Aux délices de la Torah

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"Je ne suis que poussière et cendre" (Vayéra 18,27)

La poussière de la terre n'a pas de valeur particulière en ce qui concerne le passé, mais pour l'avenir, elle a une grande importance, car après le labourage et les semis, la terre peut produire des fruits et des plantes.

En revanche, la cendre n'a aucune importance en ce qui concerne l'avenir car elle ne peut rien faire pousser, mais elle a son importance étant donné qu'autrefois elle était un objet utile.

Avraham était si humble qu'il ne considérait avoir aucune qualité : ni dans le passé, ni à l'avenir, comme la poussière et la cendre ensemble.

Nos Sages disent que c'est pour cela qu'il a mérité la "poussière de la femme sota" et la "cendre de la vache rousse".
-> Etant donné qu'il s'est abaissé comme "la poussière" qui n'a pas d'importance par son passé, il a mérité la mitsva de la "poussière de la femme Sota", qui permet de vérifier si la femme a fauté dans le passé.

-> Et comme il s'est abaissé comme la "cendre", qui n'a pas d'importance de par l'avenir, il a mérité la mitsva de "poussière de la vache rousse", qui permet de purifier les personnes impures et qui influence donc leur avenir.

Source (b"h) : dvar Torah du Beit haLévi, cité dans le "Maayana chel Torah" du rav Alexander Zoucha Friedman

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-> Selon le midrach :
Hachem a dit : "Tu as déclaré : "Je ne suis que poussière et cendre", par ta vie, Je donne à tes descendants 2 mitsvot : la cendre de la vache rousse et la poussière de la Sotah".

-> Le Maguid de Doubno explique cela par une parabole :
Au mariage d'un certain juif arriva un tsadik très modeste. Il choisit de s'asseoir dans un coin, à côté de la porte.
En voyant cela, le maître de maison s'en affligea et se dit : "Il faut asseoir ce tsadik à la table d'honneur".
Que fit-il?

Il transforma la disposition de la salle, et fit passer tous les invités importants à côté du tsadik.
Il s'ensuit que là où le tsadik s'était assis, c'était devenu la "table d'honneur".

Avraham en étant si humble à ses propres yeux, avait dit : je ne suis que poussière et cendre.
Hachem voulut honorer le tsadik, que fil-Il?
De la poussière et de la cendre, Il en fit des choses très importantes! Il les transforma en mitsvot.
C'est ce qui est écrit : "Par ta vie, Je donne à tes descendants 2 mitsvot en rapport avec la poussière et la cendre".

-> Le Ohel Yaacov enseigne également, qu'Avraham déclara dans sa grande humilité: "Je ne suis que poussière et cendre". Mais Hachem défendit son honneur et releva le statut de cette poussière et cette cendre au rang des mitsvot (Commandements) des cendres de la Vache Rousse et la terre de la Sota.

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-> Il existe une règle selon laquelle "D. récompense mesure contre mesure" (mida kénégued mida)".
=> Quelle relation interne existe-t-il entre les propos d’Avraham et ces 2 mitsvot (les cendres de la Vache Rousse et la terre de la Sotah)?

L’accomplissement de ces 2 mitsvot est lié avec l’humilité et le sacrifice de la personne qui naissent de la conscience que l’on n’est que "poussière et cendres".
- Les cendres de la Vache Rousse utilisées pour purifier les hommes rendus impurs par un contact avec la mort avaient pour effet de rendre impurs ceux qui étaient impliqués dans leur préparation. C’est pourquoi la purification d’un individu par les cendres de la Vache Rousse nécessitait le sacrifice et l’abnégation de ceux qui procédaient au sacrifice.
- La terre de la Sotah était également utilisée dans une cérémonie qui nécessitait un sacrifice spirituel puisque le rituel demandait à ce que l’on efface le Nom Divin. Pour pouvoir faire renaître l’harmonie entre un mari et une femme, la Torah prescrivait que le Nom de D. soit effacé, un acte dont le sacrifice trouve écho dans la bonté d’Avraham.
[rabbi de Loubavitch - Likouté Si'hot]

