Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Le désespoir

+ Le désespoir - d'après rabbi Na'hman de Breslev :

1°/ Le mot : "oyvé'ha" (tes ennemis - איבך) est l'acronyme de : "il n'y a pas de [raison d'avoir du] désespoir dans le monde. Du tout!" (én yéouch baolam klal - אין יאוש בעולם כלל).

=> Quoiqu'il puisse se passer dans notre vie, nous n'avons absolument aucune raison de désespérer. En effet, en tant que juif nous avons papa Hachem en permanence à nos côtés, et rien ne peut nous arriver s'Il n'a pas émis un décret en ce sens!

Le yétser ara cherche à générer en nous une forme de désespoir, car un tel état d'esprit nous empêche de se rapprocher de D., et d'atteindre nos véritables objectifs dans la vie.

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2°/ Le terme : "yéouch" (désespoir - יאוש) a une valeur numérique de : 317.
Le mot : Eliézer (אליעזר), qui est la combinaison de : "kEli" (mon D. - אלי) et "ézer" (mon aide - עזר), a une guématria de : 318, ce qui est un de plus que le désespoir.

=> Lorsque l’on est dans un état où l’on arrive à désespérer de la vie, il faut s’élever d’un = c'est-à-dire ajouter en face de nous Un, se rattacher de l’Unique (notre papa Hachem).
En effet, tant que l'on est persuadé que : "D. est mon aide!" (Eliézer), qu’à chaque instant Il nous chouchoute et qu’Il ne nous abandonnera jamais, alors il n’y a pas de raison de désespérer de notre vie.

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-> b'h, on peut rapporter la citation suivante : https://todahm.com/2021/04/25/31216

-> Le repos que nous ressentons pendant Shabbath, n'est pas uniquement un repos du travail en ce jour. Mais plutôt, il nous amène la capacité de se sentir calme et tranquille d'esprit durant tous les autres jours de la semaine.

[rav Eliyahou Méïr Bloch - Péniné Daat]

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-> "Le Shabbath n'a pas été donné uniquement aux juifs afin qu'ils réalisent une mitsva.
L'essence même du Shabbath est un cadeau : le cadeau de la tranquillité d'esprit."
[Rav Shlomo Wolbe – Alei Chour]

Les gens questionnent D., mais sont certains d'eux-mêmes.
Ils devraient plutôt être certains de D., et se questionner eux-mêmes.

[rav Israël Salanter]

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-> "Les gens sont habitués à regarder le Ciel et à se demander ce qui se passe là-bas.
Il serait mieux de regarder en soi et voir ce qui s'y passe."
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotsk]

[on a tendance à vouloir tout remettre en question, mis à part nous-même!]

"Moché envoya des émissaires depuis Kadéch auprès du roi d'Edom : "Ainsi a dit ton frère Israël Tu connais toutes les tribulations qui nous ont accablés." ('Houkat 20,14)

=> Comment le roi d'Edom pouvait-il savoir ("tu connais") que le peuple d’Israël a rencontré de grandes difficultés ?

En fait, nos Sages rapportent que les frères Yaakov et Essav, ont une relation semblable à des vases communicants. Quand l'un s'élève, l'autre tombe.
Ainsi, quand Israël a éprouvé des souffrances sur leur chemin, il est sûr qu'à ce moment Edom (descendant de Essav) connaissait une période de grandes réussites.

De la sorte, Moché dit au roi d'Edom que du fait qu'il a pu constater une grande élévation pour son peuple, il peut en déduire et savoir par cela qu'Israël a alors rencontré des moments difficiles.
[le 'Hatam Sofer]

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-> "Edom lui répondit : “Tu ne passeras pas chez moi, de peur que je me porte en armes à ta rencontreˮ." ('Houkat 20,18)

=> Pourquoi est-il écrit "de peur que je me porte", plutôt que "parce que je me porterais"?

Le Sfat Emet explique qu’en réalité, Edom ne voulait pas combattre le peuple juif à ce moment-là, mais craignait uniquement son passage dans son territoire. Car les Bné Israël pourraient en profiter pour découvrir les secrets de leur pays, et en cas de guerre future, connaissant leurs secrets, ils les vaincraient. D’où la formulation de notre verset "de peur".

