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Shabbath : moteur du monde …

++ Shabbath : moteur du monde ...

"car 6 jours, D. a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve, et Il s'est reposé le 7e jour." (Yitro 20,11)

L'expression : ki chéchét yamim = car 6 jours (au lieu de béchéchét yamim : en 6 jours), sous-entend que D. a créé le monde pour durer 6 jours seulement plus le Shabbath.

Le Shabbat a ensuite donné à l'univers l'énergie spirituelle nécessaire pour une semaine supplémentaire, et ce cycle se poursuit ainsi indéfiniment.

[le Or ha'Haïm ]

Le Shabbath rend la vue …

+ Le Shabbath rend la vue ...

"Nos Sages ont écrit : "une personne perd un 5e de sa vision lorsqu’elle monte de grands escaliers et court pendant la semaine.
Il retrouve sa vision en regardant le verre du Kiddouch de vendredi soir"
(guémara Shabbat 113b ; Michna Beroura 301,1).

Qu'est-ce que cela signifie ?

Evidemment, ce n’est pas à prendre au sens littéral.
C’est une image dont le message est le suivant : lorsqu’une personne est très impliquée émotionnellement dans ses affaires quotidiennes et court frénétiquement pour signer des contrats, sa vision de la vie est erronée.

Le Shabbat, nous avons l’opportunité de modifier notre conception de la vie.
Le monde extérieur, le travail, s’arrête et nous pouvons nous consacrer aux choses qui nous sont importantes.

Ceci est le sens de : "Il retrouve sa vision en regardant le verre de Kiddouch de vendredi soir." "

[issu d'un dvar Torah du Rav Its’hak Berkovits]

Shabbath : mon amour!!

+ Shabbath : mon amour!!

-> Il est écrit dans le Midrach Rabba (11,8) :
"Le Shabbat affirma devant D. : "Maître de l’Univers! Chaque créature du monde a un compagnon, mais moi je n’en ai pas !"
D. lui répondit : "Le peuple d’Israël est ton compagnon." "

-> Nous trouvons dans la guémara Shabbath (119a) :
"Rabbi 'Hanina se vêtit et se tint devant le coucher de soleil la veille de Shabbat [et] il s’exclama : "Venez et allons accueillir la reine de Shabbat."
Rabbi Yanaï mit ses vêtements et s’exclama : "Viens, fiancée, viens, fiancée ! " " (bo'i kala, bo'i kala!)

C'est d'ailleurs cette guémara qui est à l'origine de la conclusion du magnifique chant de : "Lé'ha Dodi", qui lance véritablement le Shabbath de la communauté juive, et dont le refrain se traduit par :
"Allons mon bien aimé (D.) saluer la fiancée (Shabbath).
Accueillons l'entrée du Shabbath!"

A propos de ce chant, le Rav Barou'h Leff nous explique :
Le Shabbath est appelé : notre fiancée (kala), et non : notre femme, car après une semaine de séparation, on a des désirs, des sentiments tellement forts, que nous le voyons comme une nouvelle épouse.
Cette longue séparation d'une semaine de Shabbath à Shabbath, nous contraint à le regarder chaque semaine comme une fiancée, bien que nous soyons mariés depuis des milliers d'années.

-> Par ailleurs, le rav Barou'h Leff nous dit également :
"Pourquoi le peuple juif est-il l’époux du Shabbat ?

D. désigna le Shabbat pour être un jour plein de sainteté et avec un potentiel spirituel, mais il fallait trouver quelqu’un pour réaliser ce potentiel.
C’est pour cette raison qu’il est écrit que Shabbat se plaint à D. qu’il n’avait pas d’époux, il n’avait pas de partenaire pour remplir sa fonction.

D. répondit que le peuple Juif est l’époux du Shabbat.
C'est pour le peuple Juif un jour d’élévation spirituelle, un jour où il a la possibilité de se rapprocher de D. en passant plus de temps à prier, à étudier la Torah et à être en famille.

Ce jour là, les juifs ont l’opportunité de se réorienter et de se concentrer sur ce pour quoi ils doivent lutter dans ce monde."