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-> Concernant le verset: "Je [ne] suis [que] poussière et cendre" (véanokhi afar vaéfér - וְאָנכִֹי עָפָר וָאֵפֶר - Vayéra
18,27), on a : "anokhi" (Moi - אָנכִֹי) qui fait allusion à l’intégralité de l’être : l’âme et le corps unis ensembles.
Ainsi, les 2 termes: עָפָר (Afar - poussière) et אֵפֶר (Efer - cendre) font-ils allusion aux 2 niveaux d’humilité que possédait Avraham, celui relatif au corps (עָפָר) et celui relatif à l’esprit (אֵפֶר).
C’est pourquoi, son humilité parfaite donna à ses enfants le mérite des mitsvot de la "poussière" de la Sotah et de la "cendre" de la Vache Rousse, car la première répare la faute causée par le corps, tandis que la seconde purifie de l’âme souillée.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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+ "Je ne suis que poussière et cendre"

-> Rachi commente : "J'aurais déjà dû être réduit en poussière par les rois, et en cendre par Nimrod."

Le Ayélét haCha'har fait remarquer que l'histoire de Nimrod s'est produite avant la guerre contre les rois, et ainsi Avraham aurait donc dû dire : "Je ne suis que cendre et poussière".
Cela peut s'expliquer par la guémara (Béra'hot 13a) : "Les derniers malheurs font oublier les premiers."
De ce fait, le miracle qui a eu lieu avec les rois était plus concret pour lui que le miracle d'avoir été sauvé de Nimrod.

["Je ne suis que poussière et cendre" = Nos Sages enseignent de là à quel point Avraham avait de la gratitude pour Hachem! Il ne se voyait pas comme un être vivant, mais comme de la poussière, et de la cendre, tellement il devait toute possibilité de vie à l'aide d'Hachem!!
Il n'est que ce que D. fait pour lui!!!]

Les vêtements de Shabbath

+ Les vêtements de Shabbath :

-> "Si tu considères le sabbat comme un délice, la sainte journée de D., comme digne de respect, si tu le tiens en honneur en t'abstenant de suivre tes voies ordinaires, de t'occuper de tes intérêts et d'en faire le sujet de tes conversations, alors tu te délecteras" (Yéchayahou 58,13-14)

Selon nos Sages, ce verset fait référence, entre autre, au concept de porter des vêtements qui sont dédiés uniquement à Shabbath.

Rabbi Yo'hanan (guémara Shabbath 113a) appelle ses habits : "mes vêtements qui m'honorent".
Il expliquait : "Si je vais dans une ville inconnue, les gens vont me juger en fonction des habits que je porte".

=> En portant de beaux habits pour Shabbath, je témoigne à mes yeux (une action extérieure influence mon intériorité), et ainsi qu'aux yeux de tous, de l'importance de ce jour.

-> Le Rambam (Hilkhot Shabbath 2,3) dit qu'il faut mettre des habits spécifiques à Shabbath, comme si on attendait avec respect l'arrivée de la Reine du Shabbath.

-> "Heureux est la personne qui a les moyens d'acheter des habits dédiés au Shabbath"
(Siddour du Chela haKadoch)

-> Le Akédat Yits'hak (paracha Tétsavé) dit qu'à Shabbath nous sommes élevés par notre néchama supplémentaire, et on se doit donc d'avoir des habits reflétant cet état d'élévation spirituelle.

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-> "D. fit pour l'homme et pour sa femme des habits de peau, et les en vêtit" (Béréchit 3,21)

Le Divré Ménachem (Béréchit) commente :
"Ces habits sont les vêtements de Shabbath (Adam a été créé le vendredi).
Hachem voulait que Adam et ses générations futures soient habituées à revêtir des vêtements en l'honneur du Shabbath.
Ils servent aussi de protection contre les mauvais esprits."

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Kédouchat haShabbath 5,1-2) nous transmet un message très fort à ce sujet :
"Le cœur de chaque juif est rempli de sainteté, et durant Shabbath, il se remplit de la kédoucha spéciale de ce jour.
Lorsqu'une personne honore son corps en ayant des vêtements de Shabbath, elle honore en réalité la kédoucha du jour, qui est présente en son cœur.
[...]
De même que Shabbath est un semblant du monde à venir, de même les habits que nous avons durant ce jour, sont un semblant des habits que notre âme revêtira dans le monde à venir (éternel).
[...]
Le service du Cohen n'est valide que s'il est habillé de ses vêtements sacrés (bigdé kéhouna).
Ils sont sacrés par la sainteté que D. transmet au Cohen, lui permettant d'accomplir son service dans le Temple.
Chaque juif, expérimente la même kédoucha à Shabbath, car les habits de ce jour, sont alors l'équivalent de ceux portés par le Cohen."

