Aux délices de la Torah

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"Vous n'aurez pas les dieux d'autrui d'autrui en Ma présence" (lo yiyé lé'ha Elokim a'hérim al panaï - Vaét'hanan 5,7)

-> Rachi (Yitro 20,3) sur "al panaï" (en Ma présence) commente : "Cela signifie que tant que J'existerai (c'est-à-dire éternellement). Hachem énonce cela afin que vous ne disiez pas que seule cette génération (actuelle) a reçu le commandement, c'est-à-dire l'interdiction, concernant l'idolâtrie."

=> La question est : pourquoi penserait-on que l'interdiction de l'idolâtrie ne s'appliquait qu'à cette génération?

La réponse est que le peuple juif a entendu la Torah de la bouche d'Hachem (guémara Baba Métsia 58b), et qu'ils étaient donc plus élevés que tous les êtres célestes.
Les nations du monde, en revanche, n'ont pas entendu les commandements directement de D., et par conséquent, un non-juif qui sert Hachem (lois noa'hiques) en partenariat/association avec d'autres divinités est exempt de toute punition (voir Sanhédrin 63, Tossafot).
Mais comme le peuple juif a entendu la Torah directement de la bouche d'Hachem, il leur est interdit de servir Hachem sous cette forme (en servant également d'autres divinités [idolâtrie], comme les non-juifs) ; seul le monothéisme pur est autorisé.

Or, on pourrait penser que cette différence ne s'applique qu'à la génération qui a entendu la Torah de la bouche d'Hachem Lui-même, puisqu'ils (les juifs) étaient à ce titre plus élevés que les êtres célestes, mais en ce qui concerne les générations suivantes qui n'ont pas entendu la Torah de la bouche d'Hachem Lui-même, peut-être ne leur est-il pas interdit, comme aux non-juifs, de servir Hachem sous la forme d'un "partenariat/association".
C'est pourquoi, pour répondre à cette question, le verset dit : "En ma présence" (al panaï), ce qui, selon Rachi, signifie "pour l'éternité/toujours", aussi longtemps que D. vivra.
Tout comme Hachem est éternel, tous Ses actes sont éternels. Ainsi, chaque jour, une personne méritante peut saisir la Torah telle qu'elle a été donnée au mont Sinaï, et peut entendre la Torah donnée par Hachem, comme si elle l'avait entendue au mont Sinaï. En effet, un juif a la capacité d'atteindre le même niveau que s'il était (présent) au mont Sinaï (au moment du don de la Torah par Hachem).

Par conséquent, le peuple juif est invité à ne servir que Hachem Lui-même (et aucune autre idole), puisque chaque jour, les âmes du peuple juif peuvent comprendre et revivre le don de la Torah au mont Sinaï.
En revanche, aucune autre nation ne peut y parvenir. C'est pourquoi Rachi explique que l'intention de cette phrase est de nous dire que l'interdiction est en vigueur "aussi longtemps que J'existerai".
En d'autres termes, tout comme Hachem existe pour toujours et que tous Ses actes sont éternels, il est interdit aux juifs de toutes les générations de servir Hachem en partenariat/association avec d'autres divinités. Ils ne doivent servir que Hachem seul.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vaét'hanan 5,7 ]

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=> Bien que toutes les âmes juives aient été présentes lorsque Hachem a donné la Torah (midrach Chémot rabba 28,6), il existe une différence entre les âmes qui étaient revêtues d'un corps et celles qui ne l'étaient pas (à ce moment du don de la Torah).
Néanmoins, même celles qui appartiennent à ce dernier groupe peuvent vivre pleinement le don de la Torah au mont Sinaï sur une base quotidienne.

Même la nature a été corrompue

+ Même la nature a été corrompue :

-> La perversion et la corruption des hommes de la génération de Noa'h sont si profondes qu'elles finissent par atteindre les animaux.
Les animaux sauvages et les bêtes domestiques, ainsi que les oiseaux commencent à s'accoupler avec d'autres espèces, en dépit des lois de la nature. [Sanhédrin 108a ; Zohar Noa'h 68a ]
Imitant les bêtes de proie, les animaux paisibles s'attaquent les uns aux autres pour s'emparer de leur nourriture alors qu'ils sont parfaitement repus, et tous les oiseaux deviennent des prédateurs. [voir Ramban - Béréchit 6,12 ]
En se dénaturant ainsi, les animaux se condamnent à partager le sort des hommes ... Seuls les poissons de la mer, qui ne se sont pas corrompus, seront épargnés. ['Hizkouni Béréchit 6,2 ]

-> La terre elle-même se pervertit et se dénature. [Hektav véHakabla]
Lorsqu'on sème du blé, par exemple, la terre fait croître du sarrasin ou de l'épeautre. [Béréchit rabba 28,8]
En creusant des tunnels souterrains pour commettre leurs rapines, les voleurs ont fait de la terre leur associée. [Tossefot haChalem ]
Bref, la nature toute entière, le merveilleux décor que D. a planté pour permettre à l'homme de Le servir et de se parfaire, est devenu un gouffre de rébellion, de débauche et de pillage. Les êtres les plus dépravés tiennent le haut du pavé, s'attachants corps et âme à bouleverser les lois naturelles instituées par Hachem. [Zoar Noa'h 61a]
[en fait, la nature a changé après le Déluge. L'homme est devenu moins grand, et les champs ont produit des récoltes moins abondantes et de moins bonne qualité parce que la faute qui s'est introduite dans le monde l'a transformé. ]