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+ Quelques idées supplémentaires :

1°/ Le Béth Yossef (citant le Kol Bo) insiste sur le fait qu'à Shabbath tout est doublé (tout va par couple!) en nous disant :
"Dans le Midrach Tan'houma, j’ai trouvé que tout ce qui est lié au Shabbat est doublé : deux béliers (offerts en sacrifice de ce jour), "mizmor (un chant) chir (un second chant) pour le jour du Shabbat", deux tresses de pain, za'hor et chamor (deux mitsvot : s'en souvenir et le garder).
Il semble que l’allumage des bougies soit en accord avec cette idée."

2°/ A propos des bougies de Shabbath, la Rabbanite Dinah Weinberg de dire admirablement :
"Des bougies sont allumées lors de repas romantiques.
Qu’est-ce qui fait qu’une pièce peu éclairée soit romantique ?

Les bougies, elles unissent les personnes au niveau de l’âme.
C’est plus profond qu’un simple repas partagé ensemble, qui est un acte matériel, physique. Cela unit les hommes à un niveau spirituel, profond. C’est exaltant, c’est romantique ! Les bougies ont ce pouvoir.

C’est cela aussi, le Shabbat. Les bougies nous unissent entre nous et avec D.
Notre âme est élevée vers Lui et vice-versa.
Shabbat est une chanson d’amour, une romance. C’est un rendez-vous romantique entre D. et nous. "

3°/Honorer Shabbath, c'est créer une atmosphère unique de beauté et de dignité dans la maison.
C'est ainsi, que le Rav Bérel Wein nous enseigne à propos de la table du Shabbath :
"Shabbat elle-même est une "invitée" d’honneur, comparée à une reine, dans tous les foyers juifs.
Par conséquent, la table dressée pour une invitée si importante et aimée devra refléter l’honneur, la joie et la satisfaction que les membres de la famille ressentent en recevant une telle convive dans leur maison.

De par sa beauté et sa dignité, la table soigneusement posée nous fait comprendre la grandeur et la sainteté du jour de Shabbat."

4°/On peut aussi rappeler l'explication du rav Pinkous sur le fait que le vendredi soir, au retour de la synagogue, on est accompagné de 2 anges.
On chante alors le : shalom alé'hém = bienvenue à vous les anges!
On va finir ce chant par : boa'hèm léchalom = laissez-nous en paix!
Et oui, on dit aux anges : laissez-nous en intimité avec notre chérie : cette journée du Shabbath!!
5°/ Le Sfat Emet (paracha Ekev) de dire :
"Le monde entier est rattaché et lié à la sainteté.
Le Shabbat, la lumière intérieure de chaque chose est dévoilée et la seule condition pour la voir est d’avoir la volonté de recevoir cette lumière."

=> A nous de jouer pour donner à notre Shabbath toute sa splendeur ...

"La téchouva a précédé la création."
[guémara Pessa'him 54a]

On traduit généralement le terme téchouva par : repentir.
Le Rabbi de Pchis'ha insiste sur le fait que la traduction littérale du mot téchouva est : "retour".

Le Rabbi de dire que la téchouva = "Je dois retourner à ma place parce que je ne coïncide pas avec l'endroit où je me trouve actuellement.
Je dois regagner la place qui m'a été désignée au cours des 6 jours de la Création."

L'être humain est unique en ce sens qu'il a reçu un libre arbitre et la capacité à effectuer des choix moraux.
Contrairement à tout autre élément de la création, l'homme est libre de dévier de l'ordre qui convient à l'univers.
Lorsqu'il le fait, il n'est plus à sa place, ce qui entraîne un désordre dans tout l'univers.
Lorsque les humains transgressent la volonté Divine, ils bouleversent l'harmonie de la création.

=> La téchouva, c'est plus que du repentir.
C'est retourner à l'endroit qui nous correspond, c'est restaurer l'harmonie de l'univers.

Source (b"h) : issu d'un dvar Torah du rav Avraham Twerski

La ‘Halla & la manne …

+ La 'Halla & la manne ...

