé'h de Lizhensk dit :
Pourquoi les repas de la veille de Yom Kippour sont considérés comme une forme de jeûne, comme si on s'affligeait?
La réponse devient claire lorsque nous réfléchissons à la sainteté du jour de Kippour qui arrive. On devient rapidement submergé par la crainte.
Dans cet état d'esprit, comment peut-on se laisser aller à manger plus que d'habitude? Est-ce qu'il y a un plus grand supplice que de s'asseoir pour un repas à un tel moment?
[d'une certaine façon on a dans quelques minutes/heures un jugement qui va décider si l'on va être condamné à la mort ou la vie [Kippour]. Est-ce qu'on a vraiment envie de manger un grand repas? ]

-> Le Divré Emouna (Shouva Israël) explique qu'en se rappelant de nos faux pas, et avec la conscience que Kippour est là [dans son aspect de rigueur], nous perdons notre appétit, et alors nous devons nous forcer à manger en l'honneur de la mitsva.

-> "Vous mortifierez vos personnes, le 9 du mois" (Emor 23,32)
Pourquoi la Torah nous parle de s'affliger alors que c'est une mitsva de savourer de la nourriture et des boissons le 9 du mois, qui est la veille de Yom Kippour?

Le Arizal explique que manger la veille de Kippour est une source de souffrance.
Le yétser ara va soit essayer de convaincre une personne de ne rien manger, soit la persuader de trop manger et de se rassasier, au lieu de manger uniquement en l'honneur de la mitsva.
La douleur de devoir surmonter ces 2 tendances du yétser ara est une véritable souffrance.
[Imré Yéhochoua]

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-> Le Sfat Emet rapporte que selon nos Sages, le fait de manger la veille de Yom Kippour va expier pour tous les repas de l'année où l'on a mangé sans la bonnte intention.
Puisque le but de manger la veille de Yom Kippour est de se donner des forces pour jeûner à Kippour, les repas de la veille de Yom Kippour ont le pouvoir de restaurer et d'insuffler de la sainteté dans les repas de toute l'année.

-> La guémara (Taanit 26b) dit : "Il n’y a pas eu de jours plus joyeux pour les juifs que le 15 Av et Yom Kippour".
Le Sfat Emet explique la raison : c'est un jour de Kippour que Moché a amené les 2e Tables de la Loi (Lou'hot). Il ajoute : puisque nous ne pouvons pas organiser une repas de fête à Yom Kippour, nous avons à la place un repas de fête (yom tov séouda) la veille de Yom Kippour.

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-> En récompense d'avoir mangé la veille de Yom Kippour (avec l'intention de pouvoir jeûner à Kippour), Hachem va nous sauver de maladies, de douleurs et souffrances.

Il est écrit : "Vous servirez Hachem votre D., et Il bénira ta nourriture et ta boisson et j'écarterai tout maladie du milieu de toi" (Michpatim 23,25).
La valeur du mot "mikirbé'ha" (du milieu de toi - מִקִּרְבֶּךָ) est de 362, qui est la même guématria que le mot : Yom Kippour. En conséquence d'avoir manger [davantage] la veille de Yom Kippour, Hachem va "écarter toute maladie du milieu de toi".
[Atérét Yéchoua]

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-> b'h, aussi sur : Manger la veille de Yom Kippour : https://todahm.com/2020/10/11/manger-la-veille-de-yom-kippour
-> également sur ce sujet : https://todahm.com/2020/03/22/manger-et-boire-la-veille-de-yom-kippour

La coutume des Kaparot

+ La coutume des Kaparot :

-> Avant Yom Kippour, les juifs ont la coutume de procéder aux Kaparot.
Le Méiri, dans son recueil sur la téchouva (‘Hibour haTéchouva 2,8), explique que cette pratique a pour but de réveiller la crainte du jugement qui s’achève à Yom Kippour. Il écrit :
"A mon avis l’intention est uniquement de réveiller le coeur de l’homme et de susciter en lui la crainte quand il se voit, lui et sa famille, passibles de tout ce que l’on fait subir au coq à cause des fautes qu’ils auraient commises.
S’il revient vers Hachem de tout son coeur, D. transformera la malédiction en bénédiction et annulera les mauvais décrets qui pèsent sur lui au terme de son repentir".

-> Le Méïri ajoute que, pour cette raison, l’on a pris l’habitude de multiplier les actes de charité et d’envoyer aux pauvres des plats cuisinés à partir des volailles utilisées pour les Kaparot.
Il souligne également avoir trouvé cette raison déjà mentionnée par les Guéonim (vers le 8e siècle) qui déclarent que l’essentiel de cette coutume est de susciter un examen de conscience et de réveiller le coeur à la crainte du Ciel.

-> Dans une responsa, le Mahari Weil (rapporté dans le Michna Broura, chaar hatsion 605,2) écrit la chose suivante :
"On saisit le coq destiné aux Kaparot et on a coutume de lui faire subir les 4 peines capitales du Beth Din :
- lapidation, en l’inclinant vers le bas au moment de la Ché’hita (à l’exemple du condamné à cette peine que l’on précipite d’une certaine hauteur) ;
- le glaive, par le biais de la Ché’hita.
- l’usage est également de brûler une partie des plumes pour évoquer la peine qui consiste à être brûlé.
- enfin, avant la Ché’hita, on saisit le coq par le cou avec les doigts, afin de suggérer la peine de l’étranglement.
On pensera que c’est comme si l’on était soi-même passible de mort ... Car si la mort d’un homme a été décrétée et que le décret est annulé, il est nécessaire de donner une expiatoire en compensation à l’ange de la mort.