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-> C'est par l'eau que D. va les faire périr. Au moment de la Création, Hachem a conclu avec le monde qu'Il établirait des frontières pour séparer les terres sèches des océans.
En violant les lois morales que D. lui a imposées, l'humanité a annulé les termes de l'alliance. En juste mesure de retour, D. ramènera maintenant le monde à l'état qu'il avait connu avant la Création : les eaux s'élanceront hors des limites qui leur ont été fixées sur la surface de la terre (Abravanel), et des eaux venues du ciel se précipiteront à leur rencontre dans un choc d'une violence inouïe. [Malbim - Béréchit 7,11]

-> Lors du Déluge des trombes d'eaux chauffées par les feux du guéhinam vont commencer à tomber en mesure pour mesure pour les fautes que les hommes ont commis, poussés par le feu de leurs passions. [Sanhédrin 108b]
Un vent violent chargé de vapeurs toxiques se met à souffler sur la terre semant la peste et la destruction. [Zéva'him 113b]
Plus tard, même après que les eaux du déluge auront baissé, des résidus de cette pollution se feront sentir sur la terre et auront, en particulier, des répercussions sur la longévité: les hommes ne vivront plus d'aussi longues années que les générations qui les ont précédés. [Ramban - Béréchit 5,18]

L’interdiction de la colère

+ L'interdiction de la colère (par rav Ades) :

-> Le rav 'Haïm Vital (chaar Roua'h haKodech), au nom de l'Arizal, écrit que le trait de caractère qu'est la colère, en plus d'aveugler complètement la compréhension, comme nous le voyons dans le verset "Et Moché se mit en colère contre Elazar et Itamar", selon nos Sages quiconque se met en colère, s'il est prophète, sa prophétie lui est retirée, s'il est sage, sa sagesse lui est retirée (Pessa'him 66b).

Le Arizal était très pointilleux en matière de colère, plus que pour toutes les autres transgressions, même lorsqu'il se mettait en colère pour une mitsva, comme dans le cas de Moché évoqué plus haut.
Il estimait que chaque fautes (avérot) entache le membre (spirituel, dont elle est liée). Cependant, la colère blesse l'âme tout entière et la modifie complètement.
Le point important ici est que lorsqu'une personne s'irrite, l'âme sainte se retire complètement d'elle, et à sa place vient une âme du côté "extérieur" (inférieur), le verset en parle : "Il déchire son âme par sa colère" (Iyov 18).
Au moment de la colère, une personne déchire littéralement son âme sainte et la laisse déchirée, la tuant.
[le Zohar (Tétsavé 182b) mentionne cela]

Même si une personne rectifie son âme et se repent de manière fantastique pour toutes ses fautes, et accomplit de nombreuses et grandes mitsvot, tout cela est complètement perdu pour elle. L'âme sainte qui a accompli toutes ces bonnes actions a été remplacée par une âme impure et l'a quitté, laissant la servante impure à sa place pour hériter de sa maîtresse.
Il doit revenir et corriger toutes les corrections qu'il a effectuées à l'origine. Cela se produit chaque fois qu'il est en colère, car une personne en colère ne peut pas recevoir de rectification ; elle est comme un chien qui mange sans cesse son propre vomi.

Elle se fait également du tort d'une autre manière.
Il se peut qu'il ait accompli une grande mitsva qui a fait descendre l'âme d'une personne juste (tsadik) pour venir l'aider. À cause de la colère, celle-ci le quitte également. C'est une autre partie de la signification de l'âme déchirée.

-> Tant qu'une personne a le trait de caractère de la colère, elle ne peut jamais atteindre des sommets spirituels, même si elle est juste dans tous les autres domaines, car elle construit et, lorsqu'elle se met en colère, elle détruit immédiatement tout ce qu'elle vient de construire.
Les autres fautes (avérot) ne déchirent pas et ne déracinent pas l'âme, bien qu'elles y restent attachées.
Elles ne sont toutefois que des imperfections dans l'aspect de cette faute seule. Lorsqu'elle corrige cette imperfection, elle est entièrement réparée.

Mais la colère nécessite de nombreuses rectifications et beaucoup de préparation pour ramener son âme qui lui a été arrachée.
Peut-être, comme nous le trouvons dans le Zohar (paracha Tétsavé), selon le type et l'essence de la colère, celle-ci ne peut parfois pas être réparée du tout. Plus encore, mon maître me réprimandait sévèrement même lorsque je me mettais en colère contre mon frère pendant que je lui enseignais.