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-> "Ne traverse pas mon (territoire) pour ne pas que je vienne vers toi avec l'épée" ('Houkat 20,18)

-> Rachi explique cette parole du roi d'Edom de la façon suivante : "Vous les Juifs, vous vous enorgueillissez de la "voix" de la prière que votre ancêtre vous a légué. Moi aussi, je vais sortir contre vous par ce que mon ancêtre m'a légué, à savoir l'épée".
=> Mais on peut s'interroger. Nos Sages ont bien affirmé que quand la voix est la voix de Yaakov, les mains ne sont plus les mains de Essav. C'est-à-dire que quand Israël s'attache à la prière et l'étude, Essav perd toute force
contre lui et ne peut plus l'endommager. Ainsi, comment Edom a-t-il pu penser nuire aux Juifs par son épée alors que ces derniers disposaient de la force de leurs prières?

Le Atéret Tsvi s'arrête sur le terme employé par Edom : "Vous vous enorgueillissez de votre voix".
Quand un juif tire de l'orgueil de sa prière, celle-ci perd tout son impact et Essav peut venir avec son épée pour lui nuire.
Hachem déteste l'orgueil et n'agrée pas les prières récitées avec cet état d'esprit. Quand un juif prie, il doit s'annuler complètement devant Hachem, Qui est le Seul à pouvoir le sauver. De plus, il doit se reposer pur la Bonté Infinie d'Hachem Qui dispense Ses Bontés de façon gratuite, sans qu'on le mérite. C'est ainsi que l'on restera humble après la prière.
Mais quand un homme imagine qu'il peut obtenir quelque chose par la force de sa prière, et qu'il en conçoit un certain orgueil d'avoir la capacité d'influer Hachem. Et quand sa prière est exaucée il en retire la fierté qu'Hachem l'a écouté, ce qui atteste de son importance. Alors une telle prière emplie d'orgueil n'est pas agréée. La véritable prière est celle récitée dans un effacement complet à la Bonté et la Grandeur Divine Qui a pitié de Ses créatures et leur dispense Ses bienfaits de façon totalement gratuite.

[les paroles du rav Ben Tsion Abba Chaoul ci-dessous sont importantes pour remettre dans le contexte.
En effet, notre yétser ara peut nous pousser sous couvert de l'humilité à dévaloriser l'impact de notre prière, comme cela on ne va pas tellement en faire, ou sans y mettre son coeur (à quoi cela sert-il vu que je ne suis rien!). Or, nous devons être fier d'être juif, conscient du pouvoir énorme de la prière de TOUT juif (indépendamment de sa situation spirituelle) à papa Hachem. ]

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-> Selon le rav Ben Tsion Abba Chaoul :
- concernant le futur = nous devons être plein d'orgueil, du fait de pouvoir réaliser la volonté de Hachem.
[Ce sentiment de fierté est sain, productif, et il témoigne de notre amour pour D., de notre joie de nous consacrer à son service.
Par exemple, nous devons répondre avec plein d'orgueil à notre yétser ara qui nous pousse à la faute : "Tu sais qui je suis : un prince, un fils du Roi des rois! Alors comment oses-tu me déranger pour une chose si minable, honteuse pour quelqu'un de mon rang!"]

- concernant le passé = nous devons rester humble, car "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5).

[ainsi, nous devons s'enorgueillir d'avoir la chance de pouvoir servir Hachem pour dynamiser nos actions futures, mais pas d'en venir à se reposer sur nos lauriers et se vanter à outrance de notre passé.
(à petite dose cela peut servir à se valoriser pour mieux aller de l'avant, mais pas pour se vanter pour se vanter).
De même dans le domaine de la prière (il y a nécessité d'avoir de la fierté [d'être juif] qui nous pousse à nous surpasser, à donner le meilleur de nous même, et il y a orgueil [d'être juif] qui ne pousse qu'à développer notre "moi je, moi je" [or, la prière c'est laisser de la place pour Hachem dans notre vie!].)]

"Mais si Hachem créé un prodige et si le sol ouvre et les engloutit avec tout ce qui est à eux" (Kora'h 16,30)

-> Rachi citant la guémara (Sanhedrin 110a) rapporte les paroles de Moché : "S’il a été créé, lors des 6 jours de la création, une ouverture de la terre, c’est bien. Sinon, que "Hachem la crée" maintenant."

-> "10 choses furent créés la veille du Shabbat [de la Création] au crépuscule. Ce sont : l’ouverture de la terre [qui engloutit Kora’h] ..." (Pirké Avot 5,6)

=> Le 'Hatam Sofer demande : Comment se peut-il que Moché avait un doute sur le fait que l'ouverture de la terre a été créée la veille du 1er Shabbath, alors que cela l'est clairement écrit?