C’est ainsi que le tsadik peut sauver son âme en se considérant lui-même comme passible de tout ce que l’on fait subir au coq et lorsqu’il fait don de celui-ci aux pauvres, il mérite l’expiation.
En échange des 4 peines capitales administrées au coq, lui-même et toute sa famille se retrouvent ainsi sains et saufs et méritent d’avoir une bonne et longue vie dans la sérénité."

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-> b'h, également : les kapparot (par rabbi Nissim Yaguen) : https://todahm.com/2021/11/07/les-kapparot

Le Vidouï

+ Le Vidouï (Kippour) :

-> "Prenez avec vous des paroles et revenez vers D." (Hochéa 14,3)
Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h - Roch Hachana) explique : le travail principal de la téchouva est de "prendre avec vous des paroles", et il s'agit du vidouï, ... ces mots de confession constituent un commendemant positif de la Torah.

-> "il confessera le préjudice commis" (Nasso 5,7)
Le Rokéa'h (Hilkhot Téchouva) écrit : "c'est l'aspect principal de la téchouva : mentionner la faute et la confesser verbalement".

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=> Pourquoi est-il de coutume que le 'hazan récite le "Acham'nou" (nous avons fauté) en chanson mélodieuse? N'aurait-il pas été plus approprié de le prononcer sur un ton triste (exprimant notre repentir d'avoir fait de graves choses)?

On peut citer comme réponses :
- Selon le 'Hatam Sofer : Puisque réciter le vidouï est une mitsva de la Torah, il doit être réalisé avec joie, comme toute autre mitsva.

- Hachem est extrêmement joyeux à Yom Kippour puisque les fautes des juifs sont pardonnées en ce jour. C'est pourquoi nous rejoignons la grande joie d'Hachem en récitant le vidouï de la communauté avec une mélodie agréable.
Le Tana déBé Eliyahou (rabba 1) écrit :
"Hachem a donné Yom Kippour aux juifs avec un grand amour, et Il est extrêmement joyeux en ce jour.
Hachem ne pardonne pas les fautes des juifs à contrecœur, mais plutôt avec une joie énorme.
Hachem annonce aux montagnes, aux collines, aux rivières, et aux vallées : "Venez vous réjouir avec Moi, de cette joie immense, du fait que Je pardonne les fautes [du peuple] d'Israël"."

- Il est écrit : "J'ai donné les Lévi'im ... de faire le service ... et d'expier les Bné Israël" (Béaaloté'ha 8,19).
La guémara (Yérouchalmi Pessa'him 25b) explique "expier les Bné Israël" = cela fait référence aux chants que les Lévi'im chantent pour accompagner le service dans le Temple, qui amène le pardon aux Bné Israël.
Nous pouvons dériver de là que le chant est un composant intégral pour atteindre l'expiation de nos fautes.

On peut prouver cela également en se basant sur le verset : "Et laisse nos lèvres se substituer aux [offrandes des] taureaux" (Hochéa 14,3).
Le midrach Aggada (Vayikra 16,30) interprète ce verset comme se référant spécifiquement au vidouï, la confession orale de nos fautes. Puisque la récitation du vidouï est considérée comme similaire à amener un korban, il en résulte que de même que les sacrifices au Temple étaient accompagnés par le chant, de même notre confession personnelle doit être accompagnée par le chant.
[rav Y.M. Stern (Otzer haYédiot - vol.2)]

- nous exprimons nos fautes en chantant car nous sommes optimistes sur le fait que nous nous repentons par amour pour Hachem (téchouva mé'aava), qui a le pouvoir de transformer nos fautes en mérites (selon la guémara 86b).
[Tiféret Israël - (Taanit 4,8 - note 63)]

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-> Il y a différentes catégories de fautes, dont la plus clémente est celle appelée : 'hét (une faute involontaire).
Pourquoi alors à Yom Kippour (dans le vidouï) en lisant nos fautes, nous ne disons que "al 'het", sans jamais utiliser une autre catégorie de faute (les volontaires, les fautes par rebelion)? De même l'introduction du avinou malkénou commence que par du "al 'hét", pourquoi cela? Comme si nos fautes étaient à 100% involontaires!
N'est-ce pas minimiser notre responsabilité en minimisant la gravité de nos fautes?

L'Alter de Kelm (Ohr Rashaz - Béréchit) relate qu'il a trouvé un éclat de bois dans son pain en présence du boulanger qui l'a fait cuire. Le boulanger n'a pas eu peur d'être puni pour cela, restant comme non concerné par l'incident.
L'Alter de Kelm a réfléchit : cet même acte a coûté la vie du boulanger de Pharaon, alors pourquoi ce boulanger se comporte-t-il avec tant de désinvolture pour une même erreur?
La réponse est que lorsqu'une légère offense est faite à une personne ordinaire, la punition est négligeable, alors que lorsque l'on sert un roi, un même acte est coupable de la punition la plus grave.

La source de toutes nos fautes se résume à notre manque de conscience que nous sommes au service du Roi.
Le plus grand manque de respect à Hachem est d'oublier que nous sommes "devant Lui" (lifné Hachem), qu'à chaque instant nous sommes devant le Roi des rois.
Ainsi, au-dessus des fautes intentionnelles et celles par rébellion, nous insistons constamment dans le vidouï sur les fautes non volontaires ('hét).