Quand il est écrit que la faute de la colère est la plus grave dans la Torah en raison du départ de l'âme, cela fait référence à la gravité d'un aspect spécifique. Bien sûr, d'autres aspects sont plus graves que la colère. Il est évident que si une personne est contrainte de choisir entre profaner le Shabbat ou se mettre en colère, elle doit choisir la colère et ne pas profaner le Shabbat.
Non seulement avec le Shabbat, qui est plus grave, mais aussi avec toutes les autres transgressions, il n'est pas possible de transgresser une interdiction particulière afin de se retenir de se mettre en colère, même si la colère a une gravité particulière.
Il y a bien sûr de nombreux autres aspects à cela et il n'y a donc aucune marge de manœuvre pour transgresser une interdiction afin de se préserver de la colère.

Il y a une autre chose très grave à propos de la colère. Outre le fait que la colère elle-même est très grave, il est très probable qu'une personne en colère blesse les autres avec ses paroles.
[rabbi Yaakov Ades]

"Quelques larmes versées pendant les 10 jours de pénitence, à Kippour, permettent d'éviter beaucoup de larmes pendant le restant de l'année"

[Rav Yaakov Galinsky]

Si seulement on avait conscience de l'impact de nos larmes versées par regret sincère de nos fautes, par amour fou d'Hachem pour souhaiter s'améliorer, vivre un quotidien plus proche de D., ... ; on pourrait s'éviter plein de moments difficiles durant l'année à venir.

Yom Kippour

+ Yom Kippour

-> "Il y a 365 jours dans le calendrier solaire.
Le Satan (haSatan - השטן), qui a une valeur numérique de 364, se tient en accusation contre Israël tous les jours, à l'exception de Yom Kippour"
[midrach Vayikra rabba 21,4 -> 365j - 1j = 364j]

-> "Bien qu'Israël se souille par leurs fautes durant toute l'année, Yom haKippourim vient et les expie (répare)"
[midrach Chir hachirim rabba 1,37]

-> "Si vous vous repentez durant les 10 jours de pénitence, et que vous venez devant Moi le jour de Kippour, même si vous avez des fautes qui s'étendent de la terre au ciel, Je les blanchirai comme la neige"
[Pessikta déRav Kahana]

-> "S'il n'y avait pas Yom Kippour, le monde ne tiendrait pas, car Yom Kippour répare les fautes dans ce monde et dans le monde à venir"
[Pirké déRabbi Eliyahou]

-> "Il n'y a pas de plus grand plaisir à D. que lorsque Ses enfants se débarrassent de leurs impuretés et peuvent se tenir devant Lui totalement purs, intérieurement et extérieurement [à Yom Kippour].

Même si Hachem doit subir l'indignation de voir les fautes s'empiler devant Ses yeux, cela vaut le coup, au regard des hauteurs spirituelles que Ses enfants peuvent atteindre au travers ce processus de raffinement."
[Tana débé Eliyahou Rabba - chap.1]

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-> "A Yom Kippour, les juifs sont liés à D. par de puissants liens d'amour.
Cet état, fait qu'ils sont élevés au niveau des âmes, qui n'ont plus besoin de leur corps pour pouvoir exister sur terre.
Un engagement dans les aspects matériels de la vie ferait interférence avec cette intense liaison entre les juifs et D."
[le Chèm miChmouel]

-> "Une personne est jugée à Yom Kippour selon ce qu'elle est à ce moment précis.
Ainsi, il est essentiel de donner de la force à l'âme et d'affaiblir le corps physique, en ce jour spécial"
[Séfer haChinou'h - 313]

-> "Le dérangement physique dont une personne va souffrir durant Yom Kippour va amener sur elle, une grâce divine qui peut durer jusqu'au prochain Kippour"
[Yichma'h Moché]

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-> "Le mot hébreu pour : "un jeûne" est "taanit" (תענית).
Les lettres de ce mot peuvent être réarrangées en : "tét ani" : donner à un pauvre.
Cela fait référence à la parole de nos Sages : "La récompense principale d'un jour de jeûne est déterminée par le montant de tsédaka donné" (guémara Béra'hot 6b)."

[Chla haKadoch]

En jeûnant, nous minimisons notre matérialité pour laisser davantage s'exprimer notre spiritualité.
Par ailleurs, nous pouvons également y ressentir la mitsva de : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

De même, qu'il ne nous est pas agréable de devoir nous priver de nourriture, par le fait de devoir jeûner, on peut se rendre compte de la souffrance de nos frères qui sont dans cette situation au quotidien.

Aimer son prochain comme soi-même, c'est vivre son vécu, pour mieux comprendre, ressentir sa douleur physique et psychologique.
Comment alors ne pas donner à la tsédaka, alors que nos frères en sont contraints à quasiment jeûner tous les jours, faute de moyens suffisants?

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-> Dans la paracha Pin'has, la Torah détaille les sacrifices apportaient pendant Yom Tov.
Elle emploie le mot : "yom" (jour) pour toutes les fêtes (même pour Roch Hachana), à l'exception de Yom Kippour où ce mot n'est pas utilisé.
Pourquoi cela?