Dans ce même Pirké Avot, il est écrit : "certains mentionnent également : le tombeau de Moché notre Maître"

Le tombeau de Moché, qui nous est inconnu, est une des choses créées la veille du 1er Shabbath.
Ainsi, selon le 'Hatam Sofer, Hachem a fait oublier ces 10 choses à Moché pour qu'il n'entende rien sur sa propre mort.

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=> Est-ce que Moché avait donc un doute que la terre ouvrirait une bouche?
Or, c’est une michna explicite que "la bouche de la terre a été créée au crépuscule des six jours de la création".

Rabbi Avraham haCohen (Avraham Yaguel) explique qu’il avait déjà été dit pour Caïn quand il a tué son frère Hevel que "la terre avait ouvert la bouche pour prendre le sang de son frère".
Ceci étant, Moché a demandé que soit tout de même créée à cette instant une nouvelle créature : "Que la terre ouvre sa bouche et les avale avec tout ce qui est à eux et qu’ils descendent vivants au Cheol".

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-> Kora’h et ses hommes n’ont pas été avalés immédiatement, mais la terre les a attirés de force et les a aspirés en son sein exactement comme un aspirateur (d’après le Alcheikh haKadoch).
Même les biens personnels de Kora’h et ses affaires personnelles qui étaient dispersées dans tout le camp, la terre les attirait, et si ses voisins lui avaient emprunté une aiguille, elle était attirée et avalée par la terre.
Nos Sages ont dit que même le nom de Kora’h qui était écrit dans les papiers des autres a été effacé et a disparu (Yérouchalmi Pérek ‘Helek).

-> "Ils descendirent, eux et tous les leurs, vivants dans la tombe" (Kora’h 16,33)
Comment sont-ils descendus ?
La terre s’est d’abord fendue selon l’épaisseur de chacun, puis selon la taille de leurs pieds, puis selon celle de leurs jambes, de leurs cuisses, de leur ventre et enfin de leurs épaules.
Ils descendaient petit à petit, la terre les ‘étranglait’ et eux s’écriaient : "Moché est vérité et sa Torah est vérité!"
[Léka’h Tov]

-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°682) enseigne :
"Nos Sages ont dit que même un objet appartenant à Kora’h qui se trouvait dans la poche de quelqu’un d’autre, même si ce dernier ne faisait pas partie de la bande de Kora’h, devait être avalé par la terre. La terre a alors ouvert sa bouche à côté de cet homme, qui ne comprenait pas ce qu’on lui voulait, puisqu’il ne faisait pas partie de la bande de Kora’h, et une peur terrible l’a envahi, jusqu’à ce qu’il se souvienne qu’il avait dans sa poche un souvenir qu’il avait reçu de Kora’h (car pour rassembler la communauté contre Moché et Aharon, Kora’h avait distribué toutes sortes d’objets en vue de faire des élections).
Immédiatement, il l’a sorti de sa poche et la terre l’a avalé. Si bien qu’il ne resta aucun souvenir de Kora’h ni de ses biens."

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-> Les fils de Kora'h furent épargnés car pendant la révolte, ils finirent par prendre le parti de Moché ...
C'est ainsi qu'au moment où la terre s'ouvrit pour les avaler, une colonne de feu se forma autour des fils en enfer et les protégea.
En les voyant ainsi les Bné Israël s'écrièrent : "Qu'ils soient sauvés!"
Ils furent épargnés et restèrent en vie. Ils entrèrent plus tard en terre d'Israël et établirent une grande famille de laquelle furent issus le prophète Shmouël et ses fils.

Lorsqu'ils furent épargnés, les fils de Kora'h chantèrent le Téhilim 48, qui commence par les mots : "Cantique, psaume, pour les fils de Kora'h. Grand est D. et [il convient de] Le louer profusément dans la ville de notre D."
Le chant qu'ils entonnèrent concernant leur père est le Téhilim 49, dont les premiers mots sont : "Pour le chef des choristes, pour les fils de Kora'h, psaume. Ecoutez ceci, tous les peuples! Prêtez l'oreille, tous les habitants de la terre!"
[Méam Loez - Kora'h 16,35]

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-> b'h, voir également : "Les fils de Kora'h ne moururent pas" : https://todahm.com/2019/07/08/9849-2

"Toute l'assemblée s'approcha et se tint devant Hachem" (Chémini 9,5)

-> Le Arizal avait l'habitude de dire qu'avant d'accepter sur nous la souveraineté de Hachem, on doit tout d'abord accepter sur nous la mitsva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même".

On trouve une allusion à cela dans le verset : d'abord "Toute l'assemblée" unifiée, et c'est seulement ensuite qu'elle "s'approcha et se tint devant Hachem".