A propos de la manne, il est écrit dans la Torah :
-> "Lorsque la rosée tombait sur le camp, la nuit, la manne y tombait avec elle." (Bamidbar 11,9)
-> "Le matin, une couche de rosée s’étendait autour du camp." (Chémot 16,13)

Rachi de commenter :
"La rosée descendait sur terre, puis descendait sur elle la manne, puis descendait une [nouvelle] couche de rosée sur la manne, si bien qu’elle [la manne] était comme déposée dans un écrin."

Le Rav Berel Wein (dans son Living Jewish) de nous dire :
"La manne qui descendait dans le désert était entourée de deux couches de rosée qui la protégeaient du sable en-dessous et de la poussière au-dessus d’elle.

C’est pourquoi nous avons la coutume de placer les deux tresses de ‘halla entre une nappe et un tissu spécial.
Ce tissu est généralement orné d’une broderie de "Shabbat".
Ainsi, la nappe elle-même devient un souvenir et un symbole de l’histoire du peuple juif."

Tou biChevat & le mot : arbre …

+ Tou biChevat & le mot : arbre ...

En hébreu, l'arbre se traduit soit par le mot : "ilan" (אילן) ; soit par celui de : "éts" (עיץ).

-> Concernant le mot : אילן :
1°/ Se dressant verticalement, l'arbre s'élance vers le ciel, de la même manière que l'homme lève les yeux vers D. et lance son cœur en Sa direction.

D. est le fondement même de ce lien et de cette unité mystique qui existe ente l'humain et l'arbre.
On peut le trouver dans la valeur numérique du mot : אילן , qui est de : 91, la même que celle du nom de D. dans sa forme écrite (אדני) ajoutée à sa forme lue (יהוה).
[65+26=91]

Nous pouvons aussi remarquer que la fête tombe le 15 du mois de Chevat, qui correspond à : יה, soit les deux 1eres lettres du nom de D. (יהוה).
La renaissance de la vie des arbres, c'est-à-dire du bourgeonnement des fruits, permet aux 1eres lettres du nom de D. de "bourgeonner" à leur tour (si l'on peut s'exprimer ainsi).
[d'ailleurs, la 3e lettre du nom divin est le vav : ו ; et est de la même forme qu'un arbre ... ]
A Tou biChevat peut commencer le renouvellement de la force de la vie!

2°/ Lorsque nous écrivons le mot : אילן de façon pleine ( = lorsque chacune de ses lettres est mise à part et écrite selon sa propre prononciation), nous obtenons la chose suivant : אלף יוד למד נון (aléph - youd - lamèd - noun).
L'ensemble de toutes ces lettres donne la valeur numérique : 311, qui est celle de Chevat : שבט

-> Concernant le mot : עיץ :
L'arbre est comparé à l'homme, comme il est écrit : "ki adam éts (עיץ) assadé" (l'homme est l'arbre des champs).

L'homme se traduit aussi par le mot : "ich" (איש), qui a également une valeur numérique de : 311

Ceci confirme parfaitement l'idée qu'il existe bien un lien entre l'homme et l'arbre.

Tou biChevat & la nature …

+ Tou biChevat & la nature ... (en 3 points - b"h)

1°/ Prise de conscience de l'empreinte incontestable de D. :
Le Rabbi Avraham Pam a dit :
"Le réveil des arbres de leur "sommeil" de l’hiver nous donne un aperçu des mécanismes miraculeux que nous appelons "nature".
Lorsque l’homme contemple les innombrables miracles qui se produisent lors du développement, ne serait-ce que de l’organisme le plus simple dans la nature, il ne peut renier l’existence évidente d’un Créateur qui dirige le monde.

Plus une personne étudie l’infinie complexité de la Création, plus il y voit l’empreinte incontestable de D., qui créa un monde afin d’accorder Sa bonté à Ses créatures. "

2°/ Apprécions et remercions D. pour ses infinies bontés à notre égard :
Le Rabbi Yaakov Neiman (Darkei Moussar) nous enseigne :
"Lorsque le Créateur prépara toutes sortes d’aliments et de fruits pour l’homme et mit toutes sortes d’animaux dans le monde, ce qui semble superflu puisque l’homme peut s’en passer, ce n’était que dans le but de donner à l’homme d’autant plus d’occasions de reconnaître le Créateur en étudiant les créatures.