Le midrach (Eliyahou rabba 1) explique le verset : "Il a créé les jours, mais n'en a pas inclut un parmi eux" (Téhilim 139,16), comme faisant référence au jour de Kippour.
Le Yalkout Yits'hak (Rabbi Yits'hak Zoller) commente : A Yom Kippour, les juifs sont comparables à des sacrifices, puisque la graisse et le sang de notre corps diminuent suite au jeûne, et que notre matérialité s'annule, disparaît au profit de notre spiritualité (âme).
De même que nos corps transcendent le plan physique, de même ce jour dépasse la dimension ordinaire du temps.

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-> "Si nous n'avions Yom Kippour qu'une fois tous les 70 ans, cela nous aurait suffi.
Le bonheur qu'éprouveraient les hommes du cadeau superbe qu'est l'expiation de Yom Kippour est indescriptible."
[Rabbi Israël Salanter]

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-> Dans le moussaf des yamim noraïm, Rabbi Amnon de Mayence a introduit : "Les anges se hâteront et seront saisis de crainte et de tremblement et diront : voici le jour du jugement où toute l’armée céleste va passer en jugement."

=> Il faut comprendre : si les hommes craignent le jour du jugement parce qu’ils ont péché et ne savent pas si la justice va les trouver innocents ou non, pourquoi les anges du service, eux, craindraient-ils? Ils ne commettent aucune faute!

Quand un homme accomplit une mitsva en ce monde, il crée un ange qui le défendra dans le monde à venir. S’il a commis une faute en ce monde, il crée un ange accusateur qui l’accusera au jour du jugement. [cf.Zohar III 83b)]

Nos Sages (guémara Yoma 20a) disent que : "haSatan" a la valeur numérique de 364. Pendant 364 jours il a le droit d’accuser, mais le jour de Kippour il n’a pas le droit d’accuser.
Cependant même si le Satan n’accuse pas, tous ces anges destructeurs qui ont été créés par les fautes commises par l’homme sont toujours là et l’accusent. Que fait Hachem?
Il fait tomber une grande peur sur ces anges, et comme ils ont peur, ils ne peuvent pas ouvrir la bouche pour accuser. C’est de ces anges que parle Rabbi Amnon dans son poème, "les anges se hâteront et seront saisis de crainte et de tremblement", tout à coup la peur les saisira et ils ne pourront plus accuser les juifs.
[b'h, compilation personnelle d'un divré Torah de rabbi David Pinto]

"La raison qui fait que l'on nomme aussi Yom Kippour par : "Yom haKippourim" (un pluriel), est parce que ce jour a un pouvoir d'expiation non seulement pour les vivants, mais aussi pour les personnes mortes."

[le Darchei Moché]

=> A Kippour, au-delà de nous juger, D. va réactualiser positivement ou négativement le jugement de tous nos ancêtres, dont nous sommes le prolongement vivant.

Faire téchouva, c'est se nettoyer soi-même de ses fautes, mais c'est également éviter d'en "offrir" à nos ancêtres par ricochet.
A l'inverse, imaginons avec quel plaisir, fierté, ils vont recevoir nos actes méritants, qui vont les élever et les orner de gloire davantage dans le monde de l'éternité.

Imaginons nos milliers d'ancêtres qui nous regardent en permanence, mais en particulier à Yom Kippour. Qu'allons-nous faire pour eux, en ce jour si important?

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-> Le jour est appelé : "Yom haKippourim" (littéralement : "jour des pardons"). Il y a un emploi du pluriel car une double expiation est fournie : pour les vivants et pour ceux qui sont morts.
[Baér héTiv - Ora'h 'Haïm 621,8]

-> Pourquoi est-ce que les morts ont-ils besoin d'une expiation?
Si leurs enfants ou petits-enfants ne vivent pas selon la Torah, ils sont en partie tenus responsables pour avoir échoués à leur avoir donnés une bonne éducation et orientation.
C'est pourquoi ils ont besoin que Hachem leur accorde le pardon même après leur mort.
['Hatam Sofer]

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-> "Au 10e jour de ce 7e mois, qui est le jour des Expiations (yom hakippourim - יוֹם הַכִּפֻּרִים)"
Rabbi Israël Spira (le Bluzhover Rebbe - dans le Séfer Tsvi laTsaddik) demande : "Si Yom Kippour ne dure qu'une seule journée, pourquoi est-il écrit au pluriel (Kippourim)?"
Il répond que la Torah fait allusion au fait qu'en réalité il y a 2 Yom Kippour : le 1er est le jour de Yom Kippour, et le 2e est Hochana Rabba. Ce sont tous les 2 des jours de 'hatima (être scellé dans le livre de la Vie ou de la mort) et de kappara (du pardon).
C'est pourquoi la Torah emploie la forme plurielle : yom hakippourim (יוֹם הַכִּפֻּרִים).