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-> Le rav 'Haim de Volozhin lors d'un cours le jour de Roch Hachana dit :
"La raison pour laquelle la prière de la confession des fautes est rédigée dans l'ordre alphabétique est que chaque juif est considéré comme un Séfer Torah.
Et si l'homme commet une transgression avec l'un de ses membres, celui-ci perdra immédiatement sa sainteté, et "les lettres qu'il contient s'envoleront".
Ces lettres de sainteté ne pourront revenir à leur place qu'à l'aide d'un repentir accompagné de pleurs et d'amertume dans le cœur, qui chassera la force d'impureté contenue dans ce membre. C'est donc bien pour cette raison que les Sages instituèrent une confession contenant les vingt-deux lettres de la
Torah."

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-> b'h, également sur le vidouï : https://todahm.com/2020/10/11/29054-2

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+ Vidouï & garants les uns des autres :

-> Le Arizal écrit que lorsqu'un homme accomplit une mitsva, il éclaire la source de son âme dans les mondes supérieurs. Chaque individu possède une racine et une source de sa néchama qui lui est propre, c'est la raison pour laquelle nous trouvons de nombreux Sages et de nombreux Justes qui possédaient des spécificités distinctes les uns des autres. Celui-là aimait étudier certains sujets précis et celui-ci était plus favorable à d'autres sujets d'études, celui là était expert sur certains livres et celui-ci sur d'autres ouvrages.
Cela ne signifie pas que l'un est plus grand que l'autre mais que chacun évoluait en fonction de l'origine de son âme.

Cependant lorsqu'un homme commet une faute, cela engendre une détérioration qui touche non seulement l'origine de son âme, mais également toutes les néchamot qui proviennent des mêmes racines.

Aussi le Arizal nous enseigne que lorsqu'on dit le Vidouï, nous nous exprimons au pluriel : "Nous avons été coupables, nous avons fauté, nous nous sommes dévoyés, nous avons dévié ... ", car l'homme ne se confesse pas uniquement sur ses propres fautes, mais également vis-à-vis de toutes les fautes du peuple d'Israël, parce que : "Tout Israël est garant l'un de l'autre" (kol Israël arévim ét zé lazé - guémara Shvouot 39a).
En outre, le Vidouï inclut spécifiquement toutes les néchamot qui proviennent de la même origine. Il se peut qu'une personne quelconque transgresse un commandement précis dans un certain endroit, tandis que dans un autre endroit une personne ayant les mêmes racines dise le Vidouï afin de réparer instantanément la détérioration causée par la faute du premier sur sa propre néchama.
Ceci ne signifie pas que la faute du premier est expiée, car pour expier les fautes, l'homme qui les a commises doit se repentir, cependant lorsque le second exprimera sa confession au pluriel, il aura l'intention de réparer l'obstruction qui a été formée par la faute dans "le conduit" de la néchama qui est de la même origine.
[Dorech Tsion]

"Hachem ... marche avec toi, Il ne te lâchera pas ni t'abandonnera" (Vayélé'h 31,6)

-> Rachi s'arrête sur la redondance du verset : "Il ne te lâchera pas ni ne t'abandonnera". Quelle différence y a-t-il entre ces 2 termes?
Il explique que la Torah veut ici nous dire qu'Hachem ne te laissera pas avoir de relâchement pour ne pas être abandonné par Lui. Le verset vient enseigner que c'est l'homme lui-même qui provoque qu'Hachem l'abandonne, par le fait qu'il relâche son attachement à Hachem.

-> Le rav Shlomo Wolbe relève que ce verset dévoile ici un secret très profond.
Au moment où un homme ressent qu'Hachem l'a abandonné, quand il sent que sa vie n'a pas de sens, que trop d'épreuves et de difficultés l'entourent (que D. Préserve) sans qu'il ne voie d'issue, c'est qu'en fait de son côté il a malheureusement lâché quelque peu son attachement avec Hachem. C'est qu'il a un peu baissé les bras dans son Service d'Hachem et dans sa confiance en Lui.
Car en réalité Hachem dispense ses bienfaits constamment. Même quand l'homme connaît des difficultés, Hachem est avec lui et l'aide à s'en sortir.
Il lui envoie des embûches et épreuves pour l'aider à grandir et à se dépasser pour se parfaire encore plus, ce qui est le véritable bien.

Quand un homme reste attaché inconditionnellement à son Créateur, qu'il place son espoir en Lui et fait confiance au fait qu'Il cherche son bien et qu'Il va l'aider à s'en sortir, pour accéder à un plus grand bien, alors il aura les forces de tout traverser. Car il s'appuiera constamment sur Lui, il sentira la Présence Divine, Son aide et même Sa Bonté, même dans les moments plus difficiles.
Quoi qu'il en soit, Il ne se sentira jamais abandonné.

Mais quand un homme se sépare d'Hachem et lâche un peu sa confiance et son investissement dans la pratique de la Torah, c'est dans un tel contexte qu'il pourra se sentir abandonné.
Mais en réalité, même dans ce cas Hachem continuera à l'aider. Seulement, lui ne pourra pas le voir et le ressentir, car il a lâché la main de Son Créateur.
Le conseil est donc de se renforcer dans sa confiance en Hachem et dans Son Service. Et alors, il pourra ressentir tout d'un coup qu'en fait Hachem ne l'a pas abandonné.