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-> Dans cette nécessité d'aimer son prochain comme soi-même, le Arizal a institué un court passage à lire avant même de commencer notre prière du matin.
On y trouve : "Je prends sur moi de recevoir la mitsva positive d'aimer mon prochain comme moi-même, et je vais aimer tout un chacun (du peuple) d'Israël (comme moi-même) ..., et je prends sur moi de venir prier devant le Maître de tout, Hachem."
[aréni mékabel alaï mitsva assé shél véaavta léréa’ha kamo’ha …]

=> On voit le même schéma : l'amour de mon prochain est la condition préalable à pouvoir venir me rapprocher de Hachem (ici par la prière).

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-> "Toute l'assemblée se rapprocha et ils se tinrent debout devant Hachem" (9,5)

-> Ce verset fait allusion à un grand principe. Avant de prier devant Hachem et de lui exposer nos demandes, il est important au préalable d'être tous unis et d'accepter sur soi d'aimer son prochain comme soi-même.
C'est dans cet esprit d'harmonie et de proximité que l'on peut se présenter devant Hachem et lui adresser nos prières.
Quand "toute l'assemblée se rapprocha" les uns des autres, et acceptèrent de s'aimer et d'être unis, alors "ils se tinrent debout devant Hachem", prêt à prier. Comme on sait que la prière s'appelle Amida, car elle est prononcée "debout", conscient de se présenter "devant Hachem".
['Hessed Léavraham]

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+ "Toute la communauté se rapprocha et se tenait devant Hachem" (Chémini 9,5)

-> Le Rav Moché Almosnino explique ainsi le verset : "le peuple vit et se réjouit, et ils s’éloignèrent et se tinrent au loin" : Cela signifie que celui qui fait un seul pas pour s’éloigner de la Torah se tient déjà très loin d’elle.
C’est ce qui est dit : "le peuple vit" = ils ont compris et réfléchi, "et ils s’éloignèrent" = que s’ils s’éloignaient seulement, en cela ils se tiendraient déjà loin.
Dans cet ordre d’idées, il faut expliquer ici que celui qui désire se rapprocher de Hachem et Le servir doit se tenir immédiatement devant Lui. C’est cela "toute la communauté se rapprocha", et déjà "se tenait devant Hachem".

Personne ne sait qui restera en vie et survivra aux 'hevlé machia'h, mais le rav Yéhochoua Leib Diskin dit que si l'on veut être sauvé des souffrances de la naissance de machia'h, il faut se déconnecter complètement du mode de vie, de la mentalité et des perspectives [d'aborder la vie comme] des non-juifs.
Plus nous maintenons notre sainteté en nous dissociant de toute influence non-juive ou non-Torah, moins nous aurons de souffrances à endurer pendant les 'hevlé machia'h.
[rav Moché Sternbuch]

-> Le 'Hafets 'Haïm cite plusieurs fois le Zohar (Pékoudé 264b), qui dit que le lachon ara cause la mort, la guerre et le massacre dans le monde.

-> En prononçant du lachon ara, l'épée flamboyante à double face se transforme en mal pour semer la destruction, alors que si nous nous abstenons de prononcer du lachon ara, l'épée se transforme en bien pour nous permettre de nous venger de nos ennemis. [ rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach II - drouch 15) ]
Ainsi, les victoires dans les guerres dépendent de l'usage que nous faisons de notre bouche, et quiconque protège sa bouche du lachon ara, où qu'il se trouve, conquiert l'épée à double face au profit de ceux qui se battent sur le front.

"Si c'est une création d'Hachem, la Terre ouvrira sa bouche et les avalera avec tout ce qui est à eux, ils descendront vivants dans la tombe et vous saurez que ces hommes ont provoqué Hachem" (Kora'h 16,30)

-> Lorsque la Torah mentionne que Kora'h descendit vivant avec son assemblée, il faut comprendre qu'ils descendirent corps et âmes au fin fond du guéhinam, comme cela est rapporté : "Tous les 30 jours, Kora'h et son assemblée sont retournés au guéhinam comme on retourne un morceau de viande dans une poêle et durant leurs souffrances, ils déclarent : "Moché et sa Torah sont vérité tandis que nous, nous sommes des menteurs!" (guémara Baba Batra 74a ; Sanhédrin 110a).