Kippour et Pourim

"Yom Kippour est un jour, comme Pourim (kéPourim). "
[Tikounei Zohar 57b]

-> Kippour, en plus d'amener sur nous le pardon, est aussi le jour de la réception de la Torah, puisque c'est en ce jour que Moché est descendu du Sinaï avec les 2e Tables de la loi (selon guémara Taanit 30b).

-> C'est à Pourim, que les juifs ont accepté la Torah par eux-même (sans en être forcés comme au mont Sinaï).

Le Gaon de Vilna fait un commentaire à ce sujet.
Chaque Yom Tov doit avoir 2 parties : une moitié consacrée à Hachem (prières et Torah) et l'autre moitié pour nous (célébrer la fête par des repas joyeux).

Pourim et Kippour sont comme un seul jour :
-> à Kippour = c'est une journée pour D. (on ne mange pas, on prie toute la journée, ...)
-> à Pourim = c'est une journée pour nous (on mange, boit, on fait la fête, ... en l'honneur de D.).

Kippour est un semblant de Pourim, car en élevant la matérialité, on a la possibilité de dépasser le purement spirituel.
D'ailleurs, c'est la vision juive de la vie : être dans la réalité et la sublimer selon la volonté de D., pour notre plus grand plaisir.

Le Zohar nous enseigne dans ce sens :
"Ce qui peut être accompli à Yom Kippour en affligeant le corps, peut être atteint à Pourim par le biais de la nourriture et de la boisson."

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-> Un Sage a fait remarquer : "Le jour de Kippour les mécréants se déguisent en justes, s'enveloppent du Talith à la synagogue et nous les associons à notre prière.
Le jour de Pourim, c'est le contraire : les justes se déguisent en méchants!"

-> Le Arizal fait remarquer que Yom Kippour est un jour de téchouva par la crainte, tandis que Pourim est un jour de téchouva par amour.

-> En Pourim 1941, dans le ghetto de Varsovie, les juifs étaient brisés et abattus, et il n'y eut personne capable de se réjouir.
Rabbi Kalonymus Kalmich s'exprima ainsi : "Dans le Zohar, il est dit que le jour de Kippour est semblable à Pourim. Ainsi, de même qu'à Kippour, nous sommes obligés de jeûner par décret d'Hachem, et ce qu'on le veuille ou non, de même, faut-il être joyeux à Pourim.
Sans tenir compte du démon nazi qui se déchaîne dehors, on a l'obligation de se réjouir!"

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+ "Toutes les fêtes juives seront un jour annulées, à l'exception de Pourim qui sera toujours célébrée.
Rabbi Eliézer y ajoute : Yom Kippour."

[midrach Yalkout Chimoni Michlé - rémez 944]

-> "Tous les livres des Névi'im et des Kétouvim seront annulés aux jours du machia'h, à l'exception de la méguilat Esther, qui restera, tout comme les 5 livres de la Torah et les lois de la Torah Orale, qui ne seront jamais annulés
[...]
Les jours de Pourim ne seront jamais abandonnés."

[Rambam - Hilkhot Méguila 2,18]

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-> Réflexion du rav Chimchon Pinkous sur la dualité Pourim et Yom Kippour :
"Tant la joie de Pourim que le sentiment de Yom Kippour sont enracinés dans l’essence de la vie elle-même.
A Yom Kippour, on sent que nous recevons une chance de vivre dans le futur malgré notre passé [imparfait].
La joie de Pourim, d’autre part, est pour la vie elle-même (on a été sauvé d'une mort certaine!), le sentiment de joie pour la vie en soi ne peut pâlir ; c’est comme la joie d’une personne le jour de son anniversaire ne diminue jamais parce que c’est le jour où la vie lui fut donnée.
Il en ressort donc que la joie de Pourim n’est pas liée au passé, n’est pas relative aux miracles qu'Hachem accomplit pour cette génération, mais elle est plutôt relative au sentiment [de joie pour la vie même] qui est renouvelé dans chaque génération."

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-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni - Michlé 944), après la venue du machia'h, toutes les fêtes seront annulées, à l'exception de Pourim et de Yom Kippour.

-> Le Maharal (Tiféret Israël - chap.53) enseigne que Pourim et Kippour ont pour similitude d'être comparable à une résurrection des morts :
- à l'époque d'Haman, toute la nation juive devait être anéantie.
- à Yom Kippour, en conséquence de nos nombreuses fautes, nous devrions mériter la mort, que D. nous en préserve.

=> Puisque Pourim et Yom Kippour sont toutes les deux une forme de résurrection des morts, il est appropriée de continuer à les observer dans le futur, à l'époque qui suivra celle de la résurrection des morts.

-> Le Maharcha (guémara Béra'hot 58b) enseigne quelque chose de similaire :
Lorsque nous n'avons pas vu un ami depuis une période de 12 mois, nous disons la bénédiction : "qui ressuscite les morts". (michna Broura 225,4)
A Roch Hachana et Yom Kippour, une personne est jugée pour savoir si elle va mériter de vivre pendant l'année à venir ou pas. Ainsi, si l'on revoit un ami plus d'un an après, cela veut dire qu'il a passé le jugement de Roch Hachana et de Kippour en méritant de vivre, et nous devons donc remercier Hachem de lui avoir dispensé d'un décret de mort.