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-> "Il enlèvera ses vêtements et portera d’autres vêtements" (Tsav 6,4)

Rachi : Les vêtements avec lesquels il a fait la cuisine pour son maître, qu’il ne les porte pas pour verser à boire à son maître.

La guémara (Shabbath 114), et le Maharcha dessus, nous enseignent :
Il y a là une preuve que l’homme doit changer de vêtements pour Shabbat et porter des vêtements plus beaux.
De même que le cohen ne portait pas pendant son service les mêmes vêtements avec lesquels il faisait sortir les cendres, mais d’autres vêtements, plus beaux et plus propres, le Shabbat il faut porter des vêtements plus beaux et plus propres que ceux qu’on porte la veille du Shabbat pour préparer le Chabat.

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-> "Dans le monde à venir, une personne sera habillée de la même façon qu'elle s'habille dans ce monde en l'honneur de Shabbath."

[midrach Yalkout Réouvéni - Béréchit]

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-> "Revêtir des vêtements de Shabbath, nous rappelle que c'est un jour sacré durant lequel il est interdit de travailler" (le Kol Bo - 31)

-> Le Kaf ha'Haïm (123) nous dit qu'il faut les revêtir même l'été quand il fait chaud, car ils nous servent de rappel qu'il est interdit de porter dans le domaine publique.

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-> Le 'Hida nous enseigne :
"Une personne doit mettre ses vêtements peu avant le début de Shabbath.
Il n'est pas convenable de les mettre seulement le matin, car en agissant ainsi, cela montre que l'on ne s'habille pas en l'honneur du Shabbath, mais uniquement afin d'impressionner les autres.

De plus, en les mettant seulement le matin, on imite les non-juifs dont les jours de fêtes commencent le matin."

La préparation du Shabbath

+ La préparation du Shabbath :

-> "Le 6e jour, lorsqu'ils prépareront ce qu'ils auront apporté" (Chémot 16,5)
Le Sforno explique que cette phrase implique que nous devons faire des efforts afin de se réjouir du Shabbath, par des repas appétissants.

-> Le Séfer 'Hassidim nous dit :
"Vous devez réaliser les préparatifs pour Shabbath plein d'envies, et s'y précipiter avec excitation.
[...]
Existe-t-il un invité plus important que le Shabbath, qui est appelé : une "jeune mariée", une "reine" et un "délice" ?

C'est sûr que le maître de maison devra lui-même s'impliquer dans les préparatifs, et ce même s'il a 1000 serviteurs, à l'image de Rava, un des maîtres de la guémara, qui salait lui-même un poisson en l'honneur du Shabbath."

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-> "La maison doit être arrangée [la veille de Shabbath], comme si un roi venait nous rendre visite"
[michna Béroura 250,103]
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+ L'importance du : likhvod Shabbath!

-> "Lorsque vous prononcez les mots : "Je fais ceci en l'honneur de Shabbath (likhovod Shabbath)", cela va vous aider à observer correctement le Shabbath, comme il se doit"
[le Chla haKadoch - guémara Shabbath 31]

-> Nos Sages (guémara Shabbath 119a) racontent que l'empereur Hadrien a demandé à Rabbi Yéhochoua ben 'Hanina : "Pourquoi est-ce que la nourriture préparée pour Shabbath sent-elle si bon?"

Rabbi Yéhochoua lui a répondu : "Nous avons une épice spéciale que nous y mettons, et dont son nom est : Shabbath"

L'empereur lui a demandé : "Donne-m'en!"

Rabbi Yéhochoua lui a rétorqué : "Cela fonctionne pour une personne qui observe le Shabbath, mais pour ceux qui ne l'observent pas, cela n'a aucun effet".

-> Le Chla haKadoch commente que de cette guémara nous apprenons qu'avant d'acheter ou de préparer une chose pour Shabbath, il faut dire : "J'achète ou je fais ceci en l'honneur du Shabbath" (likhvod Shabbath).