-> Rabbénou Bé'hayé explique notre verset ainsi :
"Ils sont descendus dans le dernier compartiment du guéhinam, le Chéol, parmi les 7 compartiments existants, comme il est écrit : "Que les réchaïm retournent dans le Chéol ainsi que tous les peuples qui ont oublié D." (Téhilim 9,18).
Ceci fait allusion à l'extrémité des souffrances qui n'a pas de limite, car après avoir été consumés par le feu du guéhinam, ils se renouvellent pour être consumés de nouveau par le feu et ceci à jamais, de génération en génération et c'est le sens du verset : "Que les réchaïm retournent dans le Chéol".

[ il est rapporté dans le Zohar (Térouma 150b) :
"Le guéhinam a 7 compartiments (qui correspondent aux 7 séfirot de sainteté qui furent endommagées par les fautes). Il y a 7 sortes de réchaïm : raa, beliyaal, 'hoté, racha, mach'hit, lets, yahir, et chacun d'entre eux correspond à un compartiment du guéhinam.
En fonction des fautes commises par l'homme, le compartiment correspondant lui sera attribué. Chaque compartiment est sous la direction d'un ange qui lui est préposé. Tous sont sous la direction de l'ange דומה qui dirige la totalité du guéhinam accompagné de plusieurs milliers de myriades d'anges de destruction qui jugent chacun en fonction de ce qu'il doit recevoir dans le compartiment qui lui a été attribué. ]

-> Rabbénou Bé'hayé poursuit son analyse en rapportant la guémara (Sanhédrin 108a) :
"Rabbi Akiva a enseigné que la terre les a recouverts = ceci s'applique dans ce monde ici-bas, tandis qu'ils furent perdus du sein de l'assemblée = ceci s'applique dans le monde futur"
Ils perdirent leur corps dans ce monde-ci mais aussi leur néfech dans le monde à venir. Et bien qu'ils n'aient pas mérité de part dans le monde futur, malgré tout, ils ressusciteront au moment de la résurrection des morts, comme l'ont interprété nos Sages (Sanhédrin 108a) à partir de ce qui est écrit : "Hachem fait mourir et fait vivre, il le descend dans le Chéol et l'en fait remonter" (Chmouël I 2,6).

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-> Le rav Pin'has Fridman enseigne :
Le Arizal (Taamé hamitsvot - Vayéhi) nous enseigne le secret de l'enterrement d'un mort. Les personnes qui enterrent le défunt doivent avoir la kavana que la souillure qu'Adam Harichon reçut après la faute originelle et qui se trouve dans chaque être vivant, soit désintégrée et digérée par la terre pour la nettoyer.

En effet, comme nous l'ont expliqué les Sages (guémara Shabbath 146a), au moment de la faute commise avec l'arbre de la connaissance, le serpent souilla 'Hava et avec elle, toutes les âmes qui seront issues d'elle.
Ainsi. le Arizal nous explique que le décret de mort et la nécessité de l'ensevelissement du corps dans la terre a pour but de désintégrer la souillure du corps par la terre.
La source de cet enseignement se trouve dans le Zohar (Vayéra 116a) :
"Hachem nous enjoint de placer le corps sous la terre jusqu'à ce qu'il se désintègre et que sorte de lui toute souillure. Il subsistera une petite partie qui ne se désintègrera pas car le corps sera reconstruit par son intermédiaire."
Ainsi, le décret divin : "Car poussière tu es et à la poussière tu retourneras" (Béréchit 3,19) est uniquement pour le bien de l'homme, pour qu'il s'assainisse complètement. (

À présent, nous saisissons l'intention profonde de Moché qui choisit précisément pour Kora'h et son assemblée une punition très sévère "de descendre vivants dans la tombe".
La jalousie de Kora'h était si grande qu'il désira rassembler le peuple et organiser une rébellion contre Moché, Aharon et les dirigeants d'Israël, mettant en péril toute la Torah et ses commandements.
Le dommage était si grand que le nefech et le corps sont descendus ensemble dans le dernier compartiment du guéhinam.
C'est pourquoi ils ne connurent pas une mort ordinaire dont le but est : "La poussière retourne à la terre, redevenant ce qu'elle était, et l'esprit retourne auprès de D. qui l'a donné" (Téhilim 12,7).
Ils descendirent vivants dans la tombe, l'âme et le corps unis, car l'âme divine ne pouvait plus se séparer du corps pour s'élever dans les hauteurs tant le dommage était lourd et le corps ne pouvait se purifier de la souillure du serpent autrement que par la terre!