Quelques faits intéressants sur Yom Kippour

+ Quelques faits intéressants sur Yom Kippour :

1°/ Le Yaavets (dans son Sidour - Séder Avoda baMikdach) rapporte le témoignage d’un Romain selon lequel à la sortie de Yom Kippour, le Cohen Gadol ne regagnait pas son domicile avant ‘hatsot (le minuit juif) à cause des nombreuses personnes qui voulaient lui embrasser les mains. [soit plusieurs heures plus tard]

2°/ Le Yaavets écrit également que le lendemain de Yom Kippour, le Cohen Gadol faisait une grande Séouda et invitait ses amis et parents. Il en faisait un jour de fête, étant sorti en paix du Kodech (lieu le plus saint du Temple, qui lui est accessible qu'une seule fois par an le jour le plus saint).

3°/ Le ‘Hatam Sofer (Haftara de paracha Pékoudé) nous dit que manger à Yom Kippour pour une mitsva est permis si l’on est capable de diriger toutes ses pensées pour l’honneur d’Hachem sans aucune intention d’en tirer un plaisir corporel.
C’est alors comme צורך גבוה, des offrandes pour Hachem, à l’instar des sacrifices (korbanot) des Nessiim ...
Mais qui peut le faire à part les grands d'Israël (גדולי ישראל )? Pour cette raison, à l’époque du roi Chlomo, bien que ce fut Yom Kippour ils ont mangé et bu pour célébrer l’inauguration du Temple en raison de la présence de la Présence Divine (Chékhina). [guémara Moed Katan 9a]
[en effet, Rabbénou ‘Hananel y commente que leur intention n’était que pour une mitsva.]

4°/ Rabbi Yéhouda ha'Hassid (Séfer guématriot, A’harei Mot) écrit que le visage d’Aharon changeait pour celui d’un ange (mala'h) quand il entrait dans le Saint des Saints (Kodech haKodachim).

[Le Mochav Zékénim ( Tsav) dit que le nom Aharon (אהרן) est un acronyme de : הדרניאל , אוריאל , נוריאל , רפאל (Ouriel, Hadarniel, Réfael, Nouriel), les anges qui servent autour du Trône de gloire d'Hachem (le Kissé haKavod).
C’est pour nous dire qu’Aharon était aimé comme les anges de service (les mal'akhé acharét).]

5°/ Le Yalkout Chimoni (Pin’has - rémez 782) enseigne qu’à chacun des mois d’été, Hachem voulait placer un Yom Tov.
Nissan avait Pessa’h, Iyar Pessa’h chéni et Sivan Shavouot. En Tamouz, Hachem avait prévu un grand Yom Tov mais après le Veau d’or, cela fut reconsidéré et il n’y eut pas de Yom Tov en Tamouz, Av et Elloul.
C’est donc en Tichri que se retrouvèrent tous ces Yamim Tovim. Sans le Veau d'or, Roch Hachana serait en Tamouz et Yom Kippour le 10 Av. [ 'Hida - Dvarim A’hadim - drouch 20]

Le Séfer Zera Béra'h (Vayéra) nous dit que jusqu’au don de la Torah, Hachem jugeait le monde en Tamouz et en Av. En ce sens, Avraham, Its’hak, Yaakov ainsi que Chem et Ever observèrent Roch Hachana en Tamouz et Yom Kippour le 10 Av.

6°/ Rabbi Hillel Lichtenstein (dans son Séfer Mikri Dardeki - Emor), qui est un élève du 'Hatam Sofer, nous informe qu’à l’avenir Rosh Hashana et Yom Kippour seront en Nissan.
Néanmoins, Souccot et la mitsva de Lulav resteront à Tishrei.

De même, le rav Yonathan Eibschutz (Ahavat Yonathan) écrit qu'à l’avenir, Roch Hachana sera en Nissan.
Il est ainsi écrit : "Au 1er mois, le 1er du mois, vous prendrez un taureau sans défaut" (Yé'hézkiel 45,18) = qui est le Korban de Roch Hachana.
[rav Yéhochouva Alt]

Mariage pendant les 10 jours de téchouva

+ Mariage pendant les 10 jours de téchouva :

[le divré Torah ci-dessous n'a pas une visée purement halakhique]

1°/ La coutume d'éviter de se marier pendant les 10 jours de pénitence :

On peut citer les raisons suivantes :
- Puisqu'il y aura des danses, des chansons et de la consommation d'alcool au mariage, nous pouvons redouter des comportements inappropriés pendant cette période critique du jugement Divin.
[rabbi 'Haïm 'Hizkiyahou Medini - Sdé 'Hemed]

- Nous récitons les Séli'hot, c'est un moment où l'on est engagé dans une introspection, où l'on pleure amèrement nos fautes. Il serait incongru de fêter un mariage pendant cette période.
[Sdé 'Hemed]

- La guémara (Yébamot 63b) enseigne que lorsqu'un homme se marie, toutes ses fautes lui sont pardonnées.
Hachem désire que les fautes des juifs soient pardonnées le jour de Kippour.
Si l'objectif d'une personne en se mariant immédiatement avant Kippour est d'obtenir le pardon avant ce jour, cela est considéré comme un acte de rébellion contre Hachem.

[La coutume est que] Nous ne faisons pas de mariage pendant les 10 jours de téchouva car cela implique que nous souhaitons obtenir l'expiation de nos fautes à un moment différent de celui choisi par Hachem (Kippour).
[rabbi Shlomo Kluger - 'Hokhmat Shlomo - Ora'h 'Haïm 602]

- Il est d'usage de faire un mariage pendant la 1ere moitié du mois lunaire (Choul'han Aroukh - Yoré Déa 179,2 ; Rama - Even haEzer 64,3).
Puisque la taille de la lune continue à augmenter pendant cette période, c'est un signe de bénédicton pour les juifs qui sont comparés à la lune. [Maharil - hachadoshot 92]
Il est rapporté dans les écrits kabbalistiques que le Satan "couvre la lune" durant le mois de Tichri.
[cf. la guémara Roch Hachana 8a, qui dit que la nouvelle lune est "couverte" au début du mois de Tichri.
Le 'Hokhmat Shlomo explique que bien que la lune apparaisse visible depuis la terre, elle est néanmoins cachée dans les sphères célestes jusqu'à la fin de Yom Kippour.]