Le Shofar

+ Le Shofar :

Le Shofar a une extrémité :
-> large = là où la corne était attachée à l'animal ;
-> étroite = la fin de la corne.

Le Choul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 586,12) nous dit que si on arrive à faire que l'extrémité large devienne petite, et que celle qui est étroite devienne large, le Shofar serait non casher.
[déré'h aavarto = de la manière selon laquelle il est sur la tête de l'animal]

De même, il n'est pas possible d'inverser le sens du soufflement.
[selon le Téhilim (118,5) : min amétsar karati ya, anéni bamer'hav ya - De l'étroitesse de ma détresse j’ai invoqué D. : il m’a répondu [en me mettant] au large => étroit -> large].
On soufflera donc toujours depuis la petite ouverture.

-> Le midrach (Chir hachirim rabba 5,3-6) dit que D. pousse les juifs à faire téchouva en leur disant :
"Ouvrez-Moi une porte de Téchouva comme le chas d'une aiguille, et Je vous ouvrirai une porte dans laquelle des charrettes et des carrosses pourront entrer."

Le midrach s'interroge : Des carrosses remplies de quoi?
Et de répondre : "Pleins d'aide et d'assistance divine et de bénédictions spirituelles sans fin!"

-> Le Rabbi de Kotsk nous explique au sujet du fait que l’on attend de nous qu’un petit trou de la taille d’une aiguille : "Mais, ce doit être un début approfondi. Il peut être infime en proportion, mais doit pénétrer totalement la personnalité.".
[A l’image de l’aiguille qui fait, certes un tout petit trou en taille, mais qui est très pénétrant en profondeur.]

Beaucoup de personnes pensent que c'est trop dur de faire téchouva (c'est pour les tsadik!), qu'elles ont fait trop de fautes, qu'il est trop tard (fichue pour fichue!), ...
Le message du Shofar est que la téchouva est simple et accessible à tous.

On souffle de tout cœur par une petite entrée, et l'air sort par une extrémité large, en produisant en plus du bruit.
=> Ainsi, le Shofar transmet l'idée que si tu fais un petit effort sincère, cela peut te rapporter très gros.

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,4) dit que même si le Shofar est une des 613 mitsvot, il doit nous permettre de sortir de notre torpeur, de notre sommeil, pour se repentir.

Ainsi, une mitsva (petite ouverture) entraîne toutes les autres (large).

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-> La forme du Shofar : c'est se voir petit et courbé à Roch Hachana (être très humble, surtout face à l'infinie grandeur de D.) et viser grand pour notre vie juive.

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-> Aboudraham écrit au nom du Baal Minhagot que nous devons sonner le Shofar, à l'image d'un roi qui va alerter son armée et réunir ses troupes pour la bataille.

A ce moment, tous nos anges créés par nos mitsvot, vont venir faire face à nos anges créés par nos fautes.
Le son du Shofar est le signe d'appel à la bataille spirituelle, c'est la bataille pour notre vie qui se joue alors.

L'heure est grave, alors tournons-nous du plus profond de notre être vers D., afin d'en sortir vainqueur.

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-> Le terme : "léshapèr" (embellir) a la même racine que : Shofar.
Quelque soit notre entourage, notre niveau, ... il faut toujours chercher à s'améliorer, à s'embellir au niveau spirituel (à se voir comme la petite ouverture, qui vise à devenir plus grande).

-> Le Alshich Hakadosh dit que le Shofar est lié au terme : ré'out (l'amité).
Le Shofar réveille en chaque juif sa spiritualité interne, ce qui contribue à nous unir tous ensemble autour d'un même objectif : reconnaître et proclamer le joug divin.
D'un individu (petite ouverture), le Shofar fait passer à un peuple grand et fort (comme l'ouverture et le bruit sonné).

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Pourquoi dit-on "Heureux sont les personnes qui connaissent (yodé) le son du Shofar" et non pas "qui soufflent" (toké) ou bien "qui écoutent" (shomé)?
Il est préférable d'écouter 100 sonneries du Shofar à Roch Hachana (cf. Choul'han Arou'h haRav 596,1).
Le mot "yodé" (qui sait) a une valeur numérique de 100, renvoyant à cela.

"Par ma vie, le secret de la survie de la nation [juive], est un plus grand miracle à mes yeux, que l'ouverture de la mer rouge"

[Yaavetz - introduction à son Siddour Shaarei Shamayim]

+ Selon le midrach (Esther Rabba 10,11) :
- l'empereur Adrien a dit à Rabbi Yéhochoua : "Grand est l'agneau qui survit parmi 70 loups"
- Rabbi Yéhouchoua lui a répondu : "Plus grand est le Berger (D.) qui sauve l'agneau (Israël), et repousse les attaques du loup (les autres nations)"

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D. règne, a régné et régnera toujours, sur tout chose.
Ainsi, on doit Le remercier, et être confiant dans le fait qu'Il nous sauve à chaque instant, comme Il nous a toujours sauvé par le passé, et qu'Il nous sauvera de toutes attaques futures.