C'est pourquoi ils descendirent ensemble et ils furent jugés ensemble. Ils furent punis mesure pour mesure car en voulant se rebeller contre les dirigeants d'Israël, qui sont comparés à l'âme d'Israël, et en organisant une rébellion avec le peuple, qui est comparé au corps d'Israël, Kora'h voulut opérer à une séparation qui mettait en danger la création du monde.
En déclarant : "Car toute l'assemblée est sainte et Hachem est parmi eux. Pourquoi vous êtes-vous élevés au-dessus de l'assemblée de Hachem?" (Kora'h 16,3), ils souhaitèrent confondre le corps et l'âme.
Mesure pour mesure, c'est leur corps et leur âme confondus qui descendirent ensemble dans le feu du guéhinam.

"Hachem parla à Moché dans le désert du Sinaï" (Bamidbar 1,1)

-> Le midrach (Bamidbar rabba 1,7) cite les paroles de nos Sages :
"Avec 3 choses la Torah a été donnée : avec le feu, avec l'eau et avec le désert ... et pourquoi cela?
De même que ces 3 choses sont gratuites, libres pour tout le monde, de même les mots de la Torah sont libres pour tous."

-> Le midrach (Bamidbar Rabba 1,7) enseigne : La Torah a été donnée par l’intermédiaire de 3 éléments : le feu, l’eau et le désert. Pour quelle raison?
De même que ces trois éléments sont gratuits, de même la Torah est gratuite et appartient à celui qui la désire, comme il est écrit : "vous tous qui avez soif, venez aux eaux" (Yéchayahou 55,1).

Autre explication [du midrach] : La Torah a été donnée dans le désert, pour enseigner : "Celui qui ne s’abaisse pas au point d’être comme un désert [humble et ouvert à tous], est inapte à acquérir la Sagesse et la Torah".
C’est pour cela qu’il est écrit [au début de la paracha] : "Dans le désert du Sinaï" (Bamidbar 1, 1).
Aussi, la guémara (Erouvin 54a) enseigne : "Celui qui se comporte comme le ‘désert’ [sans fierté], qui est piétiné de tous, recevra la Torah en cadeau."

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-> Le Maguid de Doubno fait remarquer que le feu, l'eau et le désert, sont 3 qualités nécessaires pour toute personne souhaitant grandir en Torah :
- le feu = nous devons être enflammés dans notre service divin ;
- l'eau = nous devons être assoiffés de mots de Torah, comme nous pourrions l'être [de l'eau] en plein désert ;
- le désert : nous devons savoir se satisfaire de peu et se libérer du matérialisme, comme le désert (lieu vide et à l'écart de tout).
Chacun en fonction des besoins qui lui sont véritablement nécessaires : "Telle est la voie qui mène à la Torah : de pain et de sel tu te nourriras, de l’eau avec mesure tu boiras, sur le sol tu dormiras, une existence de peine tu vivras, et dans [l’étude de] la Torah tu te dépenseras." (Pirké Avot 6,4)

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-> Le Mahari Assad explique :
Pourquoi par l’eau? L’eau fait allusion à la fraîcheur. Quand l’homme court pour commettre une faute, qu’il soit refroidi et évite de la commettre.
Le feu symbolise la chaleur. Quand l’homme va faire une mitsva, qu’il la fasse chaleureusement.
Le désert (midbar) : quand on se trouve avec des gens qui disent (médabrim) des futilités (il ne s’agit pas de paroles interdites, mais seulement de choses futiles), qu’il reste assis en silence.

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-> Le Sfat Emet nous dit que le feu a pour particularité de tendre vers le haut. Il est allumé en bas et s’élève vers les hauteurs. A l’inverse, l’eau est un élément qui descend du haut vers le bas, du ciel vers la terre, comme la pluie. Enfin le désert, est un élément statique, constitué de sable.
Nous avons donc ici l’enseignement suivant : pour acquérir la Torah, il faut posséder le feu. C’est-à-dire l’enthousiasme et la joie. Cet enthousiasme a son point de départ sur terre, il naît en l’homme et va s’élever très haut, vers le Créateur. Indispensable, cet élan ne suffit pas toujours à s’élever. Il lui faut une aide du Ciel. Cette aide de D. est représentée par l’eau. Elle sera uniquement accordée en réponse à l’enthousiasme de l’homme. L’eau représente l’humilité. C’est seulement vers celui qui a conscience de sa condition et de ses lacunes que l’eau pourra se répandre. Comme on le sait, cette eau ne restera pas au point culminant, mais descendra vers le point le plus bas.
L’homme doit donc être enthousiaste ; mais ce feu intérieur ne doit pas se conjuguer avec l’orgueil. Plus on est humble, plus D. nous enverra son aide, à l’instar de Moché et du Mont Sinaï.
La troisième condition pour recevoir la Torah : prendre de la distance avec la matière. Cette distance, ce décalage, c’est le symbole du désert. Celui-ci représente la capacité de se défaire de tout ce qui fait écran entre nous et D. : c’est se séparer du matériel. Ainsi, c’est uniquement par ces 3 éléments que la Torah fut donnée jadis et c’est par leur intermédiaire que nous pouvons nous préparer au mieux au jour de Shavouot.