Le 'Hokhmat Shlomo conclut que c'est pourquoi nous ne faisons des mariages qu'après Kippour, lorsque la lune sera de nouveau visible dans le ciel.

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2°/ Certains autorisent et encouragent de se marier pendant les 10 jours de téchouva :

-> Il n'y a des mitsvot qui ne peuvent être faites que par le mariage.
En hâtant un mariage avant Kippour, on fournit des mérites additionnels qui sont nécessaires pour faire pencher la balance pour un jugement favorable. [rabbi David Hoffman]

-> Le rav Ovadia Yossef (Hilkhot Roch Hachana p.92) exprime l'idée que la quasi totalité des jeunes hommes se marrient après leur 20 ans. Puisqu'un homme non marié de plus de 20 ans peut être sujet à des pensées interdites, il lui incombe de se marier au plus vite.

Hochaana Rabba = la force de la prière où l’on se repose à 100% sur Hachem

+ Hochaana Rabba = la force de la prière où l'on se repose à 100% sur Hachem :

-> "Le 7e jour de Souccot est la fin du jugement du monde, lorsque des missives sont envoyées de la Maison du Roi. Ce jour-là, le Roi ordonne que les missives soient remises au [messager] désigné ...
Le premier jour du mois [Roch Hachana] est le début du jugement et son aboutissement est ce jour-là ."
[Zohar - Tsav 31b]

-> Dans ce passage, le Zohar nous enseigne qu'après les Yamim Noraim (lorsque le jugement divin est "inscrit" à Roch Hachana et "scellé" à Yom Kippour), une étape supplémentaire de jugement intervient.
Cette étape finale est Hochaana Rabba, où le jugement prononcé pendant les Yamim Noraim est exécuté par la remise de "missives".
=> Pourquoi le jugement des Yamim Noraim n'est-il pas exécuté immédiatement après avoir été scellé?
Ceci est d'autant plus étonnant que les jours qui suivent Yom Kippour ne sont pas consacrés au repentir et aux prières, comme les 10 jours de Roch Hachana à Yom Kippour, mais à la fête. Quel est le bénéfice du jugement final rendu à la fin de ces jours-là?

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
L'un des thèmes de la fête de Souccot est la foi du peuple juif en la Providence d'Hachem (hachga'ha pratit) et Son contrôle exclusif de chaque détail de la vie.
Rabbénou Azaria Figo (Bina léIttim - vol.1 drouch 16) explique qu'à leur sortie d'Egypte, les Bné Israël devaient encore se débarrasser des fausses croyances héritées des égyptiens qui attribuaient tous les événements aux forces de la nature, elles-mêmes dominées par les étoiles et les constellations.
Pour "guérir" le peuple juif de ces croyances, D. le fit errer dans le désert pendant 40 ans sous la protection des Nuées de Gloire. Cette expérience conduisit les Bné Israël à reconnaître qu'ils étaient constamment accompagnés par la Providence divine et que les prétendues forces de la nature n'avaient aucun effet sur eux.
Le rav Azaria Figo explique que, le monde ayant été créé en Tichri, D. décréta que le peuple juif observe une mitsva spécifique pendant ce mois, afin de s'imprégner de la foi que les événements du monde sont déterminés par la Providence divine indépendamment des lois de la nature.
Cette mitsva est la soucca, qui demande à chaque juif de "sortir, sous le ciel, et de déclarer qu'il ne craint pas [les forces de la nature] et ne les considère pas comme significatives. Couvert et entouré par la 'soucca des Nuées de Gloire, il s'abrite dans l'ombre de D."

[en ce sens, un élève du Ktav Sofer, le rav 'Haim Ehrentreu (dans son Komèts Hamin'ha) écrit : "Les 3 principes de émouna énumérés par Rav Yossef Albo dans le Séfer Ha'ikarim sont : l'existence de D. l'origine divine de la Torah, et la Providence divine.
A Pessa'h, nous implantons en nous la foi en l'existence de D., à Shavouot, la foi en l'origine divine de la Torah, et à Souccot, la foi en la Providence divine en quittant notre maison et en entrant dans nos soucot, en nous asseyant sous le ciel et indiquant que nous sommes dans les mains de D. et non soumis à l'homme. La soucca est une demeure temporaire et le fait que les végétaux dont on fait le sekhakh aient poussé dans le sol nous apprend à ne pas compter sur l'œuvre de l'homme mais seulement sur Hachem" ]

A Souccot, lorsque les Juifs sont assis dans leurs souccot, dans "l'abri" de D., pour ainsi dire, ils se trouvent dans un état comparable à celui des 10 Jours de Repentir : "Cherchez D. lorsqu'Il est présent, appelez-Le quand Il est proche" (Téhilim 105,4).
Il existe cependant une différence entre ces deux époques :
- pendant les 10 Jours de Téchouva, l'état de proximité à D. est créé, pour ainsi dire, par Hachem Lui même, du seul fait de Sa Présence, même si les Bné Israël ne L'appellent pas.
Pendant les Assérèt Yémé Téchouva, le peuple juif peut obtenir la pitié divine par ses prières même s'il n'a pas encore atteint le niveau de L'appeler "en vérité", car c'est un moment où D. est proche et accessible.
- à Souccot, par contre, comme le jugement des Yamim Noraïm est déjà scellé, le juif doit d'abord absorber le message de la mitsva de soucca et cultiver sa foi en la Providence divine.
Il doit atteindre la conscience que les forces de la nature n'ont aucune signification et s'en remettre uniquement à D. pour tous ses besoins. Il est ensuite capable d'appeler Hachem sincèrement, en se rapprochant de D., et comme le promet le verset, D. répond à tous ceux qui L'appellent "en vérité".