-> Le Magen Avraham (203,1) dit :
"Prononcer ces mots a un pouvoir phénoménal, afin d'injecter de la sainteté du Shabbath dans la tâche, l'action que nous faisons".

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+ Bénéfices de préparer le Shabbath :

-> "Faire des préparatifs pour Shabbath permet de ne pas oublier son étude de Torah.
Ainsi, une personne devra s'interrompre afin de le préparer.
Le temps d'étude qu'elle perd lui sera rendu par le mérite de son dévouement pour Shabbath."
[le Matté Aharon]

-> "La transpiration qu'une personne va avoir suite à ses actes de préparation du Shabbath, possède la même qualité que les larmes de remord.
La transpiration, comme les larmes, nettoie toutes les fautes qu'une personne a pu commettre durant la semaine.
Le plus dur on travaille pour Shabbath, le plus on y gagne"
[Rabbénou Yona - Chaarei Téchouva 250,2]

-> "Grâce à la sueur de la préparation du Shabbath, D. efface toutes les fautes comme s’il s’agissait de larmes."
[le ‘Hida – dans son Ma’hazik Bérah’a – au nom du Ari zal]

-> "L’honneur accordé au Shabbath vaut plus que 1000 jeûnes."
[Midrach Tan’houma – paracha Béréchit 3]

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-> La guémara (Shabbath 119a) dit que les personnes riches sont dignes de l'être car elles respectent le Shabbath.
Dans le Lékha Dodi, nous disons : "Shabbath est la source de la bénédiction".
Nous trouvons dans Michlé (10,22) : "C'est la bénédiction d'Hachem qui enrichit".

-> Cette guémara (Shabbath 119a) rapporte que rabbi 'Hiya a demandé à un homme très riche : "Mon fils, comment as-tu mérité d'obtenir toute cette richesse?"

Il lui a répondu : "J'étais un boucher, et à chaque fois que je trouvais un bel animal, je proclamais : Cet animal doit être mis de côté pour Shabbath".

Rabbi 'Hiya lui a répondu : "Heureux es-tu d'avoir mérité une telle richesse, et loué soit D. qui te l'a accordé".

-> Nos Sages (guémara Beitsa 16a) enseignent que les revenus (de toute l'année) d'une personne lui sont fixés durant les 10 jours allant de Roch Hachana à Kippour.
Ainsi, si elle dépense trop en début d'année, elle sera "pauvre" le restant de l'année.
L'exception concerne les dépenses relatives à Shabbath et aux Yom Tov, et les frais pour l'éducation de nos enfants en Torah.

=> Sans être totalement déraisonnable (compter sur les miracles), on ne perd rien à embellir notre Shabbath : plus on dépensera, plus on nous en donnera les moyens.

[ b'h, voir passage sur ce sujet dans le dvar Torah : http://todahm.com/2018/08/08/les-repas-de-shabbath ]

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-> Le Séfer 'Hassidim (122) nous rapporte le fait suivant :
"Il y avait une femme qui avait l'habitude de filer le lin ou la laine, la veille de Shabbath, à la place de préparer les repas.
Après sa mort, un homme l'a vu en rêve, et elle avait ses yeux et ses mains qui étaient brûlés par des tiges de lin.

Il a demandé : "Pourquoi cette femme est punie de cette façon?"

On lui a donné la réponse suivante : "Car chaque vendredi elle avait l'habitude de travailler et de filer le lin au lieu de préparer le Shabbath"."

=> La veille de Shabbath, il faut éviter autant que possible de faire des tâches qu'on pourrait faire à un autre moment, au détriment de notre préparation à ce grand jour.

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+ Bien qu'étant des personnes énormes, très grandes spirituellement parlant, nos Sages du Talmud s'impliquaient personnellement dans les préparatifs du Shabbath.
On peut citer les exemples suivants :

1°/ Rabbi Abahou, qui était très riche, avait l'habitude de s'asseoir sur un tabouret en ivoire, attisant le feu du four, permettant de cuire les repas de Shabbath.

2°/ Rav Anan avait l'habitude d'être habillé d'un tablier pour faire les préparatifs de Shabbath, afin de ne pas salir ses beaux vêtements.