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-> Le Maharam (rabbi Shapira de Lublin) enseigne :
Ce qui caractérise le peuple d’Israël est que depuis le jour où il est devenu un peuple, il a toujours manifesté du dévouement pour la Torah et la foi.
Cette force et cette caractéristique du peuple d’Israël se manifestent essentiellement par 3 événements de leur histoire :
1°/ Avraham, l’ancêtre du peuple, a été jeté dans une fournaise ardente à cause de sa foi pure, qu’il répandait parmi les hommes. Il a ainsi implanté la force du dévouement absolu chez sa descendance après lui.
2°/ vient ensuite l'événement de la mer Rouge qui s’est fendue. Alors, un peuple entier a sauté dans la mer déchaînée, selon l’ordre de D., "qu’ils marchent".
3°/ les bnei Israël sont allés dans un désert aride rempli de bêtes nuisibles, de serpents et de scorpions, sans nourriture et sans eau, pendant longtemps, uniquement à cause de leur amour et de leur dévouement à D. et à Ses prophètes, comme le dit le verset : "Je me souviens pour toi de la générosité de ta jeunesse, de l’amour de tes fiançailles, quand tu M’as suivi dans le désert, un pays désolé" (Yirmiyahou 2,2).

=> Grâce à ces 3 épreuves, du "feu" de la fournaise, de l’"eau" de la mer Rouge et du "désert" où les bnei Israël ont marché avec dévouement pour suivre la parole de D., la Torah leur a été donnée comme une acquisition éternelle.
Ces 3 épreuves, sacrifices de soi, sont le gage le plus assuré de l’existence éternelle du peuple d’Israël.

=> Puisque le peuple juif a fait preuve de "messirout néfech" (don de soi) et d’émouna, pour chacune de ces épreuves, il a mérité la Torah comme possession éternelle, garantissant ainsi sa propre éternité.

[ainsi notre vie juive passent par de nombreux moments de joie/fêtes, mais également par des moments de sacrifices, qui sont certes difficiles sur le moment, mais au final de très belles choses en sorte (à l'image du don de la Torah).
Les épreuves nous permettent d'exprimer notre réel degré amour pour Hachem, notre fidélité en actes à son égard, et en les passant avec succès, Hachem nous comble d'infinies bénédictions en récompense. ]

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+ On ne peut recevoir la Torah sans émouna :

-> Rabbi Leibele Eiger (Torat Emet) enseigne :
La Torah raconte que ce fut dans le désert que D. se dévoila pour la première fois à Moché, ce qui marqua alors le début de la délivrance et de la sortie d'Egypte, comme il est dit : "Et Moché faisait paître le bétail de son beau-père Yitro, prêtre de Midian. Il avait conduit le bétail au fond du désert à la montagne de D., au mont 'Horev [autre nom du mont Sinaï]".
De même, le début de la préparation au don de la Torah eut lieu dans le désert, comme il est dit : "En ce jour-ci, ils (les Bné Israël) vinrent dans le désert du Sinaï ; ils étaient partis de Réfidim et arrivèrent dans le désert du Sinaï, et ils campèrent dans le désert" (Yitro 19,1-2).

Rabbi Leibele Eiger explique : le désert est un lieu impropre à l'ensemencement, au labourage et à la récolte.
Ce lieu évoque l'effacement de toutes les forces humaines et de toutes celles de la nature.
En effet, il est impossible d'y faire pousser le moindre végétal et donc, par conséquent, de s'imaginer que "c'est à la force du poignet que j'ai réussi". Au contraire, on y prend conscience qu'aucune force dans le monde n'existe en dehors
d'Hachem.
C'est à cette fin que le début de la délivrance eut lieu dans cet endroit, afin de suggérer que, lorsque l'homme se rend compte que le monde est à l'image du désert, il mérite alors la délivrance dans tous les domaines le concernant.
Car la émouna pure dans le fait que Hachem dirige le monde est en elle-même une raison d'amener la délivrance dans le monde.