[cette approche peut permettre de résoudre une contradiction apparente dans le verset : "Hachem est proche de tous ceux qui L'appellent, de tous ceux qui L'appellent en vérité" (Tehillim 145,18).
Le Alchikh haKadoch montre que la première moitié de ce verset (Hachem est proche de quiconque L'appelle) semble contredire la 2e moitié : Il est proche seulement de ceux qui L'appellent "en vérité". D'après notre discussion, la première moitié du verset s'applique aux Assérèt Yémé Téchouva, où Hachem est "proche" de tous ceux qui prient, pour la simple raison que ces jours ont un potentiel spirituel important.
La 2e moitié du verset évoque Souccot, où l'homme doit cultiver la foi pour se rapprocher de D. ]

[la Soucca est appelée : "tsila dim'Eménouta" (l'ombre de la émouna) - Zohar Emor 103b
D'une certaine façon ce monde matériel a tendance à nous chauffer (symbole de nos envies et du fait de gonfler notre égo), et pendant Souccot on se met à l'ombre de la émouna, pour se rafraîchir l'esprit, et de nouveau votre la vie avec Vérité, renforçant notre confiance en papa Hachem. ]

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+ Renverser le décret :

Nous sommes maintenant en mesure de comprendre que le jugement divin à Yom Kippour soit suivi d'un répit avant son exécution. Même après le jugement des Yamim Noraim, il est encore possible d'obtenir la pitié divine pour empêcher l'exécution du décret ...
La dernière étape du jugement (l'envoi des missives) est le 7e jour de Souccot, car à ce moment-là, chaque juif a passé toute la fête dans la soucca (l'abri de la foi), et a eu tout le loisir de développer une foi ferme en la Providence de D.
Cette foi peut le mener à une proximité avec Hachem et à un dévouement sincère envers Lui. Lorsqu'une personne développe ces qualités, ses prières peuvent annuler toute mauvaise sentence.

Nous trouvons un appui à cela dans les derniers versets des passages de Hochanot récités chaque jour de Souccot : "Puissent les propos par lesquels j'ai supplié D. être proches d'Hachem, notre D., jour et nuit, afin qu'Il rende la justice en faveur de Son serviteur et de Son peuple Israël, [qu'Il satisfasse] le besoin de chaque jour en son jour, afin que toutes les nations du pays sachent que Hachem est D., il n'y en a point d'autre" (I Mélakhim 8,59-60).
=> A Souccot, nous nous imprégnons de la foi en le contrôle divin absolu sur chaque événement, cette foi nous conduisant à prier le cœur pur et avec un sentiment de dépendance totale en D.
Rien ne peut empêcher une prière empreinte de foi sincère et donc "proche d'Hachem" d'atteindre le Trône de Gloire.
Par ces mots des Hochanot, nous supplions D. que nos prières soient toujours ("jour et nuit") aussi "proches d'Hachem" qu'à Souccot et qu'Il réponde en "rendant la justice" envers nous et le peuple juif, jusqu'à ce que le monde entier reconnaisse que D. est le Maître du monde.

La Soucca = commémoration du dévouement des juifs à la volonté divine

+++ La Soucca = commémoration du dévouement des juifs à la volonté divine :

+ "Dans des Souccot vous habiterez pendant 7 jours ; tous les habitants d'Israël habiteront dans des Souccot" (Emor 23,42)

-> Le Zohar (Emor 103a) commente :
" 'Chaque citoyen d'Israël habitera dans des souccot' [enseigne que] quiconque provient des racines et du tronc saints d'Israël 'habitera dans des souccot', étant abrité par la émouna.
Une personne ne provenant pas des racines et du tronc saints d'Israël ne doit pas y habiter et il lui faut quitter l'abri de la émouna."
[d'un point de vue halakhique, il n'est pas interdit à un non-juif de pénétrer dans une Soucca]

Ainsi selon le Zohar, "chaque citoyen d'Israël habitera dans des souccot" enseigne que seul un juif est autorisé à habiter dans la soucca.
[A travers toutes les générations, d'importants Rabbanim ont veillé à empêcher les non-juifs d'entrer dans leur soucca. En effet, le Chakh (dans son commentaire sur la Torah - Emor 23,43) dit : "Il ne faut pas permettre à un non-juif d'entrer (dans la soucca) parce que la soucca est l'abri de la foi ; comme un non-juif n'a pas de foi, la kédoucha est chassée [par sa présence]".]

=> Pourquoi la Torah réserve-t-elle la mitsva de soucca, plus que les autres, à ceux qui possèdent la sainteté du peuple juif?
De plus, pourquoi le Zohar emploie-t-il les termes inhabituels : "quiconque provient des racines et du tronc saints d'Israël" et ne dit-il pas simplement "tout descendant d'Israël"?