C’est la raison pour laquelle D. fit la Création tellement vaste, avec son large panel de couleurs et de nuances, afin de procurer à l’homme un plaisir constant.

Tou Bichvat, le nouvel an des arbres, où toutes sortes de fruits nous sont servis, doit être un jour où nous étudions et contemplons les merveilles de la Création de D. dans chaque fruit, afin de reconnaître, à travers cette compréhension, la sagesse suprême et extraordinaire de D. dans Ses créatures.
Chaque fois qu’un nouveau fruit ou un nouveau plaisir se présentera à nous, nous nous rapprocherons alors de D. de par notre obligation de le remercier pour ce plaisir.

Tou Bichvat est donc un jour où nous examinons et observons le monde et remercions D. pour toutes les bonnes choses qu’Il nous a prodiguées dans Son monde. Le but est de reconnaître Celui qui fit naître le monde par sa parole."

3°/ Améliorons notre façon d'agir avec bonté envers les autres ...
Le Rabbi Yaakov Neiman (Darkei Moussar) nous apprend également :
"D. créa tous les merveilleux arbres qui portent toutes les espèces de fruits différentes donnant de la force à l’homme.
Pourquoi D. créa-t-Il tout cela ?
Après tout, l’homme peut vivre sans eux, en se nourrissant uniquement de pain et d’eau. D., l’ultime Bienfaiteur, a voulu donner à l’homme jouissance et plaisir, et créa donc de nombreuses sortes de fruits afin que l’homme en profite et qu’il soit satisfait de toujours avoir quelque chose de nouveau pour se rassasier.

La Torah dit : "Tu marcheras dans Ses voies".
=> Ainsi, une personne doit aussi agir ainsi : essayer de se soucier non seulement de la vie de son prochain, mais aussi de lui donner autant de plaisir et de jouissance qu’il le peut.

C’est quelque chose que l’homme peut faire à tout moment.
Lorsqu’il est dans la rue et rencontre des gens, il peut faire beaucoup de mitsvot en les saluant avec un visage joyeux."

[donner un sourire/un salut, des paroles valorisantes, exprimer à autrui combien c'est une personne de valeur, qui compte à vos yeux, ... c'est arroser un arbre, donner de la vie à autrui!
De la même façon que D. nous comble de ses bienfaits, couvrons nos prochains de bonnes choses pour eux ...]

L’homme : arbre des champs & Tou Bichvat …

+ L'homme : arbre des champs & Tou Bichvat ...

Nous allons voir (b"h) 2 idées à ce sujet :

1°/ Prenons conscience de notre potentiel !!

Le Rabbi Yéhochoua Freilich a dit :
"Un arbre est lié au sol et aux merveilleux fruits.
Il puise des matériaux bruts de la terre et crée le produit le plus remarquable.
De la même manière, les êtres humains prennent des objets matériels en ce monde et les transforment en objets spirituels, les mitsvot.

Cela prend un bon moment avant qu’un arbre arrive à maturité.
Un grand investissement de temps et d’efforts est nécessaire à la production de beaux fruits.
De même, il faut beaucoup de temps et d’efforts pour que l’homme se réalise.

A présent c’est l’hiver et les arbres semblent inanimés. Mais D. introduit l’azote et les autres éléments nécessaires à sa régénération.
Nous avons aussi nos périodes creuses dans la vie, où nous paraissons inertes ; mais nous avons également les ingrédients nécessaires, la Torah et les mitsvot, pour nous revitaliser et nous revigorer."

2°/ Apprenons à gérer nos cycles de croissance spirituelle et de stagnation ...

Le Rabbi Ephraïm Nissenbaum (dans son livre : Power Lines) d'écrire :

"Étudions la comparaison entre l’homme et l’arbre afin de comprendre le message de Tou Bichvat pour l’humanité.

L’arbre traverse des cycles dans sa vie.
L’arbre lourdement chargé de l’été se vide de ses fruits en automne, puis perd doucement ses feuilles, une par une.
En hiver, l’arbre est dépouillé de sa gloire. En pratique, il semble être mort.