Il en est de même du don de la Torah : lorsqu'ils arrivèrent au mont Sinaï et qu'ils réalisèrent qu'ils ne détenaient aucune force propre, les Bné Israël devinrent prêts à recevoir la Torah. Car recevoir la Torah dépend du niveau de émouna d'un homme.
Hachem, Lui-même, le déclara en effet, avant le don de la Torah (Yitro 19,4) : "Vous avez vu ce que J'ai fait à l'Egypte et comment Je vous ai portés sur les ailes de l'aigle et amenés jusqu'à Moi" = comme "Vous avez vu" et que le fait que c'est Moi qui ai tout fait ("ce que J'ai fait à l'Egypte et comment Je vous ai portés sur les ailes de l'aigle et amenés jusqu'à Moi") s'est imposé à vous comme une vérité, cela vous rend désormais aptes à recevoir la Torah.

C'est ainsi que l'on doit se préparer à recevoir la Torah, en enracinant en nous la émouna que personne n'est en mesure de faire quoi que ce soit, en bien ou en mal, à son prochain.
Pour reprendre les mots du Or Ha'haïm : "Par quel moyen l'homme doit-il se préparer à cette union (entre lui et la Torah)? En se faisant comme un désert, à savoir, en ayant toujours présent à l'esprit qu'il n'existe aucune autre force dans le monde susceptible de lui venir en aide, en dehors de la Source de toute chose et de tous les mondes".

-> De son côté, le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
laTorah commence par les deux premiers commandements que nous avons entendus de la bouche même d'Hachem : "Je suis Hachem" et "Tu n'auras pas d'autre D. que moi", car c'est seulement une fois que l'homme possède cette foi, qu'il convient de lui ordonner tous les préceptes et toutes les lois.
C'est aussi pour cette raison qu'Hachem se dévoila à eux en tant que Maître Unique du monde dont l'Unicité n'avait aucun égal, comme il est écrit : "Et il t'a été ainsi montré afin que tu saches qu'Hachem est D., et qu'il n'y en a pas" (Vaét'hanan 4,35).
Et Rachi d'expliquer : "Lorsque Hachem donna la Torah, Il ouvrit les sept cieux, les cieux supérieurs comme les cieux inférieurs, et ils virent alors qu'Il était Unique, c'est pourquoi il est écrit : "Et il t'a été ainsi montré"."
=> Il est certain que Hachem n'ouvrit pas les cieux supérieurs comme les cieux inférieurs pour rien, mais seulement afin de renforcer la émouna et de l'enraciner dans le cœur de tout Israël jusqu'à la fin des temps, afin qu'ils soient aptes à recevoir la Torah.

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-> "Hachem parla à Moché dans le désert de Sinaï" (Bamidbar 1,1)

Le Midrach explique que la Torah a été donnée dans le feu, l'eau et le désert.
=> Comment comprendre cet enseignement? Et pourquoi la Torah ne parle clairement que du désert?

-> Le désert est un lieu rempli de nuisances. Comme le dit le verset : "Il t'a fait marché dans un grand et terrible désert où se trouvent serpents, vipères, scorpions et où sévit la soif où il n'y a pas d'eau pour étancher". Le Zohar explique que cela fait référence à de puissantes forces dans l'impureté et le mal. Toutes ces forces mauvaises, obscures et destructrices remplissent ce désert.
C'est dans un tel lieu qu'Hachem a choisi de donner la Torah. Pour nous enseigner que la Torah est si sainte et si parfaite qu'elle a la force d'agir sur les forces les plus mauvaises qui existent pour les supprimer et même les corriger. Même une personne corrompue et dépravée, remplie de vices et défauts, qui pourrait même être comparée à ce désert envahie de serpents, vipères et scorpions ainsi que toutes sortes de perversion de tout genre, s'il décide de s'investir dans l'étude de la Torah, celle-ci le transformera. Elle lui redonnera sa valeur d'être humain dans toute sa noblesse et sa grandeur. Et s'il cherche vraiment à se corriger, la Torah pourra même le hisser à des niveaux de sainteté inimaginable.

=> La Torah a été donnée dans un désert, car son action s'opère même sur une personne qui est semblable à ce désert. Mais de façon précise, cette action se divise en 2 parties : le feu et l'eau.
Tel le feu, la Thora a la force de brûler et réduire à néant toutes les impuretés et les vices d'un individu : anéantir serpents, vipères et scorpions du désert de l'âme humaine. Et telle l'eau, elle lui redonne vie et fraîcheur, elle étanche cette âme assoiffée de spiritualité dans ce désert aride. Certes, l'action de la Thora porte de façon globale sur le "désert" dans toutes ses facettes. Mais, dans le détail, cette action se subdivise en deux parties : le feu et l'eau.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]