3°/ Rav Safra avait l'habitude de brûler la tête d'un animal afin de le préparer pour Shabbath.

4°/ Rava salait un poison appelé Shibouta.

Le Maharcha (guémara Shabbath 119a) nous enseigner à ce sujet :
La guémara dit que le mérite de garder Shabbath accélère la délivrance de notre exil, dont l'actuel est celui de Rome.
Le midrach (Vayikra rabba 11,7) dit que Rome est comparée à un porc.
La guémara ('Houlin 109b) enseigne que le Shibouta a un goût comparable au porc.

=> En le salant, Rava faisait allusion, que par le mérite d'accomplir Shabbath, l'exil actuel, celui de Rome (comparé au porc) arrivera à sa fin, et nous vivrons alors la guéoula finale.

5°/ Rav Houna allumait la lampe en l'honneur du Shabbath (Maharcha, Shabbath 119a).
Les Tossafot (Shabbath 263,7) disent qu'il allumait une petite lumière, avec laquelle sa femme allumait les siennes.
Le Maharshal explique qu'il allumait, puis éteignait les bougies de Shabbath, afin qu'il soit plus facile à sa femme de les allumer.

C'est rav Houna qui a déclaré : "Toute personne qui accomplit régulièrement la mitsva d'allumer les bougies de Shabbath, aura des enfants érudits en Torah" (guémara Shabbath 23b).

Le Maharcha explique que c'est pourquoi Rav Houna faisait en sorte que lui-même et sa femme, soient impliqués dans leur allumage.

Selon la guémara (Shabbath 119a), en l'honneur de Shabbath :
6°/ Rav Papa tressait les mèches des lampes à huile.

7°/ Rav 'Hida coupait les betteraves en tranches.

8°/ Rabba et Rav Yossef coupaient du bois.

9°/ Rav Zeira allumait le feu.

10°/ Rav Na'hman ben Yits'hak amenait sans cesse des nécessités pour Shabbath.

Il disait : "Si Rav Ammi et Rav Assi [qui était les plus grands érudits de cette époque], venaient me rendre visite, n'est-ce pas que j'apporterais [les meilleurs choses afin de les honorer]?
Ainsi, il est certain que je dois agir (au moins) de même pour Shabbath."

=> Ces paroles de Rav Na'hman sont très puissantes ...

La valeur que je donne au Shabbath, se voit dans l'investissement, dans l'implication que je mets à m'y préparer.

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-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
La Rambam tranche que l'homme doit être dans l'attente et se préparer pour recevoir la Reine Shabbath. C'est la meilleure manière de recevoir cette dernière.

Le Arizal allait dans les montagnes avant le coucher du soleil et disait : "Venez et allons à la rencontre de la Reine Shabbath!"

La guémara (Shabbath 25b) rapporte qu'on apportait à Rabbi Yéhouda fils de Rabbi Ilaï la veille de Shabbath une bassine d'eau chaude. Il se lavait le visage, les mains et les pieds, s'enveloppait de draps en lin garnis de tsitsit et ressemblait à un ange divin.

Le rav de Brisk s'asseyait une heure avant l'entrée du Shabbath dans la terrasse de sa maison, lavé et habillé en son honneur. Son visage éclairait comme une torche, rayonnant d'une majesté divine, attendant l'arrivée de la Reine Shabbath.
[...]

Les préparatifs du Shabbath doivent être comme ceux de l'approche d'un mariage.

Imaginons un jeune couple sous le dais nuptial. Du côté du futur marié se trouvent les parents, le Rav qui officie durant la noce est présent ainsi que le père de la futur mariée.
La cérémonie n'a pas encore eu lieu, la mère de la mariée n'est pas encore arrivée.
Les appels téléphoniques ne cessent d'être lancés pour la trouver, jusqu'au moment où elle arrive en courant complètement essoufflée. Son chapeau est à l'envers, sa tenue est tachée et elle porte des pantoufles dépareillées ...
"Je n'ai pas eu suffisamment de temps, elle s'excuse pour sa tenue singulière, croyez-moi, j'ai travaillé jusqu'à la dernière minute ..."

Est-ce possible? Peut-on accepter de tels prétexte? Ce ne sont que des stupidités et paroles vaines prouvant l'inconscience de la mère.
Qui pourrait se montrer si négligeant à l'approche du mariage de sa fille.