Mais c’est alors que vient Tou Bichvat !
Au cœur des journées froides d’hiver, lorsque la végétation paraît gelée et inanimée, la sève des arbres commence à couler sous la surface de l’écorce.
Montant doucement des racines enterrées dans la terre durcie, la sève se fraye un chemin vers le haut, injectant une nouvelle vie dans les branches tendues vers le ciel.

Dans la vie, nous traversons aussi des cycles de développement.
Des périodes de renouvellement et de croissance peuvent alterner avec des moments de stagnation et de latence.
Rav Chlomo Wolbe nous enseigne que ce cycle fait partie de la nature humaine.
Il ajoute qu’une personne ne doit pas être déçue lorsque l’avancée spirituelle semble interrompue ; la période "creuse" sera généralement suivie de la période "féconde" qui offrira de nouvelles opportunités de grandir (Alé Chour, Vol. I, p. 34).

C’est le message de Tou Bichvat : même lorsque nous nous sentons léthargiques, enlisés dans la routine et qu’il semble que nous ayons perdu toute ambition, nous ne devons pas désespérer.

De même que l’hiver est une coupure annuelle dans le cycle de vie des arbres, ainsi des périodes de léthargie et de passage à vide sont des phases nécessaires dans le cycle humain.

De même qu’avec l’arrivée du printemps, la sève vivifiante monte imperceptiblement dans les arbres jusqu’aux branches qui tendent vers le ciel, ainsi nous avons également de l’énergie nouvelle de la profondeur de nos réservoirs spirituels, pourvu que nous fixions nos objectifs vers le ciel."

=> Les difficultés de la vie font que l’homme tombe souvent dans la dépression et se sent inutile.
Mais le message de Tou Bichvat est que même lorsque l’homme ne voit pas ses propres réussites ou sa propre valeur, et même lorsqu’il sent qu’il lui est impossible de s’exalter, le potentiel est toujours là, au plus profond de lui, attendant de se matérialiser.

[L’âme divine de l’homme, sommeille en son for intérieur et elle attend l’opportunité de pouvoir jaillir et s’épanouir dans la spiritualité, qui peut effacer des années et des décennies d’apathie.]

L’homme est un arbre des champs …

+ L'homme est un arbre des champs ...

"L’homme est comparé à un arbre, comme le dit le verset : "Car l’homme est un arbre des champs." (Dévarim 20,19 - ki adam ets assadé)
[Pirké dé Rabbi Eliézer - 'Horev 21]

Le Rabbi Eliyahou Kitov (Séfer haToda'a - chap.13) de nous dire :
"La Torah dit que l’homme est comparé à l’arbre des champs. Par conséquent, ce jour [Tou Bichvat] est une sorte de jugement pour les êtres humains également."

Essayons b"h de voir ce qu'il se cache derrière cette métaphore (homme = arbre) ...

-> Le 'Hidouché Maharcha sur la guémara Taanit (5b) écrit :
"De même qu’un arbre donne de bons fruits, ainsi les actions de l’homme sont ses "fruits".

-> Nous pouvons trouver dans les Pirké Avot (3,17) :
"Celui dont la sagesse est supérieure aux actions, à quoi ressemble-t-il ?
A un arbre dont les branches sont nombreuses et les racines peu fournies ; vient la tempête, elle le déracine et le renverse sur sa face.
Mais celui dont les actions sont supérieures à sa sagesse, à quoi ressemble-t-il ?
A un arbre dont les branches sont peu fournies, et les racines nombreuses, dussent tous les vents du monde venir souffler contre lui, ils ne l’ébranlent pas de sa base."

=> La sagesse est comparée aux branches, tandis que les bonnes actions sont comparées aux racines.

-> Le Maharal de Prague (Nétsa'h Yisraël - chap.7) nous éclaire de sa sagesse en nous enseignant :
"L’homme est appelé un "arbre des champs", comme le dit le verset : "Car l’homme est un arbre des champs." (Dévarim 20,19).

Mais il est en réalité un arbre à l’envers, car les racines de l’arbre sont en bas dans la terre tandis que celles de l’homme sont au-dessus : son âme est l’essence de son être et elle existe dans le monde spirituel.