Les Séli’hot

+ Les Séli'hot :

Les Séfarades, commencent la lecture des Séli'hot au début du mois d'Elloul, et les Ashkénazes les démarrent à partir de la sortie du Shabbath précédant Roch Hachana.

La Halakha veut que les Séli'hot durent au moins 4 jours (Rema - Ora'h 'Haïm 581,1).
Dans le cas où il n'y en aurait pas suffisamment de jours, les Séli'hot démarrent à la sortie du Shabbath précédant.

-> Pourquoi 4 jours minimum de Séli'hot?

Le Rema répond en apportant le midrach (Eliyahou Rabba) qui fait remarquer que :
-> pour les sacrifices de moussaf, il est écrit : "Vous devez apportez un holocauste" (vé'ikravtèm ola),
-> alors que pour les sacrifices de Roch Hachana, il est écrit : "Vous devez faire un holocauste" (va'ashitèm ola - Bamidbar 29,2).

Le midrach explique qu'à ce moment (Roch hachana), nous devons faire de nous des sacrifices.

De même qu'un sacrifice a besoin de 4 jours d'inspection afin d'être sûr qu'il n'a pas de défaut (guémara Ména'hot 45b), de même, nous commençons les Séli'hot au moins 4 jours avant Roch Hachana, afin de nous inspecter et d'être sûr que l'on n'a pas de défaut.

[toute saleté pouvant être "nettoyer", comme neuf, par notre super nettoyant : la téchouva]

Chaque personne étant la plus qualifiée pour s'examiner, elle sera à la fois le sacrifice et l'inspecteur afin de s'assurer qu'aucun défaut ne reste.

[Roch Hachana est un moment où l'on déclare la grandeur de D. tellement puissamment en nous, qu'on en vient à sacrifier toute trace de notre égo, d'où l'importance de la période des Séli'hot qui nous permet d'éliminer toute imperfection interne ]

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-> On vient de voir que l'habitude (des Ashkénazes) est de commencer les Séli'hot à partir de la sortie du Shabbath.

Il est écrit dans la guémara (Shabbath 12a) :
"Une personne doit vérifier ses vêtements [du mouktsé], la veille de Shabbath, avant la tombée de la nuit"

Ses vêtements, se dit : "bébigdo", et vient de la même racine que le mot : "béguida" (une trahison).

Ainsi, de même qu'avant l'entrée de Shabbath, on doit s'assurer de ne rien avoir dans ses poches, on doit également se scruter afin de ne pas avoir d'actes de trahison, de rébellion envers D. (des avérot), à l'approche de Roch Hachana, en préparation à notre jugement.

-> "Scrute tes actions à la tombée de la nuit et à l'aube, car ainsi tu n'auras pas à aller loin" (guémara Tamid 27b)

Ici, le mot "actions" se dit : "nafcha'h", qui signifie aussi : "ton âme".

=> Quel précision de langage de nos Sages, qui nous disent : "Scrute ton âme à la tombée de la nuit et à l'aube, car ainsi tu ne t'éloignera pas trop loin de ton Créateur", et ta téchouva en sera que plus facile et possible.

Ainsi, les Séli'hot vont bien au-delà d'une simple lecture, c'est surtout l'occasion de faire un examen de soi-même, avant que la journée ne démarre, et en préparation au jour du jugement.

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-> "Les Séli'hot, c'est se lever tôt afin de : retirer la pierre de l'ouverture du puits "
[Rav Mordé'haï de Vealcatch - Golél éven méal pi abé'er]

Cela fait référence à la pierre que Yaakov a retiré du puits lors de sa 1ere rencontre avec Ra'hel (Béréchit 29,10).

On doit retirer la "pierre" de la "bouche" du "puits".
Le Ramban enseigne que la pierre fait référence à notre cœur de pierre, qui se doit d'être brisé, en vue du jour de Jugement.
Le puits représente nos prières.

Par le fait d'aller au plus profond de notre cœur, on descend au plus bas le sceau afin de remonter de l'eau, c'est-à-dire nos larmes, lorsque l'on prie.

=> En brisant notre cœur (la pierre), lorsque l'on fait les Séli'hot, c'est s'ouvrir la possibilité de pleurer pour D., c'est augmenter notre intimité, notre sensibilité à Hachem, au point d'en arriver à pleurer d'amour pour Lui, chose qui n'a pas de prix ...

On peut ainsi citer : "Un cœur brisé et abattu, ô D., tu ne le dédaignes point." (Téhilim 51,19).

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-> Le Lé'hem Shlomo (Drouch Aleph) dit que les Séli'hot sont lues soit très tôt le matin, soit très tard le soir.
Par cela, nous transmettons à D. que nous ne pouvons pas dormir, car nous prenons tellement à cœur notre jugement qui arrive, que nous en sommes nerveux, anxieux et très préoccupés.

=> Les Séli'hot sont l'occasion d'exprimer par un acte pas évident (se lever tôt!), notre tension et notre sentiment de panique, notre conscience que l'heure est grave.