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-> La guémara (Avoda Zara 3 a-b) raconte que dans le futur, les nations non-juives prétendront que, si on leur avait donné la Torah, elles l'auraient observée et auraient mérité la même récompense que le peuple juif. Hachem leur répondra : "Sots! Celui qui travaille la veille de Shabbat aura à manger le Shabbat. Celui qui ne travaille pas la veille de Shabbat, que mangera-t-il le Shabbat? J'ai cependant une mitsva facile appelée la soucca ; allez l'accomplir".
La guémara poursuit en racontant que les non-juifs construiront des souccot, puis D. fera poindre sur elles les puissants rayons du soleil. Tous les non-juifs donneront un coup de pied à leur soucca et la quitteront, montrant leur mépris pour les mitsvot.

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
la guémara (Soucca 11b) explique que : la soucca commémore les Nuées de Gloire entourant le camp juif dans le désert. [d'après Rabbi Eliézer]
[d'après Rabbi Akiva, il s'agit de réelles cabanes (Rachi : en protection chaleur soleil du désert). Selon le Séfer haTodaah, il est possible que les 2 avis soient vraies. Au début, les juifs ont construit des édifices physiques, et en récompense de leur don de soi d'avoir quittés l'Egypte dans des maisons aussi temporaires et sans se plaindre, Hachem les a alors enveloppés dans les Nuées de Gloire. (la Soucca symbolise la confiance totale des juifs en Hachem (au point de tout quitter pour partir sans nourriture/boisson dans le désert chaud, rempli d'animaux mortels, ...), et l'amour réciproque d'Hachem à leur égard.)]

Les Nuées de Gloire ont été le premier miracle survenu dans le désert avant l'ouverture de la Mer Rouge, le Don de la Torah, la manne et le puits de Myriam.
Les Nuées étaient donc les toutes premières manifestations de la Présence Divine parmi les Bné Israël depuis l'alliance établie avec le peuple juif à sa sortie d'Egypte, lien éternel entre le peuple juif et son Père céleste.
Les Nuées de Gloire représentaient donc l'alliance de D. avec les Bné Israël. Les membres d'une même alliance sont, par définition, unis par un but et une volonté communs symbolisés par les Nuées de Gloire.
Hachem nous a ordonné de commémorer ces Nuées chaque année en construisant des souccot afin de renouveler le signe de notre alliance éternelle avec Lui et de nous rappeler notre désir profond d'agir selon la volonté divine.
[...]

Hachem choisira donc la mitsva de soucca pour mettre les nations du monde à l'épreuve parce qu'elle commémore l'alliance éternelle scellée entre D. et les Bné Israël.
Lorsque les nations expriment leur désir d'appartenir, elles aussi, à cette alliance et d'avoir l'occasion d'accomplir les commandements, D. utilisera cette mitsva pour démontrer qu'elles n'en sont pas dignes.
Seules les personnes dont le seul désir est de faire la volonté de leur Créateur sont dignes de contracter une alliance avec D.

Hachem appelle la mitsva de soucca "une mitsva facile" car elle est "facile" pour le peuple juif car il désire accomplir la volonté de D., se rapprocher de Lui et sentir Sa présence, comme il l'a fait dans le désert.
La mitsva de soucca n'entrainant pas une grande dépense ou un effort particulier, la réticence des non-juifs à l'accomplir ne peut pas être attribuée à un manque de force physique ou de ressources financières. Une seule raison justifie leur échec : ils n'ont pas de désir à accomplir la mitsva. S'ils le voulaient vraiment, ils en auraient été tout à fait capables.
Comme l'explique le Birké Yossef (Ora'h 'Haïm 640,4), il fait parfois chaud à Souccot, mais l'amour du peuple juif pour cette mitsva est si grand qu'il ne tient absolument pas compte de l'inconfort physique et reste donc tenu de l'accomplir.

Les non-juifs, étant dérangés par la chaleur, leur inconfort les dispense de cette obligation.
Leur manque d'intérêt se manifeste par la façon dont ils quittent la soucca : au lieu d'éprouver de la peine d'être incapables d'accomplir la mitsva, ils iront jusqu'à donner un coup de pied à la soucca.
La guémara dit de plus : "Chacun d'eux donnera un coup de pied à sa soucca et la quittera, comme dit le verset : 'Déchirons les courroies de son joug et débarrassons-nous de ses cordes!' (Téhillim 2,3)".
Les non-juifs chercheront à se débarrasser de cette obligation, comme l'explique Rachi : "En d'autres termes : 'Débarrassons-nous de la mitsva de soucca qui nous a été imposée'".
Là, les nations sont nettement différentes du peuple juif, qui lui, éprouve un désir intense d'accomplir les commandements de D. et une grande tristesse de devoir quitter la soucca si les conditions climatiques lui sont difficiles à supporter.

Il est à présent facile de comprendre pourquoi la différence entre juifs et non-juifs est mise en évidence par la mitsva de soucca.
Le désir inné et l'empressement de faire la volonté divine est un trait spécifiquement juif. Lors de l'alliance avec D., la volonté du peuple juif était tout à fait en harmonie avec la volonté divine.
Seule une personne capable de cette soumission acquiert le privilège de séjourner dans la soucca. Sans désir sincère de faire la volonté de D. un non-juif est incapable d'accomplir la mitsva convenablement.