Les mains de l’homme sont ses branches, ses jambes sont les branches de ces branches, alors que son corps est le tronc ; car l’arbre puise sa vitalité du sol tandis que l’homme la puise dans les Cieux."

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+ Supplément :

Il est écrit dans la guémara Taanit (7a) :

"Qu’est-ce que le verset : "Car l’homme est un arbre des champs" signifie ? L’homme est-il réellement un arbre ?
Il est aussi écrit [dans le même verset - Dévarim 20,19] : "Ce sont eux qui te nourrissent, tu ne dois pas les abattre [les arbres]" et il est écrit par la suite [verset suivant] : "Seulement, l'arbre que tu sauras n'être pas un arbre fruitier, celui-là tu peux le sacrifier et l'abattre".
Comment résoudre la contradiction apparente ?

Si c’est un érudit en Torah vertueux alors tu peux t’en nourrir ( =apprendre de lui, selon Rachi) et tu ne dois pas l’abattre ; mais si ce n’est pas le cas ( = si l’érudit n’a pas de valeurs morales), alors tu dois le sacrifier et l’abattre ( = le fuir, selon Rachi)."

=> Selon la guémara, la métaphore de l’arbre nous enseigne la façon dont nous devons nous comporter avec notre prochain ; parfois nous devons profiter de sa présence et apprendre de lui, et d’autres fois nous devons le fuir.

[=> Si c'est une personne aux bonnes vertus, on peut consommer librement ses fruits = ses enseignements, sinon à éviter!]

<--->

-> Il est d’usage de placer des arbres non fruitiers à la synagogue lors de la fête de Shavouot, célébrant le don de la Torah. Une raison à cela est que même un juif qui est tel un arbre non fruitier (sans Torah et Mitsvot), même lui a une part dans la Torah, car aucun Juif n’est exclu.
Ainsi, chacun, même le plus éloigné, doit tenir à sa part et tout faire pour la réaliser.
[le 'Hatam Sofer]

Louons les fruits d’Israël!

+ Louons les fruits d'Israël!

-> "Qu’y a-t-il de spécial à propos de ce nouvel an pour qu’il soit célébré?

Il s’intéresse à la louange de la Terre d’Israël, car c’est ce jour-là qu'elle retrouve sa vigueur pour produire la récolte, donner des fruits et montrer qu’elle est digne d’éloges.
Le jour où la Terre d’Israël retrouve sa vigueur pour produire sa richesse et sa douceur est un jour de joie pour le peuple juif pour lequel elle constitue l’héritage, l’amour et un grand désir."
[le Rabbi Eliyahou Kitov - Séfer haToda‘a]

-> La Torah loue en effet la terre d'Israël pour 7 variétés de fruits qui s'y trouvent : "C’est un pays qui produit le froment et l'orge, le raisin, la figue et la grenade, l'olive huileuse et le miel [dattes]." [Dévarim 8,8]

D'ailleurs, il est intéressant de noter que de part leur lien avec la Terre d’Israël, ces fruits ont un statut spécial dans la loi juive, quelque soit l’endroit où ils ont poussé, et c'est ainsi qu'on récite une bénédiction particulière instituée pour eux (birkat mé'èn chaloch) dans laquelle il est écrit : "Que nous mangions de ses fruits et que nous soyons rassasiés de ses bienfaits" (lé'é'hol mipirya, vélichboa mitouva).

=> Pourquoi demandons-nous de profiter des fruits d'Israël?

Rabbi Yehouda Prero (se basant sur le Bakh - Ora'h 'Haïm 208) de nous dire :
"Il existe une sainteté intrinsèque à la terre d’Israël.
Cette sainteté n’est pas limitée à la sphère spirituelle.
Elle se manifeste également sous forme matérielle.
Les fruits qui se nourrissent de la terre d’Israël n’en extraient pas seulement l’eau et les substances nutritives ; ils puisent aussi la sainteté de la terre.
Lorsque nous consommons ces fruits, nous absorbons les aliments ainsi que la nourriture spirituelle."