C'est insuffler en nous la notion que le mois d'Elloul et Roch Hachana, ne sont pas seulement des notions théoriques, mais aussi et surtout, une réalité au combien vitale pour notre avenir et celui du monde entier.

 

Source (b"h) : compilation et traduction personnelle de divré Torah du rav Yaakov Galinsky (au début) + de divré Torah du rav yé'hiel Spéro (depuis : retirer la pierre de l'ouverture du puits, jusqu'à la fin)

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-> Dans le Choul'han Arou'h, le chapitre sur les lois de Roch Hachana (581) commencent par les mots : "C'est une coutume de se lever tôt le matin afin de réciter les Séli'hot et les supplications".
Ce passage est une exception, car d'habitude, le Choul'han Arou'h ne mentionne pas les coutumes. Qu'est-ce que cela vient nous apprendre?
Les Séli'hot marquent le début des jours de jugement (yémé hadin).
Le mot : "din" a 2 significations : à la fois "loi" et "jugement".
Si une coutume est contraire à une loi, la règle est que la coutume a priorité sur la loi.
Rabbi Shalom de Belz dit que l'auteur du Choul'han Arou'h, Rabbi Yossef Karo, fait ici allusion au fait que si notre coutume de se lever tôt pour les Séli'hot a le dessus sur la loi (le din), alors par cela on va également avoir le dessus et d'annuler les jugements (din) difficiles qui peuvent être émis à notre égard.

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-> Le Ich Matslia'h explique que nous récitons les Séli'hot à l'aube (qui est un moment propice à la Miséricorde Divine) : le Rambam affirme que pour certains péchés, on ne peut obtenir l'expiation que par des souffrances. On se lève donc particulièrement tôt pour les Séli'hot, demandant à Hachem de considérer cet effort comme une souffrance.

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La récitation des Séli'hot permet de raviver les étincelles de feu qui sont enfouies dans le cœur.
Comment se fait-il alors que certaines personnes qui participent quotidiennement aux prières de Séli'hot ne soient pas transformées?

La récitation des Séli'hot n'est pas un phénomène miraculeux. Elle métamorphose uniquement ceux dont le cœur est sensible, qui sont animés d'aspirations spirituelles, et dont le seul problème est que leurs sentiments sont étouffés par la vie quotidienne.
Dans ce ce cas, les Séli'hot chassent les écrans qui les empêchent de se rapprocher de Hachem.
Mais si quelqu'un a endurci son cœur et ne cherche pas à éveiller son âme, il ne lui sert à rien de réciter les Séli'hot qui sont alors comparables à l'ampoule qui n'est d'aucune utilité à l'aveugle.
[Méacher léAvinou - p.111 - rapporté dans le Ma'hzor Ich Matslia'h (Roch Hachana)]

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-> Le Mabit écrit :
"Celui qui a commis une faute a fait par là 2 abominations :
1°/ d'une part la faute elle-même, qui entraîne une punition naturelle sur le fauteur ;
2°/ d'autre part, de cette faute émane une autre faute : l'homme a transgressé la parole d'Hachem, s'est éloigné de Lui, et par cela il a énervé D. (comme un ministre qui transgresserait délibérément les ordres et recommandations de son Roi, au profit du pays voisin). [Nous avons préféré servir notre roi égo, plutôt que Sa volonté.]

Ainsi, l'homme qui fait téchouva doit en plus de réparer les conséquences de sa faute, essayer d'apaiser la "colère" du Roi : Hachem, qu'il a provoqué en transgressant Sa parole et en le trahissant.
Pour être agréé de nouveau auprès du Roi comme nous l'étions avant de l'avoir trahi, il y a besoin d'un agrément, d'un apaisement (ritsouï) de D. que la téchouva elle-même ne procure pas forcènement, sans l'aide des Séli'hot."

=> Le but des Séli'hot n'est donc pas de se protéger des punitions et d'obtenir plein de bénédictions matérielles.
Il s'agit d'apaiser le Roi des rois, comme on apaiserait son meilleur ami ou Roi après l'avoir trahi.

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-> Les Séli'hot se font souvent au détriment du sommeil, par le fait de devoir se lever plus tôt.
Il est intéressant de rapporter les paroles suivantes du Ben Ich 'Haï (1ere année - Vayichla'h) :
"Il ne faut pas penser que le sommeil est bénéfique pour la santé en grande quantité. La médecine a prouvé qu’un homme ne doit pas dormir moins que 6 heures et pas plus que 8. Il en ressort qu’à partir de 6 heures de sommeil, l’homme est quitte de son hichtadlout (effort personnel) pour garder son corps en santé, il ne devra donc pas dormir plus et consacrer le reste de ses nuits à la santé de son âme, par l’étude de la Torah.
Et pour les nuits d’Elloul par exemple ou on ne peut pas dormir ces 6 heures [minimales], le fait de rajouter du temps à sa santé spirituelle le protégera de ne pas abîmer sa santé corporelle."