Cette distinction nous donne une perspective supplémentaire pour comprendre la réponse de D. aux non-juifs : "Sots! Celui qui s'efforce la veille de Shabbat aura à manger le Shabbat. Celui qui ne travaille pas la veille de Shabbat, que mangera-t-il le Shabbat?".
Dans son sens littéral, elle signifie ceci : de même qu'une personne qui n'a rien préparé pour Shabbat n'aura rien à manger le Shabbat, les nations non-juives n'auront ni mérite ni récompense en accomplissant les mitsvot après la venue du Machia'h.
Il existe peut-être une autre dimension : les juifs sont capables de rester dans la soucca sans éprouver d'inconfort malgré la chaleur, ce que les non-juifs ne peuvent pas faire. Pourquoi?
Parce que le peuple juif s'y est "préparé" au cours des générations. Les juifs ont connu de nombreuses périodes pénibles depuis le début de leur histoire (ex: à l'époque de nos Patriarches et des tribus et pendant l'exil d'Egypte). En résistant à ces épreuves et en gardant sa foi en D., le peuple s'est rendu digne de Son alliance.
A la suite de cette alliance, la volonté du peuple juif et celle de D. sont éternellement et inextricablement entrelacées. Le désir le plus profond du Juif sera toujours d'accomplir la volonté de D. au point qu'il n'est pas dérangé par la difficulté physique que l'accomplissement d'une mitsva peut exiger de lui.

Les nations du monde n'ont jamais connu les mêmes époques éprouvantes que le peuple juif. Ainsi, même lorsque les nations expriment leur désir de faire la volonté de D. ce désir provient non pas d'une aspiration authentique à Le servir, mais parce qu'elles ont tout à gagner à le faire.
Et un désir semblable de servir D. ne deviendra pas chez elles une seconde nature. Leur manque de motivation authentique sera suffisant pour les décourager d'accomplir une mitsva. Confrontés au plus petit obstacle, à la plus petite difficulté, ils iront jusqu'à donner un coup de pied à la mitsva.
Lorsque D. blâmera les nations de ne rien avoir "préparé la veille de Shabbat", il sera trop tard pour qu'elles cultivent la capacité du peuple juif à accomplir les commandements divins en toutes circonstances, capacité qui découle de leur désir pur de servir Hachem et de se soumettre à Sa volonté.

=> Nous pouvons à présent comprendre aussi pourquoi le Zohar emploie des termes si inhabituels lorsqu'il dit que la mitsva de soucca est limitée à "quiconque provient des racines et du tronc saints d'Israël". Les "racines" et le "tronc" du peuple juif sont les Avot, les Chévatim (tribus) et leurs descendants immédiats qui ont connu l'exil et l'asservissement en Egypte.
Ces générations ont posé les fondements permettant au peuple juif de forger une alliance éternelle avec D. et l'ont à jamais imprégné du désir d'accomplir la volonté divine.
Puisque la soucca commémore cette expression de notre dévouement à la volonté divine, il est compréhensible que le Zohar explique l'observance de cette mitsva par l'appartenance du peuple juif aux "racines" et "au tronc" de la sainteté.

Être vigilant à ne pas se mettre en colère la veille de Yom Kippour

+ Être vigilant à ne pas se mettre en colère la veille de Yom Kippour :

-> Le Sfat Emet explique que le repas de la veille de Yom Kippour vient célébrer la joie incomparable occasionnée par le don des 2e tables de la loi qui eut lieu en ce jour. Ne pouvant manger à Yom Kippour, on anticipe donc ce repas la veille.

Le Sfat Emet écrit :
"Il semble que le mérite d’avoir reçu les 2e tables provienne essentiellement du repentir des Bné Israël la veille de Yom Kippour. Car pour les 1eres tables, le Satan les fit fauter la veille du jour où Moché devait descendre et les leur remettre, afin qu’ils ne puissent les mériter.
Il est certain que le Satan tenta de toutes ses forces d’empêcher les Bné Israël de recevoir les 2emes tables en les poussant à la faute. Mais nos pères surmontèrent alors cette épreuve.
L’essentiel du repentir consista à vaincre la tentation survenue la 1ere fois, dans les mêmes circonstances qu’alors. Et puisqu’ils veillèrent à ne pas trébucher une nouvelle fois, ils méritèrent de recevoir les 2e tables.
C’est pourquoi on rapporte que le Satan se renforce la veille de Yom Kippour, à cause de la rancune qu’il porte aux Bné Israël de l’avoir vaincu jadis en ce jour."

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Le Satan tente tout particulièrement, lorsqu’arrive Yom Kippour, d’inciter les juifs à la colère qui est assimilée à de l’idolâtrie, comme l’enseignent nos Sages (guémara Shabbat 105b) : "Celui qui se met en colère est comme un idolâtre".
Il faudra donc veiller spécialement à fuir la colère en ce jour.
On mettra également une attention particulière à ne pas être de mauvaise humeur et à ne pas montrer un visage triste ou énervé.

-> Le rav Israël Salanter rencontra, une année, la veille de Yom Kippour, un homme qui marchait dans la rue le visage abattu à cause de ses fautes. Il faisait ainsi régner autour de lui une ambiance morose et décourageante. Le rav Salanter lui fit remarquer alors : "En quoi les passants sont-ils coupables de tes fautes?"

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-> "Grande est la téchouva car elle permet de rapprocher la délivrance" (guémara Yoma 86b)

-> "Lorsque tous les juifs feront téchouva, la guéoula viendra immédiatement" (Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5)

-> La guémara (Yoma 20a) enseigne que le Satan n'a pas la permission d'accuser à Yom Kippour.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
le jour de Kippour étant une aubaine messianique, où le Satan perd son pouvoir de séduction, à l'instar des jours du monde futur, cela fait que la veille de Kippour un moment particulièrement propice aux attaques du Satan.