Le Shabbath est une analogie du monde futur. Comment pourrait-on le dénigrer? Où est notre crainte d'Hachem à l'approche de ce grand jour qui se renouvelle chaque semaine?

Lorsque 2 personnes doivent se rencontrer, si elles en sont heureuses, elles seront en avance de quelques minutes. Mais si elles sont contraintes, elles arriveront en retard.
Nous prouvons notre amour du Shabbath exactement de la même manière, en le recevant à temps.
[...]

Nombreux sont ceux qui reçoivent le Shabbath à la dernière minute, mais le sorte le plus tôt possible ...
La maîtresse de maison dit en scrutant sa montre : "Oh, impeccable, le Shabbath se termine dans 22 minutes ... Il y a déjà 2 étoiles! Génial! ..."

Ô combien l'honneur du Shabbath est dénigré de cette façon!

Imaginons que vous receviez à la maison le grand rabbin d'Israël, et qu'il entende la maîtresse de maison dire derrière la cloison : "Quand va-t-il enfin partir?"
Peut-on imaginer qu'il acceptera de revenir dans une telle maison, où on n'attend que son départ?
Est-il convenable de se comporter ainsi avec la Reine Shabbath?

"Lorsqu'un fidèle s'absente un jour de la synagogue, Hachem s'enquiert de lui et s'exclame : "Dommage pour untel qui avait l'habitude de venir, sa perte est irrécupérable"."

[Zohar - Balak 196a]

"Hachem dit à Abram ... Lève donc les yeux et regarde depuis l'endroit où tu te trouves" (Lé'h Lé'ha 13,14)

Lorsqu'il s'agit d'observer la terre d'Israël, D. s'adressa de la même façon à Moché : "Monte au sommet et lève les yeux" (Vaét'hanan 3,27).

Rabbi Meir Sim'ha de Vinsk nous enseigne :
"Celui qui baisse les yeux ne voit de ce pays que le côté purement matériel, une terre semblable à toutes les autres terres.

Celui qui lève les yeux voit que la terre d'Israël est un pays intimement liés au ciel, un pays plus élevé que tout autre par ses qualités spirituelles."

"Si une personne fait des économies lorsqu'elle achète de la nourriture pour Shabbath, et qu'elle ne se délecte pas de Shabbath comme il faut, elle vole la présence divine."

[Tikouné Zohar - 21]

La préparation du Shabbath

+ "Le Zohar enseigne : Lorsque le Shabbath arrive, la présence divine descend et examine la maison d'un juif.
Si la table du Shabbath est mise, et que les chambres sont nettes et propres, elle dit : "Cette maison est pour Moi!"
Sinon, la présence divine s'exclame : "Ce n'est pas la maison d'un juif!". "

[le Min'hat Shabbath 72,9]

-> Selon nos Sages (guémara Taanit 43b), Eliyahou haNavi ne viendra pas la veille d'un Shabbath ou la veille d'un Yom Tov, car les personnes sont trop occupées à en préparer ces jours.

Ainsi, la préparation du Shabbath, est tellement importante, qu'on doit en décaler l'arrivée du Machia'h, alors qu'on l'attend avec impatience ...

Être impacté par son environnement

+ Être impacté par son environnement (paracha Noa'h) :

-> Le Rambam (Hilkhot Déot 6,1) enseigne :
"Il est naturel que le caractère et les actions d'une personne soient influencés par ses amis, ses collègues, et qu'il suive la conduite de la société dans laquelle il vit"

-> Rabbi Yaakov Galinsky de commenter :
"De même qu'une personne perd du poids si elle s'affame, et qu'elle se sent fatiguée si elle ne dort pas suffisamment, on est tous naturellement influencé par l'entourage qui nous entoure".

=> Il ne faut pas penser que nous sommes plus intelligents que les autres, que nous arriverons à rester indemnes, car c'est une loi de la nature.
De même, que nous avons tous besoin de dormir, de même, nous sommes tous influencés par notre environnement.

 

D'ailleurs, il est intéressant de noter que même les anges sont influencés par le milieu dont lequel ils évoluent.

En voici quelques exemples :
1°/ Le midrach (Pirké déRabbi Eliezer - chap.22) rapporte que les anges ont été mis dans le monde à l'époque de Caïn, et ils ont tellement été attirés par la matérialité, qu'ils en sont venus à commettre les pires abominations.

2°/ Le rav Yaakov Galinsky enseigne que les anges qui sont venus détruire la ville de Sodome, ont développé un certain niveau de matérialité.
En effet, ils ont dit : "nous sommes sur le point de détruire ce lieu" (Béréchit 19,13), comme si c'était, par eux-même, qu'ils possédaient le pouvoir de détruire.

En punition, ils ont été chassés de la présence divine pendant une durée de 138 ans (midrach Béréchit 50,9).

3°/ Au moment de la sortie d'Egypte, il est écrit : "Je traverserai le pays d'Egypte cette nuit-là" (Chémot 12,12).
Nos Sages déduisent que D. a Lui-même frappé les premiers-nés, sans envoyer un ange ou un émissaire pour le faire.

Le Zohar (I,117a) explique que l'impureté de l'Egypte était tellement forte, que même les anges pourraient en être impactés s'ils venaient à y entrer, et c'est pour cela que D. Lui-même devait passer en Egypte afin d'y amener la dernière plaie.

 

D. attend que nous évitions, autant que possible, de se mettre dans des situations de risques spirituels.

Par exemple, nos Sages (guémara Baba Batra 57b) disent que si une personne prend un chemin connu pour ses mauvaises visions, alors qu'il aurait pu prendre un autre chemin, même s'il ferme ses yeux, il est considéré comme un racha.

Il existe un principe : Si une personne, d'elle-même, choisit de se mettre dans une épreuve spirituelle, au-delà de jouer avec le feu, elle est assurée de ne pas avoir d'aide divine.

=> Il est vital de se construire une Arche (un cocon selon les valeurs de notre Torah), afin de survivre à la tempête ambiante, et rester au top!

 

-> "La yéchiva est comme l'arche de Noa'h" (le Steïpler)

-> Les conditions dans l'arche n'étaient pas très confortables.
En effet, dans un espace restreint, il y avait Noa'h et sa famille, tous les animaux purs du monde par couple, la nourriture de tous pour 1 an, une nécessité de les nourrir à toute heure de la journée, la gestion des déchets, ...

Et en plus : "l'arche s'est presque brisée, et tout le monde à l'intérieur est devenu inquiet et terrifié pensant qu'ils allaient mourir" (Séfer haYachar).

Pourtant ... c'est les seuls qui ont survécu au déluge, et qui ont finalement repeuplé le monde entier.

=> b"h, Choisissons la vie, construisons et vivons dans notre arche sainte, à l'image de Noa'h ...

"La majorité des gens pense que l'on fait téchouva en raison de nos mauvaises actions, et même si c'est vrai, cela ne prend pas en compte l'aspect le plus important.

La véritable téchouva porte sur le fait de ne pas avoir réalisé de soi-même, ce qu'on aurait pu être."

[Rabbi Avigdor Miller]

"Hachem dit : Voici, ils sont un peuple avec une langue pour tous et c'est cela qu'ils commencent à faire! Et maintenant, tout ce qu'ils projettent de faire, ne doit-on pas les en empêcher?" (Noa'h 11,6)

-> Le Sforno explique que si on les avait laissés continuer alors :
"Rien ne les empêchera de réaliser leur projet et toute l'humanité rendra un culte à la divinité qu'ils auront choisie.
Personne n'aura plus le loisir de connaître le Créateur et de comprendre qu'Il a formé tout ce qu'il existe".

-> Le 'Hafets 'Haïm de commenter :
"Vois à quel point l'union fait la force!
Comme ils constituaient un seul peuple et parlaient la même langue, rien ne faisait obstacle à la réalisation de leur projet païen.

Réciproquement, si le peuple juif était uni dans une même volonté de servir D., il pourrait atteindre des sommets spirituels insoupçonnés."

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-> "Tant que les humains dans le monde sont un seul peuple et un seul coeur, même s'ils se révoltent contre D., le jugement du Ciel ne peut s'appliquer à eux.
Mais dès qu'ils se divisèrent, Hachem les dispersa."

[le Zohar]

Source (b"h) : issu du Séfer 'Hafets 'Haïm al aTorah